Il signor Bruschino - Opéra national du Rhin

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Il signor Bruschino - Opéra national du Rhin
Dossier pédagogique
Saison 2016 - 2017
Contact : Hervé Petit • tél + 33 (0)3 68 98 75 23 • courriel : [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Il signor Bruschino
Gioacchino Rossini
En deux mots
du rhin
opéra d'europe
operanationaldurhin.eu
Contre un mariage intolérable, tous les moyens sont bons.
Le jeune Florville n’hésite pas à élaborer un ingénieux
stratagème pour empêcher sa fiancée Sofia d’épouser un
homme que personne n’a jamais vu. Quiproquos et autres
coups de théâtre sont forcément attendus au tournant.
Production
de l’Opéra Studio de l’OnR
Version semi-scénique
ossia Il figlio per azzardo
Farsa giocosa en un acte
Livret de Giuseppe Foppa
Créée au Teatro San Moisè
de Venise en janvier 1813
Direction musicale
José Miguel Pérez-Sierra
Mise en scène
Jean-Michel Criqui
COLMAR Théâtre
sa 6 mai 20 h
Gaudenzio
Georgios Papadimitriou
Sofia
Francesca Sorteni /
Louise Pingeot
Bruschino senior
Emmanuel Franco
Bruschino junior /
Commissaire de police
Diego Godoy /
Camille Tresmontant
Florville
Diego Godoy /
Camille Tresmontant
Filiberto
Antoine Foulon
Marianna
Coline Dutilleul
STRASBOURG Opéra
ve 12, sa 13 mai 20 h
Orchestre symphonique
de Mulhouse
MULHOUSE La Sinne
sa 29 avril 20 h
di 30 avril 15 h
Langue : italien surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 1 h 20 (spectacle présenté sans entracte)
Conseillé à partir de 8 ans
Argument
Acte unique
Le jeune Florville ne parvient pas à épouser Sofia bien qu’ils soient épris l’un de l’autre car son père est
l’ennemi juré du tuteur de la jeune fille. Devenu orphelin, il espère que la situation va s’arranger mais
la servante Marianna dissipe ses espoirs : sa fiancée est promise à un certain Bruschino fils, inconnu au
bataillon. Sofia ne peut que confirmer son triste destin mais son amant lui demande de garder espoir.
L’aubergiste Filiberto pourrait lui donner un opportun coup de pouce car il retient chez lui ledit prétendant
pour une dette non réglée. Ce dernier a d’ailleurs écrit à son père pour le sortir de ce mauvais pas. Florville
paie au restaurateur la moitié de la somme escomptée tout en lui promettant la totalité s’il garde enfermé
son rival et lui remet la missive destinée au vieux Bruschino. Florville rédige ensuite une fausse lettre
émanant de celui-ci qui enjoint le père de Sofia, Gaudenzio, d’aller récupérer sa crapule de fils, décrit bien
entendu à son image.
Arrêté par les sbires de Gaudenzio qui le prennent comme prévu pour le fils prodigue, ce dernier se repent
de sa mauvaise conduite et parvient à amadouer le barbon qui intercèdera en sa faveur auprès de son
prétendu père. En dépit d’une crise de goutte, le voilà qui arrive justement. Déjà peu enclin à accepter les
prétendues excuses du jeune homme, il ne reconnaît absolument pas son fils derrière les traits de Florville
et provoque l’émoi de Gaudenzio qui ne comprend pas comment on peut aller jusqu’à renier son propre
enfant par intransigeance morale. Bruschino est de son côté persuadé d’être tombé dans une maison de
fous surtout que Sofia – au courant du stratagème de son fiancé – insiste elle aussi pour que les deux
hommes se réconcilient enfin.
Le vieux a beau appeler la police à la rescousse, le commissaire ne peut qu’attester la conformité entre
l’écriture authentifiée par ses soins comme celle de son fils et la lettre que Florville produit de son côté –
celle préalablement remise par l’aubergiste. Malgré toutes ces preuves et totalement déboussolé, Bruschino
père ne se résout pourtant pas à céder. Resté seul, il croise Filiberto venu chercher le remboursement de
son dû. Le vieillard se rend bientôt compte que ce dernier prend en réalité Florville non pour son fils
mais pour un cousin de la famille. Et de mettre peu à peu à jour la tromperie dont il est victime jusqu’à
apprendre toute la vérité sur l’identité de son prétendu rejeton.
Au courant de l’animosité de Gaudenzio pour le défunt père de Florville, il décide de prendre sa revanche,
outré que personne ne l’ait cru. Et au moment où son prétendu ami lui demande d’accorder sa bénédiction
au mariage, il ne formule plus aucune réserve. Il était moins une car le vrai Bruschino fils se fait enfin
annoncer. Gaudenzio comprend trop tard qu’il s’est fait berner mais se voit contraint de confirmer le
mariage après que Bruschino père lui a judicieusement rappelé de faire preuve de clémence. Sofia devient
donc l’épouse de Florville et tous se réjouissent du bonheur des amants.
à écouter, à voir
> Daniele Rustioni, Orchestra Sinfonica Rossini, mise en scène du Teatro Sotterraneo, David Alegre
(Florville), Maria Aleida (Sofia) DVD Unitel Classica (2015)
> Claudio Desderi, I Virtuosi italiani, Alessandro Codeluppi (Florville), Elena Rossi (Sofia), Naxos (2004)
Gioacchino Rossini (1792-1868)
Il naît à Pesaro le 29 juillet 1792, d’un père trompettiste de ville et inspecteur de boucherie, et d’une mère
chanteuse. Très vite, il s’initie au chant et à la science du contrepoint, en s’aidant des partitions de Haydn
et de Mozart. Il écrit son premier opéra en 1806, Demetrio e Polibio (Démétrios et Polybe). Celui-ci sera
présenté pour la première fois en 1812. Entre temps, sa première œuvre musicale est publiée, intitulée Pianto
d’armonia per la morte d’Orfeo, en 1808. La Cambiale di matrimonio (Le Contrat de mariage), représenté en
1810 au Teatro San Moise de Venise, lui ouvrira les portes des théâtres du Nord de l’Italie. Alors qu’il a
seulement vingt ans, en 1812, trois de ses opéras sont représentés, ajoutant à Demetrio e Polibio La Scala di
Seta (L’échelle de soie), La Pietra del paragone (La Pierre de touche) et Ciro in Babilonia (Cyrus à Babylone).
Il arrive à Naples en 1815, où il rencontre sa future femme, Isabelle Colbran, qu’il épouse en 1822 et dont
il se sépare en 1837. Celle-ci interprétera nombre de ses opéras. Après sa mort en 1845, il se remarie avec
Olympe Pélissier, le 16 août 1846. Il rencontre son premier grand succès avec Tancredi (Tancrède) en 1813,
acclamé à Venise. Il passe allégrement d’un genre à l’autre, empruntant autant à l’opera buffa qu’à l’opera
seria, avec L’Italienne à Alger la même année, Elisabetta, regina d’Inghilterra en 1815 et Ottelo en 1816.
Composé en 14 jours seulement d’après un livret adapté d’une comédie française de Beaumarchais, il
triomphe en 1816 avec Le Barbier de Séville, après une première mal accueillie. Considéré comme une œuvre
emblématique de l’opéra-bouffe, il y laisse son empreinte caractéristique d’un rythme effréné, accordant
une attention constante au crescendo et au bel canto, en fixant la primauté de la musique sur le texte. C’est
en 1817 qu’il compose La Cenerentola, dernier opéra-bouffe destiné au public italien. Il devient, en 1824,
premier compositeur de Charles X et directeur du Théâtre-Italien. Il débute ses créations françaises avec
Le Voyage à Reims, cantate écrite pour le couronnement du roi. Il mène à Paris une vie mondaine, rencontrant
notamment Berlioz, Delacroix, Liszt ou encore Victor Hugo. À 37 ans, en 1929, il compose Guillaume Tell,
qui est sa dernière œuvre lyrique. Celle-ci obtient un succès mitigé. Perdant la protection de Charles X
avec la révolution de 1830, il abandonne l’écriture de l’opéra et se consacre à la composition de mélodies,
musiques instrumentales ou sacrées, à l’instar du Stabat Mater en 1841 ou de sa Petite messe solennelle en
1864. Il meurt à Paris le 13 novembre 1868, laissant derrière lui quarante-et-un opéras.
Bibliographie sélective autour de l’opéra-comique
> 1741 : La Chercheuse d’esprit, opéra en un acte deCharles-Simon Favart
> 1875 : Carmen, opéra en quatre actes de Georges Bizet
> 1878 : Madame Favart, opéra en trois actes de Jacques Offenbach
> 1884 : Manon, opéra en cinq actes de Jules Massenet
> 1902 : Pelléas et Mélisande, opéra en cinq actes de Claude Debussy
1813, l’année de la création de l’opéra
Littérature
> La romancière britannique Jane Austen publie Orgueil et préjugés.
> Lord Byron, écrivain britannique publie
> Le Giaour et La Fiancée d’Abydos, contes orientaux.
> L’écrivain britannique Percy Bysshe Shelley publie La Reine Mab, un poème philosophique.
> Madame de Staël, écrivain et philosophe française, publie l’essai De l’Allemagne.
Musique
> Création de L’italiana in Algeri, et Tancredi opéra de Gioacchino Rossini, à Venise.
> La Symphonie n°7 et La Bataille de Vitoria de Ludwig van Beethoven sont créées à Vienne.
> Naissances de Giuseppe Verdi, compositeur italien, et Richard Wagner, compositeur allemand.
> Création de la Royal Philharmonic Society à Londres, société musicale dont le but initial était de
promouvoir les concerts de musique instrumentale à Londres.
Histoire
> Après avoir franchi les Pyrénées, le général anglais Wellington envahit Bayonne et s’empare de
l’Aquitaine.
> L’armée napoléonienne s’incline face aux alliés (Prusse, Russie, Angleterre, Autriche, Suède, Bavière).
L’occupation française est terminée. C’est la fin de la bataille des Nations.
> Guillaume Ier, fils de Guillaume V, monte sur le trône hollandais
Sciences
> Dans la revue Le Moniteur, le chimiste et physicien français Louis Joseph Gay-Lussac expose sa
découverte de l’iode comme corps simple.
> Naissance d’Alphonse Lamarque, ethnologue français.
> À partir de ses études sur les champignons parasites des plantes cultivées, Augustin Pyrame de
Candolle, botaniste suisse, publie la Théorie élémentaire de la botanique.
> Naissance de Claude Bernard, médecin et physiologiste français, considéré comme le fondateur de la
médecine expérimentale.
Sculpture et architecture
> Mort de Joseph Chinard, sculpteur français.
> Augustin Caristie, architecte français, est nommé lauréat du grand Prix de Rome.
> La façade de la cathédrale de Milan, dont la première pierre fut posée en 1386, est achevée
Beaux-arts
> Naissance d’Isidore Pils, artiste français.
> Le Songe d’Ossian, Jean-Auguste-Dominique Ingres
> Croix dans la forêt, Caspar David Friedrich
Biographies
José Miguel Perez-Sierra
Direction musicale
Après ses études à Naples, Palerme et Madrid, il devient directeur adjoint avec A. Zedda
du Placido Domingo Young artists Program au Palau de les Arts à Valence. Il fait ses
débuts au Festival Rossini de Pesaro dans Il Viaggio a Reims en 2006 puis chante dans La
Scala di Seta en 2011. Depuis, il dirige de nombreux concerts symphoniques avec tous les
orchestres espagnols, ainsi que les opéras : La Traviata, Norma, L’Italiana in Algeri, L’Elisir
d’Amore, Rigoletto, Il Trovatore. En 2013, il est invité au Festival Rossini de Bad Wildbad
pour Ricciardo e Zoraïde de Rossini, à Palma pour Die Walküre et Götterdämmerung,
à Bilbao pour Maria Stuarda et au Liceu de Barcelone pour Madama Butterfly. Au cours des dernières saisons,
il dirige La Cenerentola à Metz, Il Trovatore à Pampelune, L’Occasione fa il ladro à Trieste, I Puritani à Bilbao et
Santiago du Chili, Madame Butterfly au Festival Puccini de Torre del Lago. Il débute au Teatro Real de Madrid
lors d’un concert hommage à Montserrat Caballé puis dirige Turandot à Metz, La Bohème à Reims, Falstaff à
Trieste, Il Turco in Italia à Santiago du Chili et La Sonnambula à Bilbao. Ses projets comprennent Lucrezia Borgia
à Bilbao, Il Trittico à Metz, Otello à Pampelune, Der fliegende Holländer avec l’Orchestre Symphonique de Galice,
Lucia de Lammermoor à Mahón, La Cenerentola à Santiago du Chili.
Jean-Michel Criqui
Mise en scène
Régisseur pendant quinze ans, dont trois au théâtre du Châtelet, il a travaillé avec JeanPierre Ponnelle, Giorgio Strehler, Achim Feyer, Peter Stein, Pier- Luigi Pizzi, Luis Pasqual, Bob
Wilson, Pierre Audi, David McVicar, Pierre Strosser, André Engel, Irina Brook... Son parcours
l’amenant aussi hors de l’opéra : un spectacle Kabuki avec Ichikawa Ennosuke III, un autre
avec Barbara… Assistant de Patrice Caurier et Moshe Leiser, il travaille maintenant avec
Robert Carsen, Francisco Negrin, Mariame Clément, Louis Désiré et Sasha Waltz dont il
remonte les productions partout dans le monde. Il a mis en scène Iphigénie en Tauride à
Nantes, Un mari à la porte (J. Offenbach) à Lyon, Don Quichotte chez la Duchesse (J. Bodin de Boismortier) à Bordeaux,
cosigné celle de Sampiero Corso (H. Tomasi) à Marseille, L’Enfant et les sortilèges, La Bella Dormente nel Bosco (O.
Respighi) au Théâtre national de Taipei avec lequel il poursuit depuis sept ans une belle collaboration et un travail
avec un chœur d’enfants aborigènes Attayals dans le cadre d’un projet de réinsertion par la musique des minorités
ethniques. Parmi ses derniers projets : Le Château de Barbe-Bleue – La Voix humaine avec Krzysztof Warlikowski, la
reprise de Capriccio à l’Opéra de Paris, la mise en scène des concerts Enigma de Jean-François Zygel au Châtelet…
Suivent Das Liebesverbot avec Mariame Clément et Don Carlo avec Robert Carsen à l’OnR, La Traviata avec Louis
Désiré, Il Trovatore avec Francisco Negrin, Orfeo avec Sasha Waltz. La saison dernière, il a mise en espace La Cambiale
di Matrimonio à l’OnR pour les artistes de l’Opéra Studio.
Prolongements pédagogiques
Arts du langage
> La typologie des personnages de l’opera buffa
> Vie de Rossini par Stendhal
> Les formes de comique : de situation, quiproquo, jeux de mots et répétition, défauts de prononciation,
double sens, comique de gestes et de caractère
> Les effets comiques selon Bergson : Le Rire, essai sur la signification du comique
> Le théâtre de boulevard
Arts du son
> Effet de percussion dans l’Ouverture : coups d’archets des violonistes tapant des rythmes sur les
pupitres (scandale à l’époque de Rossini !)
> L’ opéra bouffe : une musique tourbillonnante et joyeuse
> Effets vocaux comiques rossiniens et virtuosité bouffe : vélocité du débit vocal, répétitions de mots ou
d’onomatopées, répliques brèves chantées dans un temps resserré
> écouter l’air de Figaro « Largo al factotum » (Il barbiere di Siviglia)
> Le bel canto, entre vocalises et ornements raffinés redoutables de difficultés techniques
> Passages émouvants, lyriques et romantiques contrastant avec le caractère humoristique de l’œuvre
> Orchestre et voix : le fameux crescendo rossinien, l’importance du rythme
> L’emploi traditionnel de la basso buffo
> Les ouvertures célèbres des opéras de Rossini
> Cantatrices caricaturées : L’ultima Recital de Marianne James, Juanita Banana, chanson interprétée
par Henri Salvador (refrain tiré d’un extrait de Rigoletto de G. Verdi)
Arts du visuel
> Qu’est-ce qu’une mise en espace ?
> Film Marguerite réalisé par Xavier Giannoli
Arts du quotidien
> Rossini passionné de gastronomie et de recettes : les tournedos Rossini, Hachis romantique, Petite
Valse à l’huile de ricin
SVT, biologie, physique
> La voix, comment ça marche ?
Histoire des arts, PEAC, EPI
> Le rire et les arts, mécanismes du rire, peut-on rire de tout ?
(Site Lettres de l’Académie de Strasbourg, Le rire : « Rire et culture », « Rire au féminin », « Le rire
irrévérencieux », « Rire et Shoah », « Pour commencer avec le rire »)