Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse

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Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Éditeur : Hachette
Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Genre : Classique
Nombre de pages : 320
Niveau conseillé : Jeunes Adultes
Difficulté de lecture : 3
GERMINAL
Émile Zola
Photo de couverture : Corbis/Paul Stuart
RÉSUMÉ
ère
1 partie : Près de Montsou, Étienne Lantier, un jeune ouvrier à la recherche d’un emploi, fait la connaissance de Vincent
Maheu, surnommé Bonnemort, un machineur qui travaille depuis son enfance dans la fosse du Voreux. M. Hennebeau est le
directeur général de la mine. La famille Maheu vit dans le coron des Deux-Cent-Quarante. Le fils de Bonnemort, Toussaint,
travaille lui aussi au Voreux. Trois de ses sept enfants l’accompagnent à la mine : Catherine âgée de 15 ans, Jeanlin de 11 et
Zacharie, l’aîné, qui, à 21 ans, a deux enfants de Philomène, sa maîtresse. Malgré cela, la Maheude a du mal à nourrir la
famille, avec Alzire, une infirme de neuf ans, Lénore, Henri et Estelle, en bas âge. Étienne est embauché en remplacement
d’une herscheuse avec Catherine. Avec elle et l’équipe de haveurs de Maheu, Zacharie, Levaque et Chaval, il descend dans
le puits, à 554 m de profondeur. Après 2 km de marche, on atteint la veine où se trouve la taille. Étienne apprend à charger
les berlines. Le cou tordu, aplati entre le toit et le mur, Maheu, sa lampe fixée à un clou, dans une température de 35°, et
l’eau ruisselant sur son visage, attaque la houille à l’aide de son pic à manche court. Chaval, jaloux du nouveau venu,
embrasse devant lui Catherine. Rasseneur, un haveur devenu chef des mécontents et congédié à la suite d’une grève, loge
ème
Étienne à l’Avantage, cabaret qu’il tient avec sa femme. 2
partie : Les Grégoire qui ont reçu en héritage, comme leur
cousin Deneulin, un denier des mines de Montsou, songent à fiancer Cécile, leur enfant unique, à Négrel, le neveu de
Hennebeau. La jeune fille est chargée de faire l’aumône aux pauvres, sans toutefois leur distribuer d’argent. La Maheude
ème
obtient des provisions du charcutier Maigrat, en échange des visites de Catherine. 3
partie : Étienne entretient une
correspondance avec Pluchart, son ancien contremaître, qui l’amène à adhérer aux idées de l’Association internationale des
travailleurs fondée récemment à Londres. Souvarine, un Russe, prône, lui, la destruction totale de ce monde qu’il juge pourri
pour qu’en naisse un meilleur. Étienne loge chez Maheu après le départ de Zacharie qui s’est marié à Philomène et de
Catherine qui a suivi Chaval. Ces départs provoquent un manque à gagner d’autant plus que Bonnemort, malade, risque de
ne pas toucher sa pension. Étienne crèe une caisse de prévoyance. Devant la crise industrielle qui s’annonce, la Compagnie
er
ème
applique, le 1 décembre, un nouveau système de salaire qui réduit les payes. 4
partie : La grève éclate. Des délégués
se rendent chez M. Hennebeau. Maheu, en tant que meilleur ouvrier de la fosse, réclame la justice, du pain pour tous les
jours et 5 centimes de plus par berline. Quinze jours s’écoulent. Devant le calme des grévistes, préfet et gendarmes se
décident à rentrer chez eux. Sa popularité croissante surexcite Étienne. A sa demande, et malgré l’opposition de Rasseneur,
l’ambitieux Pluchart mène une réunion où est votée l’inscription de dix mille charbonniers à l’Internationale. Maigrat coupe les
vivres. Aux premiers jours de janvier, la misère et la faim empirent. Poussés par l’éloquence d’Étienne, trois mille mineurs
décident de se présenter devant les fosses où on a recommencé à travailler. Rasseneur veut ramener les grévistes à la
ème
raison. Il est traité de traître. 5
partie : Deneulin, qui a investi dans la modernisation de la fosse de Jean-Bart, promet un
poste de porion à Chaval pour qu’il amène les mineurs à cesser la grève. Étienne et ceux de Montsou coupent les câbles,
obligeant les mineurs qui sont au fond à remonter par les échelles les 700 m qui les séparent de la sortie. Menacé par
Étienne, maltraité par la Maheude et les autres femmes, Chaval est sauvé par Catherine. Le mouvement grossit jusqu’à
compter deux mille hommes et femmes poussés par la faim et l’injustice. On arrache des rails, on saccage une lampisterie.
Jean-Bart est détruit. M. Hennebeau est injurié. Cécile échappe de justesse à la furie des femmes. Maigrat, dont le magasin
est enfoncé à coups de hache par Étienne, meurt en tombant de son toit. La foule se disperse lorsque Catherine annonce
ème
que Chaval a prévenu les gendarmes. 6
partie : Des postes armés gardent les puits et les machines. Alzire meurt de
n’être pas assez nourrie. Quand la Compagnie embauche des ouvriers du Borinage, près de quatre cents mineurs acculent
les soldats devant la porte du Voreux. La Maheude pousse son mari à leur jeter des briques. Les fusils partent d’eux-mêmes
ème
provoquant quatorze morts dont Maheu, deux enfants et trois femmes. 7
partie : Les Borains sont congédiés. Catherine
est revenue vivre dans la famille. Malgré le froid et la faim, la Maheude ne veut pas entendre parler de reprise du travail.
Dans le coron, Étienne est à présent exécré. La nuit, Souvarine sabote des boisages du Voreux. Au matin, lorsqu’il aperçoit
Étienne accompagné de Catherine reprendre le travail, il tente de l’en dissuader. Le Voreux s’effondre. Parmi les vingt
bloqués au fond, Chaval est tué par Étienne. Catherine et Étienne entendent le signal des mineurs et répondent. Neuf jours
passent. Ils mangent du bois vermoulu et s’aiment dans le désespoir. Catherine meurt. Étienne, sauvé, va rejoindre Pluchart
à Paris. La Compagnie n’a rien accordé aux mineurs. La Maheude, à quarante ans, redescend à la mine pour nourrir ses
enfants, en attendant qu’à leur tour ils puissent y travailler.
© Eddl Paris 06, 2012
PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE
I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questions
La couverture : On fera décrire l’action représentée (un lourd soulier appuyant sur une pelle à charbon pour
soulever les morceaux de minerai). L’obscurité de la photo annonce que les événements du roman seront sombres.
On notera qu’il s’agit ici de la version abrégée de Germinal qu’on aura la possibilité de lire en son entier par la suite.
Feuilletage : La présentation d’Émile Zola en rabat de couverture servira d’introduction à une recherche sur le
mouvement naturaliste et sur le déroulé de l’affaire Dreyfus.
II . Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes
En cours de lecture : Pp. 20 à 27 et 67 à 78, on relèvera les différences de vie entre les enfants des mineurs et
ceux des bourgeois (Si à 4 h du matin, Jeanlin, à onze ans, est réveillé pour partir au travail, on s’émerveille chez les
Grégoire de voir Cécile dormir encore à 8 h. Quand les Grégoire se régalent de chocolat chaud et de brioche, il ne reste dans
le coron qu’un bout de pain, une lichette de beurre et du café obtenu en versant de l’eau sur le marc de la veille. Catherine
ne connaîtra jamais les leçons de piano, peinture ou chant de Cécile et de ses cousines, etc.).
Pourquoi Bonnemort nie-t-il à plusieurs reprises (pp. 15 et 117) sa maladie ? Pp. 50 à 53, pourquoi les haveurs, au
mépris de leur sécurité, ne mettent-ils pas le temps voulu au boisage ? Pp. 101, 102, 106, pourquoi la Maheude ne voulaitelle pas du mariage de Zacharie et Philomène (dans les trois cas, pour ne pas perdre le peu d’argent dont chacun a
absolument besoin) ?
On suivra l’évolution d’Étienne, tout à la fois sincère et ambitieux (Son désir de ne pas se résigner, pp. 57, 66 ; son
endoctrinement, p. 95 ; la création de la caisse de prévoyance, pp. 104, 107, 114… ; sa volonté d’étudier, p. 111 ; ses
convictions, pp. 112 et 113 ; la façon dont il s’habille, dont il s’écoute parler, p. 114 ; sa surexcitation devant sa popularité
croissante, son rêve de devenir un chef populaire, p. 141 ; le doute qui le prend face à sa responsabilité, p. 144 ; de
secrétaire de l’Association, sa transformation en chef de bande, en apôtre apportant la vérité, pp. 166 et 167 ; son ivresse
devant sa popularité, p. 168, etc.).
Les lecteurs noteront la façon dont la Compagnie ne cesse de ponctionner les mineurs (Voir pp. 51, 52, 58, 116, 117,
121, etc.).
Pp. 186 à 190, devant la rare gentillesse de Chaval, qu’exprime Catherine (son besoin d’être aimée et heureuse) ?
Échanges / Argumentation et Débats : A quel âge Bonnemort a-t-il commencé à la mine (Il n’avait pas 8 ans.) ?
Les lecteurs échangeront sur son commentaire p. 16 : « Quoi faire d’ailleurs ? Il fallait travailler. On faisait ça de père en fils
comme on aurait fait autre chose. » On expliquera les raisons pour lesquelles un autre choix ne pouvait exister (manque de
revenus, devoir d’aider la famille, etc.).
Pp. 153 à 157, que penser de l’attitude de Pluchart, de son discours, de sa précipitation à distribuer les cartes et de
la façon dont les adhésions sont votées ?
Comment expliquer que l’on soit passé du mot d’ordre de sagesse des grévistes (p. 140) aux câbles coupés (p. 189),
à la démolition de Jean-Bart (p. 201), à l’acharnement de la Maheude sur Chaval (pp. 201 à 203), aux pierres jetées (pp.
206 et 207), à Étienne attaquant le magasin ou à la façon dont les femmes avec la Maheude traitent le cadavre de Maigrat
(p. 214 à 217) ? On citera l’exaspération des mineurs, le désespoir de ne pouvoir nourrir leurs enfants, la misère, le mépris
ème
avec lequel les travailleurs sont traités, l’effet de l’alcool de la cantine, et, dans la 6 partie, la provocation de la Compagnie
qui emploie des ouvriers du Borinage, etc.
Quand Souvarine fait-il montre de sensibilité (P. 237, il pleure la mort de son lapin.) ? On s’exprimera sur la méthode
qu’il applique pour changer la société et ce qu’elle sous-entend du mépris de la vie des autres.
On comparera les paroles de la Maheude pp. 230 et 231 à celles de la p. 309.
Activités en relation avec la lecture : Le professeur d’histoire sera sollicité pour resituer le roman (1885) dans son
époque, éclaircir ou prolonger les évocations de Karl Marx, de la création de l’Internationale ouvrière à Londres, les thèses
de Souvarine et sa présentation de Bakounine…
III. Dire / Quelques suggestions
En sélectionnant des passages (comme ceux des pp. 93 et 94, 150 à 152, 237, 268 et 269, 270 à 272, 274 et 275)
où Souvarine intervient, on comprendra mieux la complexité du personnage, son histoire, et la façon radicale dont il met ses
théories en pratique.
IV. Écrire / Quelques propositions
On illustrera les questions qu’Étienne se pose (pp. 110 et 111) « pourquoi la misère des uns ? pourquoi la richesse
des autres ? pourquoi ceux-ci sous le talon de ceux-là, sans l’espoir de jamais prendre leur place ? » par des exemples
précis pris dans l’actualité du monde contemporain.
© Eddl Paris 06, 2012