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Numéro 45 Juin 2015 Publication «CCIA-BML» www.ccib.org.lb ECONEWS The Chambers’ Newsletter éDITO Entreprise: onze critères de succès 1 L’économie de marché est un théâtre où l’acteur principal est l’entrepreneur. C’est un métier difficile, en partie un art, en partie un savoir, beaucoup d’expérience, plus d’intuition encore, et surtout une discipline sans laquelle rien de bon ne peut arriver. Sur cinq startups qui se lancent dans les affaires, une seule existe après cinq ans. Imaginez si nous pouvions les garder toutes! Quel effet cela aurait sur la croissance, et sur le niveau de vie du pays entier? Car ici, chaque individu qui produit, produit pour lui et pour tous les autres ; et celui qui détruit, détruit son bien et celui de son prochain. On peut imaginer une certaine cohérence dans le caractère de la plupart des métiers, on peut difficilement faire le profil de l’entrepreneur. Et pourtant il y a des réussites extraordinaires dont nous nous félicitons et des échecs profonds que nous déplorons, et toute l’économie avec nous. Cela dépend beaucoup de la personnalité de l’entrepreneur et de sa performance. C’est pourquoi j’ai choisi d’analyser dans le privé et de synthétiser un ensemble de recommandations destinées au jeune entrepreneur. S’il sent qu’il peut les adopter, il ne doit pas hésiter à embrasser la carrière. En revanche, s’il sent qu’il n’est pas fait pour telle ou telle condition, je lui conseille de s’éloigner de cette responsabilité car rien de bon n’en sortirait. 1. Sois ambitieux dans tout ce que tu entreprends, consacre à ton projet le sérieux et l’effort qu’il mérite ; que ton seul souci d’avenir soit de reconnaître et de t’adapter au changement. 2. Sois humble, mais garde ta fierté. Mohamed Choucair 4. Tu dois être conscient de l’importance des relations utiles, et bâtir un réseau de coopération et d’amitié dans les deux domaines, professionnel et social. 5. Dans l’exercice de ta profession, cherche toujours le meilleur et le plus moderne ; l’innovation doit être ton souci permanent. 6. Privilégie le chiffre d’affaire sur la marge bénéficiaire ; opte toujours pour les produits et les activités qui favorisent par nature cet objectif. 7. Fais preuve de distinction et de diplomatie lors de tes achats; c’est la vraie source de profit ; le marketing et l’organisation développent d’eux-mêmes la vente. 8. Accepte la diversité des produits uniquement quant elle complète ton activité principale, mais sans te dévier de tes objectifs ; et sans t’éloigner d’elle. 9. La perte se mue en gain si l’individu profite de la leçon ; combien de réussites ont succédé à de cuisants échecs, à condition de saisir la cause de l’erreur et de rectifier le tir. 10.L’individu est constamment confronté aux revers du sort et à des défis mortels, même avec ses partenaires, l’important est de prendre à chaque étape la décision appropriée. 11.L’entreprise se distingue quant elle possède les qualités et qu’elle 3. N’épargne aucun effort pour gagner la confiance du monde ; c’est le capital essentiel tant dans les affaires que dans les relations humaines. adopte la conduite qui la distinguent. 1 Critères N.C. index Le rendez-vous des Tycoon P.07 The Robert Mouawad Private Museum: A precious gem in the heart of Beirut P.11 A Promising Role for Tripoli’s Special Economic Zone CCIA-BML FCCIAL P02. Actu du mois P08. Deux projets innovants dans la filière laitière méditerranéenne récompensés par LACTIMED P03. Roger Nasnas: Réactiver le CES, une valeur ajoutée dans la prise de décision économique et sociale P04. BIFEX 2015 ou comment accélérer l’expansion des marques libanaises à l’étranger P06. Intérêts en territoire négatif: une situation atypique aux effets mitigés P07. Le rendez-vous des Tycoon P08. Un programme de mentorat dans le domaine de la joaillerie P.14 P.18 Lebanese-Brazilian economic relations CCIA-BML & FCCIAL P12. The Lebanese Training Center P12. The Chambers at the heart of rural development… P16. AIIB: The Turning Point in Challenge to Global Financial Status Quo P17. Overview of the visit of the Lebanese delegation to Italy P09. La PME en question P13. ESFD: Proper responses to the social and economic crisis in Lebanon P10. New series of training courses on food safety and monitoring at the Tripoli and North Chamber P14. The Robert Mouawad Private Museum: A precious gem in the heart of Beirut P19. Trade between Lebanon and GCC Countries P11. A Promising Role for Tripoli’s Special Economic Zone P15. «Before I die, I want to see...» emerging good governance! P20. Conferences, Exhibitions & Business Opportunities P18. Lebanese-Brazilian economic relations P19. Lebanon in Figures Les articles de cette publication expriment l’avis de leurs auteurs; ils sont publiés dans leur langue originale, et n’expriment pas nécessairement l’avis d’ ECONEWS. The views expressed in this publication are those of the authors; they are published in their original language, and do not necessarily reflect the opinion of ECONEWS. Numéro 45 25 | PAGE 20 2 ECONEWS | en français ACTU DU MOIS Au niveau régional et international… Hakim inaugure les travaux du comité commun entre le Liban et les pays du Mercosur Le ministre de l’Économie et du Commerce, Alain Hakim, a inauguré, le 12 mai dernier au siège du Conseil économique et social, les travaux de la première réunion du comité commun entre le Liban et les pays du Mercosur. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la diplomatie économique et de l’encouragement des relations avec les pays du Mercosur. L’ambassadeur du Brésil au Liban, Jorge Geraldo Kadri, a déclaré, au nom de l’organisation du Mercosur, que cette dernière accordait un intérêt particulier à la relation avec le Liban, jugeant nécessaire le renforcement de l’échange commercial et des relations culturelles, sociales et touristiques bilatérales. «Il y a 10 millions de Libanais qui vivent au Brésil et 2 millions en Argentine et au Paraguay», a-t-il dit, ajoutant que «ces expatriés se sont distingués par leur réussite dans nos sociétés, notamment dans le commerce et au niveau économique». «Nous sommes aujourd’hui en mesure de signer un mémorandum d’entente dans le domaine du commerce de libre échange, étant donné que nous voulons augmenter l’échange avec le Liban», a indiqué l’ambassadeur. Pour sa part, le ministre de l’Économie et du Commerce, Alain Hakim, a souligné que l’objectif de la réunion était l’établissement et le développement des liens entre les deux parties. «La relation entre le Liban et les pays membres du Mercosur n’est pas nouvelle, puisque ces derniers accueillent les expatriés libanais depuis les 19e et 20e siècles», a-t-il déclaré. Signature d’un protocole de coopération économique entre le Liban et la Russie Dans l’objectif d’augmenter et de diversifier les échanges commerciaux et d’encourager à la création de zones industrielles, le ministre de l’Économie et du Commerce, Alain Hakim, a signé avec le président de l’agence fédérale pour la régulation technique et la métrologie, Alexei Abramov, un protocole de coopération visant à renforcer les relations économiques et sociales entre la Russie et le Liban. Cet événement s’est tenu au siège du Conseil économique et social, en présence de son président Roger Nasnas, du président de la Fédération des chambres du Liban, Mohamed Choucair, du président de la Chambre de commerce, de Tripoli et du Nord Toufic Daboussi, du président de l’Association des hommes d’affaires libano-russe, Jacques Sarraf, et de l’ambassadeur de Russie au Liban, Alexander Zasypkin, et d’autres personnalités. L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban honoré par la Chambre de commerce de Beyrouth Le président de la Chambre de commerce de Beyrouth, Mohamed Choucair a tenu à rendre hommage à son hôte, l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Ali Awad Assiri, au cours d’une cérémonie en son honneur qui s’est tenue au siège de la Chambre de commerce de Beyrouth en présence d’un parterre de personnalités du secteur privé. Étaient notamment présents à cette occasion, les présidents des organisations économiques et des syndicats, de l’industrie, du tourisme des services et des associations bancaires ainsi que les employés libanais en Arabie saoudite et une importante délégation d’hommes d’affaires. ECONEWS The Chambers Newsletter Mohamed Choucair dirige la délégation des organisations économiques libanaises en visite dans les pays du Golfe pour renforcer les échanges Mohamed Choucair, président de la Fédération des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Liban, est rentré fin mai d’une tournée dans les Pays du Golfe. Le président de la CCIA-BML était à la tête d’une délégation formée des présidents des Organisations économiques au Qatar, Abou Dhabi, Dubaï, Charqa et Ajman. Ce fut l’occasion d’échanger les visions économiques avec les présidents et membres des conseils des chambres de commerce des pays visités et d’envisager des projets communs et le développement des relations économiques. La délégation fut reçue par le ministre de l’Énergie et du Commerce du Qatar, Cheikh Mohamad Ben Saleh, par le ministre de l’Économie et du Commerce, Cheikh Ahmad Ben Jassem Ben Mohamad Aal Thani, par le ministre du Travail, Cheikh Abdallah Ben Moubarak El- KIheiffaoui, par le ministre de la Culture d’Abou Dhabi, Cheikh Nahyan Ben Moubarak Aal Nahyan, ainsi que par le prince héritier de la principauté de Ajman, Cheikh Ammar Ben Hamid El Nouaimy. La délégation a également visité l’Association des banques des Émirats, l’Agence des Émirats pour les télécommunications, l’Agence des poids et mesures, et l’Agence de développement. À Dubaï, première conférence annuelle de l’Organisation mondiale des zones franches La déclaration officielle de l’Organisation mondiale des zones franches a été publiée le 13 mai dernier à l’issue du Forum à Dubaï de la première conférence annuelle de l’Organisation. Elle rappelle sa mission, les valeurs institutionnelles et les objectifs stratégiques qui représentent les principaux piliers de la gestion des opérations commerciales mondiales. La zone franche est décrite dans la déclaration comme un moyen de soutenir la stabilité économique mondiale et de créer des emplois. Le texte encourage aussi à accroître la sensibilisation sur les avantages des zones franches qui permettent notamment d’attirer l’investissement direct étranger (IDE) et de stimuler le commerce. Parmi ses objectifs: représenter les intérêts des zones franches en face de la communauté internationale, et fournir une plateforme mondiale d’échange de connaissances et une promotion accrue. Renforcer la participation des femmes à la vie économique dans la région euro-méditerranéenne Du 19 au 21 mai derniers, s’est tenue à Barcelone une conférence internationale de haut niveau sur la participation des femmes à la vie économique. Organisée par le Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée (UPM), elle a réuni des représentants de gouvernements et d’agences de financement, d’organisations internationales, de parlements, d’organisations de la société civile et du secteur privé de toute la région euro-méditerranéenne. Dans l’ensemble des pays de la région euro-méditerranéenne, et malgré les progrès qui ont été fait, la participation des femmes dans la vie économique connaît toujours des inégalités à trois niveaux: dans la participation (avec un niveau d’activité plus bas que les hommes); dans la rémunération (avec des salaires inférieurs); et dans l’accès aux postes de décision. L’activité des femmes dans la vie économique dans les pays du sud de la Méditerranée ne représente ainsi que 23%, le taux le plus bas du monde, ce qui se traduit par une perte de 25% du PIB pour les pays concernés (chiffres OECD). L’objectif de la conférence était de fournir une plateforme de dialogue entre les parties prenantes concernées dans le but de définir des solutions durables qui permettent de surmonter les principaux obstacles qui entravent la pleine participation économique des femmes, de renforcer les synergies entre les acteurs à travers la région et d’identifier des actions stratégiques et des programmes régionaux concrets qui aident à promouvoir une croissance plus équitable et inclusive dans la région. Publicité Information Tarifs Surface Pub Dimension Prix Page pleine Demi-page Quart de page Manchette bas de page 25cm L x 33cm H 12cm L x 33cm H 12cm L x 16cm H 25cm L x 6cm H $ 1,000 $ 600 $ 400 $ 250 Diffusion: 9,200 par poste - 17,000 par email website: ccib.org.lb Réserver l’espace au début du mois; Remettre le cliché avant le 20 du mois. Les annonceurs ont droit de recevoir 25 exemplaires d’ECONEWS Numéro 45 | PAGE 3 ECONEWS | en français Roger Nasnas: Réactiver le CES, une valeur ajoutée dans la prise de décision économique et sociale Le dialogue est à la base de la démocratie et le garant de la paix sociale... Il est surtout l’instrument d’une économie saine... Telle pourrait être la maxime de la rencontre avec le président du Conseil économique et social libanais. Il parle aussi de la visite très prochaine d’Henri Malosse, président du CESE européen, pilier de la démocratie participative... Quel est l’objectif de la visite d’Henri Malosse au Liban? Le Comité économique et social européen (CESE) est le conseiller de l’Union européenne (UE) en matière économique et sociale à l’instar de tous les conseils économiques et sociaux nationaux pour leurs gouvernements respectifs. L’un des objectifs du CESE est de contribuer à la politique économique de l’Union européenne. Le Comité européen organise depuis plusieurs années déjà le Sommet Euromed des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires. Ce sommet est une plateforme qui permet aux différents participants et invités de discuter ensemble la politique sociale et économique de leurs pays respectifs et aussi de coordonner autant que possible leurs actions. Quant au président du CESE, Henri Malosse, il est concerné par tous les pays de l’Euromed et en particulier les pays émergents du Sud, parmi lesquels figure le Liban. Je pense aussi qu’il a un intérêt tout particulier à visiter le Liban, un pays qui n’a jamais fait défaut dans sa contribution au Sommet Euromed des CES et même depuis la vacance de l’Assemblée générale qui attend sa désignation par le Conseil des ministres. Cette visite s’inscrit surtout dans la volonté d’Henri Malosse d’appuyer le CES libanais. Si l’on regarde l’historique du CES libanais, nous remarquons que, malgré les nombreuses difficultés rencontrées, il a marqué de bons résultats, tant avec les organisations partenaires dans le pays que sur le plan international, et peut servir de modèle aux pays de la région qui n’ont pas encore créé leur propre institution. Quel est le programme de son séjour au Liban? Au cours de sa visite, Henri Malosse aura des rencontres officielles et diplomatiques avec les partenaires de la société civile libanaise, les organismes économiques, syndicats, professions libérales, plateforme de la société civile qui font tous partie du CES. Une conférence sera aussi organisée au siège du CES, avec pour thème le rôle du CES dans la conjoncture économique et sociale régionale actuelle. Pensez-vous que le CES libanais puisse reprendre son activité dans la conjoncture économique et sociale actuelle? Je pense que dans la conjoncture économique actuelle, le CES est plus que jamais une nécessité puisqu’il constitue la plateforme économique et sociale constitutionnelle de discussions et d’échanges entre tous les acteurs de la société civile. Sa mission étant d’instaurer et d’encourager le dialogue entre les composantes de la société civile et de participer avec l’État à sa politique économique et sociale. J’espère que le gouvernement procèdera à la nomination de l’Assemblée générale prochainement, dès l’élection d’un nouveau président de la République. Nous avons voulu maintenir le CES durant toute cette période en vie, tout en respectant la loi d’aller vers les affaires courantes, vu l’absence de l’Assemblée générale. Nous Les présidents Henri Malosse et Roger Nasnas avons participé aux activités internationales pour maintenir la présence du Liban économique et social et son dynamisme sur le plan international. Parallèlement au Liban, nous avons aussi participé à de nombreuses conférences et activités, et avons établi, avec un groupe d’experts, une vision économique et sociale du Liban en 2007 dans une publication intitu- Roger Nasnas lée: Le Liban de demain: vers une vision économique et sociale. Nous sommes en train d’établir une nouvelle étude dans ce sens en tenant compte de tous les paramètres qui ont ressurgi (dont l’exode des réfugiés syriens) et nous pensons organiser une série de colloques pour discuter de ses divers chapitres. Mais tout ceci, encore une fois, ne remplacera pas un CES performant et dynamique avec ses 72 membres, leurs expériences du terrain et leurs idées. Il existe soixantedouze CES dans le monde, leur apport étant d’essayer d’aboutir à des consensus grâce à des études scientifiques mais pragmatiques et de transférer les manifestations de la rue vers un dialogue constructif. Quel est le rôle essentiel du CES? Né il y a plus de 50 ans en Europe, le CES a été créé au Liban suite à l’accord de Taëf et a vu le jour fin 1999. Le CES libanais a pris pour modèle le Conseil économique et social français, fruit de la tradition syndicale et de l’idéal démocratique. Il a un rôle strictement de conseil, en ce sens que le gouvernement peut le consulter pour un problème qui lui importe sans pour autant être obligé d’appliquer son avis. Nous observons en tout cas que dans les pays où le CES fonctionne, la société civile a le sentiment de participer à la prise de décision du gouvernement en matière économique et sociale, un avantage dans une démocratie. Les décisions les plus populaires ont donné de meilleurs résultats et de cette fonction sont nées des pratiques très intéressantes qui ont fait l’objet de nombreuses discussions au sein de la société civile et leur a donné toutes les chances de réussite. Même les décisions qui ne sont pas populaires mais nécessaires passent ainsi beaucoup mieux. De plus, les pays qui ont usé du CES dans la règle de l’art n’ont qu’à se féliciter du progrès et du développement de la démocratie. Ainsi, le CES est progressivement devenu une sorte de matrice pour les états européens qui ont souhaité conforter leur démocratie représentative par une institution de démocratie participative. Une des caractéristiques principales du CES c’est la relation qui est établie entre tous les CES du monde dans le cadre de l’Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires, de l’Union des conseils économiques et sociaux francophones et du Sommet Euromed organisé par l’Union européenne. À ce titre, les réunions internationales ou régionales sont l’occasion de connaître les meilleures pratiques dans tous les domaines concernés par le champ d’action. Les présidents des CES de la Méditerranée ont déjà envisagé le projet d’un comité économique et social méditerranéen. Ce comité devrait notamment faciliter la formation des CES dans les pays qui n’en n’ont pas et surtout aider à la communication entre les pays de développement similaire du Sud de la Méditerranée qui pourront profiter pleinement de leurs expériences respectives. De plus et dans le même but, avec le soutien de l’Organisation arabe du travail, les CES ont créé le Conseil économique et social arabe. Nous attendons de ce conseil qu’il cimente la coopération entre la Méditerranée et les pays du Golfe, à l’instar du CESE qui assure la coopération des pays de la Méditerranée avec ceux du Nord de l’Europe. En définitive, le Liban a été le pionnier de la démocratie participative à travers le dialogue dans cette région du monde. Le CES libanais a été le premier des CES à voir le jour et à continuer d’assurer son rôle et sa présence dans la région et à l’international, et ce grâce aux efforts d’un groupe de volontaires qui ont contribué à le garder présent et actif. Nous espérons que le CES verra son Assemblée générale constituée et jouera pleinement son rôle, assurant ainsi la valeur ajoutée dans la prise de décision économique et sociale. Il pourra profiter de l’expérience et des pratiques de l’ensemble des CES, notamment les CES de la Méditerranée, qui assureront une liaison étroite avec l’Union pour la Méditerranée à travers le CES européen et éventuellement une assemblée des CES de la Méditerranée qui donneront leurs avis et leurs expériences sur le terrain, dans le cadre économique et social. Numéro 45 25 | PAGE 20 4 ECONEWS | en français BIFEX 2015 ou comment accélérer l’expansion des marques libanaises à l’étranger L’Association libanaise de la franchise (ALF) n’a rien laissé au hasard lors de la cinquième édition du Beirut International Franchise Forum and Exhibition (BIFEX) 2015. Tous les volets permettant de promouvoir les franchises libanaises à l’étranger ont été abordés par les intervenants spécialisés: marketing auprès de la Diaspora, multimédias interactifs, communication digitale, etc. L’Association libanaise de la franchise (ALF) a donné le coup d’envoi le 13 mai dernier de sa cinquième édition du BIFEX parrainée par le Premier ministre Tammam Salam représenté pour l’occasion par le ministre du Tourisme, Michel Pharaon. Cet événement, programmé sur deux jours complets, a été axé cette année sur le thème de l’internationalisation des franchises libanaises, avec pour slogan: «Business Beyond Borders». La cérémonie d’ouverture s’est déroulée à l’hôtel Phoenicia Intercontinental de Beyrouth en présence du ministre du Tourisme. Le président de l’ALF, Charles Arbid, était également présent aux côtés des ministres du Travail, Sejaan Azzi, de l’Industrie Hussein Hajj Hassan, des Finances Ali Hassan Khalil et de l’Économie et du Commerce Alain Hakim. Au deuxième jour du Forum, on pouvait distinguer la présence du président de la Chambre de commerce de Beyrouth, Mohamed Choucair, qui n’a pas pu être présent le jour de l’ouverture. Des personnalités politique, diplomatique, économique, commerciale, de l’information et de la communication étaient nombreuses. À noter que cette 5e édition annuelle prouve fortement que ce forum est devenu un rendez-vous incontournable attirant des spécialistes internationaux, à l’instar de Jan-Benedict Steenkamp, professeur du cours intitulé «Diaspora Marketing» à l’Université de Caroline du Nord (US), le fondateur et président de «Diaspora Matters: The Magic of Diasporas», Kingsley Aikins, le fondateur de Cübb, agence spécialisée en communication digitale, Pascal Cübb, le consultant parisien de tive du Liban à l’étranger», a conclu Charles Arbid. S’exprimant à son tour, le ministre du Travail a salué le travail historique de l’ALF et appelé à nationaliser le «made in Lebanon» pour booster l’exportation des produits libanais et la créativité libanaise. «En tant que ministre du Travail, il est de mon devoir de protéger la main-d’œuvre libanaise et je déplore les leçons de morales inacceptables que le Liban reçoit, lui qui a accueilli sur son sol plus d’un million cinq cent mille réfugiés», a-t-il lancé. Le Ministre Alain Hakim entouré de Charles Arbid et Mohamed Choucair. Charles Arbid: Malgré les intempéries politico-sécuritaires, la franchise libanaise est plus créative que jamais, elle donne une image positive du Liban à l’étranger. concept de vente au détail «When Digital Boosts the Retail», Bernard Martinez, le directeur de France 24, Marc Saikali et bien d’autres encore. À noter que les anciens ministres Nicolas Nahas et Dimyanos Kattar, le président de l’Association des industriels libanais, Fady Gemayel, étaient également présents. Au niveau logistique rien n’avait non plus été laissé au hasard. Une scène ultra digitalisée donnait la possibilité de suivre en direct les discours-débats des intervenants, le fil d’actualité ainsi que des commentaires partagés en ligne sur l’écran par les participants. La franchise, un secteur en plein essor qui représente 4% du PIB «Le secteur de la franchise fait partie des secteurs les plus dynamiques et à plus forte croissance au Liban. Il représente 4% du produit intérieur brut (PIB), ou 1,5 milliard de dollars annuellement, et plusieurs centaines de milliers d’emplois», a déclaré le ministre du Tourisme lors de son discours d’ouverture. Michel Pharaon a notamment qualifié les Libanais «de fabricants permanents d’idées et de concepts innovants». À cette occasion, il a aussi souligné la nécessité de dissocier le Liban des conflits régionaux dans le but de lui épargner leurs éventuelles retombées. Il s’est aussi arrêté sur l’interdépendance qui existe entre les performances de l’activité touristique et la santé du secteur des franchises. «Quel intérêt avons-nous de gagner politiquement si nous perdons économiquement?», a martelé quant à lui le président de l’ALF. Au Liban, il est difficile de parler économie sans parler politique. Il a appelé sans plus tarder à l’élection d’un nouveau président de la République tout en saluant le travail de l’armée libanaise qui sécurise du mieux qu’elle peut le pays et ses frontières. Charles Arbid a longuement vanté le mérite des Libanais, mettant l’accent sur leur vitalité et leur esprit innovant dans de nombreux secteurs. «Le marché de la franchise a bien résisté, même si sa croissance a naturellement pâti du ralentissement de l’activité touristique - et du recul de la consommation interne des biens durables en particulier - et de la situation sécuritaire», a-t-il indiqué. Bien plus optimiste quant à l’année 2015, il a affirmé que «les ventes de détail ont progressé de 15% sur les quatre premiers mois de 2015, reflétant une amélioration de l’activité touristique en ce début d’année». «Pour capitaliser sur cette amélioration et se développer, le marché de la franchise doit miser sur de nouvelles techniques de promotion», a-t-il poursuivi. «Le secteur privé reste le pilier de l’économie nationale et il faut le protéger (…). Malgré les intempéries politico-sécuritaires que traverse le Liban, la franchise libanaise est plus créative que jamais, elle donne une image posi- Dans un mot plutôt politique, le ministre de l’Industrie a rappelé le contexte difficile de la tenue de cet événement. «2% de croissance en 2015, toujours pas de budget adopté par l’État, une vacance à la tête de la République, une dette publique grandissante et 35% de chômeurs parmi les jeunes», a énuméré Hussein Hajj Hassan. Après avoir dressé un tableau sombre, il a salué les progrès qui ont pu être observés au niveau sécuritaire appelant à un dialogue national nécessaire. Michel Pharaon: Le secteur de la franchise représente 4% du produit intérieur brut et plusieurs centaines de milliers d’emplois. Même son de cloche pour le ministre des Finances qui s’est dit inquiété des moments difficiles que traverse le Liban. Néanmoins, il s’est voulu optimiste: «On observe malgré tout un espoir, surtout économique, grâce au secteur privé, à ses efforts pour toujours trouver des solutions aux crises», a déclaré Ali Hassan Khalil. «Le Liban est un des pays les plus actifs de la région au niveau de la franchise, un secteur qu’il faut développer encore plus en encourageant l’exportation de nos produits et marques», a-t-il ajouté. Il a tout de même émis un bémol: «Le Liban ne peut pas avoir une politique bâtie seulement sur l’économie. Nous voulons un État qui défende notre économie et qui soit à même de faire le pont entre les secteurs public et privé». Numéro 45 | PAGE 5 ECONEWS | en français Pascal Cübb: Le digital, un virage à ne pas rater pour les professionnels Rencontré en marge du colloque dédié à la franchise libanaise, le spécialiste de la communication digitale revient pour Econews sur les enjeux de cet outil devenu incontournable. tendance passagère mais d’une révolution profonde et durable. Le seul cas qui nous ferait revenir en arrière serait un blackout électrique! La communication digitale est maintenant incontournable et centrale au même titre que les autres sujets. L’aborder séparément serait une erreur qui la rendrait stérile ou pour le moins inefficace. Vous venez de participer au colloque dédié à la franchise au Liban. En tant qu’expert de la communication digitale, que pouvez-vous nous dire à ce sujet? Comment accompagnez-vous les entreprises dans cette révolution? Pour mon premier voyage au Liban et ma première intervention au BIFEX, j’ai été séduit par le dynamisme et le professionnalisme des acteurs présents durant cette manifestation très bien organisée et d’un très bon niveau. Les questions sur le digital sont multiples dans une région en plein essor. C’est un virage à ne pas rater pour les professionnels de vente au détail et de la franchise, mais également pour les institutionnels, les politiques et tous les acteurs économiques. D’autres débats passionnants ont eu lieu, mais, s’agissant du digital, j’ai ressenti beaucoup d’interrogations et une volonté d’aborder ce sujet sérieusement, avec prudence, en m’entourant des bonnes personnes et en utilisant les technologies adéquates et les bons supports. J’espère avoir apporté un éclairage à mon audience sur ces sujets et sur la façon de les aborder, globalement. Le digital n’est plus une interrogation, il est! Partout, tout le temps et en mouvement. Je suis un «architecte» du digital. J’interviens comme conseiller, avec ma société «ByPC», pour plusieurs annonceurs, agences ou médias en Europe et ailleurs. Je propose mes expertises pour répondre aux besoins importants des entreprises afin de mettre en place et développer les bonnes idées, les bons outils et la bonne stratégie digitale. Pascal Cübb Qu’observez-vous quant à l’utilisation de cet outil de communication très prisé dans les pays occidentaux? Il y a de l’enthousiasme, de l’envie, mais des difficultés à prendre le sujet dans sa globalité. Je constate un manque d’expérience et d’expertise sur le digital, ce qui est normal à ce stade du développement. L’évolution exponentielle de ce nouveau mode de communication expose les décideurs à de nombreuses sollicitations, de multiples interrogations, des choix stratégiques difficiles à appréhender. Au début des années 2000, quand j’ai créé mon agence, Digitale Cübb, nous étions des pionniers, on explorait de nouveaux horizons. Aujourd’hui, nous avons du recul et de l’expérience, il s’agit de bien comprendre ce qu’est le digital dans son intégralité (technologies, contenus et supports) et de le positionner pleinement au cœur de la stratégie de son entreprise. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir mais il va falloir avancer vite. La communication digitale est-elle aujourd’hui un must pour développer une marque à l’étranger? L’évolution de ce nouveau mode de communication expose les décideurs à de nombreuses sollicitations, de multiples interrogations, des choix stratégiques difficiles à appréhender. Mon expérience d’entrepreneur, mes nombreux voyages d’affaires, mes connaissances acquises du marketing, de la communication, mon expertise du DOOH (Digital Out Of Home) me permettent d’analyser rapidement les problèmes d’intégration et de positionnement d’une entreprise. Ma vision globale du digital, depuis près de quinze ans, permet à mes clients de gagner du temps et de ne pas se tromper sur les chemins à suivre. Mon réseau professionnel étendu me donne la capacité de trouver, pour chaque sujet, une solution performante et une réponse adaptée. Quant à la communication, c’est un sens inné, c’est naturel pour moi. J’ai également d’autres activités depuis que j’ai cédé mon agence il y a maintenant deux ans. Je suis impliqué, à travers ma holding, dans plusieurs projets passionnants. Le brand content et la production de contenus digitaux avec ma société Sunglasses. Le social network avec MyHopsiFriends, un nouveau réseau social pour les patients hospitalisés. Le monde de la santé est aussi en pleine mutation digitale. Le retailtainment et l’user experience, avec 4DVista, pour répondre aux besoins croissants des clients sur les nouvelles technologies, l’expérientiel et les nouveaux usages. Pouvez-vous terminer cette phrase: «La communication c’est... » Un métier passionnant! On vit une époque formidable mais difficile et troublée, comme à chaque révolution... Il ne faut pas en avoir peur, il faut être curieux et la vivre pleinement! Un must sous entendrait qu’il s’agit d’une mode et qu’il faut absolument la suivre. Or les modes changent. De mon point de vue, il ne s’agit pas d’une Focus sur les recommandations du BIFEX: l’ALF planche sur un institut des marques arabes En clôture du BIFEX le 14 mai dernier, Charles Arbid a proposé la création d’un Institut des marques arabes en collaboration avec les ministères de l’Économie et les chambres de commerce de plusieurs pays de la zone Mena. Cette plateforme commune devrait notamment faciliter l’uniformisation des mesures de protection de la propriété intellectuelle des marques arabes ainsi que leur promotion. Plusieurs panels de discussions ont aussi meublé ces deux jours, aboutissant à la conclusion de l’importance de la promotion des franchises libanaises hors de leurs frontières, en surfant notamment sur la diaspora libanaise. Outre le Golfe (Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Qatar), les principales destinations sont les pays d’Afrique et du sud de la Méditerranée où est bien implantée une diaspora libanaise dynamique. Parmi les autres initiatives envisagées: renforcer la coopération avec les médias qui ont la capacité d’améliorer de façon directe ou indirecte l’image des franchises libanaises. Photo de groupe Numéro 45 | PAGE 6 ECONEWS | en français Intérêts en territoire négatif: une situation atypique aux effets mitigés Bachir El Khoury Dans plusieurs pays d’Europe, les taux d’intérêts nominaux sont désormais négatifs – une première dans l’histoire financière mondiale. Quels sont les raisons et les fondements économiques de cette «sorcellerie financière»? Qu’en est-il des avantages et des risques qu’elle comporte? Explications. Le monde économique fait face depuis quelques mois à un phénomène jusque-là inédit dans l’histoire: l’existence de taux nominaux négatifs dans plusieurs pays d’Europe ainsi qu’au Japon. Début avril, la Suisse est en effet devenue le premier pays du Vieux continent à emprunter à 10 ans à des taux négatifs. L’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et la Suède sont d’autres pays concernés par le phénomène, quoiqu’à des échéances plus courtes (prêts à 7 ans ou moins pour l’Allemagne, deux ans pour les autres). Au total, environ 3 000 milliards de dollars d’actifs en Europe et au Japon, accompagnés d’échéances pouvant aller jusqu’à dix ans, présentent à l’heure actuelle des taux d’intérêt négatifs. Jusque-là, les économistes et les agents économiques étaient plus ou moins familiers avec la notion d’intérêt réel négatif. Cela s’était produit aux États-Unis dans les années 60, lorsque le taux d’intérêt nominal était inférieur aux anticipations d’inflation. Mais la situation n’était pas si courante, malgré des précédents historiques. L’histoire du taux nominal négatif est en revanche moins connue. La Banque centrale suisse avait brièvement introduit des taux inférieurs à zéro dans les années 70 afin de décourager les entrées de capitaux, tandis qu’à la fin des années 1990, la banque du Japon, dans une ultime tentative de relancer l’économie nipponne, avait inondé le marché de yen, propulsant le rendement sur les bons de Trésor à six mois dans le rouge. Avec des taux négatifs, les banques sont-elles capables d’assumer les nouveaux niveaux de marge et de couvrir leurs risques? Qu’est-ce qui explique le phénomène? Les raisons derrière cette «sorcellerie financière», telle que se plaisent à la décrire certains, remontent à la crise internationale de 2008 et son impact sur la croissance et l’emploi. En Eu- rope, cela s’est récemment accompagné de pressions déflationnistes, ayant attisé les craintes d’une reprise plus lente. Le taux d’inflation est, en effet, passé sous la barre de zéro durant quatre mois, de décembre à mars, avant d’atteindre 0% en avril. Pour éviter le risque déflationniste et accélérer la sortie d’un cycle récessionniste, la Banque centrale européenne (BCE), à l’instar d’autres banques centrales en Europe, s’était déjà résolu, avant la publication de ces chiffres, à faire passer l’un de ses taux directeurs, le taux de facilité de dépôt, en territoire négatif. Depuis septembre 2014, le taux de refinancement des banques auprès de la BCE pour leurs liquidités à court terme est ainsi passé à 0,05% et le taux de rémunération de dépôt des banques auprès de la BCE au jour le jour est passé à -0,20% (déjà négatif à -0,1% depuis juin). Les banques doivent donc payer pour placer leurs liquidités auprès de la BCE. Cette inflexion a été complétée et amplifiée par le lancement, en mars 2015, d’un vaste plan monétaire d’assouplissement quantitatif, pour éviter que la déflation ne s’installe. Ce programme de rachat massif d’obligations porte sur l’injection sur le marché de 60 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2016 au plus tôt, soit une enveloppe minimale de 1 100 milliards d’euros. Cette politique, défendue par certains comme favorable à la relance économique, est critiquée par d’autres. Dans un de ses rapports, la banque Natixis a ainsi souligné que celle-ci générait des risques très sérieux, dont notamment l’aplatissement des courbes des taux d’intérêt, la quasi-disparition des primes de risque, et une possible bulle boursière (lire plus bas). Par ailleurs, si la déflation venait à s’installer dans la zone euro, un rendement nominal négatif aurait pu se retrouver associé à un rendement réel positif, estiment d’autres détracteurs de la politique de la BCE. C’est ce qui se passe au Japon depuis vingt ans, en présence d’une déflation persistante et de taux d’intérêt proches de zéro sur un grand nombre d’actifs. Qui perd, qui gagne ? Bonne ou mauvaise, la politique de la BCE, qui a engendré des taux nominaux négatifs sur le marché, ne l’est pas, en tous cas, à l’égard de tous les agents. C’est à priori une bonne nouvelle pour les consommateurs et les emprunteurs, que ce soit pour réaliser des investissements immobiliers, dont la tendance est en même temps à des prix baissiers, ou pour acquérir des biens d’équipement, une voiture, financer une rénovation ou des études. Sur le plan national, les États pourront également bénéficier d’une baisse du coût financier de la dette, en tous cas sur les émissions nouvelles. En zone euro, 30% de la dette souveraine, dont le montant global s’élève à plus de 11 000 milliards d’euros, est aujourd’hui traité avec un taux nominal négatif. En zone euro, 30 % de la dette souveraine, dont le montant global s’élève à plus de 11 000 milliards d’euros, est aujourd’hui traitée avec un taux nominal négatif. En revanche, cette situation ne profite pas à tout le monde ; en termes de dépôts, les taux négatifs feront perdre de l’argent aux épargnants, ce qui risque de pénaliser le pouvoir d’achat d’une tranche de la population et d’affecter ainsi la consommation et par conséquent, la croissance. Quant aux banques, elles risquent également d’en sortir perdantes. Avec des taux négatifs, celles-ci rémunèrent leurs clients pour prêter de l’argent. Faut-il donc qu’elles aient les moyens d’assumer ces niveaux de marge, et de pouvoir couvrir, à tout le moins, leurs risques. Sur les crédits, les marges d’intérêt, perçues jusque-là par les banques, permettaient, en effet, de couvrir, ne serait-ce que partiellement, le coût de liquidité, le coût du risque, les coûts d’exploitation de la banque, le coût des fonds propres et, s’il en reste, l’impôt sur le bénéfice. Sur un autre plan, et d’un point de vue technique, nombre d’établissements ont des difficultés à gérer aujourd’hui les taux négatifs. Certains logiciels informatiques et même des progiciels n’admettent pas les taux en-dessous de zéro, ce qui nécessite une adaptation aux nouvelles donnes. Enfin, les taux d’intérêts négatifs risquent d’avoir des retombées néfastes sur les marchés financiers, notamment le marché boursier européen. Avec des rendements négatifs, les investisseurs seront incités davantage à placer dans des actions, encouragés par ailleurs, par les perspectives optimistes de croissance, tandis que les montants colossaux injectés par la BCE risquent d’alimenter un cercle vicieux susceptible de provoquer une bulle. Des indices comme le DAX, le CAC 40 ou le Stoxx Europe 600 index ont déjà enregistré une forte croissance depuis le début de l’année (+17 % en moyenne). Quel impact sur le Liban? Le pays du Cèdre, dont la monnaie nationale est indexée au dollar, sera-t-il affecté par la baisse des taux en Europe? À priori non, selon les analystes. Il sera influencé davantage par la politique monétaire américaine que par celle de la BCE. Une éventuelle hausse des taux aux États-Unis pourrait en effet avoir un impact haussier sur le marché local, même si la relation n’est pas linéaire et que d’autres facteurs influent également sur l’évolution des taux libanais (stabilité de la livre, insécurité, etc.). Le taux moyen sur les dépôts en livre a déjà légèrement augmenté, à 5,57 % fin mars, contre 5,48% un an plus tôt, mais aucun mouvement majeur n’est observé pour l’instant. Les taux pourront légèrement remonter d’ici la fin de l’année, après la décision de la Fed, estiment néanmoins les analystes. Numéro 45 | PAGE 7 ECONEWS | en français Le rendez-vous des Tycoon C’est une véritable leçon d’humilité que j’ai reçu en écoutant avec passion et émotion les témoignages aux destins multiples des Libanais d’origine lors de la conférence «Lebanese Diaspora Energy» qui a rassemblé pour la deuxième année plus de 1 200 Libanais de l’étranger venus de 73 pays du globe. Certains foulaient le Liban pour la première fois, venus tisser des liens avec le pays d’origine. Ils ont répondu à l’invitation du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, l’initiateur du projet ambitieux de renforcer les liens humains, diplomatiques et économiques entre les Libanais et leur diaspora. Les recensements ne sont pas exacts, mais on estime entre 14 et 16 millions les Libanais d’origine disséminés dans le monde. Nombreux sont partis en temps de guerre. D’autres ne connaissent même pas la terre de leurs ancêtres, sauf à travers des histoires et anecdotes racontées par leurs aïeux. Beaucoup n’ont pas le passeport libanais! Pour y remédier, Gebran Bassil s’est fixé comme objectif de créer et tisser des liens entre les Libanais du Liban et de l’étranger. Pour ce faire, il n’a pas hésité à se rendre au Mexique, au Brésil, en Australie, en Amérique et dans bien d’autres capitales où ils se trouvent pour les rencontrer et les convaincre de faire ce long voyage vers leurs origines. C’est ainsi qu’est née l’année dernière la première conférence «Lebanese Diaspora Energy». Un événement qui a, cette année encore, rassemblé les forces vives de la diaspora, les 21 et 22 mai derniers au Grand Hôtel Habtoor de Sin el Fil à Beyrouth. Suède, Canada - et un parterre de politiciens, diplomates, représentants des organisations économiques étaient au rendez-vous. L’événement était d’une envergure telle que la première journée de discussions fut retransmise en direct sur quatre des principales chaînes de télévisions (MTV- Télé Liban - Al Manar- OTV- NTV). Celles-ci ont passé en revue des questions chères aux émigrés libanais, à l’instar de la récupération de la nationalité libanaise. Ce fut aussi l’occasion d’échanges de témoignages de réussite de Libanais de l’étranger et de conférences sur les enjeux économiques et diplomatiques liés à la diaspora. La deuxième journée fut quant à elle consacrée aux échanges entre les différents acteurs, tous secteurs confondus. Créer et renforcer les liens entre les Libanais et la diaspora Dans son discours d’ouverture, Gebran Bassil a déclaré: «La conférence vise à créer des liens entre les Libanais et leur pays d’origine au niveau de la langue, de l’identité, de l’attachement à la terre, des sentiments affectifs et même de la nostalgie. Il s’agit également de nouer des liens avec le Liban afin que les expatriés reprennent leurs droits entiers, à savoir: le droit de vote, la nationalité et la citoyenneté». Il a aussi réitéré son appel à l’adoption par le Parlement d’un «Créer et renforcer les liens entre les Libanais et la diaspora», telle pourrait être la matrice principale du cru 2015. Devant une salle noire de monde, les Libanais de la diaspora installés dans le monde entier - États-Unis, Australie, Brésil, Mexique, Afrique, «Chacun d’entre nous a conservé la culture libanaise dans son sang» Les Success stories des intervenants venus des quatre coins du monde projet de loi restituant la nationalité libanaise aux émigrés d’origine libanaise. «Chacun d’entre nous a conservé la culture libanaise dans son sang. Nous ne pouvons pas la perdre», a-t-il ajouté. «Je ne peux pas vous promettre que nous allons changer la réalité au Liban, mais je vous promets de vivre le rêve», a-t-il déclaré. Nous croyons en nous-mêmes et Même sans connaître le Liban, j’avais la nostalgie de ma terre d’origine juste en humectant mes lèvres du zaatar venant du village de mes grands-parents. en vous. Chacun d’entre nous a l’énergie et la force d’agir. Nous produisons de l’énergie positive et l’injectons dans les pays où les expatriés se trouvent», a-t-il poursuivi. Ce grand rassemblement s’est tenu en présence de plus de 1 200 participants venant de 73 pays, avec un chef de la diplomatie mû par une volonté et un enthousiasme à toute épreuve. À noter que cette conférence a été organisée et prise en charge par le ministère des Affaires étrangères, avec le parrainage de nombreuses compagnies. Les émigrés ont par ailleurs eux-mêmes financé leurs voyages, les organisateurs prenant en charge l’organisation de leur séjour de trois jours (transports, déjeuners, diners et visites). Des success stories à partager... Des Libanais d’origine, qui portent haut l’image du Liban dans le monde grâce à leurs accomplissements professionnels et humains, tous secteurs confondus politique, médecine, science, recherche, affaires, finance, industrie, banque, construction, enseignement académique, médias, art, culture, restauration, hôtellerie et tourisme - se sont succédés un à un à la tribune pour s’exprimer dans le cadre du premier panel dédié aux success stories. À l’image de Philippe A. Salem, célèbre oncologue, chercheur, éducateur, analyste et politicien ayant émigré aux États-Unis en 1986. «Les Libanais dispersés dans le monde entier Marilyne Jallad constituent une énergie illimitée pour le pays et c’est le moment d’investir cette énergie dans la construction d’un nouveau Liban», a-t-il déclaré. Ou encore du politicien ayant travaillé auprès de Nelson Mandela, Michael Louis. Devant un auditoire attentif, ils ont tous partagé leurs histoires, individuelles mais aussi communes: celles contées par leurs grands-parents, les photos en noir et blanc, l’odeur du zaatar du village, une citation de Khalil Gebran. «Lebanese Diaspora Energy» a achevé ses travaux le 22 mai. «Si nous avons la détermination, cette conférence pourrait ouvrir la voie vers une période de succès», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, ajoutant que le Liban est caractérisé par sa diversité, ses communautés et ses traditions. Il s’est dit prêt à visiter tout pays ou île dans le monde où se trouvent les Libanais, appelant les expatriés à collaborer ensemble au projet d’un État libanais. L’activation du rôle joué par les émigrés était en effet une des grandes recommandations émises à l’issue de ce rendez-vous d’envergure. Lancement du Musée de la diaspora et création de neuf maisons à Batroun Cette conférence a été également marquée par la mise sur pied d’un vaste projet avec la création de neuf maisons libanaises à Batroun qui comprendront cinq fonctions publiques: un musée, un café, un motel, un office de tourisme et une salle polyvalente. Batroun, ce site archéologique unique qui a beaucoup de charme. De quoi donner un beau point de repère aux émigrés lorsqu’ils reviendront au pays du Cèdre. Ce projet sera pris en charge par la municipalité de Batroun, qui a gracieusement offert tous ses services. C’est ainsi que s’est achevé ce troisième jour à Beyrouth pour de nombreux émigrés qui, accompagnés du ministre des Affaires étrangères et du chef de la Municipalité de Batroun, Marcelino Herk, ont visité les marchés et le vieux souk de Batroun. «La Maison de l’émigré libanais constitue un trait d’union entre la diaspora libanaise dans le monde et le Liban», a confié devant ses hôtes le ministre avant de souligner: «Les Libanais installés en Russie, aux États-Unis, au Mexique, en Australie, aux Émirats arabes unis et au Brésil ont déjà investi dans ce quartier». Numéro 45 | PAGE 8 ECONEWS | en français Liban: deux projets innovants dans la filière laitière méditerranéenne récompensés par LACTIMED LACTIMED a prouvé dès 2014 qu’innovation et esprit d’entreprise peuvent se concilier avec savoir-faire traditionnel et ressources locales, et ce grâce au lancement cette année-là du concours de projets innovants visant à insuffler un nouvel élan à la filière laitière méditerranéenne. Dans nos colonnes, présentation de deux lauréats libanais qui ont remporté ce prix. En 2014, LACTIMED a lancé un concours de projets innovants visant à insuffler un nouvel élan à la filière laitière méditerranéenne, et à montrer qu’innovation et esprit d’entreprise se concilient aisément. Cette initiative a porté sur un secteur stratégique, la filière laitière en Méditerranée, aux enjeux socio-économiques, culturels et touristiques importants. Prix ouvert aux PME de la filière laitière en Méditerranée Elle a été mise en place dans plusieurs régions du Liban et de la rive méditerranéenne: dans la Békaa et au Baalbek-Hermel (Liban), en Thessalie (Grèce), Sicile (Italie), à Alexandrie et Beheira (Égypte), Bizerteet Béja (Tunisie). Cette initiative a ainsi permis d’identifier cinquante projets, parmi lesquels 38 candidats pré-sélectionnés ont pu bénéficier d’une phase de coaching durant deux mois qui leur a permis de mettre en place un plan ou une stratégie d’affaires afin de présenter leur projet face à un jury international lors d’une session de pitching. Cette compétition a été ouverte aux micros, petites et moyennes entreprises (PME), aux associations et fédérations professionnelles ou encore aux centres de recherche. Objectif de ce concours? Promouvoir l’innovation et la valorisation des produits laitiers méditerranéens typiques, développer les capacités des producteurs et des entrepreneurs à travers un coaching efficace et favoriser le dialogue entre producteurs, structures d’appui et acteurs financiers nationaux. Au terme de cette phase, dix des 38 candidats se sont vus attribuer un trophée ainsi qu’une aide de 10 000 euros pour mettre en œuvre leur projet innovant. Issus des secteurs de l’agritourisme, de l’innovation technique, scientifique ou écologique, les différentes PME venant des territoires pilotes ont ainsi démontré leur dynamisme et leur esprit d’innovation! Pour info, LACTIMED vise à renforcer la production et la distribution de produits laitiers typiques et innovants en Méditerranée par l’organisation des filières locales, l’accompagnement des producteurs dans leurs projets de développement et la création de nouveaux débouchés pour leurs produits. Ce projet est mis en œuvre dans le cadre du programme IEVP CTMED et est financé à 90% par l’Union européenne pour un montant de 4,35 millions d’euros, à travers l’instrument européen de voisinage et de partenariat. De novembre 2012 à mai 2015, ANIMA et ses 11 partenaires ont réalisé une centaine d’opérations à destination des acteurs des filières laitières d’Alexandrie et de Beheira (Égypte), de la Bekaa et de Baalbek-Hermel (Liban), de Bizerte et Béja (Tunisie), de Sicile (Italie) et en Thessalie (Grèce). Deux lauréats, deux produits: chacun son histoire Du lait de chèvre au «kechek vert» et un mode de conservation inédit Lauréate du prix LACTIMED, Hiyam El Gharib propose de transformer le lait de chèvre en un produit local traditionnel, le kechek, mais en optant pour un mode de conservation inédit. Actuellement, cette préparation de poudre blanche à base de yaourt épais, de lait salé et de blé concassé (bulgur) est souvent proposée sous forme séchée, ce qui facilite le transport et la commercialisation hors de la Békaa. Hiyam El Gharib souhaite produire ce produit aux valeurs nutritives remarquables sous sa forme la plus fraîche, difficile à trouver aujourd’hui. Afin de commercialiser ce kechek dit «vert», elle envisage de développer des systèmes de conditionnement appropriés, en le conservant dans de l’huile d’olive, à l’intérieur de récipients en verre et sous vide. Le prix LACTIMED, associé à un autofinancement, permet ainsi à la coopérative d’acquérir des équipements adéquats pour la production du kechek, son conditionnement et sa conservation. Hiyam El Gharib propose ainsi une initiative permettant de revisiter un produit traditionnel en redonnant aux consommateurs accès à la recette d’origine. Pour la petite histoire… C’est une femme engagée et dévouée à son travail qui cherche sans cesse à améliorer la qualité de sa production. Reconnue pour son expertise, elle a fondé en 2003, avec dix autres femmes, «Ain El Arich», l’association coopérative pour la production des produits agricoles. Située dans la plaine de Békaa, au sein du village d’Aaita el Fekhar, cette association dont elle est la présidente permet la coopération de onze femmes. Ensemble, ces autodidactes produisent de nombreux produits laitiers, tel que le labneh de chèvre, le kechek, des confitures et aussi des vinaigres. Afin d’en arriver là, cette coopérative a bénéficié à ses débuts de la réhabilitation d’un centre pour la fabrication de produits laitiers à base de lait de chèvre et de produits agricoles. Les efforts de ce groupe de femmes ont été payants et ont permis l’obtention d’équipements grâce au soutien de diverses organisations non gouvernementales. Sami Hajjar: sa labneh de chèvre et son huile d’olive bio récompensée Le projet de Sami Hajjar répond à la demande croissante des consommateurs libanais, de plus en plus friands de produits biologiques qui allient nutrition et bonne santé. Le lauréat souhaite ainsi produire du labneh de chèvre bio, un produit traditionnel, qu’il conditionnera de façon originale: sous forme de morceaux ronds, le labneh sera conservé dans de l’huile d’olive issue d’une production régionale. Certifié bio, ce produit phare du terroir sera commercialisé avec des arômes locaux naturels. Le consommateur aura ainsi le choix entre plusieurs saveurs: menthe, thym, sumac ou piment rouge, qui évoqueront les riches saveurs du terroir libanais. Le prix LACTIMED a permis à Sami d’acquérir deux machines, l’une conçue pour obtenir une meilleure homogénéité dans la découpe du labneh et l’autre pour une fermeture optimisée des récipients en verre, évitant ainsi tout risque de contamination. La qualité de son produit sera ainsi accrue et favorisera le développement commercial, déjà débuté, de cette gamme de fromage. Sami Hajjar est ingénieur agronome de formation et spécialiste de la transformation laitière. En 1993, il établit le centre «Kab-Elias» pour les produits laitiers, au sein de la plaine de la Békaa. Cherchant à garantir aux consommateurs de bonnes caractéristiques organoleptiques, il se tourne alors dès 2014 vers la production biologique. Véritable stratégie d’innovation et de différenciation, cette démarche lui permet de figurer parmi les pionniers de la fabrication de produits laitiers typiques libanais biologiques à base de lait de chèvre. Gage de qualité, cette démarche lui a permis d’accroître la notoriété de ses produits et d’en favoriser la commercialisation et les ventes. La société aspire donc à produire d’autres gammes de fromages biologiques fabriqués avec du lait de brebis. Un programme de mentorat dans le domaine de la joaillerie Fidèle à son objectif de promouvoir la croissance économique et l’emploi, la Chambre de commerce de Beyrouth a mis en place un programme de mentorat dans les secteurs de la joaillerie. Ce programme s’intègre dans le cadre du projet PRIME, financé par l’Union européenne à travers le programme ENPI CBC-MED. PRIME a pour but de mettre en place un schéma de soutien au transfert de compétences intergénérationnelles dans le secteur de l’orfèvrerie et de la joaillerie. Ainsi, des entrepreneurs confirmés de ce secteur suivront de près de jeunes entrepreneurs, afin de leur prodiguer des conseils et un suivi personnalisé durant la période de mentorat. Les jeunes entrepreneurs ayant suivi ce programme pourront participer à des tournées d’études en Italie ou en Grèce, afin de visiter des institutions gouvernementales, des associations d’entreprises et des centres de formation, et rencontrer d’autres jeunes entrepreneurs lors de forums de partages d’expériences. Le mentorat: de quoi s’agit-il exactement? «Le mentorat permet de préserver la couche d’ozone intellectuelle.» Julie Latour On peut définir le mentorat comme une aide personnelle, volontaire et gratuite, à caractère confidentiel, apportée par un mentor pour répondre aux besoins particuliers d’une personne (le mentoré) en fonction d’objectifs liés à son développement professionnel ainsi qu’au développement de ses compétences et des apprentissages dans un milieu donné. La base d’une bonne relation mentorale est la confiance, l’honnêteté et l’éthique. Le mentor est une personne d’expérience qui fournit volontairement une aide à une personne moins expérimentée, à titre de guide, de conseiller, de modèle, et qui partage avec celle-ci son vécu, son expertise et sa vision. Le mentoré représente la personne jumelée à un mentor, qui bénéficie de l’aide de celui-ci pour acquérir des compétences, accroître sa confiance, ses aptitudes et ses chances de succès dans la réalisation de ses objectifs personnels et professionnels. Cette relation mentorale permettra surtout d’aller plus loin dans le savoir-être professionnel qu’on pourrait définir par: responsabilité sociale; éthique individuelle et organisationnelle; tolérance à l’ambigüité, l’incertitude, le stress; autonomie, indépendance, confiance en soi; équilibre; discipline et maîtrise personnelle; comportement interculturel. Numéro 45 | PAGE 9 ECONEWS | en français La PME en question 1 Il est rare qu’un mois passe sans rencontrer une conférence, une table ronde, ou une étude de fonds concernant la petite et moyenne entreprise, avec leurs lots de vérités et d’erreurs. Il est évident que le nombre de personnes engagées dans l’entreprise est le critère majeur dans tous les secteurs de production, pratiquement partout à l’exception du secteur financier. productivité moyenne des 300 principales entreprises du pays était trois fois supérieure à la moyenne des micros entreprises qui exerçaient sur le marché. Parmi les vérités, on retient la capacité de la PME à assurer l’emploi en période de crise ; à contribuer à plus de 70% de la production nationale ; mais la majorité demeure dans le secteur informel ; et quatre entreprises sur cinq disparaissent au bout de cinq ans d’existence. Il existe une corrélation entre le nombre de travailleurs, le capital effectif de l’entreprise, son chiffre d’affaires, et ses profits. Ces paramètres servent à déterminer la catégorie de l’entreprise quand le critère initial ne s’applique pas. Ce cas se retrouve surtout dans les sociétés à très forte intensité de capital. Par contre les progrès des technologies de l’information et de la communication ont largement réduit le seuil de productivité optimum de l’entreprise. On peut raisonnablement admettre que l’entreprise moyenne (standard UE) dans la majorité des secteurs, et surtout dans les secteurs de pointe, n’a plus rien à envier à la grande entreprise du point de vue des économies d’échelle. Parmi les contrevérités, la nécessité première d’accès au financement ; la productivité dans les normes moyennes du pays ; et la contribution à plus de 70% du PIB (on ignore la contribution de l’État). L’étude économique commence aujourd’hui par une recherche sur internet et enregistre un flot d’informations du monde entier. D’où la nécessité d’identifier l’entreprise suivant un standard universel, ou du moins le plus répandu, pour éviter les erreurs d’interprétation et d’arriver à des conclusions utiles. Le standard UE est certes le plus commun. Classification des entreprises Selon les normes européennes, la micro entreprise est celle dont le nombre de travailleurs est de neuf maximum, inclus le propriétaire de l’entreprise et les membres de sa famille qui collaborent avec lui. La petite entreprise comprend 10 à 49 personnes, la moyenne 50 à 249 employés tandis que la grande compte plus de 250 individus. Ce sont les normes que nous nous proposons d’adopter dans ce papier. L’étude entreprise par Inventis pour le compte du ministère de l’Économie et du Commerce en novembre 2014 diverge au niveau de la grande entreprise qu’elle situe à partir de 100 personnes. La Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban a adopté depuis quelques années une répartition similaire en introduisant une catégorie intermédiaire: Catégorie de l’entreprise Excellente (grande entreprise) 1ère catégorie (moyenne / grande) 2è catégorie (entreprise moyenne) 3è catégorie (petite entreprise) 4è catégorie (micro entreprise) Source : CCIA-BML Nombre de travailleurs 250 travailleurs et au-delà De 100 à 249 De 50 à 99 De 10 à 49 De 1 à 9 Distinction des catégories suivant leurs performances La micro entreprise est souvent une startup. En période de crise, un grand nombre de jeunes écartés du marché du travail tentent leur chance dans le métier qui les attire. La structure sociale (aide de la famille), le climat administratif (libéralisme économique) et un certain goût inné d’entreprendre leur facilitent la tâche. Cette entreprise est par nature peu productive. L’investissement est presque toujours minime. La direction manque d’expérience. Les effectifs n’ont souvent pas acquis la technicité nécessaire. L’entreprise est encore mal perçue sur le marché. Il est permis de croire que le plus grand nombre ne résiste pas longtemps. On croit généralement que sur cinq startups qui ont démarré dans des conditions précaires, une seule résiste au bout de 5 ans. Comme première conséquence, la majorité de ces entreprises demeure dans le secteur informel, évitant autant que possible les charges fiscales et sociales. Il est évident que si cela n’était pas le cas, elles résisteraient beaucoup moins aux conditions du marché et seraient beaucoup plus vite emportées. La présence dans le secteur informel est le plus souvent imposée par la nécessité. N’empêche que cette situation est doublement nocive, elle crée une concurrence déloyale sur le marché, et empêche l’entreprise elle-même de se développer du fait que toute action qu’elle veut entreprendre dans ce sens - importer, exporter, s’endetter, utiliser un matériel roulant, etc. nécessite qu’elle prouve d’abord son existence. Des études faites dans plusieurs pays de la région (Turquie, Égypte, Maroc, Liban) ont démontré que la productivité de la micro entreprise est sans commune mesure avec la grande entreprise. En Turquie par exemple, une étude entreprise par l’Université Bogazici en 2007, a démontré que la La plupart des entreprises moyennes ont commencé leur activité dans la petite entreprise. C’est le succès de son activité qui a permis son développement. Il semble que le gap de productivité de la petite entreprise ne soit pas grand, et puisse être compensé par un certain nombre d’avantages, notamment la flexibilité, l’adaptation au marché, la créativité, etc. On constate aisément que si la micro entreprise est une panacée en période de crise pour alléger le chômage, c’est en devenant une «petite entreprise» qu’elle rend un meilleur service à l’économie du pays, par une productivité normalisée, et qu’elle assure sa pérennité. Une politique favorable à la PME On devrait plutôt dire la MPE, micro et petite entreprise ; désormais l’entreprise moyenne échappe aux contingences des deux premières catégories, pour rejoindre plutôt celles de la grande entreprise. Il y a certes un grand nombre de mesures favorables à la MPE, notamment toutes celles qui améliorent le climat des affaires et profitent à l’ensemble des entreprises. Cependant, pour ancrer les idées, il vaut mieux éviter les shopping lists qui diluent les dispositions à fort levier dans un agrégat de mesures dont on choisit finalement les moins pénibles et les moins efficaces. Extraire les MPE du secteur informel Les start ups et celles qui sont demeurées dans le secteur informel peuvent difficilement affronter leurs charges fiscales et sociales. Il est vrai, surtout au niveau de la petite entreprise, que certaines se démènent dans des secteurs archaïques, qui ne sont plus depuis longtemps compétitifs dans le 1 pays. La question se pose s’il faut les assister ou les laisser périr. Mais la plupart des start ups évoluent dans des secteurs dynamiques, et s’ils passent le cap de la petite entreprise, elles sont promises à un brillant avenir. La réduction d’impôts n’est pas un grand sacrifice du fait que l’État ne prélève rien des secteurs informels. La participation aux charges sociales non plus ; l’État contribue à 25% de la Caisse maladie, il suffit d’orienter le bénéfice vers les micros entreprises, la charge ne serait probablement pas supérieure. Les entreprises des secteurs informels se déclareraient sans délais, même contre une participation légère des charges, vu les grands avantages de la formalisation sur le plan de l’assainissement de la situation et des possibilités de développement. D’ailleurs, l’existence dans l’informel n’est pas dénuée de frais pour passer entre les mailles du filet légal. De son côté, l’État récupère une partie de ses droits, et met fin à la concurrence déloyale qui mine les marchés. Financer le développement La précipitation des programmes à financer les startups et les microentreprises est néfaste. Avant d’acquérir une certaine rentabilité, le financement va se perdre en frais d’entreprise et frais personnels et couler l’entreprise au moment du remboursement. Par contre il serait judicieux de créer des programmes pour financer l’innovation, à fonds perdu. La grande entreprise dispose de fonds pour financer la recherche et le développement, ce qui n’est pas le cas de la micro entreprise, dont le nombre est infiniment plus important, et partant l’efficacité, surtout que ses promoteurs sont le plus souvent très instruits. Leur donner l’opportunité d’innover peut décupler la productivité du pays. Il faut surtout financer le développement. Le plus rationnel se fait par les fusions d’entreprises qui, en plus de l’économie d’échelle, améliorent la gestion et normalisent la productivité à la mesure de la capacité des ressources humaines et des équipements disponibles. Beaucoup d’autres mesures ( formation, assistance juridique, technique, comptable, marketing, etc.) sont utiles ; les deux sélectionnées sont indispensables. CCIA-BML Centre de Développement de l’Entreprise Numéro 45 | PAGE 10 ECONEWS | in English New series of training courses on food safety and monitoring at the Tripoli and North Chamber Organized by the Quality Control Laboratories Center of the Tripoli and North Chamber of Commerce, a new series of training courses on food safety and monitoring were conducted to enhance hospital capacities and advanced quality of hospital services. Trainees and apprentices in the food, kitchen and food preparation department, and hygiene-purchasing units in the Tripoli Governmental Hospital attended the training. A ceremony marking the end of the training took place, and certificates of attendance to the trainees were distributed by Tripoli’s Chamber President Toufic Daboussi in the presence of Dr.Fawaz Hallab, President of the hospital and the CEO Nasser Adra. Dr. Fawaz Hallab: “I am grateful to Tripoli’s Chamber and Labs for their pilot role at the national level in terms of quality control and food safety” novations, even with the challenging situation in Tripoli”. For these reasons, Dr. Hallab expressed his admiration for the achievements made by the Chamber of Tripoli-North to benefit the overall national economy, all of which, of course, led by President Toufic Daboussi. After a tour visit to the Quality Control Laboratories Center, President Hallab was impressed by the prestigious status of the Chamber and expressed high opinions about advanced technologies of the Chamber’s Labs and its compliance with international standards. According to him, the Quality Control Laboratories Center helped him recognize “with great pride that the Chamber’s Labs were comparable to others in Lebanon, as well as at the Arab and international levels”. He added that “this global ranking was the inevitable product of a leadership running this great structure with an advanced vision and a high sense of responsibility”. “As managers of Tripoli’s Governmental Hospital, we invite the Minister of Health to visit this Center and eyewitness a vivid picture of these advanced technologies and the major responsibility of the Lab in food safety and monitoring,” he said.. He continued saying that “it was true that all laboratories are incubators for technologies and tools, and they are a fully operational technical structure, but it is also a sign of rational leadership and administration that has kept pace with time and in- Dr. Hallab took part with President Daboussi in the distribution of certificates to hospital staff trainees, extending his gratitude to Tripoli’s Chamber and its Lab Center for their pilot role at the national level in terms of quality control and food safety. President Daboussi: “Importance of partnership between the public and private sectors” On his part, President Daboussi stressed in his word on the importance of partnership between the public and private sectors for close cooperation in food safety applica- From left to right: Kitchen and nutrition staff and Fawaz Hallab, Chairman Dabboussi and Naser Adra with Certificates LABS Site visit from Dr.Hallab and CEO Nasser Adra and Chairman Dabboussi tions.“This workshop comes in the context of an integrated program of training courses, which the Chamber’s Quality Control Laboratories Center began organizing years ago; in fact, it preceded the current national campaign for food safety and commitment to standards application”, he declared. “I would like to thank Dr. Fawaz Hallab who plays a significant role in the development of our economic society taking into account the advancement requirements of the hospital facilities”, he added. Thanking equally CEO Nasser Adra and expressing his aspiration to strengthen partnership between the two institutions in the spirit of cooperation between the public and private sectors. President Daboussi also considered that Dr. Hallab and Adra play an integral role through the advanced quality of services provided by Tripoli Governmental Hospital, at a time where a negative opinion on public sector organizations prevails in terms of services provided to the public compared to the vitality and dynamism of the private sector. In conclusion, laboratory Director Dr. Khaled El Omari gave a brief overview of the early establishment of the laboratories and the progression at various stations in addition to credits acquired from various international bodies as well as from official public and private institutions. He also highlighted its important role as it still participates in quality and food safety control conferences and cooperation protocols with a number of scientific and academic forums nationally and internationally; these training courses are the product of an integrated program of extended years and the Labs have broad cooperation knowledge particularly with the Federation of Al- Fayhaa Municipalities, the Municipality of Tripoli, and a number of other establishments operating in the northern region of Lebanon. Dr. El Omari expressed his recognition for the existing cooperation between Tripoli Governmental Hospital and the Chamber’s Laboratories, considering that commitment and partnership between the public and the private sectors would enhance public health and food safety according to quality and monitoring standards recognized at Lebanese, Arab and international levels. He encouraged trainees and interns of the governmental hospital to apply those standards. In turn, interns thanked the Chamber and the laboratories acknowledging the Chamber as an edifice of high positive impact. From left to right: Fawaz Halab, Naser Adra, Chairman Toufic Daboussi,Trainee Mona Assaad with Certificate and Khaled El Omari Numéro 45 | PAGE 11 ECONEWS | in English A Promising Role for Tripoli’s Special Economic Zone On May 14th, an economic seminar on the “Importance of the Free Economic Zone… Prospects and Aspirations” took place at Jinan University campus. Two host speakers were invited to highlight important facts about the economic benefits of this project: Former Finance Minister Raya Hassan, Chairman & General Director of the special economic zone, and Toufic Daboussi, President of the Chamber of Tripoli and the North. This event was organized by Jinan University in collaboration with the Youth sector of the “Future Movement” in Tripoli. The seminar was attended by the representative of the Minister of Justice, Major General Ashraf Rifi, Kamal Ziadeh, MP Samir Jisr, Saad Eddin Fakhoury representing MP Robert Fadel, Attorney George Jallad Deputy Mayor of Tripoli, former President of Tripoli Municipality Nader Ghazal, and President of Dental Association in Tripoli Dr. Adib Zakaria represented by Dr. Jalal Kassab, and Chairman of the Board of Trustees of Jinan University Salem Yakan, in addition to a crowd of students. Hassan: We must increase the value, significance and the size of the economic zone because paybacks will benefit the treasury Hassan addressed first the audience and clarified the term “special economic zone”, which is the area that is located near the port of Tripoli that is different than the free zone located on the territory of the port of Tripoli since 1952. This zone, she explained, will have competitive advantages due to privileges conceded to Lebanese and foreign investors, benefiting not only Tripoli and the North. Therefore, Hassan added “we must increase the value, significance and the size of this zone because the paybacks will benefit the Lebanese treasury and not only a specific category of the Lebanese people”. She declared that during the next few days “reclamation works of sea off Tripoli’s coast will be undertaken by the contracted company, and will take about two years”. She added that basic infrastructure will be developed after setting the tender book that must be in accordance with international standards. it is expected that within 20 years, the region will be able to attract more than 120 companies employing 9,000 or more workers. Conscious of the importance of Tripoli’s special economic zone, the government is expected to prepare “a budget worthy of the plans drawn especially in light of the competition that we are going to face by other economic zones already developed in the region, such as Jordan, Dubai and other neighboring countries,» she said. Hassan alarmed about the ongoing talk regarding the establishment of special economic zones in various regions of Lebanon, «as this may affect the main purpose of the establishment of the Tripoli economic zone,» she said, noting that the Lebanese government must set a unified policy in case other special zones were Former Finance Minister & Chairman and General Director of the Special economic zone, and Toufic Daboussi, President of the Chamber of Tripoli and the North. created “so that goals and objectives would not contradict». She also stressed the necessity of having a stable political situation in the city of Tripoli and the region “because any security or political setback may drive investors far away towards safer zones in safer neighboring countries,» she concluded. Daboussi: Tripoli has all the ingredients … whether in terms of abundance of distinctive public facilities, or in terms of availability of enlightening minds On his part, Daboussi made a presentation outlining the characteristics of the economic zone of Tripoli, especially that the Chamber of Tripoli and the North had a pivotal role in drafting all legislation regulating the special economic zone. He stated that the zone is an independent moral entity that has its own law (#18/2008) and free from any public institution tutelage (Decree 4517/72), and that it is managed as any other private sector institution with a board of directors that oversees all its activities, implementing a series of decrees regarding internal administrative regulations as well as its relationship with investors. Regarding tremendous potentials for growth offered by the economic zone of Tripoli, he noted the geostrategic importance of its location, its open economic system, and the dynamism of the Lebanese entrepreneur. He also cited a wide range of incentives offered to investors, including income tax exemptions, VAT exemptions, tariff exemptions, property tax exemptions and exemptions on foreign workers and on social security. Regarding types of investments offered, there are those in the food industry, renewable energy, industry in general and the oil and gas, maritime Attendees sector and fishery industries, information technology; tourism sector is the only exception that will not be incorporated into the zone. According to the feasibility study developed for the economic zone, the development strategy set to Tripoli area is based on three pillars: First, take advantage of free trade agreements with Syria, Jordan and Turkey to increase the economic potentials of Tripoli and the provinces of North Lebanon and Akkar in particular, as well as to Lebanon. Second, expansion of the port of Tripoli, building highways in the region, and the construction of a commercial railway linking the city to the border with Syria in order to activate trade relations with the Arab countries and friendly regional countries. Third, involving the private sector in the development strategy through an effective partnership between the public and private sectors, so as to achieve economic and social development in the North. In addition to stimulating foreign direct investments (FDI) flows to Lebanon, the great importance of the special economic zone of Tripoli lies in its positive impact on the national economy as it is expected that within 20 years, the region will be able to attract more than 120 companies employing 9,000 or more workers. Finally, the economic zone has a financial role for enhancing public finances through the flow of capital and stimulating the economic cycle. On a final note, Daboussi said: «Tripoli has all the ingredients that help improve its economic situation, whether in terms of abundance of distinctive public facilities, or in terms of availability of enlightening minds, which is characterized by the citizens of the city that made them gain the highest economic, administrative and technical positions in the world». Numéro 45 | PAGE 12 ECONEWS | in English SPECIAL TRAINING AT LTC The Chambers at the heart of rural development… The Lebanese Training Center (LTC) at the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut & Mount Lebanon is pleased to announce the upcoming following Trainings: THE UNDERSTANDING OF UCP 600 (Articles interpretations and practical cases) Trainer: Dr. Massoud Kantar, PHD, Trade Finance expert, Manager at BLOM Date: 10, 11 & 12 June, 2015 (3 days) Time: 5.00 -8.00 pm Outline & Target: The present lecture aims to shed light on the Uniform Customs and In response to the demand of rural community groups to increase and diversify their income, the Chamber of Saida held a seminar to share the best ways to enhance sustainability and economic growth in rural areas. Practice UCP 600 governing the letters of credit worldwide. A detailed explanation and a wide interpretation of all articles related thereto will be provided. The lecture will also focus on the risks and responsibilities arising from the application of the UCP 600 towards all the parties involved in a letter of credit. Practical cases will be presented for interpretation. This lecture is addressed to employees working in international trade and letters of credit at banks, companies and private institutions. Talent Management Trainer: Mr. Bassam Nammour , EMBA, Human Resources & Talent Management Professional, Senior Consultant. Date: Coming soon Outline & Target: Talent Management is an investment. Every company wants to have the best and brightest employees, and with Talent Management that could be achieved. The item that usually accounts for the highest cost for a company is its workforce. Having a talented group of employees has always been a key to success; it will translate into cost savings and higher productivity. Talent Management is the investment that will pay dividends over the course of its use. This lecture is addressed to HR managers and assistant managers, Training development managers, Recruitment managers, Talent managers & whoever might be interested . Working Capital Management Trainer: Mr. George Assilian, CPA, Financial advisor and Auditor Date: Coming soon Outline & Target: Implementing an effective Working Capital Management within an entity is an excellent way to improve its earnings. The two main aspects of working capital management are ratio analysis & management of the individual components of working capital. Working Capital Management is a strategy focusing on maintaining efficient levels of both components of working capital, current assets & current liabilities, in respect to each other & to ensure the entity has sufficient cash flow to meet its short-term debt obligations & operating expenses. This lecture is addressed to Accounting and finance professionals Business owners. For more information/registration: Call Center 1314 Ext 15 or email: [email protected] Free parking access www.ccib.org.lb Meeting at the Saida's Chamber As the demand for rural goods and services continues to grow and opportunities continue to expand, rural inhabitants can enhance and diversify their incomes, provided that the right policies and investments are in place. Local communities, along with development organizations, must also play a leading role in enhancing sustainability, innovation and scaling up of best practices. From this perspective, a seminar was held at Saida’s Chamber to highlight the role of the Chambers of Commerce, Industry and Agriculture in supporting rural development. The Seminar held in Saida’s Chamber gathered diverse rural community groups in the presence of mayors, the Chamber’s president and board members. This event was organized in collaboration with the Arab Woman TV within the series of economic dialogue, represented by Journalist Ghada Ballout Zaitoun and hosted as key speakers, former Minister of Finance Dimyanos Kattar and CCIAS President Mohamad Saleh. In his opening note, President Saleh focused on the importance to involve rural inhabitants themselves in all phases of development by founding joint work basis between local communities, economic organization and financial institutions. He also highlighted the role of the Chamber in programs and activities concerning the development of economic and social development in rural areas. In this context, he said that “many challenges still lie ahead for the Chamber, especially regarding the transformation of part of public land property to industrial cities, and accordingly providing free or low-priced industrial spaces with high quality infrastructure services for investors”. This would further create 3000 direct job opportunities and an environment that would be more conducive to develop rural areas. From his side, former Minister of Finance Dimyanos Kattar revealed how the rate of change in rural communities in Lebanon showed a dramatic improvement over the past 60 years “in the absence of any governmental strategy for rural development”, he said. In his speech, he also explained the main obstacles for the effective cooperation between local communities, NGOs and the private sector i.e. the chambers of commerce in the sustainable development process. He added that a model of specification in complementary agricultural services among different rural areas is being pursued in Japan, France and Spain. Following the speeches, an open discussion between several participants took place. working toward the common interest FCCIAL’s aim is to build an increasingly dynamic and globally competitive Lebanese economy and to promote the common interest of the four regional Chambers vis-à-vis the Lebanese Goverment and other national and international institutions by being: • The main economic lobbying group in Lebanon • A versatile service provider • The Key interlocutor with external parties on economic issues, specifically those connected to commerce, industry and agriculture CCIAB Bldg., 12th Floor, Sanayeh, Beirut | T: +961 1 744 702 | email: [email protected] | www.cci-fed.org.lb Numéro 45 | PAGE 13 ECONEWS | in English ESFD: Proper responses to the social and economic crisis in Lebanon Marilyne Jallad Poverty and unemployment rates are high in Lebanon; however, these figures are not always reliable. Econews met Haitham Omar, Director of the Economic Social Fund for Development (ESFED), a governmental structure funded by the European Union that has been working since 2002 on alleviating poverty in Lebanon. The reader would like to know more about ESFD. Tell us about it. Social and economic funds are usually created to respond to a certain economic or social crisis. The ESFD is a structure created by the government of Lebanon and the European Union (EU) back in 2000, although its operations started effectively in 2002. The main objective of this Fund is to alleviate poverty. The Fund approached this task in two ways: Working on community development that targets the local communities in the deprived areas of Lebanon and on job creations that target the private sector. To this end, the EU granted Lebanon 25 million Euros while the Lebanese government contribution amounted to 6 million Euros. The ESFD has received additional financial support from EU to continue to respond to different situations or crisis that affected the country. What is a Community and what is the aim of the Community Development Programme? The Community Development Programme develops initiatives based on participatory approach to help deprived communities improve their access to main social services. In general what we mean by “community” is a village, a cluster of villages, or a region that shares common main socio-economic characteristics. In Lebanon, targeting communities is essential because the administrative and geographic divisions (caza) do not share homogeneous socioeconomic conditions. In other words, we notice sometimes significant disparities within the same caza. The official data available on socio economic conditions are on the caza level, and not at the community level. From here, the ESFD developed a National Strategy for Social Development where the needs and priorities of a number of villages and poverty pockets were identified in order to determine the needed governmental and civil interventions, and to focus these interventions on the neediest regions. What are the patterns of poverty that exist? I believe that poverty issues in Lebanon are more related to the intensity of poverty rather than the frequency of poverty. In other words, the distance of living conditions in some places is very far from the national poverty. Such disparities create social disparities. Therefore the ESFD targeting concentrates on poverty pockets rather than regional development. targeting communities’ needs for water supply, waste water treatment and solid waste management. Contracts have been signed and the ESFD is now in the phase of works execution. In addition, ESFD recently added a new element to its portfolio for an approximate amount of 7 million Euro. Its objective is to recover local economies in Lebanese communities, particularly those affected by the influx of refugees, specifically in the agricultural sector. Does ESFD have a new objective other than poverty and job creation? Ambassador of European Union Angelina Eichhorst with Haitham Omar How does ESFD intervene on the ground to help these communities? The ESFD starts a participatory planning process where local committees are created in collaboration with Municipality councils. Such committees represent the socio-economic characteristics of each community comprised of farmers, women, youth, teachers, etc... The ESFD provides training to committee members on data collection and planning. Once the local development plan is developed and projects are identified, the ESFD signs grants with the communities or municipalities to finance the implementation of these several projects. The ESFD undertakes then a close role of supervision, audits and provides technical assistance all along the cycle. How does your institution create jobs in Lebanon? The ESFD creates job opportunities by supporting SMEs in Lebanon. The SMEs are not only a subset of the national economy, they are in reality the economy itself! Over 95% of enterprises in Lebanon employ less than 50 persons and contribute to over 50% of jobs opportunities in Lebanon. Yet SMEs in Lebanon operate in a tough and unfriendly business environment as they lack easy access to finance as well as the lack of capacities. Such a situation gets even worse when coupled with lack of security and an economic crisis. The ESFD intervenes in providing access to credit and business advice in all sectors for unbanked enterprises. We have partnered with five commercial banks to provide adequate financing. Also we deployed around 15 business development officers covering all Lebanese territories to provide business advice to SMEs Owners. As mentioned above, the ESFD’s vision is to expand its exposure to cover all kinds of infrastructure and agricultural projects, especially in the communities hosting Syrian refugees in Lebanon. Haitham Omar The ESFD is an EU financed structure dedicated to poverty alleviation in Lebanon through the creation of employment opportunities and the improvement of living conditions in disadvantaged communities. The ESFD has two main components: The Job Creation component aims to facilitate access to financing and job creation by providing loans to Small and Medium Enterprises (SMEs) through partner commercial banks. Since 2003, the ESFD has contributed in: • 8,415 Financed projects • 5,958 New jobs created • 906 Business start-ups, and • 1,439 Female entrepreneurs. Financed projects cover the sectors of agriculture, trade, services and industry, and are distributed across the Lebanese territory. The Community Development Component aims at improving the living conditions in deprived communities by granting financial and technical support for projects providing access to basic social services. Since 2003, the ESFD has implemented around 180 development projects amounting to EUR 32 million, covering the sectors of: Agriculture and Irrigation, Solid Waste, Social Development and Vocational Training, Sports facilities, Health, Road Rehabilitation and Infrastructure. What about your outlooks for the near future? The ESFD is currently responding to the huge needs created by the floods of Syrian refugees in Lebanon. We have started a 15 million Euro program to enhance the infrastructure of hosting communities. We are implementing a new project with an estimated value of 16 million Euro, The ESFD does not only provide financial assistance to its partner communities, it also provides them with technical assistance and capacity building, by empowering them to take the lead in developing their own communities. Numéro 45 | PAGE 14 ECONEWS | in English The Robert Mouawad Private Museum: A precious gem in the heart of Beirut “An absolutely wonderful museum in an old house which once enjoyed a stunning sea view… Beautiful collections, specially the collection of jewels… Lovely garden outside and a shop with a good selection of local crafts of very good quality…Not to miss!” shared an Italian visitor in the columns of the so famous “Trip Advisor website” after her journey in the Robert Mouawad Private Museum. Econews shares in these columns a historical and architectural overview of this Must in the heart of Beirut. A house is a reflection of the moral and intellectual dimensions of a man. It is the country of his immediate creation, the first homeland of his intelligence. Henri Pharaon was a worthy representative of the Lebanese soul that has always been an image of the multiple layers that make up our ground. The Pharaon Palace: A preserved heritage His palace combines indeed the Arab and Lebanese art, memories of Phoenicia, Greece, Rome and Byzantium in what they have been the brighter, and thus demonstrates admirably for humanism, this civilization of thought and art without which Lebanon is inconceivable. Built in a neo-gothic style in the late nineteenth century on the west hill of ancient Beirut (where were found Phoenician pottery shards), Henri Pharaon, in his lifetime, made of his house a museum of Arabic woodwork, a palace where the parietal decoration displays five centuries of art. The panels of carved and painted wood dating from the sixteenth to the early nineteenth century offer the enchantment of an oriental palace as one can still very rarely find. Entering the place, the eye feels embracing the whole space without encountering the hostility of open or closed doors, as much the disparate elements were harmoniously displayed. action which accompanied the one that raised a few hundred meters away, the city center itself. Pharaon Palace could have simply changed owners, and continued to be the private residence of a man who was able to succeed in life. A man who would jealously and exclusively offer himself the right to enjoy the beautiful things that this house offers. A man who would have been content to display them in front of friends and relatives. Had it been so, no one could find fault. It is the indisputable right of any owner. Yet this was not the first concern of Robert Mouawad. After seven years of building rehabilitation, masterfully conducted under his supervision by the best international specialists and meticulous restoration of its interior, the primary concern of this man was to inform the Lebanese public first, then foreigners, about the existence of this jewel in the heart of the capital. A gem that has been added to its collection of antique jewelry, patiently formed over three decades, and he has chosen to exhibit in the Museum to perfect our wonder. Always on the lookout for the slightest bit of historical, artistic or cultural Lebanese heritage which may fall into foreign hands, Robert Mouawad has been able, by buying it at auction, to save first from dispersion, and then disappearance, the collection of books and ancient manuscripts that Camille Aboussouan has spent a lifetime to gather. It has found its place in the Museum, in the same room where Henry Pharaon had his library. The attentive visitor will derive many benefits for the mind. They will be at the least attracted by the riches of the entire East accumulated in this small space, which has been a private house. The Robert Mouawad Private Museum: Army road - Zokak el blat - Beirut - Lebanon Phone: +961 1 98 09 70 Fax: +961 1 97 40 27 E-mail: [email protected] P.O.Box: 2023-5401 There is a pleasure there for both the senses and the intellect, which includes some research. The Oriental does not like to grasp immediately the meaning of a drawing; he loves to indulge in the pleasure of discovery. Visiting this magical palace cannot but delight him. For more information contact: Mr. Nassar Abou Khalil [email protected] Without the generosity of the esthete Robert Mouawad, Pharaon Palace and its hidden treasures would have remained permanently closed from the public eye! Many, throughout history, are the works of art that were lost or have been forgotten because they were not recognized, preserved and enhanced by an esthete. Located in the area of the city center of Beirut, heavily devastated during the war, the Pharaon Palace and its hidden treasures would have remained a long time in oblivion, or would have been definitively withdrawn from the public eye, weren’t the patriotic sense, the generosity of Robert Mouawad and his passion for beautiful things. Patriot first, Robert Mouawad proved to be, by seeking to save at great expense and with no governmental aid or of any other nature, an entire section of Lebanon’s historical heritage, that is the home of Henri Pharaon. One can never quite remember the very high cost in energy, time and money, this renowned jeweler – also a builder - has paid to carry out this salvage Numéro 45 | PAGE 15 ECONEWS | in English «Before I die, I want to see...» emerging good governance! In Lebanon, the concept and application of good governance are vanishing over the years, while collective irresponsibility and disintegration of public institutions are gaining ground. What are the principles of this forgotten concept, its benefits, Lebanon’s position in the world and the private sector initiatives? The project conducted over a month by students from Notre Dame de Jamhour (NDJ) school at the Fouad Chehab bridge to commemorate the 40th anniversary of the civil war – during which they painted some columns and wrote slogans under the theme «Before I die, I want to...», calling for unity, coexistence and reform – reminds us of the roots of the Lebanese unrest and recalls the bitter fact of the failure of governance in Lebanon. Twenty five years after the war called «the war of others on the Lebanese soil”, national unity remains, in fact, very fragile, while institutions ravaged by fifteen years of fighting are only partially rehabilitated, and corruption is gaining momentum. The country is left with no president since one year - a scenario occurring for the second time since 2007 - while the Parliament, whose mandate expired in June 2013, has since renewed it twice, which constitutes a heresy on a democratic level. The last «stronghold» of the exercise of power - the Cabinet - is, meanwhile, weakened by internal divisions, and seems to play all its cards to avoid a total crash. The country has already been deprived during sixteen months of an executive power, between 2011 and 2014, as a result of voluntary or forced resignations of governments. While political governance is doubtful, economic governance is no less porous in Lebanon. The country functions without a budget since 2005, whereas the mismanagement of resources and public finance propelled public debt to nearly 70 billion dollars against less than 40 billion ten years ago. As for energy reform, the country is still lagging behind, while the hydraulic potential is still underexploited; the country is deprived of 24 hours power since 1980, while no water dam over the 17 planned in 2000 – except for the Chabrouh dam- has been built so far. If public authorities are unable to implement the most basic level of energy policy - ensure the production of power and water to its citizens how can we believe that Lebanon will successfully carry out a project as ambitious as the exploration of offshore gas? Good governance, corruption and the informal economy Governance has even regressed since the beginning of the war in Syria, the latter having added a layer to the existing structural problems. Illustrating this decline, Lebanon has been recently classified 136th among 178 countries in terms of perception of corruption. It is therefore one of the 42 most corrupt countries in the world, while it was ranked 83rd out of 158 countries in 2005. According to the IMF, weak institutions and bad governance explain 32% of the informal economy in Lebanon, against 27% in Jordan, 22% in Tunisia and 17% in Morocco All these figures and facts are far from being in line with the concept of «good governance» which is defined as a set of practices, laws and codes - formal and informal – favoring, among others, commitment, transparency and accountability of institutions, as well as citizens’ empowerment. In this environment, the interactions between the different actors create a virtuous circle of efficiency and performance, allowing, in parallel, for the improvement of the quality of public services, increasing public confidence and strengthening social cohesion. In Lebanon, and more broadly in the region, this virtuous circle was never reached. Many public institutions deliver services that don’t even satisfy the basic needs of citizens who seek, in return, alternative or parallel means and structures to meet them. In Lebanon, for instance, the excessive power of some political parties at the expense of the State can be explained, at least partly, through this prism, while informal economy, which accounts for 30% of GDP, is another illustration of poor governance. This rate is the same in Tunisia, while it represents 26% in Jordan, 34% in Egypt and 44% in Morocco. Nevertheless, and contrarily to other Arab countries, the roots of this phenomenon in Lebanon are more entrenched in its weak institutions and poor governance. According to the IMF, this factor explains, in fact, 32% of the informal economy locally, against 27% in Jordan, 22% in Tunisia and 17% in Morocco. As a result, the country lags behind in the reports on governance published every year by the World Bank. In its latest report, the WB ranked Lebanon 112th among 215 countries and 10th among 20 countries in the MENA region. The study evaluates the effectiveness of governance based on six indicators including political stability, control of corruption and the country’s ability to enforce the laws. Lebanon’s score fell on five indicators among the six examined. Lebanon is ranked 112th place among 215 countries and 10th among 20 countries in the MENA region, according to the index of governance of the World Bank Iraq Iran Jordan Algeria Libya Egypt Index of governmental efficiency, 2013 Kuwait Saudi Arabia Bahrein More than 1.0 -0.4 - 0 Less than -1.0 Data not available United Arab Emirates Oman 0.1 - 1.0 -1.0 - -0.5 Qatar Yemen Mena Average Non-Mena/OECD Average OECD Average -0.36 -0.35 1.31 Djabouti In the absence of a large-scale political initiative, the civil society and the private sector have been trying over the last couple of years to stop the bleeding and to preserve, at least in the «corporate» field, the rules of good governance, which focus on transparency, the separation between ownership and management, the development of regular financial reporting, internal audit, etc. Thus, after having created in late 2009 a special unit in charge of spreading and applying these principles in the banking and financial sectors, the Central Bank of Lebanon (BDL) urged local banks to form “compensation committees”, an internal tool of control and regulation that is widespread in Europe and the United States, particularly among publicly traded companies. Meanwhile, a new organization, called the «Institute of Administrators», was created in 2011 by the Lebanese Transparency Association (LTA), the International Finance Corporation (IFC) and the Center for International Private Enterprise (CIPE) to train corporate directors and managers on the principles of good governance and transparency. In the private sector and as part of a partnership agreement signed in 2011 between the École Supérieure des Affaires (ESA) and the «Institut Français des Administrateurs» (IFA), several events were also held in 2012 and 2013, among which a largescale seminar in January 2012. Syria Lebanon Morocco Some initiatives in the desert As for “Capital Concept”, a Lebanese company, it launched by end2013 a regional initiative baptized the «Declaration of Investors for Governance and Integrity» (IGI), with EuroMena fund being the first signatory in the Middle East. Numéro 45 | PAGE 16 ECONEWS The Chambers’ Newsletter AIIB: The Turning Point in Challenge to Global Financial Status Quo by Houda Mawad BRICS, AIIB, NDB, CRA, CIPS, SGE, SIGE, UCRG, UNIONPAY.... Acronyms reflecting the fast growing economic and political influence of the two big Eurasian powers - China and Russia- announcing the emergence of a new economic order with institutions being established outside the US and western-dominated system, the entrenched multilateral institutions- IMF and the World Bank. Global financial institutions established at Bretton Woods Conference in 1944 were set by the US and its rich allies of the post-war era whereas the US was the global economic powerhouse. These institutions, namely the IMF and the World Bank, mirrored that unipolar reality. Most negotiators at that conference were reluctant to return to the fixed gold model and opted for the “pegged rate” currency regime in which national currencies entered into a currency market. 2014 BRICS: Creation of NDB, New Development Bank and Contingency Reserve Arrangement (CRA) 2014 China: Creation of AIIB, Asian Infrastructure Investment Bank AIIB, BRICS New Development Bank: Decentralizing the Global Economy For decades there have been efforts to give new powerhouses a voice at the IMF and the World Bank, with no progress. A two pronged approach was adopted by the BRICS, particularly China and Russia: On the one hand, working within the system, seeking reform of existing financial institutions, and in parallel the construction of alternate financial institutions outside the control of the western countries. After 1945, the US Federal Reserve held some 70% of the world’s monetary gold so that the dollar was then “as good as gold”, and as such the sole reserve currency. As of now, the top five shareholders are the U.S., Japan, Germany, the United Kingdom and France. Collectively they hold nearly 40% of the voting power. Voting power within the institutions gave increasing control to the global economic powerhouses at that time, in addition to the ultimate veto power given only to the U.S. China and rising powers attempted change from within the system through a change in power distribution. Despite having the second largest economy, China was unable to become a top five shareholder in the IMF. This reality was accepted by the majority in the IMF, and wide ranging reforms were enacted in 2010, giving more power to emerging countries, and eliminating veto power held by the US. The US Congress refuses to pass the IMF reforms, and hence did not go into effect. These US-controlled institutions were to dominate and control the global financial, monetary and consequently political system since then. Bretton Woods System: Adamant through Change Profound global economic changes occurred throughout the seventy years since 1944. The global financial institutions, including Bank of International Settlement (BIS), credit rating agencies, and military power when necessary, allowed continued dominance of the Bretton Woods system, and maintenance of reserve currency status for the USD and western currencies. Following are important milestones for the system’s sustainability: 1961: London Gold Pool established to support a weakening USD relative to western currencies, to allow maintaining USD benchmark of 1oz gold = 35 USD Balancing power within the IMF and the World Bank is among the political gridlocks that have given birth to financial initiatives by the BRICS emerging economies, a proof that they are moving faster than political reform: Country 2014 GDP USD Billions IMF Votes as % of Total IMF 2014 GDP as % of China China 18,976 3.81% 100% United States 18,125 16.74% 96% Japan 4,843 6.23% 26% 1969: IMF issues Special Drawings Rights-SDR as an alternative to USD. Germany 3,815 5.81% 20% 1971: USD-Gold convertibility was no longer sustainable, and was ended by President Nixon. United Kingdom 2,634 4.29% 14% France 2,641 4.29% 14% 1968: London Gold Pool collapses due to France’s exit from Gold Pool. 1973: Petrodollar system established to replace gold as support for USD reserve currency status. 1974: BIS established Basel Committee on Banking Supervision created by governors of G10 central banks. 1988: BIS – Basel Accords I: Resulted in bankruptcy of Japanese banks and ending Japan’s rise as economic power. 1999-2014 Washington Agreements: Organizing Western central bank gold sales to support USD. Bretton Woods....End of the Line? The rise of China to #1 industrial economy and #1 trade country as well as the emergence of BRICS economies caused a total revamp of the global economic landscape. On the other hand, the poignant failure of existing monetary financial system and the US resistance to accept necessary adjustments of global financial institutions has resulted in a deadlock. Here are some highlights of major events announcing the end of the current western-dominated system: 2007 BIS – Basel Accords II implementation in US: Resulted in bankruptcy of US banks and onset of global financial crisis. 2007 – 2009: Global financial crisis. 2007 – 2015: China and Russia increase gold reserves by over 200%. 2008 to Present: Destruction of monetary system credibility with the introduction of: Bail-outs: Taxpayer money disbursed to float bankrupt private banks. Bail-ins: Confiscation of depositor funds in case of private bank bankruptcy. QE: Printing reserve currencies out of thin air. ZIRP: Zero interest rate policy on bank deposits. NIRP: Negative interest rate policy on bank deposits. 2009 G20-IMF: IMF authorized to create money using SDR. 2009 BRICS: First BRIC summit calls for reform of UN, IMF and World Bank. 2010 IMF: Reforms enacted, but vetoed by the US. 2010 Chiang Mai Initiative (CMI): Currency Swap arrangement to bypass USD among ASEAN nations. 2010 China overtakes USA as #1 producer of industrial goods. 2014 China overtakes USA as #1 economy in the world. · Credit Card: UNIONPAY alternative to VISA/MASTERCARD · Credit Rating Agency: UCRG-Universal Credit Rating Group alternative to Moody’s/ S&P/Fitch · Interbank transfer system: CIPS, China International Payments System, a SWIFT alternative · Bilateral and multilateral currency SWAP agreements: Alternative to holding western reserve currencies. · Reserves alternative: Reducing US Treasury bond acquisition and increasing gold reserves. · Gold trading: Shanghai Gold Exchange and Shanghai International Gold Exchange as alternative to LBMA and COMEX · IMF alternative: CRA, Contingent Reserve Arrangement · World Bank alternative: NDB, New Development Bank · Asia Development Bank (ADB) alternative: AIIB-Asian Infrastructure Investment Bank All the above steps went generally “under the radar”, not because they were not publicly announced, but rather because they were generally not open to international participation, but also because they were condescendingly ignored by the West as futile attempts. That all changed with the AIIB. The China-led Asian Infrastructure Investment Bank launched in October 2014, with deadline for joining as founding members March 31st 2015. Under pressure from the US, western nations withheld participation until shortly before the announced deadline when most western nations rushed to join the Bank, including UK, Germany, Italy, France, Luxembourg, Netherlands, Australia, Sweden, Switzerland etc... To the surprise of many, the IMF has also joined the Bank. In the final tally, 57 countries joined as founding members. The importance of the AIIB is that it indicated that most attachés in the Bretton Woods system- except the US and its Asian ally Japan- admitted to the changing world and wish not to be left lingering in the past. The mere establishment of the NDB and the CRA decentralizes some global financial power. This implies that the global banking system is evolving into a multipolar system, where different public international banks will act, and where monetary information exchanges can be conducted on various systems under various jurisdictions. This suggests that over time the world will have to adhere to the new rules of a new economic order, and the system we are in today, and have been in for as far as we can remember, is changing radically. ECONEWS The Chambers’ Newsletter Numéro 45 | PAGE 17 Overview of the visit of the Lebanese delegation to Italy and companies in of Italy. Building on existing relations between the economies of B) Meeting withservice the Association A closed meeting with Paolo Italian Bankers - ABI Lebanon and Italy… find new ways of cooperation in light Gentiloni, Minister of Foreign of the changing business environments… These were the Affairs, took place where it was discussed the situation in both two major goals of the visit to Rome and Milano of the Monday, March 16th,countries 2015. 9:4511:00 and thea.m. political and Lebanese delegation. A visit organized by the Chamber economic support provided by Palazzo Altieri - Piazza del Gesù, 49 – 00186 of Commerce of Beirut. Italy to Lebanon. The Lebanese delegation also met with the Lebanese diplomats in Rome in two meetings that were organized with Karim Khalil, the Lebanese Chargé D’affaires in Rome, and with Mohamed Choucair, President of the Chamber of Commerce of Beirut H.E George Khoury, Lebanese C) Meeting with SIMEST& was leading this delegation composed of: Jacques Sarraf, President of Ambassador to theCDP Vatican. BusinessMed, Gaby Tamer, President of the Franco-Lebanese Chamber(CassaDepositi of During these two meetings, the e Prestiti) Attendees: Commerce and Vice-President of CCIA-BML, Raphael Debbané, President Lebanese delegation discussed Monday, March 16th, 2015. 11:3013:00 a.m. of the Lebanese-Italian Business Council, Wajih Bizri, President of the the general situation of both • ofThe Lebanese delegation International Chamber of Commerce-Lebanon, Elie Risk, President the countries along with ways to Via Castelfidardo, 1 Lebanese Association of Conferences and Exhibitions, Charles • Arbid, Mr. Guido ROSA (Chairman the International Affairs Committee), on video-conference explore foreignof markets and President of the Lebanese Franchise Association, Fouad Makhzoumi, investment opportunities. • Mr. Pier Francesco GAGGI ( Head of International Relations with foreign institutions and Rome Chairman of Future Pipes Industries, Antoine Habib, from FPI, Yusuf Kanan, companies) Area Managing Director (AMD) for CCC in Lebanon, Roger Khayat, Economic • Mr. Guido Luigi Roberto MUNZI (International Institutional Relations of Unicredit) advisor to the President Choucair and members of the Chamber of Beirut. Tel. +39/06.6767.1 Giuseppe Morabito, Ambassador of Italy in Beirut, accompanied the Rome Lebanese delegation during its visit of four days (April 15th to 19th). The delegation included 14 members, representatives of economic bodies from the banking, agricultural and construction sectors. Mohamed Choucair receives the Medal of the Chamber of Milano asofaUBAE reward • Mr. Amel MASHALI (Relationship Manager Bank) for his efforts in promoting economic relations between Italy and Attendees: Intensive meetings with Italian officials and several • Mr. Luca BATTAGLINI (International & Regulatory Affairs of IntesaSanpaolo) Lebanon (Correspondent Banking of ICRREA) • Mr. Paolo BALDASSARRE financial, economic institutions and construction • Mrs. TheFabrizia Lebanese delegation(International in full • ZAMBONIN of BancaPopolareDevelopment di Vicenza), onCenter videoDuring the meeting with Relations the Euro-Mediterranean companies…. • Mr. Carlo DE SIMONE (Institutional Relations and Studies, SIMEST) conferencefor Micro, Small and Medium Enterprises (EMDC), the President of the The delegation was first hosted by Giampiero Massolo, Director General of Mauro PIETRANGELI, (Department for Development and Advisory, SIMEST) Mr. Chamber Milano awarded Chairman Choucairon the Medal of the Chamber • • Mr. Gabriele UGOLINIof(BancaPopolaredell’Emilia Romagna), video-conference the Department of Information Security. During this meeting, the situation • Mrs. Ludovica RIZZOTTI (Head of International Relations with foreign institutions and for his efforts in promoting economic relations between and Lebanon. • Mr. Lorenzo GIORGI (BancaPopolare di Milano) , on video-conferenceItaly of both countries was discussed in terms of prospectives for improvement Chairman Choucair thanked the Milano Chamber for the medal, expressing companies, CDP) and future ventures. The impact of the current situation of Lebanon and his delight for being honored twice in CDP) this short period by the Italian • also Mr. Bernardo BINI SMAGHI(Business Development, the region on investments and joint ventures in various fields was parties. Following that, Ambassador Giancorla Aragona and Bruno Ermolli • Brief: Mr. Michele MASCOLO (International Relations with foreign institutions and companies, CDP) Institute discussed. The delegation then met with the Association of Italian Bankers spoke about the historical relation between the two countries and how they (ABI). During this gathering, Chairman Choucair praised the long history aim at further promoting these relations. They also expressed their will of relations between the Lebanese banks and the ItalianThe institutions, ABI is an association whose purpose is to represent, look after and promote the interests of its to join efforts with CCIA-BML in particular as they have a long history of providing the example of “Banca di Roma” which was the first financial Institute Brief: member banks andfruitful financialcooperation. intermediaries. They announced that they have assigned a President institution established in Lebanon a hundred years ago. He also described for the Italian side of the Lebanese Italian Business Council; and Raphael the Lebanese banking sector as a strong stable sector, pointing out topromotes the SIMEST foreign investment bymeet Italian companies and provides technical and potential financial support More information on ABI can be found on its website: Debbané was able to with him to discuss the next steps and deposits that amount for about four times Lebanon’s current GDP. On his activities of the Council. They also hoped that the for investment projects. It assists Italian companies investing abroad. The Lebanese company isdelegation owned 76% by side, Jacques Sarraf depicted the banking sector in Iraq as an example and the Chamber in particular would promote Expo Milan 2015 since it www.abi.it CDP. It was created by the Ministry of International Trade. of an area where Lebanese investors were present before the Lebanese represents an important opportunity to reflect on major issues and share banking sector that followed later on. Euro depreciation against the USD thoughts with the world. Meeting Brief: More information on SIMEST can be found on its website: and its implications were also discussed during this meeting, in addition to foreign investment risk related factors. What about the recommendations after this visit? The meeting started with Chairman Choucair assuring the history of relations between the Lebanese www.simest.it SIMEST, the promoter of foreign investment by Italian companies and The various meetings carried banks andalso the Italian ones along with the trade exchange between the two countries, providing the provider of technical and financial support for investment projects out by the delegation revealed & of the Bankthat of Rome the first are financial institute established in Lebanon a hundred of hosted the Lebanese delegation. This company was created byexample the Ministry the which Italianwasparties F)years Meeting with H.E Mr. George of International Trade to assist Italian companies investing abroad. The ago eager to join efforts in order CDPprovides - CassaDepositi e Prestiti finances investments of public entities, acts as a catalyst for the company is owned 76% by CDP- Cassa Depositi e Prestiti - and to seek more investment Khoury financing to public entities investments. It acts as a catalyst for the of infrastructure development andinsupports Italian Lebanon and economy and national enterprises. Lebanese Ambassador in opportunities Vatican development of infrastructure and supports Italian economy and national the region. The important enterprises. Chairman Choucair stressed on the importance 80.1% of the of joint the share capital is owned by the Italian Ministry of Economy and Finance the 18.4% is held by opportunities highlighted were Hotel especially Eden cooperation between the Lebanese and Italian companies, for mainly the reconstruction of various bank foundations, while the remaining 1.5% in treasury shares. Romethe investing in foreign ventures. He also noted that in this context, presence Syria, investments in Africa, of many large and promising investment opportunities, particularly in the Gulf Iraqon through More information on CDP can and be found its website: the Gulf, Africa, Russia and Iraq along with many important factors, will Lebanon as the gateway, the hopefully ensure the success of these partnerships particularly when exploration of gas and oil in incorporating professionalism and scientific expertise to jointwww.cdp.it efforts. On Lebanon, the available potential their side, the Management agreed with the potential of such cooperation partnerships upon approving and expressed its willingness to propose investment opportunities of the public–private partnership law (PPP), and many other investment Attendees: interest to both parties. opportunities. As a follow up on all the efforts and discussions, pending arrangements included among others: The opening in Beirut of front The FSI- Fondo Strategico Italiano, a holding company for equity investments • The full offices forinConfindustria, PROMOs and SACE. All these initiatives are taken also hosted the delegation. Other meetings were organized withLebanese SACE, delegation courtesy of the Chamber of Commerce of Beirut and its President • ofH.E. Mr. George by Khoury an Italian export credit agency which offers a wide range insurance Mohamed Choucair. and financial products, and ANCE (Associazione Nazionale Costruttori Edili), the Italian Association of private construction contractors, active Italian and Lebanese relations are in good shape and will improve as a in public works, residential and industrial buildings. A lunch took place result of the dynamism and exchange of both parties. Meeting Brief: with the Confindustria, the main association representing manufacturing The Lebanese delegation met with the Lebanese Ambassador at the Vatican H.E. Mr. George Khoury whereby general situation of both countries were discussed along with ways to find foreign markets and investment opportunities. Numéro 45 | PAGE 18 ECONEWS The Chambers’ Newsletter Rabih Frem, to set a clear roadmap for the development of Lebanese Brazilian economic relations On the occasion of the visit of a delegation of the Lebanese - Brazilian Chamber of Commerce to the Chamber of Beirut and Mount Lebanon on May 20th, Rabih Frem, the President of the Lebanese-Brazilian Business Council, highlighted the common goals between the two countries. He welcomed all members of the audience present at this event, namely Jassem Ajaka representing Minister of Economy & Trade Alain Hakim, the Ambassador of Brazil in Lebanon Jorge Geraldo Kadri, Nasser Nasr representing the President of the Brazil Lebanon Chamber of Commerce Alfredo Cotait, Abbas Ramadan representing the Chairman of IDAL Nabil Itani. Econews shares in these columns his opening speech: “In my name as President of the Lebanese Brazilian Business Council, and on behalf of the President of the Chamber of Commerce, Industry & Agriculture of Beirut and Mount Lebanon, Mohamed Choucair, I welcome you in your country Lebanon and in the Chamber the headquarters of the national economy, founder with the Brazilian Embassy of the Lebanese Brazilian Business Council whose priority is to put a clear road map for the development of economic relations between our two countries, Lebanon & Brazil. This issue has become the top priority for the decision-makers in the Lebanese government and economic bodies, and is based on three dimensions: - The first dimension is the deep roots of the Lebanese in Brazil - their second home - which embraces more than 10 million Brazilians of Lebanese origin, for it has offered them equal citizenship rights & opportunities, decent living and promising prospects in its free democratic system. - The second dimension is the enormous economic capacity enjoyed by this country –investment, industrial, tourism & consumption –, making it par with the major industrialized countries. (Population = 201MN, GDP = $ 2.4 trillion) - The third dimension: the outstanding position of the Lebanese community in Brazil and its effectiveness, contributes strongly in facilitating partnerships and mutual cooperation in various trade & economic fields between Lebanon & Brazil to achieve common interests & goals. It encourages the Lebanese to increase their investments in Brazil and strengthen their presence there, and in return urges Brazilians of Lebanese origin to invest in Lebanon, and take root in the land of their ancestors. and other “associate countries”, Chile, Colombia, Peru and Ecuador...I would also like to thank the Lebanese Ministry of Economy and Trade, in the person of Alain Hakim, to support the national industry and economy through the Joint Commission between Lebanon and “Mercosur” and the signing of MOU with “Mercosur” for Lebanon to join it in order to promote trade between Lebanon and “Mercosur” member countries. And on the occasion of the first meeting of the Joint Commission between Lebanon and “Mercosur” countries few days ago in Beirut, I would also like to thank the friendly State of Brazil for its strong support to our accession to this organization, which opens the door wide for Lebanon giving it facilities and customs exemptions for mutual trade with these stable markets. This reduces the risk on the shoulders of Lebanese businessmen as a result of the Arab regional difficult situation. We are gathered here today in this hall representing the private sector of the two countries; our basic responsibility is to achieve progress in the process of economic cooperation between the two countries to benefit from the opportunities available in all fields. We count a lot on this partnership; we have big confidence in businessmen and in their leadership and entrepreneurial spirit to seize the economic opportunities. We hope the Brazilian side will soon appoint its representatives in the Brazilian Lebanese Business Council in Sao Paolo; the bird needs both his wings to fly. It will be a good occasion when this promising Council is completely founded that both parties celebrate it hopefully when they will be visiting Sao Paolo in November 2015, thus to be able to come up with a road map with clear decisions and measures to achieve the desired objectives & projects to serve the interests of our two countries and the generations to come. We also emphasize that despite the prevailing situation in Lebanon and the region, Lebanon will remain an attractive place to invest and an appropriate base for multinational companies to access the Middle East, the Gulf and Africa, via Lebanese investors through the large Lebanese communities present there with great economic effectiveness. For example in Saudi & the Gulf, there are over 500,000 Lebanese (Investors, Engineers, Doctors, Managers, Consultants, Technicians…). (GCC Population = 47MN, GDP = $ 1.6 Trillion / KSA Population = 28MN, GDP = $ 748 billion) And in the Ivory Coast about 120,000 Lebanese hold 40% of the GDP (Population = 20MN, GDP = $ 31 Billion). President Rabih Frem ended his speech saying: “Long live Lebanon; Long live Brazil; Long live the economic partnership.” According to studies and statistics, “the magic of diasporas” in active communities in the receiving country ensures effective communication/connectivity + Speed + trust, the base for investment in the receiving country and the implementation of partnerships and mutual cooperation. The Lebanon Brazil Chamber of Commerce in Beirut A delegation of the Lebanese-Brazilian Chamber of Commerce paid a visit to the Chamber of Beirut and Mount Lebanon. The delegation was accompanied by several Brazilian parliamentarians of Lebanese origin who came on a visit to Lebanon to attend the Diaspora Forum on 21 and 22 May (see article in the French section). The Lebanese-Brazilian Chamber cooperates very closely with the Chamber of Beirut and Mount Lebanon because of the large Lebanese Diaspora in Brazil. We are witnessing today, through the large influential and effective presence of the Lebanese community in Brazil, a new stage of relations between the two countries; and the Lebanese Diaspora Energy (LDE) conference 2015 organized by the Ministry of Foreign Affairs under the auspices of Minister Gebran Bassil, came to strengthen these relations. We, in turn, as economic bodies will work hard so that the economic relations become more fruitful and not as weak as today, especially given that there are numerous business opportunities for the private sector of both Lebanon and Brazil. Dear Friends, on this occasion, I would like to thank the Minister of Foreign Affairs Gebran Bassil for preparing this LDE conference and for strongly following Lebanon’s accession to “Mercosur” which today comprises Brazil, Argentina, Paraguay, Uruguay and Venezuela (population = 282MN, GDP = $ 3.3 trillion) Both Chambers have long harnessed to promote agreement between Lebanon and Mercosur, which seems to become a reality soon. This agreement will greatly facilitate economic relations between Brazil and Lebanon, and for which the two Chambers have long been seeking to promote for many years. This is especially important with the progress that we live in the area of communication and networking, where proximity relations are no longer dependent on the distance, but on the welcome that a country does to the products and services of the other, in which case the Diaspora is determinant of economic relations. Nasser Nasr, Vice President of the Lebanese-Brazilian Chamber and head of the delegation, stressed the need to work together so as to obtain a direct flight between Sao Paolo, Rio de Janeiro and Beirut. The visit was particularly focused on promoting Lebanon and the Lebanese brands. The Director of the Chamber, Guilherme Mattar has promised to make it his first priority. ECONEWS The Chambers’ Newsletter Numéro 45 | PAGE 19 Trade between Lebanon and GCC Countries The Gulf Cooperation Council (GCC) was established in 1981 and consists of six countries: Saudi Arabia, Oman, UAE, Kuwait, Qatar, and Bahrain. Total trade between Lebanon and GCC countries reached 2.023 billion USD in 2014. The Lebanese trade with GCC countries has been in deficit since 2007, reaching a maximum deficit of 669.3 million USD in 2011. Lebanese Exports to GCC (%) 2014 ( in thousand $) Imports from GCC countries accounted for 5% of total imports in 2014, while exports to these countries formed 28% of Lebanese exports. In 2014, major imports from the GCC included mineral products (25%), plastics and articles thereof (22%) and chemical products (13%). On the other hand, main Lebanese exports to the GCC included prepared foodstuffs and beverages (18%), electrical appliances and machinery (12%), and jewelry (12%). Lebanese Imports from GCC Value Sections Value 1% 5,563 1-Live animals; animal products 25,491 2% 10% 89,641 2-Vegetable products 10,755 1% 2% 14,494 3-Animal or vegetable fats and oils 29,920 18% 165,384 4-Prepared foodstuffs; beverages, tobbaco 0% 537 5-Mineral products 11% 102,813 3% 1% GCC in the years 2007-2014 (%) Exports Imports in thousand Tons Net $ (%) in thousand $ Tons Net (%) 2007 648,333 440,971 24% 815,904 893,753 6% 3% 2008 777,699 485,848 22% 1,177,258 925,056 7% 99,306 9% 2009 767,241 414,807 22% 898,056 1,017,746 6% 276,153 25% 2010 848,713 421,673 20% 1,174,312 1,121,697 6% 6-Products of the chemical or allied industries 138,061 13% 2011 816,249 429,692 19% 1,485,519 980,078 8% 24,542 7-Plastics and articles thereof; rubber 240,590 22% 2012 891,193 449,057 20% 1,517,835 1,120,803 7% 5,725 8-Raw hides and skins, leather, furskins 39 0% 2013 884,105 444,617 22% 1,339,574 932,615 6% 1% 4,766 9-Wood and articles of wood 520 0% 2014 920,648 508,014 28% 1,102,492 664,881 5% 7% 64,155 10-Pulp of wood; paper and paperboard 20,564 2% 6% 58,280 11-Textiles and textile articles 6,131 1% 2% 22,067 12-Footwear, umbrellas, artificial flowers 24 0% 2% 19,021 13-Articles of stone, plaster, cement, glass 44,973 4% 2014 12% 107,625 14-Pearls, precious stones and metals 74,473 7% Bahrain 33,576 6% 53,709 15-Base metals and articles of base metal 111,596 10% Kuwait 12% 112,990 16-Machinery;electrical instruments 4,892 0% Oman 1% 6,646 17-Vehicles, transport equipment 227 0% 1% 6,450 18-Optical, photographic,medical, musical instruments 131 0% 95 19-Arms and ammunition; parts and accessories 6% 54,142 0% 100% Trade Exchange With GCC in 2014 Exports Imports (%) in thousand $ Tons Net (%) 21,059 1% 16,012 6,968 0% 73,603 106,182 2% 251,095 262,548 1% 22,563 36,461 1% 22,829 23,801 0% Qatar 93,474 55,775 3% 24,556 14,427 0% 0% Saudi Arabia 377,450 180,301 11% 415,415 227,464 2% 0 0% Emirates 319,982 108,236 10% 372,585 129,673 2% 20-Miscellaneous manufactured articles 16,023 1% Total 920,648 508,014 28% 1,102,492 664,881 5% 2,001 21-Works of art, collectors› pieces and antiques 2,626 0% 920,648 Total 1,102,492 100% Lebanon in Figures in thousand Tons Net $ Ref. Indicator Billion LBP Billion US$ Details 10 Growth 2.00% 11 GDP ( in constant Prices 2010) 61,707 41.60 2014 12 GDP ( in current prices) 72,082 47.80 2014 20 CPI -2.05% 21 M1 8,312 5.51 Mars 2015 22 M2 74,538 49.43 Mars 2015 23 M3 177,973 118.02 Mars 2015 24 M4 188,510 125.01 Mars 2015 30 Balance of Payment -3,860 -2.56 Apr.2014-Mar. 2015 31 Current Account -18,247 -12.10 Oct.2013 - Sep.2014 32 Balance of Trade -24,098 -15.98 Apr.2014 - Mar.2015 40 Unemployment Rate 10.00% 2012 41 Employment Rate 47.60% 2009 42 Population 4.16 Mn 2014 - Estimated 43 Population 15 - 64 y. 2.72 Mn 2014 - Estimated 51 State Budget Deficit -4,632 -3.07 Jan. 2014- Dec. 2014 52 Budget Revenues 16,400 10.88 Jan. 2014- Dec. 2014 53 Budget Expenditures 21,032 13.95 Jan. 2014- Dec. 2014 54 Public Debt 104,384 69.22 February 2015 55 Debt Service 6,314 4.19 Jan. 2014- Dec. 2014 2014 Mar.2014-Mar.2015 Sources: ABL (54),BDL (21,22,23,24,30, 31), CAS (11,20,41, 42, 43), Customs (32), Ministry of Finance (51,52,53,55) , Worldbank (10) ECONEWS The Chambers’ Newsletter Numéro 45 | PAGE 20 Euro Bike Inav Consultants Ltd. Location: Friedrichshafen - Germany Location: Greece Date: 26 –29 August 2015 For more information: This company is a provider of advice in Air Traffic Control Engineering and is seeking to establish business relations with Lebanese companies. Phone: 0049 7541 708-0 For more information: Fax: 0049 7541 708-110 Location: Milano - Italy Phone: 0030 6977178985 Email: [email protected] Date: 01 May - 31 October 2015 Email: [email protected] Website: [email protected] Website: www.inav.aero Conferences Exhibitions INNOPROM: RUSSIA’S MAIN INDUSTRIAL TRADE FAIR Expo Milano 2015 Location: Russia Venue: Ekaterinburg Expo Date: 08-11 July 2015 INNOPROM will consist of the following exhibitions: “Mechanical Engineering”, Industrial Automation”, “Energy Efficiency”, Optics and Lasers”, Metropolitan technologies”. For more information: This is a non-commercial Universal Exposition around the theme of “Feeding the Planet, Energy for Life.” It represents a unique opportunity to establish and develop commercial and business relations. This company is specialized in the import and distribution of goods and would like to establish business relations with Lebanese companies. Chem Spec Europe For more information: Date: 24 –25 June 2015 This is an annual crop protection & fine chemicals and agro- chemical Forum AUTO SCM 2015: Gearing up to successfully transform supply chain in GST environment Location: New Delhi-India Venue: Hotel the Grand Date: 23-24 July 2015 This conference offers networking knowledge sharing platform. and For more information: Phone: 00919840873635 Location: Romania Website: www.expo2015.org Location: Germany Website: www.innoprom.com EXMOBI Company For more information: Phone: 007(495)6477493 Email: [email protected] This is a global show for bike business. Business Opportunities Phone: 0040212564545 Fax: 0040212565555 Email: [email protected] Business Opportunities in Romania For more information: Website: http://exmobi.ro/wp-content/ uploads/2015/05/prezentareinternationala.pdf Phone: 0044 (0) 1737 855 076 Location: Romania Email: [email protected] Website: http://www.chemspecevents.com For businesses looking to invest in the economy of Romania within diversified sectors please contact: Ham Radio The Embassy of Romania in the Republic of Lebanon Location: Friedrichshafen - Germany Mr. Catalin Casaru This company is specialized in the development and production of milk-based pharmaceutical products and would like to establish business relations with Lebanese companies. Date: 26 –28 June 2015 Counsellor (Economic and Commercial) For more information: This is an international amateur radio exhibition for electronics, space stations, satellites, reflections and radio contacts with space. Phone: 00961-5-924850 Email: worldwide.export@qpharmanutrition. hu For more information: 00914442928907 Phone: 0049 7541 708-405 Email: [email protected] Fax: 0049 7541 708-110 Fax: 00961-5-924747 Q Pharma Nutrition Ltd. Location: Hungary Website: www.qpharmanutrition.hu Email: [email protected] DS Gavriel & Co. CODAP Ltd. Website: www.hamradio-friedrichshafen.com Location: Greece Location: Bulgaria Pitti Immagine Filati This company is specialized in importing and trading of fertilizers and is seeking to establish business relations with Lebanese companies. This company is specialized in the development and production of milk-based pharmaceutical products and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: Email: [email protected] 7th International Summit on FAD 2015 Location: India Date: 04-06 August 2015 Location: Florence- Italy This conference targets industries pertinent to agribusiness, diary and food processing. Date: 01 –03 July 2015 For more information: This is an exhibition for fabrics and textiles. For more information: For more information: Phone: 0030210 93.73.772 Website: www.pittimmagine.com Fax: 0030210 93.73.773 Email: [email protected] Email: [email protected] Website: www.myday.bg Website: http://assocham.org/FAD2015 Crans Montana Forum Szentlorinci Gazdanapok Location: Szentlorinc- Hungary Location: Switzerland Date: 20-23 August 2015 This conference offers leaders a private and confidential framework to implement their strategies, strengthen their relationship and build new cooperation. For more information: Date: 21 July –02 August 2015 0030210 Website: http://www.gavriel.gr Clivan Export For more information: Website: www.bmvk-gazdanapok.eu/en This company is a manufacturer of spiral mixers, dough cutting & shaping machines, prefermentation chambers, refrigerators and water coolers and is seeking to establish business relations with Lebanese companies. Renewable Energy Exhibition Location: Tokyo - Japan Fax: 0037797707040 This is an exhibition for energy & power, environmental protection and water technology. For more information: Phone: 0030 24210-95217 Fax: 0030 24210-95262 For more information: Email: [email protected] Website: www.renewableenergy.jp Website: www.clivanexport.gr Directeur responsable: Rabih Sabra, Conseiller économique: Roger Khayat Rédacteurs: Bachir El Khoury, Marilyne Jallad, Coordinateurs: Irene Ballouz, Roula Itani Younes, Maquette: Integrated Communications, Rita Nehmé ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb Phone: 0035929311087 Fax: 0035929311606 Guangzhou ADS Audio Science & Technology Co., Ltd Location: China Location: Greece Date: 29 – 31 July 2015 Website: www.cmf.ch / This is an agricultural and food exhibition. Phone: 0037797707000 Email: [email protected] 93.73.770 Immeuble CCIA-BML, Rue 1 Justinien, Sanayeh PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban [email protected] Hotline: 1314 ext: 162 T: 961 1 353 390 ext: 162 This company is specialized in various home theater system, car audio & professional speakers and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: Phone: 0086203640988886 00862036409666 Fax: 00862036409999 Email: [email protected] Website: www.adsaudio.cc CCIA-BML Headquarter T: 01-353190 | [email protected] Jounieh branch T: 09-838700 | [email protected] Sin el Fil branch T: 01-498062 | [email protected] Baakline branch T: 05-303038 | [email protected]