L`Industrie papetière française

Transcription

L`Industrie papetière française
L’Industrie papetière française
Une industrie active pour le respect
de l’environnement
L’Industrie papetière française s’inscrit
résolument dans la démarche du
Développement Durable, défini comme
un développement qui « répond aux
besoins actuels sans compromettre
la capacité des générations futures à
répondre aux leurs » (rapport Brundtland,
ONU 1987). Cette démarche s’appuie
sur trois piliers : le développement
économique, la responsabilité sociale
et le respect de l’environnement.
L’Industrie papetière présente des spécificités mal connues qui contribuent au
respect de l’environnement. Elle utilise
une matière première renouvelable, le
bois issu de l’entretien de forêts gérées
durablement. Elle utilise également, pour
la moitié de son approvisionnement,
COPACEL
des papiers et cartons récupérés
qui sont recyclés.
Afin de préserver l’environnement et
de maintenir leur potentiel de développement, les entreprises papetières optimisent régulièrement leurs équipements
de production en vue de réduire les
impacts sur l’environnement. Il en résulte
des progrès permanents dans la maitrise
des consommations d’eau et d’énergie
sur les sites industriels, mais aussi la
réduction des matières issues du process
et leur valorisation.
^
L’Industrie papetière produit un matériau
sain et naturel, qui peut être qualifié d’écomatériau. En fin de vie, il ne se transforme
pas en rebuts, mais il est en grande partie
collecté par des circuits de récupération
adaptés en vue de sa réutilisation sous
forme de recyclage.
≥
L’Industrie papetière française
et l’environnement
Autres
CO2
Procédés industriels
Approvisionnements
Bois :
• Sous-produits
du sciage
• Bois d’éclaircie
Papiers
et cartons
récupérés
L'Industrie papetière et le CO2
– L’Industrie papetière « fixe » dans ses
produits le carbone issu de ses
approvisionnements en bois. Elle
constitue ainsi un stock de CO2 dont
la durée est prolongée par le recyclage
des papiers et cartons usagés.
– Plus de 40 % de la consommation
énergétique de l’Industrie papetière
provient d’énergie renouvelable, dont
la consommation est sans incidence
sur le changement climatique
Eau
Énergie
Matières annexes
L’Industrie papetière française comprend 107 entreprises productrices
de pâtes, papier-carton, qui exploitent 131 sites industriels sur le sol français.
La production annuelle totale s’établit à 9,9 millions de tonnes de papier-carton
en 2003. Cette production s’est accrue en moyenne de 2,2 % par an sur
la période 1993-2003.
Un éco-matériau
Papiers et cartons
d’emballage
Papiers à usages
graphiques
Papiers industriels
et spéciaux
Papiers
d’hygiène
Transformation
Matières issues
du process
Valorisation agricole
ou énergétique,
autres traitements
Rejet des eaux
traitées
Valorisation énergétique,
autres traitements
Récupération
en vue du recyclage
Approvisionnements
≥
Bois d’éclaircie
feuillus (France)
35,5 %
Fibres vierges
et de récupération
Bois
≥≥ Les forêts françaises fournissent aux activités de production
de pâte à papier une matière première naturelle et renouvelable,
le bois. Domaine vivant, l’espace
forestier se renouvelle d’autant
plus facilement qu’il est géré de
façon durable. Parmi ces actes
de gestion figure la réalisation de
coupes d’éclaircie et de coupes
sanitaires destinées à faciliter le
développement des arbres.
Ces coupes constituent l’approvisionnement principal en bois de
l’Industrie papetière. Les sousproduits du sciage (écorces, plaquettes) participent également
à cet approvisionnement pour un
tiers du volume total. L’Industrie
papetière est un débouché essentiel pour les sous-produits de
la forêt et de l’Industrie du bois
d’œuvre, et leur valorisation
participe au développement de
la sylviculture française.
Le partenariat entre les forestiers
publics ou privés et l’Industrie
papetière contribue au renouvellement de la forêt et favorise son
expansion. Ainsi, la superficie
de la forêt française s’est accrue
de 2,2 millions d’hectares depuis
1970 alors que la production
de papiers et cartons était
multipliée par 2,4. Avec plus de
Bois importés
6,0 %
Bois d’éclaircie
résineux (France)
Sous-produits de
scierie (France)
32,1 %
26,4 %
100 essences différentes, la forêt
française couvre actuellement
plus du quart du territoire national,
soit environ 15,4 millions d’hectares, et elle s’accroît chaque
année de façon significative.
Année 2003
Origine des bois consommés
par l’Industrie papetière française
Millions
d’hectares
Superficie forêt
16
Les bois consommés par l’Industrie
papetière sont essentiellement
d’origine française, et le reliquat
de bois importés provient
de différents pays de l’Union
Européenne.
14
12
10
8
6
4
1945
1955
1965
1975
1985
1995 2000 2002
Source : Ministère de l’Agriculture/Teruti
Évolution de la superficie
de la forêt française
≥≥
Papiers et cartons récupérés
≥≥ L’Industrie papetière assure
le recyclage des papiers et cartons récupérés. Ils ont représenté,
en 2003, 58,2 % de son approvisionnement total en fibres, soit
un volume de 5,8 millions de
tonnes de papiers et cartons usagés qui ont été recyclés. Le recyclage a ainsi progressé de plus de
53 % au cours des dix dernières
années, soit 2 millions de tonnes
supplémentaires.
Consommation de papiers et cartons récupérés
Milliers
de tonnes
6 000
Consommation
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995 1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Procédés
industriels
Des évolutions
positives
Grâce à l’augmentation des
capacités de recyclage et à
l’amélioration constante des
technologies, les papiers et
cartons récupérés peuvent être
réutilisés à des degrés divers
dans pratiquement tous les
secteurs d’activité de l’Industrie
papetière, qui est devenue la
première industrie du recyclage
en France. Cette Industrie participe activement au développement d’une chaîne d’approvisionnement en concluant avec
ses partenaires des engagements de reprise des papiers
et cartons usagés.
La contribution du recyclage
à la préservation de l’environnement est importante.
Il consiste, en effet, à réutiliser la
matière – les fibres de cellulose
issues des produits usagés –
pour fabriquer des papiers et
cartons neufs. Acte de production aux impacts environnementaux limités, car réutilisant
une matière préalablement
fabriquée, il contribue directement à la gestion optimale des
ressources naturelles. Le recyclage est un facteur essentiel de
la bonne gestion des déchets,
qui est un élément nécessaire
à la durabilité de nos systèmes
économiques et de nos sociétés.
≥
Dès 1972, l’Industrie papetière
française s’est engagée à réduire
l’impact de ses activités sur
l’environnement par la signature avec les Pouvoirs Publics
d’un accord de branche. Les
entreprises papetières réalisent
régulièrement des actions de
progrès destinées à économiser
l’eau et l’énergie nécessaires aux
procédés industriels, à préserver
la qualité du milieu environnant
et à valoriser les matières issues
du process.
nécessitent un apport d’eau
supplémentaire, essentiellement
prélevée dans les rivières. La maîtrise de la consommation d’eau a
enregistré des progrès importants
au cours des 25 dernières années
puisque la consommation spécifique s’est réduite en moyenne
de près de 70 %.
Après utilisation et traitement,
l’eau est restituée au milieu naturel, selon des conditions de rejet
fixées par la réglementation,
et qui font l’objet de nombreux
contrôles. Des progrès importants ont été réalisés sur ce point.
Sur la période 1976-2003,
l’Industrie papetière a divisé
par trois les quantités rejetées
de matières organiques dans
les eaux, et par six les rejets de
matières en suspension.
L’eau
≥≥ La production de la pâte
et du papier-carton nécessite
l’utilisation d’eau à de nombreux
stades du process industriel.
En effet, l’eau est le support des
matières premières papetières,
leur véhicule dans tout le circuit
de fabrication et elle contribue
à leur bonne répartition lors de
la formation de la feuille.
Aujourd’hui encore, l’Industrie
papetière investit dans des
matériels performants afin de
réaliser de nouveaux progrès,
tant pour la maîtrise de la
consommation d’eau que pour
le traitement des eaux usées
en station d’épuration.
La plus grande partie des eaux
utilisées dans le procédé papetier
est déjà recyclée, cependant
certaines applications particulières
Évolution de la consommation d’eau
et des rejets spécifiques dans l’eau
120
Données spécifiques (à la tonne produite)
Indice base 100 en 1976
100
80
60
40
Consommation d’eau
20
Matières organiques
Matières en suspension
0
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002 2003
Répartition des sources d’énergie calorifique
Pourcentages
100
Charbon
Électricité
Fioul
Gaz
80
60
40
20
0
1990
L’énergie
≥≥ L’Industrie papetière maîtrise sa consommation d’énergie.
La consommation spécifique
(ramenée à la tonne produite)
d’énergie calorifique, essentiellement destinée au séchage du
papier, s’est réduite d’un quart
sur la période 1980–1990.
Cette réduction se poursuit, soit
une baisse de 5 % environ sur
la période 1990-2003.
L’Industrie papetière a recours
de plus en plus à des sources
d’énergie « propres ». Aux
combustibles fossiles, comme
le charbon et le fioul, s’est peu
à peu substitué le gaz qui représente actuellement 75 % de la
consommation de combustibles
fossiles sur les sites industriels
français. Cette évolution permet
une nette réduction des émissions de CO2 fossile, qui ont été
divisées par deux, à la tonne produite sur la période 1980-2000.
Plus de 40 % de l’énergie
consommée sont issus de la biomasse composée des sous-produits du process de production
comme les liqueurs de cuisson
ou les écorces. L’Industrie papetière est le premier secteur industriel en matière de valorisation
énergétique de la biomasse.
L’Industrie papetière est un
important utilisateur d’électricité
pour les différentes étapes de
fabrication (préparation de
la pâte, raffinage, entraînement
des machines à papier, pompage
des eaux de process et de la
pâte, ventilation…). Elle utilise
de plus en plus largement les
techniques de cogénération.
Ce procédé consiste à produire
à la fois la vapeur nécessaire au
process industriel (énergie calorifique) et de l’électricité, qui
sera utilisée pour le process ou
livrée sur le réseau. Il permet
un accroissement important de
l’efficacité énergétique et des
économies d’énergie primaire.
L’air
≥≥ Les rejets atmosphériques
des sites papetiers (CO2, poussières….) sont principalement
liés aux installations de combustion présentes sur les sites.
Le remplacement d’une partie
des combustibles du type fuel
et charbon par du gaz, ainsi que
la mise en place de systèmes
d’épuration des rejets atmosphériques, ont permis de limiter
les rejets de polluants.
Certains sites papetiers peuvent
émettre des odeurs. Bien
qu’inoffensives, elles font l’objet
d’études et d’investissements
visant à les réduire pour un
meilleur confort du voisinage
des sites. Il est à noter que les
panaches blancs qui s’échappent des cheminées d’usines
sont uniquement constitués de
vapeur d’eau.
Les matières issues
du process
≥≥ Il s’agit tout d’abord des
écorces qui résultent de l’utilisation des bois et qui font l’objet
d’une valorisation énergétique
complète sur les sites industriels.
Il s’agit également, d’une part
des déchets du recyclage des
papiers et cartons récupérés,
incluant les boues de désencrage, d’autre part des matières
issues du traitement des eaux
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
industrielles, qui vise à restituer
à la rivière une eau épurée.
Les matières provenant du traitement des eaux industrielles
et les boues de désencrage présentent des caractéristiques physiques déterminées et stables,
qui permettent de les valoriser
en agriculture par épandage, de
même que les carbonates issus
des fours à chaux. Cette filière
agricole est rigoureusement
suivie par des contrôles qualité.
Pour une part, les autres
déchets issus du recyclage, qui
sont des matières présentes
dans les papiers et cartons
récupérés, font l’objet d’efforts
de valorisation, mais suivent
encore une filière d’élimination.
L’industrie papetière a su transformer ses déchets de process
en sous-produits de son activité
et valoriser très largement les
déchets de recyclage. La quantité annuelle de matières à éliminer se réduit de façon régulière
et elle représente moins de 19 %
du total des matières émises par
l’activité papetière.
Destination des matières issues du process
Année 2003
En pourcentage des matières sèches
Valorisation interne
(recyclage, énergie)
41 %
Centres
d’enfouissement
technique
(internes ou externes)
19 %
Valorisation
agricole
23 %
Autres valorisations
externes
17 %
Un éco-matériau
≥
≥≥ Le matériau papier-carton
permet de satisfaire des besoins
variés du consommateur, particulier ou professionnel, dans les
domaines de la communication
et des usages graphiques, de
l’emballage et du conditionnement, de l’hygiène et des applications industrielles ou spéciales.
Ce matériau est sain et hygiénique pour le consommateur,
et il répond totalement aux
démarches actuelles de prévention. Ces qualités lui permettent
de satisfaire aux exigences de
l’emballage alimentaire
et de contribuer à l’hygiène
domestique et familiale.
Les impacts des procédés
industriels sur l’environnement
se sont fortement réduits au
cours des dernières années, et
ils sont désormais largement
maîtrisés.
En fin de vie, les produits fabriqués en papier-carton possèdent
une aptitude exceptionnelle
au recyclage. Ils ne deviennent
pas des rebuts mais une source
de matière première qui sera
réintroduite dans les procédés
industriels. 54,4 % des papiers
et cartons consommés en
France ont ainsi été récupérés
en 2003, pour être recyclés par
l’Industrie papetière. De plus,
lorsque les conditions techniques ne sont pas favorables
au recyclage, les papiers et
cartons usagés fournissent de
l’énergie par incinération.
Le papier-carton est fabriqué à
partir d’une matière première
renouvelable, le bois, et de
papiers et cartons issus des circuits de la récupération.
Récupération de papiers et cartons
en vue du recyclage
Milliers
de tonnes
Pourcentages
7 000
60
Récupération
6 000
Taux de récupération
50
5 000
40
4 000
30
3 000
20
2 000
10
1 000
0
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995 1996
1997
1998
1999
2000
Taux de récupération : récupération de papiers
et cartons usagés / consommation de papiers et cartons
2001
2002
2003
≥≥
Dans le cadre de la lutte contre
l’effet de serre, le papier-carton
possède des qualités spécifiques. Il présente la particularité
de stocker le CO2 sous la forme
de carbone, précédemment fixé
dans le bois, et d’éviter ainsi son
relargage dans l’atmosphère. Le
volume et la durée de ce stock
de CO2 se trouvent accrus par la
récupération et le recyclage des
papiers et cartons en fin de vie,
qui créent un réservoir de fibres
constamment renouvelé.
Certification
Surface des forêts
certifiées PEFC/
Surface forestière totale
(en pourcentage)
≥
≥≥ La certification du système de
management environnemental d’une
entreprise atteste la mise en place
d’une politique exigeante de respect
de l’environnement et de prévention
de la pollution à tous les stades
de la production de la pâte à papier
et du matériau papier-carton.
Elle indique également que des
méthodes et des procédures adaptées sont mises en œuvre dans la
gestion globale de l’entreprise.
La norme internationale ISO 14001
est le référentiel le plus utilisé. Il exige
un réel engagement des entreprises
en faveur de l’amélioration continue
de leurs performances environnementales, dans le respect de la réglementation applicable. Le Système
Européen de Management
Environnemental et d’Audit (EMAS)
prévoit également des exigences
relatives à la publication des performances et des engagements pris
par les entreprises.
De nombreuses entreprises papetières ont obtenu une certification
de leur Système de Management
Environnemental, et près de 50 %
de la production annuelle de papiercarton est actuellement issue de
sites certifiés.
10 % à 25 %
25 % à 50 %
50 % et plus
Région
non certifiée
Source : Afocel - septembre 2004.
Part des forêts certifiées PEFC
La gestion durable
des forêts
La gestion durable des forêts vise
à maintenir la biodiversité et la
capacité de régénération des forêts,
ainsi que leur potentiel à satisfaire
leurs fonctions écologiques, économiques et sociales (Conférence
d’Helsinki, 1993). Les systèmes
de certification forestière assurent
la promotion de la gestion durable
en faisant référence à des critères
reconnus sur un plan international,
et ils donnent aux industriels la
possibilité de s’assurer que les bois
sont issus de forêts gérées selon
des cahiers des charges précis.
Plusieurs systèmes de certification
existent dans le monde, parmi
lesquels le programme PEFC
(Programme for the Endorsement
of Forest Certification Schemes) et
le FSC (Forest Stewardship Coucil).
Le programme PEFC est le plus
implanté en France, l’ensemble des
régions françaises ayant obtenu leur
certificat à l’exception de la Corse.
Ce certificat atteste l’existence d’une
démarche régionale conforme aux
exigences PEFC, comportant l’implication et la concertation des acteurs
locaux, la définition et la mise en
œuvre d’une politique de gestion
durable assortie d’indicateurs de
suivi, d’engagements et de cahiers
des charges.
Un nombre croissant de propriétaires
forestiers adhèrent à ces exigences
régionales, et 3,5 millions d’hectares
de forêt peuvent actuellement fournir des bois PEFC. Les possibilités
d’approvisionnement en bois PEFC
progressent également par la mise
en place de chaînes de suivi des bois,
depuis la forêt jusqu’au consommateur final. Fin septembre 2004,
560 entreprises françaises de la filière
bois, parmi lesquelles la majorité
des entreprises productrices de pâte
à papier étaient ainsi engagées dans
la démarche PEFC.
COPACEL
Confédération de l’Industrie française
des papiers, cartons et cellulose
154, boulevard Haussmann – 75008 Paris – France
Tél. : (33) 01 53 89 24 00 – Fax : (33) 01 53 89 24 01
[email protected] – www.copacel.fr
Décembre 2004 – Photos : Copacel, Phovoir, X – Illustration : Fabrice Mathé.
Le Système
de Management
Environnemental
0 % à 10 %

Documents pareils