JORDANIE 3/10 MARS 2012

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JORDANIE 3/10 MARS 2012
JORDANIE 3/10 MARS 2012
Samedi 3 mars
C’est en taxi que nous arrivons au Sheikh Hussein Bridge, au Nord
d’Israël, en provenance de Jérusalem, et nous franchissons la frontière à pied,
Laurent (Axel) notre guide (qui m’a fait crapahuter sur les volcans d’Hawaï, il y
a quelques années…), Raphaël un de ses amis et moi-même.
C’est également en taxi que nous rejoignons Amman, après avoir goûté
aux falafels et au café à la cardamome.
Surprise en route : la neige ! Les autochtones photographient à tout-va,
et Laurent se défoule en s’invitant à une partie de boules de neige avec
quelques enfants bien étonnés !
A l’hôtel nous prenons contact avec Jihad (oui-oui, c’est bien son
prénom !) le ‘réceptif’ de Laurent, et nous attendons le reste du groupe qui
arrive directement de Paris : Christian et Catherine, Marie-Hélène et Pascal,
Martine et Pierre.
A pied et dans les bourrasques de neige nous allons nous restaurer et
faire plus ample connaissance. Ambiance sympa, et une cuisine jordanienne
intéressante qui s’inspire beaucoup de la cuisine libanaise.
Dimanche 4 mars
Nous prenons possession de notre minibus conduit par Houphouët, et
faisons la connaissance de Mohamed qui nous accompagnera toute la semaine.
La matinée sera consacrée à un haut lieu biblique! Sur le Mont Saint Elie
(d’où Elie monta au ciel sur son char de feu) Béthanie au-delà du Jourdain ou
le Site du Baptême, que nous rejoignons en bus officiel jusqu’à l’entrée (le
terrain n’est pas encore totalement déminé…), puis à pied par un très agréable
sentier ombragé : ambiance de calme et de sérénité : ce serait là qu’officiait St
Jean Baptiste dans l’eau du Jourdain, et que le Christ aurait été baptisé : des
fouilles récentes (1996) attesteraient de l’authenticité du lieu.
Le Jourdain est un petit cours d’eau boueux, étroit : en face, presqu’à
portée de main, Israël ! Etrange…
Nous partons ensuite en direction de Jérash, plus au Nord.
Sous la houlette d’Ali, guide, nous allons découvrir un site fabuleux,
vestige de la splendeur passée de cette ville gréco-romaine.
La cité s’est adaptée avec harmonie à la topographie du lieu, épousant
les courbes du relief, jouant et corrigeant
les perspectives : une place
elliptique, 2 temples (Artémis et Zeus) face à face au sommet de leur colline,
un cardo-maximus aux colonnades parfaites avec un théâtre à chaque
extrémité, un macellum, des thermes, un hippodrome et un arc de triomphe
(Hadrien): tous les éléments d’une cité gréco-romaine prospère sont là,
exceptionnellement bien conservés, avec une mise en scène des bâtiments très
étudiée.
Un ciel d’encre, orageux, a contribué à donner une atmosphère
particulière à cette visite…qui s’est terminée sous la pluie !
Retour à Amman par ‘l’autoroute’.
Nous buvons le champagne offert par Marie-Hélène et Pascal dans leur
chambre, avant d’aller dîner dans un restaurant ‘classe’ de la ville où un
cocktail ‘mojito’ sans alcool se laisse déguster avec plaisir…
Lundi 5 Mars
Direction le Sud. Laurent nous fait profiter de sa petite lessive en
étendant ses chaussettes mouillées sur la tringle d’un rideau du bus !!!
La traversée d’Amman est longue et difficile, en raison de nombreux
embouteillages. Arrêt près du temple d’Hercule, d’où nous avons un panorama
superbe sur les maisons cubiques ocrées de la vieille ville.
Un nouveau haut-lieu biblique au programme : le Mont Nébo, là où
s’acheva l’exode des Hébreux, et où Moïse vit la terre Promise. Nous, nous ne
la verrons pas, la vallée du Jourdain étant dans le brouillard !!!
L’esplanade est superbe, la gigantesque croix de Jésus (œuvre de
Giovanni Fantoni), autour de laquelle s’enroule le serpent d’airain (à l’origine
du caducée médical) domine l’ensemble.
L’église recèle de très anciennes mosaïques (actuellement en réfection,
dommage!), mais le Visitors’ Center est riche en documents et
renseignements.
Nous poursuivons notre trajet par la route des Crêtes, avec un arrêt dans
une fabrique de mosaïques dans la région de Madaba où aujourd’hui, une école
enseigne cet art antique d’assembler les tesselles.
Nous rejoignons la route des Rois.
Dans la réserve du Wadi Mujib, au sommet d’un col, Mohamed nous
demande de fermer les yeux et de les ouvrir à son signal! Nous nous
exécutons…
Stupeur ! Une vue époustouflante s’offre à nous : un gigantesque canyon aux
couleurs mordorées ! A rester coi devant un tel panorama, et se sentir bien
humble devant la beauté de ce lieu.
Sur une terrasse aménagée, nous nous en mettons plein les yeux et ce
pendant les 9 km de descente, où au fond du wadi, un barrage récent (2005)
permet l’irrigation des terres avoisinantes. Ce Wadi Mjib est l’Arnon biblique,
que les Hébreux conduits par Moïse devaient franchir pour gagner plus au Nord
la Terre Promise. La montée, sur l’autre versant est tout aussi grandiose…
Nous mangeons sur le pouce pour gagner du temps, et nous dirigeons
vers Kérak, et son château-forteresse des Croisés. In situ, la position
stratégique d’un tel bâtiment massif, imposant, permet de comprendre les faits
historiques qui se sont déroulés ici.
Alors, visite ou pas visite ? Finalement nous ne verrons que l’extérieur, car
nous sommes trop en retard.
Nous quittons la route des Rois pour l’autoroute. Les paysages sont
désertiques à souhait…
Nous rejoignons Wadi Musa et Little Pétra (El Beida).
Premier contact tant attendu avec ce lieu mythique.
Nous escaladons des chaos de grès, nous nous faufilons dans le Siq,
découvrons nos premiers tombeaux et tricliniums…Le soleil décline, la lune
apparaît, et c’est un chatoiement de couleurs chaudes : un avant-goût de ce
qui nous attend demain! Patience….
Houphouët notre chauffeur nous quitte : il part demain pour La Mecque.
Installation à l’hôtel, et sympathique apéritif dans le hall de celui-ci (merci
Laurent !), avant d’aller se restaurer.
Mardi 6 mars
Nous piaffons d’impatience ! Enfin, Raqmu ’la bariolée’ va s’offrir à nous,
se dévoiler…
Nous partons à pied de l’hôtel (Pétra se mérite), et dès la longue
approche du site à travers la nécropole de Gaïa, nous sommes saisis par ce
que nous découvrons. Et ce n’est que le début !
Puis c’est la traversée du Siq, long, très long et mystérieux défilé sombre et
étroit, encadré de falaises vertigineuses (80m de haut, parfois!)…et au bout
dans un soudain élargissement de la faille apparaît la merveille : Al Kazneth,
un tombeau dont la façade finement sculptée dans un grès rose est illuminée
par les rayons du soleil! Indescriptible !
Nous allons arpenter le cœur de la cité nabatéenne, avec ses salles
funéraires, ses tombeaux royaux, son théâtre, ...
… son cardo-maximus, son marché haut, son grand temple, ses thermes….
grimper jusqu’au haut-lieu du Jebel Um el Amr avec une vue spectaculaire sur
le théâtre puis déboucher à l’aplomb d’une falaise et voir le Kazneth 80m audessous de nous… Sur la minuscule plate-forme d’observation, un bédouin
nous prépare un thé ! Surprenant et magique !
Après un repas requinquant dans la ville basse, nous visitons l’ancien
musée, puis crapahutons encore vers El Habis hors des sentiers avec parfois
des passages difficiles et délicats dans un chaos minéral où la nature a donné
libre cours à sa fantaisie en veinant les roches d’une palette de couleurs
extraordinaires.
Les panoramas qui s’offrent à nous sont à couper le souffle. Le site est
immense.
Nous rentrons fourbus mais ravis. Certains iront se délasser au
hammam : c’est bien mérité !
Nous allons manger dans Wadi Musa, près de la fontaine de Moïse qui alimente
en eau toute la ville. Un régal, comme d’habitude.
Mercredi 7 mars
Nouvelle journée consacrée à Pétra, ville de pierre. C’est avec plaisir que
nous refaisons le long trajet de l’hôtel à la ville basse pour ensuite nous
engager dans le Wadi el Farasah et découvrir le monument au Lion, le
triclinium du Jardin, le tombeau du Soldat romain taillés dans des roches
striées aux tons allant du pourpre au rose en passant par le violet ou l’ocre, et
admirer encore d’autres vastes panoramas.
Nous redescendons vers le Quasr el Bint, pour ensuite attaquer
l’ascension menant au Deir : pour cela, il faudra emprunter 800 marches
d’escalier …Courage !
Nombreux arrêts en route ! Cela permet de souffler, mais aussi en se
retournant de jouir d’un point de vue admirable sur l’ensemble de la ville
basse. Superbe !
La façade du Deir creusée dans un grès jaune est impressionnante par sa
taille, sans parler de l’urne monumentale (9m de haut!) qui surmonte la tholos,
visible de très loin.
L’excellent pique-nique préparé par Laurent est pris dans une tente bédouine,
puis nous savourons un bon thé face au Deir : de quoi s’attarder volontiers…
Mais nous continuons encore plus haut pour dominer sur un promontoire le
haut-lieu de l’Araba, le jebel Harum avec son petit point minuscule blanc au
sommet : le mausolée d’Aaron. Le décor est lunaire, et la vue à l’infini est de
360°. Exceptionnel !
Nous redescendons dans la ville basse, cherchons le temple aux Lions, l’église
byzantine (très belles mosaïques), remontons le cardo-maximus.
Nous décidons avec Pascal de retourner explorer les tombes royales, puis au
pas de course, nous montons au haut-lieu d’El Madhbah : ça grimpe dur, avec
encore 350 marches !
Après les 2 obélisques, sur l’esplanade sacrée, se trouve l’autel des Sacrifices.
Là aussi le point de vue est remarquable : Umm el Biyarah, le jebel Harum,
l’urne du Deir, la ville basse, et la falaise de la Khubta.
Au retour, je laisse Pascal filer devant, pour descendre à mon rythme.
La nuit tombe, je me retrouve seule devant le Kazneth : un moment
privilégié, que je savoure quelques minutes, et remonte toujours seule le Siq
dans l’obscurité : les lieux m’appartiennent ! Je suis pleinement consciente de
ce moment exceptionnel !
Après un repas bien mérité, nous repartons pour une promenade
nocturne jusqu’au Kazneth : le Siq est jalonné de 1800 lumignons ainsi que la
place devant le Trésor.
Accompagné de musique bédouine, un conteur explique l’histoire de Pétra,
sous un clair de lune bienveillant. Encore un moment fort.
A Petra, il y a d’abord le site géographique exceptionnel : les hauts
plateaux, falaises, canyons, sommets déchiquetés, modelés, érodés sous
l’action du vent, de l’eau, de la chaleur, puis la nature du sol avec ces grès
tendres dits de Nubie veinés de rose, de violet, de pourpre, d’ocre, de noir, de
blanc jouant harmonieusement avec la lumière, puis la main de l’homme qui a
su profiter de ce lieu pour y laisser son empreinte en creusant et sculptant ces
grès sous forme de monuments d’une rare beauté.
Une concentration… d’exceptions ! Oui, Pétra est bien la 8 ième merveille
du monde !
Jeudi 8 mars.
La nuit a été réparatrice. Nouvelle promesse d’émerveillement
aujourd’hui : direction le Wadi Rum, appelé encore du joli nom de Vallée de la
Lune :
« Vaste, résonnant, à l’image de Dieu » T.E Lawrence.
Nous empruntons à nouveau la route des Rois, et traversons encore et
toujours des paysages désertiques grandioses.
A l’entrée, arrêt au Visitor’s Center où nous visionnons un diaporama sur le
site, et où nous troquons notre minibus contre deux 4x4.
Ambiance Lawrence d’Arabie dès l’arrivée en passant devant les Sept Piliers de
la Sagesse…
Au détour d’un rocher, surprise ! Une table bédouine est dressée, nous
sommes attendus et le repas est prêt !… un très très agréable moment.
Nous sommes entourés de massifs de grès rouge et de granit déchiquetés, de
dunes ocre flamboyantes, chapeautés d’un ciel azur.
De belles gravures et inscriptions rupestres sur la paroi d’une falaise
rappellent la très ancienne fréquentation du lieu.
Nous escaladons par sa crête une très belle dune d’un rose foncé étonnant,
puis nous dévalons tout schuss la pente. Sensation d’enfer !
Comme à Pétra, l’érosion a patiemment sculpté, modelé le paysage : des
arches impressionnantes semblant en équilibre précaire enjambent des
massifs. Pascal, Pierre, Laurent, Raphaël, courageusement escaladent le Rock
Bridge Umm Frouth.
Nous finissons par une marche, et découvrons du haut d’un belvédère
notre campement pour la nuit.
Il est 18h, et le soleil ne va pas tarder à disparaître derrière l’horizon.
Nouvelle belle surprise : On nous apporte thé et petits gâteaux au sésame
pendant que Phébus décline, et que l’horizon s’embrase…
Grand confort pour ce campement, à l’abri d’un promontoire : vaste
chambre, eau courante et toilettes. Je ne suis pas habituée à un tel luxe dans
le désert…
Poulet et légumes cuits à l’étouffé 2h dans un four creusé dans le sable sont
excellents, surtout mangés dans un tente bédouine…chauffée par un poêle.
Nous sortons assister à la progression de la lune dans le ciel, et j’en
profite pour faire une longue balade : l’astre sélène éclaire, pas besoin de
lampe, on voit presque comme en plein jour, avec des ombres très
particulières qui rendent le paysage désertique si étrange.
Tout à coup, surprise (frayeur?), je vois au loin une silhouette fantasmagorique
qui se rapproche, mais ce n’est que Laurent, qui, comme moi, ne voulait pas
rater l’ambiance si spéciale des nuits de pleine lune dans le désert.
Vendredi 9 mars
Nuit un peu fraîche. Normal.
Agréable petit dej’ sous la tente bédouine.
Nous partons à pied : les 4x4 nous rattraperont en route.
Laurent a l’idée saugrenue de vouloir conduire le notre ! Sensations garanties !
Nous récupérons le minibus et descendons jusqu’à Aqaba, apercevons au
loin la Mer Rouge, Eilat en Israël, et remontons vers le Nord par la route de
l’Araba.
Nous pique-niquons tout en roulant, et retrouvons les lieux bibliques : la grotte
de Loth (encore quelques 300 marches à gravir) découverte assez récemment,
et dont le site est en cours d’aménagement.
De là, nous avons une vue splendide sur Israël, la mer Morte et les saltpans, la ville de Safi.
Un peu plus loin, près de la Mer Morte, un bloc de sel haut perché serait
l’épouse de Loth statufiée pour s’être retournée en quittant Sodome…
Nous sommes 410m en-dessous du niveau marin habituel…et nous allons
goûter à l’étrange expérience d’un bain dans cette mer saturée en sel
(275g/L) : drôle de sensation, c’est vrai qu’elle ‘porte’, mais très rapidement le
corps brûle, démange, et le bain est de courte durée.
La peau reste huileuse et une bonne douche s’impose.
Le rivage est ourlé d’un long ruban blanc, non pas d’écume, mais de très belles
concrétions de sel dont certaines flottent.
Combien de temps encore, cette mer existera-t-elle ? Son niveau baisse
actuellement d’un mètre/an…
Nous rejoignons Madaba en repassant près du Mont Nébo.
Soirée ’shopping’ (contact toujours intéressant avec les autochtones), dernier
apéritif dans la chambre de Catherine et Christian, et restaurant sympa. avec
Mohamed et Jihad qui nous a rejoints : bel orateur, érudit parlant un français
remarquable, il nous raconte l’histoire des Nabatéens, émettant ses propres
hypothèses. Très intéressant.
Samedi 10 mars
C’est Jihad qui nous commente la visite de l’église byzantine St Georges
célèbre pour sa carte de la Palestine géante (15mx5m), toute en mosaïques :
impressionnant.
Le groupe se sépare ici : Pierre, Martine, Catherine, Christian, MarieHélène et Pascal retournent sur Amman pour prendre leur avion.
Jihad nous raccompagne jusqu’au King Hussein Bridge (pont Allenby), frontière
entre la Jordanie et Israël.
Voilà, la Jordanie m’a littéralement bluffée ! Je ne m’attendais pas à
autant de sites très différents, mais exceptionnels, grandioses.
Les Jordaniens rencontrés étaient d’une rare gentillesse, conviviaux, ouverts,
recherchant les contacts, sans parler de l’hospitalité légendaire des gents du
désert !
J’ai vraiment beaucoup aimé ce petit pays, et je le classe parmi les plus
beaux pays que j’ai visités…

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