FORUM JEUNESSE 2014 *** Vendredi 2 mai 2014 à 15h00 Monastir
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FORUM JEUNESSE 2014 *** Vendredi 2 mai 2014 à 15h00 Monastir
FORUM JEUNESSE 2014 *** Vendredi 2 mai 2014 à 15h00 Monastir *** Intervention de M. François GOUYETTE, Ambassadeur de France en Tunisie *** Monsieur le Ministre (Monsieur Saber BOUATAY, ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Femme et de la Famille) Monsieur le Gouverneur, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les représentants d’associations tunisiennes, algériennes, marocaines, libyennes, égyptiennes, libanaises, jordaniennes, syriennes, yéménites et françaises, Madame et Messieurs les représentants des ambassades de France en Algérie, en Egypte, au Maroc, Madame la représentante de l’ambassade d’Italie en Tunisie, Mesdames et Messieurs, Chers amis, Je suis particulièrement heureux d’être parmi vous aujourd’hui. C’est un rendez-vous que je ne pouvais et ne voulais pas manquer car nous le préparons depuis plusieurs mois avec nos partenaires associatifs tunisiens et français. C’est donc avec beaucoup de plaisir, il faut le reconnaître, que je vous vois aujourd’hui si nombreux, vous qui êtes venus de tous les gouvernorats de Tunisie mais aussi du Maghreb, du Machrek, du Levant, de France et d’Europe. 1 Il y a plus de trois ans maintenant, ici-même en Tunisie, une page nouvelle et décisive de l’Histoire du monde arabe a commencé à s’écrire, et vous avez peut-être été, les uns ou les autres, des acteurs de ce que l’on appelle les « printemps arabes », en Libye, en Egypte, en Syrie ou au Yémen. En Tunisie, cette révolution a libéré la parole et a généré un élan national qui s’est traduit par de multiples initiatives citoyennes : d’après un rapport établi par l’Union européenne, la période post-révolutionnaire a vu naître plus de 2000 nouvelles associations et elles sont plus de 6000 aujourd’hui. Comme le disait mon ami Yadh Ben Achour, présent lors de la première édition de ce forum tuniso-français de la société civile, « la Révolution tunisienne est une révolution de la société civile ». Dans cette nouvelle voie vers la transition démocratique à laquelle l’ensemble des peuples de la région aspire, la société civile a un rôle indispensable à jouer. Dans sa diversité, à différentes échelles, et sur une multiplicité de sujets, elle contribue à l’amélioration de la vie de la cité, en agissant sur le terrain pour apporter son soutien aux plus démunis, et en luttant contre toutes les atteintes aux droits et libertés fondamentaux. Elle est aussi force de propositions, par ses actions de plaidoyer auprès des décideurs politiques. Elle joue un rôle essentiel de responsabilisation des acteurs publics et de contrôle des pouvoirs, en contribuant à la transparence de l’information et à l’exigence de vérité et de justice. Par sa capacité critique, elle porte haut l’exigence de démocratie, ici comme en France, et rappelle à tous les principes et libertés fondatrices que nous avons en partage. Si elle n’est pas substituable aux autorités politiques, elle en est définitivement complémentaire, force d’opposition parfois, mais surtout de propositions et d’alternatives. La société civile, et la jeunesse des pays arabes plus particulièrement, expriment, pardelà les spécificités des situations locales dont il faut naturellement tenir compte, une même aspiration à la liberté, à la démocratie, à la dignité, à l’égalité des chances : autant de valeurs partagées sur les deux rives de la Méditerranée, autant de valeurs qui constituent notre bien commun à tous. La nouvelle Constitution tunisienne est une fierté pour l’ensemble du pays, c’est une promesse d’avenir meilleur pour sa jeunesse qui en est aussi la gardienne, et dont nous nous réjouissons tous. Ces libertés gagnées sont aussi de nouvelles responsabilités, comme le suggère si bien l’intitulé d’une des conférences au programme de ce forum, et que votre dynamisme exemplaire permet de traduire en réalités concrètes. 2 *** Pour avancer vers la démocratie, une consolidation de la société civile, dans toute sa diversité, et tout particulièrement au sein de la jeunesse, est indispensable. On ne peut qu’être admiratif de l’énergie et de l’enthousiasme que vous tous, jeunes gens et jeunes femmes, déployez sans compter au service du bien commun, pour pousser vos idéaux, qu’il s’agisse de libertés, de plus grande justice, de parité, d’émancipation des femmes et de la promotion de leurs droits, de lutte contre toutes les discriminations ou encore de développement durable et équitable. C’est dans cette perspective et avec cet objectif que la France, et plus particulièrement l’Institut français de Tunisie, apporte aujourd’hui son soutien à l’organisation de ce forum, et ce, pour la quatrième année consécutive. Après le succès rencontré par les trois forums précédents, la quatrième édition est l’occasion pour vous d’échanger, de débattre, d’apprendre les uns des autres et de transmettre votre savoir. Vous allez parler, pour citer quelques-uns des sujets au programme, de citoyenneté à l’épreuve des élections, de droits des femmes dans les textes et dans les faits, du numérique au service de l’économie sociale et solidaire, des risques que la pollution fait courir à la santé, autant de sujets d’actualité sur lesquels vous avez certainement beaucoup à vous apporter mutuellement, et gagnerez à comparer les expériences et les bonnes pratiques. Ce forum est aussi l’occasion de présenter votre engagement ou vos actions dans la vie publique et d’élaborer ensemble des projets associatifs concrets, de les monter, de donner vie à ce désir de travailler ensemble. Ce travail n’est pas vain, nous le savons. Parce que les projets les plus porteurs méritent d’être encouragés, l’Institut français de Tunisie se tiendra à leur côté pour aider à les concrétiser, entre autre par un appui financier. Lors de la précédente édition, l’Institut français de Tunisie a attribué un financement de 120 000 euros à 7 projets associatifs, dont je salue les représentants ici, et qui pourront partager leur expérience avec vous. Par chance, cette rencontre n’est qu’une première étape. Grâce à la mise en œuvre d’une plateforme collaborative, tous les participants peuvent continuer à échanger à distance sur leurs projets respectifs, tisser des liens, nouer des amitiés et définir ensemble des projets associatifs unissant les deux rives de la Méditerranée et s’inscrivant dans la durée. *** 3 Au-delà de ces trois journées de travail, le soutien de la France à la société civile est permanent et est l’une de nos priorités : être à son écoute, appuyer ses initiatives, développer ses relations avec les milieux associatifs français. En Tunisie, nous avons apporté un soutien financier de 2 millions d’euros à 130 projets associatifs dans les domaines de la culture, de la citoyenneté, des droits et de la santé des femmes, de l’environnement ou encore de l’économie sociale et solidaire, qui constituent les axes de travail de votre Forum. Nous avons également créé à Sfax et à Tunis, en partenariat avec des associations tunisiennes et françaises, avec lesquelles l’Institut français de Tunisie travaille au quotidien, des « Maisons des associations », dont la principale mission est de contribuer au renforcement des capacités de la société civile par le conseil, la formation et la mise en réseau. Nous avons également lancé un programme original d’échange de jeunes volontaires français et tunisiens, qui leur permet d’acquérir une expérience associative d’au moins six mois dans le pays partenaire. Depuis 2011, une centaine de jeunes ont eu la chance d’en profiter et d’ici la fin de l’année 2014, deux cents autres jeunes en auront bénéficié. *** Avant d’achever mon propos, je tiens à remercier tous ceux qui ont préparé cette rencontre et vont contribuer à l’animer. La liste est longue - je ne pourrais pas citer tout le monde – et elle illustre ce partenariat singulier et exemplaire noué depuis plus de trois ans entre des associations françaises et tunisiennes et l’Institut français de Tunisie, mais aussi des collectivités locales, des partenaires privés, des fondations et nos ambassades dans les pays du Maghreb, du Machrek, du Moyen et du Proche-Orient. Vous me permettrez tout de même de remercier plus particulièrement l’équipe de l’Institut français de Tunisie qui a travaillé sans relâche pour faire de ces journées un succès. Il me reste à vous souhaiter d’excellentes journées de travail, à vous jeunes Méditerranéens, tous citoyens ! Je vous remercie. 4