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EXPOSITION CHROMAMIX 2 / 9 AVRIL - 15 NOVEMBRE 2009 MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN - 1, place Hans-Jean Arp Dossier de préparation à la visite SALLE 5 : C’EST LE VRAI ? ŒUVRE EXPOSÉE DANS LA SALLE Claude Monet (1840-1926), Champ d’avoine aux coquelicots, vers 1890, Huile sur toile, Musée d’Art moderne et contemporain SERVICE ÉDUCATIF, 2009 MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN, 1 PLACE HANS-JEAN ARP RÉSERVATIONS : 03 88 88 50 50 DU LUNDI AU VENDREDI DE 8H30 À 12H30 RENSEIGNEMENTS L’APRÈS-MIDI : 03 88 23 31 15 1/5 Dossier de préparation / exploitation de la visite CHROMAMIX 2 SALLE 5 PRÉSENTATION DE LA SALLE (TEXTE MURAL) Qui n’a pas au moins une œuvre d’art chez soi sous forme de carte postale, d’affiche ou d’image dans un catalogue ? À défaut de les avoir en vrai, nous nous entourons des reproductions de nos œuvres préférées. Au musée, nous avons la chance de pouvoir contempler les originaux dans toute leur matérialité, « en chair et en os » ! Alors, pourquoi ne pas prendre le temps de vous installer face au Champ d’avoine aux coquelicots de Claude Monet ? Servez-vous des fiches pour vous aider à mieux apprécier les touches colorées et vibrantes si particulières de cet artiste impressionniste. EN SAVOIR PLUS SUR LE TABLEAU DE MONET (FICHES-SALLE) QU’EST-CE QU’UN PEINTRE IMPRESSIONNISTE ? Un peintre impressionniste est un chasseur de lumière et de couleurs. Lorsqu’il s’installe avec tout son matériel (chevalet, tableau, pinceaux et tubes de peinture) devant un paysage, comme par exemple Claude Monet dans le Champ d’avoine aux coquelicots, c’est pour mieux saisir l’atmosphère colorée et lumineuse du moment. L’artiste, ainsi installé face à son « motif » (le paysage), observe attentivement les nuances du ciel, le jeu d’ombre et de clarté dans les arbres, les reflets dans l’eau, les contrastes dans le champ, la coloration des montagnes au loin… pour les traduire directement sur la toile avec ses impressions, sa touche personnelle et ses propres couleurs. C’est ainsi que Claude Monet en arrive à représenter le bosquet (au centre de la composition) par des tons bleutés, seule couleur que la nature n’a pas attribué aux arbres… Mais attention, il doit peindre vite avec de petites touches de pinceau pour attraper les nuances de couleurs qui vibrent devant ses yeux. Rapidement, ces touches se superposent, s’accumulent et créent une grande richesse dans la matière (l’épaisseur de la peinture) et dans les effets colorés (l’espace visible entre les touches). En observant de plus près le champ d’avoine, par exemple, on s’aperçoit rapidement qu’il n’est pas simplement vert mais constitué de plusieurs couleurs (des bleus, des violets, des roses…) en plus du rouge des coquelicots… CLAUDE MONET ET LA SÉRIE Claude Monet, comme tous les impressionnistes, est un peintre du moment présent. Il est comme un chasseur de lumière et de couleurs. Il est un peintre de plein air, plantant son chevalet dans le paysage pour mieux saisir l’atmosphère de l’instant. Et chaque heure de la journée, avec son ambiance particulière, lui donne envie 2/5 Dossier de préparation / exploitation de la visite CHROMAMIX 2 SALLE 5 de réaliser une nouvelle peinture. C’est justement cette quête du soleil et des ombres qui amène Claude Monet à travailler en série : dès que la lumière change, il change de toile. Ainsi, en 1890, le Champ d’avoine aux coquelicots sera représenté cinq fois ; une toile pour la lumière du matin, une autre pour la lumière de midi… et ainsi de suite jusqu’à cette version ici présentée, celle de la lumière du soir. Chaque tableau révèle un caractère propre : l’un est plutôt clair et frais, l’autre plutôt chaud et vif… Cette quête de la variation colorée autour d’un même sujet (« motif ») pousse Claude Monet à réaliser, entre 1892 et 1894, vingt-huit versions distinctes (son record !) de la cathédrale de Rouen en jouant avec les différentes heures du jour et les conditions météorologiques de l’instant. EN SAVOIR PLUS SUR LES TECHNIQUES DE REPRODUCTIONS PRÉSENTÉES DANS LA SALLE PRINCIPE DE LA QUADRICHROMIE (IMPRESSION OFFSET) La quadrichromie (technique d’impression) décompose toutes les couleurs en quatre couleurs de base : cyan (une sorte de bleu), magenta (une sorte de rouge rose), jaune et noir. Ces quatre couleurs fondamentales juxtaposées sous forme de petits points reproduisent les autres couleurs par un effet optique : l'œil du spectateur (imprécis) fond les quatre couleurs entre elles pour en former d’autres. En utilisant un compte-fil (une sorte de loupe) on voit bien l’imbrication de ces points minuscules. Les imprimeurs les obtiennent en superposant quatre impressions sur le même document, une pour chaque couleur. 3/5 Dossier de préparation / exploitation de la visite CHROMAMIX 2 SALLE 5 L’IMPRESSION OFFSET (CATALOGUES, CARTES POSTALES, AFFICHE) De la lumière, des couleurs, des points par milliers, petits et gros… voici les éléments qui permettent au photograveur de réaliser les films servant à la fabrication des plaques imprimantes. Le scanner, machine munie d’un œil électronique et d’un rayon laser, décompose les images à imprimer en quatre couleurs (jaune, magenta, bleu et noir) et les reproduit sous forme de points sur des films transparents. Les films sont disposés sur des plaques enduites d’une couche sensible à la lumière. Puis elles sont violemment éclairées : c’est l’insolation. Les parties à imprimer apparaissent sur les plaques qui sont alors installées sur les machines offset. Pour imprimer une image, il faut donc imprimer quatre fois. DIAPOSITIVE ET EKTACHROME : PROCESSUS CHROMATIQUE POSITIF Trois couches de couleurs primaires (jaune, magenta, cyan) sont superposées et donnent toutes les autres, le noir compris. Elles sont développées l'une après l'autre sur une pellicule ou un film exposés à la lumière. IMAGE NUMÉRISÉE Les couleurs sont traduites à l'écran par des petits points lumineux rouges, verts et bleus juxtaposés. Les faisceaux de lumière colorée s’additionnent dans l’œil du spectateur : le noir résulte de l'absence de lumière et le blanc vient du mélange des trois faisceaux colorés. IMPRESSION NUMÉRIQUE Les zones de couleurs sont converties en points par un outil informatique. Elles sont imprimées simultanément sous formes de minuscules taches juxtaposées de rouge, bleu, jaune et noir qui se fondent au sein de l’œil pour donner toutes les couleurs. IMPRESSION LASER Lors de l'impression, un laser trace le motif à imprimer sur un support sensible à la lumière. L'encre en poudre très fine (le toner), adhère aux zones marquées par le laser pour chaque couleur : cyan, magenta, jaune, noir. Par un procédé magnétique, le papier récupère l'encre qui est fixée ensuite par une forte chaleur. EN SAVOIR PLUS SUR L’INVENTION DES TUBES DE COULEURS Monsieur Delacroix salue Madame Haro et la prie de vouloir bien lui broyer sur-lechamp 6 vessies de blanc de plomb, 6 de jaune de Naples, 2 d’ocre jaune, 2 de cobalt, 2 de noir de pêche, le tout plus liquide que les couleurs que l’on prépare pour tout le monde. Il passera sans faute demain matin mardi pour les prendre, à 7 heures. Il la prie de faire en sorte que cela soit tout à fait terminé ce soir. Les deux vessies de cobalt en une seule, toutes les autres séparées. Eugène Delacroix, 29 octobre 1827 4/5 Dossier de préparation / exploitation de la visite CHROMAMIX 2 SALLE 5 Jusqu’au temps de Delacroix, au début du 19e siècle, les couleurs des peintres ont souvent été conservées dans des vessies de porc, peu commodes pour garder leur pâte précieuse. Il a fallu attendre 1842 pour que le tube en étain soit inventé donnant ainsi plus de liberté aux artistes pour peindre en extérieur et attraper les couleurs lumineuses de la nature. En effet, comme un tube de dentifrice, ces tubes de peinture à l’huile pouvaient être pressés pour faire sortir la quantité de peinture souhaitée et refermés après chaque usage. D’autres avancements technologiques ont permis la fabrication de nouvelles couleurs artificielles (les colorants de synthèse) encore plus vibrantes (à base, par exemple, de chrome vers 1815 et de cadmium vers 1820). 5/5