Chère Olga, Chers camarades et amis, Chers lecteurs de ce blog

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Chère Olga, Chers camarades et amis, Chers lecteurs de ce blog
Chère Olga,
Chers camarades et amis,
Chers lecteurs de ce blog,
Je vais sans doute me montrer un peu long, un peu docte, un peu radoteur, mais je vous ai fait passer
par un petit coup de "père Larumeur" pour me faire pardonner.
Lundi soir, après le conseil municipal, tu organisais, Olga, une réunion de groupe dont je mets en
lien le compte rendu. Tu imagines bien que je ne puis accepter, ni cette réunion dont toi et quelques
autres rêviez depuis le vote du budget de l'agglomération et probablement depuis bien plus
longtemps, ni ses conclusions.
Je passe rapidement sur la notion de destitution d'une présidente de groupe, tout aussi absurde,
dans le cadre où tu la situes, que celle de la destitution d'un secrétaire de section ou d'un maire.
Tous ces responsables peuvent, évidemment, être mis en minorité sur tel ou tel dossier, on l'a vu lors
du dernier conseil, mais pas être remerciés par un quelconque putsch.
Si c'était le cas , s'agissant de notre groupe, rien n'interdirait à l'opposition municipale actuelle, si
elle en avait envie, de nous expliquer qu'elle a trouvé son chemin de Damas, que lui sont poussées
dans la nuit des ailes socialistes. Rien ne lui interdirait alors de nous noyauter et destituer notre
présidente pour la remplace par … Allez ! Ollivier Lepinteur par exemple, pour citer un de ces
infatigables explorateurs de la politique que l'on trouve de nos jours, lui qui a exploré Rive Gauche,
puis le parti socialiste, puis la liste UMP de Nicolas et s'intéresse aujourd'hui au Parti Radical, de
droite, en attendant peut-être de faire une incursion dans celui qu'arpente en ce moment Michel
Champredon.
C'est une hypothèse stupide, j'en conviens, et qui n'a pour vocation que tenter une démonstration
par l'absurde du ridicule de ta position.
Un Président de groupe est élu pour le temps d'une mandature. Pas plus, pas moins… Sauf
démission.
Sophie Buquet-Renollaud a été élue au début du mandat, dans le cadre d'un groupe essentiellement
composé des socialistes d'Evreux-Gauche. Tu t'en souviens Olga puisque tu en étais et cela me
conduit à donner un éclairage particulier sur ce qu'il faut bien appeler une crise au sein de la
majorité, en rappelant quelques éléments de la campagne des municipales 2008.
Il ne s'agit pas, de ma part ni de celle des anciens d'Evreux-Gauche et comme voudraient le laisser
croire quelques uns de tes amis d'aujourd'hui, de cuisine ni d'une partie d'échec qui viserait à je ne
sais quelle recomposition électorale pour les prochaines municipales.
Il ne s'agit que de loyauté vis-à-vis des Ebroïciens qui nous ont fait confiance, et de constance dans
la défense des axes politiques que nous leur avons proposés.
Tu te souviens bien sûr du climat des municipales en 2008.
Tu étais avec moi lorsque nous avons décidé, pour une demi-douzaine d'entre nous, d'intégrer et de
renforcer la dynamique d'Evreux-Gauche qui cherchait une troisième voie possible entre la liste
Mammeri et la liste Champredon.
Ces deux leader ne nous satisfaisaient pas et se montraient l'un et l'autre tout aussi incapables de
rassembler, l'un restant assis sur les ruines d'une section qu'une procédure de désignation
étrangement mise en œuvre avait conduit à l'implosion, l'autre restant enfermé dans le cercle de ce
qui lui restait de Rive-Gauche après une histoire chaotique qui avait conduit nombre de ses
adhérents à déserter. Souviens-toi que c'était le cas de beaucoup de ceux que l'on appelait les
"CAFistes"
Evreux-Gauche, c'étaient Les Verts, le Parti Communiste , quelques radicaux et nous, socialistes
considérés comme dissidents.
J'ai été insulté à l'époque, accusé de racisme et autres vilénies. Toi aussi peut-être !
Evreux-Gauche, c'était, par sa composition même, un noyau de rassemblement.
Evreux l'appelait ce rassemblement, et ne comprenait pas qu'il puisse y avoir trois listes de gauche
qui assurent objectivement le renouvellement de la liste Nicolas dont personne ne voulait.
Nous avons alors, ainsi que les communistes, rejoint la liste Champredon pour éviter une situation
calamiteuse.
Les Verts ont fait un autre choix.
Pas évidente la fusion de Rive-Gauche et d'Evreux-Gauche.
D'abord se mettre d'accord sur un programme.
Souviens-toi des préalables de Rive Gauche. Relis-les si tu les as gardés. Relis-les à la lumière de ce
que nous réalisons !
Ensuite, se mettre d'accord sur la gouvernance.
La question du cumul des mandats de Maire et de Président de l'agglo est posée alors comme
question centrale. C’est d'ailleurs en grande partie un refus de principe de ce cumul qui conduit les
Verts à rejoindre la liste Mammeri.
Précisons que refuser le cumul n'est pas nécessairement une hérésie. Après tout, l'agglomération de
Rouen vit très bien avec un président d'agglo différent du Maire.
Michel Champredon le pose pourtant comme non négociable. Il veut être le patron des deux
exécutifs.
Nous acceptons, au nom du rassemblement.
Nous l'acceptons avec une réserve toutefois. Michel Champredon ne sera pas seul à participer aux
deux exécutifs de la ville et de l'agglomération. Le lien entre les deux exécutifs sera assuré non par un
homme seul mais par une équipe.
C'est ainsi que deux d'entre nous, Thierry Desfresnes et Sophie Buquet-Renollaud seront en même
temps adjoints au maire et vice-présidents de l'agglomération avec des délégations complémentaires
dans les deux instances. Sophie Buquet- Renollaud est, par exemple, en même temps chargée du
commerce à la ville et des affaires économiques à l'agglomération, dossier au cœur même des
compétences de l'EPCI.
Pour être complet, je te rappelle que Michel Champredon négociera l'intégration d'un quatrième
membre de l'équipe : Thierry Quennehen qui, à l'époque, appartenait à Rive-Gauche, même s'il a
aujourd'hui créé son microgroupe Europe- Ecologie.
Voilà comment s'est initialement structurée notre majorité pour gagner la confiance d'Evreux.
Au travers de la constitution de groupes vraiment politiques et particulièrement du groupe socialiste
et républicain, nous avons voulu souder de façon plus pérenne cette majorité, au-delà de l'accord
Rive-Gauche, Evreux-Gauche.
Quelques-uns de nos amis de Rive-Gauche ont rejoint les rangs du parti socialiste et rejoint notre
groupe, c'est par exemple le cas de Jean Christophe Boulanger.
Mais ce n'est pas pour autant qu'il faille remettre en cause les accords initiaux, ni les principes qui
régissent les grands axes du programme que nous avons soumis aux Ebroïciens et qu'ils ont validé.
D'autant moins que les évolutions de ces trois dernières années nous obligent à le revisiter.
D'abord parce que la crise est passée par là, n'a pas épargné notre ville et fragilise nombre de
ses habitants.
Ensuite parce que la réforme de la fiscalité sur les entreprises ne nous donne pas une lisibilité
suffisante de nos recettes à terme à l'agglomération… Et indirectement à la ville.
La réforme annoncée des collectivités territoriales les rend plus prudentes dans leurs
partenariats avec nous.
Enfin, quelques dossiers prennent du retard, et s'agissant du théâtre par exemple, voient leur
budget littéralement exploser. Nous ne pourrons pas tout payer, tout de suite . Nous le savons tous.
Reste à savoir si l'allégement de nos investissements ou l'allongement de leur calendrier se fera par
"décantation naturelle" ou par la définition de priorités partagées.
Ce nouveau questionnement de notre programme, sans doute ne l'avons-nous pas fait de façon
suffisamment claire au sein de notre majorité.
Le vote du budget de l'agglomération en est un révélateur.
Qui, en effet, n'a pas voté l'impôt nouveau parmi les délégués d'Evreux au sein du conseil
communautaire? Essentiellement les élus d'Evreux-Gauche.
Il y a donc pour le moins un grand flou entre nous sur l'évolution nécessaire des axes de notre
programme municipal et cela, compte tenu des interactions entre les deux collectivités, rejaillit sur
l'agglo.
Les autres conseillers communautaires ne sont d'ailleurs pas dupes et nous demandent, dans les
conversations de couloir, de régler nos problèmes internes.
La sanction prise à l'encontre de deux des membres historiques d'Evreux-Gauche vient renforcer le
malaise et recrée un véritable clivage Evreux-Gauche/Rive-Gauche puisque ces deux collègues sont
précisément les deux qu'Evreux Gauche a délégués, dans le cadre de l'accord de gouvernance, pour
participer à l'équipe qui fait le lien, avec Michel Champredon et Thierry Quennehen, entre les
exécutifs de la ville et de l'agglo.
C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, pour le temps de cette crise dont j'espère qu'elle ne durera pas, la
logique Evreux-Gauche prend le pas, pour les socialistes qui en sont partie-prenante, sur la logique
d'un groupe socialiste et républicain qui porte en lui toutes ces contradictions, compte tenu de son
histoire.
Cela, tu ne l'as pas vu selon toute apparence, ma chère Olga, ou tu n'as pas voulu le voir.
Il faut que cette crise soit réglée, et rapidement. Nous le devons à Evreux et aux Ebroïciens.
Ce n'est pourtant pas le chemin d'un règlement rapide que tu prends en tentant de "kidnapper",
comme tu le fais, le groupe socialiste et républicain.
Pas davantage en annonçant, comme si c'était possible, le remplacement de sa présidente par un
président issu de Rive Gauche et qui est de surcroit, en ces temps difficiles où il nous faut plutôt
revenir sur des projets qu'en ajouter, le plus ardent défenseur de la salle de sport et de spectacle,
équipement coûteux , inscrit dans le programme de Jean Pierre Nicolas pour qui les Ebroïciens n'ont
pas voté et pas du tout inscrit dans le nôtre pour lequel ils se sont prononcés.
Cette crise ne pourra se régler à mon sens qu'à deux conditions:
D'abord que soit levées ces sanctions qui rompent le contrat de gouvernance que nous
avions passé entre nous.
Ensuite que nous travaillions d'arrache-pied au sein de notre majorité à revisiter notre
programme, au regard des contraintes nouvelles que je citais plus haut, pour que le conseil
municipal dans son ensemble puisse en être rapidement saisi et que le conseil d'agglomération
puisse en tirer les conséquences.
Autant en effet il est inopportun, comme je l'ai dit publiquement lundi soir, de piailler ces "je
n’étais pas informée" ridicules , et de déballer son linge sale au conseil municipal, autant il est
essentiel que les Ebroïciens soient informés de nos politiques, non seulement au travers des outils de
communication que nous leur donnons mais aussi, et peut être surtout, par l'écho des débats de
fond avec l'opposition que nous devons avoir en conseil municipal.
C'est cela aussi la démocratie, à laquelle, je le sais, tu es aussi attachée que moi.
Je compte sur toi pour mettre en œuvre ces quelques modestes préconisations et
travailler, plutôt qu'essayer de créer des sections socialistes nouvelles, des groupes nouveaux, des
unions d'élus concurrentes, à ressouder une équipe municipale et lui rendre cette efficacité dont
Evreux a besoin.
Bien amicalement
Gérard Silighini