détérioration des conditions de travail chez les

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détérioration des conditions de travail chez les
COMMUNIQUE DE PRESSE
29 novembre 2012
DÉTÉRIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
CHEZ LES FOURNISSEURS DE MATTEL EN CHINE
Embauchés comme travailleurs dans une usine de Mattel et trois usines de
fournisseurs du leader du jouet en Chine, les enquêteurs de China Labour Watch
révèlent des violations systématiques des droits humains au travail et une
détérioration de la politique de responsabilité sociale de l’entreprise. achACT publie le
rapport d’enquête et une capsule vidéo révélatrice de la marche arrière de Mattel.
Mattel est l’une des premières marques de jouet au monde à avoir adopté un code de conduite pour ses unités
de production et ses fournisseurs. Pourtant, au cours de ces 15 dernières années, sa politique de responsabilité
sociale s’est affaiblie. « Quant Mattel a adopté son premier code de conduite en 1997,explique Marie-Claude
Hessler, militante des droits de l’Homme et actionnaire de Mattel, ils ont mis en place une commission d’audit
indépendante pour vérifier les conditions de travail et l’application du code de conduite dans les usines. Les
auditeurs mandatés par cette commission visitaient régulièrement les usines. Ne constatant pas d’améliorations
d’une visite à l’autre, ils ont commencé à faire des rapports un peu critiques. A tel point que Mattel a finalement
renvoyé ces auditeurs. Et, tout le système mis en place depuis 1997 et qui était très transparent a disparu. »
Cet affaiblissement et l’adhésion de Mattel au programme de responsabilité sociale sectoriel ICTI Care a encore
contribué à une détérioration des conditions de travail chez ses fournisseurs mais aussi dans ses propres
usines, dont quatre unités de production chinoises
Les enquêtes menées en Octobre et Novembre 2012 révèlent au moins 15 types de violations des droits
humains au travail dans quatre usines dont une usine Mattel et 3 usines de fournisseurs - employant en
tout 10 000 travailleurs : heures supplémentaires excessives et payées sous le taux légal ; travail forcé ;
nombreux problèmes de santé et de sécurité au travail ; absence de formation ; absence d’examens médicaux ;
difficultés à démissionner ; irrégularités dans les contrats de travail ; travail non rémunéré ; absence d’assurance
sociale ; recours abusif à des travailleurs intérimaires ; salaires insuffisants pour vivre dignement; mauvaises
conditions d’hébergement et d’alimentation ; règles disciplinaires abusives et absence de mécanisme de plainte
efficace.
Des violations qui pourraient avoir des implications juridiques en Chine. Ainsi, Winty Industries fournisseur de
Mattel basé à Shenzhen ne paie ses employés permanents que 10 yuans (1,2 euros) et ses travailleurs
intérimaires 7,5 yuans (soit 0,93 euros) par heure supplémentaire, alors que la loi chinoise fixe la rémunération
minimum des heures supplémentaires à 12,8 yuans (soit 1,6 euros). Une infraction qui pourrait lui coûter des
millions d’euros en arriérés de salaires.
Ces usines font travailler leurs travailleur deux à six fois le temps maximum autorisé par la loi (36 h
supplémentaires par mois). Les travailleurs de Dong Yao Toys, autre fournisseur, font ainsi systématiquement
180 à 210 h supplémentaires par mois pendant les pics de production, travaillant jusqu’à 13 heures par jour, tous
les jours du mois y compris le dimanche.
Enfin, plusieurs produits chimiques sont utilisés dans la fabrication des jouets. Mais nombreux sont les
travailleurs dans les usines à ne pas porter de protection adaptée. Y compris des travailleurs qui passent dix
heures par jour à pulvériser de la peinture sur des jouets.
Pour achACT, CLW et leurs partenaires européens, Mattel doit mettre immédiatement fin aux violations et
abus dénoncés dans ce rapport, et qu’elle prenne des mesures pour faire respecter les droits humains au travail
sur le long terme. Ils appellent Mattel à changer ses pratiques d’approvisionnement en augmentant le prix que le
leader du jouet verse à ses fournisseurs d’une part et en allongeant les délais de livraison qu’elle leur impose
d’autre part. Mattel doit également pousser à l’établissement de comités de travailleurs au sein des usines, la
mise en place de systèmes de plainte via des lignes téléphoniques indépendantes accessibles aux travailleurs
et améliorer sa transparence sur sa chaîne de production.
« Mattel a fait plus de 700 millions de dollars de bénéfices l’an dernier », estime Kevin Slaten de China Labour
Watch. « Une infime part de ces profits suffirait à changer la vie des travailleurs des entreprises Mattel et des ses
fournisseurs chinois. »
ANNEXES : Résumé du rapport en français et capsule vidéo
CONTACT PRESSE: Catherine Parmentier, chargée de communication achACT
Tel: 010/457527, Gsm: 0491/71 44 44, Mail: [email protected]
INTERVIEWS :
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achACT/Belgique : Catherine Parmentier
China Labor Watch/Etats-Unis: +001 212-244-404, [email protected]
Interviews disponibles : Catherine Parmentier, Kevin Slaten (China Labour Watch - USA)
achACT
Actions Consommateurs Travailleurs
Place de l’université, 16
1348 Louvain-la-Neuve
010/457527
[email protected]
achACT est le nouveau nom de la Campagne Vêtements Propres.
achACT vise l’amélioration des conditions de travail dans des secteurs d’industrie légère largement mondialisés : vêtement, électronique,
sport et jouet. Elle est menée en Belgique francophone par une plate-forme composée de 25 syndicats, ONG, organisations sociales et de
consommateurs. achACT est membre du réseau international de la Clean Clothes Campaign auquel participent des organisations de
défense des droits des travailleurs dans les pays de production.

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