L`expérience utilisateur enrichie
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L`expérience utilisateur enrichie
Le maintien en condition opérationnelle : un enjeu majeur sous-évalué PAGE 6 L’expérience utilisateur enrichie PAGE 16 SharePoint Workspace 2010 : au cœur de la collaboration Microsoft Bimestriel - janvier/février 2010 PAGE 26 n°83 Mission Critical Messaging PAGE 32 L’automatisation dynamisera probablement l’adoption des points de fonctions PAGE 38 L’automatisation dynamisera probablement l’adoption des points de fonctions Interview de Mike Harris Président et PDG du Groupe David Consulting 39 IT-expert n°83 - janvier/février 2010 Fenêtre sur cour n Pouvez-vous vous présenter, ainsi que le Groupe David Consulting, à ceux qui ne sont pas familiers avec votre domaine ? Mike Harris : Bien sûr. DCG a été fondée en 1994 par David Garmus et David Herron, qui ont rapidement acquis une réputation internationale pour leur entreprise en publiant le premier livre de référence sur l’analyse des points de fonctions. Ce livre a été traduit en de nombreuses langues et est toujours largement disponible actuellement. Par la suite, DCG est devenue une entreprise de conseils spécialisée dans les mesures et processus d’amélioration du développement de logiciels. Mon premier contact avec DCG a été en tant que client, où j’ai atteint le CMM niveau 3 en seulement 15 mois ! Il y a quatre ans, j’ai racheté la société et je suis actuellement son Président et PDG. de fonctions comme l’élément de mesure clé pour la gestion de leur sous-traitance et/ou de leurs processus d’estimation. Néanmoins, comme nous l’avons constaté récemment lors de notre brève enquête auprès des personnes assistant à une conférence CAST CIO sur les mesures de qualité et de productivité des logiciels, le nombre d’entreprises utilisant les points de fonctions ne dépasse probablement pas encore 10 à 15 %. Cela correspond grossièrement à ce que nous avons constaté en tant qu’expert dans ce domaine. n Pouvez-vous récapituler pour les non-initiés l’intérêt des points de fonctions et les raisons de leur usage ? Mike Harris : Lorsque les logiciels sont devenus plus complexes, il s’est avéré que leur développement devenait plus difficile. Ceci a poussé des gens à rechercher des moyens plus adaptés pour mesurer le processus de développement. Alors qu’il était facile de mesurer les efforts, les coûts et la qualité, ces grandeurs ne semblaient pas être très utiles pour la gestion des projets en matière de budget et de délais ou pour comprendre si un projet était plus ou moins étendu qu’un autre. Les points de fonctions ont ainsi été développés pour créer une grandeur de mesure de la taille fonctionnelle des logiciels du point de vue de l’utilisateur. En matière de points de fonctions, la taille dépend largement de la compréhension de l’utilisateur quant à « combien de fonctionnalités puis-je obtenir de ce logiciel ? ». Connaissant la taille fonctionnelle d’un élément de logiciel, d’application ou de projet permet à des responsables de normaliser les autres grandeurs de mesure et de comparer ainsi par exemple l’effort par point de fonctions ou le coût par point de fonctions. n A votre avis, qu’est-ce qui empêche une utilisation plus étendue ? Que faudrait-il faire pour cela progresse ? Mike Harris : Visiblement, un certain nombre de facteurs ont empêché son application plus large. De nombreuses entreprises, si ce n’est la plupart d’entre elles, gèrent leur développement de logiciels à un niveau de maturité faible et préfèrent payer les pertes encourues plutôt que d’investir et de supporter des processus et modes de mesure matures. Il est vrai que l’analyse de points de fonctions exige un travail de mise en place. Il existe de nombreuses approches standardisées pour le comptage des points de fonctions tels que l’IFPUG et le COSMIC. Elles satisfont les attentes dans la codification des processus d’analyse qui utilisent des capacités dans lesquelles les êtres humains excellent, telles que la reconnaissance de schémas et le traitement de diverses entrées. Mais cette approche a compliqué le processus d’automatisation. Alors que cela est possible à moindre coût pour les charges de travail raisonnables – DCG compte 50 à 250 projets par mois pour un client – de nombreuses tâches sont trop étendues pour que même des équipes importantes puissent les gérer dans un délai acceptable. De plus, il est difficile pour beaucoup d’entreprises de justifier des compteurs d’équipes pour des comptages occasionnels et elles peuvent considérer que cela ne vaut pas la peine de faire appel à des consultants externes pour prendre en charge ce travail. n Les points de fonctions existent depuis maintenant un certain temps. Ils ont souvent été décrits comme le seul moyen pratique pour quantifier les services apportés aux utilisateurs. Quel est leur niveau d’adoption actuel ? Mike Harris : Les points de fonction ne sont pas parfaits, mais leur force est leur capacité à fournir des comparaisons à travers les applications et les projets. Cet avantage est renforcé par le fait que vous venez de mentionner- ils existent déjà depuis un certain temps. Il en découle un grand nombre de preuves statistiques de leur proportionnalité par rapport aux grandeurs de mesure essentielles que sont les niveaux de coûts, d’efforts et de défaillances. Il n’existe pas d’autres grandeurs de mesure de logiciels qui disposent d’un tel niveau de validation à travers tous les secteurs industriels. L’historique d’utilisation signifie également qu’il existe un grand nombre de données disponibles pour le benchmarking – DCG actualise continuellement sa base de données de projets sur lesquels des points fonctionnels ont été comptés, et nous travaillons actuellement pour obtenir des données de plus de 4 ou 5 ans. Même sans cela, notre base de données comporte actuellement des données sur plus de 7 000 projets. L’utilisation des points de fonction est aujourd’hui plus élevé que jamais, et de plus en plus d’entreprises utilisent les points n Quel type d’automatisation pourrait être possible ou existe déjà pour le comptage des points de fonctions ? Mike Harris : Pendant de nombreuses années, nous avons disposé d’outils simples pour faciliter le travail des compteurs de points de fonctions en automatisant certaines des tâches répétitives, de la même manière qu’un tableur automatise le calcul et produit de jolis graphiques. Ils renforcent la productivité des compteurs, mais ne suppriment pas les besoins en interventions humaines. Nous avons besoin d’une automatisation qui transforme les experts en calibreurs de la technologie de comptage automatique des points de fonctions. Il existe maintenant des produits disponibles auprès de CAST et d’autres qui peuvent fournir de bonnes grandeurs de mesures de logiciels sur la base des approches établies du comptage de points de fonctions. Nous rappelons que ces nouvelles approches ne reproduisent pas les comptages de points de fonctions actuels d’IFPUG ou de COSMIC – elles ne le peuvent pas parce que la manière dont sont écrites les règles de comptage focalisées sur l’être humain rend une automatisation précise impossible avec les technologies actuelles. Toutefois, nous avons constaté dans le cadre de notre travail avec CAST que de bonnes approximations des comptages IFPUG sont possibles dans la plupart des circonstances. IT-expert n°83 - janvier/février 2010 40 n Pouvez-vous décrire la certification IFPUG en cours pour l’automatisation du comptage des points de fonctions ? Comment correspond-elle à votre expérience du travail avec des clients ? Mike Harris : IFPUG a défini trois niveaux de certification correspondant à des niveaux croissants de capacités de logiciels. Les niveaux 1 et 2 concernent essentiellement des assistants de mémorisation de données, de calcul et de reporting pour les compteurs humains. Ils sont utilisés depuis un certain temps et de nombreux outils de qualité sont certifiés. Malheureusement, les exigences de certification effectuent un grand bond vers le niveau 3, qui requiert essentiellement qu’un élément de logiciel soit capable de réaliser exactement le même processus et de la même manière qu’un compteur humain. A ma connaissance, cela exige actuellement des niveaux d’intelligence artificielle qui, s’ils existent, ne seront probablement pas appliqués au comptage des points de fonctions. Toutefois des logiciels tels que CAST sont disponibles maintenant, qui dépassent considérablement les exigences du niveau 2. Malheureusement, l’IFPUG n’a pas encore eu le temps ou les ressources pour développer des certifications pour ces logiciels plus élevés. En travaillant avec les clients, nous avons constaté qu’ils ont rencontré un dilemme – dans certaines circonstances l’utilisation du comptage de points de fonction n’est pas pratique pour eux, et ils recherchent donc des solutions alternatives. Une de celles-ci est de rechercher l’automatisation, mais leurs experts en points de fonctions leur fournissent des réponses décourageantes telles que « ceux-ci sont inutiles » (ce qui est faux) ou « ce ne sont pas des points de fonctions IFPUG ! » (ce qui est correct, mais seulement en partie). Chez DCG, nous nous efforçons de fournir à nos clients, et à tous ceux qui souhaitent nous écouter, des analyses intelligentes. Le travail rapproché avec CAST nous aide à obtenir les meilleures informations disponibles. n Doit-on se soucier du manque de précision potentiel des comptages de points de fonctions automatisés ? Mike Harris : Non. Le comptage manuel des points de fonctions n’est pas précis, parce qu’il n’existe pas d’échelle absolue à laquelle les comptages peuvent être comparés. Les comptages IFPUG et COSMIC d’un même projet fournissent des chiffres différents. Nous devrions nous attendre à un résultat similaire lors d’un comptage automatisé. Le domaine dans lequel le comptage automatique sera supérieur aux variations humaines est l’uniformité. L’ordinateur fournira le même comptage pour le même élément logiciel à chaque fois ! n Dans quels cas pourra-t-on utiliser avec succès les points de fonctions automatisés (AFP) ? Mike Harris : Les nouvelles approches qui génèrent des Automated Function Points (AFP) dépendent actuellement de la disponibilité du code source. Leur point fort est naturellement le comptage après le développement. Pour l’instant, les comptages de points de fonctions réalisés par des humains pour des évaluations précoces des projets reposant sur des exigences et des documentations de concept devront toujours être réalisés par des humains. Certains progrès ont été faits 41 IT-expert n°83 - janvier/février 2010 dans ce domaine en utilisant des documents UML en tant qu’entrées pour les processus de comptage automatisés, mais malheureusement, le nombre d’entreprises utilisant les UML est encore moins important que celui des sociétés utilisant les points de fonctions ! n Avez-vous enregistré vous-même des succès avec les AFP ? Mike Harris : Oui. Nous avons déjà travaillé avec CAST sur un certain nombre de commandes d’importants clients pour lesquelles nous avons été capables de démontrer que les AFP corrèlent le comptage des points de fonctions IFPUG. Bien que nous ayons confirmé que la précision n’est pas vitale, cette corrélation avec l’IFPUG est importante sous deux points de vue. Premièrement, il a été démontré que les points de fonctions IFPUG sont en corrélation correcte avec les efforts et les défaillances au fil de plusieurs années, de façon à ce que, si les AFP sont en corrélation avec les points de fonctions de l’IFPUG, il est raisonnable de supposer qu’ils seront en corrélation avec les efforts, etc. Deuxièmement, les utilisateurs les plus importants de points de fonctions disposent aujourd’hui d’une grande quantité de données historiques qu’ils mettent en perspective pour faire des estimations et établir des SLA, de sorte à ce que tout nouveau système doive s’adapter au système existant. n Si les AFP sont/peuvent devenir matures, quel est selon vous le rôle des conseils en matière de points de fonctionnement dans le monde économique actuel et futur ? Mike Harris : Comme je l’ai déjà indiqué, les humains seront toujours indispensables pour l’avenir prévisible. Les rôles principaux seront le comptage dans les étapes précoces des projets avant la disponibilité du code, le calibrage des technologies et comptages automatisés pour des entreprises dont le volume est trop faible pour justifier l’utilisation d’un outil. Ce dernier type de comptage peut s’effectuer par le biais de l’utilisation one-shot de la technologie sous forme d’une prestation de service. DCG a déjà réalisé ce type de prestation pour un client en utilisant CAST. Il se peut même que nous ayons plus de travail si la disponibilité de l’automatisation augmente le nombre de sociétés utilisant les points de fonctions ! n Si vous aviez un conseil à donner à un DSI intéressé par les mesures de productivité, que lui diriez-vous ? Mike Harris : Faites-le. Il existe des options disponibles aujourd’hui qui nous permettent de confirmer que les économies que vous réaliserez par les mesures et l’amélioration de la productivité dépasseront facilement l’investissement fourni pour les mesures et l’amélioration. Depuis cette année, DCG et CAST ont lancé un projet dans lequel les sociétés pourront déployer un mélange d’évaluation automatisée et manuelle de logiciels pour maximiser les avantages et minimiser les coûts d’utilisation d’approches standardisées d’évaluation de logiciels. Nous comptons augmenter le nombre d’entreprises qui peuvent mieux contrôler leurs coûts et investissements de développement et de maintenance d’applications logicielles. n