UNSC Occasional Paper - Kazakhstan`s

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L'ÉCONOMIE DU KAZAKHSTAN : UN MODÈLE
POUR LES ÉTATS EN TRANSITION ?
Février 2015
Table des matières
Le Kazakhstan : une progression au-delà des attentes
p. 3
Réformes structurelles et gestion économique disciplinée
p. 5
Gérer les richesses en pétrole et en ressources naturelles
p. 6
Éviter la malédiction des ressources
p. 7
L'économie ouverte du Kazakhstan
p. 8
Égalité et développement humain
p. 10
Un modèle pour les États en transition ?
p. 11
À propos de la campagne du Kazakhstan pour devenir membre du CSNU
p. 12
2
L'économie du Kazakhstan : un modèle pour les États en
transition ?
« Dès les premiers jours de son indépendance il y a 22 ans, le Kazakhstan a pris de
sages décisions. Il a mis dès le début l'accent sur la nécessité de réformes
économiques et, en conséquence, il est devenu un pays à revenu intermédiaire. »
– George A. Krol, ambassadeur désigné des États-Unis en République du
Kazakhstan, 17 juillet 2014
Le Kazakhstan: une progression au-delà des attentes
Le Kazakhstan, comme d'autres États de l'ancienne Union soviétique, a connu une
croissance économique négative au cours des cinq premières années qui ont suivi
son indépendance. Le passage d'une économie planifiée soviétique à une économie
de marché moderne a été marqué par des difficultés, à savoir inégalités de revenu
croissantes, chômage, hyperinflation et dégradation des conditions de vie.1 En 1997,
le Président Noursoultan Nazarbaïev a présenté une vision audacieuse dans la
stratégie « Kazakhstan 2030 » pour surmonter ces difficultés, en imitant les miracles
de la croissance des économies des « Tigres asiatiques ». Pourtant, le Président a
déclaré humblement : « Tout cela relève d'une vision d'avenir, un modèle, un objectif
idéal et un rêve ».2
Aujourd'hui, ce rêve est devenu réalité. Le Kazakhstan a non seulement réalisé son
ambition déclarée d'atteindre des taux de croissance élevés et stables, de réduire la
pauvreté, d'attirer des investissements étrangers, de passer à une économie de
marché moderne et de libéraliser son régime commercial, mais il a également
dépassé la plupart de ses attentes. La croissance économique du pays atteint en
moyenne 8 % depuis 2000 et, selon le rapport conjoint de Ernst et Young et Oxford
Economics intitulé « Rapid Growth Markets » (Les marchés à croissance rapide), il
est devenu le troisième pays ayant connu la croissance la plus rapide au monde
entre 2000 et 2010, devancé seulement par la Chine et le Qatar.3 Le revenu par
habitant a augmenté pour passer à 13 000 $ en 20134, et il devrait atteindre 14 600 $
en 2014.5 Le Kazakhstan est aujourd'hui un pays à revenu intermédiaire
supérieur selon la Banque mondiale, et un pays à revenu intermédiaire solide dans
d'autres classements.6 Les taux de pauvreté se sont considérablement réduits : en
2001, 47 % des citoyens kazakhs étaient en dessous du seuil de pauvreté fixé par la
Banque mondiale ; en 2012, ce chiffre était d'à peine 4 %. Selon le FMI, la pauvreté
rurale a baissé, passant de 59 % à 6 % au cours de la même période, et le taux de
pauvreté urbaine a lui aussi chuté, passant de 36 % à 2 %.7
1
http://www.akorda.kz/en/category/gos_programmi_razvitiya
3
http://emergingmarkets.ey.com/wp-content/uploads/downloads/2012/05/Kz_attractiveness_final_LQ_36p.pdf,
page 9, figure 1
4
http://www.worldbank.org/en/country/kazakhstan/overview
5
http://strategy2050.kz/en/news/675/
6
7
https://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2014/cr14243.pdf
2
3
Le modèle de développement du Kazakhstan est basé sur le rôle proactif du
gouvernement pour attirer les capitaux étrangers.8 Ce modèle a été appliqué avec
succès. Parmi les pays de l'ancienne Union soviétique, le Kazakhstan est l'État qui a
attiré le plus d'investissements directs étrangers (IDE) par habitant. Les IDE bruts
s'élèvent à 180 Md$ depuis l'indépendance du pays, à savoir environ 10 600 $ par
habitant.9 Le Kazakhstan a été le premier État de la CEI à développer une économie
de marché moderne basée sur la propriété privée, la libre concurrence et l'ouverture ;
il est aujourd'hui « largement considéré comme celui qui a su le mieux réformer son
marché parmi les pays de l'ancienne Union soviétique ».10 Limitant les barrières
tarifaires et non tarifaires, le Kazakhstan a fait de grands progrès au cours des deux
dernières décennies pour libéraliser le commerce extérieur.11 Les exportations ont
rapidement augmenté et l'excédent commercial du pays a atteint 33,6 Md$ en 2013,
alors qu'il était de 14 Md$ en 2011.12
En 2006, le Kazakhstan s'est fixé pour objectif ambitieux de rejoindre le club des
50 pays les plus compétitifs au monde.13 En 2013, il a atteint cet objectif en devenant
la 50ème économie la plus compétitive du monde, comme indiqué dans le Rapport sur
la compétitivité mondiale du Forum économique mondial, juste derrière l'Italie. Le
Kazakhstan a conservé cette place en 2014.14 Il y a quelques années, le Président
Nazarbaïev a fixé un autre objectif : que le Kazakhstan devienne l'une des 50 plus
grandes économies du monde. En 2013, cet objectif a été atteint puisque le
Kazakhstan a été classé à la 40ème place par la Banque mondiale, plus grande
économie de la CEI après la Russie et l'Ukraine et juste derrière la Suède et
Singapour.15
Après avoir été bénéficiaire de l'aide au développement, le Kazakhstan est devenu
en 2010 un donateur de l'Association internationale de développement de la Banque
mondiale,16 qui est un fonds destiné à aider les pays les plus pauvres au monde. De
même, après avoir eu recours à des prêts pendant 20 ans, le Kazakhstan est devenu
en 2013 un donateur de la Banque asiatique de développement (BASD), ce que
cette dernière a considéré comme « sans précédent » et un « modèle pour les autres
pays à revenu intermédiaire supérieur ».17
La « success story » du Kazakhstan – selon l'expression du FMI – est remarquable
étant donné les conditions économiques préalables.18 De tous les pays sans littoral
au monde, le Kazakhstan est celui qui est le plus éloigné de la mer (3 750
kilomètres), ce qui fait que des tarifs en fonction de la distance s'appliquent sur les
produits kazakhs ; par ailleurs, il a commencé à créer de toutes pièces une économie
8
http://www.kazakhembus.com/document/address-by-kazakhstan-president-nursultan-nazarbayev-strategykazakhstan-2050
9
http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2011/cr11151.pdf et
http://www.kazakhembus.com/in_the_news/kazakhstan-has-received-180-billion-in-fdi-since-independence
10
http://www.astanatimes.com/2014/10/kazakhstans-market-economy-key-milestones-achievements/
11
12
http://www.interfax.com/newsinf.asp?id=480462
13
http://www.akorda.kz/en/page/page_address-of-the-president-of-the-republic-of-kazakhstan-nursultannazarbayev-to-the-people-of-kazakhstan-march-1-2006_1343986805
14
http://www3.weforum.org/docs/GCR2014-15/GCR_Rankings_2014-2015.pdf
15
http://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.MKTP.PP.CD/countries/order%3Dwbapi_data_value_2013%20wba
pi_data_value%20wbapi_data_valuelast?order=wbapi_data_value_2013%20wbapi_data_value%20wbapi_data_value-last&sort=desc&display=default
16
http://www.kazakhembus.com/page/kazakhstan-a-general-background
17
http://www.reuters.com/article/2014/05/04/kazakhstan-adb-agreement-idUSL6N0NQ08220140504
18
https://www.imf.org/external/np/vc/2006/122906.htm
4
de marché il y a seulement deux décennies.19 En gardant à l'esprit ce point de
départ, le succès du Kazakhstan n'a pas été facile mais découle d’importantes
réformes structurelles et d'une gestion économique disciplinée.
Réformes structurelles et gestion économique disciplinée
Depuis l'introduction de la monnaie nationale, le tenge, en 1993, le Kazakhstan a mis
en œuvre d'importantes réformes structurelles : un Fonds national a été établi en
2000 pour gérer de manière responsable les ressources pétrolières et autres
richesses minières, une société-holding publique « Samruk » a été créée en 2006
pour améliorer la gestion des actifs des plus grandes sociétés du pays, un autre
fonds « Kazyna » a été établi la même année pour accroître les investissements et
l'innovation dans les secteurs économiques non pétroliers, un programme d'État de
développement industriel et innovant accéléré a été adopté en 2010 pour diversifier
l'économie du pays et un Plan de développement stratégique jusqu'en 2020, visant à
promouvoir des objectifs similaires, a été approuvé.20
D'importants secteurs de l'économie ont été privatisés. La campagne de privatisation
du Kazakhstan a été douloureuse au départ puisqu'elle a supprimé les prestations
sociales auxquelles les citoyens soviétiques étaient habitués.21 Toutefois, il s’agissait
d’une étape nécessaire afin de mettre en place une économie de marché plus
efficace qui a apporté des avantages matériels tangibles au sein de la population
kazakhe.
Le Kazakhstan a subi au moins deux vagues définies de privatisation au cours des
deux dernières décennies.22 Entre 1991 et 2001, 71 % des entreprises d'État ont été
privatisées et ce processus a culminé en 1997.23 Une seconde vague a maintenant
commencé, après quoi la privatisation sera presque complète. Par exemple, un plan
a été adopté pour privatiser 106 sociétés du Fonds souverain Samruk-Kazyna entre
2014 et 2016.24 En 2012, le gouvernement a adopté un programme de « premier
appel public à l'épargne de la population » visant à privatiser partiellement quelques
entreprises d'État en offrant une participation minoritaire au public.25 En tout,
700 sociétés seront privatisées dans un avenir proche, y compris dans les secteurs
publics traditionnels comme la santé, l'éducation et l'approvisionnement en eau.26
La réussite économique du Kazakhstan s'appuie sur une gestion économique
disciplinée. En 2000, le Kazakhstan a été le premier État de l'ancienne Union
soviétique à rembourser l'intégralité de sa dette au FMI, sept ans avant l'échéance
prévue. En 2002, le pays est devenu le premier pays de l'ancienne Union soviétique
à obtenir une cote de crédit de qualité supérieure. Le niveau de la dette publique du
Kazakhstan, qui s'élevait à 10 % en 2011, est « l'un des plus bas au monde » selon
19
http://unohrlls.org/about-lldcs/
http://www.invest.gov.kz/?option=content&section=1&itemid=74
21
22
23
http://www.microcapital.org/microcapital-brief-kazagro-national-management-holding-of-kazakhstan-privatizing48-subsidiaries-mostly-microfinance-institutions-mfis/
24
http://azh.kz/en/news/view/3731
25
http://www.adb.org/publications/innovative-asia-advancing-knowledge-based-economy
26
http://en.tengrinews.kz/finance/Kazakhstans-President-inviting-foreign-investors-to-participate-in-privatization254136/
20
5
la Banque mondiale, tandis que les réserves totales de change « sont bien
supérieures » aux réserves minimales recommandées par le FMI.27
Comme indiqué en 2011 par la Directrice générale de la Banque mondiale, Mme
Ngozi Okonjo-Iweala : « Au cours de la dernière décennie, la forte croissance
économique du Kazakhstan a été soutenue par les abondantes réserves de pétrole
et autres ressources naturelles, ainsi que par des politiques macroéconomiques
responsables. »28 Il est remarquable que le Rapport sur la compétitivité mondiale
2013-2014 de la Banque mondiale classe le Kazakhstan au 23ème rang dans la
catégorie de la stabilité macroéconomique.29 Le pays a aussi récemment « pris des
mesures plus agressives » pour réduire le stock des créances immobilisées.30 La
gestion avisée par le Kazakhstan de ses richesses en pétrole et en gaz naturel,
comme nous le verrons plus en détail ci-dessous, sert également d'indice pour les
politiques économiques responsables des dirigeants kazakhs.
Gérer les richesses en pétrole et en ressources naturelles
Les richesses en pétrole et en ressources naturelles du Kazakhstan revêtent une
importance mondiale et ont été reconnues en tant que telles. Le pays possède les
neuvièmes réserves prouvées de pétrole du monde et est le 17ème producteur
pétrolier au niveau mondial.31 La part du pétrole et du gaz dans le PIB du
Kazakhstan a progressé régulièrement, passant de 3,7 % en 1997 à 25,8 % en
2011.32 Le Kazakhstan est également riche en fer, zinc, cuivre et chrome, et est le
plus grand producteur d'uranium au monde. En 2011, le total des revenus pétroliers,
gaziers et miniers s’élevait à 28 Md$, soit 1 700 $ par habitant.33
Depuis l'indépendance du pays, la production de pétrole a été triplée et celle de gaz
naturel quintuplée34. Par ailleurs, la production de pétrole devrait doubler une fois
que le champ pétrolifère géant de Kashagan dans la mer Caspienne sera devenu
pleinement opérationnel.35 Le rapport International Energy Outlook (Perspectives
énergétiques mondiales) de l'AIE prévoit que le Kazakhstan – aux côtés du Brésil, du
Canada et des États-Unis – fera partie des plus importants contributeurs non
membres de l'OPEP à la croissance de la production pétrolière jusqu'en 2040.
Réunis, ces quatre pays représenteront 87 % de l'accroissement de l'offre de pétrole
en provenance des pays non membres de l'OPEP.36
Pour s'assurer que les richesses en pétrole seront équitablement réparties au fil des
générations, le Kazakhstan a placé une large part de ses revenus pétroliers dans un
Fonds national.37 Le Fonds national de la République du Kazakhstan est
27
http://www.worldbank.org/en/news/press-release/2011/06/03/world-bank-managing-director-visits-kazakhstanunderlines-continued-strong-cooperation-country
29
http://www3.weforum.org/docs/WEF_GlobalCompetitivenessReport_2013-14.pdf
30
https://www.imf.org/external/np/sec/pr/2014/pr14385.htm
31
http://www.kazakhembus.com/page/economy
32
33
https://eiti.org/news/oil-and-gas-revenues-steadily-increasing-kazakhstan
34
35
36
http://www.eia.gov/forecasts/ieo/pdf/0484(2013).pdf
37
28
6
actuellement doté de 73,5 Md$38 et le pays a « fait preuve d'une grande discipline en
respectant les objectifs fixés du Fonds concernant les transferts, qui ne peuvent pas
tomber en dessous de 20 % du PIB ».39 Selon les termes du FMI, « les richesses
pétrolières du Kazakhstan ont été gérées de manière prudente et ont apporté des
améliorations significatives au niveau du développement économique et du bien-être
de la population ».40
Cependant, le Kazakhstan est bien conscient que les richesses en ressources
pourraient représenter une malédiction plutôt qu'une bénédiction. La « malédiction
des ressources » – les pays riches en ressources naturelles ont souvent tendance à
obtenir de pires résultats en matière de développement que les pays qui en
possèdent peu – s’annonce comme réel danger à moins que le pays ne réussisse à
diversifier son économie et à investir dans le capital humain plus qu'il ne le fait
aujourd'hui.
Éviter la malédiction des ressources
Tandis que la croissance du PIB a été alimentée par les richesses en ressources, le
Kazakhstan a pris des mesures proactives pour diversifier son économie depuis son
indépendance. La stratégie de développement du Kazakhstan est centrée sur un
changement vers une croissance provenant de sources non pétrolières basée sur la
diversification, l'innovation, l'investissement dans le capital humain et les
infrastructures, l'intégration du commerce international et un environnement propice
au commerce.41
Pour éviter la « malédiction des ressources », le Kazakhstan a mis en œuvre un
programme d'industrialisation accéléré depuis 2010, impliquant 397 projets
d'investissement pour un montant de 1 797 milliards de tenges (près de 10 Md$ au
taux de change actuel).42 Entre 2010 et 2012, le Kazakhstan a construit environ
400 nouvelles usines et constitué 60 nouvelles entreprises.43 En 2003, un Fonds
national d'innovation a été créé pour promouvoir les activités liées à l'innovation,
notamment le soutien aux entreprises technologiques. Les résultats ne se sont pas
fait attendre puisque le nombre d'entreprises offrant des produits ou des processus
innovants a pratiquement triplé entre 2010 et 2012.44
Le plan de développement qui se prolonge jusqu'en 2020 cherche à accroître la part
de l'industrie manufacturière dans le PIB et à améliorer la productivité de l'agriculture.
Des efforts vont aussi être entrepris pour améliorer l'environnement commercial,
moderniser les entreprises publiques, créer de nouveaux secteurs axés sur
l'exportation et soutenir les industries clés telles que les télécommunications et le
transport.45
38
http://nationalbank.kz/?docid=285&switch=russian
40
41
http://www.kazakhembus.com/page/kazakhstan-a-general-background
42
43
44
45
39
7
Reconnaissant que les combustibles fossiles ne sont pas inépuisables, le
Kazakhstan a investi dans le capital humain et dans une économie de la
connaissance.46 Une université de classe mondiale a récemment ouvert ses portes à
Astana, et les efforts visant à rendre l'enseignement secondaire obligatoire et gratuit
ont été couronnés de succès. Le taux d'alphabétisation du Kazakhstan, de 99 %, est
exceptionnellement élevé, et le pays a pratiquement atteint l'enseignement primaire
universel.47 En 2009, le Kazakhstan s'est classé premier dans « l'Indice de
développement de l'Éducation pour tous » de l'UNESCO – devant le Royaume-Uni,
le Japon et la Suisse, dans cet ordre – avec des observations dithyrambiques
concernant sa « parité totale entre hommes et femmes ».48 Le nombre moyen
d'années de scolarité chez les jeunes Kazakhs dépasse même aujourd'hui celui de
Singapour.49
Les investissements dans les technologies de l'information et la connectivité en
général sont également impressionnants. Le Kazakhstan était classé au 43ème rang
dans le « Rapport mondial sur les technologies de l'information 2013 » du Forum
économique mondial, devant tous les autres pays en développement d'Asie, excepté
la Malaisie.50 Des technopôles et des zones industrielles sont en cours de création
dans plusieurs grandes villes kazakhes, ainsi que des zones économiques spéciales
et des zones de hautes technologies – qui font tous partie d'un « Système
d'innovation national à plusieurs niveaux ».51
L'économie ouverte du Kazakhstan
L'économie ouverte du Kazakhstan a été capitale pour la croissance économique. Le
commerce extérieur du pays a connu une forte croissance puisque les échanges ont
été multipliés par 12 depuis son indépendance,52 ce qui, selon les évaluations du
FMI, est le fruit d'une libéralisation à grande échelle des échanges, « l'indice de
liberté des échanges ayant fortement augmenté ».53 La Russie et l'UE, ainsi que la
Chine, sont les principaux partenaires commerciaux du Kazakhstan, même si la
répartition géographique des échanges a changé au fil du temps. Les échanges avec
la Chine ont augmenté de manière exponentielle au cours des 15 dernières années,
mais les pays de l'UE occupent une part de plus en plus importante, en particulier
l'Italie et les Pays-Bas.54
Le Kazakhstan est en désormais au stade final des négociations concernant son
adhésion à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et est membre de l'Union
douanière, qui est devenue l'Union économique eurasienne en janvier 2015.55 Pour
réduire les fluctuations des termes des échanges du Kazakhstan et protéger
l'économie kazakhe des chocs extérieurs, les autorités du pays sont passées, en
46
http://bnews.kz/en/news/post/172159/
http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/briefing_note/join/2013/522303/EXPOINTA_SP(2013)522303_EN.pdf
48
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/ED/GMR/images/Index_Tables_2011.pdf
49
50
51
http://www.astanatimes.com/2013/07/successful-implementation-of-kazakhstan-2050-to-improve-technologyeconomy-and-lives-of-citizens/
52
53
54
55
http://www.astanatimes.com/2014/10/kazakh-negotiations-join-wto-going-well-conclude-years-end-says-official/
47
8
septembre 2013, d'un taux de change fixe lié au dollar à un taux de change établi par
référence à plusieurs devises : le dollar, l'euro et le rouble.56
D'importants investissements étrangers ont afflué vers le Kazakhstan, atteignant près
de 29 Md$ en 2012 et plus de 24 Md$ en 2013.57 En 2013, le Kazakhstan s'est
classé 49ème sur 185 pays dans « l'Indice de facilité des transactions commerciales »
de la Banque mondiale, soit une amélioration de 10 places par rapport à 2011.58 Il
est particulièrement bien classé en matière d'enregistrement de la propriété et de
facilité de créer une entreprise.59 Un régime fiscal moderne a été mis en place, avec
un faible taux d’imposition sur les sociétés de 10 à 20 %, ce qui a attiré les
investisseurs étrangers.60 Environ 15 000 entreprises à capital étranger sont
enregistrées au Kazakhstan, dont 270 sociétés figurant dans le classement Fortune
500 telles que Chevron, Siemens, Microsoft, General Electric, Coca-Cola, Danone,
Henkel et bien d'autres.61
Pour faciliter les investissements étrangers et favoriser un dialogue entre le
gouvernement et les investisseurs étrangers, en 1998, le Président a mis en place un
Conseil des investisseurs étrangers. S’intéressant aux « questions clés liées aux
investissements étrangers », cet organe consultatif a renforcé la confiance des
investisseurs et favorisé les investissements. Pour des raisons similaires, un
Médiateur pour l'investissement a été mis en place sous l'autorité du vice-Premier
ministre (plus tard ministre des Investissements et du Développement).62
Les investisseurs nationaux et étrangers exigent des infrastructures qui fonctionnent
bien. Le Kazakhstan est actuellement desservi par vingt aéroports, deux ports à
Aktau et Atyrau et quatre corridors de transport internationaux nord-sud.63 Le pays a
déployé des efforts importants dans le cadre de projets de modernisation des
grandes infrastructures au cours des dernières années, dont la rénovation des
autoroutes et voies ferrées, oléoducs, centres logistiques, terminaux, aéroports,
gares ferroviaires et ports. Depuis 2000, 1 263 milliards de tenges ont été investis
dans la construction d'autoroutes et 48 000 kilomètres d'autoroutes et 1 100
kilomètres de voies ferrées ont été construits ou reconstruits.64 Dans le plan de
développement qui durera jusqu'en 2020, 60 Md$ ont été inscrits au budget pour
remettre en état les infrastructures de transport existantes du pays.65 En
conséquence, la capacité de transit du Kazakhstan devrait doubler d'ici 2020 et
décupler d'ici 2050.66
Tout aussi importante est la nouvelle politique économique Nurly Zhol (Chemin
lumineux) dévoilée par le Président Nazarbaïev en novembre 201467. Elle est axée
sur le développement des transports, de l’infrastructure énergétique et du logement,
56
http://www.hks.harvard.edu/fs/jfrankel/KazakhExRate-Mon2013Dec.docx
58
http://www.doingbusiness.org/rankings
59
60
61
http://www.fic.kz/uploads/file/documents/Success_stories.pdf
62
http://www.kazakhembus.com/page/investment-policy
63
64
65
http://globalriskinsights.com/2013/12/kazakhstan-aims-for-larger-share-of-china-europe-transit-trade/
66
67
http://akorda.kz/en/page/page_218343_#page
57
9
et 3 Md$ seront prélevés sur le Fonds national entre 2015 et 2017 pour être investis
dans ce développement massif des infrastructures. Ainsi le Kazakhstan poursuit ce
que son gouvernement appelle une « politique économique anticyclique » pour
protéger l'économie des effets négatifs des difficultés économiques régionales et de
la baisse des prix du pétrole.
Ces investissements s'inscrivent dans un projet plus large visant à obtenir une part
plus importante des échanges entre la Chine et l'Europe. Le corridor de transport
routier entre l’Europe occidentale et la Chine occidentale, qui traverse le Kazakhstan,
promet de réduire de moitié le temps de transport et les coûts de fret entre la Chine
et l'Europe par rapport aux échanges effectués par voie maritime.68 Le Kazakhstan
souhaite s'éloigner du concept de pays enclavé et privilégier celui de « pays aux
liaisons terrestres » pour transformer en atout la géographie sans littoral du pays.69 Il
a également ouvert un accès aux pays du Golfe et du Moyen-Orient en construisant
la nouvelle ligne de chemin de fer autour de la mer Caspienne depuis Uzen jusqu’à
la frontière entre le Turkménistan et l'Iran.70 Entre-temps, des gazoducs et des
oléoducs ont été construits et se prolongent dans toutes les directions, y compris la
Chine.
Égalité et développement humain
Dans le cadre de la stratégie « Kazakhstan 2030 », le pays s'était engagé à réduire
les inégalités de revenus, et il y est parvenu. Les taux de croissance des classes à
revenu moyen et plus faible ont été plus élevés que ceux des classes à revenu
supérieur, ce qui a permis de réduire les écarts de revenus « entre les pauvres et les
riches ».71 Entre 2006 et 2010, la croissance moyenne de la consommation par
habitant pour tous les ménages était de 5 %, tandis que le chiffre équivalent pour 40
% des ménages les moins riches était de 6 %.72 Les autorités kazakhes ont
également renforcé l'orientation sociale du budget national, en se concentrant sur
l'accès à l'éducation et à la santé pour les familles à faible revenu.73
Le chômage a été réduit de plus de moitié, passant d'environ 11 % au début des
années 2000 à 5,2 % en 2013.74 Cela est d'autant plus impressionnant si l'on
considère que le secteur pétrolier à forte intensité de capital n'est pas la principale
source d'emploi.75 La participation élevée des femmes kazakhes à la vie active, qui
représente 67,5 %, est particulièrement remarquable. Ce chiffre est, selon le FMI,
« supérieur à celui des pays émergents » et le pays se voit seulement devancé par
les Pays-Bas et l'Islande parmi les 50 économies les plus développées au monde.76
La participation élevée des femmes à la vie active a « contribué positivement à
augmenter la croissance de la production et à réduire les inégalités de revenus », a
donné aux femmes de meilleures chances de gagner leur vie, et a aidé le pays à
68
69
http://www.kazakhembus.com/in_the_news/minister-idrissov-attends-the-69th-session-of-the-un-generalassembly
70
71
72
73
74
75
76
http://hdr.undp.org/en/data
10
maintenir un faible taux de chômage.77 Par ailleurs, pour promouvoir l'emploi des
jeunes, les autorités kazakhes ont revu le programme de stages au cours des études
et lancé un programme de placement, qui tous deux aideront les jeunes à devenir
plus compétitifs sur le marché du travail.78
Le Kazakhstan a déjà atteint trois de ses huit objectifs du Millénaire pour le
développement et a adopté un programme OMD+ avec des objectifs plus ambitieux.
En 2013, le pays était classé 70ème sur 187 pays dans l'Indice de développement
humain des Nations Unies, juste derrière la Turquie, et à la 61ème place dans l'Indice
de développement humain ajusté aux inégalités.79 Dans l'Indice de parité des sexes
des Nations Unies, le Kazakhstan se classe 59ème, après avoir gagné plus de 30 %
dans les classements au cours de la dernière décennie, et il est au premier rang en
ce qui concerne l'enseignement secondaire des jeunes filles.80
Un modèle pour les États en transition ?
La stratégie de développement du Kazakhstan – s'appuyant sur un volume important
d'investissements étrangers, une diversification de l'économie, des politiques
macroéconomiques responsables et l'ouverture au commerce international,
l'investissement dans le capital humain, l'égalité des sexes, la privatisation et la
réduction des inégalités de revenus – pourrait servir de modèle aux autres États en
transition. Le Kazakhstan a la chance de posséder d'abondantes ressources
naturelles mais elles ne suffisent pas à elles seules à expliquer sa trajectoire positive
comme le reconnaît le FMI, la Banque mondiale et d'autres.
Le pays a mis en place une stratégie après son indépendance, qui fait appel à toutes
les composantes de la réforme économique ci-dessus, et a maintenu le cap. Ainsi
que l'a souligné l'ancienne Secrétaire d'État américaine Hillary Clinton : « Le
Kazakhstan a fait de remarquables progrès dans la sphère économique. Je pense
que le Kazakhstan s'est fixé des objectifs et qu’il les a atteint ».81 Ces promesses se
sont accompagnées de stabilité politique, d'harmonie et de tolérance au sein de la
société, et d'une politique extérieure orientée vers l'extérieur, éléments qui,
individuellement et ensemble, ont favorisé la croissance économique.
Tout jouait contre le Kazakhstan après son indépendance. Défiant les prévisions des
observateurs sceptiques dans les années 1990, le pays a su surmonter ces
difficultés. En décembre 2012, la stratégie « Kazakhstan 2050 », récemment
adoptée, fixait un nouvel objectif ambitieux, à savoir devenir l'un des 30 premiers
pays développés au monde.82 Pour atteindre cet objectif, le Kazakhstan doit
diversifier plus avant son économie et développer ses infrastructures, réaliser des
investissements supplémentaires dans le capital humain et poursuivre la vague de
privatisation actuelle. Les résultats antérieurs du Kazakhstan, ainsi que ses récentes
initiatives, laissent supposer qu'il est en bonne voie pour y parvenir.
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80
81
http://secretaryclinton.wordpress.com/2010/12/01/sos-hillary-clinton-town-hall-in-kazakhstan/
82
http://www.akorda.kz/en/page/page_address-by-the-president-of-the-republic-of-kazakhstan-leader-of-thenation-n-nazarbayev-“strategy-kazakhstan-2050”-new-political-course-of-the-established-state”_1357813742
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À PROPOS
Candidature du Kazakhstan à un siège non permanent
au Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2017-2018
http://www.kazakhstanunsc.com/
En septembre 2013, le Kazakhstan a annoncé qu'il se portait candidat pour occuper
un siège de membre non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies en
2017-2018.
En tant que chef de file régional, partenaire mondial dans les questions relatives à la
sécurité énergétique et collaborateur précieux aux missions internationales de
maintien de la paix, le Kazakhstan souhaite apporter son expérience et son expertise
uniques afin d’exercer une influence sur certains défis pressants auxquels le Conseil
de Sécurité des Nations Unies est actuellement confronté.
Sa candidature se fonde sur quatre piliers essentiels : la sécurité alimentaire, la
sécurité de l'eau, la sécurité énergétique et la sécurité nucléaire.
KazakhstanUNSC.com, ses publications et ses lettres d'information et bulletins
occasionnels sont destinés à présenter, en termes clairs et concis, les principales
priorités politiques de la candidature du Kazakhstan à un siège au Conseil de
Sécurité des Nations Unies. Le site web multilingue fournit également des détails sur
les évolutions politiques, économiques et sociales au sein du Kazakhstan et sur ses
initiatives internationales en matière de politique étrangère.
Le Kazakhstan possède l'expérience, la volonté politique et les ressources
nécessaires pour apporter une contribution précieuse dans le cadre des défis
mondiaux auxquels est confronté le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il est
pleinement engagé et prêt à assumer ces responsabilités au Conseil de Sécurité.
Abritant plus de 130 groupes ethniques différents, le Kazakhstan n'est rien moins
qu'un microcosme des Nations Unies. Souhaitant être un partenaire engagé et
intègre de la grande famille des nations, la République du Kazakhstan a annoncé
qu'elle se portait candidate pour devenir membre non permanent au Conseil de
Sécurité des Nations Unies en 2017-2018.
Abonnez-vous ici pour recevoir les dernières actualités et publications, et connaître
les dernières évolutions concernant la candidature.
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UNSC Occasional Paper - Kazakhstan`s

Transcription

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