Le cas des extensions
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Le cas des extensions
5.5 Le cas des extensions Où s’étendre ? Pas si simple… Une extension répond à de nouveaux besoins qui ne peuvent trouver leur place dans les volumes existants. Que cet agrandissement se fasse par juxtaposition ou surélévation de volumes, le fonctionnement et l’image de votre construction vont être modifiés. Gardez-vous des mauvais exemples qui foisonnent autour de vous. Imaginez, au final, l’expression architecturale de votre projet. Nouveaux besoins, nouveau programme Même réduite, une extension peut vous amener à reconsidérer l’ensemble de votre organisation, sauf à avoir été envisagée initialement, au moment de la construction du bâtiment principal. Avant de choisir sa localisation et d’envisager des solutions techniques, commencez par réfléchir de façon globale à un nouveau programme d’opération, en précisant notamment la destination ainsi que les relations avec l’existant et son environnement : ■ quel(s) usage(s) ? ■ quelles liaisons avec la partie ancienne, quel fonctionnement intérieur ? ■ quelles contraintes d’implantation ? ■ quels choix d’orientation, d’ensoleillement, … ? ■ quels rapports avec l’extérieur, quels impacts sur le jardin ? ■ quelle cohérence avec l’image architecturale de la maison existante ? ■ quel impact sur le paysage collectif ? Cette réflexion peut être l’occasion d’améliorer le fonctionnement, le confort, et l’image globale de votre propriété, en inventant une nouvelle manière de vivre. Respectez le contexte Vérifiez absolument que le règlement d’urbanisme local permet l’agrandissement de votre maison tel que vous le projetez. Au-delà, en élaborant le programme de l’opération, comprenez que l’extension doit être conçue par rapport à un contexte donné. Elle doit favoriser d’établir un dialogue harmonieux avec les construction existantes et leur environnement (abords, jardin, rue, …). 78 guide « ma maison dans les landes » Extensions par juxtaposition. Le soubassement maçonné et le prolongement de la couverture intègrent l’extension dans la construction existante. S’appuyer sur un mur gouttereau Si vous disposez des hauteurs suffisantes, le plus simple est de prolonger la pente de votre toiture, en évitant de créer un décrochement à un niveau inférieur ou supérieur à l’existant. Tout décalage en appentis est moins esthétique, plus coûteux, et peut générer des problèmes d’étanchéité. Vous reprendrez à l’identique soubassements, maçonneries, disposition et taille des percements, tuiles, volets, couleurs, … Vous pouvez aussi marquer la différence en changeant un matériau : bardage bois, verre, … ne serait-ce que pour éviter de repeindre l’ensemble de la maison. L’extension rendra une image plus contemporaine qui mettra en valeur l’existant. Si vous n’avez pas les hauteurs nécessaires à ce prolongement, les choix se compliquent. Soit vous positionnez votre extension sur un mur pignon, soit vous marquez une rupture franche avec le bâti existant : par exemple en créant un autre volume, radicalement différent, tel qu’une toiture-terrasse, … S’adosser à mur pignon Juxtaposez un volume simple, avec assemblage de toits. Inspirez-vous des exemples de raccordements des toitures traditionnelles. Une surélévation Dans un contexte urbain dense, l’extension par surélévation est parfois la seule solution. Un diagnostic des structures et des fondations est alors fondamental pour vérifier la capacité portante de la construction initiale. Le choix d’une structure légère (bois, métal, verre, …) évitera de surcharger l’édifice. Le chantier sera facilité par l’utilisation d’éléments aisément transportables pouvant être préparés en atelier puis assemblés sur place. Une liaison entre 2 volumes existants Selon le positionnement du bâti, vous pouvez en profiter pour relier 2 volumes existants. La nouvelle construction sera de préférence aménagée en retrait du ou des plans des 2 autres volumes. Elle peut être traitée de façon très contemporaine. Un nouveau volume La solution la plus esthétique est parfois de se démarquer résolument de l’architecture initiale : volume en cube, positionnement en décalé, … Si elle est importante, l’extension peut se traduire par 2 formes et 2 traitements différents, le premier faisant une transition entre la partie ancienne et une architecture plus radicalement moderne. vos choix d’architecture 79 5.6 Quelle expression architecturale ? Vous êtes dans les Landes Pourquoi un enduit ? Quels que soient la forme ou le positionnement de l’extension, vous disposez de 2 principes de réponse : ■ soit vous vous inscrivez dans la logique de l’existant, ■ soit vous exprimez un projet nouveau qui permettra d’établir un dialogue complémentaire avec la partie ancienne. Cette seconde possibilité est bien souvent la plus intéressante. Parce qu’elle permet un rapport entre 2 époques, 2 architectures différentes, qui se mettent réciproquement en valeur. Plus difficile à imaginer, sa conception impose toutefois le recours à un architecte, qui développera une solution contemporaine. Dans tous les cas, un dessin est nécessaire, en plan et en élévation. Couleurs et enduits sont des éléments constitutifs essentiels de composition de l’architecture. Partout, les teintes, les effets de la maison traditionnelle ne font que traduire les couleurs minérales environnantes. Et finalement ne sont là que pour passer inaperçus… En dehors de toute considération de volume ou de forme, chaque pays, chaque type d’architecture se distingue par des dominantes chromatiques singulières. Les couleurs du Seignanx ne sont pas celles de la Lande ou de la Chalosse, elles-mêmes différentes du littoral. Selon que l’on se situe en ville ou à l’extérieur, les différences sont aussi marquées, s’autorisant plus de liberté en site urbain, ou se fondant dans le paysage en milieu rural. Les choix ne sont pas neutres. Ils participent de l’histoire de la construction dans les Landes. La fonction première d’un enduit est de protéger les matériaux des infiltrations et des agressions thermiques. Appliqué sur toute la façade, il l’uniformise et s’affranchit de supports qui peuvent être plus ou moins grossiers, de nature différente, ou très marqués. En s’appuyant sur un rapport entre pleins et vides (maçonneries / percements), sur un travail de surface (modénatures, encadrements, soubassements…), de texture et de mise en couleur, il participe de l’écriture architecturale de la façade. Une extension en continuité Les architectures de bourgs sont plus détaillées que les typologies rurales et se prêtent bien à des jeux de couleurs sur leurs éléments de modénatures. En site rural, nous avons encore la chance d’avoir un paysage de grande qualité. La couleur se doit de respecter son environnement et sera déclinée, suivant les lieux, en tons pastels. Où que l’on se trouve, rien n’interdit la modernité. Des matériaux naturels (bois, pierre, …) ou réfléchissants (verre, métal, …), sont le gage d’une bonne intégration s’ils sont mis en œuvre de manière respectueuse vis-à-vis de leur environnement : le bois nu peut être adapté aux landes forestières ou au littoral. Il le sera beaucoup moins au sud de l’Adour, où, majoritairement, il devra être peint. Si vous vous inscrivez en continuité du bâti existant, prenez le temps d’observer et de comprendre son architecture et ses références : formes, volumes, percements, matériaux, couleurs... Vous reprendrez ces éléments de façon analogue pour réaliser, au final, un bâtiment relativement unitaire. Une extension en rupture Pour marquer de façon significative la différence. Vous créerez un nouveau volume, lié mais déconnecté du volume initial. C’est l’occasion d’opter pour une solution contemporaine, qui, dans sa conception et par son traitement, vous permettra de mettre en valeur des époques de construction. Vous privilégierez des formes simples, choisirez des matériaux modernes (métal, verre, béton, …), pour leur texture, leur couleur, leur qualité de mise en œuvre, pour façonner un subtil dialogue avec la construction ancienne et son environnement. 80 Enduits et couleurs guide « ma maison dans les landes » 2 solutions d’extension pour un bâti armagnacais à colombage apparent. L’existant est en forme de L, sur 2 niveaux. Côté Sud, l’extension peut être réalisée en continuité de la pente de toit, et venir fermer un espace terrasse qui fait office, comme c’est fréquent en Armagnac, de cour intérieure ouverte. Cette adjonction peut reprendre les caractères de l’ancienne ossature à colombages, ou être traitée en bardage bois vertical par exemple, pour donner plus de modernité au projet, et distinguer 2 époques de construction. La 2e option consiste à rapporter un nouveau volume radicalement différent, à toiture-terrasse. S’intégrer sans choquer Ne cédez pas à la mode des matériaux apparents. Sur les maisons d’habitation landaises, les murs ont toujours été enduits. Les matériaux constitutifs des murs extérieurs n’étaient apparents que sur certaines dépendances. vos choix d’architecture 81