Données biologiques sur la Tortue Caouanne.
Transcription
Données biologiques sur la Tortue Caouanne.
Document : Alain Riva, docteur en biologie. Données biologiques sur la Tortue Caouanne. La tortue Caouanne se rencontre dans presque toutes les mers du monde, mais il existe une population inféodée à la Méditerranée orientale. Elle fait partie des plus grosses tortues et peut atteindre à l’âge adulte la taille de 115 cm pour un poids de 160 kg. Les tortues sont identifiables grâce au nombre d’écailles et à leur disposition sur la carapace. Sauf pour la tortue Luth qui comporte une carapace de cuir. La Caouanne est une espèce carnivore tout au long de son cycle biologique. La nature des proies va changer au cours de sa vie. Les jeunes individus ont une alimentation pélagique : méduses, mollusques, crustacés et autres invertébrés du macroplancton ainsi que divers organismes fixés sur les bois flottants. Les plus grands individus (immatures et adultes) ont une alimentation benthique : escargots de mer, coquillages, crabes, oursins, poissons morts voire des proies inattendues comme l’hippocampe que l’on retrouve occasionnellement dans le contenu stomacal de ces animaux. Sa maturité sexuelle s’effectue vers sa vingtième année pour une taille de l’ordre de 70 à 80 cm. Lors de sa reproduction, elle affectionne plus particulièrement les plages sableuses des pays comme la Grèce, la Turquie, la Lybie, … Enfin là, où les conditions thermiques sont favorables à l’incubation des œufs qui dure 60 jours. Les tortues Caouanne ne se reproduisent pas chaque année, mais en moyenne tous les 2 à 3 ans. La saison de nidification s’étend sur trois mois, de mai à août. Les femelles nidifiantes vont pondre de nuit dans le sable sec en haut de plage. La taille moyenne des pontes varie entre 70 et 110 œufs dont une bonne partie ne donnera pas de nouveau-nés. La prédation par les chiens errants, chacals et autres prédateurs peut parfois atteindre plus de 50%. La température d’incubation doit se maintenir au-dessus de 22° C. Le déterminisme du sexe sera fonction de la position des œufs dans le nid, c’est une question de température. Problèmes rencontrés par les tortues marines. Envahissement des sites de ponte, pêches accidentelles, pollution par les macro-déchets, tourisme de plage, développement des activités nautiques, … Nombreuses sont les activités humaines qui interfèrent sur le cycle de vie des populations de tortues marines, en particulier la tortue caouanne (Caretta caretta) et la tortue verte (Chelonia mydas). Ces deux tortues sont les plus communes et les seules à se reproduire en Méditerranée. Leur survie va dépendre dans une large mesure, de l'effort de préservation que les pays méditerranéens adopteront dans l’avenir. L’une des priorités sera d’orienter les efforts vers les stades adultes et juvéniles, dès lors que les conditions naturelles de nidification sur les plages de ponte sont préservées. Les tortues sont protégées au niveau européen et international (www.institut-paul-ricard.org/ biodiversité) mais les dispositions de protection sont rarement adoptées par l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée et, souvent, par insuffisance de moyens, elles sont difficilement respectées. Aussi bizarrement que cela puisse paraître, il existe en méditerranée des centres de soin et de convalescence pour les tortues marines. En Grèce, avec l’association ARCHELON, (www.archelon.gr/index_french.php ) ; en Italie, avec le TURTLE POINT (www.szn.it/SZNWeb/showpage/115?_languageId_=2) qui est rattaché à la station marine de Naples et héberge régulièrement plus d’une centaine de tortues par an ; en France, avec l’association CESTMed (www.cestmed.org) au Grau du roi (hébergé par le Seaquarium).