le picot n.7 (Page 1)

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le picot n.7 (Page 1)
2.€
Hôpital
EN
DANGER
juillet
2003
N°7
I R R É G U L O M A D A I R E
Vie de la cité
■
Espace social
( P.3 )
Vie politique
locale
■ Petit précis de psychanalyse politique ( P.6, 7 )
Hôpital
( P.8 à 10 )
Du haut du minaret
■ De
Clamecy à
Bamako ( P.11 )
Environnement
■ Les
chaumes de
Fertiaux ( P.13 )
■ Plus d’abeilles, plus
d’hommes... ( P.12 )
I S S U
D E
L A
R É S I S T A N C E
À
L ’ A P A T H I E
Hôpital, urgence…
S
’il y a un domaine où nous aimerions ne pas
avoir raison, c’est bien celui de l’hôpital de
Clamecy. Dans notre précédent numéro, nous
disions qu’il fallait se garder de tout excès d’optimisme
face aux avancées qui pouvaient sembler intéressantes.
La dure réalité n’a pas mis longtemps à confirmer nos
craintes.
Il est maintenant très clair que l’on veut la peau de cet
hôpital. Bien sûr, personne ne dit ça. Personne ne dit
qu’il faut fermer cet hôpital qui ne rentre pas tout à fait
dans les critères économiques définis par nos savants
administrateurs. Le Préfet, lui-même, s’est fendu d’un
communiqué pour dire qu’aucune menace ne pesait sur
cette structure.
Sauf que, si on l’étrangle financièrement en lui imposant des conditions de fonctionnement qu’elle n’est pas
en mesure d’assurer, on la conduit tout droit à l’asphyxie et donc à la mort.
Face à cet acharnement des destructeurs, des membres
du personnel de santé, des élus et de simples citoyens
se battent pied à pied pour tenter d’arrêter l’infernal
rouleau compresseur des pouvoirs publics et des instances régionales.
On peut dire que, sans leur vigilance et sans leur résistance, l’hôpital de Clamecy, dans sa forme actuelle,
serait déjà rayé de la carte.
Contrairement à nos " modernistes " de gauche comme
de droite, nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’un combat d’arrière garde. L’accès aux soins pour tous, quel
que soit le lieu où l’on vit, ne nous semble pas être une
régression sociale.
(suite p 8)
A
l’ouest de la commune de Clamecy s’étend une
grande lande dont l’histoire n’est toujours pas
achevée. Les Chaumes Fréteau (nom cadastral)
s’étendent sur près de 100 hectares et ont excité bien
des appétits.
Fertiaux
Un lieu libéré par la Révolution…
(suite p 13)
P
EDITO
B r è v e s
Claude Cogan.
❍ Réussir à faire démis-
2. Le Picot
sionner la présidente de
Clam’58 n’est peut être pas
ce qui pouvait se faire de
mieux actuellement. Un peu
de diplomatie avec les bénévoles qui se démènent,
comme ils peuvent, sur le terrain ne nous semblerait pas
superflu. Difficile de dire :
un(e) bénévole de perdu(e),
dix de retrouvé(e)s.
On compte un peu plus de 10 000 ronds-points en
France. Pour une population de 60 000 000 d’habitants, cela représente, environ, 1 rond-point
pour 6 000 personnes. Notre cité qui, avec ses
5 000 habitants, s’enorgueillit de mettre en service son dixième chef d’œuvre giratoire, pourrait
peut-être revendiquer le titre de capitale du rondpoint. Plus modestement, on pourrait imaginer
des panneaux (comme pour les villes fleuries) qui
indiqueraient, à l'automobiliste de passage, qu'il a
le privilège de traverser une cité où le rond-point
fait partie de l’art de vivre.
Vu en ville
“Le Picot” cherche toutes
informations concernant
la souscription lancée il y
a plus de 15 ans pour édifier un monument à la
mémoire d’Alain Colas.
Anciens numéros.
Tous les numéros
précédents du “Picot” (sauf le
n°1, épuisé), sont en vente à la
Librairie Moderne et Classique,
rue du Grand Marché.
Pour contacter “Le Picot”
écrire à :
“Le Picot”
15 rue du Crot Pinçon
58500 CLAMECY
Si vous voulez parler de
votre village dans le
“Picot”, écrivez nous ou
contactez nous, mais n’oubliez
pas que nous ne publions pas
d’articles non signés.
LE PICOT
Sur le front des parterres.
S’il s’agissait de faire causer, la réussite est totale. Les objets plantés clairement identifiés (O.P.C.I.) ne laissent personne indifférent . Ça va de la franche rigolade à l’indignation véhémente mais tout le monde en parle. Il faut bien avouer que faire des
bouquets d’écouvillons ou mettre des assiettes sur tiges métalliques au milieu des parterres de fleurs a de quoi surprendre. Soit il y a une volonté de provocation (mais là,
nous conseillons plutôt le balai à chiottes), soit il y a une volonté artistique qui ferait
naître la beauté de la rencontre (pas vraiment fortuite) entre des assiettes et des goupillons dans un parterre de fleurs. Ça nous ramène carrément au surréalisme.
Le sondage du “Picot”
Etes-vous pour ou contre
la dépénalisation de l’usage du cannabis ?
journal de l’association
‘’ Réagir en Vaux
d’Yonne ‘’
ISSN 1628-9196
Dépôt légal juillet. 2003
Tirage : 1500 exemplaires
Directeur de publication :
Claude Cogan
Ont participé :
Charles Bonnotte
Stéphane Casset
Dominique Girault
René Jansen
Bernard Marécaux
Jean Petit
Pierre Blanchard
Hug Darnet
Dessins et maquette :
Serge Cogan
Imprimerie :
Saviard, Nevers 58
M Pauchetron B.
chef de service
50 ans
“Absolument
contre. Tu bois
quatre ou cinq
jaunes à l’apéro
et, si tu souffles
dans le pipeau,
t’as les pires
emmerdes.
Comme si t’étais
un drogué. Faut
pas tout
mélanger.“
Mme Bigauthe V.
veuve
74 ans
“Formellement
contre.
Si tous ces gens
là avaient la foi,
ils n’auraient pas
besoin de
consommer des
substances
illicites. Dieu
suffirait.”
M Larache C.
demandeur d’emploi
25 ans
“Gravement
contre.
Tu veux m’enlever le pain de la
bouche. Si le shit
est en vente libre,
je deviens quoi ?
Je peux même
pas pointer aux
Assedic.”
M Lèchecut R.
député socialiste
46 ans
“Nous savons bien
que le cannabis
est une drogue
douce.
Malheureusement,
nos électeurs ne le
savent pas. En
conséquence,
même si je suis
pour, il me faut
dire que je suis
contre.”
Maîtrise d’œuvre/Edition :
Dialogue & stratégie
5, place St-Laurent
58000 Nevers
RCS Nevers 339 518 748 000 43
Publicité
isser dans un violon. Nous
avons tous, un jour ou
l’autre, entendu ou prononcé cette expression, sans y
prêter une attention particulière.
A bien y réfléchir, on se demande
quelle peut en être l’origine. Il y a,
effectivement, quelque chose d’incongru dans le fait de soulager sa
vessie dans un instrument de
musique aussi noble que le violon. Une plongée dans quelques
dictionnaires ne nous a pas permis d’y voir plus clair.
Simplement, nous avons eu la
confirmation que l’expression
s’employait pour montrer l’inutilité, le fait que ça ne servait à rien.
Justement, voilà ce qui nous
ramène, tout droit, au cœur du
problème.
Les remarques que nous pouvons
faire semblent recueillir un écho
favorable dans la population.
Malheureusement elles ne paraissent avoir aucune influence sur
notre municipalité. Tout continue
comme avant. Les réalisations
sont toujours aussi luxueuses et
aussi coûteuses.
Le parking de la Salle polyvalente
se réalise à grands frais. Le rondpoint de Béthléem va bon train et
on peut parier, sans grand risque,
que la rénovation de la ville basse
se fera, grosso-modo, comme l’ont
prévue nos éminents architectes.
La prise en charge par la
Communauté de Communes d’un
certain nombre de dépenses qui
relevaient jusque là de la seule
ville de Clamecy n’entraînera pas
un allègement de la fiscalité. Elle
va permettre de gonfler le secteur
investissements ce qui ne peut
que réjouir le cabinet Fernier qui
sembler avoir le monopole de tous
les grands travaux dans notre
petite ville.
La réticence des Clamecycois,
exprimée lors des dernières élections municipales, est déjà passée
aux oubliettes.
“Nous sommes élus et nous continuons avec détermination dans la
voie que nous avons tracée.”
Ici, comme ailleurs, on ne cherche
pas à tirer les leçons des revers
électoraux.
Reste à savoir si les citoyens vont
se contenter longtemps de soulager leurs besoins dans un instrument de musique.
Mathématique
Appel à témoins
5,place St-Laurent - 58000 Nevers
Tél.03 86 93 00 06 - fax 03 86 93 00 07
Vie de la cité
Espace Social des Vaux d'Yonne
" Edouard Seguin "
BP40
58500 CLAMECY CEDEX 2
B : 03/86/24/44/19
Suite à votre article concernant l'accompagnement
scolaire organisé depuis la
rentrée des vacances scolaires de la Toussaint par
l'Espace Social des Vaux
d'Yonne, je souhaiterais
apporter une précision
concernant le financement
de cette activité.
En référence à un article
paru dans la presse début
novembre 2002, vous
faites allusion à des subventions versées par la CAF
qui serviraient à financer
les bénévoles qui encadrent cette activité.
En effet, l'accompagnement scolaire a débuté
avec l'aide de 3 bénévoles,
mais également avec ma
participation qui ne peut
être assimilée à du bénévolat.
Vous n'êtes pas sans savoir
que le réservoir de bénévoles, dans toute activité
associative, n'est pas
inépuisable et que devant
la montée en puissance
d'une activité, nous devons
assez rapidement faire
appel à du personnel
rémunéré.
A ce jour l'accompagnement scolaire concerne une
quarantaine d'enfants issus
des deux groupes scolaires
primaires, encadrés par 8
personnes dont 3 sont
rémunérées en vacations.
Par ailleurs cette action a
nécessité l'achat de
diverses fournitures (fournitures scolaires, jeux éducatifs, logiciels pour ordinateurs....) qui ont un coût
non négligeable.
En tant que responsable
(salarié) d'une association,
je trouve étrange que vous
laissiez supposer que toute
association faisant appel à
des bénévoles pour une ou
plusieurs de ses activités,
ne pourrait bénéficier
d'une quelconque subvention pour le fonctionnement des activités en question.
Les nombreuses associations locales qui s'appuient
sur des bénévoles apprécieront...
Le 26 Mars 2003
A. MAGNIEN
Espace social.
En réponse à une " brève " parue dans notre numéro 6, le
directeur du Centre social nous a fait parvenir un courrier
que nous publions intégralement.
Faites l’humour, pas la guerre.
Disons, simplement, que nous avions été amusés de lire,
en conclusion d’un article qui insistait sur le bénévolat des
intervenants, que l’activité était financée par la C.A.F.
Rien de méchant là dedans. Tout juste cette quête de l’humour involontaire que nous débusquons dans un titre,
une légende de photo ou la rédaction d’un article.
Revenons aux choses sérieuses.
Par contre, dans un registre plus grave, il nous faut bien
revenir sur le problème de fond que constitue la mise en
place de cet espace social.
Nous avions dénoncé, dans notre numéro 5, l’étrange et
fort peu démocratique manière dont les choses s’étaient
faites. En conclusion, nous disions que le pire était à venir.
Le pire est déjà là.
A ce jour (21-05-03), la Communauté de Communes n’a
encore pas pris position sur l’intégration de ce Centre dans
la structure intercommunautaire. Ce point qui était à
l’ordre du jour du dernier conseil en a été retiré en cours
de séance. Lorsque nous parlions de grincements de dents
prévisibles, nous étions, tout simplement réalistes.
Il s’est quand même trouvé une majorité d’élus pour choisir, comme coordonnateur du secteur enfance jeunesse, le
directeur de ce centre social à l’avenir aussi incertain.
C’est quand les échéances arrivent que nos autruches sortent la tête du sable et font un peu n’importe quoi.
Quels sont les problèmes ?
La création de ce centre était une volonté du Maire de
Clamecy, via une association bidon créée pour la circonstance. La vocation de ce centre n’a jamais été clairement
définie et ce n’est pas ce qui se passe sur le terrain qui peut
nous éclairer. L’accompagnement scolaire est présenté
comme une première mission. Or Christian Canetta avait
travaillé sur ce projet avec des enseignants et l’avait soumis à la Mairie de Clamecy. Cette action aurait donc pu
voir le jour sans le Centre Social.
La deuxième mission semble être la création d’une école
de pêche. Nous ne ferons aucun commentaire. Signalons
simplement qu’une telle école, animée par des respon-
Une coquille vide ?
sables de la Vandoise, a fonctionné pendant plusieurs
années sans qu’il y ait besoin d’un Centre Social pour cela.
Avait-on alors besoin d’un Centre Social à Clamecy ?
Il y a dans notre ville beaucoup de misère et de précarité.
Il s’y développe (comme partout ailleurs) une petite délinquance qui a le don d’exaspérer et qui engendre des discours qui font froid dans le dos.
Sur ce terrain, il nous semble qu’il y ait vraiment besoin
d’une structure sociale susceptible d’intervenir pour
essayer d’apporter des éléments de réponse.
Bien sûr, la tâche n’est pas facile. Il faudrait aller à la rencontre des gens plutôt que d’attendre qu’ils viennent
spontanément dans un quelconque local coûteusement
restauré.
La priorité n’est pas d’améliorer ce qui existe mais de définir les espaces laissés à l’abandon.
Si nos élus souhaitent la création d’un Espace Social, il
semblerait indispensable qu’ils en définissent les missions
et qu’ils soient conscients que, dans ce domaine, rien n’est
gagné d’avance.
Ce n’est pas avec des bureaux bardés d’ordinateurs ou des
salles de jeux avec baby-foot que l’on trouvera des solutions. C’est autrement plus compliqué que de gérer un secteur enfance et les risques d’échecs sont infiniment plus
grands. Il nous semble pourtant que c’est uniquement
dans ce contexte qu’un Espace Social peut trouver sa raison d’être.
Ce n’est pas une question de personnes mais c’est une
question de fond.
Ornithologie
L
orsqu’en octobre 2002, une grande grue
jaune avait décidé de se poser à Clamecy,
dans la rue du Grand Marché, les membres de
l’Association " Clamecy-Cadre de Vie " s’étaient
mis dans la tête de l’empêcher de nidifier en ce
lieu. Les amis de la Nature, fortement représentés
dans Nièvre-Habitat et dans la Municipalité de
Clamecy, ont dû faire appel aux forces de l’ordre
pour dégager le malheureux volatile.
A l’époque, on a expliqué que tout retard dans le
processus de nidification coûtait une fortune, que
cela pouvait même conduire à la faillite des entreprises qui avaient misé gros sur la venue, dans nos
murs, de cet étrange migrateur.
Finalement, au bout de quelques heures, le volatile a pu se poser à l’emplacement prévu. Après une
période d’activité fébrile, caractéristique des
grands échassiers, notre bestiole s’est muée en
parasite. Voilà des semaines qu’elle ne fait rien
d’autre que d’entraver la circulation et ce, aux frais
de la collectivité.
Décidément, si nous avons parfois du mal à comprendre le comportement animal, celui de certains
groupes humains est tout aussi mystérieux.
C.C.
B r è v e s
❍ Une bonne nouvelle,
au dernier Conseil municipal
de juin : les recettes d’impôts
sont en hausse.
Cela va permettre des investissements nous dit-on. Là,
on peut craindre le pire. On
va finir par nous le construire
le rond-point sur l’Yonne.
❍ Au cours du même
Conseil nos élus ont dû voter
des rallonges financières
pour la place des fêtes et le
rond-point de Bethléem.
C’est vrai que le coût de ces
travaux nous avait semblé
bien modique.
Le Picot
.3
Point de vue
A propos de la circulation à Clamecy
Des piétons ignorés :
Il est des villes où l’on favorise la circulation
des piétons pour limiter la pollution due à
l’automobile, et améliorer la convivialité
entre les habitants.
A Clamecy, à chaque nouveau projet de
dimension urbaine, cette circulation est réduite si l’on considère les cheminements préexistants.
❂ Le
place des jeux
Avant d’être "restructurée", la place du
Commandant Boidot était encore appelée par
les clamecycois "place des jeux" sans doute
parce qu’on y jouait toujours. Elle a perdu son
nom, la place a été supprimée. Cette liaison
piétonne entre le centre ville et le port, via le
monument aux morts, est remplacée par un
parking de luxe .
Pour accéder à " l’espace piéton " central, il faut
traverser une voie de circulation automobile,
ensuite on peut se promener encadré par les
capots des voitures, qui restent des capots
même disposés en épis, avant de retraverser la
voie périphérique de circulation pour en sortir.
Et difficile d’y échapper car les trottoirs longeant " la place " de chaque côté sont sacrifiés,
entamés par des places de parking en épis.
4. Le Picot
❂ Le
rond-point
musée
Lors de l’aménagement du musée, a été
entravé un passage piéton important en bout
du musée, très utilisé par les mères de famille
dans leur trajet entre l’école et les quartiers
hauts de la ville.
Le passage est devenu plus difficile quand on
veut franchir la volée d’escaliers à pied, et
impraticable avec une poussette, utilisée par
au moins la moitié des mamans qui viennent
chercher leurs enfants. Donc, de plus en plus,
celles-ci viennent chercher leurs enfants en
voiture.
Finis les bavardages entre les femmes qui
repartaient en groupes, les échanges sociaux
facteurs de bon voisinage et de solidarité.
Et la nouvelle esplanade destinée à mettre en
valeur le musée n’apporte rien à la circulation
piétonne qui était déjà très aisée sur un large
trottoir.
❂ La
Le parking n’est plus dans la place, c’est la
place qui est dans le parking.
Au passage notons qu’à l’occasion des travaux, les nombreuses dalles en pierre bordant
les maisons ont été démolies au profit du goudron, sans doute dans un souci d’homogénéité avec ce qu’il faut bien appeler un parking,
tant pis pour l’homogénéité avec la ville.
A l’extrémité de la place du Commandant
Boidot, entre le monument au morts, le palais
de justice, la banque et le petit parking installé adossé à la vieille ville, à l’emplacement
d’une démolition, restait un espace un peu difforme, mais créant néanmoins une place de
par sa superficie. Espace résiduel comme
étaient formées les places médiévales, bien que
celui-ci soit situé en dehors de la vieille ville.
En raison de la faible circulation, il était très
aisé de traverser cette place à pied. Une particularité locale était même la présence fréquente tout au long de l’année, qu’il vente ou qu’il
pleuve, de bavards arrêtés au milieu de la
place.
La création d’un rond-point - pourquoi ? sauf à
vouloir transformer à tout prix, mais pas pour
améliorer la circulation automobile - a d’abord
supprimé la possible traversée.
La modification du rond-point a rétabli cette
possibilité, mais il faut s’aventurer dans une
traversée dangereuse de la voie de circulation
périphérique pour accéder au terre-plein central. Cette traversée est donc peu pratiquée et
les piétons sont cantonnés sur des trottoirs peu
larges contournant le rond-point, avec un passage d’un mètre en coin du palais de justice.
Ce rond-point constitue maintenant un obstacle entre la place des jeux et la ville basse, au
lieu d’une liaison qui existait.
❂ Le
dernier rondpoint en Béthléem
Toujours car la nature a horreur du vide,
sans doute aussi du vide dans certaines
poches, un rond-point est en construction en
Béthléem à l’entrée du pont.
Encore un rond-point en pleine ville ! Ce type
d’équipement routier se justifie dans les villes
nouvelles où la circulation automobile est
importante et fait partie du mode de vie
concocté par nos planificateurs zélés et où l’espace nécessaire est prévu puisque tout est créé
de toutes pièces, ou bien à la rigueur dans des
faubourgs spacieux de grandes villes s’ils sont
traités en places urbaines.
Ici, rien ne justifie un tel équipement, ni la
position dans la cité, ni la circulation automobile en diminution depuis la mise en service de
la déviation.
Par contre, les piétons ne disposent plus que
d’un mètre pour passer le coin des parapets du
pont.
Depuis l’interdiction du passage du Perthuis,
tous les élèves piétons du collège et du lycée
passent à cet endroit pour aller en classe.
Pour faciliter le passage des voitures qui
étaient gênées dans ce carrefour dix minutes le
matin et dix minutes le soir, aux heures de
rentrée et sortie des cours, on met en danger
les écoliers qui possèdent encore des jambes !
Ce nouvel équipement entraînera l’augmentation du nombre des écoliers se faisant transporter en cours en voiture et les conséquences
de cet équipement vont justifier sa présence.
Evidemment, le prix social de l’aménagement
n’est toujours pas pris en compte : échanges et
communication lors du trajet pédestre à l’école
vont disparaître.
Bel exemple d’aménagement qui, comme les
autres, confisque l’espace piéton des clamecycois au profit de l’automobile, engendrant une
vie sociale délimitée par la voiture. " Divisez
pour régner " pourrait devenir : " Séparez et
assistez pour régner ". Nous régressons de
Napoléon à Louis XIV.
Les automobilistes
évacués :
Mais justement qu’en est-il de la circulation
automobile à Clamecy ?
Elles circulent… mais peuvent de moins en
moins s’arrêter !
L’agrandissement du musée avec l’aménagement de son esplanade s’est accompagnée de
la suppression de 6 places de parking.
La création du parking de la place des jeux et
du rond-point attenant a supprimé 5 places de
stationnement.
L’ancien parking occupait une surface beaucoup moins importante, mais pouvait étendre
son trop-plein sur la place les jours de marché,
à une période de la journée pendant laquelle
cette place n’était pas fréquentée par les piétons, drainés par le marché. Ce fonctionnement
souple s’était mis en place tout seul, de façon
sans doute trop anarchique pour nos aménageurs décidés à mettre de l’Ordre.
La création du rond-point en Béthléem va supprimer environ 5 places de parking.
La construction de la résidence des Arcades
dans le Marché comporte 10 logements donc
un apport de voitures correspondant, sans
Vie de la cité
création de places de parking supplémentaires.
Le projet de parking place Emile Zola
entraînerait la suppression de 7 places
et l’ensemble du projet d’aménagement de la ville basse prévoit le passage de la rue Marié Davy en zone semipiétonne avec la suppression de toutes
les places de la rue.
La proposition d’un parking sous la
place de la mairie, étudiée dans le dossier de secteur sauvegardé, permettrait
la création de nouvelles places de stationnement au cœur de la ville.
Cette solution ne recueille pas l’assentiment des élus. Il est certain que cette
réalisation coûterait assez cher, mais
au moins ces dépenses seraient bien
employées, et ne nous chante-t' on pas
que les travaux de tous les aménagements de la ville coûtent peu à la ville
en raison des subventions.
Deux poids, deux mesures.
Quand il est prouvé que la vitalité
d’une zone commerciale dépend directement de la proximité des places de
parking, on peut s’inquiéter sur le
développement pour ne pas dire le
maintien des commerces en ville qui
ont survécu jusqu’ici.
Alors que dans la plupart des villes
moyennes les politiques de revitalisation des centres se développent depuis
20 ans, à Clamecy, la mort annoncée
des commerces entraînerait la désertification d’un centre muséifié ou ( et )
paupérisé.
Dans le projet de la rue Marié Davy, on
se soucie enfin des piétons, mais sans
la présence de parkings suffisants,
restera-t-il des piétons ?
Et les cyclistes ?
Et pour en terminer avec la circulation, si nous parlions de la circulation
à vélo ?
Nous n’en parlerons pas car rien n’est
fait, et cela pourrait donner des idées
aux élus qui en ont déjà beaucoup .
Pour conclure, si l’on considère l’intérêt porté aux besoins des usagers dans
les différents projets réalisés, on peut
se demander s’il n’aurait pas mieux
valu ne rien faire.
Il est démontré depuis trente ans par
les enquêtes sociologiques que pour
être accepté par les usagers, un aménagement doit tenir compte de leurs
pratiques existantes et de leurs
besoins, et respecter la mémoire collective de la population, et que, lorsque
les pratiques urbaines préexistantes à
un aménagement sont contrariées,
celles-ci soit réapparaissent tant bien
que mal en détériorant l’aménagement, soit disparaissent sans être remplacées par de nouvelles pratiques.
Quant au non respect de la mémoire
collective, cela a valu sa place à plus
d’un élu.
Toujours les
grands travaux.
De profundis
Ah ! qu’il faisait bon flâner sous les
marronniers de la place des jeux les
soirées d’été et d’automne, parmi les
estivants revenant vers le port après
un petit tour en ville, croiser les
familles promenant le petit dernier
dans sa poussette, s’arrêter regarder
les joueurs de boules accompagnés de
leurs femmes tricotant en bavardant
sur les bancs le long des murs, saluer
les habitants du quartier installés
devant leur porte tapant la belote, glisser un sourire vers les jeunes flirtant
en riant sur les bancs du port.
Sans doute ces plaisirs simples et provinciaux n’étaient-ils pas à la hauteur
des ambitions culturelles de nos
édiles, et la présence sauvage de la
population dans les espaces dits
publics fait-elle désordre.
Maintenant, le soir, la place-parking
dort, vide et inanimée.
Traversant le parking en zigzaguant
entre les voitures, on peut pleurer,
accompagné par les arbres nains souffrant dans leurs bacs et endeuillés de
huit morts sur seize en deux ans, et
pour se consoler, se laisser guider
(quand ils sont en état de fonctionnement ) par une ligne lumineuse qui, la
nuit tombée, indique complaisamment
les portes des WC publics fermés le
soir. Il ne reste plus qu’à prier devant
les cierges géants dressés fidèles
devant l’illumination de la collégiale.
Quel dommage qu’ils ne clignotent pas
aussi, ce serait plus gai.
S.B
Le bal des faux-culs.
Là, d’un seul coup, on va lancer tout un tas
d’invitations.
A tous ces gens qui te disent que trop c’est
trop, que cette fois on ne va pas se laisser
faire, qu’on va voir ce qu’on va voir…
Quand arrive le moment suprême (comme
chantait Brassens) nos héros se réfugient
dans l’abstention.
L’abstention n’est pas une arme de destruction massive. Avec 3 voix pour et 12
abstentions, n’importe quel projet peut
passer. La solution courageuse pour s’opposer, c’est de voter contre.
Bien sûr, si l’on ne veut pas être accusé
d’opposition systématique, il faut être
capable de faire des contre-propositions.
C’est peut-être là que le bât blesse.
En attendant, bienvenue au bal.
ous avions été quelque peu surpris par le montant des
travaux engagés pour la réfection de la place des fêtes et
la création d’un parking pour la salle polyvalente.
Derrière une addition aussi salée, on se disait bien qu’il devait se
cacher quelque chose.
B r è v e s
Nous comprenons mieux maintenant. L’édification du mur de
❍ La passerelle
pierres, indispensable en un tel
site, doit déjà représenter une
oubliée. Il n’y a pas de
part considérable du budget. A
pont, cette année, pour le
cela, il faut ajouter les quelques
14 juillet. Ça tombe un
140 arbres. Voilà près de vingt
lundi. Il n’y a pas non plus
ans que les usagers de la Salle
de passerelle sur le perthuis
Polyvalente pataugeaient dans les
et nous sommes le 9 juillet.
flaques d’eau et, d’un seul coup,
Ça vous embête tellement de
on ne peut même plus donner
nous voir retraverser l’Yonne
aux arbres le temps de pousser.
comme les Clamecycois l’ont
On installe, d’emblée, des arbres
déjà bien avancés, avec ombre
toujours fait ? Si c’est le cas
incorporée. Ça fait, tout de suite,
faites une autre passerelle
très chic mais ça coûte très cher.
mais expliquez bien aux
Quant à prévoir 135 places de
architectes que ce n’est pas
parking pour une telle salle, c’est
un pont genre Tancarville
à peu près aussi malin que d’y
que l’on veut.
avoir conçu un bar susceptible
d’accueillir une trentaine de per❍ Chômage rime avec
sonnes, en tassant bien.
voyage. Quand on habite
Ça doit être ça qu’on appelle
la région et que l’on se
la recherche d’homogénéité.
retrouve au chômage, on
Parallèlement les travaux du ronddécouvre, avec surprise, que
point de Bethléem avancent à
grands pas. Une formule qui ne
le premier entretien obligas’applique pas à la circulation
toire avec un interlocuteur
dans le coin pendant la durée du
de l’A.N.P.E. se déroule à
chantier. On peut supporter
Cosne. Quand on connaît les
quelques jours de désagrément
facilités de communication
lorsque l’on sait que cela va
entre Clamecy et Cosne, ça
déboucher sur une amélioration
laisse un peu rêveur. Avec la
importante.
naïveté qui nous caractérise,
Dans le cas présent, nous sommes
nous aurions pensé que ce
plutôt sceptiques mais, avant de
porter un jugement, nous attenserait plutôt à celui qui est
drons de voir comment tout cela
salarié pour ce travail, de
va fonctionner une fois les travenir, dans une permanence,
vaux terminés. Avec cette dernièà Clamecy, rencontrer ceux
re " création ", nous atteignons la
qui ont perdu leur emploi.
dizaine de ronds-points sur le terLes Assedic avaient une perritoire de notre commune.
manence rue des Moulins.
Imaginons qu’une partie de cet
Depuis le 30 juin, c’est termiargent stupidement dépensé ait
né. Tout le monde à Cosne.
pu être consacrée à la mise aux
normes de l’hôpital. On va nous
Je ne sais pas s’il faut mettre
répondre que c’est idiot car ce ne
ça sur le compte de notre "
sont pas les mêmes crédits.
Pays " mais je suis sûr que
Certes ! Mais dans les deux cas, il
les responsables de ces orgas’agit bien de la même connerie.
N
C.C.
nismes se paient, carrément,
notre tête.
Le Picot
.5
Vie politique locale
Au-delà des apparences.
Petit précis de psychanalise
politique appliqué à la
situation en voie de
décompositon
Jansen René.
Depuis plus d’un siècle, maintenant,
grâce aux travaux de Freud, nous
savons que le comportement humain
fait appel à de nombreux mécanismes
inconscients, et que les choses ne
sont pas toujours ce qu’elles paraissent être. Il en va de même de nos
actes et de nos paroles : un mot peut
en cacher un autre et ce qu’on exprime réellement peut ne pas correspondre à ce que nous voulions dire en
conscience.
E
n effet, tels des icebergs dont
la plus grande partie demeure cachée, nos motivations
inconscientes, à base d’instincts et
de pulsions, régissent nos conduites
plus sûrement qu’un hypothétique
principe rationnel ou raisonnable.
Ce qui explique la complexité des
rapports humains, et l’activité politique, mettant en jeu quelques ressorts fondamentaux de l’activité
humaine depuis l’aube des temps
( comme le goût du pouvoir, le désir
d’écraser l’Autre et d’être le plus
fort ) se prête fort bien à cet exercice de décodage où, au-delà des
apparences, il s’agit de mettre en
évidence le sens caché des choses
et les enjeux réels.
Contrairement à ce qu’ils imaginent, les hommes de pouvoir ne
s’élèvent pas au dessus du lot, et
sont soumis aux mêmes règles que
nous autres, pauvres mortels.
Pour illustrer notre propos, nous
partirons de la vie politique nationale avec l’exemple de la contre
campagne présidentielle de Lionel
JOSPIN en 2002, avant d’arriver à
la situation locale de notre bonne
ville de Clamecy.
Lionel, la diva qui klaxonne ou
que le meilleur perde ! (1)
Avec le recul d’un an depuis les
élections présidentielles, qui permet
une réflexion plus sereine, le comportement et les paroles du candidat
de la Gauche n’en apparaissent que
plus incroyables et limpides quant à
leur sens caché.
En ne reprenant que quelques jalons
et en procédant à leur décodage, il
apparaît clairement que jamais
Jospin n’a personnellement désiré
6. Le Picot
être élu et qu’il a annoncé la couleur
d’emblée à tous les Français !
Message codé n°1 :
Souvenons- nous de déclarations
faites à la presse début 2002, au
sujet des présidentielles de 1995 où
le premier ministre déclare :
" à l’époque je n’y ai cru à aucun
moment, mais cette fois j’y crois … "
Passé au décodeur psychanalytique, le message vraiment délivré
aux Français est clair : il y a 7 ans
je vous ai menti tout du long, pris
pour des cons, c’était pour amuser
la galerie, mais aujourd’hui, juré
craché c’est pour du vrai, ma parole purée si j’y crois moi-même et si
je suis gonflé à bloc, vous pouvez
me faire confiance !
Il faut avouer que c’était bien un
début de non campagne en fanfare,
non ?
Message codé n°2 :
A propos des licenciements boursiers, le même déclare en direct à la
télé : " l’Etat ne peut pas tout… "
Ce qui, après décodage donne : Moi
j’y peux rien, aide-toi et le ciel t’aidera, j’ai que deux mains moi,
bouge toi le derche, je suis pas le
Bon Dieu, quoi, j’ai pas que ça à
faire ! Pour donner envie de voter
pour un tel candidat de gauche, il
n’y avait pas mieux ?
Message codé n°3 :
Toujours en direct à la télé : " Mon
projet n’est pas socialiste … "
Décodage : la gauche, le social, tout
ça me gonfle au plus haut point, ne
votez surtout pas pour moi et qu’on
en finisse avec tout ce cirque !
Message codé n°4 :
En direct à la télé, à propos de l’insécurité : " j’ai été naïf, j’ai rien vu
venir ni prévu… "
Décodage : ne votez surtout pas
pour moi, je suis le roi des cons,
gouverner c’est prévoir et moi je
suis une taupe, un blaireau, j’ai rien
pigé au film, mais qu’est-ce que je
fous là ?
Message codé n°5 :
A propos de son adversaire
Jacques CH., de 4 ans son aîné,
dans un avion où il n’aurait pas
réalisé qu’il parlait à des journa-
listes (?!), l’ineffable Lionel s’en
prend à l’âge du capitaine et déclare " qu’il est usé, fatigué, vieilli,
bon pour la retraite… "
Décodage : comment ne pas voir
que le brave Lionel ne parle que de
lui-même et qu’il en a plein le dos
de ce bazar politique et qu’il ne
pense qu’à une chose, se barrer et
prendre sa retraite, bien méritée à
65 balais !
Et bien sûr, avec une telle campagne, intitulée Chronique d’une
défaite programmée, le but inconscient poursuivi par Lionel fût atteint
et Jacquouille-la-Fripouille triomphalement réélu !
Message codé ultime n°6 :
Le soir même de la débâcle en
direct à la télé devant ses électeurs
anéantis : " je suis fier de mon bilan
et du travail accompli et me retire
de la vie politique… "
Le décodeur devient de moins en
moins nécessaire, vu la clarté du propos, décodage : Oulalà ! Quel magnifique plantage ! A moi tout seul j’ai
réussi à planter la gauche plurielle et
tout le pays, et à donner le pouvoir à
la Droite pour des décennies ! Quel
exploit ! Maintenant je peux me barrer et laisser les copains patauger
dans la merdasse ! Tout s’est passé
comme prévu ! Ouf ! Adieu, bande de
nazes !
Le plus étonnant dans l’aventure
demeure que ses plus proches
conseillers n’auraient rien vu venir
…Voire ! Il se dit que tandis que
Lionel conduisait le char de la
gauche étatique droit dans le mur à
grande vitesse, voyant cela ses
proches
conseillers
(Martine,
Laurent, DSK…) hurlaient alors en
chœur : ADONF LIONEL, ZYVA !
KLAXOOONNE ! (À fond Lionel,
va- z-y)
(Et quand la bise de la défaite fut
venue, ils ne manquèrent pas d’accuser l’extrême gauche d’être responsable de leur déconvenue !) Foi
d’animal !
Le mythe du monarque intègre
entouré de fourbes conseillers.
Il semble que depuis la préhistoire
l’homme a besoin de porter une foi
aveugle en son chef : si son action
paraît peu éclairée, on va d’abord
incriminer son entourage de
conseillers, dire que le bon roi est
décidément mal entouré. Pour se
perpétuer, la société a besoin de
mythes, et la société municipale
n’échappe pas à la règle.
Ainsi, à Clamecy, certains imputent
la dérive de la politique municipale
vers un travers monarchique, non
pas au leader lui-même, mais à ses
subalternes : ce qui, concrètement,
pour le bas peuple, ne change guère
quant au résultat.
La priorité à droite.
Nous commencerons notre entreprise de décodage de l’actualité clamecycoise par l’affaire de la priorité
à droite dans la cité : à priori, pas de
quoi fouetter un chat, qu’une mairie
prenne des décisions incompréhensibles sans concertation, on a l’habitude, désormais ! Comme prévu,
la circulation est bien devenue
moins fluide, plus dangereuse et
compliquée à chaque carrefour,
depuis l’instauration de ce système
en septembre 2001 (obligeant à
conserver les panneaux provisoires
fort décoratifs). Quel peut bien être
l’explication et le sens caché de tout
ceci ?
Cher lecteur, il nous faut prendre
de l’altitude pour arriver à saisir de
quoi il retourne et faire un détour
par l’histoire et l’aspect symbolique
ou métaphorique des choses.
Comme on l’a vu, l’époque Jospin,
comme l’époque Mitterrand, se sont
au bout du compte soldées par la
victoire de la Droite, c'est-à-dire
qu’on a laissé la priorité à Droite, au
sens symbolique. Est-ce qu’ici notre
leader municipal, avec son régime
et sa gestion en pleine décomposition ne va pas réussir le même
exploit ? C’est à dire qu’avec toute
cette mal gouvernance municipale
le résultat garanti pour 2007 sera
l’élection d’une droite dure à la tête
de la ville, après 30 ans de
Bardinisme !
Ainsi cette décision serait un
signal inconscient adressé à la
population par un maire englué
dans son fonctionnement pathologique et autocratique. Décodage :
aidez-moi à me libérer de la dictature que j’exerce, y en a pas un pour
la ramener dans mon équipe, si
vous ne faites rien, alors ce sera
vraiment la priorité à Droite !
Vie politique locale
Des ronds-points pour faire
touner le monde ?
Force nous est de constater que la
multiplication de ronds-points coûteux, inutiles, mal fichus et innombrables paraît incompréhensible à
première vue. Décodage : il ne faut
pas oublier que le moteur premier de
l’action politique réside dans le plaisir d’exercer du pouvoir sur les gens
et les choses, de pouvoir les modifier. Quel intense plaisir nos élus
doivent-ils ressentir à faire tourner
le monde en bourrique pour l’éternité dans ces fumeux giratoires !
2002, odyssée de l’espace
social ?
L’année passée a vu la mise sur
orbite soudaine du fameux projet de
centre social à Clamecy.
Au Picot, tout le monde est pour le
social.
Mais ce qui nous gêne énormément, c’est l’absence totale de projets et d’idées sérieuses, le gaspillage de l’argent public, la gestion
opaque dans le favoritisme et le
copinage ; le fait qu’à part critiquer
et mettre des bâtons dans les roues
de ce qui fonctionne actuellement,
on ne voit toujours pas ce que
L’Espace Social pourrait amener de
plus !
En réalité, il se trouve que
Monsieur le Maire a clairement
annoncé la couleur lors du conseil
municipal du 25 juin 2002 (cf.journal du centre du 27/6), lorsqu’il a
évoqué pour la première fois en
public son idée : " l’idée n’est pas
de fabriquer une usine à gaz, on
souhaite gérer cette structure avec
un grand souci d’économie. Nous
n’avons pas non plus l’ambition de
faire le travail des autres structures existantes qui s’activent
dans les domaines sociaux, culturels, de la formation ou caritatifs,
mais d’établir un trait d’union
entre toutes ces structures… "
Là encore, on voit bien que ce
qu’il exprime en vérité représente
l’inverse exact de ce qu’il aurait
voulu dire consciemment.
Les Clamecycois, qui parlent le
Bardin couramment au bout d’un
quart de siècle de pratique, n’ont
même plus besoin de décodeur.
Traduction, pour les néophytes :
l’idée est de faire ce que nous
savons faire de mieux, bâtir des
usines à gaz coûteuses et inutiles,
sans aucun souci d’économie. Notre
ambition est de court-circuiter
toutes les structures existantes qui
s’activent dans le domaine social,
culturel, de la formation et du caritatif, et de les réduire progressivement à néant afin de prendre leur
place une bonne fois pour
toutes.Une fois ceci réalisé je pourrais établir un trait d’union entre
tous mes obligés…( notons que l’affaire a été si bien menée qu’un an plus
tard tout le bazar en est au point
mort…)N.D.T
RESIDENCE DES ARCANDIERS :
" c’est pas moi, c’est Nièvre
Habitat ! "
Dans l’affaire de la résidence des
Arcades, qui mérite d’être rebaptisée, notre premier magistrat s’est
encore illustré pour nous fournir un
exemple classique de comportement
aisément décodable à l’aide de
concepts psychanalytiques simples :
la dénégation.
Il s’agit de cette tournure d’esprit
qui fait nier l’évidence, comme l’enfant de 4 ans pris sur le fait qui
continue malgré tout à répéter "
c’est pas moi ! "
C’est ce type de défense qu’a utilisé l’élu, lorsqu’il a daigné recevoir
des membres de l’association
Clamecy cadre de Vie, en déclarant
tout de go qu’il s’en lavait les
mains, qu’il n’y pouvait rien, que
tout était dans les mains de Nièvre
Habitat !
En voilà une posture intellectuelle
courageuse !
Service public et vie privée :
la tentation monarchique ?
La vie privée de nos élus ne nous
concerne en aucune façon, c’est
entendu. Par contre quand celle-ci
commence à empiéter fortement sur
la vie publique en général, le
citoyen peut commencer à se poser
des questions. Le maire était-il obligé de faire embaucher son ex-très
proche collaboratrice au Centre
Communal d’Action Sociale, sans
respecter toute la procédure légale
et combien de candidats y a t il eu
pour ce poste ?
Décodage psychanalytique de la
situation : l’usage prolongé du pouvoir amène à un sentiment de toute
puissance et d’impunité, où tout
finit par s’emmêler de manière
inextricable, le pulsionnel avec
l’institutionnel et la transgression
de tous les codes devient alors le
passe-temps favori de l’élu qui rigidifie ses relations sociales dans le
mépris. Quand celui-ci devient réciproque et généralisé, la mort de
toute démocratie semble très
proche…
Clamecy a son dauphin comme
Tarascon a son Raffarin ? (2)
Comme on l’a vu en 2002, tous
ces apparatchiks de gauche, bien
intentionnés et si imbus d’euxmêmes, ont réalisé une politique
tellement maladroite qu’ils ont
offert le pouvoir à cette droite dure
que nous voyons à l’œuvre aujourd’hui. Raffarin de Tarascon, avec
son air faussement bonace, est bien
là pour appliquer un programme de
libéralisme pur sucre qui se traduit
par la régression sociale généralisée :
pilotant une infernale machine à
remonter le temps, il fait disparaître
peu à peu tous les acquis sociaux,
en divisant et montant les Français
les uns contre les autres.
Il est navrant de voir comment les
socialistes et leurs alliés, avec leur
gouvernance à la noix, arrivent
immanquablement à mettre en
place la priorité à Droite, et Clamecy
nous paraît bien placé pour suivre
le mouvement national initié en
2002.
Le seul espoir de la gauche locale
résiderait-il en Régis Bertrand, le
Dauphin, victime d’un accident de
parachute électoral en 2001,
comme chacun sait ?
Pour l’instant, il n’a guère brillé, ni
par la clarté de ses paroles, ni par
ses actes…
Première étape, il a su conquérir
récemment le secrétariat de la section Clamecycoise du PS.
Vu l’atonie du Parti local, cela ne
semble pas un exploit digne des gros
titres de la presse. Le seul espoir
actuel de la gauche, pour garder la
mairie dans 4 ans, réside dans le
dépeuplement, l’appauvrissement et
le vieillissement de la population de
la ville : qui restera-t-il pour s’opposer à notre élite locale ? Et s’il prenait à la droite de pratiquer, elle
aussi le parachutage électoral, avec
la bénédiction des instances nationales de l’UMP ?
(1)M.A BURNIER Que le meilleur perde ! (J’ai
Lu Ed. 1986.)
(2) Tartarin de Tarascon (1872) œuvre
d’Alphonse Daudet. Les aventures comiques
d’un petit bourgeois se rêvant aventurier…
B r è v e s
❍ Pas au courant
Le communisme c’était, selon Lénine, les Soviets plus l’électricité. Notre
Socialisme local se contente des parterres de fleurs plus les isolateurs
électriques. C’est plus modeste !
Le bruit courait que la fée électricité était capable d’aider les plus
démunis à ne pas sombrer plus. Ce
n’est pas le cas de l’entreprise
publique chargée de veiller sur les
intérêts de la fée. Elle n’hésite pas à
couper gaz et électricité à une
famille en situation de surendettement, sans se soucier de savoir comment parents et enfants vont pouvoir vivre dans ces conditions.
Comme dirait la fée : “Il y a des
coups de baguette qui se perdent”.
Le Picot
.7
Hôpital en danger !
Hôpital
Hôpital – Maternité - Réseau
détruire
collaboration
Comment
une
qui marche ?
Réflexions du Réseau de Santé du Haut Nivernais
CLAMECY le 24 avril 2003
L’hôpital de Clamecy pour son histoire
récente (menaces de fermeture de services actifs à répétition) mérite que l’on
rappelle quelques dates et quelques
moments clés. Il faut savoir que le
Centre Hospitalier de Clamecy est le plus
petit hôpital de la Région Bourgogne
disposant d’un plateau technique complet de type Médecine Chirurgie
Obstétrique. Depuis des années il se
débat avec le plus petit budget et des
besoins en personnel non réajustés.
En 1993, le Schéma Régional d’Organisation
Sanitaire et Sociale imagine de fermer les activités de Chirurgie et de Maternité, cette dernière ne réalisait alors que 97 accouchements
dans l’année et ce en l’absence d’un
Gynécologue-Obstétricien.
Cette même année, l’arrivée d’un nouveau
directeur, Monsieur FAULCONNIER, et d’un
nouveau Gynécologue-Obstétricien, Monsieur
le Docteur FILIDORI, a permis d’engager une
réflexion sur la nécessité de maintenir ou non
sur le site une activité d’accouchements.
Profitant de l’expérience acquise en Seine
Saint Denis, une étude de besoins et de pratiques professionnelles est alors menée avec
l’aide de Madame le Docteur COMBIER, reprenant les mêmes critères d’évaluation.
●
● Les conclusions de cette enquête épidémiologique seront reprises par le groupe IMAGE,
groupe de recherche en Santé Publique. Deux
Chercheurs travailleront sur le site : Monsieur
le Docteur Naiditch, Médecin en Santé
Publique, et Monsieur Steve Mich, chercheur
Américain, mandaté par Bill Clinton afin
d’étudier les petites structures en France et le
travail des services de Protection Maternelle et
Infantile (aux USA, toutes ces structures
8. Le Picot
avaient été fermées et les conséquences sanitaires commençaient à se faire sentir.)
Ces travaux donneront lieu à un rapport dont les conclusions seront sans
équivoques :
" du fait de son isolement géographique et de
la population défavorisée se trouvant sur le
secteur générant des problèmes de Santé
Publique (le taux de grossesses mal ou peu
suivies était de quatre fois celui du
Département de Seine Saint Denis, pourtant
pas favorisé), ces structures doivent être
maintenues à condition de mettre en place un
Réseau de dépistage du Risque de Grossesse
afin d’orienter les femmes présentant des
risques en cours de grossesse vers la maternité la plus adaptée à leur niveau de risque
(Auxerre, Nevers ou Dijon). "
La bataille pour le maintien de ces activités et
du développement de cette expérimentation se
conclura dans le bureau de Madame Simone
Weil qui acceptera en tant que Ministre de la
Santé d’autoriser la mise en place d’un réseau
de dépistage des risques.
En 1998, un nouveau rapport sera
demandé par l’Agence Régionale de
l'Hospitalisation.
P Gallois, Médecin Interniste connu nationalement dans les milieux de la Formation
Médicale Continue, sera mandaté par l’Agence
Régionale de l'Hospitalisation nouvellement
créée pour diligenter un rapport sur l’Hôpital
de Clamecy.
Sa conclusion sera identique au rapport du
groupe IMAGE : maintien des activités.
Le rapport sera rangé au fond d’un tiroir…
En 2001, deux enquêtes successives
auront lieu :
● La première à l’occasion du renouvellement
de l’autorisation de fonctionnement de la
maternité (Commission Exécutive à l’Agence
Régionale de l'Hospitalisation). Elle a été
confiée à Madame le Docteur BONNARD,
Médecin Direction Départementale des
Affaires Sanitaires et Sociales de Saône et
Loire. Ses conclusions ont été positives pour la
maternité et sa collaboration avec le Réseau de
Santé du Haut Nivernais et ont donné lieu à
un renouvellement de fonctionnement pour 5
ans.
● La seconde, rédigée par l’Inspection
Générale des Affaires Sociales accédant à une
demande de la Direction de l’Hôpital effectuée
un an auparavant. Celle-ci n’en pouvait plus
de sa sous dotation et désirait voir régler le
problème : Fallait il maintenir l’activité MCO
(Médecine, Chirurgie, Obstétrique) sur le site
de CLAMECY ?
Une nouvelle fois, les conclusions du rapport seront sans équivoque : il faut maintenir la MCO (Médecine, Chirurgie,
Obstétrique) !!!
Toutefois, il s’accompagne de recommandations, en particulier de restructurations des
services (associer les services de Chirurgie et
de Maternité …).
Or, il est apparu qu’on ne gagnait rien en
terme d’efficacité et d’économie financière, les
personnels n’étant pas les mêmes (sagesfemmes et infirmières, auxiliaires de puériculture et aides-soignantes).
Hôpital en danger !
Hôpital
CH Clamecy (suite)
La proposition du projet d’établissement s’oriente alors vers une fusion
des services de Chirurgie et de
Médecine et un fonctionnement
conjoint Maternité et Réseau de Santé
du Haut Nivernais.
Rédigé en l’espace de 6 mois, afin de
répondre aux recommandations de l’Inspection
Générale des Affaires Sociales : création de
Départements Médicaux, diminution de lits et
mutualisation des personnels, cela dans le but
de réaliser des économies.
Finalement, ce projet a dû être revu en deux
jours, suite à la visite d’une directrice de soins
mandatée par l’Agence Régionale de
l'Hospitalisation, préconisant le maintien de
trois départements médicaux :
●
Réseau de Santé du Haut Nivernais
–Maternité
●
Médecine- Soins de suite polyvalents
●
Bloc- UPATOU avec lit-porte – Chirurgie et
Chirurgie ambulatoire
Cette nouvelle version du projet d’établissement ne permet pas de réaliser les économies
prévues dans le protocole de redressement
financier 2003-2004, comme l’a reconnu la
Commission Exécutive de l’Agence Régionale
de l'Hospitalisation lors de sa séance du 9 avril
2003.
En conclusion, la Commission Exécutive
émet un avis défavorable à ce projet imposé
par l’Agence Régionale de l'Hospitalisation et
recommande l’élaboration d’un troisième projet risquant d’entraîner à court terme la fermeture des services actifs :
●
Réduction de moitié des lits de chirurgie
amenant à une impossibilité de fonctionnement en l’absence de soins de suite.
●
Fonctionnement de jour ou de semaine en
chirurgie assorti de rationalisation des
gardes et astreintes rendant impossible
l’activité obstétricale la nuit et le weekend.
C’est l’avenir du Centre Hospitalier de
Clamecy qui est en train de se jouer.
Il ne paraît pas important, mais il est révélateur de l’incompréhension des tutelles face à
un Hôpital dont la taille apparaît trop petite
mais qui est inscrit dans un territoire qui serait
autrement délaissé.
Si les services actifs disparaissaient :
●
●
En terme médical, on veut nous faire croire
que le triage des malades et leur évacuation
par hélicoptère sur les structures des alentours serait la solution à tout problème. Mais
la saturation des autres structures proches
en terme d’occupation des lits rend illusoire
une telle solution.
en terme de préservation des emplois sur
d’autres sites, c’est une vision à courte vue :
certains industriels évoquent leur difficulté à
faire venir des cadres dans ce secteur et ont
déjà averti que cela aurait des conséquences
sur le maintien de leurs activités sur
Clamecy. Il existe des sites moins isolés où
leurs ouvriers se sentiront en sécurité.
Pour ces raisons, les membres du Comité
Technique
d’Etablissement
et
de
la
Commission Médicale d’Etablissement ont
récemment démissionné, refusant de cautionner un projet d’établissement ne tenant pas le
cadre budgétaire imposé, ce qui induit implicitement des fermetures de services.
En conclusion :
1) les différents rapports et études menés sur
le site de CLAMECY sont tous arrivés aux
mêmes conclusions maintenir la MCO
(Médecine, Chirurgie et Obstétrique), assortis
de recommandations.
2) Le Centre Hospitalier de CLAMECY a toujours consenti d’énormes efforts pour suivre
ces recommandations en mobilisant à chaque
fois tous les personnels pour travailler sur les
modifications préconisées par les tutelles et
souvent dans des délais particulièrement
courts (Cf le Projet d’Etablissement)
3) A chaque fois, aucun moyen (tant en
terme financier qu’en terme de personnel) n’a
été donné par les tutelles pour voir aboutir les
projets qu’ils ont eux-mêmes suscités.
Il serait temps que l’aménagement du
territoire tienne compte de la santé !
Le Réseau de Santé du Haut Nivernais, fortement engagé et responsabilisé dans le projet
d’établissement par son lien avec la maternité
du Centre Hospitalier de CLAMECY, a réagi à
ces différentes menaces en convoquant une
assemblée générale extraordinaire le 23 avril
2003 dont l’ordre du jour était la possible dissolution de l’association.
Dès la création du réseau, il a été acté que
toute fermeture de la maternité entraînerait
ipso facto la dissolution de l’association.
De plus, les partenaires engagés dans le
réseau sont unanimement d’accord pour penser que leur travail ne pourrait être de même
qualité sans la maternité, en tant qu’espace
contenant qui permet une unité de lieu et de
temps pour la prise en charge des femmes
enceintes et l’intervention rapide des différents
acteurs.
Bien que l’Union Régionale de Caisses
d'Assurance Maladie, principal financeur du
réseau, confirme son soutien au Réseau de
Santé du Haut Nivernais et " l’absence de péril
pour la maternité et le Centre Hospitalier de
CLAMECY " dans un courrier reçu à l’occasion
de l’assemblée générale extraordinaire, dans le
même esprit que les membres du Comité
Technique
d’Etablissement
et
de
la
Commission Médicale d’Etablissement, les
membres du réseau refusent de porter la responsabilité d’une nouvelle organisation de la
prise en charge de la grossesse dont ils ne
pourraient garantir la qualité.
Les différents rapports ont toujours reconnu
la qualité du travail effectué autour de la grossesse par le Réseau de Santé du Haut
Nivernais, grâce à une collaboration étroite
avec la maternité du Centre Hospitalier de
CLAMECY et la coopération entre les différents
acteurs de terrain.
Par ailleurs, des évaluations externes ont
démontré que le Réseau de Santé du Haut
Nivernais avait rempli sa mission (dépistage
des risques médicaux, sociaux et psychologiques et orientation précoce des femmes vers
les lieux d’accouchement les plus adaptés à
leur cas), en particulier la dernière évaluation
menée par Monsieur le Docteur METRAL, du
Département d’Information Médical du Centre
Hospitalier Universitaire de Dijon :
❑ 75% des grossesses suivies par le Réseau
de Santé du Haut Nivernais
❑ 90% des femmes qui accouchent à CLAMECY sont suivies par le Réseau de Santé du
Haut Nivernais
❑ 98 % des femmes inclues dans le réseau
ont reçu la visite de la Sage-femme réseau
(4 refus)
❑ 98% des femmes suivies par le réseau ont
un carnet de suivi de la grossesse (outil principal de lien entre les acteurs de santé du
réseau)
❑ Taux de césariennes peu élevé (14,4%
contre 15,5% au niveau national)
❑ Taux d’anesthésie Péridurale de 74%
❑ Pas d’accouchement prématuré de moins
de 36 semaines
❑ Pas de transferts prénatals en urgence (les
femmes sont orientées bien avant)
❑ Peu de transferts néonatals (3 sur 187
naissances) et pour des pathologies minimes
Par rapport à l’évaluation de 1998, le Réseau
de Santé du Haut Nivernais confirme la validité des procédures mises en œuvre.
Cela confère aux femmes enceintes un suivi
de qualité leur permettant d’accoucher en totale sécurité à la maternité de CLAMECY.
Ce travail de qualité n’est possible que par la
coopération étroite entre les différents acteurs
de terrain :
●
le service de maternité du Centre
Hospitalier de CLAMECY
●
les médecins libéraux
●
les services du Département de la Nièvre,
particulièrement la PMI grâce à laquelle
nous recevons les déclarations de grossesse en temps voulu
●
les CMP enfant et adultes
Au vu de ce travail, une incompréhension
persiste : Pourquoi ne pas donner les
moyens financiers nécessaires qui permettraient de ne pas remettre en cause périodiquement l’activité MCO (Médecine,
Chirurgie, Obstétrique) au sein du Centre
Hospitalier de CLAMECY ?
S.Casset.
Association loi 1901
Centre Hospitalier
14 Route de Beaugy
58500 CLAMECY
Le Picot
.9
Hôpital en danger !
Hôpital
MOTION
Le Conseil de la Vie Sociale du Centre
Hospitalier de Clamecy, réuni en séance le
3 juin 2003, approuve à l’unanimité la
motion suivante :
Le Conseil de la Vie Sociale, réuni en séance le 3 juin, outré par l’enlisement des travaux liés à la convention tripartite depuis
près de deux ans, demande que soient inscrits de nouveau à cette convention :
- La subvention d’investissement promise
par le Conseil Général de la Nièvre pour
le Centre Jeanne Simpol,
- La consolidation des emplois précaires,
et pas leur renvoi,
- Le recrutement des professionnels
nécessaires à une prise en charge de
qualité : kinésithérapeute, assistante
sociale, animatrice, ergothérapeute,
- La formation de trois ASH par an, en
aides-soignantes qui était prévue à
l’origine,
- Le recrutement d’un vrai médecin qualifié gériatre.
Le Conseil de la Vie Sociale demande que
la convention tripartite soit signée en ces
termes le 23 juin, faute de quoi il demandera aux familles de boycotter les paiements.
Ses membres prendront attache avec les
associations déjà mobilisées pour la défense
du centre hospitalier, informeront les
familles, la presse et les institutions de leur
décision, et solliciteront des entretiens avec
MM. le préfet de la Nièvre, le Directeur de
l’Agence Régionale d’Hospitalisation et le
Président du Conseil Général de la Nièvre.
Le Président
P.ROY.
Un seul hôpital : Nevers
Planning familial
Planning familial
où es tu ?
Enjeu des dernières cantonales,
le centre de planification familiale peine à (ré)exister, ses locaux
sont éloignés du centre ville,
quelque part vers la Ferme
Blanche et bien dissimulés :
notre enquêteur ne les as pas
retrouvé. Afin de compliquer la
tache des jeunes en détresse, ils
ne sont ouverts qu’une demi
journée par semaine, ce qui limite toute tentative.
Par contre le numéro de téléphone est dans l’annuaire : il aboutit au Réseau de santé du Haut
Nivernais de suivi des grossesses, pour décourager toute
velléité d’Interruption de grossesse, on ne s’y prendrait pas
autrement… La secrétaire du
RSHN fait ce qu’elle peut et
redonne des numéros de téléphone et nouveau parcours : de
toute manière pour les mineurs,
c’est Nevers.
Les autres professionnels du
secteur ne sont bien entendu pas
informés de l’existence et des
horaires de ce centre, et on ne
communique pas, des fois
que….
Pour s’amuser, les lecteurs peuvent rechercher ce centre en suivant le fléchage encore présent
dans le Centre Hospitalier, le
premier qui trouve a gagné un
préservatif ( la pilule ne protège
pas du SIDA )
S.C.
Ceci est un QCM : Questionnaire à Choi(x?) Multiple(s?)
Vous voulez fermer un hôpital :
1) Vous attendez le pépin,
2) Vous lui sucrez les autorisations administratives,
3) Pourquoi chercher des prétextes, après tout ?
OUI, à Avallon.
OUI, à Clamecy.
OUI, à Cosne s/Loire.
Un Projet d'Établissement, c'est :
1) Dicté comme à l'école,
2) 4 versions minimum,
3) Inutile,
Bonne réponse.
Une par mois si possible.
On finirait par le croire.
La sécurité, c'est :
1) Mieux vaut pas d'hôpital qu'un petit hôpital,
2) D'accoucher dans l'ambulance,
3) La priorité de l'État français,
En voilà du bon sens.
Bébé livré en 48 h chrono.
Vous ne le saviez pas ?
Le meilleur moment pour sous-traiter la stérilisation :
1) Le 1er mai,
2) Le 1er août,
3) Quand les sous-traitants sont prêts,
Ça c'est pas mal.
Ça c'est nettement mieux !
Ça va pas la tête ?
Vous voulez fermer un hôpital :
1) Vous l'étouffez financièrement pendant dix ans,
2) Vous l'étouffez financièrement pendant dix ans,
3) Vous continuez à l'étouffer,
Ça doit marcher.
Il faut que ça marche.
Au bout de trente ans ça va
finir par marcher.
Une fois un papier signé :
1) Vous revenez sur votre parole,
2) Vous revenez sur vos écrits,
3) "L'hôpital doit tenir ses engagements",
Qui a dit quoi ?
L'État n'a pas de parole.
C'est bien le principe du truc.
Un synonyme de "protocole de redressement" :
1) C'est quoi ?
2) Marché de dupes,
3) Méthode de correction,
Connais pas.
…
En fait.
Le dicton du jour :
1) Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse,
2) Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage,
3) Honni soit qui mal y pense.
Ça c'est FORT !
En route pour la stérilisation !
Voyons messieurs !
Le tiercé gagnant :
1) Duplicité, déni, calomnie,
2) Mauvaise foi, pressions, chantage,
3) Mensonge, manipulation, duperie.
Gagnante, la DDASS.
Gagnante, la préfecture.
Gagnant, l'ARH.
Pour vous éviter des efforts inutiles en ces périodes de canicule, les réponses sont fournies
avec les questions. Sans supplément de prix !
10. Le Picot
Du haut du minaret
De Clamecy à Bamako : l'internationale du chaos.
coloniale continuerait à tirer les
ficelles.
Il aurait pu écrire : "Clamecy avant le
Mali". Mais où en sommes nous
aujourd'hui de cette formule aussi stupidement nationaliste que cynique?
Après des décennies de colonisation
et quarante ans de néo-colonialisme,
bien des faits nous rapprochent, nous
petite communauté de communes et la
réalité vécue par nos frères d'Afrique.
Ainsi de la notion de parti unique.
Très abusivement légitimée en Afrique
par la nécessité de privilégier le développement par rapport à la démocratie,
elle s'est assez vite transformée en dictature, souvent socialiste dans l'affichage et ultra-libérale dans la réalité.
Vivons-nous autre chose dans nos Vaux
d'Yonne, si l'on y regarde de près?
En proposant au Picot de mettre
en parallèle la réalité de nos
Vaux d'Yonne et celle du Mali,
Un nouvelle race charolaise :
je pensais lancer un pari
les éléphants blancs.
difficile. Et pourtant....
Mes amis africains ont beaucoup ri de
e Picot a été distribué fin mai à tout ce
que l'Afrique francophone au Sud du
Sahara compte de journalistes impliqués
dans les affaires publiques de l'Afrique noire.
L'accueil a d'abord été poli. Puis intéressé. Puis
le débat s'est instauré, tranquillement, longuement, avec patience et dans ce temps dilaté qui
n'appartient qu'à l'Afrique, médiatique ou non.
Nous étions réunis pour définir une position
francophone commune sur ce qu'il convenait
de revendiquer ensemble au Sommet de
Genève, en décembre prochain, consacré au
devenir de la société dite de l'information. Il
nous fallait écrire des recommandations destinées aux chefs des états francophones pour
qu'ils les défendent.
Cet exercice terminé, nous avons parlé
d'autre chose, en fait un peu de la même chose,
à savoir du rapport entre le local, le national et
l'international et plus encore de l'échange entre
les situations vécues au Nord et au Sud, en
termes politiques, économiques et sociaux.
Il en est ressorti que ce qui prévaut dans nos
Vaux d'Yonne et ce qui a cours au bord du fleuve Niger a beaucoup à voir.
L
Crapules sans frontières.
Chacun se souvient de la phrase honteuse de
l'éditorialiste de l'hebdomadaire Paris Match,
Raymond Cartier, à la fin des années 50,
lorsque nos anciennes colonies d'Afrique préparaient leur accession à l'indépendance et que
l'aide de l'ancienne métropole était sollicitée
pour en assurer le développement après des
siècles de pillages divers : "La Corrèze avant le
Zambèze". Autrement dit : rien à faire des
nègres indépendants, qu'ils se démerdent tous
seuls. Non sans savoir que l'ex-puissance
la
manière dont la construction de l'immeuble du
Grand Marché a été décidée et accomplie, en
toute impunité et contre l'avis d'une part non
négligeable de la population (voir le précédent
numéro du Picot).
Ils se sont aussi esclaffés de la présentation,
dans un pays de haute tradition démocratique,
de la liste unique aux dernières élections
municipales de Clamecy
et de son pourquoi.
Comme si s'opposer revenait à pisser dans un
balafon (*).
Ils ont lu d'un air grave
tout ce qui touchait aux
dépenses publiques de la
Commune de Clamecy et
de notre Communauté de
communes ainsi que de
leurs conséquences fiscales. Musée surdimensionné, trottoirs coûteux,
ronds points en rond,
parkings
somptueux,
empilement des structures territoriales au profit des élus et de leur clientèle, mes confrères
africains m'ont regardé longuement, silencieusement, comme si nous devions ensemble supporter une bien triste destinée. Remontant les
boubous sur les épaules, ils ont marmonné ces
mots : "éléphants blancs".
Les éléphants blancs sont un fléau de
l'Afrique. Ils représentent ces grands et moins
grands travaux qui ne servent pas, ou bien
peu, la communauté des citoyens mais remplissent les poches des entreprises, en général
françaises,
qui
les
construisent.
Accessoirement, voire systématiquement, une
partie convenue des bénéfices est répartie
entre les caciques du pouvoir local en place et
les partis politiques de la puissance tutélaire
qu'est la France dont l'appui financier, d'argent
public, représente la quasi totalité de l'investissement.
Il est bien évident que de telles pratiques ne
sauraient avoir cours dans notre petite communauté des Vaux d'Yonne même si, les
hommes étant ce qu'ils sont, il n'est pas non
plus exclu qu'elles surviennent.
" Médecins après la mort ".
Je pourrais ajouter tous les maux de l’Afrique
que nous vivons ici et, en particulier, des trois
obligations fondamentales de la République, à
Clamecy comme ailleurs : nourrir (travail), soigner (santé), éduquer (école). Trois obligations qui ne me paraissent pas vraiment remplies en Nièvre comme au Sud (et aussi au
Nord) du Sahara.
La place me manque pour développer mais on
y reviendra. Le dossier de ce numéro du Picot
est consacré à l’hôpital de Clamecy. J’en
connais l’essentiel. Il me fait penser à cette
phrase entendue au Togo il y a quelques
années : " Ici, les médecins arrivent après la
mort ". Nous n’en sommes pas loin.
Au bout de notre palabre malienne, il est
aussi ressorti une phrase noire : "Vous, au
Nord, vous êtes trop gros et repus pour bouger
et nous, au Sud, nous sommes trop pauvres et
trop maigres pour le faire". Mais je sentais
aussi, sous l'ironie de la formule, non seule-
ment une communauté de pensée, mais également une volonté d'agir, sur les rives du Niger
comme au bord de l'Yonne.
A l'ombre du manguier, nous avons partagé
la banane plantain grillée, l'aloko, nous avons
bu le thé et nous nous sommes promis de nous
revoir. Pour bouger ensemble. A Bamako
comme à Clamecy, le temps étant le nôtre, il
n’est jamais trop tard…
Charles Bonnotte.
(*) pisser dans un balafon (xylophone africain) = pisser dans un
violon (instrument à cordes européen).
Le Picot
.11
Environnement
"Plus d'abeilles,
plus d'hommes..."Einstein.
Le visionnaire, en une phrase sans appel,
fulgurante, désigne la voie que nous avons
suivie qui, par l'enchaînement des causes et des
effets, mène de la disparition des abeilles à
celle, irrémédiable, de l'homme.
C
'est pourquoi nous avons choisi de faire de la
défense de l'environnement des ruches et de leurs
habitantes le symbole d'un combat plus vaste,
celui de la préservation de la terre nourricière, ce jardin
des délices, dont l'homme est seulement - l'a-t-il oublié ?
- le dépositaire en charge de l'entretenir, non de le corrompre.
Dans ce monde privé de boussole, la recherche effrénée du
pouvoir, de l'argent et de la consommation, toujours plus
et plus vite, fait perdre le sens commun. Le climat se
dérègle, les nappes phréatiques sont polluées, les mers
sont devenues nos poubelles et les nuages de pollution
nucléaire tombent en fines gouttes d'eau, arrosant nos
jardins.
Trop, c'est trop, nous baissons les bras. Après tout le
nuage de Tchemobyl a épargné la France, comme le dit la
télé... Après tout, moi aussi je pollue en allant acheter à la
grande surface, et même dans les magasins " bio ", une
viande consciencieusement emballée dans des emballages
inutiles, et de beaux légumes bien propres que je mets
tout seul, sans l'aide de personne, dans des sacs en plastique imputrescibles. Il y a tant à faire et je suis démuni.
Ressaisissons-nous, nous ne sommes pas seuls, je ne suis
pas seul. Il y a celui-ci qui, tombé malade après avoir
ingéré ses propres légumes copieusement arrosés de pesticides les plus performants - la preuve ! - par le fermier,
son voisin, a pris un avocat et se bat. Je ne suis pas tout
seul. Il y a les amis pas loin qui, foin des subventions, élèvent leurs vaches et leurs moutons à l'ancienne. Il y a[...]
Je ne suis pas tout seul, je ne l'ai jamais été, entouré que
j'étais de ceux avec lesquels j'ai mené à bien des projets :
les maisons Castor, [... ] et auxquels j'ai transmis ce que
je savais.
Aujourd'hui, je cherche un associé plus jeune que moi
pour défendre quelques ruches et cette idée d'oasis que
chacun porte en soi dès la naissance et qui devient trop
souvent un mirage. Notre oasis, nous voulons l'enraciner,
ici et maintenant, îlot de survie dans ce désert écologique,
économique, social et politique qui, peu à peu, ronge notre
espace vital. Si je fais une oasis, si tu fais une oasis, si
l'Autre là-bas fait une oasis, nous allons recréer la biodiversité, des modèles pour la vraie vie, et... l'espoir.
Je propose donc un combat constructif, ancré dans cette
terre que nous cultivons pour produire des légumes et des
fruits de saison, dans la solidarité des savoir faire partagés et échangés, et dans la pratique du troc qui rend chacun heureux. Le 21e siècle sera écologique ou nous ne
serons plus, sauvons donc la terre en y ménageant des
oasis.(*)
Ce combat, je le place sous le signe de l'abeille, le baromètre écologique le plus fiable, et je vous invite à relire
l'appel d'Einstein sous un autre point de vue : comme un
appel à plus d'abeilles pour que vivent plus d'hommes.
(*) Le concept " Oasis en Tous Lieux " a été initié par Pierre RABHI en 1996
Contact : Pierre BLANCHARD - Thurigny - 58210
SAINT GERMAIN DES BOIS (Tel : 03 86 27 08 07) [email protected]
12. Le Picot
Il était beau cet arbre.
C’était un arbre de Judée, un des plus vieil arbre du monde, un arbre, hélas, trop souvent
absent de notre paysage vert.
Il trônait là depuis plus de cinquante ans sur la place des Promenades, magnifique au printemps avec sa couronne rose. Un jour, il a disparu, abattu par un amoureux des places propres
et nettes. J’en ignore la raison mais quelle qu’elle soit je doute qu’elle justifia un tel abattage.
D’autant que par ces chaudes après midis de juin, l’ombre qu’il procurait aurait été appréciable
aux passants de la place.
Mais bon… ça doit être mon côté écolo qui réagit, 300( ?) personnes pour protester contre la
construction des arcades combien pour la défense d’un arbre… ?
Valérie Cases.
L’écolo, la tronçonneuse et l’arbre en plomb
La rumeur a circulé dans la bonne cité des flotteurs, l’arbre de Judée de la place des
Promenades avait succombé à la rage urbanisante et aseptisante d’un médecin armé d’une
tronçonneuse et connu pour son engagement “écolo”.
Elle a pris la forme d’un vibrant reproche, thème récurrent des soirées clamecycoises entre deux
réunions sur la préservation de l’hôpital et la mobilisation sur les retraites : “Mais qu’est ce qui
vous as pris ?”.
Deux raisons ont armé la hache écolo : la raison d’économie et la raison de santé.
Une raison d’économie en matière d’eau, cet arbre avait le malencontreux inconvénient d’être
sis sur une canalisation ancienne et de ses racines musclées torturait la malheureuse canalisation suscitant l’intervention à plusieurs reprises du service des eaux.
Une raison sanitaire : la susdite canalisation était un vestige en plomb, ces canalisations étant
maintenant interdites car susceptibles de transmettre une maladie, le saturnisme, fort déplacée
dans une maison médicale...
Alors c’est avec regret que l’on peut penser à un être cher, mais promis, juré, pour un arbre
d’arraché dix seront replantés et nous continuerons à lutter contre l’enrésinement du Morvan.
Quant aux arbres de Clamecy, la tendance tout le monde l’a remarqué est au métallique, avec
le fleurissement d’anciens caténaires qui honorent nos entrées de ville, alors pourquoi pas
replanter un arbre en Plomb ?
Stéphane Casset.
Du haut de la tour
Touche pas à
mes O.G.M.
Si nos dirigeants croyaient nous faire rire en
choisissant la Fête de la Musique pour
mettre José Bové au violon, c’est plutôt raté.
Dans un monde où les détourneurs de
fonds, les trafiquants de sang, les empoisonneurs en tous genres coulent des jours paisibles vautrés sur des comptes en banque
plus que confortables, c’est un dirigeant syndical qui se bat pour la protection de notre
environnement que l’on jette en prison.
Qu’a-t-il fait, ce trublion, qui mérite un tel
châtiment ?
Aurait-il saccagé des bureaux dans un ministère ? Non point. Il a participé à la destruction de plants transgéniques qui avaient été
semés en pleine campagne.
Or, dans un livre (*) publié sous la direction
de Nicolas Hulot, on peut lire ceci :
" Le discours officiel proclame que l’essentiel
des essais en champs actuellement conduits
a pour but d’évaluer l’impact des O.G.M. sur
l’environnement. Ce n’est pas vrai : il s’agit
avant tout d’apprécier la valeur gastronomique des plantes génétiquement manipulées…
Les promoteurs de ces essais considèrent
tout simplement par pétition de principe que
les disséminations à distance sont impossibles. Or, la revue Nature du 29 novembre
2001 communique le fait que le Mexique,
qui refuse les cultures transgéniques, voit
néanmoins son maïs contaminé par les
O.G.M. " Quelques pages plus loin on trouve, concernant les O.G.M. la phrase suivante : " On cherche à les imposer sans le recul
suffisant et on demande aux ‘anti-OGM’ de
faire la preuve qu’ils sont nocifs. "
Un doute me traverse l’esprit : Il y a un
Nicolas Hulot qui est conseiller de l’Elysée
pour les questions d’environnement. Ça
n’est sûrement pas le même.
Bien sûr, on peut penser que José Bové ne
fera pas les dix mois auxquels il est condamné. On parle déjà d’une possible grâce présidentielle. Il n’empêche qu’on aura envoyé
une armada de flics pour l’arrêter, tout
comme s’il s’était agi d’une figure du grand
banditisme et qu’on l’aura jeté en prison
comme un vulgaire malfaiteur.
Au fait, notre ministre de l’écologie, que
pense-t-elle de tout ça ? Elle se demande
sûrement quel petit ensemble elle va bien
pouvoir mettre pour aller rencontrer José au
parloir.
C.C.
(*) Nicolas Hulot et le Comité de veille écologique "
Combien de catastrophes avant d’agir ? "
B r è v e s
❍ France Télécom. Que le personnel se
rassure : tout ne va pas si mal dans la boîte.
Les sept administrateurs élus par l’A.G. des
actionnaires se sont vu attribuer des jetons
de présence. Ces jetons vont leur permettre,
en 2003, de se partager la coquette somme
de 250 000 €uros. Ça met du beurre dans les
épinards.
Environnement
Fertiaux.
C
’est sous la Révolution française que Fertiaux acquiert son statut unique dans la région. Il a été saisi sur la famille du seigneur de la Bussière, alors émigré, mais n’a jamais été vendu
ni considéré comme domanial, par négligence semble-t-il. Comme les
héritiers du seigneur ne l’ont jamais réclamé, Fertiaux a poursuivi son
existence telle que la définissait une charte de 1541. Les habitants s’y
voyaient concéder le droit de vaine pâture, cueillette et ramassage en
échange d’un tribut à base de blé et de poules, à verser au seigneur
de la Bussière.
Les Moulotats avaient accompli leur devoir pendant plus de deux siècles
avant la Révolution, et ils persisteront à le faire deux siècles de plus, le seul
changement étant celui de la nature du paiement et du récepteur (après la
Révolution, ce fut le Trésor Public).
Préservé…
Grâce à ce statut particulier, Fertiaux est resté un lieu de pâturage pour les
troupeaux de Moulot, conduits par leur berger, vacher ou chevrier (jusque
dans les années 90). Il a permis pendant l’Occupation la survie d’animaux privés de fourrage par les exactions allemandes. Quelques agriculteurs avaient
bien rogné les bordures pour les cultiver en leur nom et profit exclusif, mais
l’essentiel du terrain était resté libre d’occupation sauf pour les criquets à
ailes colorées, les engoulevents, les linottes et les alouettes lulu.
… et menacé
Cependant la pression humaine s’était accrue sur le pacage devenu friche :
une vallée sèche accueillit les ordures du hameau, le plateau se vit plomber
par d’innombrables ball-traps. L’installation d’un terrain de rugby devenu
piste pour les modèles réduits aériens, les activités des adeptes du motocross, l’implantation du stand de tir de l’ASC entraînèrent leur lot de pollution sonore et physique, de coupes sauvages, de dépôt d’ordures imputrescibles.
d’un aérodrome. La richesse foncière de la commune n’était alors pas celle
d’aujourd’hui et Fertiaux, abandonné de tous (les vaches paissaient dans les
vallées sous la surveillance d’un…fil de fer barbelé) semblait un site idéal : pas
d’urbanisation proche, un espace immense, modifiable sans grands frais. La
deuxième menace concerna une tentative de la même commune pour remodeler le terrain de moto-cross à coups de bulldozers. Les Moulotats, appuyés
sur leur charte, bloquèrent les engins et… finirent par gagner le procès qu’on
leur fit. Le tribunal ne se risqua pas à dire qui était propriétaire de la friche
mais avertit la commune de Clamecy qu’elle ne l’était pas, lui interdisant
toute autre action sur la lande.
Quel avenir ?
Les deux menaces les plus importantes puisqu’elles auraient affecté l’aspect
physique même de Fertiaux furent aussi l’occasion d’âpres débats et d’actions
plus musclées. La première d’entre elles fut la volonté de Clamecy de se doter
Voilà où en est la situation. La commune de Clamecy a fait entourer Fertiaux
des terrains que lui a redonnés le remembrement lors de la mise en place de
la déviation. Des chemins ont été tracés tout autour, une protection contre la
rapacité des paysans modernes lourdement mécanisés et un début d’encerclement du secteur. Une grande partie du territoire est maintenant couverte
de forêt poussée spontanément à la suite de l’abandon du pâturage. Elle présente le grand intérêt de n’avoir jamais été gérée par l’homme, les arbres y
meurent de leur belle mort au bénéfice des pics dont les cavités profitent à
beaucoup d’autres animaux. La friche avec ses lézards verts, ses orchidées et
autres plantes de lumière recule devant l’envahissement de l’herbe, puis des
broussailles, qui ont amené, par contre, de plus en plus d’oiseaux locataires
de buissons et gourmands de petits fruits. De temps à autre, un incendie criminel " rajeunit " un quartier, les motos tournent toujours mais de façon peu
intensive, la décharge est recouverte. Fertiaux reste un lieu de loisir sans équipement inégalé dans la région par la diversité des activités permises. Même
les chasseurs qui " clôturent " l’ensemble lors de leur quête pathétique et
anachronique ont su s’y rendre acceptables par leurs cultures et abreuvoirs "
à gibier " (mais qui interdit aux " malfaisants " et aux " inutiles " de s’y restaurer et de s’y désaltérer ?), par leurs efforts pour recreuser la seule mare de
ce lieu sans eau.
Espérons que cette situation de coexistence de nombreux usagers sans mise
en danger du site perdure, au bénéfice de cet espace naturel, fossile d’une
autre société où l’on était riche parce qu’on était ensemble…
Dominique Girault.
Le Picot
.13
Le Clamecycois et l’architecte.
Le Clamecycois :
- Excusez-moi, Monsieur l’Architecte,
quand je regarde les ouvriers s’affairer
sur les chantiers qui relèvent de votre
compétence, je n’arrive pas toujours à
comprendre quel cheminement mystérieux a suivi votre pensée pour aboutir à
de tels projets.
L’Architecte :
- Je ne vois pas à quoi vous faites allusion. Donnez-moi un exemple précis.
Le Clamecycois :
- Justement. Voilà quelques semaines
que je suis la progression d’un superbe
mur en moellons que l’on construit de
manière à imiter la pierre sèche. Dans
une zone où toutes les constructions
sont récentes je trouve cela, sauf le respect que je vous dois, un peu incongru.
L’Architecte :
- Ça ne m’étonne pas. Vous auriez fait
quoi, vous ?
Le Clamecycois :
- Je ne sais pas exactement. J’aurais
bien vu un mur enduit qui se serait
mieux intégré dans l’environnement.
L’Architecte :
- J’attendais ce genre de réponse. Il
suffisait d’indiquer l’emplacement et
n’importe quelle entreprise de maçonnerie aurait torché ça en deux coups de
truelle. Seulement voilà, l’architecte est
un homme de l’art et l’art est fait pour
bousculer le réel. Il fallait donc, entre la
Salle polyvalente et les HLM, imaginer
quelque chose qui capte le regard et
provoque l’étonnement.
Le Clamecycois :
- Là, c’est réussi.
L’Architecte :
- De plus, ce mur de pierre crée le lien
entre la ville moderne et la ville ancienne.
Le Clamecycois :
- Je ne sais pas si vous avez raison sur
le plan artistique mais, côté finances, ça
doit augmenter considérablement le coût
de l’opération.
L’Architecte :
- Et voilà ! On parle d’art, on nous
répond argent. Croyez-vous que, s’ils
avaient raisonné comme vous, les pharaons auraient fait construire les pyramides ou les Empereurs romains des arcs
de triomphe. Pourtant, ils n’avaient pas
de subventions, eux.
Le Clamecycois :
- Vous ne trouvez pas la comparaison
quelque peu osée ?
L’Architecte :
- Non ; Toutes proportions gardées, la
Mairie d’une petite ville travaille aussi
pour la postérité. Notre rôle à nous,
architectes, c’est de l’aider à laisser une
trace qui traversera les siècles.
14. Le Picot
Le Clamecycois :
- Et, plus la trace est importante, plus
votre part du gâteau est intéressante.
L’Architecte :
- Pourquoi toujours revenir à des problèmes d’argent ? Il y a d’autres choses
qui comptent dans la vie.
Le Clamecycois :
- C’est vrai que, lorsque je vois ce que
coûte un parking prévu pour la postérité,
je me dis que la postérité n’a pas de
prix. Mais vous avez raison. Laissons ces
problèmes de gros sous de côté. Ditesmoi pourquoi le muret de pierre qui bordait le parking devant l’école de
musique a été démoli pour être reconstruit en parpaings.
L’Architecte :
- Vous n’avez vraiment rien compris. Le
premier imbécile venu aurait démonté le
muret pour le remonter un peu plus loin
avec les mêmes pierres. Pas la moindre
trace d’imagination là-dedans. Nous
sommes là pour violenter les idées
reçues. Mine de rien, ce petit mur de
parpaings est un trait d’union entre la
vieille ville et la ville moderne.
Le Clamecycois :
- Je crois que je commence à comprendre. Le magnifique immeuble en
parpaings édifié en plein secteur sauvegardé, à quelques mètres de la
Collégiale, c’est un pied de nez au
conformisme du citoyen de base. C’est
un lien entre la pierre de taille, les
colombages et notre présent baignant
dans le béton. Quant à la couleur des
volets de l’ancienne gendarmerie, en
haut de l’Abreuvoir, c’est pour rappeler
le passé militaire du bâtiment(*).
L’Architecte :
- Je n’ose pas penser, pour parler poliment, que vous seriez en train de vous
payer ma tête.
Le Clamecycois :
- Franchement, je n’oserais pas me
moquer. Votre art de vendre n’importe
quoi m’impressionne autant que la bêtise de ceux qui sont toujours prêts à
financer le moindre de vos délires.
C.C.
(*) Les volets avaient été repeints en un magnifique kaki, évoquant inévitablement toute la joie
de vivre d’une caserne. Brusquement tous les
volets ont disparu de la façade. Quand ils sont
revenus ils avaient revêtu une parure grise encore plus tristounette que le kaki. Encore bravo
Monsieur l’architecte.
Le grandiose musée de Clamecy
est bien l’avant-dernier de sa classe !
Musée et lieu d’implantation
visiteurs
1. Musée de la civilisation Celtique
(Mont Beuvray 58370 Glux-en Glenne)
40 174
2. Musée du Septennat
(Château-Chinon 58120)
40 000
3. Musée de la Loire +Musée du Facteur
+Ferme de Port Aubry
(CosneS/Loire 58200)
31 500 (2)
4. Musée du costume
(Château-chinon)
11 158
5. Musée de la Mine
(La Machine 58260)
7 881
6. Musée Frédéric Blandin
(58000 Nevers)
7 763 (3)
7. Musée Municipal La Charité S/Loire
(58400)
7 600
8. Musée Auguste Grasset
(58210 Varzy)
3 983
9. Musée du Grès
(58310 ST Amand en Puisaye)
2 938
10. Musée d’Art et d’Histoire
Romain Rolland.Clamecy
2 032
11. Musée Gautron Du Coudray
58180 Marzy)
1 761
Ce que les clamecycois pressentaient s’avère confirmé par
les chiffres : la fréquentation de
l’auguste Musée municipal est
ridiculement basse et se situe à
la 10 ème place des 11 musées
nivernais contrôlés par la direction des Musées de France !
En effet avec à peine 2032 visiteurs annuels, le renom culturel
de notre cité et de son maire
n’est pas prêt de s’étendre dans
le vaste monde.
Pourtant les chiffres demeurent
impressionnants : 1360 m2 de
surface d’exposition, 7 années
de travaux (1996/2003), et
près de 3,6 millions d’€ d’engloutis (2,4 milliards de nos
anciens centimes, voir Picot
n°4), tout ça pour ce bien piètre
résultat.
Nombre de visiteurs en 2001dans les 11 musées de la Nièvre
Contrôlés par la Direction des Musées de France(1)
Sans même évoquer le ratage architectural monumental de l’extension du dit
musée, on peut se poser beaucoup de questions quant au bien fondé de toute
l’affaire.
Toujours est-il que d’autres musées, bien moins ruineux, font mieux en
nombre de visiteurs : en plus de la liste du tableau, il faut citer le musée de
la machine agricole à St Loup (2772), l’écomusée de la meunerie à
Donzy(2985), le musée de la Saboterie à Gouloux (5000).
Bien entendu, ces pauvres musées de mécréants ne peuvent faire concurrence à la puissance divine, puisque la châsse de Bernadette à Nevers voit,
elle, défiler 500 000 visiteurs par an !
Ainsi la seule solution pour le maire de Clamecy, afin d’attirer un nombre
plus important de visiteurs dans son musée payé par nos soins, consisterait à (dans l’ordre où il voudra) : provoquer une apparition de la Vierge
Marie, se faire embaumer, se faire canoniser ?
Nous ne doutons pas qu’il saura faire des annonces intéressantes en ce
sens lors de l’inauguration prévue pour juillet 2003 et qu’il saura dévoiler
les chiffres officiels de fréquentation du musée municipal, tout en indiquant
par quelles voies mystérieuses il compte séduire les foules !
En ce qui concerne le gâchis architectural, et bien qu’il soit facile de faire
parler les morts, imaginons ce que le pauvre Romain Rolland aurait à dire
sur l’aspect de ce musée qui porte son nom.
Il se trouve qu’il a passé son enfance dans sa maison de famille, attenante à l’actuel musée (qui fut un hospice), et qu’il a connu ce quartier avant
que ne soit bouché (au début du siècle dernier) le bras du canal qui passait alors à l’emplacement présent de la rue.
Ecoutons ce qu’il en disait en 1927 et imaginons ce qu’il en dirait en 2003 ! (4)
" A Clamecy même… La vieille maison de famille est devenue maintenant
une annexe de l’hospice. Mais le décor a entièrement changé. Au lieu de la
vilaine rue qui est aujourd’hui devant la terrasse, coulait jadis le canal du
Nivernais ; et je passais des heures à y voir lentement cheminer les lourds
bateaux…"
" A Clamecy même… La vieille maison de famille est devenue maintenant
une annexe de l'abominable musée qui porte mon nom. Mais le décor a été
totalement massacré. Au lieu de l’atroce bunker de béton et de verre d’où
suinte aujourd’hui un liquide incertain, coulait jadis le canal du Nivernais ; et
je passais des heures à y voir lentement cheminer les lourds bateaux…"
J.R.
(1) Chiffres donnés par le QUID EDITION 2003 p.832.
(2) Bizarrement le nombre de visiteurs donné par le QUID concerne en même temps le musée
municipal et deux structures associatives…
(3) nombre de visiteurs pour l’année 2000.
(4) R.Rolland lettre à Mlle Curtius cité in R.Rolland par JB Barrère p.77, Seuil éd.coll. Écrivains
de toujours (1978).
Le coup de gueule du
père Jean
Civisme et
incivilités.
’an passé, au mois d’avril, les
élections présidentielles se sont
jouées en grande partie sur le
thème de l’insécurité, souvent
monté en épingle par certains
médias. Loin de moi l’idée de nier
ce problème de l’insécurité et, en
particulier, cette petite délinquance qui pourrit la vie de nos concitoyens, ce qui est actuellement le
cas à Clamecy et dans les environs. Mais, ce que je regrette,
c’est que je vois naître un véritable racisme anti-jeunes, surtout
de la part des personnes d’un certain âge. Combien de fois ai-je
entendu " de not’ temps ! ". Or
ces chantres des " valeurs
morales", ces parangons du civisme, sont-ils toujours des citoyens
ayant une conduite irréprochable?
Je suis loin d’en être convaincu.
Voici quelques exemples qui montrent que les " ados " ne sont pas
les seuls coupables d’incivilités.
Rue du Grand Marché, en raison
des travaux, le stationnement est
interdit rive gauche. Or des automobilistes s’y garent constamment, entravant la circulation et,
je constate que le conducteur a
souvent largement dépassé la
vingtaine d’années !
Ces mêmes automobilistes arrêtent leur véhicule sur le passage
piétons à côté de la boulangerie,
alors que le parking des
Promenades est juste à côté.
Sur ce parking, la place réservée
aux handicapés est souvent occupée par des gens en pleine forme
physique.
Les personnes qui laissent leur
chien crotter sur les trottoirs ne
semblent pas être des gamins !
Avez-vous remarqué que lorsqu’un enfant entre dans un
magasin et dit " Bonjour " (eh oui
cela arrive !) très souvent personne ne lui répond.
Lorsque la commission florale
d’une commune a effectué des
plantations, fréquemment, dans la
nuit, des fleurs disparaissent. Le
même phénomène se produit
dans les cimetières.
Et je pourrais citer beaucoup
d’autres exemples !
Alors, s’il est nécessaire de lutter
contre la petite délinquance de
certains jeunes, il semble nécessaire que beaucoup " d’aînés " cessent eux-mêmes leurs incivilités.
L
Jean Petit.
Dans les vieux bouquins
Il ne s’agit pas, à proprement parler de vieux bouquins. Ce
règlement était affiché dans une étude de notaires. Avec nos
regards d’aujourd’hui, il peut nous sembler la marque d’une
époque révolue. Et pourtant ! Aujourd’hui ta boîte disparaît en
quelques jours, voire quelques heures, et tu n’as que tes yeux
pour pleurer ton emploi disparu. Les belles promesses de
reclassement, quand elles existent, ont fort peu de chances de
se réaliser. A moins d’accepter n’importe quoi à n’importe quel
prix, ton entrée dans le " monde du travail " ne peut qu’être
tardive et temporaire. Très vite on te poussera vers la sortie
sans s’occuper si tu as réussi à cotiser quarante ou quarante
deux ans pour ta retraite. Le progrès social est en marche….
arrière. Tout espoir n’est donc pas perdu de revenir à ces
temps bénis où le patronat régnait en maître sans même se
sentir obligé d’y mettre les formes.
Règlement 1863-1872.
Respect de Dieu, propreté et ponctualité sont les
règles d’une maison bien ordonnée.
Dès maintenant, le personnel sera présent de 6 heures du
matin à 6 heures du soir. Le dimanche est réservé au service
religieux. Chaque matin on lit la prière dans le bureau principal.
Chacun est tenu de faire des heures supplémentaires si la direction le juge utile.
L’employé le plus ancien est responsable de la propreté des
Fou du foot.
Ce texte a été retrouvé dans les
archives d’un vieux Clamecycois
aujourd’hui décédé. Impossible de
savoir s’il en était l’auteur. Peu
importe, il nous semble illustrer
assez bien l’état d’esprit de la population de la Cité dans cette première
moitié du XXème siècle.
" Souvenirs, souvenirs, ‘Fou du
Foot’, réveille en moi de bien
lointains exploits.
Il me vient à l’esprit un certain
jeudi après midi de l’an 1929.
Nous étions encore pour la plupart
enculottés dans le tissu râpeux des
capotes bleu horizon de la guerre
14-18 de mon père et de mon
oncle qui nous provoquaient de
terribles démangeaisons autour des
cuisses.
J’avais douze ans, je faisais partie
des ‘chies dans yeaux’, des gars
de beyant, des flotteurs. C’est
comme cela que l’on appelait alors
les Clamecycois parce que chaque
matin, les ouvriers de l’usine et de
la scierie allaient faire leurs
besoins, assis sur la barrière
supérieure du garde-fou de la
rivière, les fesses surplombant
celle-ci.
Nous avions formé une équipe de
foot-ball avec les moyens du bord,
sans aucun équipement, nous
jouions tel que, les pieds dans les
galoches, la plupart, un ballon en
cuir à côtes et lacet que nous avait
donné l’A.S.Clamecy parce qu’il
était décousu. Le père d’un de nos
joueurs était bourrelier et nous
l’avait remis à neuf.
locaux. Les plus jeunes s’annoncent chez lui 40 minutes avant
la prière et sont également à sa disposition en fin de journée.
L’habillement doit être simple. Le personnel ne doit pas se vêtir
de couleurs claires et doit porter des bas convenables. Il est
interdit de porter des caoutchoucs et manteaux dans les
bureaux car le personnel dispose d’un fourneau exception en
cas de mauvais temps, foulards et chapeaux. On recommande
en outre d’apporter chaque jour, pendant l’hiver, quatre livres
de charbon.
Il est interdit de parler pendant les heures de bureau. Un
employé qui fume des cigares, prend des boissons alcooliques,
fréquente les salles de billard ou des milieux politiques est suspect quant à son honneur, son honnêteté et sa correction.
Il est permis de prendre de la nourriture entre 11 heures 30 et
12 heures. Toutefois, le travail ne doit pas être interrompu.
Envers la clientèle, la direction et les représentants de la presse,
l’employé témoignera modestie et respect.
Chaque membre du personnel à le devoir de veiller au maintien de sa santé. En cas de maladie, le salaire ne sera pas versé.
On recommande à chacun de mettre une bonne partie de son
gain de coté, afin qu’en cas d’incapacité de travail et dans sa
vieillesse il ne soit pas à charge de la collectivité.
Pour terminer nous attirons votre attention sur la générosité de
ce nouveau règlement. Nous en attendons une augmentation
considérable du travail.
A cette époque là chaque équipe
apportait sa balle, on jouait une
mi-temps avec chaque ballon.
Après avoir battu Armes, Dornecy
et Oisy, nous lancions un défi à la
Catho, c’est comme ça que l’on
appelait l’A.J.A. d’Auxerre.
Pour nous c’était un fort et gros
morceau, car les adeptes du
Patronage étaient encadrés,
entraînés et bien conseillés.
De plus ils avaient un équipement,
maillots, chaussures et surtout
Dieu qui était avec eux d’après
leur dirigeant, en l’occurrence
l’Abbé Deschamps.
Nous nous présentons donc un
jeudi en début d’après-midi au pré
de l’Arbre Sec. Cinq cents mètres
d’un chemin creux, défoncé,
glissant, nous menaient à ce qui
est actuellement le stade de l’Abbé
Deschamps.
Dès débarqués de la camionnette
qui dut s’arrêter au début du
chemin de peur de s’enliser, nous
nous mirent sur un ton agressif à
chanter à tue-tête “à bas la Catho,
à bas la Catho”, cela pour intimider
l’adversaire qui nous répondit “à
bas les chie dans yeaux, à bas les
chie dans yeaux”.
L’Abbé Deschamps vint au devant
de nous, une grande épingle de
nourrice tenait en suspend le bord
de sa soutane.
Il nous remercia d’être venu
malgré un si long et si compliqué
déplacement.
Le terrain de foot-ball était ce que
tous les terrains de foot-ball étaient
à l’époque.
Les buts : deux poteaux plus une
barre transversale, pas de filet, cela
n’existait pas.
Après avoir chassé les vaches en
pâture, l’Abbé qui faisait l’arbitre,
sifflet aux lèvres fit placer les deux
équipes face à face.
Alors ce fût le déchaînement, on se
mit à jouer le ballon, le bonhomme
et aussi les bandes de vaches qui
étaient revenues dans le pré. "
Le texte se termine sans donner le
résultat du match. Par pudeur peutêtre ? Si vous avez aussi des témoignages de ce genre, n’hésitez pas à
nous les faire parvenir.
H O R O S C O P E
La grue
AMOUR
Il y a des hauts et des bas. Si votre partenaire vous
demande d’enlever les deux, c’est qu’il a une idée
derrière la tête. Essayez de deviner.
TRAV
TRAVAIL
Il y a quand même des chantiers plus sympas que
d’autres. Vous laisse-t-on seulement le choix ?
SANTE
Si vous avez des vertiges, consultez de suite.
ARGENT
On va sûrement essayer de monnayer vos services.
Que l’argent ne vous monte pas à la tête !
Le Picot
.15
Courrier des lecteurs
" Monsieur le Maire,
Dans la nuit de vendredi à samedi 15 mars 2003
j’ai été l’objet du vol de ma voiture (une R19).
Quoi de plus banal, me direz-vous, dans cette petite cité où rien ne se passe !.. à la différence près
que ce véhicule est le troisième volé en deux ans de
temps : une Clio le 30 mars 2001, une Golf le 22
janvier 2002, et cette Renault 19 le 15 mars 2003.
J’ai eu le plaisir de récupérer la Clio totalement calcinée le jour de ma déclaration de perte (vers
Sembert) après avoir servi à divers carambolages à
Villiers sur Yonne Asnois et Dornecy.
Pour la Golf, j’ai appris récemment qu’elle faisait
partie du lot de 17 véhicules trouvés lors d’une perquisition musclée de la gendarmerie nationale l’été
2002 au camp de Sembert...
Quant à la dernière, il semble qu’il faille attendre
encore un certain temps, avant qu’une information
providentielle ne puisse orienter l’enquête ouverte
par la gendarmerie du canton.
Tout cela est risible… quand on pense que nos
voleurs courent toujours.
Trouver des véhicules dans des lieux précis, avec
des filières et des individus connus et non recommandables, ne constituant pas la PREUVE suffisante pour traiter ces affaires en cours amènent donc
la justice à classer ces plaintes SANS SUITE.
Le seul avantage, qui me fait grand plaisir : les véhicules retrouvés donnent un terme aux plaintes, et
peut être même un meilleur taux de réussite, quant
à l’aboutissement des enquêtes. Pourquoi pas, je
peux me le demander, la minoration du score de la
délinquance ?
Alors monsieur le Maire, je vous interroge :
QUAND vous déciderez-vous à mettre vos compétences et un peu d’énergie, avec votre Sous Préfet
nouvellement promu monsieur Mauroy, à REAGIR,
et avec l’appui de la gendarmerie, essayer de
remettre un peu d’ordre dans notre ville ? Vous qui
souhaitez toute sorte de création d’emploi n’y a-til pas de place pour des agents de ville ?
Il ne sert à rien de réaliser des travaux pharaoniques tant culturels que dans l’embellissement de
nos quartiers… à la gloire de votre EGO, si le
citoyen lambda se trouve emm… par des crétins,
dont les agissements ne font que pourrir une qualité de vie que vous donnez l’illusion de nous
apporter.
Le Social est un devoir citoyen et avec vous, j’y
souscris. La TRANQUILLITE de notre cité et de vos
administrés fait aussi partie du droit de l’habitant
et de notre société, et là je vous le fait remarquer,
nous en sommes loin.
Des Maires de toutes catégories politiques, actuellement réagissent, et avec succès. Alors pourquoi
sombrer dans la fatalité et l’attentisme d’une
manne gouvernementale, que nous n’avons pas
reçue, même auparavant ?
Pourquoi ne prenez-vous pas exemple auprès
d’élus de votre sensibilité qui réussissent dans leurs
objectifs et résultats...
Recevez monsieur le Maire,
mes Sincères salutations.
La magistrature assise ment debout
Voulant baser la mairie sur son solide fondement, le petit maire se prépare à de pénibles frictions. Il faut dire
que sa politique menace les caisses de la ruine alors que lui n'a pas que des petits pois pour dîner.
Lorsque les citoyens critiquent la solution de la peur, le maire s'exerce sous la flotte et pense : " Ces parasites
me brouille l'écoute ! " Pendant ce temps, le gros entrepreneur pétrit le béton à la tonne et notre maire s'esclaffe : " Ce pignon à royale mine ! "
Que voulez-vous, le Bardin se goure, prêt à déplorer la foule. Mais pas de bol, la résistance excite les sections
de rapines qui dans la rue chantent : " Monseigneur, goûtez cette farce ! "
Pour info, 15 contrepèteries sont glissées dans le texte, je remercie Luc Etienne et son bouquin " L'art du contrepet " dans
lequel j'ai très largement pompé (sans jeux de mots)
Hug.
Ville de CLAMECY -PiscineLe grand bassin ouvert au public cet été du
18 au 25 Août ! (*)
J.R.
Il ne suffisait pas que la
Justice française envoie José
Bové derrière les barreaux.
Ses petits camarades de la
Confédération Paysanne
cherchent encore à lui saboter le moral en entonnant,
dans les manifs de soutien,
une chansonnette dont les
paroles laissent pantois.
Quelques extraits :
" Il suffit d’un homme pour
semer le bonheur. Un
homme simple qui porte un
collier de fleurs. "
Ça fait déjà un peu naïf dans
un contexte syndical mais,
dans le refrain, ça devient
dangereusement con :
" Tu es le sage, le roi mage
que l’on attendait. Oh José
Bové c’est une fée qui t’a
donné le soutien de la
Confé, oh José Bové ! "
A quand les cierges pour
éclairer les manifs ?
Serge Elmerich. "
Un état voyou.
Grâce aux efforts conjugués du maire, de la commission des
travaux et du directeur général des services municipaux, la
ville de Clamecy est fière d’annoncer la grande nouvelle : LE
BASSIN DE PLEIN AIR FONCTIONNERA PENDANT PRES D’UNE
SEMAINE CET ETE !
En effet, suite à quelques problèmes techniques survenus
au printemps (carrelage décollé, affaissement des bordures), il n’a fallu que quelques mois aux têtes pensantes
de la municipalité, grâce à leur redoutable efficacité habituelle, pour réagir et régler les difficultés.
Cet exploit (un de plus, me direz-vous) réalisé prestement
permettra ainsi aux clamecycois, petits et grands, de profiter de la piscine pendant près de 8 jours, avant la rentrée
scolaire du primaire qui a lieu le 26 août, date à laquelle son
usage sera réservé aux écoles.
Bien sûr, des esprits chagrins pourraient remarquer qu’une
piscine découverte fermée en été, cela fait mauvais genre,
que le mois de juin le plus chaud depuis des décennies est
passé sans qu’on puisse se baigner…
Mais n’oublions pas que la pataugeoire de 12m2 reste, elle,
ouverte tout l’hiver ; et que les " chie-dans-l’yau ", s’ils
savaient flotter, ne savaient pas forcément nager. Que leurs
descendants continuent de même !
Double
peine.
Du haut de la tour
(*) A l’heure où nous mettons sous presse, il
est prévu que la piscine ouvre, au mieux le
12 juillet, au pire le 19 juillet…Donc le Picot
exagère… Mais qui exagère le plus ici ?
i la Syrie est un état voyou pour être supposée posséder
des armes illégales, abriter des " terroristes " et laisser
le passage libre entre l’Irak et son territoire, quel qualificatif conviendrait pour un état : Qui a envoyé deux bombes
atomiques sur des villes japonaises, qui a déversé des tonnes
de napalm et de défoliant sur le Viet-Nam, qui a soutenu des
mouvements terroristes comme les Contras au Nicaragua, qui
a fait ou défait, en fonction de ses intérêts les pouvoirs dictatoriaux dans l’Amérique Centrale ou Latine, qui emploie des
armes non autorisées (bombes à fragmentation, projectiles à
l’uranium appauvri…), qui refuse de signer pour l’interdiction
des mines antipersonnelles, qui s’arroge le droit d’intervenir
militairement où bon lui semble, sans se soucier des avis de
l’ONU et des populations du monde entier.
Et qui se soucie comme d’une guigne des conséquences de la
pollution qu’engendre son mode de vie sur l’équilibre écologique de toute la planète?
S
Solution Picot no 6
Monsieur Elmerich nous a fait parvenir
une copie de la lettre qu’il a adressée,
au mois de mars, à monsieur Bardin,
maire de Clamecy. Nous en publions de
larges extraits car elle nous semble
révélatrice de l’exaspération que peuvent ressentir tous ceux qui sont victimes de certaines formes de délinquance devenues habituelles jusqu’à
dans les petites villes et villages de nos
régions rurales. Nous ne pensons pas
que le phénomène soit de nature à
réjouir nos élus, ni même, qu’il les laisse indifférents.
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Mots croisés
I - Qui a des dispositions occultes ?
II - Qui prend des positions occultes
- Réveils militaires.
III - Ont tendance à se grouper dans le pays
- Sigle pour les peu bavards.
IV - Vrai ; Fin de journée - A toi.
V - Adverbe de démonstration
- Occupation de mérinos.
VI - En voici qui n’a pas besoin de termite.
1
VII - Les bonnes œuvres de Nana…
- Grave pour elle mais aigu pour lui.
I
VIII - A l’origine de Rome - En
tapissant de droite à gauche
II
- Se rendront.
IX - Ils sortent volontiers de leur III
corps, par chez nous !
IV
1 - C’est pas ici qu’on vivrait ce
régime !
2 - Dès l’entrée à Imola
- Elément de dentition.
3 - Produit des Carpates.
4 - A l’abri de la pneumopathie.
5 - S’enjambe d’un pas au retour
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( B. Marécaux. )
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- Eclipse partielle.
6 - Mieux vaut ne pas subir ce test
- Hostile à l’anti.
7 - Plus très chaude - Intéressante au début.
8 - De quoi faire des wilayas !
- Volatile et palindrome.
9 - Inintéressante au début - Là où on cause.
10 - Rapport - Argument corse.
11 - Nos hélix à nous !
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