LE PERROQUET ROUGE Dominik Graf, Allemagne (2006) A partir
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LE PERROQUET ROUGE Dominik Graf, Allemagne (2006) A partir
LE PERROQUET ROUGE Dominik Graf, Allemagne (2006) A partir de 12 ans. Conseillé pour les 13 ans et plus. Dominik Graf est un réalisateur allemand né en 1952. Il suit des études de réalisation à l’Académie de Télévision et Cinéma de Munich. Il travaille en parallèle à la télévision et au cinéma et il est un défenseur du film de genre. PRIX : Étoile d’or du Festival international de cinéma de Marrakech en 2006 Meilleur jeune acteur pour Max Riemelt aux Bavarian Film Awards Prix du meilleur metteur en scène au Festival de cinéma international Madrid Mostoles en 2007 FILMOGRAPHIE : 1982 : Das zweite Gesicht 1984 : Treffer 1987 : Drei gegen Drei - Trio 1988 : L'Année du chat 1994 : Die Sieger 1996 : Reise nach Weimar 1998 : Deine besten Jahre 1999 : Bittere Unschuld 2000 : München - Geheimnisse einer Stadt 2001 : La falaise 2001 : Die Freunde der Freunde Copyright © Festival de Cinéma Européen des Arcs – Révélations Culturelles. Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur. 2003 : Kalter Frühling (TV) 2003 : Le Paradis du mac (TV) 2005 : Le Perroquet rouge 2010 : Face au crime (TV) 2011 : Komm mir nicht nach (TV) 2012 : Disparue (TV) 2014 : Les Sœurs bien-aimées TAGS : liberté, RDA (République Démocratique Allemande), détentions politiques, triangle amoureux, liberté, mur de Berlin, division SYNOPSIS : Printemps 1961. Le jeune Siggi, 21 ans, arrive à Dresde dans l'espoir d'y trouver du travail. Fuyant une manifestation qui tourne mal, il fait la rencontre de la poétesse Luise et de son mari Wolle, qui l'introduisent au sein du fameux club de danse "Le Perroquet rouge". Lieu unique, véritable souffle de liberté pour la jeunesse d'Allemagne de l'Est, "Le Perroquet rouge" ne tarde pas à attirer l'attention de la Stasi... BANDE ANNONCE : https://www.youtube.com/watch?v=lP1E8Xpf2v4 THÉMATIQUES ET INTERPRÉTATIONS Une liberté menacée L’action se situant à Dresde en 1961 installe implicitement un climat de tension probable. L’insouciance des protagonistes ne leur permet pas d’entrevoir les retombées de leurs actes. Leurs jouissances passent par le sexe, la musique, la danse, l’art et l’alcool. Très vite, leurs excès vont se retourner contre eux. Par exemple, Wolle urine dans la coupe d’un homme qui Copyright © Festival de Cinéma Européen des Arcs – Révélations Culturelles. Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur. se vengera en lui urinant dessus. La liberté sexuelle assumée entre les jeunes se trouve elle aussi menacée par la propagation d’une maladie sexuellement transmissible, montrée du doigt par la Stasi comme le symptôme d’une idéologie. Les correspondances sont également lues par tous, ce qui est encore une preuve évidente de la perte de l’intimité. Cela se ressent également lorsque la Commission refuse catégoriquement de publier les poèmes de Luise jugés subversifs. Ses écrits véhiculent une idéologie centrée sur l’homme qui déplaît aux idées d’unité imposées par la nation. L’art et l’amour exploités comme une arme En réponse à la répression, les personnages usent de leur liberté d’expression à travers la musique, l’écriture et l’art. D’ailleurs, lorsque Siggi dessine une carcasse de poulet, il s’oppose aux conventions en représentant ce qui lui plait. Luise lui demande « Pourquoi dessines-tu des squelettes ? » et à cela, Siggi répond : « J’aime bien aller à l’essentiel ». Une fois de plus, cette réponse fait preuve d’une liberté de choix dans la façon d’aborder son art. Wolle, moins cérébral que ses acolytes, utilise le sexe comme moyen d’user de sa liberté. La chanteuse et la secrétaire se servent également des relations sexuelles pour répondre à leurs attentes de liberté. Le triangle amoureux que forme Siggi Luise et Wolle est encore une fois la manifestation d’une prise de liberté face aux schémas relationnels classiques. Il déborde d’autant plus que Wolle y fait participer d’autres personnes. Il semblerait que l’art et l’amour soient voués à devenir des armes aux mains de futurs dissidents. Un film hautement symbolique Au service du scénario, le symbolisme de la division est omniprésent. Le personnage de Luise claudique. Sa vie sentimentale est à l’image de l’instabilité de son corps. De plus, Luise et Siggi pénètrent de nuit dans une maison dont la pièce principale est coupée en deux. Cette image rappelle la Copyright © Festival de Cinéma Européen des Arcs – Révélations Culturelles. Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur. thématique incontournable de la division. Encore une fois, cette ligne directrice est abordée par l’opposition de la vie nocturne, emprunte de liberté, à l’austérité du quotidien en journée. Un autre symbole sous-jacent est celui de la propagation d’une idéologie. Il passe par la transmission d’une maladie vénérienne comme preuve d’une appartenance à un mouvement décadent. Les personnages libres sont alors stigmatisés comme membre du club de « la chtouille ». Dans cette scène où Siggi est ausculté, l’infirmière le pousse à la délation afin de garnir un futur fichier de possibles contestataires. Tous ces éléments servent la métaphore évidente de la séparation proche de l’Allemagne. Une technique au service du thème Les prises de vues classiques et non sophistiquées reflètent le film d’époque qu’est Le Perroquet Rouge. Ces techniques véhiculent la sobriété d’une période socialiste. La direction photographique fait aisément pénétrer le spectateur dans le monde de ce cabaret semi-clandestin, par des éclairages clair-obscur. La bande-son entraînante et la mise en scène (pièce enfumée) servent aussi cette impression de contestation. Le montage est très cohérent, il s’intensifie ou se ralentit au gré des émotions subies par le spectateur et les protagonistes. La direction photographique est au service du thème-clé de la division. Elle brosse un monde nocturne chaud, intimiste et sulfureux (lumière tamisée, fumée et éclairage rougeoyant) alors que le jour est froid, impersonnel dévoilant l’architecture anguleuse et grise de Dresde. Les méthodes employées par la réalisation, montage, lumière, convergent vers la mise en évidence des thèmes abordés. PISTES DE RÉFLEXION POUR LES ÉLÈVES -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ Où et quand se situe l’action du film ? Les personnages du film vous semblent-ils libres ? Pourquoi Siggi a-t-il un plâtre ? Que peut représenter la transmission de la maladie vénérienne ? Quels procédés techniques sont utilisés pour mettre en image le monde de la nuit ? Comment le peuple allemand est-il représenté dans le film ? Pouvezvous trouver des liens de causalité avec la Seconde Guerre Mondiale ? Pour quelles raisons Siggi est-il acquitté lors du procès ? Imaginez d’autres privations de liberté que la suite des évènements pourrait provoquer. POUR ALLER PLUS LOIN Film à thématiques proches : Goodbye Lenin de Wolgang Becker et La vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck Copyright © Festival de Cinéma Européen des Arcs – Révélations Culturelles. Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur.