Du désert de Somalie à l`univers des top-models

Transcription

Du désert de Somalie à l`univers des top-models
Dossier littéraire de français
Manon Pasquier
Fleur du désert :
Sommaire :
! Présentation de l’œuvre
! Présentation des auteurs
- Waris Dirie
- Cathleen Miller
! Intrigue
! Personnages
- portrait
- évolution
- relations
! Thème
- thème central
- thèmes traités
- vision du monde de l’auteur
! Structure
du récit
a) - découpage
- choix de structure
narrative
b) - point de vue
- ordre du récit
- vitesse de narration
syntaxique et lexicale
c) - syntaxe
- vocabulaire
! Extrait du texte / analyse du passage
! Conclusion
! Bibliographie des photos
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Manon Pasquier
Fleur du désert :
Présentation de l’œuvre :
« Fleur du désert » est le titre du livre. C’est la biographie de Waris Dirie. Waris porte un profond respect
pour sa mère qu’elle admire beaucoup. Le prénom « Waris » veut dire Fleur du désert, c’est la maman de
Waris qui l’a choisi. C’est pour montrer combien elle chérit sa maman, qu’elle a décidé d’appeler son livre
comme ça.
Il a paru en 1998, juste après que Waris Dirie soie devenu ambassadrice de l’ONU contre l’excision. Le
livre a été traduit en français durant la même année par Josiane et Alain Deschamps. Pour réaliser sa
biographie, Waris Dirie a demandé de l’aider à une écrivain, Cathleen Miller.
Il y a quelques mois, j’ai fait un dossier sur la Somalie. Une amie m’a parlé de ce livre et c’est ainsi que
j’ai décidé de le prendre pour cette lecture. Je pense que l’excision est un problème qui nous concerne
parce qu’elle est encore d’actualité aujourd’hui dans des pays moins développés ainsi que dans des pays
d’Europe. Je trouve cette femme très courageuse et j’avais envie de connaître son histoire. De plus,
comme je n’ai pas une grande passion pour la lecture, je cherchais un livre qui soit entraînant, ce qu’est
ce livre.
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Présentation de l’auteur :
Prénom : Waris (qui veut dire fleur du désert)
Etat civil : mariée
Nom : Dirie
Enfant : Aleeke
Origine : somalienne
Née en : 1965 (comme il n’y a pas de registre d’état civil et que Waris est née au milieu du désert, sa
date de naissance exacte n’est pas connue).
Waris Dirie est née dans le désert de Somalie où elle vit avec sa
famille dans une tribu nomade. Elle y a passé toute sa jeunesse
à aider ses parents dans les tâches quotidiennes. Elle vit avec
ses nombreux frères et sœurs. Mais comme les conditions de
vie sont très dures, plusieurs enfants vont mourir.
Waris est une jeune fille très vive. Elle a du caractère et n’a
peur de rien. Waris est très consciencieuse dans tout ce qu’elle
fait. Elle a de jolis yeux bruns et un corps très maigre. Sa
beauté est éclatante malgré le fait que son père la battait. Elle
n’a qu’une philosophie « Inch’Allah, si dieu le veut ».
A l’âge de cinq ans, elle va se faire exciser. Et pendant sa
treizième année, son père veut la marier de force un homme
qu’elle n’a jamais vu. Mais cette fille rebelle et courageuse en a
décidé autrement et s’enfuit avec l’aide de sa mère. Après un
long voyage dans le désert, elle arrive enfin à Mogadiscio, la
capital de la Somalie. Et c’est là qu’elle va, à l’âge de seize ans,
recevoir son passeport pour la liberté.
Maintenant, elle est mariée, mère d’un petit garçon et depuis
1997, elle est ambassadrice de l'ONU pour défendre les droits
de la femme en Afrique.
Pour écrire son livre Waris Dirie a demandé à une écrivain de l’aider :
Prénom :Cathleen
Nom : Miller
Nationalité : anglaise
Métier : écrivain et enseignante
Etat civil : mariée à Kerby Miller
Cathleen Miller a donc aidé Waris Dirie, la top-model, à écrire son livre qui est
devenu best-seller. Elle a aussi fait ses mémoires qui s’intitulent « The
Birdhouse Chronicles » et qui ont été nominés pour les « Pushcart Prize ».
Maintenant, elle est en train de faire la biographie de la célèbre avocate pour
les femmes et la première directrice des Nations Unies, Nafis Sadik. Et en
même temps que son travail d’écrivain, Cathleen Miller est un professeur
d’anglais dans l’université de l’état de San José, où elle apprend à écrire des
textes biographiques.
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Intrigue :
Waris Dirie vit comme nomade, avec sa famille, dans le désert de Somalie. Elle a un dur travail qui est de
trouver de l’eau pour son troupeau. Les conditions de vie sont dures et beaucoup de ses frères et sœurs
meurent. Mais Waris, cette fillette pleine d’énergie, ne perd pas espoir. A l’âge de cinq ans, elle est
excisée selon la tradition. Pour elle, cet acte va représenter plusieurs mois de souffrance. Mais elle a va
s’en remettre et continuer son travail.
Un jour son père vient lui annoncer une nouvelle : elle va se marier. Il en est très fier puisqu’il a pu
vendre sa fille à un homme de soixante ans contre cinq chameaux. Mais Waris n’est pas de cet avis,
alors elle organise sa fuite avec l’aide de sa mère. C’est donc à l’âge de treize ans que Waris s’enfuit
seule dans le désert.
Elle pensait pouvoir arriver à Mogadiscio où trois de ses tantes habitent. Mais le voyage s’avère très
difficile… Premièrement son papa part à sa poursuite et la rattrape presque, mais elle arrive à se cacher.
Ensuite en arrivant dans un petit village, elle monte dans le camion de deux hommes. Mais un de ceux-ci
essaie de la violer ; pour lui échapper, elle le frappe avec une pierre à la tête…et s’enfuit. Les jours
passent, Waris est toujours dans le désert où elle manque de se faire manger par un lion. Puis elle va
trouver une route et y fait du stop. Alors elle passe de voitures en voitures et arrive à Galcaio où vit son
oncle. C’est alors qu’elle apprend qu’une de ses sœurs enfuie habite Mogadiscio. Et elle va la retrouver,
Waris va rester plusieurs mois chez elle, avant d’aller chez sa tante Sahru pour l’aider dans son travail
quotidien. Et un jour, un de ses oncles qui cherche une domestique, vient chez tante Sahru. C’est grâce à
ce travail que Waris obtient son passeport pour la liberté.
Une fois installée à Londres, elle commence son travail. Et c’est en amenant une petite fille tous les
matins à l’école qu’elle va se faire repérer par un photographe très connu ; mais elle ne comprend pas ce
qu’il veut parce qu’elle ne parle que très mal l’anglais. Un jour, il y a un téléphone pour Waris, c’est alors
qu’elle apprend que sa sœur de Mogadiscio et son petit frère sont morts. Pour elle, c’est un vrai choc et
elle est très triste de cette nouvelle, mais elle doit continuer à travailler.
Les quatre années de travail sont terminées et Waris doit rentrer en Somalie, elle arrive à convaincre sa
tante et son oncle de la laisser à Londres. Elle est enfin libre, Waris est heureuse. Elle apprend que
l’homme qui l’observait était un photographe et elle accepte de poser pour lui. Puis elle se fait engager
dans une agence de mannequin. Et c’est le commencement d’une immense carrière….
Waris souffre énormément à cause de son excision et décide d’aller chez un médecin pour se faire
opérer. Cette opération est très pénible pour elle parce que ça lui rappelle les atroces souffrances qu’elle
avait eues dans le désert lors de son excision.
C’est une mauvaise période pour elle parce qu’elle n’a presque plus de travail et qu’elle a des problèmes
à cause de ses papiers. Malgré tout, les défilés, les photos, les castings,…etc reprennent et elle
recommence à voyager dans les grandes villes. Elle décide de prendre des vacances et part sur une
petite île. De retour de son voyage, elle reçoit une proposition de tournage dont certaines scènes se
dérouleraient en Somalie où elle pourrait retrouver sa maman.
Le tournage s’installe dans un petit village et, après avoir attendu plusieurs jours qu’un messager trouve
et avertisse sa mère, le moment qu’elle a tant attendu arrive. Il est très important et magique pour Waris,
enfin elle peut revoir sa maman.
Puis elle repart à Londres, et c’est là qu’elle rencontre Dana, son mari. Quelques mois plus tard, elle
donne naissance à Aleeke, son fils. En plus pour combler son bonheur, elle devint ambassadrice de
l’O.N.U. contre l’excision. Ce travail est vraiment important de cette façon elle pourra aider des milliers de
jeunes filles qui sont comme elle était auparavant.
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Personnages :
Portrait :
Moral : vive, active, consciencieuse, courageuse, positive, rebelle, curieuse.
Physique : cheveux noirs, yeux bruns, grande, maigre, svelte, belle, noire.
Qualités : sa positivité a été très utile pour garder l’espoir dans sa quête de la liberté.
Défauts : sa curiosité, un peu trop grande, et son courage qui vont l’entraîner dans une grande aventure.
Au début de roman, Waris Dirie est présentée comme une petite fille pleine de vie. Elle est grande et
maigre. Elle a des yeux bruns et des cheveux noirs. Waris est d’une grande et rare beauté. Elle vit dans
de mauvaises conditions mais elle garde toujours espoir. Elle est très vive, curieuse, courageuse et elle
ne se plaint jamais. Elle a de lourdes responsabilités, comme surveiller des troupeaux, dont elle s’occupe
très consciencieusement. Mais elle est aussi un peu rebelle, elle ne se laisse pas faire et n’hésite pas à le
faire savoir si elle n’est pas d’accord. Le plus grand rêve de Waris est d’avoir des chaussures….
Evolution :
Waris grandit au fil du roman. Elle passe d’une petite fille à une jeune femme pleine d’ambitions, et à une
mère heureuse. Sa vision du monde a beaucoup évolué, elle ne connaissait que le désert et ne savait
même pas qu’il existait d’autres pays tels que Londres ou la France. Elle a appris à écrire et à s’exprimer
en anglais. Mais elle a surtout découvert d’autres traditions que les siennes. Waris garde tout au long du
roman, son caractère et sa motivation dans tout ce qu’elle entreprend. Elle a beaucoup changé mais elle
a toujours gardé une grande admiration pour ses parents surtout pour sa maman parce que, pour elle, la
famille est sacrée.
Relation avec sa mère :
Waris aime sa maman de tout son cœur et souhaite donner à son fils autant d’amour qu’elle en a reçu.
Elle adorait, lorsqu’elle vivait dans le désert, se mettre sur les genoux de sa maman et recevoir pleins de
câlins de sa part. Il y a un lien très fort entre la maman de Waris et elle. Cette femme représente toute
l’enfance de Waris, c’est elle qui s’en est occupée de sa naissance. Dans tout son parcours, elle a
rencontré beaucoup de personnes mais aucunes ne va être aussi proche d’elle. Elle était la protectrice de
Waris, elle n’a pas hésité à l’aider à s’enfuir au risque de ne plus jamais la revoir. En plus d’aller contre
les traditions africaines et familles par ce geste, elle a désobéit à son mari et lui a menti. Depuis que
Waris est arrivée à Londres, elle souhaitait revoir sa mère. C’était une femme exemplaire, elle a élevé
tous ses enfants avec beaucoup d’amours malgré le décès de certains de ceux-ci. Waris aimerait être
comme elle. Lorsqu’elles se sont revues dans le désert, elles ont été vraiment très contentes de se voir et
ont partagé des moments très agréables.
Relation avec Basma :
C’est une des cousines de Waris. Celle-ci l’a rencontrée à Londres. Elle a joué un rôle important dans sa
vie. Elle a été présente dans des moments difficiles, comme lorsque Waris est arrivée en Angleterre et
qu’elle ne connaissait personne ou quand Waris a appris la mort de sa sœur et de son petit frère. Basma
l’a aidée à s’intégrer et à comprendre la vie. Waris Dirie se questionnait beaucoup sur la façon de faire
des Anglais et grâce à sa cousine, elle l’a mieux comprise. Elle a aussi poussé Waris à apprendre
l’anglais et à étudier. Dirie a pu évoluer, passer de la petite fille africaine qui s’est enfuie à une jeune
femme très ouverte grâce à l’aide de basma, entre autre. C’est une fille très aimable et vraiment gentille,
elle a été une alliée fort utile pour la jeune femme.
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Thème :
Le thème central :
L’excision est le thème central du récit. Waris en a beaucoup souffert et elle veut lutter contre ce mal.
C’est quelque chose qui l’a transformée physiquement et mentalement. Elle était une petite fille, puis elle
est passée au stade de femme. Elle a eu des douleurs horribles à cause de cette opération pendant une
bonne partie de sa vie. Même lorsqu’elle habitait à Londres, ce problème la suivait. C’est grâce au
soutien de son amie Marilyn et au docteur Macrae que Waris Dirire est enfin libérée. Maintenant, elle se
bat pour que cette malheureuse aventure n’arrive pas aux autres jeunes filles de son pays d’origine, la
Somalie.
Les thèmes traités :
Le livre parle aussi des traditions, des mauvais traitements infligés aux femmes nomades et des rituels
des peuplades africaines. Waris raconte son histoire tout en abordant ces thèmes qui semblent
importants. Mais elle parle aussi beaucoup de la mode, du manqinage ou des défilés… Ces deux
mondes sont opposés; lorsque Waris vivait dans le désert, elle devait accomplir des tâches essentielles
comme nourrir son troupeau mais une fois devenue top-modèle, elle fait beaucoup de défilés ou de
séances photos qui ne sont pas nécessaire. Il y a donc une grande différence entre l’utilité des deux
activités qu’elle a pratiqué. Les personnes qui travaillent dans la mode ont aussi un travail reconnu
contrairement aux nomades. Elle parle aussi des problèmes qu’elle a rencontré pour pouvoir rester à
Londres.
La vision du monde de l’auteur :
Cette top-modèle imaginait être comme tout le monde, elle pensait que toutes les filles fussent excisée,
que tous les gens vivaient dans d’aussi mauvaises conditions… Waris avait un esprit peu ouvert sur le
monde parce qu’elle n’avait absolument aucun contact avec des autres peuples. Elle n’a jamais vu des
toilettes : « Après neuf ou dix heures de vol, j’avais horriblement envie de faire pipi. J’étais sur le point
d’éclater mais je ne savais pas ou aller […] J’étais certainement dans le lieu qui convenait, mais où se
trouvait donc l’endroit exact ? J’ai étudié le lavabo, mais sans m’y attarder, puis j’ai examiné le siège, je
l’ai reniflé et j’en ai conclu que c’était bien l’endroit qu’il me fallait. » (Extrait page 110) A l’arrivée de Waris
à Londres, elle découvre beaucoup de choses dont elle n’avait encore jamais entendu parler. Mais elle
s’habitua vite et sa vision du monde change. Elle remarque que les conditions dans lesquelles elle vivait
ne sont pas tolérables et elle décide d’aider les gens en devenant ambassadrice de l O.N.U..
Voici encore un exemple pour montrer la vision si
peu ouverte de la jeune femme :
P. 106 :
« - Tu vas devenir blanche.
- Qu’es ce que tu dis ?
- Tu vas devenir blanche, tu sais bien… blanche.
Non, je ne savais pas. Je ne voyais vraiment pas
de quoi elle voulait parler puisque je n’avais
encore jamais rencontré de Blancs ; j’ignorais
même jusqu’à leur existence. Pourtant sa
réflexion ne m’a pas troublée le moins du
monde… »
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Structure du récit :
A) Structure générale :
Le découpage : Le livre est constitué de dix-huit chapitres qui portent chacun un titre. Le titre indique un
thème important qui va être développer dans le chapitre. Ceux-ci sont constitués de
paragraphes qui séparent en parties le thème du chapitre. Ils sont en moyenne de dix à
quinze pages.
Choix de structure : Les chapitres montrent les différentes étapes de la vie de Waris. Ce sont les
descriptions de certains passages de sa vie. Ce choix de structure permet de
donner un fil conducteur au récit tout en expliquant plus précisément certains
passages.
B) Structure narrative :
Point de vue : Waris a un point de vue très fermé sur le monde au début de l’histoire mais petit à petit,
tout en découvrant de nouvelle chose, son point de vue change et évolue. Son point de
vue devient plus réaliste et objectif. Le narrateur est omniscient puisque c’est une
autobiographie. Elle s’exprime en «je», ce qui est voulu par le genre.
Ordre du récit : Le premier chapitre du livre commence directement par décrire une scène qui se passe
pendant la fuite de Waris Dirie. Par ce procédé, le lecteur rentre des les premières pages
dans l’histoire. Ça permet de d’entrer dans le vif du sujet et la lecture devient plus
attractive. Et ensuite, les chapitres 2 à 5 constituent un flash-back qui explique ce qui
c’est passé avant le ch. 1. Depuis le ch. 6 l’ordre du récit et le même que celui de
l’histoire.
Vitesse de narration : On peut y trouver quelques pauses, où Waris décrit un paysage ou une personne,
également quand elle fait des réflexions –en tant qu’adultes- sur ce qu’elle a vécu
enfant. Mais il y a majoritairement des scènes, on peut lire énormément de
dialogues. On peut considérer le livre comme un sommaire puisque c’est le
résumé de sa vie.
C) Structure syntaxique et Lexicale :
Syntaxe : L’auteur fait des phrases simples. Il insert beaucoup de discours rapportés directs libres, ça
donne un texte plus vivant et de cette façon la lecture est plus attractive. On y trouve aussi
des discours rapportés directs qui démontrent mieux la situation dans laquelle se déroulent
les dialogues. On peut lire beaucoup de dialogues à la page 162.
Vocabulaire : C’est un vocabulaire simple, parfois familier, qui est utilisé dans ce livre. On y trouve
quelques mots spécifiques africains, comme par exemple : « Inch’Allah » (p.26), « khat »
qui signifie cocaïne (p.28), « maqal nidhid » qui signifie Vénus (p.30), « mancala » qui est
un jeu africain (p.31), etc. Puis le vocabulaire change et s’adapte à sa nouvelle vie en
Angleterre. Exemple : « love, well… » (p.144), « black music, soul Frain » (p.230), « bed
and breakfast » (p.256). Les expressions qui sont utilisées se transforment et se
développent au cours du récit.
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Explication de texte :
Extrait : page 106 et 107
« Londres ! J’ignorais tout de cette ville, mais le son de ce nom me plaisait. J’ignorais même où elle se
situait. Je savais seulement qu’elle était très loin; et très loin, c’était exactement là où je voulais aller.
J’aurais pu voir dans ce départ une réponse à mes prières mais, en même temps, cela me paraissait trop
beau pour être vrai. J’ai demandé à ma tante d’un ton plaintif :
- Je vais vraiment partir ?
Elle m’a répondu, l’air sévère :
- Oh, toi ! Tais-toi ! Ne recommence pas…
Mais quand elle a vu l’expression de panique qui passait sur mon visage, elle a souri :
- Oui ! Oui, tu vas vraiment aller à Londres.
Terriblement excitée, j’ai couru annoncer la nouvelle à ma cousine Fatima qui préparait le dîner :
- Je pars à Londres ! Je pars à Londres !
Je criais, et j’ai commencé à danser en rond tout autour de la cuisine.
- Quoi ? Londres ?
M’ayant attrapée par le bras, Fatima m’a obligée à tout lui raconter, puis elle a déclaré d’un ton neutre :
- Tu vas devenir blanche.
- Qu’es ce que tu dis ?
- Tu vas devenir blanche, tu sais bien… blanche.
Non, je ne savais pas. Je ne voyais vraiment pas de quoi elle voulait parler puisque je n’avais encore
jamais rencontré de Blancs ; j’ignorais même jusqu’à leur existence. Pourtant sa réflexion ne m’a pas
troublée le moins du monde, et je lui ai dit en prenant de grands airs :
- Oh toi, tais-toi, s’il te plaît. Tu es simplement jalouse parce que je vais à Londres et pas toi !
J’ai recommencé à danser en tapant des mains comme si je célébrais la venue de la pluie, puis je me
suis mise à chanter :
- Je vais à Londres ! Oh ! Yééé ! Je vais à Londres !
- Waris !
Tante Sahru m’appelait, et le ton de sa voix était menaçant.
Ce soir-là, elle m’a équipée pour le voyage, et j’ai enfin eu ma première paire de chaussures, de belles
sandales en cuir. Pour prendre l’avion, elle m’a offert une longue robe aux couleurs éclatantes, que je
devais porter sous une ample robe africaine.
Le lendemain, quand oncle Mohammed est venu me chercher, je n’avais pas de valise, mais cela m’était
égal puisque je n’avais rien à emporter. Avant de partir pour l’aéroport, j’ai serré conte moi et embrassé
tante Sahru et ma chère Fatima, et dit au revoir à tous mes petits cousins. Fatima s’était montrée si
gentille envers moi que j’aurais bien aimé l’emmener ; mais je savais qu’il n’y avait du travail que pour
une seule personne, et j’étais si heureuse que ce soit pour moi. Oncle Mohammed m’a remis mon
passeport, et je l’ai examiné avec curiosité – ma première pièce d’identité – car je n’avais jamais en
d’acte de naissance ni aucun autre papier officiel à mon nom. En montant dans la voiture, je me sentais
quelqu’un de très important, et j’ai agité la main pour dire adieu à toute la famille. »
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Analyse de l’extrait :
1) situer le passage :
Waris Dirie, une jeune Africaine de treize ans, s’enfuit et, après une laborieuse et dure traversée du
désert, rejoint ses tantes dans la capitale de la Somalie, Mogadiscio, où elles habitent. Elle travaille et vit
chez l’une d’elles. Un jour, son oncle, qui est ambassadeur de Somalie à Londres, l’engage comme
domestique. Waris doit donc aller en Angleterre. Le passage se situe au moment où Waris apprend la
nouvelle et se prépare à quitter la Somalie. Une fois arrivée à Londres, elle commence un dur travail mais
au bout de quatre ans, elle doit revenir dans son pays ; elle s’arrange pour ne pas y retourner. C’est alors
qu’elle se fait remarquer par un photographe et commence une carrière de mannequin. Puis elle
retourne, plus tard, en Somalie afin de revoir sa maman – chose qui lui tient très à cœur. Et quelques
temps après, elle se marie et a un enfant. C’est lorsqu’elle est une femme comblée qu’elle devient
ambassadrice de l’O.N.U., pour lutter conte l’excision.
2) l’importance du passage :
Waris est une jeune fille prisonnière des traditions de sa famille. Elle a toujours voulu être libre et pouvoir
vivre sa vie comme elle l’entend. L’opportunité que son oncle lui offre est très importante. Elle va lui ouvrir
d’autres voies et lui permettre de recommencer sa vie. Waris était un peu comme enfermée dans son
pays et grâce à ce travail elle est libérée. On ressent bien ce sentiment par sa joie et sa gaieté.
3) parties : structure du passage :
•
Page 106 : Londres ! J’ignorais tout […] était menaçant. « L’excitation du départ »
C’est une première partie où il y a un dialogue. L’auteur nous rapporte les paroles et les sentiments des
personnes présentes. Grâce au discours rapporté direct on ressent mieux la joie de Waris.
•
Page 107 : Ce soir-là […] robe africaine. « Les préparatifs »
Waris va recevoir sa première paire de chaussures. C’est quelque chose qu’elle attendait depuis très
longtemps puisque c’est son rêve de toujours d’avoir des sandales en cuir. Les cadeaux de sa tante
représentent des gestes importants.
•
Page 107 : Le lendemain, […] toute la famille. « Les adieux »
Cette famille a accueilli Waris et l’a aidée, elle est devenue un peu sa famille. Elle a été une passerelle
vers la liberté. C’est aussi grâce à sa tante qu’elle a eu cette opportunité. Elle est très attachée à ses
cousins, surtout à Fatima. C’est donc une dure séparation.
4 – 5 - 6) le narrateur :
La narratrice écrit en « je » puisque c’est une autobiographie. Elle est donc à l’intérieur de l’histoire, elle
vit les événements racontés. Son point de vue est interne. On voit ce qui se passe à travers les yeux de
Waris, de cette façon, elle peut donner son avis, ses sentiments, … Elle raconte son histoire en donnant
beaucoup de détails ce qui rend la lecture plus attractive, on est plus proche du récit.
7) vitesse de narration :
Il y a une scène. C’est la partie majoritaire du passage. Mais on trouve aussi un sommaire des
événements qui se passent. L’ordre du récit est suivi chronologiquement par rapport à l’histoire. Il n’y a ni
d’anticipation ni flash-back dans cette partie. Des expressions comme « ce soir-là », « Le lendemain »,…
sont utilisées pour placer la suite d’événement dans le temps.
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8 - 9) les champs sémantiques :
- « beau, sourire, danser en rond, danser en tapant des mains, chanter,… » le bonheur, la joie.
Waris dit : « c’est trop beau pour être vrai ». Elle est tellement heureuse que ça lui arrive qu’elle ne le
croyait pas jusqu’à ce que sa tante le lui confirme.
-
« l’air sévère, tais-toi !, sa voix menaçante,… » ces mots montrent en même temps un peu de colère
que Waris l’abandonne à ses tâches ménagères et un peu d’inquiétude pour Waris.
-
« belles sandales en cuir, longue robe aux couleurs éclatantes, une ample robe africaine,… »
l’habillement africain. On voit déjà son intérêt qu’elle aura plus tard pour la mode, au point qu’elle en
fera son métier.
Les thèmes montrent bien que Waris Dirie est très heureuse et très excitée par ce départ. Mais en même
temps, la sévérité de sa tante s’explique par l’inquiétude et l’attention qu’elle porte à Waris. De Même,
pour Fatima, qui est aussi triste de voir partir sa cousine.
10 – 11) les figures de style :
- « J’ignorais tout de cette ville, mais le son de ce nom me plaisait. J’ignorais même où elle se situait. »
C’est une répétition. Elle serre à montrer que Waris ne sait absolument pas où elle va et elle appuie le
sentiment d’inconnu.
- « J’ai recommencé à danser en tapant des mains comme si je célébrais la venue de la pluie… »
L’auteur fait une comparaison entre la danse qu’elle fait dans la cuisine et la danse qu’elle faisait, autre
fois, lorsque la pluie arrivait qui était une vraie joie.
- « Oh toi, tais-toi… », c’est un pléonasme. Le destinateur est bien marqué.
- « Tu vas devenir blanche… » Fatima utilise une métaphore en comparent le fait de vivre avec des
blancs et d’être blanc.
- « Pourtant sa réflexion ne m’a pas troublée le moins du monde » Ici, il y a une hyperbole.
12) conclusion :
Cette partie du récit n’est pas une partie déterminante du livre bien que son départ le soit. Il sert
simplement à illustrer la gaieté du personnage principal. On peut remarquer que c’est, d’ailleurs, une fille
très joyeuse qui se réjouit de ce départ. Waris pense trouver à Londres ce qu’elle recherche c’est-à-dire:
la liberté.
Je trouve ce bout de texte intéressant parce qu’on voit un peu
la philosophie de Waris et on peut y découvrir une jeune femme
pleine de joie. L’expression de Fatima sur les Blancs m’a fait
sourire, elle essaie de dissuader sa cousine de partir en disant
qu’elle va devenir blanche alors qu’elle va seulement vivre avec
des Blancs. J’ai été très étonnée de voir que Waris ne savait
pas que les personnes de couleur de peau blanche existent, je
ne pensais pas que des personnes ne connaissait pas notre
existence. C’est une preuve que dans certains pays, les gens
ne sont pas scolarisés et ont des connaissances générales très
peu développées.
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Conclusion finale:
Premièrement, ce livre a une structure simple, ce que j’ai beaucoup apprécié. Personnellement, je l’ai
trouvé très bien parce qu’il n’est pas trop compliqué à lire et qu’on comprend sans problème l’histoire bien
qu’il ait plus de trois cents pages, ce qui est, pour une petite lectrice comme moi, beaucoup. Ce récit est
très attractif, j’ai très vite croché et en quelques jours je l’ai lu.
Ce livre a aussi une partie où on apprend plein de choses sur les nomades africains. J’ai pu constater
que la vie de cette personne n’a vraiment pas été facile et que grâce à son courage, elle a réussi à
devenir une top-modèle connue. Je ne savais pas vraiment ce qu’est l’excision et je ne pensais pas que
de telles douleurs soient infligées à des jeunes filles même dans notre pays. Certains passages où
l’auteur donnait des détails sur l’excision ou sur des moments difficiles de sa vie était assez durs à lire.
J’ai été choquée du nombre de fois que Waris Dirie a été violée ou à moitié violée… presque quatre fois.
Et bien sûr, les auteurs de ces crimes n’ont pas été punis, à part un homme qu’elle a frappé pour s’enfuir
et son cousin qui s’est fait attraper par sa tante.
La philosophie de Waris est très étonnante… elle pense que tout ce qui lui arrive de bien dans la vie est
la volonté d’Allah, et que ce qui lui arrive de mal est comme une punition alors que, à mon avis, il n’en est
rien.
Lorsque Waris parle de son papa, elle en parle comme quelqu’un de bien et gentil. Elle lui porte
beaucoup d’amour bien qu’il la batte. Je me rends compte que chaque culture est différente et que
chacun a sa façon de penser.
Pour conclure, je tiens à préciser que je trouve Waris Dirie très étonnante et vraiment courageuse. C’est
une personne pleine de bon sens. Elle est née dans des mauvaises conditions mais c’est une femme très
belle qui a une histoire surprenante. Sa dévotion pour aider les filles et les femmes africaines qui sont
mutilées est importante. Je pensais qu’après ce qu’elle avait subi, elle ne voudrait plus parler de l’excision
mais plutôt que de la fuir, elle lutte contre… c’est un très beau geste.
Cette lecture m’a beaucoup apporté et je la conseille à toutes les personnes qui comme moi ne sont pas
fanatiques de la lecture mais qui aiment bien de temps à autre se laisser aller dans un autre monde.
Bibliographie des photos :
-
http://unknownpoets.blogs.sapo.pt/arquivo/waris%20dirie1.jpg
http://www.unfpa.org/upload/news/233_imageweb2_waris.jpg
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Fin
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