RED DE HERMANDAD Y SOLIDARIDAD CON COLOMBIA –REDHER

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RED DE HERMANDAD Y SOLIDARIDAD CON COLOMBIA –REDHER
RED DE HERMANDAD Y SOLIDARIDAD CON COLOMBIA –REDHER
CAMPAGNE CONTRE LE SACCAGE ET POUR LA
PERMANENCE DE RESIDENCE SUR LES TERRITOIRES.
TOURNEE EUROPEENNE
Conférence publique, Poitiers le 10 mai 2010
Salle Timbaud, 4 rue Saint Paul, 10H30 – 12H30
Mesdames, Messieurs,
Nous recevrons le 10 mai à Poitiers Mme. Zoraida HERNANDEZ et M. Adelso GALLO, ils représentent la Red de hermandad y solidaridad con Colombia (Réseau de fraternité et de
solidarité avec la Colombie, désormais REDHER), un collectif d’associations pour la défense des droits de l’Homme et la défense des droits sociaux. Depuis plus de quinze ans , ce réseau collectif s’implique fortement dans la défense des droits des personnes et des communautés de base,urbaines et paysannes, constamment menacées par les acteurs du conflit armé et par des acteurs économiques tels que les grands groupes multinationaux.
disciplinaire dont le but est d’offrir des services juridiques aux communautés en détresse.
Ce réseau collectif travaille d’ailleurs à la dénonciation de ces crimes contre les populations et contre les mouvements sociaux. Ce réseau collectif permet de dénoncer la dure réalité quotidienne de ces communautés, trop souvent absentes de l’information des grands médias.
En 1997, Adelso GALLO a visité l’Europe pour la toute première fois à l’occasion de la campagne contre les exactions commises par les multinationales du pétrole dans le département d’Arauca. Aujourd’hui, il est engagé dans la préparation du second forum social humanitaire qui se tiendra en juillet dans ce département.
A l’heure actuelle, REDHER mène une campagne pour la défense du territoire des
communautés menacées par la violence de l’Etat et des groupes paramilitaires et contre le
saccage de leurs ressources qui détruit l’environnement et cause la disparition partielle de
groupes ethniques.
Mme Zoraida HERNANDEZ, avocate des Droits de l’Homme, lutte contre l’impunité de ce genre de crimes. Comme cela a été affirmé à plusieurs reprises par le Représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme en Colombie cette impunité concerne plus de quatre­
vingt dix pour cent des cas recensés. M. Adelso GALLO est un leader paysan appartenant à l’ADUC (Association paysanne du
département d’Arauca, au nord –est du pays). Il travaille à la consolidation du mouvement social de la région et, à ce titre participe à la Mutuelle Agricole de la zone du Sarare – Coagrosarare, il y exerce le rôle de Président. Cette entreprise à caractère social est une des clefs pour bien comprendre le processus de cohésion sociale de base de la région au cours des 46 dernières années. Les violations des droits de l’Homme dans Elle possède une connaissance approfondie des certaines régions du pays ont des liens très étroits
problèmes sociaux et économiques dont les avec des intérêts économiques de grandes communautés de base, que cela soit les paysans, les mineurs ou les minorités ethniques, souffrent au compagnies multinationales ou transnationales.
Depuis 1984, quatre millions de personnes environ quotidien. Elle s’implique depuis 16 ans dans cette lutte. Elle fait connaître aux victimes leurs droits et les se sont vues forcées d’abandonner leur
lieu de résidence, leur travail ou leurs familles. revendique auprès des tribunaux.
Instrument d’une stratégie générale de saccage
des terres et des ressources naturelles, ce Depuis 5 ans, elle exerce la fonction de Présidente déplacement de force est, pourtant, interdit par la
de l’association SEMBRAR, une organisation inter Constitution et la loi nationale, par le droit humanitaire international ainsi que puni par le
Statut de la Cour Pénale Internationale.
L’Armée et les groupes paramilitaires en sont pour la plupart les responsables. Ces derniers agissent tantôt au nom des narcotrafiquants tantôt au nom des grandes corporations. Ils servent de même la cause du gouvernement contre les guérillas des FARC et l’ELN.
Des centres de recherche indépendants nous indiquent que déjà en 2003 les grands propriétaires terriens, c’est­à­dire 0,5% de l’ensemble des propriétaires concentraient 63% de la terre productive, alors que les petits propriétaires, c’est­à­dire, 85% du total avaient à se
contenter de 9%. De plus en plus, des terres sont utilisées par les grands propriétaires non pas
pour la production alimentaire mais pour la production des agro­combustibles à partir des
cultures de la canne à sucre, du palmier et du soja, entre autres.
C’est pourquoi en Colombie, comme dans d’autres pays d’ Amérique Latine, on assiste à une redéfinition des territoires ruraux et urbains basée sur la l’exploitation des agro­combustibles et sur l’exploitation minière. Les industries du pétrole, du charbon et de l’or étant de plus en plus contrôlées par des corporations transnationales. Ceux et celles qui s’opposent à de telles stratégies de saccage en revendiquant le droit de rester dans ce territoire s’exposent à la persécution des agents armés de l’Etat et des paramilitaires. Ils sont souvent discrédités, qualifiés d’ennemis du progrès et montrés du doigt en tant que collaborateurs des guérillas. De cette manière, le cercle macabre est refermé. Dans un premier temps, les communautés de base, par le biais de leurs associations, dénoncent le saccage des ressources naturelles provoqué par les grandes entreprises et les dégâts environnementaux qu’y sont attachés, puis, ces communautés subissent la répression militaire et paramilitaire, dont le déplacement forcé vers une autre région du pays ; enfin, ils luttent pour la préservation de leurs vies et de leurs droits fondamentaux, pour le retour à leur territoire et pour le droit d’y rester.
Compte tenu de ce que l’on vient de dire, l’action de la campagne menée par REDHER s’oriente vers trois axes censés s’attaquer aux causes des problèmes ici décrits.
Premièrement, la défense de la terre appartenant aux communautés paysannes et urbaines et la
lutte contre l’installation des mégaprojets dans le secteur de l’exploitation minière, de
l’énergie, des agro combustibles, des services ou d’infrastructures pouvant porter atteinte à la
vie et à l’environnement.
Deuxièmement, la défense de la souveraineté nationale mise en danger par l’action des
multinationales et transnationales qui méprisent le droit interne, protégées par un gouvernement complice. C’est aussi la lutte contre l’établissement de bases militaires étrangères comme celles récemment installées par les Etats­Unis en territoire colombien.
Troisièmement, la mise en pratique d’alternatives de résistance, de construction et de lutte,
dont les Plans de Vie. Ceux­ci comportent une composante d’autonomie alimentaire, un
modèle alternatif d’énergie, un modèle de santé, et un modèle d’éducation et de culture.
C’est ce que nous vous invitons à soutenir de différentes manières.