tract ivg espagne - La Collective 34
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tract ivg espagne - La Collective 34
Refusons l’oppression patriarcale ! Solidarité avec les féministes espagnoles ! Le projet de loi supprimant quasiment le droit à l’avortement en Espagne a été approuvé par le gouvernement. Ce projet de loi annule de fait la loi de 2010 qui autorise l’avortement jusqu’à 14 semaines et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du fœtus. Il ne prévoit une autorisation d’avortement que dans deux cas très précis : - que l’IVG soit nécessaire en raison d’un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme. Mais le texte impose que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l’établissement pratiquant l’avortement. Un médecin était auparavant suffisant. - que la grossesse soit une conséquence d’un délit contre la liberté ou l’intégrité sexuelle de la femme. Mais en cas de viol, il faudra que la femme ait précédemment déposé plainte. Pour que la malformation du fœtus puisse être invoquée comme motif de l’interruption de grossesse, il faudra deux rapports, l’un pour la mère et l’autre pour le fœtus. De plus, ce projet permet l’extension de la notion d’objection de conscience à l’ensemble des personnels intervenant lors du processus d’Interruption Volontaire de Grossesse. Logiquement, les Espagnoles les plus riches viendront se faire avorter en France ou en Angleterre. Mais en France, c’est déjà compliqué pour certaines femmes d’accéder à une IVG (délais d’attente trop longs, fermeture des CIVG ou réduction du nombre de place etc...). Le plus souvent, elles allaient en Espagne ! Pour celles qui n’auront pas les moyens d’aller à l’étranger, elles seront condamnées aux séquelles des avortements clandestins. L’Espagne s’apprête ainsi à voter la loi la plus autoritaire et répressive à l’égard des droits des femmes depuis la fin de la dictature. Partout en Europe, la montée de l’extrême droite, des conservatismes politiques et religieux se fait sentir. Au sein de l’Union européenne, un texte qui réclamait un accès généralisé à la contraception et à des services d’avortement sûrs a été rejeté en décembre par le Parlement européen. En France, la réaction est dans la rue, parmi les manifestants de la « manif pour tous », des membres de l’extrême droite et des intégristes catholiques, ceux qui se nomment eux-même les pro-vie (c’est vrai que ça passe mieux que « fous de dieu » ou « anti-liberté » ou « haine des femmes »). Alors qu’il y aurait tant à gagner encore sur le terrain du libre choix de nos sexualités et de la procréation/ou pas, nous voilà réduit-e-s à défendre les miettes d’un droit qu’on pensait acquis et à propos duquel on a trop rapidement manqué de vigilance. En 2013 encore, SOS tout-petits a appelé à des rosaires de réparation partout en France. Ici la loi en vigueur n’est de toute façon pas appliquée dans son intégralité et le choix des femmes est encore soumis au pouvoir médical et à la pression sociale de la société patriarcale. Les droits des femmes sont régulièrement remis en cause dans des tentatives législatives ou dans la non application dans la pratique de ce droit. L’avortement fait partie du parcours des femmes et il ne doit pas être vécu comme un traumatisme, il ne l’est que si l’on nie le choix des femmes et leurs capacités à prendre des décisions en autonomie. L’IVG est toujours pensé en terme d’échec alors qu’il est un moyen de maîtriser son corps et sa fécondité au même titre que la contraception. Ces attaques contre l’avortement s’inscrivent dans un système de société ou l’hétéropatriarcat est la norme dominante et dont l’un des piliers est la tentative de mainmise sur le corps des femmes. En Espagne comme ailleurs, avorter doit être une liberté ! Notre corps nous appartient ! Mobilisons-nous pour le défendre ! Nous revendiquons : - la liberté de disposer de notre propre corps et de notre sexualité sans intrusion de l’État ni de l’Église. - la reconnaissance de notre capacité à décider si nous voulons être mères ou pas et quand nous le souhaitons, sans tutelles, sans période de réflexion, que nous soyons mineures ou majeures. - l’éducation sexuelle pour jouir de notre propre sexualité, sans risques, avec autonomie et responsabilité, en rompant avec l’hétéro-normativité. Le plaisir n’est pas un péché. - l’urgence sociale est à la réduction des inégalités de territoire dans l’accès à l’éducation à la sexualité, à la contraception, et à l’avortement ; à la lutte contre les restructurations hospitalières. Notre santé n’est pas une marchandise ! Pour un avortement et une contraception libres et gratuits, dans toutes les circonstances et sans limite de temps ! contact : [email protected] Retrouvez nos positions politiques sur la question de l’avortement et bien d’autres choses encore sur : lacollective34.wordpress.com