Stratégie de développement économique
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Stratégie de développement économique
Enjeu 1 : Dynamiser le développement des économies locales pour des emplois durables Le développement durable offre des conditions nouvelles pour penser l’économie locale et gagner à la fois en efficacité et en pérennité. Il s’agit de connecter l’économie au territoire en combinant et valorisant les potentiels, et en encourageant les stratégies collectives. Des démarches de structuration de filières se sont engagées sur le territoire durant les cinq dernières années, il s’agit à la fois de poursuivre cette dynamique et d’identifier des potentiels peu exploités qui pourraient être générateurs d’économie et d’emplois. L’ancrage local de l’économie nécessite une construction partagée des projets de développement et des réponses adaptées aux problématiques identifiées sur le territoire. Les perspectives de développement doivent être construites par les acteurs eux-mêmes (collectivités, entreprises, structures d’accompagnement). L’ancrage local participe directement à l’intensification de l’emploi en favorisant des conditions de création et de maintien pérennes. A travers cet enjeu il s’agit bien d’accompagner les moteurs de développement économique du territoire. Le levier de l’action publique se situe dans la capacité à construire des actions communes et trouver des complémentarités utiles pour gagner en performance. Agir pour la compétitivité des entreprises, c’est accompagner le développement et l’évolution de leur activité, leur permettre de s’adapter aux nouveaux marchés et repérer de nouveaux partenaires. L’enjeu d’une économie responsable se situe aussi sur sa capacité à s’inscrire dans un contexte de durabilité : sobriété énergétique, compacité, responsabilité sociale, démocratisation, pour maintenir et garantir des emplois de proximité, non délocalisables. L’ancrage local favorise également les conditions de maintien et de création d’emplois pérennes en valorisant les démarches collectives d’accompagnement et d’accès à l’emploi. Il se traduit à plusieurs niveaux en permettant aux acteurs (structures d’accompagnements, collectivités, entreprises) de gagner en proximité en offrant notamment un espace de dialogue territorial et de construction de projets structurants. Le maintien et la création d’emplois pérennes passent également par le développement de performance organisationnelle et sociale des entreprises en apportant un accompagnement personnalisé sur leurs besoins en ressources humaines pour une meilleure sécurisation des parcours professionnels. La vitalité économique du territoire réside également dans son attractivité en favorisant à la fois les conditions d’installation et en valorisant les atouts économiques du territoire auprès des acteurs euxmêmes. Actualisationdelacharte 31/48 Actualisation de la charte 31 Cadre de référence Finalités du développement durable Priorités régionales (SRDEI, CTEF, stratégie montagne…) Modes de consommation et production locales - Structurer une action nouvelle en faveur de l’économie de proximité - Renforcer les dynamiques en faveur de l’économie sociale et solidaire - Sécurisation des parcours professionnels vers des emplois durables - Améliorer les modalités de concertation entre les différents partenaires - Promouvoir une agriculture de qualité, multifonctionnelle et pérenne - Valoriser la forêt, source de matériaux, d’équilibre paysager, environnemental et d’énergie - Circuit court - Economie sociale et solidaire - Démarche intégrant une approche territoriale Cohésion sociale - Solidarité d’acteurs, mutualisation - Responsabilité sociale des entreprises Epanouissement des êtres humains - Emplois sécurisés et de proximité - Accompagnement personnalisé et adapté - Développement des parcours professionnels Lutte contre le changement climatique - Entreprises peu consommatrices d’espace - Sobriété énergétique Résultats attendus Emploi Développement économique Qualité de vie Actualisationdelacharte 32 Actualisation de la charte - Maintien des populations actives sur le territoire - Création d’emplois durables - Adéquation entre l’emploi local et les niveaux de formation et de qualification - Sécurisation des emplois créés - Développement d’activités durables génératrices d’économie et d’emplois (compacité, performance énergétique, projet social…) - Installation de nouvelles entreprises en adéquation avec les orientations des territoires - Complémentarité entre les différentes échelles territoriales - Innovation sociale et organisationnelle dans les activités existantes sur le territoire - Réduction des déplacements entre son domicile et son lieu de travail 32/48 Objectif 1 : Optimiser le potentiel local Î Identifier les potentiels peu exploités Le territoire se caractérise par l’existence de moteurs de développement économiques différents et un tissu économique hétérogène et diversifié (filières ou métiers). Les évolutions sociales et démographiques constatées sur le territoire place le secteur des services à la personne comme un enjeu de vitalité économique : arrivée importante de nouveaux habitants, vieillissement de la population, emplois féminins… « Avec 53% des emplois, le secteur des services s’impose comme 1er employeur d’Alpes Sud Isère. » Confrontées à une demande croissante de services et pour répondre au plan de développement des services à la personne, les structures locales, notamment les associations et employeurs du secteur, ont structuré leurs offres et ont accentué la professionnalisation de cette filière. D’après l’étude Argos menée par le Conseil Local de Développement, il ressort que sur les 7 secteurs d’activités considérés comme à enjeu8, l’économie sociale et solidaire est particulièrement bien représentée sur le territoire d’Alpes Sud Isère. Il y a une présence des structures de l’ESS œuvrant dans le tourisme (à l’image de l’économie du territoire) : soit 130 emplois. Au contraire le secteur éducatif s’illustre par une quasi absence (1 % contre 5 % en Isère et Rhône-Alpes). Les loisirs (98 emplois) et la culture (82 emplois) sont un peu moins présents qu'en Isère et Rhône-Alpes. A travers cet objectif, il s’agit de repérer les besoins émergents et les ressources disponibles (humaines notamment, en matière de compétences) pour les transformer en potentiel d’activités en priorité sur les secteurs de la culture, des services à la personne et le secteur éducatif. Il s’agit également de permettre aux acteurs économiques de détenir une connaissance fine des évolutions des attentes des usagers, et de se doter d’outils de gestion et de veille. Î « 39% de la population Structurer et valoriser Il s’agit d’accompagner des dynamiques de développement qui répondent à des modes de consommations et de productions responsables. Les consommateurs réguliers de l’agglomération grenobloise ont également une assez bonne image des produits locaux d’Alpes Sud Isère. La moitié d’entre eux consomme ces produits au moins une fois par semaine. 8 d’Alpes Sud Isère est consommateur assidu de produits du territoire, particulièrement présents dans le Trièves et en Matheysine. » Agriculture, culture, loisirs, tourisme, services à la personne, éduction, insertion par l’activité économique Actualisationdelacharte 33/48 Actualisation de la charte 33 Le marché, premier lieu d’achat de produits locaux d’Alpes Sud Isère, est le premier vecteur de connaissance de ces produits. Les commerces de proximité sont également largement fréquentés pour acheter des produits locaux. L’enquête d’opinion menée par le CLD sur la consommation de produits locaux montre qu’une forte majorité de consommateurs a une attitude positive à l’égard des produits issus de l’agriculture locale. De plus, les produits alimentaires du Sud de l’Isère bénéficient d’une très bonne image dont il faut tirer profit. Il existe donc un réel potentiel pour développer la vente des produits issus de l’agriculture locale, à la fois auprès des habitants d’Alpes Sud Isère et de ceux de l’agglomération grenobloise. Les initiatives menées dans le précédent contrat en matière de structuration des filières et de valorisation des ressources locales ont permis de dynamiser l’économie locale. Sur les filières agricoles, cela s’est traduit notamment par : une diversité d’exploitation, un développement des initiatives autour des circuits courts, une filière viande dynamique, une recherche de valorisation des productions (pour le lait notamment)… Dans le secteur touristique on a observé également des évolutions vers un tourisme plus « responsable et durable » intégrant des démarches d’itinérance douce, d’écotourisme ou encore d’agritourisme. Ces démarches constituent des opportunités pour identifier l’offre et valoriser sa mise en marché. La pérennité économique et de développement de ces entreprises sont un enjeu fort pour maintenir et développer l’emploi sur le territoire. A travers cet objectif, le territoire entend renforcer les filières et les activités présentes sur les territoires par la mise en place d’outils et de systèmes collectifs de production de biens et services afin de renforcer leur valeur ajoutée et leur valeur d’usage sur le territoire. Une mise en adéquation de l’offre au regard de la demande sera recherchée (gamme produits, diversification, logique approvisionnement…) ainsi qu’une recherche de complémentarité des activités (valorisation de l’activité agricole qui participent au dynamisme d’autres activités (touristiques notamment pour l’entretien de paysages, diversification de l’offre…) Î Oser et innover L'économie du territoire est propice à la combinaison d'activités et donc au développement des initiatives collectives. Or, la coopération entre structures n’est pas très fréquente. Certaines manquent de compétences internes pour répondre à des besoins spécifiques et optimiser leur performance (gestion, promotion, commercialisation...). Il s’agit d’appuyer les innovations pour générer un développement économique dynamique ancré localement et en capacité d’évolution, en repérant des niches d’activités, en accompagnant le développement d’activités « atypiques » répondant à des besoins locaux inexploités (espace test, accompagnement personnalisé). L’innovation se situe également dans la valorisation de toutes les formes d’entrepreneuriat relevant de solutions collectives. Le cadre coopératif favorise la création de nouvelles formes d’organisation et de nouvelles pratiques entre les acteurs. L’essence de la « coopération » réside dans le « travailler ensemble », et dans la construction d’un projet collectif à partir d’intérêts convergents. Il s’agit de faciliter l’implication d’une diversité d’acteurs (entreprises, collectivités, associations…) et de rendre possible un partenariat étroit entre les acteurs privés et les acteurs publics. Actualisationdelacharte 34 Actualisation de la charte 34/48 Objectif 2 : Favoriser les conditions de maintien et de création d’emplois pérennes Î Gagner en proximité (entre acteurs) Il s’agit de mettre en adéquation les besoin d’emplois locaux face aux compétences présentes sur le territoire. Pour cela la mise en réseau des structures de formation, d’accompagnement vers l’emploi, les collectivités locales, est nécessaire pour identifier les domaines de compétences et les réponses collectives qui peuvent être apportées. De plus, l’activité touristique sur Alpes Sud Isère, et notamment en Oisans, génère un nombre d’emplois saisonniers important. Les conditions de pérennité de ces emplois se posent. L’Oisans compte 80% de l’emploi saisonnier du bassin d’emploi grenoblois. Le Sud Isère est aussi confronté à cette problématique sur ses stations (notamment l’Alpe du Grand Serre et Gresse en Vercors). L’enjeu est de sécuriser des parcours professionnels en cherchant notamment des solutions collectives pour promouvoir la pluriactivité et des solutions individuelles pour la garantir. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de gagner en proximité en s’appuyant sur les structures existantes et les compétences présentes pour renforcer les partenariats amorcés ces cinq dernières années en encourageant l’émergence de projets structurants. Il s’agit de travailler en synergie avec les professionnels de l’emploi et de la formation et les collectivités locales, pour construire ensemble une offre de service plus efficace. Î Gagner en organisation (pour les entreprises) Le territoire compte un réseau important de très petites entreprises, familiales en majorité, et de PME également très présentes, ainsi qu’un tissu artisanal dense. 42,5% des actifs travaillent en dehors d’Alpes Sud Isère, ce sont près de 60% des actifs pour le Sud Grenoblois. L’emploi local en Alpes Sud Isère est qualifié par un faible niveau de formation, or l’arrivée de nouvelles populations plus qualifiées de cadres ou de professions libérales renforce la mobilité pendulaire. 94% des établissements sont des TPE de moins de 10 salariés, dont les deux tiers sont sans salarié. Cela pose la question de l’accompagnement de ces entreprises sur la gestion des emplois et compétences de leurs salariés, fonction souvent délaissée par les chefs d’entreprises par manque de temps et d’outils adaptés. Il s’agit ici de valoriser le « potentiel humain » en détectant et en accompagnant les besoins des entreprises en ressources humaines en vue d’améliorer leur performance organisationnelle. Cela passe par la valorisation de démarches et d’outils collectifs. - Améliorer le management - Sécuriser les emplois combinés par le biais de solutions collectives (emploi saisonnier) - Sensibiliser les entreprises aux opportunités offertes par les nouvelles technologies de l’information - Sensibiliser et accompagner la transmission-reprise - Démarche de mutualisation, mise en réseau des entreprises Actualisationdelacharte 35/48 Actualisation de la charte 35 On observe sur le territoire un très bon taux de création d’activités supérieur à la moyenne régionale (18,2%) sur le Trièves (18.4%), la Matheysine (19.3%) et le Sud Grenoblois (19.80%). Dans ces territoires, le taux de création est particulièrement important dans le secteur du commerce, des transports et des services divers Î Faciliter l’installation (pour les entreprises) Il s’agit ici de favoriser l’installation d’entreprises responsables, créatrices de nouvelles activités et de nouveaux emplois sur le territoire. L’amélioration des conditions d’installation sur le territoire passe notamment par la valorisation d’une offre foncière et immobilière adaptée au lancement et au test d’une création d’activité. Le territoire dispose d’importants locaux commerciaux vacants et de sites industriels aujourd’hui en friche. Ces espaces constituent un enjeu pour le territoire en matière d’accueil et d’installation de nouvelles entreprises. Les projets menés sur le territoire en terme de requalification de ces sites présentent un enjeu pour le territoire pour développer une offre immobilière adaptée aux besoins des entreprises. Ces initiatives constituent un effet levier pour atteindre l’objectif visé. Elle passe également par un accompagnement adapté aux réalités du territoire en apportant des réponses adaptées à la typicité du projet et en favorisant la coopération entre acteurs économiques. (Démarche Créafil, Club des créateurs et des repreneurs…). Î Favoriser l’esprit d’entreprendre (pour tous) Le diagnostic montre que trois territoires d’Alpes Sud Isère ont un taux de création d’activités supérieur au niveau régional et on enregistre une augmentation de près de 6% du nombre d’établissements installés sur le territoire en moins de 10 ans. Le nombre de prêt d’honneur a été multiplié par 4 en 5 ans : 13 30 37 34 54 En 2010, plus 50 entreprises aidées dont le taux de survie à trois ans est de 90% (contre 83% au niveau régional), soit 1,6 emplois créés ou maintenus par entreprise. En 2010, était créé CREATIS, le club des créateurs et des repreneurs d’entreprises sur Alpes Sud Isère. Ce type d’initiative participe à encourager l’esprit d’entreprendre sur le territoire. Vu comme une des clés du développement économique local, il s’agit de poursuivre vers les dynamiques engagées et de continuer à donner l’envie de créer sur les territoires d’Alpes Sud Isère, en direction des jeunes adultes, des nouveaux arrivants, et des touristes. Actualisationdelacharte 36 Actualisation de la charte 36/48 Objectif 3 : Renforcer l’attractivité du territoire à des fins économiques Î Mettre en valeur Une fois les ressources identifiées et valorisées, il s’agit de mettre en valeur les atouts et les spécificités d’Alpes Sud Isère pour faire connaître les produits, services et savoir-faire du territoire et gagner en complémentarité. Pour cela il est nécessaire d’encourager la coopération pour envisager de nouveaux partenariats, jouer la complémentarité entre acteurs, territoires et dispositifs. L’articulation ville-montagne, urbain-rural prend alors tout son sens. En 2011, Oisans Tourisme lançait la Route des Savoir-faire afin de valoriser les savoir-faire des artisans, artistes, producteurs et sites culturels de l’Oisans. La Route des Savoir-faire de l’Oisans est une porte ouverte sur la culture montagnarde, la richesse de son patrimoine et ses savoir-faire multiples. Il s’agit de mettre en valeur les artistes, artisans, agriculteurs et acteurs culturels qui accueillent les visiteurs dans leur atelier, ferme ou musée, pour une découverte privilégiée. Î S’approprier Enfin pour permettre la valorisation de ces spécificités par le plus grand nombre et gagner en visibilité il est nécessaire de faciliter l’appropriation collective des forces et atouts du territoire par les acteurs économiques dans le développement de leur activité individuelle. Dans le domaine touristique, le processus de structuration de l’organisation touristique s’est engagé sur les territoires : Sur l’Oisans, la mission confiée à Oisans Tourisme, établissement public industriel et commercial chargé de la communication, la promotion et la structuration de l’offre, commence à produire des effets sur la lisibilité de l’offre (ex : route des savoir-faire) Sud grenoblois : n’est pas une destination en tant que telle mais une porte d’entrée vers les autres espaces : un trait d’union entre l’agglomération grenobloise et les territoires touristiques existants ou en devenir. L’illustration de l’articulation entre ville-montagne. Trièves et Matheysine : de réelles démarches engagées (création d’un pôle touristique sur la Matheysine), de positionnement (Marque Vercors-Trièves engagée par le Parc Naturel régional) et de réflexion (mutualisation de compétences, positionnement…) : tourisme équestre, éco tourisme, accessibilité de l’offre, et mise en marché de l’offre Les projets annoncés de fusion des intercommunalités sur le Trièves et la Matheysine devraient confortées les démarches engagés en matière d’organisation et de structuration de l’offre et des compétences pour gagner en efficacité et en lisibilité. Actualisationdelacharte 37/48 Actualisation de la charte 37