Le pigeon ramier - Association de Chasse LA CARNUCIENNE

Transcription

Le pigeon ramier - Association de Chasse LA CARNUCIENNE
Le pigeon ramier
Columba palumbus
Classification
Dénommé palombe dans le Sud-Ouest de la France, ce représentant de la famille des colombidés est
largement distribué à travers toute l’Europe, jusqu’en Asie et en Afrique du Nord.
En France le pigeon ramier occupe la majorité des habitats de plaine (inférieur à 2 000 mètres d’altitude), à
l’exception du pourtour méditerranéen et du Sud-Ouest qu’il colonise actuellement.
Identification
L’oiseau pèse en moyenne 500 g pour une envergure de 73 à 78 cm. Les deux sexes ont la tête, le dos
et les ailes gris-bleu, le ventre blanc rosé. L’espèce s’identifie aisément grâce au liseré blanc sur l’avantbras et aux deux taches blanches latérales sur le cou. Le bec est rouge orangé.
Les juvéniles se distinguent par une absence de tache blanche au cou des couvertures alaires liserées de
roux.
En période de reproduction, le mâle se repère facilement grâce à ses roucoulements répétés, souvent
accompagnés de parades aériennes durant lesquelles l’oiseau fait claquer ses ailes.
Alimentation
Le régime alimentaire du pigeon ramier est éclectique, à dominante granivore. Il consomme graines
(céréales, oléo protéagineux), bourgeons et jeunes feuilles, faines, glands et baies (lierre particulièrement).
Des invertébrés peuvent compléter son régime alimentaire.
Reproduction
Les premières pontes (deux oeufs) peuvent être déposées dès mi-février, plus généralement en mars,
pour culminer en juillet août et se prolonger jusqu’en septembre octobre. Le nombre de pontes varie de 2 à
6-8 selon que les couples ont réussi ou échoué.
L’incubation, assurée majoritairement par la femelle, dure 17 jours.
Par la suite les deux parents élèvent les jeunes au nid jusqu’à l’âge de 22 à 25 jours, les nourrissant les
premiers jours de caséum ou « lait de jabot ». Les poussins s’émancipent autour de 35-40 jours.
Le succès reproducteur oscille de 20 à 40 %, pour une productivité moyenne de 2,1 jeunes par couple par
an. Les échecs surviennent majoritairement pendant l’incubation, et sont le plus souvent liés à la prédation.
Habitat
À l’origine inféodée aux grands massifs forestiers, l’espèce a su tirer profit de la modification des
paysages agraires pour étendre son aire de répartition.
De nos jours, le pigeon ramier occupe une grande diversité d’habitats incluant les milieux urbanisés où
l’espèce s’y reproduit désormais en grand nombre.
L’oiseau construit généralement son nid à 3 ou 4 mètres dans des arbres de préférence couverts de lierre,
mais s’installe volontiers à découvert ou dans des bâtiments pour ce qui est des populations urbaines.
Migration et hivernage
Le comportement migrateur des populations diffère selon la latitude.
Les populations d’Europe de l’Est et du Nord de la Scandinavie vont survoler la France et franchir les
Pyrénées pour hiverner dans la péninsule ibérique, tandis que ceux originaires du Sud de la Scandinavie,
du Benelux ou d’Allemagne de l’Ouest hivernent plutôt en France. Enfin les oiseaux de l’arc atlantique et
méditerranéen semblent plutôt sédentaires.
Une partie de la population nichant dans le Nord-Est de la France migre vers le Sud-Ouest. La migration
post-nuptiale s’étend principalement de la mi-octobre à la mi-novembre. En France, les oiseaux se
répartissent au cours de l’hiver sur toute la moitié occidentale du pays avec une forte concentration notée
dans le Sud-Ouest. La migration prénuptiale, plus diffuse, s’observe généralement entre mi-février et fin
mars.
Gestion de l’espèce
La population européenne est considérée comme en
bon état de conservation. Pour la France, l’estimation
d’un million de couples est vraisemblablement sousestimée compte tenu de la croissance ininterrompue
des populations nicheuses ces dernières décennies.
Les effectifs des migrateurs transpyrénéens ont
montré un déclin significatif qui semble se stabiliser
depuis les années 2000, tandis que l’hivernage en
France semble rester stable.
Aucune menace significative ne semble actuellement
affecter les populations de pigeons ramiers.
Cependant dans un contexte d’engouement croissant
pour ce gibier en France, une vigilance doit être
maintenue sur la compatibilité entre l’importance des
prélèvements cynégétiques et la viabilité des
populations. En milieu agricole, les haies
pluristratifiées et riches en lierre sont à préserver pour
favoriser la nidification de cette espèce tout comme
l’offre alimentaire en fin d’hiver.
Chasse
Cette espèce est chassée partout en France, selon des pratiques diverses : devant soi, à poste fixe, ou
encore à l’aide de techniques traditionnelles (palombières). En France, environ 5 millions d’oiseaux sont
prélevés par saison de chasse.
Source : © ONCFS