Gomportem
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SANTE : contraception ou stérilisation, comment choisir . Sauvons les espèces menacées de nos régions ! . Fred Hamster s'occupe de ton guppy . Edgar et Leo +-Sq Un Garfield bien élevé Les bienfaits huiles :' I li Gomportem Eviter que la peur le rende agressif Chats stérilisés La menace de l'obésité o"r a vl m t'd r, ? r Relâchées,sur leur Ë dans des caisses individuelÌes. Incertains, les vingt addax et huit oryx algazelles prélevés au sein du parc national tunisien de Bou-Hedma, dans la région centrale de Gafsa, ont découvert leur nouvel environnement en février dernier. Les ongulés ont été transférés dans trois aires protégées, au sud du pays : le parc national de Dghoumès, en bordure du Chott al Jerid, près de Tozeur, pour les huit oryx; le parc national de Djebil, au sud de Douz, pour un groupe de quinze addax; le parc national de Senghar, au sud de Tataouine pour les autres. Cette opération de <translocation>, qui s'inscril dans le cadre d'un projet international de conservation des antilopes sahélo-sahariennes (uolr encadré page 66), est en effet la première étape d'un chemin reconduisant ces mammifères menacés vers leur territoire d'origine. Si, par le passé, ils étaient des milliers à peupler Ìes larges étendues de déserts et de steppes entre I Atlantique et le Nil, leur population s'est réduite comme peau de chagrin. Ce que souligne Arnaud Greth, vétérinaire coordonnateur régional du programme : <ll ne reste oujourd'lLui qu'une centoine d'addax au Niger ainsi qu'une dizaine ou Tthad et eftM(ruritonie.. Quant àI'oryx aIgazelle, iI n'existe plus dans lo nature depuis les années quotre-vingt. Les derniers spécimens ne uivent plus qu'en coptivité ou en semi-Iiberté dans les zoos et les parcs > . Ë3ós eÊ F' hra es pær Êe lcitætEor: pét e Les antiÌopes ont disparu principalement qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, n'ont fait qu'augmenter. (¿e Sahara a été envahi de tous côtés pour I'exploitotion pétrolière. Et auec la prolifération des 4x4 et des ormes outomatiques, beaucoup de gens ont décimé Ia foune, pour se nourrir, et dans de nombreux cas, pourlachasse aux trophées ou tout simplement pour s'omuser. > Et les grandes périodes de sécheresse des années soixante-dix et quatrevlngt n'ont fait que porter le coup de Þ à cause de la chasse et du braconnage novembre 2007 I 30 MILLI0NS D'AMIS | 65 fepOftage Ururnoupenu ohrurlopes pouR sAUVER fEspÈcr gràce arrx derniers lroupedux d'onguìes. nanque d'eau et de nourriture les ayant oblige a rnigrer vers des zones habitées, ils se sont ret¡ouvés confrontés aux éleveurs. Face à cette situation critique, la Tunisie [où les derniers spécimens sauvages d'addax et d'oryx se sont évanouis au début du xxe siècle) a donc décidé de jouel un rôle pionniel en engageant un plan de réintroduction de ces espèces. Dès 1985, elle irnportait dix oryx algazelles lssus des zoos de Marwell et d'Edlmboulg au RoyautneLe x.-"_s-"'-* Uni, et huit addax des zoos d'Hanovre en Allemagne. Aujourd'hui, c'est pour assurer la pérennité des descendants de ce premier groupe qu'a été organisé le déplacement de quelques dizaines d'individus dans différentes zones du pays. La priorité étant de créel plusieurs sous-populations afin d'y apporter par la suite du sang neui et eviter les lisques de corrsanguinite. La separation du lloupeau en lrois Broupes empêcl.rera également l'extinction complète du cheptel en cas d'épidétlie. Chaque individu a été scrupuleusement choisi en fonction de son âge, de son sexe, et en respectant les groupes sociaux.Tiré avec un fusil anesthésique, l'animal est endormi pendant 20 minutes maximum. avec d'infinies précautions, les yeux protégés pendant les manipulations. Puis, c'est le check-up : prélèvements d'échantillons, pesée, attribution d'un numéro... llopération s'avère très stressante pour les hommes comme pour les antilopes. Extrêmement farouches, celles-ci peuvent mourir d'une attaoue lors des tests. Laventure s'est avérée complexe snr le nl¡rr lcchninrc ""'Y"' pvioó rnp ìnlrprc et ' r nró- pdration. Av¿nt leur lr¿ns[e|1. ìes ìmpres sionnants marnrnifères n'ont pas toujours eté lrès coopératifs... Nol¿mmenl ìes oryx, dont le poids peut atteindre les 200 kilos ! Attirant les antilooes avec de l¿ nourriture dans des bomas (terme africain désignant un enclos), les vétér'inaires ont pu les neutraliser avec des fusils anesthésiques. Clr:nre individr céìeclionlté a ete endormi pendant 20 nlinules, al'in cl'etre examiné sous toutes les coutures. Prélèvements sarrguins, nlensurations, pesées, photogl aplries. rnarquages... onl permis d el¿bìir des fiches d'identité et de collecter des données scienti[iques qui faciliterout le snivi dans le nouvel habitat. Des interventions délicates et stressantes, le moindre f¿ux mouvernenl r)ouvalìt etre fal¿l a l'¿llimal. Ponr assurer l'opération, pas moins de cincil¿nle nersonnes onl ete necess¿ires. ,, e'áail fabuleux /, raconte Arn¿ud Greth. De nombreuses orgon[sotiorts irúer ttoti-ottoles se sont intpLiquées pour nous oider. Six professionnels de la foune sauuage uettus du Matoc. de I'Algerie ct du Senegol o¡¿t a¿ssl porticipé, dons Le cadre d'utt uoyctge d'étude L'idée était de créer une 66 I 30 lvllLLl0NS D'At\4tS I novembre 2007 I lJantilope est ensuite introduite dans une caisse individuelle. ll faut faire vite. Chaque geste est compté car I'anesthésie ne doit Das s'étern¡ser. les ongulés effectuent un voyage de 300 à 400 km. Au réveil des bêtes, les hommes ouvrent toutes les caisses en même remps. Les animaux sont relâchés dans des enclos qui seront de plus en plus grands à mesure qu'oryx et addax s'adapteront à leur environnement. ìo,relrire 2A07 30 fMlLLl0NS D'Af\¡lS | 67 fepOftage iles ñ u*r*orrEAU DhNrLopES poun addax twrtrffiffiå-Ë&s wm $æmn å's€#ffi Þ dynomique régionale oìt chocun pouvait parler de son expérience. > Grâce à cette mobilisation collective, tous les ongulés sont arrivés sains et saufs dans leurs divers ports de destination. Les acldax vers le retor¡r enTerre promise Mais pour les addax, la route ne s'arrête pas là... La suite de cet ambitieux projet prévoie leur réintroduction en pÌeine nature, dans le Grand Erg oriental, vaste zone saharienne de dunes, à la frontière de la Tunisie et de l Algérie. Si I'habitat biologique de l'oryx, milieu de steppes et de boisement d'acacias, a été remplacé par des cultures principalement d'oliviers, laissant peu de chance à I'animal de retrouver une vie complètement sauvage, 1'addax, Ìui, est capable de reconquérir les étendues sableuses et les plaines caillouteuses de son territoire originel. Faisant partie des animaux les mieux adaptés à la sécheresse, Íl peut se contenter de quelques herbes pour s'alimenler et se passer de boire pendant des mois ! Mais le retour à la Terre promise ne se fera que pas à pas. Les ongulés qui viennent d'être transférés devront séjourner plusieurs années dans des enclos de plus en plus grands (B 000 hectares pour le dernier) avant que les ultimes barrières soient levées. <Réintroduire des animaux en milieu souuoge est un long 68 sAUVER respÈce I 30 MILLI0NS D'AMIS I novembre 2007 ffi rËr processus, explique Arnaud Greth. On ne peut les lô.cher en se contentant d'ouvrir Ia pofte du camion!> Avec nour¡iture et eau à disposition les premiers temps, ce n'est que progressivement qu'ils réapprendront à être autonomes. Une phase transitoire qui laissera le temps aux Tunisiens d'améliorer les aires protégées concernées : les pourvoir en véhicules, lutter contre le braconnage, former des gardes, préparer les équipes scientifiques, trouver les financements nécessaires... Le temps aussi de sensibiliser les communautés locales au projet en leur expliquant qu'il peut être générateur de développement économique (écotourisme), d'emplois, etc. <11 y a une carte ò- jouer dans ce lieu qui uit déjà pour beoucoup du tourisme, assure A¡naud Greth. Sl, en plus de faire des promenades en 4x4 et en quod sur les dunes, Le pubLic pouvait faire uft pea de tourisme saharien intelligent en découvrant Lo nature et les onimaux, ce serait un atout pour Ia région. > En attendant, une vingtaine de nouvelles antilopes provenant de parcs zoologiques nord-américains et européens auront rejoint leurs congénères le 25 octobre. Grâce à ces recrues supplémentaires, les troupeaux grandiront pÌus rapidement. Et c'est au prix de toutes ces étapes qu'ils pourront peut-être, un jou¡ reconquérir le royaume que l'Homme leur avait enlevé... ffi åærucr å*rs'æ *ærå ãmæ ä n 2001, la CMS (Convention fl-sur la conservat¡on des espèces migratrices des Nations-Unies), lance le programme AAS : Action concertée pour la conservation et la restauration des antilopes sahélo-sahariennes, qui concerne, outre laTunísie, le Niger, le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal et leTchad, tous anciens pays de distribution originelle des antilopes. Ce plan d'action vise en priorité la réhabilitation de six espèces : l'oryx algazelle, l'addax, la gazelle dama, la gazelle leptocère, la gazelle de Cuvier et la gazelle dorcas, toutes gravement menacées de disparition à échelle mondiale par les activités humaines comme le braconnage ou le surpâturage. Mais le projet souhaite aussi contribuer à la conservation de la biodiversité des zones sèches dans son large ensemble. lnsectes, reptiles ou végétaux sont sans doute moins spectaculaires que les gros mammifères mais tout aussi fascinants dans leur capacité à s'adapter au climat extrême. lls jouent également un rôle fondamental dans l'équilibre écologique de ces régions.