LE RETOUR DE JESUS-CHRIST TROIS PARABOLES Introduction

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LE RETOUR DE JESUS-CHRIST TROIS PARABOLES Introduction
Prédication du pasteur Gordon Margery à Faremoutiers, le 20 février 2011
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LE RETOUR DE JESUS-CHRIST
TROIS PARABOLES
Introduction
La semaine dernière nous avons vu comment Jésus a répondu aux disciples quand ils
lui ont demandé quand et comment se produiraient la destruction du Temple, le retour
de Jésus, et la fin du monde. Jésus leur a dit que beaucoup d 'événements dramatiques
continueraient à se produire, comme des guerres ou des tremblements de terre, et que
ce ne serait pas là la fin. La fin serait viendrait à un moment inattendu, que seul le
Père dans les cieux connaissait. Et de ce fait, tout le monde devrait se tenir prêt à tout
moment.
Pour illustrer ceci, l'Évangile de Matthieu aligne trois paraboles. Toujours pas pour
établir le calendrier des événements futurs, mais pour insister sur le comportement
que nous devons avoir dans la perspective du retour de Christ. Il y a peut-être une
sorte de crescendo dans ces trois paraboles.
Le serviteur digne de confiance
La première histoire ne ressemble pas à une parabole, parce qu'elle commence avec
une question. Mais nous avons bien là une histoire que Jésus a imaginée pour
enseigner quelque chose. On va la lire.
Lecture : Matthieu 24.45-51
Deux serviteurs. Où, si on traduisait plus littéralement, deux esclaves. Qu'il ne faut
pas imaginer comme dans les plantations de canne à sucre et de coton aux
Amériques. Qui étaient dans ce cas précis des gens à qui on avait confié des
responsabilités. Dans le monde antique, quand vous vouliez un professeur pour vos
enfants, un comptable, un architecte, très souvent vous achetiez quelqu'un de
compétent que l'armée romaine avait ramené dans le sillage de ses conquêtes. Dans
l'Ancien Testament déjà, Joseph, vendu en esclave, gérait tous les biens d'un riche
Égyptien, Potiphar.
Voilà donc deux esclaves en position de responsabilité. Le maître les nomme
responsables de ses domestiques, leur confie le soin de veiller sur l'ensemble de son
personnel. Et l'un s'en acquitte bien, l'autre pas.
La différence ? C'est surtout que le second estime que tout lui est permis, parce que le
maître tarde à revenir. Il commence à agir en tyran. Il devient violent, fêtard, ivrogne.
Abus de pouvoir.
Reproduction uniquement à usage privé. Merci.
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Au retour du maître, le premier reçoit une promotion. Il devient le gestionnaire de
tous les biens de son maître. Le second, qu'est-ce qui lui arrive ? Il est mis en pièces,
dit la Nouvelle Bible Second. Il est puni très sévèrement, dit la Bible du Semeur. Il
est chassé, dit la TOB 2010. Oui, il y a un problème de traduction ici. Mais la suite
est plus claire : il partage le sort des hypocrites, il est rejeté dans un lieu de pleurs et
de grincements de dents. Être jeté dehors, c'est quelque chose qui reviendra au
chapitre 25 (au vv 10, 12, 30). Les pleurs et les grincements de dents, Jésus en a parlé
à plusieurs reprises.
Il y a ici deux petits indicateurs qui nous disent pour qui Jésus a raconté cette histoire.
D'abord, le poste qui est confié à ces deux hommes. C'est pour donner à manger aux
gens de la maison. Non pas comme un cuistot, mais comme un responsable du
personnel. Mais donner à manger ? Ensuite le mot hypocrites. C'est un mot religieux.
C'est pour ceux qui se réclament de la religion mais qui ne se soucient pas de Dieu.
Mettez ces deux indices ensemble, et vous arrivez à la conclusion que les premiers
visés sont les responsables religieux. Il doivent faire paître le troupeau de Dieu en
toute loyauté.
Au cours de l'histoire, il y a bien eu des périodes où de grands responsables religieux,
se disant chrétiens, ont négligé de donner à manger au peuple de Dieu, ont exercé des
violences extrêmes contre les fidèles, ont vécu dans le luxe et les excès. De nos jours,
à une plus petite échelle, des faits de cette nature sont parfois racontés dans la presse.
Mais les premiers visés, ce sont les Douze. Quel que soit le délai d'attente avant le
retour de Christ, ils auront à exercer leur ministère sobrement et fidèlement, sans
penser à leur confort.
Les dix jeunes filles
La deuxième parabole est sans doute mieux connue. Vous l'avez peut-être entendue
ou même enseigné à l'école de dimanche. Vous avez peut-être entendu des
prédications là-dessus. Mais est-ce qu'on a toujours bien compris ? On va lire
l'histoire.
Lecture : Matthieu 25.1-13
Il s'agit dans doute d'une fête de mariage dans un village. Des jeunes filles doivent
attendre le marié, puis l'escorter jusqu'à la maison des parents de la mariée pour la
fête qui aura peut-être lieu chez eux. Cela va être une procession nocturne, les jeunes
filles vont avoir des lampes, ou peut-être des torches, c'est à dire des bâtons dont le
bout est enveloppée de tissu et imprégné d'huile. Le marié tarde à venir. Eh oui, nous
sommes dans un pays d'Orient. Les filles s'endorment toutes, il n'y a pas de mal à
cela. Mais quand le marié fini par montrer le bout de son nez, c'est le drame, la moitié
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des filles n'ont pas d'huile. Cinq n'ont rien prévu, ou n'en ont pas prévu assez. Les
cinq autres ne peuvent pas leur en donner, sinon, toutes les torches vont s'éteindre, il
n'y aura pas de procession nocturne. Et le temps que cinq filles imprudentes aillent
chercher de l'huile, la fête commence, la porte est fermée, on ne laisse entrer plus
personne.
Vous voulez savoir le sens de cette parabole ? Elle est là en toutes lettres, au verset
13 : Tenez-vous en éveil, car vous ne savez ni le jour ni l'heure de ma venue. Cela ne
veut pas dire être toujours sur la brèche – les filles avaient le droit de dormir. Mais il
faut être prêt à tout moment. Voilà le message ici.
Et pourtant, il y a bien des éléments dans l'histoire dont ont aimerait savoir s'ils sont
une signification supplémentaire. La plupart des paraboles racontent une histoire pour
enfoncer un clou. Il ne faut pas chercher plus loin. Mais de temps en temps Jésus a
raconté des paraboles où les détails comptent : la parabole du Semeur, par exemple.
Qu'en est-il de la parabole des dix jeunes filles ?
Un premier détail, incontournable, c'est l'identité du marié. Nous sommes en train de
parler du retour de Christ, Jésus prévient les disciples que son retour n'est peut-être
pas pour sitôt, et voilà qu'il raconte une histoire sur un marié qui tarde à venir. Le
marié, c'est lui. D'autant plus que dans l'Ancien Testament l'Éternel est parfois appelé
l'époux d'Israël. Jésus est dans le rôle de l'époux, et ce titre lui sera donné plus tard
dans les écrits des apôtres.
Deuxième élément important : l'énorme différence entre ce qui arrive aux cinq jeunes
filles prévoyantes et aux cinq insensées. Les premières entrent dans la joie de la noce.
Les autres en sont exclues, elles restent dehors, elles s'entendent même dire : Je ne
vous ai jamais connues. Des paroles semblables, terrifiantes, se trouvent à la fin de
Matthieu 7, quand il s'agit du rejet des faux prophètes et des faux faiseurs de
miracles.
Et l'huile, alors ? Parfois dans la Bible l'huile est le symbole du Saint-Esprit. En
Zacharie, par exemple. Plus souvent, l'Esprit est symbolisée par l'eau. Est-ce qu'il y a
une référence à l'Esprit ici ? Certains le pensent. Certains vont jusqu'à dire que c'est
un avertissement à l'adresse de chrétiens qui n'auraient pas l'Esprit. Mais cela ne colle
pas avec le reste de l'enseignement de la Bible. Des chrétiens sans l'Esprit ne sont tout
simplement pas des chrétiens, dit Romains 8. Si j'ai l'Esprit et que je le partage avec
quelqu'un, est-ce que je suis démuni pour autant ? Sûrement pas. Est-ce que je peux
conseiller à quelqu'un d'acheter l'Esprit ? Sûrement pas. Est-ce que la pointe de la
parabole concerne l'Esprit ? Non plus. Ce n'est pas une parabole sur des chrétiens
spirituels ou pas spirituels, c'est une parabole sur le retour de Christ et sur la nécessité
de rester vigilant. L'huile fait partie de l'histoire, c'est tout, elle n'a pas de sens
symbolique. Avoir de l'huile, c'est être prêt à accueillir le marié ; ne pas en avoir, c'est
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ne pas être prêt. Mais alors, c'est quoi, être prêt ? La troisième parabole va nous le
dire, au moins en partie.
Les lingots d'or
La dernière parabole est souvent appelé la parabole des talents. Il ne faut plus
l'appeler comme cela. Car le talent, dans le monde grec d'autrefois, était un poids, un
poids assez lourd, un lingot. Par la suite, le sens de la parabole a fait qu'on a
commencé à parlé des talents comme les capacités que Dieu donne à chacun. Et on
oublie que c'est d'abord une histoire d'investissements. On va la lire.
Lecture : Matthieu 25.14-30
Les serviteurs – des esclaves en position de responsabilité – reçoivent chacun une
certaine somme : cinq talents, ou deux ou un seul. C'est beaucoup d'argent. Donné
selon les capacités de chacun. Avec un cahier des charges simple et clair : ils doivent
bien gérer cet argent. Le premier serviteur était sûrement doué pour le commerce. Il a
doublé sa mise. Comme le deuxième serviteur. Mais le troisième n'a fait que cacher
son lingot dans la terre.
Longtemps après le maître revient. Tiens, encore une fois, c'est après un laps de
temps plutôt long. Les trois serviteurs rendent compte de leur gestion. Et chacun est
récompensé en fonction de son travail de gestionnaire.
C'est là que le troisième serviteur est pris en défaut. Il n'a pas géré l'argent, comme
cela lui avait été demandé au verset 14. C'est de la désobéissance. Il n'a même pas
cherché à placer cet argent avec des banquiers, peut-être au Temple. Il dit avoir eu
peur, paralysé par la fausse idée qu'il se faisait du maître. Mais au lieu d'assurer, dans
ce cas-là, il n'a rien fait. Il n'a même pas été logique avec sa peur. Le maître le traite
de paresseux. Et le jette dehors, dans les ténèbres, au milieu des pleurs et des
grincements de dents.
C'est à nous maintenant de tirer des leçons de cette histoire, parce que Jésus ne le fait
pas pour nous.
Nous avons tous reçu un certain capital de la part de Dieu. La vie, la santé, une
intelligence, une capacité manuelle, des talents artistiques, un don pour les maths ou
pour les langues... Non pas un capital unique et identique, mais un lot qui varie
beaucoup d'une personne à une autre. Là n'est pas la question. La question, c'est
qu'est-ce que nous allons en faire ? Qu'est-ce que nous en avons fait ?
Ce capital que nous faisons fructifier, il porte vraiment ses fruits quand d'autres en
bénéficient. Les dons que Dieu nous donne sont pour le bien des autres. Nous
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sommes là pour servir. Ces deux mains peuvent faire des ronds admirables en
tournant les pouces. Elles seraient mieux employées à la vaisselle. Cet esprit
imaginatif pourrait vous faire passer des heures agréables en rêveries. Il serait mieux
employé dans un projet créatif. Et cette foi que tu as, elle n'est pas pour toi seul. Elle
est pour les autres, pour édifier les frères, pour annoncer Christ au monde. Jésus n'a
pas encore instauré son règne dans toute sa puissance. Mais nous n'attendons pas son
retour en croisant les bras. Nous devons dès maintenant bien gérer ce que le Seigneur
nous confie.
Et ici, Jésus annonce un principe qui est important pour la vie des Églises. Aux
versets 21 et 23 il dit : « Tu t'es montré fidèle en peu de choses. C'est pourquoi je t'en
confierai de plus importantes. » S'il s'agit de confier des responsabilités aux membres
d'une Église, comme cela se fait dans une assemblée générale ou à la rentrée scolaire
ou à d'autres moments, on ne va pas forcément chercher les gens les plus doués, les
plus intelligents, les plus instruits. On va chercher les gens qui ont prouvé dans de
petites choses qu'ils sont fidèles. Et on va essayer d'aider les autres à devenir fidèles.
Conclusion
Trois histoires donc. Avec trois points en commun.
1. A chacun Dieu confie une responsabilité, petite ou grande. Gérer le personnel.
Éclairer la procession nuptiale. Faire fructifier un capital.
2. Le retour de Christ n'était pas pour le temps des apôtres, il peut encore tarder. Ce
sera la surprise.
3. Au moment de son retour, il y aura une terrible séparation entre ceux qui vont être
rejetés dans les ténèbres du dehors et ceux qui entreront dans la joie de leur maître.
La différence entre les deux ? Le respect qu'ils ont pour le Seigneur et la mise en
pratique de ses consignes. Ou, si vous voulez un langage plus habituel, la foi se
manifestant par des actes.
Qu'il nous trouve prêts !
Amen.
Reproduction uniquement à usage privé. Merci.

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