Eco-construction - Direccte Pays-de-la
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Eco-construction - Direccte Pays-de-la
2013 Enjeux & Perspectives A l’horizon 2050, la France s’est engagée à diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre. Au travers des lois issues du Grenelle de l’environnement, une politique volontariste est mise en œuvre pour réduire les consommations énergétiques et les émissions associées, notamment dans le bâtiment, secteur le plus consommateur d’énergie (43 % des consommations énergétiques finales) et producteur de 23 % des émissions de CO2. La prise en compte des enjeux environnementaux constitue un nouveau facteur clé pour la compétitivité des entreprises et leur capacité à créer des emplois, induisant de lancer des actions pour faire évoluer les modes de conception, les pratiques professionnelles, les produits et les procédés de construction, les usages... Le secteur est amené à investir dans le développement de nouvelles activités et d’innovation, facteur de différenciation. En Pays de la Loire, où la filière du bâtiment emploie 80 000 salariés, le potentiel est important, à l’échelle du poids économique et humain de la région. Les enjeux environnementaux sont ici couplés à une évolution démographique favorable nécessitant à la fois la construction de logements neufs et le développement de la rénovation. Un contexte qui ouvre des perspectives de marchés et de croissance. éco- construction En Pays de La Loire Un large potentiel d’activité et d’emploi Les enjeux environnementaux, facteurs-clés de la compétitivité du bâtiment Zoom sur le secteur En France, le BTP représente 430 000 entreprises*. En 2008, le chiffre d’affaires global du secteur s’élevait à 181,4 milliards d’euros (HT), dont 85 Md€ pour le logement, entre réhabilitation (44,4 Md€) et construction (40,6 Md€). Le C.A. du non résidentiel s’élevait à 55,6 Md€ et celui des travaux publics à 40,8 Md€. *53 % de 0 salariés, 46,9 % entre 1 et 199 salariés, 0,1 % de plus de 200 salariés Au cinquième rang national Les Pays de la Loire constituent la cinquième région de France en terme d’effectifs industriels dans la filière construction(1). Celle-ci emploie 80 000 salariés, dont 58 000 dans le second œuvre (travaux d’installation électrique, eau, gaz, d’équipements thermiques et de climatisation, isolation, plâtrerie, menuiserie, peinture, finition….) et 22 000 pour le gros œuvre (travaux de construction et démolition, montage de structures, maçonnerie…). • Le potentiel démographique Les perspectives de croissance du secteur sont dopées en Pays de la Loire par une évolution démographique favorable. Avec 3 510 170 habitants en 2008, une croissance démographique de 8,9 % entre 1999 et 2008 et une prévision de croissance de 26 % à l’horizon 2040, les besoins de logements sont très importants. La construction neuve représente environ 25 000 mises en chantier de logements par an et 2 500 000 m2 de surface non résidentielle tertiaire. Avec 1 797 172 logements, la région des Pays de la Loire représente 5,5% du parc français, dont 83 % de résidences principales. La plupart d’entre elles a été construite avant la première réglementation thermique faisant suite au choc pétrolier de 1973 (27,3 % avant 1949, plus de la moitié avant 1975). Le montant potentiel de travaux de rénovation énergétique est ainsi estimé à plus de 32,3 milliards d’euros(2), dont 15,3 milliards pour le logement et le solde pour le non résidentiel. 1 - Tableau de bord de la construction durable en Pays de la Loire (Cellule Économique Régionale du BTP des Pays de la Loire) 2 - Dans l’hypothèse où l’ensemble du parc serait mis au niveau de la performance de la RT (Réglementation Thermique) 2005 (Cellule Économique Régionale du BTP des Pays de la Loire) • Gros œuvre, structures du bâtiment Le béton domine, quel que soit le type de bâtiment. La brique est présente sur les marchés du résidentiel et du collectif/tertiaire mais plus particulièrement sur les maisons individuelles. Le bois, en revanche, reste encore un matériau de niche avec moins de 5 % de parts de marché (12,4 % de la maison individuelle*) mais possède un fort potentiel de développement. * source Observatoire économiqie de France Bois Forêt - rapport 2012 • Enveloppe du bâtiment L’enveloppe du bâtiment constitue la principale source de déperdition énergétique. 70 % du marché des isolants est aujourd’hui détenu par les matériaux minéraux, les isolants naturels ne représentant que 2 %. Freins à leur adoption : prix, manque de confiance, disponibilité des produits, obtention des certifications. Entre freins et atouts Des freins à lever Des atouts à renforcer • Les changements induits par la réglementation • La présence de fournisseurs en région La Réglementation Thermique 2012* va imposer un véritable saut énergétique pour les bâtiments neufs. Le plafond de 50 kWh/m2/an, valeur du label « bâtiment basse consommation (BBC) » va devenir la référence, avant celle des bâtiments à énergie positive prévue pour 2020. Les entreprises doivent s’adapter à ces évolutions au travers de la montée en puissance des compétences et d’une reconnaissance de leur savoir-faire (labels RGE (Reconnu Grenelle Environnement), pros de la performance énergétique, Eco-artisan…). La région des Pays de la Loire peut s’appuyer sur un réseau de fournisseurs de produits et d’équipements de la construction. Elle se caractérise notamment par la présence des deux leaders industriels nationaux en équipement de chauffage et chauffe-eau (Atlantic Industrie et Saunier Duval) avec des équipes R&D dédiées, des fabricants et fournisseurs de matériaux et d’équipements : Bouyer Leroux, VM Matériaux, Cavac, Etao Géoressources, la première concentration française en menuiserie industrielle… *applicable au plus tard le 1er janvier 2013 pour tous les permis de construire du secteur tertiaire et des bâtiments neufs à usage d’habitation. • La normalisation des nouveaux produits • Le développement des filières Matériaux d’origine végétale, ou animale (bois, paille chanvre, plume, etc), équipements de la maison..., les certifications des produits sont un gage de qualité pour leur commercialisation dans les bâtiments neufs. Cependant, les délais et contraintes associées peuvent décourager les entreprises. Les certifications sont délivrées par les organismes acccrédités COFRAC (CSTB, FCBA, CEKAL, ACERMI...). Les filières bois et menuiserie industrielle bénéficient d’une structuration avancée en Pays de la Loire, animée en particulier par Atlanbois et Menuiserie d’Avenir, et par d’autres clusters : Réseau ACV Maisons Bois en Vendée, Echobat sur le territoire d’Ancenis… Matrice SWOT Forces • Un marché dynamique porté par : - une croissance démographique forte - la rénovation, un enjeu majeur • Une région très intégrée en termes de fabricants et fournisseurs d’équipements de construction. Menaces • Menuiserie L’amélioration des performances techniques des fenêtres est une préoccupation prise en compte par les fabricants qui avaient anticipé la réglementation et continuent d’en faire un axe stratégique. Les enjeux liés à la pose, pour assurer les bonnes performances intrinsèques des menuiseries, induisent des besoins de formation. • Électricité, plomberie, génie climatique Le choix et le soin accordé à la pose des équipements contribuent de façon cruciale à la réussite du test d’étanchéité à l’air de l’enveloppe (<<Blow- door- test>>), condition sine qua non de la labellisation basse consommation. Ils intègrent dorénavant de nouveaux métiers : énergies renouvelables, gestion technique des bâtiments, génie climatique, réseaux de communication qui vont influer directement sur la performance globale du bâtiment. • Le prix des énergies renouvelables plus onéreux à l’installation (pompes à chaleur, panneaux solaires, poêles à bois, isolants naturels…) • La présence de grandes structures de recherche publique. • La présence du cluster NOVABUILD • Les efforts de formation (FEEBAT…) et développement des labels (RGE…) Faiblesses • Des acteurs hétérogènes difficiles à mobiliser. • La formation. • Une offre peu structurée. • Une identification difficile des acteurs. • La baisse des avantages fiscaux. Opportunités • Le fort intérêt pour la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. • Les hausses successives du prix des énergies qui incitent les ménages à concevoir leur habitat autrement (perspective d’une meilleure adéquation économique et financière). • Le progrès des nouveaux modes de chauffage (rendement énergétique des équipements : la géothermie, le poêle à bois avec des rendements pouvant atteindre 90%). • L e crédit d’impôt sur les énergies renouvelables. • Une réglementation thermique de plus en plus exigeante, source de développement de nouveaux produits et activités. • La mise en place de labels des performances énergétiques (label Flamme verte). • La possibilité de mieux communiquer (image pour les entreprises). • La perspective d’un meilleur confort pour les usagers. Quelques exemples de projets d’entreprises régionales, facteurs de développement d’activités et d’innovation : • Cavac Matériaux étoffe sa gamme d’isolants naturels (10 M€ investis dans une nouvelle usine en Vendée). L’entreprise a également repris Naptural Isoplume, fabriquant d’isolants à base de plumes. • VM Matériaux a créé une filiale dédiée au bloc de coffrage isolant, conception importée du Canada. • Bouyer Leroux a développé une gamme de nouveaux coffres de volets roulants (suppression de ponts thermiques). • Ventilairsec a développé un concept de ventilation mécanique par insufflation, avec une croissance de chiffre d’affaires de 25 % en 2011, et est associée à de nombreux projets de recherche. • Igloo vient d’implanter une usine de fabrication de ouate de cellulose à La Mothe-Achard. • Etao Géoressources, fabricant de pompes à chaleur, vient de construire une nouvelle usine de 2 750 m2 chauffée et climatisée par géothermie, divisant par quatre le coût de chauffage annuel. • Suny System a développé un système d’eau chaude solaire pour l’habitat qui s’installe directement sur l’existant. • Tierr Habitat et ARTIBOIS qui se sont spécialisées dans la construction et rénovation écologique : bois pour l’ossature, paille et chanvre pour l’isolation et les murs, chaux et terre pour les briques… • BT Concept Eco prospère (+ 60 % de son CA en 2010) sur l’isolation par cellulose… • L’industrialisation des procédés Le maillon manquant du cycle de vie d’une innovation dans le BTP reste la problématique de la pose et de l’intégration des produits. La pose des équipements intégrés au bâti (pare-vapeur, isolation, menuiseries, bardages, gaines électriques et fluides…) à échelle industrielle est une solution de maîtrise de la chaîne de valeur. L’alternative à la construction traditionnelle sous une ère d’industrialisation se pose… La filière bois a été précurseur en intégrant directement en atelier la fabrication de sous-ensembles complets (Exemples de CRUARD et BH qui fabriquent des éléments tridimensionnels à ossature bois, entièrement équipés à hautes performances énergétiques pour le marché de l’habitat). Perspectives Le développement de nouvelles activités et de l’innovation. Nouvelles techniques de mise en œuvre intégrée, développement de produits moins énergivores et à impact environnemental maîtrisé, projet global et cycle de vie… l’innovation devient incontournable. Renforcer la formation Le développement des filières de formation est essentiel pour faire évoluer les compétences. Les formations existantes comme FEEBAT* constituent une première approche de sensibilisation pour les professionnels. Le rapprochement des industriels et des centres de formation (MFR, CFA, lycées…) afin de favoriser l’insertion professionnelle est également un levier indispensable aux évolutions du secteur. *Formation aux économies d’Energies des entreprises et artisans du bâtiment Structurer l’offre et renforcer le travail en réseau La structure des entreprises de très petite taille, les nombreuses solutions de construction et d’acteurs rendent difficile la promotion de modes d’éco-construction. Le regroupement des entreprises sous statut coopératif permet de structurer l’offre mais reste insuffisante (ACV Maisons bois en Vendée, Echobat et Eclore en LoireAtlantique…). Les structures coopératives d’achat, les clusters et clubs d’entreprises pourraient constituer un socle à la structuration et à l’organisation de l’offre. Développer l’approche globale « Eco-construire » ou « éco-rénover » équivaut à atteindre une haute performance sur plusieurs cibles touchant à l’environnement, au confort et la santé : préservation des ressources, lutte contre le changement climatique, réduction des déchets et de la pollution, qualité de l’air intérieur…, avec des référentiels, normes ou certifications censés aider les professionnels et garantir l’atteinte de ces performances. Les acteurs doivent de plus en plus travailler dans un raisonnement global. Il est déterminant de fédérer les corps de métiers où les structures artisanales représentent la majorité des emplois, de faire émerger des champions régionaux (à l’exemple des coopératives Vendée SaniThern, UAB, COVAP…), de mettre en place des partenariats avec les industriels fournisseurs de produits (y compris en formation), et de raisonner dans une ingénierie globale intégrant l’urbanisation sur le territoire. Unité régionale Unité régionale 22 mail Pablo-Picasso BP 24209 22 mail Pablo-Picasso BP 24209 44042 NANTES CEDEX 1 44042 NANTES CEDEX 1 02 53 46 79 00 www.pays-de-la-loire.direccte.gouv.fr [email protected] Relecture : Rue Prémion. Création et mise en page : Le Square d. 02 40 35 19 85. Imprimeur : Goubault. Crédits photos : Architecture F.Pélegrin, photo J.J. Bernier, construction BH - photo M. De Laporte, Akena Vérandas - Atlanbois - Briand - BVD (Belle Vie Domotique) Les objectifs de réduction des consommations d’énergies et d’émission de gaz à effet de serre implique pour les professionnels, à court et moyen terme, une adaptabilité accrue. Dans ce contexte de mutation, les entreprises régionales doivent être en mesure de saisir les opportunités du marché de la construction durable.