TRAVAIL ARIDE EN ZONES SECHES Selim, d

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TRAVAIL ARIDE EN ZONES SECHES Selim, d
TRAVAIL ARIDE EN ZONES SECHES
Selim, d’origine Libanaise avait douze, ans, il ne supportait pas de vivre dans la maison, nous devions à
ses débuts l’héberger dans le parc sous tente. Il était dans la caricature autistique de l’ enfant loup,
raison sans doute par laquelle j’ai vécu 7 ans en lieu de vie avec lui. A cette époque le lieu de vie était
bien différent de celui de nos jours, nous étions au mieux cinq pour huit, et d’astreinte 24 h / 24 h - 365
J/365J. Les enfants partaient en vacances vers d’autre lieu d’accueil par alternance. Le prix de journée
était de 220 F/ jours autant dire qu’en 1987 nous avons du suspendre cet accueil avec un déficit
énorme.
Selim n’était confié par un juge pour enfant, et n’est jamais retourné durant cette période dans sa
famille, vu son état j’avais les pires difficultés à l’envoyer en alternance. Son activité principale résidait à
passer la serpillière sur la pelouse du parc et à se coller la pièce humide sur son abdomen, il n’était pas
propre et l’odeur de son urine n’avait rien à envier à celle des fauves en cage.
Ce rituel m’a toujours interpellé, au point de ne demander d’où pouvait provenir ce conditionnement à
préserver des zones humides. J’imaginais la guerre au Liban, les alertes, la descente au abri, les journées
interminables à attendre pour reprendre une vie normale, le bébé et des couches changés toujours
tardivement.
Par ailleurs, ayant eu à diriger un certain nombre de colonie maternelle, j’ai très vite remarqué que chez
le jeune enfant, l’expression pour dire j’ai fait pipi n’est pas distincte de j’ai fait caca, que l’expression est
réduite à je suis mouillé. Il n’y aurait dont pas avant la phase objectale différence sur la matière mais une
différence entre l’état humide et l’état sec.
Aride comme le désert, aride comme endurance....
Ces observations cliniques n’ont conduit à aborder le travail sur la propreté dans l’approche d’un
conditionnement de l’enfant au zone sèche, travail que j’observais par ailleurs primordial pour trouver
par la suite un placement à l’enfant.
Indépendamment du travail aride de faire passez à chaque rupture l’enfant au toilette ou sur le pot, ce
qui n’est la partie chrono-praxique du travail, reste à habituer l’enfant à rester au sec.
Les couches qu’en à elle, publicité oblige, sont aérés ce pour autant qu’elle son imperméable et rien
n’est plus aérée et imperméable qu’un K-way. L’effet K-way tout le monde le connaît ce n’est pas la pluie
qui vous nouille, c’est votre transpiration qui vous inonde.
La couche induit la perte du discernement, humide ou sec.
D’autre part nous observions chez l’adolescent que dès lors qu’il restait tardivement avec des couches,
qu’il transposait ces couches à son lit, il était propre de jour et à utiliser le soir son lit pour WC.
Nous avons depuis développé la méthode suivante :
Usage d’aucune couche ni de jour, ni de nuit, sauf lors de voyage en train
(Toilettes des trains traumatiques) .
Chrono praxis toute la journée, voir au cours de la nuit
Equipement de la literie Alèse couche plate + Drap housse + Drap de Tergal + duvets facilement lavable
(ici la couche est dissimuler sous le drap housse, elle n’est pas en contact avec le corps)
Suivant l’enfant laisser un pot de chambre à la tête du lit.
Au final, cela reste un travail aride de tout instant, que nous souhaitons voir se poursuivre au retour des
séjours.