montpellier magazine - Bruno Haroutiounian

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montpellier magazine - Bruno Haroutiounian
montpellier magazine / 30 mai 2015
Je parle évidemment de culture à Montpellier. Ma sélection de rendez-vous théâtre, danse, expositions,
concerts, festivals… Sortir à Montpellier, se cultiver, se détendre, faire des rencontres…encore un mois
chargé en évènements en tout genre.
A vos agendas, JUIN 2015… ça commence ici.
« La collection d’un amateur d’art éclairé marseillais, Jean-Louis Marcos » du 3 au 20 juin 2015 à la galerie
le lieu multiple montpellier
DU 3 AU 20 JUIN 2015
La galerie Le lieu multiple montpellier vous propose de découvrir la collection intime de Jean-Louis Marcos. Cette exposition nommée « La collection d’un amateur
d’art éclairé marseillais » est le deuxième volet de la théma Collection commencée en janvier 2015.
Avec des oeuvres de : Jean-Baptiste Audat, Marc Aurelle, Georges Autard, Judith Bartolani, Ben, Jean Capdeville, Clémentine Carsberg, Jean-Jacques Ceccarelli,
Pierre Chanoine, Minerva Cuevas, Mahmoud Dayoub, Jean-Louis Delbès, Georges Guye, Bruno Haroutiounian, Kamel Khelif, Jérémy Laffon, Lulu Larsen, Marie
Marchand, Laurence Michoulier, Mouhamad Omran, Anne-Marie Pécheur, Groupe Radical, Olivier Rebufa, Sylvie Reno, Max Sauze, Nathalie Sauze, Christine
Spengler, Jean-Jacques Surian, Daniel Tardieu, Philippe Turc, Jean-Luc Uro, Claude Viallat, Ye Xin, …
-MONTPELLIER MAGAZINE EN PARLE« La collection d’un amateur d’art éclairé marseillais » du 3 au 20 juin 2015 (du mercredi au samedi, de 15h30 à 19h)
À la galerie le lieu multiple montpellier, 3 rue de Moissac (quartier Boutonnet, proche place Abert 1er)
Vernissage le jeudi 4 juin à partir de 18h, avec performance de Véronique Brill
Soirée spéciale le vendredi 19 juin à 19 heures
(projection du film de Jean-Louis Marcos « 50 artistes parlent d’art, d’artistes, de vernissages… »)
Finissage le samedi 20 juin à partir de 16h
Je collectionne l’art parce que…
montpellier magazine / 22 mai 2015
« L’esprit c’est comme un parachute : s’il reste fermé, on s’écrase » (Frank Zappa). J’ai volontairement
choisi d’entamer cet article par la dernière citation du « petit abécédaire turlupin d’art contemporain ». Le
critique et collectionneur d’art qui a rédigé ce livre est au centre de cette nouvelle exposition. Son
intelligence et sa drôlerie marqueront le lieu multiple montpellier du 3 au 20 juin prochain.
La galerie (qui fête tout juste ses un an d’existence) vous présente le second volet de sa théma Collection,
commencée en janvier 2015 avec l’étonnante exposition composite « Courtesy ». La genèse de ce nouveau
projet tient à une rencontre (entre Dominique Dalbin, directeur artistique du lieu multiple montpellier, et
Kaïto Marcos) et à une fabuleuse histoire de vie (celle du frère de ce dernier, mordu d’art et passionné par
les artistes). Pour ce nouvel accrochage le choix des œuvres a été cornélien car chacune d’entre-elles avait sa
place dans cette exposition (tant par la qualité que par le lien fort et émotionnel qu’elle crée entre l’artiste et
le collectionneur). Cette collection, exposée à la manière d’un cabinet d’amateur, reflète la vie de ce dernier
et vous fera entrer dans l’intimité de cet amateur d’art éclairé (avec entre-autres les œuvres de Jean-Baptiste
Audat, Georges Autard, Ben, Jean Capdeville, Clémentine Carsberg, Jean-Jacques Ceccarelli, Pierre
Chanoine, Minerva Cuevas, Mahmoud Dayoub, Jean-Louis Delbès, Bruno Haroutiounian, Jérémy Laffon,
Marie Marchand, Laurence Michoulier, Mouhamad Omran, Sylvie Reno, Max Sauze, Nathalie Sauze,
Christine Spengler, Jean-Jacques Surian, Philippe Turc, Jean-Luc Uro, Claude Viallat, Ye Xin, …).
« Entre Aix et Marseille, au
milieu des années quatre-vingt, la rumeur nous était rapidement parvenue, nous l’avions aperçu, nous avions voulu le rencontrer parce qu’il signait, deux fois par
semaine, la chronique des arts plastiques du Provençal, un journal qui ne nous avait pas habitués à fréquenter des plumes et des gens à ce point talentueux.
J’essayais de ne jamais rater son papier qui paraissait « toutes éditions », le dimanche matin. Sa chronique pouvait faire pe nser à Alexandre Vialatte : on trouvait
dans ses articles d’incroyables digressions, beaucoup de mordant, d’impertinence et de passion, de l’humour et du laconisme. Ce qu’il parvint à livrer dans ce
quotidien, ce fut un véritable exercice de funambule : ses compétences et son insolence furent exceptionnelles. »
Extrait de la postface d’Alain Paire, pour le petit abécédaire turlupin d’art contemporain de Jean-Louis
Marcos.
Jean Louis Marcos (1947-2012) est né à Aubin (Aveyron). De mère andalouse et de père républicain
espagnol, architecte et peintre amateur, il a grandi dans une ambiance familiale créatrice, entouré de
tableaux de Picasso, Goya, Velasquez, etc. Amoureux de livres et d’art il a exercé différentes activités de
dessinateur, professeur, libraire, architecte, journaliste, écrivain et a progressivement affirmé sa raison de
vivre comme critique et collectionneur d’art. Utopiste et exigeant, solitaire et convivial, il refusait toute
contrainte matérielle ainsi que les situations confortables, cherchant en permanence des idées, des émotions
et des visions nouvelles. Méditerranéen de cœur et Marseillais d’adoption, il a eu de nombreux amis
écrivains, vidéastes, peintres, intellectuels… Quelques jours avant de mourir, il avait commencé à
envelopper ses œuvres, en donnant quelques explications sur leurs vies.
12 avril 1999 – Dessin et lettre de Claude Viallat pour Jean-Louis Marcos
Il y a tant de raisons, de motifs et de circonstances à collectionner l’art que je peux seulement essayer d’établir une sorte de liste. Forcément réductrice, fragmentaire,
inachevée.
Je collectionne l’art parce que j’aime me réveiller, me gratter les orteils, remplir une feuille de sécurité
sociale, manger du poisson, lire Montaigne, téléphoner en Angleterre et me brosser les dents face à lui.
Comme toutes ces choses posent souvent des problèmes dans les musées et dans les galeries, le plus
commode est d’avoir de l’art chez soi.
Je collectionne l’art pour le plaisir du pari d’avoir raison avant les autres.
Je collectionne l’art parce que je suis amoureux de ces belles florentines qui n’existent plus que dans la
peinture.
Je collectionne l’art pour troubler les béotiens qui viennent quelquefois dîner chez moi.
Je collectionne l’art parce que j’aime l’art.
Je collectionne l’art parce qu’il est une des plus fortes présentation du rêve. Un des lieux rares où
apparaissent les images des 10 000 magies et de leur infini pouvoir souple.
Je collectionne l’art pour rêver que je serai riche dans quarante ans.
Je collectionne l’art parce que je suis ami avec des artistes.
Je collectionne l’art pour avoir mon nom écrit en petits caractères dans un catalogue de vente du XXII ème
siècle.
Je collectionne l’art parce que la vie est meilleure avec lui.
Je collectionne l’art parce qu’il est souvent difficile à regarder vraiment, les yeux ouverts.
Je collectionne l’art parce que les animaux n’en font pas.
Je collectionne l’art parce qu’en 1974 j’ai rencontré un contrebandier près de la frontière qui sépare la
Guinée de la Côte d’Ivoire.
Je collectionne l’art parce qu’il dure souvent plus que la vie.
Je collectionne l’art pour distraire l’employé qui vient relever le compteur d’électricité.
Je collectionne l’art parce qu’il est capable, quelquefois, de se battre contre mon malheur.
Je collectionne l’art parce qu’il est capable, souvent, d’être l’allié de mon bonheur.
Je collectionne l’art parce que j’aime bien être le premier à acheter quelque chose à un jeune artiste.
Je collectionne l’art parce qu’en 1961 j’ai vu mon père avoir les larmes aux yeux devant une toile de
Picasso.
Je collectionne l’art parce qu’il est capable de jouer avec le temps.
Je collectionne l’art parce que c’est une drogue dure dont il est difficile de se désintoxiquer.
Je collectionne l’art parce qu’il me supporte sans rechigner.
Je collectionne l’art parce qu’il est infini.
Jean-Louis Marcos (1990 )
(50 artistes de tous ages et tous pays répondent aux 3 questions : qu’est ce que l’art, qu’un artiste, qu’un
vernissage ?
Réalisation Jean Louis Marcos à Marseille en 2011)
Kaïto et Jean-Louis Marcos
Merci à Kaïto Marcos et à l’équipe de la galerie le lieu multiple montpellier, de nous offrir cette immersion
sensible au cœur de l’âme d’un collectionneur et de sa vision à la fois drôle et intelligente sur l’art. Encore
une jolie réussite à ne pas manquer, avec cette nouvelle exposition qui confirme et assoit une fois de plus la
direction artistique du lieu : l’éducation populaire par la promotion et la démocratisation de l’art
contemporain avec un choix qualitatif ouvert au plus grand nombre. Alors pourquoi s’en priver ? Le rendezvous est pris à partir du 3 juin…
« La collection d’un amateur d’art éclairé marseillais »
Exposition du 3 au 20 juin 2015
à la galerie LE LIEU MULTIPLE MONTPELLIER, 3 rue de Moissac (proche place Albert 1er)
du mercredi au samedi, de 15h30 à 19h
Vernissage le jeudi 4 juin à 18h
Expo « La collection d’un amateur d’art éclairé marseillais » – 3-20
juin 2015
Deuxième volet de la théma Collection, le lieu multiple montpellier propose l’accrochage de la collection
intime de Jean-Louis Marcos.
Jean Louis Marcos (1947-2012) est né à Aubin (Aveyron). De mère andalouse et de père républicain
espagnol, architecte et peintre amateur, il a grandi dans une ambiance familiale créatrice, entouré de
tableaux de Picasso, Goya, Velasquez, etc. Amoureux de livres et d’art il a exercé différentes activités de
dessinateur, professeur, libraire, architecte, journaliste, écrivain et a progressivement affirmé sa raison de
vivre comme critique et collectionneur d’art.
Utopiste et exigeant, solitaire et convivial, il refusait toute
contrainte matérielle ainsi que les situations confortables, cherchant en permanence des idées, des émotions
et des visions nouvelles. Méditerranéen de cœur et Marseillais d’adoption, il a eu de nombreux amis
écrivains, vidéastes, peintres, intellectuels…
Quelques jours avant de mourir, il avait commencé à envelopper
ses œuvres, en donnant quelques explications sur leurs vies. Sa collection reflète sa vie.
Il y a tant de raisons, de motifs et de circonstances à collectionner l’art que je peux seulement essayer
d’établir une sorte de liste. Forcément réductrice, fragmentaire, inachevée.
Je collectionne l’art parce que j’aime me réveiller, me gratter les orteils, remplir une feuille de sécurité
sociale, manger du poisson, lire Montaigne, téléphoner en Angleterre et me brosser les dents face à lui.
Comme toutes ces choses posent souvent des problèmes dans les musées et dans les galeries, le plus
commode est d’avoir de l’art chez soi.
Je collectionne l’art pour le plaisir du pari d’avoir raison avant les autres.
Je collectionne l’art parce que je suis amoureux de ces belles florentines qui n’existent plus que dans la
peinture.
Je collectionne l’art pour troubler les béotiens qui viennent quelquefois dîner chez moi.
Je collectionne l’art parce que j’aime l’art.
Je collectionne l’art parce qu’il est une des plus fortes présentation du rêve. Un des lieux rares où
apparaissent les images des 10 000 magies et de leur infini pouvoir souple.
Je collectionne l’art pour rêver que je serai riche dans quarante ans.
Je collectionne l’art parce que je suis ami avec des artistes.
Je collectionne l’art pour avoir mon nom écrit en petits caractères dans un catalogue de vente du XXII ème
siècle.
Je collectionne l’art parce que la vie est meilleure avec lui.
Je collectionne l’art parce qu’il est souvent difficile à regarder vraiment, les yeux ouverts.
Je collectionne l’art parce que les animaux n’en font pas.
Je collectionne l’art parce qu’en 1974 j’ai rencontré un contrebandier près de la frontière qui sépare la
Guinée de la Côte d’Ivoire.
Je collectionne l’art parce qu’il dure souvent plus que la vie.
Je collectionne l’art pour distraire l’employé qui vient relever le compteur d’électricité.
Je collectionne l’art parce qu’il est capable, quelquefois, de se battre contre mon malheur.
Je collectionne l’art parce qu’il est capable, souvent, d’être l’allié de mon bonheur.
Je collectionne l’art parce que j’aime bien être le premier à acheter quelque chose à un jeune artiste.
Je collectionne l’art parce qu’en 1961 j’ai vu mon père avoir les larmes aux yeux devant une toile de
Picasso.
Je collectionne l’art parce qu’il est capable de jouer avec le temps.
Je collectionne l’art parce que c’est une drogue dure dont il est difficile de se désintoxiquer.
Je collectionne l’art parce qu’il me supporte sans rechigner.
Je collectionne l’art parce qu’il est infini.
Jean-Louis Marcos (1990 )
Avec des oeuvres de : Jean-Baptiste Audat, Marc Aurelle, Georges Autard, Judith Bartolani, Ben, Jean
Capdeville, Clémentine Carsberg, Jean-Jacques Ceccarelli, Pierre Chanoine, Minerva Cuevas, Mahmoud
Dayoub, Jean-Louis Delbès, Georges Guye, Bruno Haroutiounian, Kamel Khelif, Jérémy Laffon, Lulu
Larsen, Marie Marchand, Laurence Michoulier, Mouhamad Omran, Anne-Marie Pécheur, Groupe Radical,
Olivier Rebufa, Sylvie Reno, Max Sauze, Nathalie Sauze, Christine Spengler, Jean-Jacques Surian, Philippe
Turc, Claude Viallat, Ye Xin, …
Exposition du 3 au 20 juin 2015
du mercredi au samedi, de 15h30 à 19h
Vernissage le jeudi 4 juin à partir de 18h, avec performance de Véronique Brill « les cendres de
l’éternité »
Soirée spéciale projection du film de Jean-Louis Marcos « l’art ? l’artiste ? le vernissage ? 50 artistes
répondent » le vendredi 19 juin à 19 heures
Finissage le samedi 20 juin à partir de 16h

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