G I 1 – Des cartes pour comprendre le monde.

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G I 1 – Des cartes pour comprendre le monde.
G I 1 – Des cartes pour comprendre le monde.
« Vers le bac ! » :
Attention ce chapitre ne pourra pas faire l’objet d’une composition en épreuve majeure!
L’épreuve aura la forme en épreuve mineure soit d’un schéma/croquis, soit d’une
analyse de document.
Le cours est basé essentiellement sur les cartes étudiées en classe, ainsi que celles du
manuel. Cette courte leçon peut néanmoins vous aider à mieux comprendre l’esprit du
chapitre, et vous apporter des connaissances personnelles dans le cadre de l’analyse de
document.
Si les cartes représentaient après la fin de la guerre froide, un monde organisé autour
d’un pôle, les Etats-Unis, elles ont fortement évolué depuis. La puissance américaine s’exerce
désormais dans un monde polycentrique dont les centres se répartissent entre plusieurs
continents, ce qui complexifie les représentations cartographiques.
Les mutations de ce nouveau monde global sont rapides : de nouvelles inégalités à
différentes échelles, intégration croissante des territoires dans la mondialisation, fragilisation
des sociétés face aux risques…
En ce début de XXIe siècle, alors qu’une information foisonnante, ou Big Data,
circule de manière quasiment instantanée, comment appréhender la complexité du monde
dans des domaines aussi divers que ceux de la géopolitique, l’économie, la culture et
l’environnement. La manière de représenter le monde exprime un point de vue politique ou
culturelle, et donc il est nécessaire d’appréhender les cartes avec une approche critique.
Comment la complexité du monde est-elle traduite par les cartes ?
Nous étudierons dans un premier temps les enjeux d’une économie multipolaire, puis nous
nous nous interrogerons sur une certaine uniformisation culturelle. Ensuite, nous détaillerons
les différents conflits géopolitiques actuels pour finir par la question d’un développement
durable à l’échelle mondiale..
I. Quelles représentations de l’économie globalisée ?
A. Le développement : une fracture mondiale.
Les inégalités de développement sont importantes entre les Etats, comme le montre
l’IDH de la Norvège, 7 fois supérieur à celui du Zimbabwe.
Cependant, la fracture Nord/Sud est de plus en plus difficile) établir. Les puissances
émergents (BRICS) ont pu bénéficier de deux décennies de mondialisation. Les échanges
entre pays du Sud s’intensifient et devraient représenter 60% du PIB mondial d’ici 2030.
Les contrastes de richesse caractérisent le système économique mondial. Notamment, les
PMAs, ou Pays les Moins Avancés, demeurent en marge du développement.
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B. Des flux mondialisés.
Les XXe et XXe siècles représentent l’ère de l’intensification des flux. Chaque jour
près de 4 000 milliards de dollars de capitaux sont échangés. Le nombre de migrants
internationaux est estimé à 215 millions de personnes en 2011.
Ces flux reflètent la division internationale du travail qui spécialise et hiérarchise les
territoires, entre les pays-ateliers telle la Chine, les pays de services de la Triade et les pays
fournisseurs de ressources primaires, comme les E.A.U.
La révolution dans les télécommunications et dans les transports (porte-conteneurs)
ont réduit les distances et intensifié les échanges. Les organisations économiques régionales
ont aussi favorisé l’intégration des pays.
C. Un monde multipolaire et hiérarchisé.
L’Amérique du Nord, l’espace économique européen et l’Asie de l’Est concentrent les
¾ de la richesse mondiale, les 2/3 des échanges commerciaux ainsi que la quasi-totalité de la
capitalisation boursière.
Les mégalopoles des pays développés rassemblent les infrastructures les plus performantes,
offrant un niveau de services incomparable.
Eloignés des grands centres d’impulsion, les territoires en marge de la mondialisation
génèrent peu de flux.
II. Vers une uniformisation globale ?
A. Le monde en tant qu’espace global.
Le Global Village est une expression de Marshall McLuhan, tirée de son ouvrage The
Medium is the Message paru en 1967, pour qualifier les effets de la mondialisation, des
médias et des technologies de l'information et de la communication. Il n’y aurait selon lui
désormais plus qu’une culture, comme si le monde n’était qu’un seul et même village, une
seule et même communauté « où l'on vivrait dans un même temps, au même rythme et donc
dans un même espace ».
La mondialisation uniformise les modes de vie. La standardisation des habitudes
alimentaires ou la consommation de produits culturels occidentaux, des sports occidentaux.
Cette uniformisation est donc souvent perçue comme une forme d’occidentalisation des
sociétés.
B. Un monde qui reste culturellement divisé.
Le monde reste partagé en grandes aires culturelles. Face à la convergence culturelle
du monde, les identités religieuses, ethniques, linguistiques s’affirment et s’appuient sur le
développement économique.
La mondialisation peut contribuer à ce phénomène dans le sens où, privées de certains
repères, les sociétés se recentrent sur ce qui les singularise : religion, traditions.
Par ailleurs, la culture est considérée comme un instrument d’influence par certains
Etats, tels les Etats-Unis et leur Soft Power.
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C. Des tensions identitaires qui se multiplient.
Les tensions culturelles restent vives dans certaines régions du monde, recoupant
souvent des enjeux géopolitiques. En Inde, au Niger, au Proche-Orient, les différentes
communautés s’affrontent autour de revendications culturelles.
Sans valider la thèse du « Choc des civilisations », les conflits identitaires restent nombreux
et conséquents. Samuel Huntington, professeur à Harvard, avait théorisé dans son ouvrage
paru en 1996 « The Clash of civilizations and the Remaking of World Order » une description
géopolitique du monde fondée non plus sur des clivages idéologiques « politiques » comme
durant la Guerre Froide, mais sur des oppositions culturelles plus floues, qu'il appelle
« civilisationnelles », dans lesquelles la religion tient une place centrale, et sur leurs relations
souvent conflictuelles, notamment entre l’islam et la chrétienté, ce qui avait entrainé de
nombreuses critiques dans le cadre des guerres initiées sous l’administration Bush.
III. Un monde de conflits.
A. Un monde instable.
Malgré la fin de la Guerre Froide, les guerres civiles, les actes de piraterie, le
terrorisme ou les conflits inter-étatiques se sont multipliés. L’instabilité a cependant changé
d’échelles et ne concerne que quelques régions, le Proche-Orient, l’Afrique sahélienne et
l’Asie du Sud essentiellement. 363 conflits ont eu lieu dans le monde en 2011.
La reconnaissance des frontières, les rivalités inter-ethniques, le contrôle de l’eau sont
autant de motifs de conflits. La prolifération des Etats disposant de l’arme atomique est
également source de tensions majeures.
B. Au cœur des conflits : les populations.
En Afghanistan, au Darfour ou au Moyen-Orient, les populations les plus pauvres sont
les principales victimes des conflits. Les guerres fragilisent en effet des populations déjà
démunies économiquement.
Les affrontements communautaires peuvent également se dérouler dans un cadre national :
protestants et catholiques en Irlande du Nord, hindous et musulmans en Inde.
C Etats et rapports de force.
Les Etats sont au cœur des rapports de force géopolitiques. Ils sont impliqués dans des
conflits contre des minorités (Myanmar), contre des révoltes intérieures (Syrie) ou dans des
conflits inter-étatiques (Thaïlande-Cambodge)
La coopération entre les Etats contribue cependant à rétablir la paix. L’ONU demeure
également un acteur majeur de la géopolitique mondiale.
IV. Un monde durable ?
A. L’empreinte des sociétés sur l’environnement.
L’environnement subit une forte pression de la part des sociétés humaines. La
croissance de la population mondiale et l’augmentation de la consommation ont accéléré la
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déforestation, la surexploitation des ressources, la pollution des nappes phréatiques, et
l’épuisement des terres arables…
Un quart des espèces végétales et animales est aujourd’hui menacé d’extinction, tandis que els
ressources minières ou fossiles ne cessent de diminuer.
De nouveaux risques sont également apparus, tels que les risques sanitaires. Le risque
alimentaire ne se limite plus aux famines, mais également aux épidémies et épizooties.
B. L’urgence climatique.
Le réchauffement climatique est une réalité incontestable. Malgré les engagements
pris depuis la Conférence de Rio (1992) visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre,
la limitation de la hausse des températures à 2°C à l’horizon 2050 semble difficile à atteindre.
La transition énergétique est un impératif. L’économie est trop dépendante des
énergies fossiles qui représentent 81% de l’énergie primaire consommée dans le monde.
L’avenir est aux énergies renouvelables qui permettront de réduire les émissions de gaz à effet
de serre.
C. La nécessité du développement durable.
Depuis plusieurs décennies une conscience environnementale planétaire s’est mise en
place. On compte désormais plus de 18 millions de km2 d’espaces protégés dans le monde,
soit 10 fois plus qu’en 1970.
Les conséquences pour les sociétés sont préoccupantes. Face à l’avancée des déserts, à
l’élévation du niveau des eaux, des déplacements massifs de populations sont à prévoir.
Entre ces quatre domaines, économique, géopolitique, culturelle et environnementale,
le croisement des lectures est donc indispensable pour comprendre un monde devenu de plus
en plus complexe. Dans tous les cas, l’humanité sera confrontée à la nécessité d’adopter des
modes de développement à la fois plus durables et plus équitables.
Aujourd’hui, les décideurs sont confrontés à la problématique du Big data,
expression qui désigne l’augmentation des données. Dans ces nouveaux ordres de
grandeur, l'analyse et la visualisation des données sous forme de cartes doivent être
redéfinies. Le phénomène Big data est considéré comme l'un des grands défis à venir,
tant par l'administration, que par les spécialistes ou les citoyens.
Du point de vue des cartographes, de plus en plus d’outils informatiques
remettent en cause les anciennes pratiques, notamment avec les S.I.G., ou systèmes
d’informations géographiques.
Face à cette complexité grandissante et à l’augmentation exponentielle des données,
comment peut-on faire évoluer les représentations cartographiques ? Comment accompagner
de manière judicieuse le processus de décision politique ?
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