Pollution par les matières en suspension
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Pollution par les matières en suspension
AG E N T S C A N C É R O G È N E S Pollution par les matières en suspension • Les particules ultrafines (diamètre inférieur à 0,1 micron) sont formées directement lors de la condensation de vapeurs chaudes, notamment pendant les processus de combustion3; au fil du temps, elles peuvent entrer en collision et former des particules fines par coagulation2. Elles séjournent brièvement dans l’atmosphère3. • Les particules fines, qui constituent la fraction respirable (diamètre compris entre 0,1 et 2,5 microns), sont surtout produites au cours des processus de combustion et de réactions atmosphériques entre des gaz précurseurs, tels que le dioxyde de souffre, les oxydes d’azote, l’ammoniac et certains composés organiques volatiles2,3. Les particules fines sont principalement composées de sulfates, de nitrates, d’ammonium, de composés organiques et inorganiques du carbone et de métaux lourds3. Photo du site Web Save Phoenix, Fighting Air Pollution Photo1 Monographies du CIRC portant sur des sujets connexes Suies Monographie du CIRC. Vol. 35 (1985) (groupe 1) Gaz d’échappement des moteurs diesel Monographie du CIRC. Vol. 46 (1989) (groupe 2A) Gaz d’échappement des moteurs à essence Monographie du CIRC. Vol. 46 (1989) (groupe 2B) Renseignements généraux La pollution par les matières en suspension est générée par la combustion de certains combustibles (essence, diesel, bois, mazout de chauffage, etc.) et de l’activité industrielle. Les particules polluantes proviennent aussi de sources naturelles, comme les poussières emportées par le vent ou les incendies de forêt. Ce type de pollution atmosphérique est provoqué par un mélange complexe de particules et de gouttelettes ayant des propriétés chimiques et physiques variables2. Les particules dont il s’agit ici ne sont pas définies en fonction de leur composition chimique. En fait, elles « peuvent comprendre un large éventail d’espèces chimiques, comme le carbone élémentaire et les composés organiques du carbone, les oxydes de silicium, d’aluminium et de fer, les métaux à l’état de traces, les sulfates, les nitrates et l’ammoniac3. » Plutôt que d’être caractérisées par leur composition chimique, les particules polluantes en suspension dans l’air sont classées selon leur taille. Leur diamètre varie de 0,005 à 100 microns; précisons toutefois que la plupart d’entre elles ont un diamètre inférieur à 40 microns3. Les particules en suspension sont habituellement classées comme suit : particules ultrafines ou PM0,1 (diamètre inférieur à 0,1 micron); particules fines ou fraction respirable, ou encore PM2,5 (diamètre compris entre 0,1 et 2,5 microns); particules grossières ou fraction inhalable, ou encore PM10 (diamètre compris entre 2,5 et 10 microns); et total des particules en suspension (toutes les particules dont le diamètre est inférieur ou égal à 40 microns environ)2. • Les particules grossières, qui forment la fraction inhalable (diamètre compris entre 2,5 et 10 microns), proviennent avant tout des poussières de la route remises en suspension, des poussières emportées par le vent et de certaines activités (manipulation, broyage et écrasement de certains matériaux)2. Ces particules qui sont en grande partie dérivées de l’écorce terrestre peuvent contenir des oxydes de fer, de calcium, de silicium et d’aluminium3. Il a été prouvé que les suies provoquent le cancer de la peau, en particulier celui du scrotum, et elles ont été associées à une hausse du risque de cancer du poumon et de l’œsophage, de cancer primitif du foie et de leucémie chez l’humain4. Les suies sont composées d’un certain nombre d’agents qui pourraient être cancérogènes pour l’humain, dont l’arsenic, le cadmium, le chrome, le nickel, le benzo[a] anthracène, le benzo[a]pyrène, le dibenzo[a,h]anthracène et l’indéno[1,2,3-cd]pyrène5. L’inhalation des gaz d’échappement des moteurs diesel a été associée à un risque accru de cancer du poumon et de la vessie chez l’humain et à l’apparition de tumeurs malignes dans les poumons de rats6. On a établi une association entre l’exposition aux gaz d’échappement des moteurs à essence et une hausse du risque global de cancer (aucun type de cancer en particulier) chez l’humain; cela dit, les données dont on dispose ne vont pas toutes dans ce sens6. Par ailleurs, l’exposition à court terme à des particules en suspension a été associée à une hausse du taux de mortalité, toutes causes confondues, et de la fréquence des hospitalisations en raison de maladies respiratoires ou cardiovasculaires. L’exposition à long terme à ces particules a quant à elle été liée à une hausse du taux de mortalité et de la fréquence des symptômes de maladie respiratoire, ainsi qu’à une diminution de la fonction pulmonaire7. L’équipe de CAREX Canada a classé les particules polluantes en suspension dans l’air dans le groupe A (agents hautement prioritaires) pour ce qui est de l’exposition environnementale à ces particules. La classification de CAREX a été établie en fonction de trois critères : les effets cancérogènes des particules en question; la prévalence de l’exposition à ces particules au Canada; et la possibilité de mesurer le niveau d’exposition à ces particules. Les données sur l’exposition professionnelle aux particules polluantes sont présentées dans les fiches portant sur les métaux, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les gaz d’échappement des moteurs diesel. Réglementation et lignes directrices Exposition environnementale aux particules polluantes en suspension dans l’air Organismes gouvernementaux canadiens/lois ORGANISME/ LOI DÉSIGNATION/ POSITION ANNÉE (RÉF.) LCPE PM10 et PM2,5 Annexe 1, alinéa c 1999 (3) Particules émises par les fonderies de cuivre et de zinc Annexe 1, alinéas a et c 1999 (8) Lignes directrices sur la qualité de l’air PROVINCES ET TERRITOIRES CANADIENS CONCENTRATION (μg/m3) Valeur de référence au Canada(a) PM10 (moyenne sur 24 heures) 25 Valeur de référence au Canada PM2,5 (moyenne sur 24 heures) 15 Valeur de référence pancanadienne PM2,5 (moyenne sur 24 heures)(b) AUTRES PAYS • En respirant l’air ambiant, les Canadiens inhalent des particules fines et ultrafines provenant de divers types de combustion (activités industrielles, gaz d’échappement des moteurs à essence et des moteurs diesel, foyers, chaudières, brûlage dirigé [foresterie, agriculture] et incendies de forêt). • En respirant l’air à l’intérieur des résidences et des locaux, les Canadiens inhalent également de fines particules produites lors du chauffage au bois ou de la cuisson à haute température, émises par les appareils fonctionnant au kérosène ou contenues dans la fumée des cigarettes, des bougies et de l’encens7. INRP et Household Products Database (base de données américaine sur les produits ménagers) Estimations du projet pilote CAREX Canada INRP (2006)12 30 CONCENTRATION (μg/m3) EPA des États-Unis10 PM10 (moyenne sur 24 heures)(c) 150 EPA des États-Unis PM2,5 (moyenne sur 24 heures)(d) 35 EPA des États-Unis PM2,5 moyenne annuelle(e) 15 Quantités rejetées dans l’environnement (air) TYPE DE PM NBRE D’ENTREPRISES QUANTITÉ (TONNES) Total des PM 1190 198 587 PM10 3771 110 358 PM2,5 4173 62 392 INDUSTRIE Extraction et traitement de ressources, manufacture OMS11 PM10 (moyenne sur 24 heures) 50 • Les émissions de particules dans l’atmosphère sont surveillées par le Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (RNSPA). Voici un résumé des données recueillies en 2004 : • La PM2,5 annuelle moyenne a varié de 2 à 12 μg/m3. • La PM10 annuelle moyenne a varié de 7 à 26 μg/m3. • Les standards pancanadiens pour la moyenne sur 24 heures des PM2,5 ont été dépassés dans 29 des 103 stations du Réseau13. OMS PM10 (moyenne annuelle) 20 Exposition professionnelle aux particules polluantes en suspension dans l’air OMS PM2,5 (moyenne sur 24 heures) 25 • Veuillez vous reporter aux fiches Agents cancérogènes portant sur les métaux, les HAP et les gaz d’échappement des moteurs diesel. OMS PM2,5 moyenne annuelle 10 (a) La valeur de référence correspond par définition au seuil au-delà duquel on peut prouver que les particules ont des effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement7. (b) L’atteinte de cet objectif sera déterminée en fonction de la moyenne annuelle de la valeur du 98e percentile, calculée sur trois années consécutives9. (c) Ne doit pas être dépassée plus d’une fois par an en moyenne sur une période de trois ans. (d) Pour atteindre cet objectif, la moyenne annuelle de la valeur du 98e percentile des concentrations sur 24 heures, calculée sur trois années consécutives, à chaque station de prélèvement axée sur la population dans une région donnée ne doit pas dépasser 35 μg/m3 (depuis le 17 décembre 2006). (e) Pour atteindre cet objectif, la moyenne annuelle pondérée des PM2,5 prélevées à une ou à plusieurs stations axées sur les collectivités, calculée sur trois ans, ne doit pas dépasser 15,0 μg/m3. AGENTS CANCÉROGÈNES : Pollution par les matières en suspension RÉFÉRENCES 1. Photo du site Web Save Phoenix Website, Fighting Air Pollution : http://www.savephoenix.org/images/air-pollution.jpg 2. Brauer M. (2002) Chapter 2: Sources, Emissions, Concentrations, Exposures and Doses. A Citizen’s Guide to Air Pollution, 2nd Edition. Eds. David V. Bates et Robert B Caton. David Suzuki Foundation (Vancouver,C-B.) 3. Liste des substances d’intérêt prioritaire (LCPE) – Rapport d’évaluation pour les particules inhalables de 10 microns ou moins (PM10) (2000) : http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl2-lsp2/pm10/ index-fra.php 4. Monographie du CIRC. Vol. 35 (1987) [en anglais] : http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol35/volume35.pdf 5. 11e Rapport du NTP sur les agents cancérogènes – fiche sur les suies [en anglais] : http://ntp.niehs.nih.gov/ntp/roc/eleventh/profiles/s162soot.pdf 6. Monographie du CIRC. Vol. 46 (1989) [en anglais] : http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol46/volume46.pdf 7. Groupe de travail du comité consultatif fédéral-provincial (CCFP) de la LCPE. (1999) « Objectifs nationaux de qualité de l’air ambiant quant aux matières particulaires. Partie 1 : Rapport d’évaluation scientifique ». Santé Canada et Environnement Canada (Ottawa). 8. Liste des substances d’intérêt prioritaire (LCPE) – Rapport d’évaluation : Rejet des fonderies de cuivre de première et de deuxième fusion et des affineries de cuivre; rejet des fonderies de zinc de première et de deuxième fusion et des affineries de zinc (2001) : http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl2-lsp2/ copper_cuivre_zinc/index-fra.php 9. Le Conseil canadien des ministres de l’Environnement (2000). Standards pancanadiens relatifs aux particules et à l’ozone (ville de Québec) : http://www.ccme.ca/ourwork/air.fr.html?category_id=99 10. US Environmental Protection Agency National Ambient Air Quality Standards (2008) [en anglais] : http://www.epa.gov/air/criteria.html 11. Organisation mondiale de la santé (2006). WHO Air quality guidelines for particulate matter, ozone, nitrogen dioxide and sulfur dioxide. Global Update 2005 Summary of risk assessment. Genève : http://www.who.int/phe/health_topics/outdoorair_aqg/en/index.html 12. Inventaire national des rejets de polluants : http://www.ec.gc.ca/pdb/querysite/query_f.cfm 13. Environnement Canada. (2007) Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (RNSPA). Sommaire des données pour 2004 : http://www.etc-cte.ec.gc.ca/publications/napsreports_f.html RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES 1. Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique : http://www.etc-cte.ec.gc.ca/NAPS/index.html AGENTS CANCÉROGÈNES : Pollution par les matières en suspension Published avril 2009 Nous sommes CAREX Canada, un groupe de recherche qui est établi à la School of Environmental Health (École de santé environnementale) de l’Université de la Colombie-Britannique et dont le projet est financé par Santé Canada par l’intermédiaire du Partenariat canadien contre le cancer. Nous avons pour mission de fournir des estimations du nombre de Canadiennes et de Canadiens qui sont exposés à des agents cancérogènes dans leur milieu de travail et dans leur environnement habituel. Nous établissons ces estimations dans la mesure de nos moyens en utilisant les données, les installations et toutes les autres ressources qui sont à notre disposition, et elles vous sont offertes à titre indicatif uniquement. Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour que les renseignements fournis soient exacts et à jour et ne pouvons en aucun cas être tenus responsables des erreurs, des omissions ou des données périmées que pourrait contenir la présente fiche d’information. Les renseignements présentés ici ne tiennent pas lieu d’avis médical; par conséquent, vous ne devez pas vous y fier pour poser un diagnostic, amorcer un traitement ou prodiguer des soins, et ils ne doivent pas se substituer à la consultation d’un professionnel de la santé. Veuillez consulter un professionnel de la santé diplômé avant de prendre toute décision d’ordre médical ou pour toute question relative à votre état de santé. Les opinions exprimées ici sont celles de CAREX Canada. CAREX Canada School of Environmental Health University of British Columbia 3rd Floor — Library Processing Center 2206 East Mall Vancouver, BC, V6T 1Z3 Canada Téléphone : 604 822-0837 Télécopieur : 604 822-9588 Courriel : [email protected] www.carexcanada.ca