Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute
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Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute
Juin 2013 FIGURE 7 : LOCALISATION DES ZONES D’ETUDE PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 40 1. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE TITRE I / A : LOCALISATION DU SITE ET PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE FIGURE 8 : LE DEPARTEMENTDES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE EN REGION PACA Le département des Alpes-de-Haute-Provence (04) constitue l’un des six départements composant la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). Frontalière avec l’Italie et située entre la vallée du Rhône et les montagnes Alpines, les Alpes-de-Haute-Provence présentent des paysages et des territoires riches et diversifiés, s’articulant autour de la Durance et de ses affluents. Le projet d’aménagement d’un parc solaire sur la commune des Mées s’inscrit au centre du département, au sudouest de Digne-les-Bains, sur le plateau de Valensole. La commune des Mées se positionne à l’aval de la confluence entre la Bléone et la Durance, en rive gauche de cette dernière, à 20 km de Digne-les-Bains (préfecture) et 36 km environ de Manosque. La zone d’étude immédiate est envisagée sur le plateau de Valensole surplombant la vallée de la Durance (rive gauche), au lieu-dit « Les Plaines de Haute Montagne », à 3 kilomètres à l’est du centre-ville des Mées et 4 km au sud du chef-lieu de Malijai. Les Mées Juin 2013 Source : DREAL PACA PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 41 2. ZONES D’ETUDES ET ECHELLES D’ANALYSE FIGURE 9 : ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Les zones d’études délimitent le champ d’investigation spatial pour l’analyse des enjeux environnementaux. Elles varient en fonction des thématiques à étudier, des composantes du terrain et des caractéristiques du projet. Trois zones d’études sont ainsi définies pour ce projet : - la zone d’étude immédiate, - la zone d’étude rapprochée, - la zone d’étude éloignée. Ces zones d’études sont représentées sur la figure 7 et la figure 9. Chaque zone fait l’objet de la définition d’un périmètre qui est fonction de la thématique étudiée, reprenant les limites présentées dans le tableau suivant : Zone d’étude Définition – Limites Composantes étudiées Zone d’étude Immédiate La zone d’étude immédiate correspondant aux parcelles cadastrales intégralement ou partiellement comprises dans le périmètre de maîtrise foncière (B 430, 432, 433, 434, 435, 438, 440, 453, 455, 462). La zone d’étude immédiate est commune à toutes les thématiques. Périmètre de 500 mètres de part et d’autre de la zone d’étude immédiate Plateau de Valensole Plateau de Puimichel Le canton des Mées Zone d’étude rapprochée (dépend de la thématique étudiée) Zone d’étude immédiate Auteurs : BLG Environnement Tableau des parcelles : Commune Juin 2013 Les Mées Section N° B 430 432 433 434 435 438 440 453 455 462 Zone d’étude éloignée (dépend de la thématique étudiée) Cette zone d’étude a été utilisée pour : la géologie (Milieu physique), toutes les thématiques du Milieu humain, et du cadre et de la qualité de vie Topographie (Milieu physique). Géologie, risque feu de forêt (Milieu physique). Activités sylvicoles (Milieu humain). Contexte socio-économique, habitats, les activités économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…) (Milieu humain). Risques technologiques (Cadre et qualité de vie). La commune des Mées Climat, risques naturels (Milieu physique). Contexte socio-économique, habitats, les activités économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…), équipement et réseaux, le tourisme (Milieu humain). Axes de communication, risques technologiques (Cadre et qualité de vie). Principaux lieux de vie et axes de communications proches du site (limite sud : village de Puimichel, limite nord-ouest, village des Mées, limite est : la RD12). Paysage, visibilités rapprochées (Contexte paysager et patrimoine) Bassin versant du site de projet (Ressource en eau) 200 mètres de part et d’autre de la zone d’étude immédiate (Milieu naturel) Département des Alpes-de-Haute-Provence (04). Climat, topographie, géologie, risque naturel (Milieu physique). Contexte socio-économique, habitats, les activités économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…), le tourisme (Milieu humain). Qualité de l’air, sécurité des usagers, risques technologiques (Cadre et qualité de vie). Le plateau de Puimichel (limite sud : village d’Entrevennes jusqu’à la ville de Château-Arnoux au nord-ouest et la vallée des Duyes au nord-est). 3,5 km de part et d’autre de la zone d’étude immédiate Paysage, visibilités éloignées (Contexte paysager et patrimoine) (Milieu naturel) L’aire d’étude représente une surface totale de 39,3799 ha. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 43 TITRE I / B : LE MILIEU PHYSIQUE 1. UN CLIMAT OPPORTUN POUR ACCUEILLIR UN PARC PHOTOVOLTAÏQUE TITRE I / B : LE MILIEU PHYSIQUE 1.1. Les Alpes-de-Haute-Provence, un climat montagnard sous influences méditerranéennes Les Alpes-de-Haute-Provence (04) présentent un climat méditerranéen à influence montagnarde, et inversement, évoluant en fonction du relief et de l’altitude. Trois types de climat se distinguent : le climat méditerranéen (quart sud-ouest du département), se caractérisant par un été chaud et sec. Les précipitations sont relativement rares, le climat montagnard, constituant un état de transition entre le climat méditerranéen et alpin. Ce climat est relativement pluvieux et est observable principalement sur les plateaux à l’est de la Durance, le climat alpin (nord-est du département), se traduit quant à lui par de grands écarts de températures entre l’été et l’hiver, une pluviométrie importante et des précipitations nivales en hiver. 1.2. Le contexte climatique de la commune des Mées Source : Données Météo France – Station de Saint-Auban (04) – Statistiques sur la période 1981 – 2010 – Altitude de la station : 461 m NGF. La zone d’étude immédiate, située sur le plateau de Valensole, présente un climat méditerranéen. En l’absence de station météorologique complète sur la commune des Mées, les données exploitées ci-après sont issues de la station météorologique de Météo-France de Saint-Auban (04) pour la période statistique comprise entre 1981 et 2010. Située à moins de 7 km au nord de la zone d’étude immédiate, à 461 m d’altitude, cette station météorologique est considérée comme la plus représentative du contexte climatique local. Le tableau ci-après synthétise les principales données de la station météorologique de Saint-Auban (04) : CARACTERISTIQUES GENERALES Température moyenne annuelle STATION DE SAINT-AUBAN 12,9°C Pluviométrie moyenne annuelle 694,9 mm Nombre de jours de fortes gelées (T°< 0°C) 58,9 jours Nombre de jours de fortes gelées (T°< -5°C) 6,9 jours Nombre de jours de fortes gelées (T°< -10°C) 0,3 jours Durée d’insolation moyenne annuelle Vitesse du vent moyennée sur 10 ans 2 775,4 heures 3,5 m/s SYNTHESE DES DONNEES CLIMATIQUES – STATION METEO FRANCE DE SAINT-AUBAN Juin 2013 (Source : Météo France) PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 45 1.2.1. Les températures 1.2.3. Les vents Source : Données Météo France – Station de Saint-Auban (04) – Statistiques sur la période 1981 – 2010. Les températures moyennes sont relativement douces (comprise entre 4,3°C en moyenne au mois de janvier et 22,7°C au mois de juillet). Les températures sont inférieures à 0°C en moyenne 58,9 jours par an, principalement aux mois de décembre, janvier et février. En période estivale, les températures moyennes maximales tournent autour de 18,7 °C. Toutefois des pics à plus de 30°C sont possibles. Ces températures relativement douces sont dues au taux d’ensoleillement exceptionnel dont jouit la région. Le taux d’ensoleillement en moyenne de 2 775,4 h/an1 est largement supérieur à la moyenne nationale de 1 973 h/an. Le vent dominant sur le secteur des Mées est le Mistral, provenant du nord. Ce vent, froid et sec, est généralement faible sur le secteur (vitesse inférieur à 4,5 m/s) ou modéré (vitesse comprise entre 4,5 et 8 m/s) mais atteint quelquefois des vitesses de pointe supérieures à 8 m/s (rafales). Le Mistral est un vent de couloir de nord et nord-ouest parcourant la vallée du Rhône, la Provence et le littoral méditerranéen. Il est le vent emblématique de la Provence La commune des Mées dispose d’un gisement solaire supérieur à 1 760 KWh/m²/an2 et l’irradiation de la zone d’étude est estimée à 1 929 KWh/m²/an3. 1.2.2. Les précipitations La hauteur de précipitations moyennes de 694,9 mm par an est relativement basse. Les précipitations sont irrégulières sur l’année, deux périodes humides se distinguent : la plus importante du mois de septembre au mois de novembre (fin de l’été / automne) et une seconde plus faible en avril et en mai. Précipitations mensuelles en mm 90 80 ROSE DES VENTS DE SAINT-AUBAN (1991-2010) (Source : Données Météo France – Station météorologique de Saint-Auban) 70 1.2.4. Les orages et les tempêtes 60 Source : Météorage –commune des Mées- période 2002-2011 50 L’activité orageuse est définie par le niveau kéraunique (Nk) c’est-à-dire « le nombre de jours par an où l’on a entendu gronder le tonnerre ». Sur une période de 10 ans, la valeur moyenne annuelle d’orages sur la commune des Mées est de 18 jours. Cette valeur est supérieure à la moyenne nationale de 11,3 jours par an. 40 30 20 10 0 Janv Fevr Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec EVOLUTION DE LA PLUVIOMETRIE SUR UN LA STATION METEOROLOGIQUE DE SAINT-AUBAN (Source : Météo France stations de Saint-Auban – Période 1990-2010) Juin 2013 De novembre à avril, en fonction des températures, il est possible d’observer des précipitations sous forme de neige (9,2 jours de neige par an). Le mois de juillet est le plus sec de l’année. Le critère du nombre de jours d’orage ne caractérise pas l’importance des orages. En effet, un impact de foudre isolé ou un orage violent seront comptabilisés de la même façon. La meilleure représentation de l’activité orageuse est la densité d’arcs (Da) qui est le nombre d’arcs de foudre au sol par km² et par an. Le réseau de détection de la foudre utilisé par Météorage permet une mesure directe de cette grandeur. La valeur moyenne de la densité d’arcs sur la commune des Mées, est de 3,07 arcs par an et par Km². Cette valeur est supérieure à la moyenne nationale de 1,59 arcs/km²/an. Au classement de la densité d’arcs au Km² par an, la commune des Mées fait partie des communes les plus exposées (1 913ème commune en France Métropolitaine). Source : Météo France - Station de Lanas Syn - période 1991-2010 Source : carte ADEM 3 Source : Evaluation du rendement d’une central photovoltaïque-Rapport PV-293-1201-281_ Solargis/pvPlanner 1 2 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 46 1.3. Les risques naturels liés au climat Source : Prim.net Les risques naturels liés aux phénomènes orageux et tempêtes sont multiples. En effet, du fait de la pluralité de leurs effets (vents, pluies, foudres), les conséquences des tempêtes et orages sont fréquemment importantes, tant pour l'Homme que pour ses activités ou pour son environnement. Les enjeux humains : il s'agit de personnes physiques directement ou indirectement exposées aux conséquences du phénomène, le risque pouvant aller de la blessure légère au décès. Les causes de décès ou de blessures les plus fréquentes sont notamment les impacts par des objets divers projetés par le vent, les chutes d'arbres (sur un véhicule, une habitation), les décès dus aux inondations ou aux glissements de terrains, et l’impact de la foudre (une dizaine par an en France), etc. Les enjeux économiques : les destructions ou dommages portés aux édifices privés ou publics, aux infrastructures industrielles ou de transports, ainsi que l'interruption des trafics (routier, ferroviaire, aérien) peuvent se traduire par des coûts, des pertes ou des perturbations d'activités importantes. Par ailleurs, les réseaux d'eau, téléphoniques et électriques subissent à chaque tempête, à des degrés divers, des dommages à l'origine d'une paralysie temporaire de la vie économique (lignes coupées par la chute d’arbre ou touchée par la foudre). Les enjeux environnementaux : parmi les atteintes portées à l'environnement (faune, flore, milieu terrestre et aquatique), on peut distinguer celles portées par effet direct des tempêtes (destruction de forêts par les vents, dommages résultant des inondations et des coulées de boues, etc.) et par les orages causant près de 7 % des départs de feu en France. Les phénomènes tempête et orage combinés à une végétation denses peuvent créer des incendies de forêt de grandes ampleurs. Ainsi, les manifestations orageuses parfois violentes en automne, et dans une moindre mesure au printemps, marquées par des épisodes de pluies abondantes, peuvent engendrer des risques naturels tels que les inondations, coulées de boue et incendies de forêt. Au cours des 20 dernières années, la commune des Mées a connu 2 arrêtés de catastrophes naturelles liés aux inondations et coulées de boue : en octobre 1990 et en janvier 1994. A priori, aucun de ces arrêtés ne concerne la zone d’étude immédiate. 1.4. Synthèse du climat Juin 2013 Le climat de la zone d’étude est de type méditerranéen sous influence montagnarde avec des étés chauds, de longues périodes sèches pouvant être interrompues par des épisodes orageux, un automne marqué par des épisodes orageux pouvant être violents et un hiver généralement doux. Enfin, la zone d’étude est sous influence du Mistral qui peut être violent mais permet un taux d’ensoleillement très élevé. Le climat conditionne en partie l’occupation des territoires et leur valorisation par l’homme, ainsi que le paysage, la faune et la flore. La préservation du climat constitue un enjeu majeur de notre siècle, d’échelon mondial. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 47 2. UN TERRITOIRE ENTRE MEDITERRANEE ET HAUTE MONTAGNE 2.1. La région PACA : un territoire extrêmement varié La région ProvenceAlpes-Côte-d’Azur (PACA) est encadrée à l’est par l’Italie et ses Alpes méridionales, à l’ouest par la vallée du Rhône et au sud par la mer méditerranée. Cette position lui confère un relief extrêmement varié (allant de 4 102 mètres à 0 mètre d’altitude). FIGURE 10 : RELIEF DE LA REGION PACA Zone d’étude Dans sa partie centrale, la région PACA est globalement vallonnée avec des Préalpes impressionnantes. Les plateaux de Valensole, de Canjuers et d'Albion délimitent les Préalpes des collines centrales. Source : site internet : http://vivre-en-provence.net/geographie.php 2.2. Les Alpes-de-Haute-Provence, un département au cœur de la région PACA Limitrophe de l'Italie, le département des Alpes-de-Haute-Provence (04) est entouré par les départements des Alpes-Maritimes (06), du Var (83), du Vaucluse (84), de la Drôme (26) et des Hautes-Alpes (05). Il se caractérise par des paysages et des formes de reliefs très variés. Juin 2013 Il se distingue par un relief contrasté évoluant entre 257 mètres dans la plaine de la Durance en limite du Var et du département de Vaucluse et 3 412 mètres au sommet de l’Aiguille du Chambeyron dans la vallée de l’Ubaye. Le relief est fractionné en unités fonctionnelles par les cours d’eau et leurs vallées. La plus importante d’entre-elles est celle de la Durance qui traverse le département du nord au sud. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 49 Le département des Alpes-de-Haute-Provence peut être divisé naturellement en trois grands secteurs géographiques, déterminés aussi bien par leurs cohérences physiques que par leurs dynamiques humaines : - les collines et plateaux de Haute Provence (ex : plateau de Valensole), au sud-ouest du département. Cet espace, séparé en deux par la Durance, présente un relief doux et façonné par les activités agricoles (oliveraies, champs de lavandes), - les Préalpes, espace de « transition » caractérisé par des reliefs de moyenne montagne, de moyennes vallées et de vallées encaissées. L’altitude moyenne y est d’environ 1 200 mètres, on y trouve de nombreux cours d’eau (le Sasse, la Bléone, la haute vallée de l’Asse, le moyen Verdon, etc.), - les montagnes alpines, au nord-est du département, où les reliefs (altitude moyenne d’environ 2 000 mètres) sont plus accidentés et le climat humide et froid. Des crêtes marquées y séparent des vallées bien distinctes (Ubaye, Blanche, haute Bléone et haut Verdon). FIGURE 11 : LES TROIS GRANDS SECTEURS GEOGRAPHIQUES DES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 2.3. Le plateau de Valensole espace de transition entre la vallée de la Durance et les Préalpes Le plateau de Valensole s’inscrit au sud-ouest de Digne-les-Bains, entre les vallées de la Durance à l'est, de la Bléone au nord, des Gorges du Verdon et du lac de Sainte-Croix au sud. Il est traversé par la vallée de l'Asse, qui le sépare en deux parties dissymétriques. L’altimétrie du plateau de Valensole varie entre 380 mètres d’altitude environ dans la vallée de l’Asse, 830 mètres d’altitude environ à son extrémité nord. La partie nord du plateau de Valensole, d’une altitude moyenne de 800 mètres environ, est également appelée plateau de Puimichel. Son relief est régulièrement bombé d’amples courbes entaillées par une succession de ravins peu profonds orientés nord-nord-est / sud-sud-est. Les ruisseaux convergent vers la vallée de la Rancune (torrent), orientée est/ouest, qui incise le plateau. Le chef-lieu des Mées s’est développé au pied du plateau de Puimichel dans la vallée de la Durance à 400 mètres d’altitude. FIGURE 12 : LE PLATEAU DE VALENSOLE Zone d’étude Source : Agenda 21 des Alpes-de-Haute-Provence Plateau de Valensole Juin 2013 Source : Géoportail PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 50 2.4. La zone d’étude immédiate, un plateau vallonné La zone d’étude immédiate, localisée à l’extrémité nord-ouest du plateau de Puimichel, se caractérise par un relief vallonné. FIGURE 13 : TOPOGRAPHIE AU NIVEAU DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE ET SES ABORDS PROCHES DEPRESSION AU SEIN DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Source : BLG Environnement, aout 2012 La topographie de la zone d’étude évolue en pente douce de 807 mètres NGF à 750 mètres NGF environ. 2.5. Synthèse du contexte topographique La zone d’étude immédiate se localise sur le plateau de Puimichel surplombant le chef-lieu des Mées, aux terrains vallonnés. Le relief conditionne les usages passés et actuels du territoire, et structure les paysages. Sur la zone d’étude, le relief est un élément fort du territoire. A ce titre le niveau d’enjeu est considéré comme moyen. Juin 2013 Source : Solairedirect PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 51 3. LA GEOLOGIQUE FIGURE 14 : GEOLOGIE DU DEPARTEMENT DES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 3.1. Le sous-sol des Alpes-de-Haute-Provence, un patrimoine protégé à préserver 3.1.1 Contexte réglementaire En application de la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 (art.L.242-1 et suivants du Code rural), les réserves naturelles sont des territoires classés lorsque la conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux de gisements de minéraux et de fouilles et, en général, du milieu naturel présente une importance particulière ou qu'il convient de soustraire à toute intervention artificielle susceptible de les dégrader. Zone d’étude Particulièrement riche en phénomènes géologiques divers, le département dispose d’une réserve naturelle géologique qui protégeant un territoire de 1 900 Km². Dix-huit sites ont été classés par décret où l’extraction et le ramassage sont interdits. Le patrimoine géologique présent au niveau de la zone d’étude immédiate ne fait l’objet d’aucune protection de type réserve géologique ou périmètre à préserver. 3.1.2 Les minéraux, une ressource rare Les sites potentiels de production de matériaux de substitution aux alluvionnaires silico-calcaires issus des lits mineurs (utilisés pour la production de granulats à usages nobles) sont quasi inexistants. Ils sont représentés par des gisements alluvionnaires terrestres d’importance limitée, principalement dans les terrasses des vallées de la Durance, du Buëch et de l'Asse. Les formations naturelles renfermant des matériaux propices à la production de granulats ou de matériaux spécifiques, sont décrites et localisées de façon détaillée dans le Schéma Départementale des Carrières des Alpesde-Haute-Provence. La commune ne recense pas de carrière sur son territoire. Les sites d’extraction les plus proches sont situées à 8 km à l’ouest de la zone d’étude immédiate, sur la commune de Montfort au lieu-dit « Le grand Bois ». La zone d’étude immédiate ne dispose pas de ressources minérales et ou géologiques stratégiques identifiées au Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de-Haute-Provence. 3.2. Le plateau de Puimichel, territoire de poudingues DIREN PACA - catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence – La chaîne dite des « pénitents » Juin 2013 Le Plateau de Puimichel est constitué d’une épaisse couche de formation conglomératique (poudingues de Valensole) dépassant parfois le millier de mètres d’épaisseur. C’est en fait une succession de bancs de poudingues (galets cimentés), avec des intercalations de sables ou de grès et de limons. Source : Atlas des paysages des Alpes-de-Haute-Provence PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Le plateau est le témoin de pluies diluviennes et de crues inimaginables. Il correspond à l’immense cône de déjection de tous les matériaux transportés par les eaux en furie. Ce vaste épandage de matériaux a été déposé par la Durance durant 10 millions d’années au cours de l’ère tertiaire. On retrouve dans ces galets toute la diversité des roches arrachés aux Alpes : granites et gneiss du massif du Pelvoux, roches vertes ligures, variolites du Drac, grès d’Annot, flyschs de l’Embrunnais… A l’est du plateau, les épandages paléoduranciens se mêlent à ceux de la paléo-Asse, caractérisés par la présence de rhyolite et d’andésite provenant du sud-est. Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 53 Les vagues de froid intense des périodes de glaciation du Quaternaire ont contribué au polissage et aux finitions de l’ensemble. FIGURE 15 : CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA ZONE D’ETUDE IMMMEDIATE La chaîne dite des « pénitents », située au contact de la confluence Bléone-Durance, est constituée par un épais affleurement du poudingue du plateau de Valensole que l’érosion a façonné en une succession de « cônes » dont la forme évoque les cheminées de fées. Cet ensemble singulier s’étire sur environ 2,5 km et certains rochers atteignent 100 mètres de haut. La chaîne dite des « pénitents » est à l’origine de plusieurs légendes locales. Zone d’étude LA CHAINE DITE DES « PENITENTS » - COMMUNE DES MEES Source : DIREN PACA - catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence – La chaîne dite des «pénitents» 3.3. Géologie au niveau de la zone d’étude immédiate Source : Notice explicative de la feuille Forcalquier à 1/50 000 n°943 La zone d’étude immédiate et ses abords proches sont caractérisés par l’unité « Conglomérats de Valensole » d'âge miopliocène. Ce faciès se compose essentiellement à l'est de la Durance (bassin de Digne-Valensole), par plus de 800 m de sédiments. Il désigne une formation fluviatile organisée d'une façon générale en séquences superposées d'ordre métrique à décamétrique : - conglomérats ravinant à la base (chenaux), - grès, - marnes. 3.4. Synthèse La nature géologique des sols conditionne la nature du couvert végétal et la sensibilité de la zone aux intempéries. Sur la zone d’étude des Mées, le poudingue de Valensole supporte une très faible épaisseur de terres et présente peu d’enjeux. Juin 2013 Une centaine de mètres de marnes rouges vifs (marnes rouges d'Ajonc (mpM)) est observée sur le plateau de Puimichel. Les marnes comportent quelques lentilles de brèches ou microconglomérats et des paléosols bruns. Les galets sont issus principalement de la zone subalpine orientale. Dans la région de Puimichel, les marnes d'Ajonc colmatent des paléomorphologies atteignant une vingtaine de mètres de profondeur, creusées dans les conglomérats sous-jacents et localement encroûtées de dépôts calcaires. À l'Ouest de Puimichel la formation passe latéralement aux conglomérats paléoduranciens. Sont aussi observés sur la zone d’étude immédiate des conglomérats de Valensole indifférenciés subaffleurants (m-p). Ces matériaux éluviaux peu épais couvrent de vastes superficies en raison de la pente généralement faible des versants. Source : base de données INFOTERRE – BRGM PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 54 4. DES RISQUES NATURELS LIES A L’INTERACTION DE PLUSIEURS COMPARTIMENTS PHYSIQUES FIGURE 16 : ZONE DE SISMICITE DU TERRITOIRE METROPOLITAIN 4.1. La stabilité des terrains, interaction entre le relief et la géologie La stabilité des terrains dépend de la nature géologique des sols, mais également du relief dont de fortes pentes peuvent accentuer les désordres géotechniques. Les problèmes de stabilité des terrains peuvent avoir plusieurs origines : naturelle (séisme), structurelle (gonflement, retrait des argiles, mouvements de terrain de grandes ampleurs, chutes de blocs,…) ou liées aux activités humaines (effondrement de pan de talus, affaissement de remblais,…). 4.1.1. Le risque sismique L’ensemble du territoire français fait l’objet d’un classement national relatif au risque sismique, par l’arrêté du 22 octobre 2010, définissant les mesures de préventions à mettre en œuvre lors de la construction de bâtiments et d’équipements. Le territoire national est divisé en cinq zones de sismicité croissante : - zone 1 : zone de sismicité 1 (très faible), - zone 2 : zone de sismicité 2 (faible), - zone 3 : zone de sismicité 3 (modérée), - zone 4 : zone de sismicité 4 (moyenne), - zone 5 : zone de sismicité 5 (forte). Le département des Alpes-de-Haute-Provence est classé en zone de sismicité moyenne (4) hormis une petite partie sud et l’extrémité nord-ouest du département, classé en zone de sismicité modérée (3). La commune des Mées est classée en zone de sismicité moyenne (4). Un PPRn séisme a été approuvé en mars 2004 sur la commune des Mées, toutefois la zone d’étude immédiate n’est pas concernée par le PPRn séisme. Source : www.primnet.fr 4.1.2. Le risque de mouvements / glissements de terrains au niveau de la zone d’étude Le Dossier Départemental des Risques Majeurs des Alpes-de-Haute-Provence (DDRM) précise que le territoire communal des Mées n’est pas vulnérable vis-à-vis du risque « mouvements de terrains ». Il s’agit d’une information générale ne faisant pas l’objet d’un zonage cartographique précis. Dans les documents d’archives de la commune des Mées, il n’est pas fait mention d’importantes chutes de blocs provenant des rochers surplombant le village (les pénitents). Néanmoins, une expertise réalisée par le DDAF en 1998 mentionne des chutes de pierres régulières au niveau de la rue du Rocher. Aucun autre mouvement de terrain n’a été mis en évidence sur la commune des Mées. Au niveau de la zone d’étude, aucun mouvement de terrain (glissement de terrain ou chute de pierre) n’a été observé. Juin 2013 Un PPRn mouvements de terrains a été approuvé en mars 2004 sur la commune des Mées, toutefois la zone d’étude immédiate n’est pas concernée par le PPRn. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 55 FIGURE 17 : CARTOGRAPHIE DE L’ALEA RETRAIT-GONFLEMENT DES ARGILES ET MOUVEMENT DE TERRAIN – ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 4.1.3. L’aléa retrait gonflement des argiles au niveau de la zone d’étude La commune des Mées présente un aléa moyen à fort lié au « retrait, gonflement des argiles » essentiellement localisé sur le plateau de Puimichel. Au niveau de la zone d’étude immédiate et ses abords proches, l’aléa « retrait, gonflement des argiles » est modéré. 4.1.4. Les risques de coulées de boues : interaction entre le relief, la nature des sols, les conditions climatiques et le couvert végétal Les coulées de boues interviennent classiquement lors d’épisodes pluvieux violents. Ces phénomènes peuvent être accentués par la nature des sols (les sols meubles étant plus facilement mobilisables) et/ou le couvert végétal (un sol dénudé sera plus propice à la formation de coulées de boues qu’un sol tenu par une couverture végétale dense). Au cours de ces 20 dernières années, la commune des Mées a connu 2 arrêtés de catastrophes naturelles liés aux inondations et coulées de boues : en janvier 1991 et en janvier 1994. Au niveau de la zone d’étude, le risque de formation de coulées de boues est faible en l’absence de zones d’alimentation en matériaux. Aucun plan de prévention des risques inondation liées aux « inondations et coulées de boues » n’a été prescrit sur la commune des Mées. Juin 2013 Source : BRGM-novembre 2008 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 56 4.2. Les feux de forêt : interaction entre le relief, la végétation, les conditions climatiques et l’utilisation des sols Les superficies parcourues par les incendies varient en fonction du contexte météorologique, du couvert végétal et du relief. Source : Prim.net- DDRM 04 4.2.1. FIGURE 19 : ALEA FEU DE FORETS DANS LES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE Le risque incendie dans les Alpes-de-Haute-Provence Dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, 91 % des départs de feux dont la cause est connue sont d’origine anthropique (causés par lʼhomme). La foudre, seule cause d’origine naturelle, ne concerne que 9 % des départs de feux. C’est en cela que le risque incendie de forêt se différencie des autres risques « naturels ». Dans le département, une grande partie des incendies sont dus aux travaux agricoles (30 %) et forestiers (12 %). L’imprudence des particuliers (16 %) ou les accidents (7,5 %) sont également des causes fréquentes, dont la plupart sont liées à l’emploi du feu (brûlage, barbecue), au jet de mégots de cigarettes ou aux dépôts d’ordures (autorisés ou sauvages)… Autres causes importantes : la malveillance et la pyromanie (mise à feu volontaire pour 22 % des causes identifiées), qui génèrent souvent les feux les plus grands et les plus virulents. FIGURE 18 : ORIGINE DES FEUX DE FORETS EN ALPES DE HAUTE PROVENCE 9% 3,50% 30% 22% Involontaire - Travaux agricoles Involontaire - Travaux forestiers Imprudence - Particulier 12% 7,50% Zone d’étude Accident - Particulier 16% Source : DDRM 04 Juin 2013 Les Alpes-de-Haute-Provence comportent environ 343 000 ha de forêts, landes et garrigues, soit 49 % de la superficie du département. Certaines zones sont plus exposées que d’autres, en raison des espèces végétales, de la configuration des lieux ou d’une urbanisation importante située à proximité des zones forestières. Les espaces couverts par la forêt méditerranéenne (40 % de la superficie du département) sont particulièrement exposés. Bien que la sensibilité des espaces naturels au feu soit plus forte dans le sud-ouest du département, toutes les communes du département sont, à un degré ou à un autre, concernées par ce risque. Les incendies constituent à ce jour le principal risque menaçant les forêts et les espaces naturels du département des Alpes-de-Haute-Provence. En effet, par le passé, plusieurs feux ont ravagé les massifs forestiers, les plus marquants étant les suivants : - 1982 : 1 950 ha brûlés dans le massif de Chamatte, à Saint-André-les-Alpes; - 2002 : 620 ha brûlés sur les communes de Pierrevert, Sainte-Tulle et Corbières ; - 2003 : 820 ha brûlés sur les communes d'Esparron, Quinson et Saint-Laurent-du-Verdon ; - 2005 : 2 458 ha brûlés sur les communes de Saint-Martin-de-Brôme, Manosque, d’Esparron-de-Verdon, Quinson et Saint-Martin-de-Brôme. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Source : DDRM 04 En entraînant la disparition de la couverture végétale, les feux de forêt aggravent les phénomènes d’érosion et de ruissellement (coulées de boues). Les sols dénudés ne sont plus capables de supporter les crues ou de retenir les matériaux transportés par les torrents, d’où un risque supplémentaire pour les hommes et leurs biens. Toutefois, les incendies de forêts favorisent parfois l’ouverture de milieux et par conséquent leur richesse écologique. Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 57 4.2.2. Le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie des Alpes-deHaute-Provence FIGURE 21 : SURFACE BOISEE DU MASSIF DU PLATEAU D’ENTREVENNES Source : Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie des Alpes-de-Haute-Provence –2006-2012 Le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie (ou Schéma Départemental de Protection Contre l’Incendie – SDAFI) des Alpes-de-Haute-Provence a été élaboré en 2005 par les services de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt et L’Office National des Forêts (ONF). Ce plan définit dans les Alpes-de-Haute-Provence 17 massifs forestiers sur lesquels des actions spécifiques peuvent être engagées. FIGURE 20 : RISQUE DE FEU DE FORET PAR MASSIF Zone d’étude Zone d’étude Plateau d’Entrevennes Plateau de Valensole Source : Plan départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie – 2006-2012 Source : Plan départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie – 2006-2012 4.2.3. Le plateau de Puimichel, un territoire soumis à un risque incendie fort La végétation du plateau d’Entrevennes (correspondant au plateau de Puimichel) se répartit sur les versants du plateau (au nord, au sud et à l’ouest) mais également dans tous les vallons qui le morcellent. Les zones les plus plates (vallées, fonds de vallons et parties planes du plateau) sont généralement occupées par l’agriculture. Le plateau de Puimichel présente globalement un aléa feu de forêt moyen à fort. La végétation est composée majoritairement de chênes (sous forme de taillis ou de boisements lâches), et de landes. Quelques secteurs présentent une plus grande sensibilité à l’incendie. C’est le cas du flanc sud du massif où les formations résineuses (pins d’Alep surtout) alternent avec les chênaies vertes. C’est un peu moins vrai pour les autres zones de résineux (pin sylvestres et pins noirs) situées dans la partie est. Le plateau de Puimichel n’a subi que peu de grands incendies. Ceux-ci ont rarement dépassé la dizaine d’hectares sauf en mars 1986 entre les communes de Puimichel et des Mées. L’activité agricole importante explique que l’on trouve une proportion significative de feux ayant pour origine ce type de travaux. Juin 2013 Les moyens de lutte semblent acceptables, bien qu’ils soient plus nombreux au nord et à l’ouest. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 58 4.2.4. Le risque incendie sur la zone d’étude La zone d’étude est localisée sur les zones les plus planes du massif du plateau de Puimichel sur des surfaces essentiellement dédiées à l’agriculture. Il s’agit donc d’une zone moins vulnérable que les versants boisés. Le niveau d’enjeu est considéré comme moyen. 4.3. Synthèse des enjeux liés aux risques naturels La zone d’étude se caractérise par un profil topographique légèrement accidenté et peu boisé. Les enjeux liés aux risques naturels portent sur l’aléa incendie (enjeux moyens). FIGURE 22 : SYNTHESE DES RISQUES NATURELS SUR LA COMMUNE DES MEES Zone d’étude Juin 2013 Source : DICRIM Les Mées PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 59 5. CONCLUSION SUR LE MILIEU PHYSIQUE La zone d’étude des Mées se situe au centre-ouest du département des Alpes-de-Haute-Provence, en rive gauche de la Durance au niveau de sa confluence avec la Bléone. Elle s’inscrit sur le plateau de Puimichel (partie septentrionale du plateau de Valensole). Sa situation méridionale se traduit par un climat méditerranéen se caractérisant par des évènements violents (intenses orages, un fort taux d’ensoleillement…). La zone d’étude s’étend sur un plateau de conglomérat de poudingues, peu favorable à la mise en place de boisements forestiers. Le plateau, peu boisé mais légèrement pentu par endroit (vallons), demeure vulnérable vis-à-vis du risque incendie. Enfin, la zone d’étude, comme toute la commune, est soumise à un aléa « sismique modéré ». Thème Etat Initial Caractérisation des enjeux liés à la zone d’étude Hiérarchisation des enjeux Contexte climatique La zone d’étude présente un climat méditerranéen et montagnard avec des étés chauds, de longues périodes sèches pouvant être interrompues par des épisodes orageux violents, et un hiver généralement doux. De plus, la zone d’étude est fortement conditionnée par le Mistral parfois violent mais permettant un taux d’ensoleillement très élevé. Le climat conditionne en partie l’occupation des territoires et leur valorisation par l’homme, ainsi que le paysage, la faune et la flore. La préservation du climat constitue un enjeu fort de notre siècle, d’échelon mondial. Au niveau local cet enjeu est considéré comme moyen. MOYEN Contexte topographique La zone d’étude immédiate se localise sur le plateau de Puimichel, surplombant le cheflieu des Mées, aux terrains vallonnés légèrement entaillés par endroit. Le relief conditionne les usages passés et actuels du territoire, et structure les paysages existants. Sur la zone d’étude des Mées, le relief est un élément fort du territoire. A ce titre le niveau d’enjeu est considéré comme moyen. MOYEN Contexte géologique La zone d’étude immédiate et ses abords reposent sur des Conglomérats de Valensole d'âge miopliocène. La nature géologique des sols conditionne la nature du couvert végétal et la sensibilité de la zone aux intempéries. Sur la zone d’étude des Mées, le poudingue de Valensole supporte une très faible épaisseur de terres et présente peu d’enjeux. Le patrimoine géologique présent au niveau de la zone d’étude immédiate, rapprochée et éloignée ne fait l’objet d’aucune protection de type réserve géologique ou périmètre à préserver et ne dispose pas de ressource minérales et/ou géologiques stratégiques (identifiées au Schéma Départemental des Carrières) En l’absence de gisements minéraux stratégiques identifiés au sein de la zone d’étude et/ou périmètre de protection de la ressource minérale au droit de la zone d’étude, le niveau d’enjeux relatifs à la préservation de la ressource géologique est considéré comme nul à faible. NUL à FAIBLE Les risques naturels (hors inondation) La zone d’étude, est concernée par : - l’aléa moyen retrait gonflement des argiles, - l’aléa sismique moyen (4), - l’aléa moyen incendie, à l’instar de la commune des Mées. Toutefois, la zone d’étude est caractérisée par une topographie vallonnée relativement peu boisée, limitant le risque incendie. La zone d’étude s’inscrit dans un espace rural (5 habitations dans un rayon de 500 m) et est éloignée des principaux axes de communication. Les enjeux liés aux risques naturels sont faibles. FAIBLE Juin 2013 Milieu physique PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 61 TITRE I / C : DIAGNOSTIC HYDROGEOLOGIQUE ET HYDRAULIQUE TITRE I / C : DIAGNOSTIC HYDROGEOLOGIQUE ET HYDRAULIQUE FIGURE 23 : SITUATION DES AQUIFERES TERRITOIRE MOYENNE DURANCE 1. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE 1.1. La moyenne Durance, un territoire aux multiples ressources en eaux souterraines Source : Agence de l’eau Rhône Méditerranée La commune des Mées et le zone d’étude sont situées sur le territoire « moyenne Durance » riche en ressource souterraine. Les eaux souterraines du territoire moyenne Durance se répartissent comme suit : - alluvions des cours d'eau : nappes d'accompagnement de la Durance, de la Bléone et de l'Asse. Nappes à faible profondeur ; possibilités de pompage élevées, - calcaires fissurés : karst du Dévoluy et du système Fontaine de Vaucluse (Ventoux, Montagne de Lure), système de la Croix-Haute, Montagnes de Ceüse et de Saint-Genis. Ressources importantes souvent mal connues. Sources à débits variables, captages par forages délicats, - calcaires et calcaires marneux du Haut-Verdon : ressources non négligeables mais mal connues, - poudingues et conglomérats ; formation dite de Valensole : ressources contenues dans des lentilles perméables, vraisemblablement de faible à moyenne importance, - alternances de calcaires, marnes, argiles, grès parfois en couches plissées : ressources potentielles très divisées pouvant localement être non négligeables, - séries complexes et plissées de grès, marnes calcaires, argiles, schistes : nappes d'eau compartimentées exploitées gravitairement (captages de sources), - marnes (terres noires), - nappe captive dans les calcaires et dolomies du Jurassique de Valensole. Ressource inconnue, vraisemblablement d'intérêt limité sauf peut-être sur la bordure Sud. Zone d’étude La zone d’étude s’inscrit dans l’aquifère « poudingues et conglomérats ; formation dite de Valensole ». Le plateau de Valensole est pauvre en ressource en eau. Les niveaux aquifères sont difficilement accessibles du fait de leur profondeur. 1.2. Masses d’eau souterraine définies au Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée 2010-2015 et objectifs de qualité La zone d’étude est concernée par la masse d’eau souterraine affleurante à dominante sédimentaire : « Conglomérats du plateau de Valensole ». Cette masse d’eau, d’une superficie de 1 063 km², est codifiée au SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015 sous le n°FRDG209 (Territoire : Durance, Crau et Camargue). Juin 2013 Source : Comité de Bassin RMC, Oct. 1995 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 63 FIGURE 24 : MASSE D’EAU SOUTERRAINE : « CONGLOMERATS DU PLATEAU DE VALENSOLE » 1.3. L’eau souterraine, une ressource exploitée à préserver pour l’alimentation en eau potable des populations Source : ARS ; PLU des Mées Captages AEP sur la commune des Mées Les habitants de la commune des Mées (sauf les dizaines d’habitants isolés sur le plateau de Puimichel) sont desservis en eau potable par les captages suivants : - puits « Les Vergers » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4000645), - puits « des Pourcelles » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4002137), - puits « Dabisse » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4002051). Les puits des Vergers et Dabisse captent la masse d’eau souterraine affleurante n°FRDG302 « Alluvions de la Durance aval et de ses affluents ». Le captage des Pourcelles sollicite quant à lui un aquifère de terrasse alluviale. Origine de l’eau potable sur le plateau de Puimichel Sur le plateau de Puimichel et dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude sont recensés 4 captages d’eau potable : - source Saint Firmin (publique), - forage Saint-Firmin (public), - gite des Tremes (privé), - camping des Mathérons (privé). Tous ces captages se localisent sur la commune de Puimichel et sollicitent la masse d’eau souterraine « calcaire profonds jurassiques de Valensole » n° FRDG236 (eau souterraine de bonne qualité), excepté le captage du camping des Mathérons qui exploite la masse d’eau souterraine « Conglomérats du plateau de Valensole » n°FRDG209. Zone d’étude Contexte réglementaire Seuls les forages et captages publics disposent de périmètres de protection dans lesquels certaines activités sont interdites afin de préserver la qualité de l'eau distribuée (Cf. carte page suivante). 1.4. Autres usages des eaux souterraines Sur le plateau de Puimichel et dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude, un forage utilisé pour l’agroalimentaire a été identifié au lieu-dit les Provins (commune de Puimichel). Cette source n’est pas protégée par un périmètre de protection rapprochée ou éloignée. Source : BRGM 2009 Au SDAGE Rhône-Méditerranée, cette masse d’eau est décrite comme présentant un bon état quantitatif et un mauvais état chimique, le paramètre déclassant étant le taux trop élevé de pesticides et dichlorobenzamides. Les objectifs d’atteinte du bon état général de la masse d’eau « Conglomérats du plateau de Valensole » sont fixés à 2015, sur le plan quantitatif et à 2027 sur le plan chimique. Juin 2013 L’intérêt économique de cette ressource est limité. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 64 1.5. Zone d’étude immédiate des Mées FIGURE 25 : CAPTAGES ET USAGES DES EAUX SOUTERRAINES – PLATEAU DE PUIMICHEL FORAGE AGRICOLE EN BORDURE EST DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Aucun captage d’eau potable n’a été identifié sur la zone d’étude immédiate. Le périmètre de protection le plus proche se situe à 3,5 km au sud-est de la zone d’étude immédiate. Il s’agit du périmètre de protection éloignée de la Source de Saint-Firmin (commune de Puimichel). En bordure est de la zone immédiate, à hauteur des 2 hangars agricoles, se localise un forage agricole. Celui-ci ne fait l’objet d’aucun périmètre de protection. Source : BLG Environnement, août 2012 Zone d’étude 1.6. Synthèse des enjeux liés aux eaux souterraines La zone d’étude s’inscrit dans un territoire dont la ressource en eau souterraine est peu valorisée pour l’alimentation en potable. Le niveau d’enjeu est considéré comme faible. Juin 2013 Source : ARS. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 65 2. CADRE REGLMENTAIRE DU CONTEXTE HYDRAULIQUE La zone d’étude immédiate du projet de Solairedirect s’intègre dans le bassin versant de Durance et le sous bassin de la Rancure. 2.1. Directive Cadre sur l’Eau (DCE) Au niveau Européen, une Directive Cadre Européenne sur l’eau a été adoptée en 2000 par le Parlement Européen et par le Conseil. Cette directive établit de nouvelles normes de qualité environnementale dans le domaine de l’eau et prévoit de nouvelles mesures spécifiques de contrôle de la pollution. L’objectif est de réduire progressivement la pollution due aux substances prioritaires et d’arrêter ou de supprimer progressivement les émissions, les rejets et les pertes de substances dangereuses prioritaires, ceci à l’horizon 2018. La DCE a permis d’adapter les « plans de gestion » en vigueur en France pour qu’ils deviennent des SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux). 2.2. Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhône-Méditerranée en vigueur dans le département des Alpes de Hautes Provences a été approuvé fin 2009. Il fixe pour une période de 6 ans les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la directive européenne sur l’eau, ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement pour un bon état des eaux d’ici 2015. Il constitue un acte réglementaire qui s’impose aux administrations, collectivités locales, établissements publics,… Les objectifs environnementaux, pour le SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée en 2015 : • 66 % des eaux superficielles en bon état écologique - Cours d’eau : 61 % - Plans d’eau : 82 % - Eaux côtières : 81 % - Eaux de transition (lagunes) : 47 % • 82 % des eaux souterraines en bon état écologique Ces objectifs doivent être atteints en 2015. Dans certains cas, l'objectif de bon état ne pourra être atteint en 2015 pour des raisons techniques ou économiques ; le délai est alors reporté à 2021 ou au plus tard à 2027. Juin 2013 Les 8 orientations fondamentales de ce SDAGE sont les suivantes : - Prévention : privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d'efficacité, - Non dégradation : concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques, - Vision sociale et économique : intégrer les dimensions sociale et économique dans la mise en œuvre des objectifs environnementaux, - Gestion locale et aménagement du territoire : organiser la synergie des acteurs pour la mise en œuvre de véritables projets territoriaux de développement durable, - Pollutions : lutter contre les pollutions, en priorité les pollutions toxiques et la protection de la santé, - Milieux fonctionnels : préserver et développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques, - Partage de la ressource : atteindre et pérenniser l'équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l'avenir, - Gestion des inondations : gérer les risques d'inondation en tenant compte du fonctionnement naturel des cours d'eau. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 67 Juin 2013 FIGURE 26 : CONTEXTE HYDROGRAPHIQUE A L’ECHELLE DE LA ZONE D’ETUDE ELOIGNEE DU PROJET DES MEES PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 68 Notons que le SDAGE préconise : « un développement progressif des énergies renouvelables de type solaire ou éolien » au sein de son rapport d’évaluation environnementale, et plus particulièrement de son chapitre 5.1 correspondant aux « mesures envisagées pour éviter, réduire et, si possible compenser les conséquences dommageables du SDAGE sur l’environnement ». Le SDAGE fait de la puissance produite par énergie solaire et éolienne un indicateur de suivi des effets du SDAGE sur l’environnement (5.2). FIGURE 27 : L’ATLAS DES ZONES INONDABLES DE LA MOYENNE DURANCE 2.3. Contrat de rivière Le contrat de rivière « Val de Durance » a été signé en 2008, le Syndicat Mixte de la Vallée de la Durance (SMAVD) en est la structure porteuse. La commune des Mées adhère à ce syndicat. Les objectifs de ce contrat se résument en 7 points : Assurer la sécurité du dispositif de protection contre les inondations en cohérence avec l’occupation de la plaine ; Accroître la qualité et la diversité des milieux naturels alluviaux et aquatiques ; Protéger la ressource en eau de la nappe alluviale ; Harmoniser le développement des usages de la rivière dans le respect des contraintes de sécurité vis à vis du fonctionnement des aménagements hydroélectriques ; Restaurer et promouvoir le patrimoine lié à l’eau ; Assurer une cohérence entre le fonctionnement prévisible de la Durance, les usages de la plaine, les objectifs de gestion de l’espace alluvial et les enjeux de protection ; Engager la réflexion sur la gestion de l’eau de la Durance ; 2.4. Atlas des Zones Inondables (AZI) L’Atlas des Zones Inondables de la moyenne Durance a été approuvé en 1996. La zone d’étude immédiate se situe à l’extérieur de la limite d’étude de l’AZI (Cf. figure suivante). 2.5. Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRi) Le Plan de Prévention des Risques Inondations de la Durance a été approuvé en 2004. Le zonage, le rapport d’étude du PPRI et le règlement sont disponibles à la consultation en Mairie des Mées. La zone d’étude immédiate se situe dans la zone blanche du PPRi. Selon le règlement du PPRi, les zones blanches correspondent à « des zones exposées aux risques d’inondations dus au ruissellement sur les versants ». Les constructions n’y sont pas interdites mais sont soumis à des règles : « Les constructions ou aménagements nouveaux sur les coteaux dont la pente est supérieure à 5% devront être conçues pour ne pas aggraver le ruissellement de la parcelle par rapport à l’état initial, vers le réseau de drainage naturel ou le réseau artificiel, avec accord préalable du gestionnaire dans ce dernier cas (mise en place de puits perdus, de bassins d’orage pour les opérations collective…) » « Sur les coteaux, le dispositif de drainage devra être adapté afin d’éviter la création de mouvement de terrain par engorgement des sols ». 2.6. Catastrophes naturelles Juin 2013 La commune des Mées a été mise à deux reprises en état de catastrophes naturelles, en 1990 et en 1994 pour inondation et coulées de boue. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 69 3. DIAGNOSTIC HYDRAULIQUE 3.1. Contexte pluviométrique Le climat Méditerranéen, sur la commune des Mées, se caractérise par des précipitations très irrégulièrement réparties dans le temps et fréquemment orageuse. La base de données de Météo France pluies extrêmes recense 10 journées climatologiques de plus de 100 mm dans un rayon de 15 km autour des Mées entre 1958 et 2011. On peut citer les Esterpades 102 mm en juin 2011, les Rouines 123 mm en juin 2010, en décembre 2005 111,3 mm, en octobre 2003 134 mm, la Treille en juillet 2001 146,5 mm… 3.2. Contexte hydrographique Les eaux précipitant sur la zone d’étude immédiate s’écoulement en direction du Sud, par le truchement de combes, qui aboutissent au torrent de Puimichel. Ce torrent est un affluent de la Rancure. Le bassin versant de la Rancure s’intègre dans le bassin versant de la Durance. La base de données du Sandre et de l’IGN ne répertorient aucun cours d’eau pérenne ou intermittent sur le site. Les premiers cours d’eau cartographiés sont présents en aval de la zone d’étude immédiate et sont classés en tant que cours d’eau intermittents. Les 3 bassins versants et leurs subdivisions sont orientés vers le Sud et qu’ils sont de forme allongés. Le tableau suivant répertorie les différents bassins versants ainsi que leurs surfaces (Cf. figure 22). Subdivision Surface des subdivisions en hectares Surface du bassin versant Bassin versant 1 1a 1b 45 5 2a 2b 10 12,8 50ha Bassin versant 2 2c 2d 2e 14,4 6,4 90,4ha 16,7 Bassin versant 3 2f 2g 17,1 13 61,2ha 3.3. Contexte hydrologique 3.3.1. Occupation du sol Les versants se composent actuellement de terre arable où sont cultivées des lavandins, ainsi que des zones broussailleuses. Le couvert forestier est absent. Les fonds des combes sont recouverts de prairies assez denses, de champ de culture ou de broussailles. 3.3.2. Interception, rôle du couvert végétal Juin 2013 Le couvert végétal permet d’intercepter une partie des pluies incidentes, une portion des eaux ainsi interceptées ne touchera jamais le sol et sera directement évaporée dans l’atmosphère, réduisant d’autant les volumes d’eau disponibles pour le ruissellement et l’infiltration. L’autre partie sera restituée par égouttage ou ruissellement le long des troncs et des pousses. Ces précipitations différées permettent de ralentir la saturation des sols par infiltration et donc de ralentir l’apparition de ruissellement. Les dépressions de petite taille du terrain, en se remplissant d’eau (flaques) participent également au phénomène d’interception, mais celui-ci est limité en comparaison de l’interception des broussailles et des prairies. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 71 Juin 2013 FIGURE 28 : DELIMITATION DES BASSINS VERSANTS PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 72 Le rôle de l’interception est d’autant plus effectif que la précipitation est de faible intensité. Lors des pluies plus conséquentes, le volume intercepté reste inchangé, voir peut diminuer lorsque les feuilles sont secouées par le vent. Il ne représente au final qu’une faible proportion du volume total précipité. FIGURE 29 : ANALYSE TOPOGRAPHIQUE 3.3.3. Evapo-transpiration Elle correspond au transfert d’eau depuis le sol vers l’atmosphère par évaporation et par transpiration des plantes. Elle dépend principalement de l’importance du couvert végétal, de l’ensoleillement et du vent. De même que pour l’interception ce sont dans les prairies et dans les broussailles que l’évapo-transpiration est la plus effective. 3.3.4. Infiltration et ruissellement Les précipitations s’infiltrent seulement dans les premiers horizons du sol. En effet le support lithologique, sous les horizons superficiels de la zone d’étude immédiate se compose de Marne rouge d’Ajonc peu perméables. En revanche, les premiers horizons du sol ont une épaisseur suffisante pour infiltrer une partie des précipitations jusqu’à saturation. L’indice de développement et de persistance des réseaux (IDPR) corrobore cette analyse en plaçant le site en infiltration faible. Le ruissellement est le principal mode de transfert des eaux vers l’aval dans le cas des précipitations intenses. Il se développe lorsque les précipitations sont supérieures à la capacité d’infiltration des sols. Les eaux pluviales qui ne sont ni interceptées, ni infiltrées, suivent les lignes de plus grande pente en surface du terrain naturel, et aboutissent finalement au réseau hydrographique. La culture de lavande laisse une grande partie du champ en sol nu. Les inter-rangées sont régulièrement labourées, une croute de battance peut se créer. Elle se forme sous l’action de la pluie intense sur la surface nue. Cette croute de battance limite l’infiltration en imperméabilisant le sol et augmente les phénomènes d’érosions par ruissellement. Les champs de lavandins ce compose de rangées de lavandes plantés en ligne parallèles qui débutent à l’amont du versant et se terminent en aval. Les eaux qui ruissellent sur les versants entre les inter-rangées ne rencontrent pas d’obstacles à leur cheminement, et ne sont pas ralentis. Pour conclure, étant donné la faible capacité d’infiltration des sols, le couvert végétal (prairies et broussailles) joue un rôle important pour limiter le phénomène de ruissellement et d’érosion des sols et pour stabiliser les versants. Par contre les champs de lavandes contribuent à l’accentuer en limitant la rugosité du sol entre chaque rangée de lavandins. 3.4. Contexte topographique Juin 2013 La figure 29 a été obtenue en effectuant une analyse thématique des données topographiques transmises par Solairedirect sur la zone d’étude immédiate. Le fléchage indique le sens dans lequel s’écoulent les eaux pluviales en cas d’apparition des ruissellements. Un dénivelé de 54 mètres sépare le point le plus haut du site du point le plus bas. Les combes ont des pentes comprises entre 4,5 % et 12 %. La majorité de l’année les combes sont à secs, mais lors de précipitation intense, elles concentrent les écoulements provenant du versant et peuvent être le siège de ravinements et de dépôts. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 73 4. ANALYSE HYDRO-GEOMORPHOLOGIQUE 4.1. Analyse stéréoscopique des photographies aériennes Les photographies aériennes stéréoscopiques sont acquises par avion lors de vols programmés le plus souvent par l’IGN. Chaque vol est communément désigné par le terme de « mission ». Les missions suivantes ont été obtenues auprès de l’Institut Géographique National. Mission C3441-0011_1939-F3341-3442, à l’échelle 1/27 000, datant de 1939, 2 clichés Mission CA00S01011, à l’échelle 1 :26 000, datant de 1999, 2 clichés Ces photographies ont été exploitées par stéréoscopie avant et après la visite de terrain afin de s’assurer de la cohérence des cartographies proposées. Cette analyse a permis de définir des zones de ruissellements concentrés au sein desquels les eaux pluviales se rassemblent pour contribuer à l’écoulement de crue ; des axes de ruissellements secondaires des eaux, c’est-à-dire les chemins préférentiels empruntés par les eaux pluviales, pour rejoindre les zones de ruissellements ; des ouvrages d’origine anthropiques tels que les déblais, remblais ou drainage, pouvant avoir un impact sur la circulation des eaux pluviales. 4.1.1. Principaux aménagements anthropiques Les chemins autour du site sont principalement en déblais/remblais. Cependant, au droit des franchissements des combes les chemins sont au niveau du sol, cela ne provoque aucun impact majeur sur les écoulements. Un fossé jouant le rôle de drainage anthropique est présent au sein d’une zone de ruissellement. Ce fossé se situe le long d’un tronçon légèrement plus encaissé que les autres portions des combes, et traduit les problématiques de ruissellement rencontrées par l’exploitant agricoles au droit de ce goulet d’étranglement (cf. figure 30). Le chemin qui borde ce drainage présente des traces de ravinements, ce qui prouve le sousdimensionnement du fossé pour les crues fréquentes. 4.1.2. Fonctionnement des écoulements sur le site Les bassins versants délimités précédemment, ont tous un réseau de drainage superficiel très marqué, qui s’explique par une faible capacité d’infiltration des sols et du support lithologique, les eaux s’écoulent principalement en surface et subsurface. La zone d’étude immédiate est traversée dans le sens Nord/Sud par des combes caractérisées par des versants relativement pentus. Ces versants encadrent un fond de vallées en auge ou à fond plat, couvert par une végétation arbustive ou par des prairies. La transition entre le versant et le fond de vallée se fait de manière progressive en amont et plus franche en aval du site. Les chemins suivent en général cette zone de transition. Le fond des combes est constitué d’alluvions récentes ou anciennes déposées par les écoulements successifs. Ces combes sont des chenaux d’écoulements intermittents où se concentrent les eaux lors de précipitations. Juin 2013 Les ruissellements susceptibles de se présenter dans les combes seront diffus. Les ruissellements diffus sont des filets d’eau divaguant au sein d’une zone peu convexe ou faiblement inclinée ou des éléments tels que de la végétation basse dense sont la cause de la division des écoulements. Si le volume d’eau est important celui-ci recouvrera toute la surface, la vitesse d’écoulement dépendra de l’inclinaison du volume d’eau et de la rugosité du sol. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 75 Juin 2013 FIGURE 30 : CARTOGRAPHIE HYDRO-GEOMORPHOLOGIQUE PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 76 5. ZONES HUMIDES Pour conclure, les fonds de ravins sont densément enherbés et permettent de ralentir la vitesse des écoulements et de réduire la migration de matériaux fins en aval des combes, limitant ainsi l’érosion des sols. En cas de précipitations intenses ces ravins vont rapidement concentrer toute les eaux précipitées sur les versants. En effet les versants bordant les ravins sont assez pentus, ce qui accentuera la vitesse d’écoulement. Les axes de ruissellements secondaires qui s’écoulent sur un sol nul, comme il est d’usage dans les interrangées des champs de lavandes, favorisent la migration vers le bas de l’écoulement de particules fines, à l’origine de l’érosion des versants. Dans les champs de lavandes ce phénomène est peu visible, car les rangées sont travaillées régulièrement mais en aval des champs au sein des écoulements un dépôt fin est visible. Cette migration et cette incision des versants est accentuée par les pentes très inclinées. 5.1. Les zones humides dans les Alpes-de-Haute-Provence : des habitats rares à préserver Source : rapport d’activités du CEN PACA - 2011 Dans les Alpes-de-Haute-Provence le CEN2 PACA gère, en 2010, quatre sites représentant 232 hectares de zones humides. Ces sites sont représentatifs de la diversité des milieux naturels présents sur le département : - le Marais de Château-Garnier (Thorame – Basse) de 14 ha ; - le lac-tourbière de Saint-Léger (commune de Montclar) de 6 ha ; - la réserve naturelle régionale de Saint Maurin (commune de La Palud-sur-Verdon) de 27 ha ; - le vallon de terres pleines (communes de Jausiers et Enchastrayes) de 185 ha. La zone d’étude immédiate est éloignée des 4 zones humides recensées par le CEN PACA. La zone humide la plus proche étant la réserve naturelle régionale de Saint-Maurin située à plus de 30 km au sud. 5.2. La commune des Mées et la zone d’étude immédiate : entre milieux humides et territoires secs Juin 2013 Aucune zone humide n’est présente au sein de la zone d’étude immédiate, ces terrains étant relativement secs. La zone humide la plus proche de la zone d’étude immédiate est située à environ 4,5 km à l’ouest, sur le cours de la rivière de la Durance. Il s’agit de la seule zone humide identifiée sur le territoire de la commune des Mées « La Durance (de la Bléone au Verdon) ». 2 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT CEN PACA : Conservatoire des Espaces Naturels de la région PACA Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 77 6. QUALITE DES EAUX ET OBJECTIFS DE QUALITE 6.1. Masses d’eau et objectifs de qualité Le SDAGE Rhône Méditerranée 2010-2015 fixe les objectifs de qualité à atteindre pour chaque masse d’eau principale. La zone d’étude s’inscrit dans le bassin versant de la masse d’eau naturelle « l’Asse du seuil de Norante à la confluence avec la Durance » (code FRDR271), appartenant au sous bassin-versant « l’Asse » (code DU_13_03) – Territoire « Durance, Crau, Camargue ». En 2009, l’état écologique des eaux de la rivière de « l’Asse du seuil de Norante à la confluence avec la Durance » est considéré comme médiocre et l’état chimique comme mauvais. L’atteinte du bon état écologique fait l’objet d’un report en 2021 en raison des difficultés techniques à améliorer les paramètres généraux (qualité physico-chimique) et de la flore aquatique. L’atteinte du bon état chimique fait l’objet d’un report en 2027 en raison des difficultés techniques à diminuer le taux de polluant dans les eaux de la rivière de l’Asse. 6.2. Qualité des eaux au niveau de la zone d’étude Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate 6.3. Usages des eaux superficielles Rejets d’origine domestique La commune des Mées dispose d’une station d’épuration : la STEP des Mées 2, d’une capacité nominale unitaire de 5 830 Equivalents Habitants, dont le milieu récepteur est la Durance. Des stations d’épuration des communes limitrophes (Puimichel, Castellet, Bras-d’Asse ou Saint Julien d’Asse) rejettent leurs effluents traités dans le cours du Rancure ou de l’Asse. Au niveau de la zone d’étude immédiate, aucun rejet d’origine domestique n’a été constaté et/ou référencé, les habitations isolées disposant d’assainissement autonome. Prélèvements Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate Juin 2013 Loisirs et sport d’eaux vives Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 79 Juin 2013 FIGURE 31 : CARTOGRAPHIE DES ENJEUX DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE DES MEES PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 80 7. SYNTHESE DE LA RESSOURCE EN EAU La masse d’eau souterraine « calcaire profonds jurassiques de Valensole » (située à moins de 4 km de la zone d’étude immédiate) est largement sollicitée par des captages AEP ou autre. Toutefois, la zone d’étude ne faisant pas partie de la même masse d’eau, aucun captage ou forage AEP ni périmètre de protection n’a été identifié sur ces parcelles. Cette masse d’eau souterraine « conglomérat du plateau de Valensole » peu profonde est vulnérable vis-à-vis des pollutions d’origine agricole. Thème Eaux souterraines Etat Initial Ressource en eau souterraine peu valorisée pour l’alimentation en potable. L’état chimique des eaux souterraines est mauvais. Pas de captage AEP ni périmètre de protection immédiat, rapprochée ou éloignée. Présence d’un forage privé ne faisant l’objet d’aucun périmètre de protection en bordure est de la zone d’étude. Hiérarchisation des enjeux Moyen L’absence de cours d’eau au sein de la zone d’étude, associée à un substratum de poudingues, conditionnent le développement d’une végétation sèche de type méditerranéen. La zone d’étude immédiate des Mées ne présente pas d’enjeux sur la majeure partie de son emprise. Les combes sont les zones à prendre le plus en considération, même si la plupart du temps aucun écoulement n’y transitera. L’occupation du sol joue un rôle majeur pour prévenir les ravinements, l’érosion et les dépôts. Les champs de lavandins sont propices aux ruissellements, alors que les prairies les réduisent. Les versants pentus sont colonisés par des broussailles qui stabilisent les pentes. Thème État initial Tronçon susceptible d’accueillir des écoulements concentrés rapide ou des débits importants. Des phénomènes d’érosion et de dépôts peuvent survenir. Zones de ruissellement : écoulements diffus, hauteur d’eau moyenne, vitesse d’écoulement moyenne. Très Fort Fort Zones de ruissellement avec emprise d’une largeur relativement importante et bassin versant drainé limité : vitesse d’écoulement faible, hauteur d’eau faible. Moyen Axe de ruissellement très marqué: concentration des écoulements sur une emprise limitée, vitesse moyenne, incision des versants très probable. Moyen Axe de ruissellement : concentration des écoulements sur une emprise limitée, vitesse moyenne. Faible Juin 2013 Diagnostic hydraulique Et hydrogéomorphologique Hiérarchisation des enjeux PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 81 TITRE 1 / D : LE MILIEU NATUREL TITRE 1 / D : LE MILIEU NATUREL FIGURE 32 : OCCUPATION DU SOL 1. INTRODUCTION 1.1. Situation de la zone d’étude La zone d’étude est localisée sur la commune des Mées dans le département des Alpes-de-Haute-Provence (04). La zone d’étude se situe à moins de 5 km de la Durance. Cette rivière et la vallée qu’elle emprunte, représentent un intérêt à différents niveau : corridor écologique, espace naturel riche, habitats d’espèces remarquables… La présence de nombreux périmètres d’inventaires et de protection sur la Durance confirme l’importance et la richesse de cette vallée (cf. Chapitre périmètres d’inventaires et de protection de la nature). La zone d’étude se situe toutefois dans un contexte différent de la vallée, sur un plateau culminant à 822 mètres, en grande partie occupé par des installations de panneaux photovoltaïques au sol. Située au sud de ce plateau, la zone d’étude est composée de plusieurs vallons parallèles orientés nord sud. S’échelonnent ainsi des zones naturelles (friches herbacées, buissonnantes à arbustives…) et des parcelles cultivées, généralement par la lavande. Les différents vallons constituent alors des continuités écologiques intéressantes entre le haut du plateau et la vallée au sud. 1.2. Occupation du sol La zone pressentie pour le développement de ce projet correspond, selon Corine Land Cover, à une occupation du sol de deux types : « Landes et broussailles » et « Terres arables hors périmètre d’irrigation ». Sur le terrain, cela se traduit par l’alternance entre des parcelles agricoles et des zones naturelles, de type fourré : - Parcelles agricoles : principalement des champs de lavande, intercalées de quelques cultures céréalières, de type luzerne ; - Fourrés : composées de plusieurs strates (herbacée, buissonnante, arbustive et arborée), en bosquets ou linéaires. L’analyse plus complète des milieux naturels sur la zone d’étude est présentée dans l’expertise des habitats naturels, ci-après. Juin 2013 La Figure 32 présente l’occupation du sol du secteur selon la typologie Corine Land Cover. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 83 1.3. Boisements 1.3.1. Rappel de quelques éléments importants relatifs aux milieux forestiers Sont présentés ci-dessous de manière synthétique les éléments importants à prendre en compte pour une meilleure compréhension des enjeux liés aux habitats naturels forestiers : Spécificités écologiques et rôles fonctionnels des forêts Les forêts constituent, dans leurs faciès matures, une structure de végétation complexe et hétérogène (complexe spatio-temporel de phases pionnières, transitoires et terminales) en équilibre dynamique avec les fluctuations périodiques du milieu (variations climatiques, stress et contraintes). Elles correspondent donc à un état dynamique évolué. Par leurs caractéristiques originales, elles assurent des fonctions diverses et d’intérêt majeur qui sont résumées ci-dessous (source : CATTEAU et al. 2010) : Fonction de production de biomasse animale et végétale ; Fonctions écologiques et biologiques : elles constituent des zones refuges (fonction de protection du patrimoine biologique), un réservoir de la diversité biologique, le poumon vert de la planète (assimilation du dioxyde de carbone et rejet d’oxygène)… ; Fonctions climatiques : elles régulent macro- et microclimats, constituent des puits de carbone (stabilisation de l’effet de serre)… ; Fonctions de stabilisation, de protection et de constitution des sols : elles préservent de l’érosion, limitent le lessivage des sols et les glissements de terrain… ; Fonctions économiques : production commerciale de bois… ; Fonctions culturelles et paysagères ; Fonctions récréatives ; Etc. 1.3.2. Les milieux boisés à l’échelle des zones d’études immédiate et rapprochée La zone d’étude s’inscrit dans un contexte valloné constitué de pentes et talwegs boisés entrecoupés de parcelles cultivées. Influencés par l’activité humaine plus ou moins ancienne (pâturage) ces vallons présentent des stades boisés plus ou moins avancés (se reporter aux paragraphes « Résultats », puis « Cartographie des habitats naturels et seminaturels » pour davantage de détails). La pente du vallon central ainsi que le vallon remontant vers le nord sont principalement occupés par des fourrés arbustifs et buissonnants méditerranéens et ne constituent pas de véritables boisements. Seule la partie boisée située le long de la ligne centrale du talweg central est composée d’une forêt mésoméditerranéenne pionnière. Ce boisement est ainsi constitué d’arbres de type méditerranéen tels que l’Erable de Montpellier ou le Chêne vert. Il représente environ 1 ha de surface boisée soit 2% de la surface totale de la zone d’étude immédiate. Quelques bosquets de chênes parsèment également la zone d’étude immédiate, notamment sur sa partie est. Leur surface est cependant négligeable. Juin 2013 Il est important de noter la présence d’un large massif forestier surplombant la vallée de la Durance au nord de la zone d’étude. Il constitue un noyau de nature d’importance et présente un fort intérêt dans la fonctionnalité écologique du secteur. Il influe ainsi forcément les milieux directement adjacents tels que le plateau des Mées où se situe la zone d’étude. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 84 2. PERIMETRES D’INVENTAIRES ET DE PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL 2.1. Rappel du contexte réglementaire Le législateur a élaboré plusieurs outils de connaissance et de protection de l’environnement dont les périmètres réglementaires et d’inventaires qui sont exposés notamment dans le Code de l’Environnement. La désignation de ces périmètres s’appuie généralement sur la présence d’espèces ou d’habitats remarquables. A proximité du site, dans un rayon de 5 kilomètres, deux périmètres de protection (une ZPS et une ZSC) et trois périmètres d’inventaires (deux ZNIEFF et une ZICO) sont présents : Les périmètres de protection Zone de Protection Spéciale (ZPS) Les zones de protection spéciale (ZPS) sont créées en application de la directive européenne 009/147/CE (plus connue sous le nom directive « Oiseaux ») relative à la conservation des oiseaux sauvages. La détermination de ces zones de protection spéciale s’appuie sur l’inventaire scientifique des ZICO (zones importantes pour la conservation des oiseaux). Leur désignation, par présence d’espèces listées en annexe I, doit s’accompagner de mesures effectives de gestion et de protection pour répondre aux objectifs de conservation qui sont ceux de la Directive. Ces mesures peuvent être de type réglementaire ou contractuel et communiquées à l'Europe. Les ZPS font partie, avec les Zones Spéciales de Conservation (ZSC), du réseau européen Natura 2000. Zone Spéciale de Conservation (ZSC) Créés en application de la directive européenne 92/43/CEE, plus communément appelée directive « Habitats ». La présence d’habitats listés en annexe I et d’espèces inscrites en annexe II de cette directive permet la désignation de sites. Un site "proposé" sera successivement une proposition de Site d'Importance Communautaire (pSIC), puis un SIC après désignation par la commission européenne et enfin une Zone Spéciale de Conservation (ZSC) après arrêté du ministre chargé de l'Environnement. Les états membres disposent d’un délai de 6 ans pour convertir les SIC en droit national, sous le statut de ZSC. Les ZSC font partie, avec les Zones de Protection Spéciale (ZPS), du réseau européenNatura 2000. Les périmètres d’inventaires Juin 2013 Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) Ce type de périmètre est un inventaire du patrimoine naturel. Ces zones n’ont pas de valeur juridique mais ont un objectif scientifique et permet d’attester de la valeur écologique d’un territoire. On soulignera, en revanche, que l’absence de prise en compte de ces périmètres dans la conception des projets d’aménagements, peut avoir une répercussion juridique. On distingue 2 types de ZNIEFF : Les ZNIEFF de type II, qui couvrent de grandes surfaces (vallées, massifs forestiers, plateaux, estuaires…) au fonctionnement écologique préservé ; Les ZNIEFF de type I, qui présentent des surfaces plus limitées que les ZNIEFF de type II mais caractérisées par la présence d’espèces ou d’habitats remarquables. Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) : Les zones importantes pour la conservation des oiseaux sont des sites qui ont été identifiés comme important pour certaines espèces d'oiseau (aires de reproduction, de mue, d'hivernage, zones de relais de migration) lors du programme d'inventaires scientifiques lancé par l'ONG Birdlife International. Si ces zones ne confèrent pas aux sites une protection réglementaire, elles servent toutefois à prendre en compte la conservation des oiseaux lors des projets d'aménagement ou de gestion du territoire. En outre, après la désignation des ZICO, l'état doit lui adapter une Zone de Protection Spéciale (ZPS) c'est-à-dire une zone où les mesures de protection du droit interne devront être appliquées. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 85 2.2. Le tableau ci-après présente les périmètres d’inventaires présents dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude immédiate : Situation par rapport aux périmètres à statut PERIMETRES D’INVENTAIRES DU PATRIMOINE NATUREL (RAYON DE 5 KM AUTOUR DU SITE D’ÉTUDE) Le tableau suivant présente les périmètres de protection présents dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude immédiate : PERIMETRES DE PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL (RAYON DE 5 KM AUTOUR DE LA ZONE D’ÉTUDE) Type SIC Libellé Numéro Type Libellé Numéro Surface totale Descriptions et commentaires La Durance est caractéristique des cours d’eau méditerranéens présentant une imbrication de milieux naturels plus ou moins humides et liés au cours d'eau. Elle concentre, sur un espace réduit, de nombreux habitats naturels d'intérêt communautaire à la fois marqués par les influences méditerranéenne et montagnarde. La Durance assure un rôle fonctionnel important pour la faune et la flore : fonction de corridor (déplacement des espèces, tels que certains poissons migrateurs, chiroptères, insectes...), fonction de diversification (mélange d'espèces montagnardes et méditerranéennes) et fonction de refuge (milieux naturels relictuels permettant la survie de nombreuses espèces). La Durance FR9301589 La rivière est ainsi fréquentée par de nombreuses espèces, ponctuellement en migration ou annuellement pour la réalisation des différentes phases du cycle biologique des espèces (reproduction, chasse, hibernation …). Sont connus sur la Durance : de nombreuses espèces de chauves-souris parmi les plus rares (Murin de Capaccini, Minioptère de Schreibers, Grand Rhinolophe…), le Castor d’Europe, le Sonneur à ventre jaune, l’Alose, l’Agrion de Mercure… 15 954 ha La moyenne Durance, de ZNIEFF l’aval de la de type retenue de I l’escale à la confluence avec le Verdon 04-100189 La Durance est située à moins de 5 km de la zone d’étude. Lors de haltes migratoires, les espèces notamment les chiroptères peuvent fréquenter le plateau où ils y trouveront des zones de chasse et de repos intéressantes. ZPS La Durance représente l’un des plus importants réservoirs d’oiseaux de France. Ainsi, plus de 260 espèces d’oiseaux fréquentent la vallée de la Durance. Cette diversité avifaunistique est expliquée par la présence d’une grande diversité d’habitats que ce soit au niveau des ripisylves, des roselières ou des bancs de galets. Parmi elles, de nombreuses espèces remarquables sont représentées : Alouette lulu, Pie-grièche écorcheur, Percnoptère d’Egypte, Aigle de Bonelli, Aigle royal, Faucon pèlerin… Par ailleurs, le site présente un intérêt particulier dans la conservation de plusieurs espèces d’intérêt communautaire : Blongios nain, Milan noir, La Durance FR9312003 Alouette calandre et Outarde cannepetière. A côté de son intérêt en termes d’habitat d’espèces, la Durance constitue un important couloir de migration. De nombreuses espèces inféodées aux milieux humides parcourent ainsi le cours d’eau lors des passages migratoires et profitent les berges et zones humides à proximité. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Surface totale La ZNIEFF correspond au cours de la Durance et ses bras secondaires, iscles et ripisylves. Régulièrement atteinte par les crues, la Durance présente une structure caractéristique des cours d’eau méditerranéens, caractérisée par sa diversité : granulométrie, végétation, habitats, structure (bras morts, iscles…)… Elle présente une importante richesse naturelle que ce soit au niveau de la végétation que de la faune. Ainsi, plusieurs habitats d’intérêt communautaire sont présents. Citons notamment deux habitats déterminants : « les herbiers palustres et flottants d’étangs et plans d’eau à Utriculaires (Utricularia pl. sp.) (22.414) » et « les petites mares permanentes, et les cladiaies (53.3) ». La ZNIEFF présente 3 plantes protégées en PACA : l’Ophioglosse des marais (Ophioglossum vulgatum), petite fougère discrète des prairies humides, le Gaillet fausse-garance (Galium rubioides), rare espèce inscrite au Livre Rouge National des plantes menacées et dont on ne connaît que deux stations en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et l’Utriculaire des étangs (Utricularia vulgaris). Concernant la faune, notons la présence du Castor d’Europe (Castor fiber), du Blongios nain (Ixobrychus minutus), de la Bondrée apivore 3 343 ha (Pernis apivorus), de l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), du Busard des roseaux (Circus aeruginosus), nicheur possible, du Faucon hobereau (Falco subbuteo),… Les invertébrés sont également bien représentés avec en particulier l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), l’Agrion bleu (Coenagrion caerulescens), le Sympétrum du Piémont (Sympetrum pedemontanum), la Piéride de Duponchel (Leptidea duponcheli), la Proserpine (Zerynthia rumina)… De par son orientation nord-sud et sa position biogéographique à l’intérieur des Préalpes-de-Haute-Provence, le site est une voie importante de pénétration dans les Alpes et concentre un flux migratoire majeur pour l’avifaune. L’intérêt de cette ZNIEFF par rapport à la zone d’étude concernera essentiellement son rôle d’axe de déplacement, les espèces migratrices utilisant les alentours du cours d’eau lors des haltes migratoires. Les habitats sont en effet relativement différents et accueillent des espèces différentes. Seules les espèces non inféodées au milieu humide pourront ainsi être trouvées au niveau de la zone d’étude. 20 008 ha ZNIEFF de type II La Bléone et ses principaux affluents (les Duyes, le Galèbre, le Brès, le Bouinenc) et leurs ripisylves 04-147100 Juin 2013 La Durance est située à moins de 5 km de la zone d’étude. Lors de haltes migratoires, les oiseaux peuvent fréquenter le plateau où ils y trouveront des zones de chasse et de repos intéressantes. Ceci concernera essentiellement les grands migrateurs tels les rapaces ou les grands voiliers (grues,…). Descriptions et commentaires Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » Cette ZNIEFF est constituée du cours de la Bléone et de ses principaux affluents, depuis le sommet du bassin versant jusqu’à sa confluence avec la Durance. Cette zone est caractérisée par une grande variation altitudinale, s’étendant entre 400 m et 2200 m d’altitude. Ces cours d’eau ont formé d’importants lits où se sont développés de multiples habitats des bords de cours d’eau. Ainsi, une végétation spécialisée y est associée : plantes pionnières des bancs de sables et de graviers, saulaies, aulnaies… Parmi de nombreuses plantes remarquables, une espèce déterminante y est présente : la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pnuemonanthe). Cette richesse d’habitats se traduit par l’accueil d’une faune très diversifiée. Ainsi, cette ZNIEFF accueille 29 espèces patrimoniales, dont 12 déterminantes. Parmi elles, le 2 673 ha Castor d’Europe (Castor fiber) y est bien représenté ainsi que plusieurs espèces de chauves-souris chassant au niveau des ripisylves : Petit Rhinolophe (Rhinilophus hipposideros), Vespère de Savi (Hypsugo savii)... Concernant les oiseaux, de nombreuses espèces méridionales en limite de leur aire de répartition fréquentent ces cours d’eau et leurs ripisylves : Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Guêpier d’Europe (Merops apiaster)… Les invertébrés sont également bien représentés avec la présence d’espèces caractéristiques des milieux méditerranéens comme des milieux montagnards : l’Alexanor (Papilio alexanor), l’Apollon (Parnassius apollo), le Sablé provençal (Agrodiaetus ripartii)… Du point de vue fonctionnalité, le site permet le transit d’espèces entre la Provence et l’intérieur des massifs des Alpes-de-Haute-Provence. 86 PERIMETRES D’INVENTAIRES DU PATRIMOINE NATUREL (RAYON DE 5 KM AUTOUR DU SITE D’ÉTUDE) Type Libellé Numéro Surface totale Descriptions et commentaires FIGURE 33 : PERIMETRE DE PROTECTION ET D’INVENTAIRE SUR LA ZONE D’ETUDE ELOIGNEE La Bléone longe le plateau des Mées sur son côté nord. La zone d’étude présente des caractéristiques relativement similaires au bassin versant au travers de l’altitude et de la nature méditerranéenne des milieux. Seul le critère milieu humide diffère largement de la zone d’étude. Ainsi, seules les espèces non inféodées au milieu humide pourront être trouvées au niveau du plateau du Puimichel/Les Mées. ZICO Moyenne vallée de la Durance 0212700 Cette ZICO concerne essentiellement des milieux humides, en lien direct avec le cours de la Durance. La plupart des espèces qui y sont retrouvées sont ainsi inféodées aux milieux humides que ce soit des ripisylves, des prairires humides, des lacs, des marais… Ainsi, citons notamment le Héron pourpre (Ardea purpurea), le Milan noir (Milvus migrans), le Busard cendré (Circus pygargus), le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), la Sterne pierregarin (Sterna 11 300 ha hirundo)… Au vu de l’absence de milieux humides, peu d’espèces de cette ZNIEFF seront retrouvées sur la zone d’étude. Seules quelques espèces en déplacement pourront fréquenter les abords de la zone d’étude immédiate pour la chasse ou lors des passages migratoires. Au-delà de la zone d’étude éloignée de 5 kilomètres, plusieurs périmètres de protection sont à noter, notamment : - Le Parc Naturel Régional du Luberon, situé au sud-est de la zone d’étude et constitué de trois montagnes faunistiquement et floristiquement riches (le Luberon oriental, le Grand Luberon et le Petit Luberon) ; - Les Arrêtés Préfectoraux de Protection de la Nature « Affluent de la Bléone, Adous de Féraud et des Faisses » mis en place pour la protection de la Truite Fario ; - Le Périmètre de protection de la réserve naturelle géologique de Haute Provence, situé à l’ouest de la zone d’étude. Eloignés de la zone d’étude et/ou visant des domaines spécifiques, ces périmètres ne concernent pas directement les milieux naturels présents sur le plateau des Mées/Puimichel. Juin 2013 La carte ci-après présente les différents périmètres de protection et d’inventaires sur la zone d’étude éloignée. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 87 3. DIAGNOSTIC DES HABITATS NATURELS 3.1. Eléments généraux La zone d’étude des Mées se situe à l’étage supraméditerranéen. Cet étage est empiriquement défini par la zone où la culture de l’Olivier devient impossible à cause du froid (gelées régulières l’hiver). Il correspond à la série de végétation du Chêne pubescent qui remplace celle du Chêne vert typique de l’étage mésoméditerranéen. Le Pin sylvestre se comporte en espèce colonisatrice (c’est le Pin d’Alep à l’étage mésoméditerranéen). Comme le montre la carte « Données générales sur les milieux naturels, semi-naturels et artificiels » présentée ciaprès, la zone d’étude immédiate s’insère dans un contexte fortement anthropisé. On constate en particulier la présence d’une importante superficie couverte par des parcs photovoltaïques déjà en fonctionnement. Le parcellaire agricole est également bien développé. La culture du Lavandin est majoritaire, suivie par celle du Sainfoin. Les milieux naturels et semi-naturels apparaissent moins développés. Ils ne s’observent plus qu’au niveau des pentes des vallons où la mise en culture est difficile. Ces espaces, en particulier les aphyllanthaies, peuvent encore ça et là être parcourus par le bétail. Ailleurs, ils sont en déprise. Les milieux agropastoraux, généralement dédiés au pâturage sur le plateau, sont également peu présents et s’observent à proximité des quelques habitations qui ponctuent le secteur ainsi qu’au niveau de certains fonds de vallon où se développent des prairies/pelouses steppiques. Juin 2013 A l’échelle des zones d’étude immédiate et rapprochée, les milieux ouverts et semi-ouverts sont donc majoritaires. Les espaces boisés sont rares. On note la présence d’une unique formation arborée pionnière au milieu de la zone d’étude immédiate. Celle-ci peut d’ores et déjà être identifiée comme porteuse d’enjeux à minima fonctionnels (se reporter aux expertises « Faune » et « Fonctionnalités écologiques »). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 89 Juin 2013 FIGURE 34 : DONNEES GENERALES SUR LES MILIEUX NATURELS, SEMI-NATURELS ET ARTIFICIELS PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 90 3.1.1. Les habitats naturels et semi-naturels Les communautés végétales identifiées à l’échelle de la zone d’étude rapprochée sont présentées de manière synthétique par surface décroissante dans le tableau ci-dessous : TABLEAU 1 : SYNOPTIQUE DES HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS DE LA ZONE D'ETUDE IMMEDIATE Libellé de végétation (typologie ECOTER) CV* Phytosociologie Culture de lavandin 14 Helianthemo italiciAphyllanthion monspeliensis Díez Garretas, Fernández González & Asensi 1998 Poste typologique générique Pelouse supraméditerranéenne calcicole, xérophile à mésophile à Aphyllanthe de Montpellier Juin 2013 Culture de Sainfoin à feuilles de vesce Ourlet pelousaire méso-xérophile à mésophile à Brachypode de Phénicie Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style 2 13 4 6 Brachypodion phoenicoidis Br.-Bl. ex Molinier 1934 Poste typologique générique Berberidion vulgaris Br.Bl. 1950 Poste typologique générique Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1984 Groupement à Prunus mahaleb et Acer monspessulanum Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1983 Groupement à Juniperus oxycedrus et Prunus mahaleb Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1983 Poste typologique générique Buxo sempervirentisQuercenion pubescentis (Zólyomi & Jakucs in Jakucs 1960) RivasMartínez 1972 Poste typologique générique Code Code Influence Intérêt Corine Statut N2000 anthropique patrimonial Biotopes 82.2 34.72 - - - - H F Nul à faible Surface (ha) Surface (%) 19,4512 47,32 Modéré à fort 5,2265 12,72 82.2 - - H Nul à faible 3,4775 8,46 34.36 - - F Faible à modéré 2,2509 5,48 31.81 - - M Faible à modéré 2,0904 5,09 31.8123 - - F Modéré à fort 1,4982 3,64 31.8122 5210 IC F Modéré à fort 1,3738 3,34 32.62 - - F/M Faible à modéré 1,0636 2,59 45.32 - - F Modéré à fort 0,8957 2,18 Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier 8 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie 7 Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée 5 Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert 9 Jachères avec végétation spontanée 11 - 87.1 - - M Nul à faible 0,7682 1,87 Terre rocailleuse/rocaille 1 - 62.3 - - N Faible à modéré 0,2474 0,60 Verger 10 - 83.15 - - H Nul à faible 0,2115 0,51 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Code Code Influence Intérêt Corine Statut N2000 anthropique patrimonial Biotopes Libellé de végétation (typologie ECOTER) CV* Phytosociologie Autres cultures 18 - 82.2 - - H Ourlet pelousaire xérophile à Thym commun et Brome érigé 3 Helianthemo italiciAphyllanthion monspeliensis Díez Garretas, Fernández González & Asensi 1999 Poste typologique générique 34.7 - - Chemin et sentier 17 - 8 - Habitation & jardin 16 - 86 Parc photovoltaïque 15 - 86.3 *C.V. : Code de végétation issu de la typologie de terrain ECOTER Surface (ha) Surface (%) Nul à faible 0,0885 0,22 F Faible à modéré 0,0538 0,13 - - Nul à faible 2,0681 5,03135 - - - Nul à faible 0,2134 0,51917 - - H Nul à faible 0,1256 0,30556 Totaux 41,10 100,00 La cartographie des habitats naturels et semi-naturels à l’échelle de la zone d’étude immédiate est donnée ci-après, suite à la carte des « Données générales sur les milieux naturels, semi-naturels et artificiels ». Deux cartes sont proposées : la première présente les habitats naturels et semi-naturels dominants suivant la typologie de terrain ECOTER, la seconde en regard de la typologie européenne EUR 27 (Natura 2000). Les communautés végétales relevant de la directive Habitats-Faune-Flore, présentant un intérêt patrimonial marqué et/ou représentatives de la zone d’étude immédiate sont décrites de manière synthétique suite aux cartes par surface décroissante. Les végétations ponctuelles, peu développées et présentant un intérêt patrimonial limité ne font pas l’objet d’une présentation. Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 91 FIGURE 36 : HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS – TYPOLOGIE NATURA 2000 EUR 27 Juin 2013 FIGURE 35 : HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS DOMINANTS PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 92 3.1.2. Habitats naturels et semi-naturels Natura 2000 3.1.3. Autres habitats naturels et semi-naturels Typologie ECOTER CV. 7 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie Intérêt patrimonial : Modéré à fort 3,34 % du site Typologies européennes Corine Biotope 31.8122 : Fruticées subméditerranéennes de Prunelliers et de Troènes Natura 2000 5210 : Matorrals arborescents à Juniperus spp. Cahier d’habitat : non pris en compte Intérêt communautaire Phytosociologie Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1983 Groupement à Juniperus oxycedrus et Prunus mahaleb FOURRE SUPRAMEDITERRANEEN BASOPHILE A GENEVRIER OXYCEDRE, AMELANCHIER ET CERISIER DE SAINTE LUCIE. Il s’agit d’un fourré supraméditerranéen basophile de recolonisation se développant en situation mésoxérophile à mésophile. Assez diversifié sur le plan floristique ce fourré se reconnait à la présence conjuguée d’espèces : Possédant une teinte méditerranéenne telles que le Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus) et le Chêne vert (Quercus ilex) et le Genêt cendrée (Genista cinerea) ; Européennes méridionales à médio-européennes telles que le Prunier mahaleb (Prunus mahaleb), l’Amélanchier ovale (Amelanchier ovalis), le Chèvrefeuille camérisier (Lonicera xylosteum) et le Rosier agreste (Rosa agrestis). Typologie ECOTER CV. 2 Pelouse supraméditerranéenne calcicole, xérophile à mésophile à Aphyllanthe de Montpellier Intérêt patrimonial : Modéré à fort 12,72 % du site Typologies européennes Corine Biotope 34.72 : Steppes supra-méditerranéennes et prairies à Aphyllanthes Non d’intérêt communautaire Phytosociologie Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis Díez Garretas, Fernández González & Asensi 1998 Poste typologique générique Ce poste typologique générique (qui intègre potentiellement plusieurs types élémentaires) se réfère à des pelouses basses fréquemment ouvertes, d’optimum supraméditerranéen, riches en hémicryptophytes et petites chamaephytes se développant en situations méso-xérophiles à mésophiles et oligotrophes, sur des sols riches en bases, fréquemment compacts et retenant bien l’humidité, marneux, calcaréo-marneux voire, dans certains cas, rocailleux. Les pelouses de l’Helianthemo italici - Aphyllanthion monspeliensis se caractérisent sur le site par la juxtaposition d’espèces pelousaires : D’affinités méditerranéennes telles que la Germandrée polium (Teucrium polium), l’Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), le Thym commun (Thymus vulgaris), le Sainfoin couché (Onobrychis supina), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), la Silène d’Italie (Silene italica), la Bugrane très menu (Ononis minutissima)… ; Européennes à eurasiatiques telles que le Brome dressé (Bromus erectus), le Panicaut champêtre (Eryngium campestre), la Petite Coronille (Coronilla minima), la Germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys) et l’Avénule des prés (Avenula pratensis subsp. pratensis). La plupart des communautés rattachables à ce type d’habitat sont bien répandues à l’échelle de l’étage supraméditerranéen français, bien que la tendance soit à la baisse en raison de la déprise agricole en cours. Elles s’avèrent assez patrimoniales en raison du grand nombre d’espèces qu’elles abritent et de leur caractère oligotrophe (la tendance est à l’eutrophisation des sols) et sub-naturel. PELOUSE SUPRAMEDITERRANEENNE CALCICOLE, XEROPHILE A MESOPHILE A APHYLLANTHE DE MONTPELLIER Juin 2013 Photo prise sur site – ECOTER 2012 Ce fourré se développe en superposition des pelouses à Aphyllanthes de Montpellier, au niveau des secteurs en déprise. Il possède un intérêt patrimonial modéré à fort en raison du nombre important d’arbustes qui le constituent et de son caractère sub-naturel. En mosaïque avec les pelouses, ces fourrés constituent un habitat complexe et structuré qui offre des niches écologiques diversifiées. Le caractère supraméditerranéen accentue l’intérêt patrimonial de cette communauté en raison de sa stricte circonscription à cet étage de végétation qui occupe au final une faible superficie à l’échelle nationale tout comme à celle du bassin méditerranéen. Faciès à Brome dressé d’une aphyllanthaie possédant un bon Aphyllanthaie en voie de fermeture, possédant un mauvais état de conservation. état de conservation. Photos prises sur site – ECOTER 2012 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 93 Typologie ECOTER CV. 5 Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée CV. 6 Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style CV. 7 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie 1 CV. 8 Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier Intérêt patrimonial : & : Faible à modéré & : Modéré à fort 2,59 % du site 5,09 % du site 3,34% du site 3,64 % du site Typologies européennes Corine Biotope : 32.62 : Garrigues à Genista cinerea 31.81 : Fourrés médio-européens sur sol fertile & 31.8122 : Fruticées subméditerranéennes de Prunelliers et de Troènes Non d’intérêt communautaire Phytosociologie Berberidion vulgaris Br.-Bl. 1950 Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1984 Poste typologique générique Poste typologique générique Groupement à Juniperus oxycedrus et Prunus mahaleb Groupement à Prunus mahaleb et Acer monspessulanum caractère sub-naturel, de sa diversité floristique et de sa circonscription à l’étage supraméditerranéen. Il possède également une structure interne plus complexe que les précédents (différenciation de sous-strates) et offre des niches écologiques diversifiées. FOURRES BASOPHILES DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée. Vue d’ensemble et vue rapprochée. Photos prises sur site – ECOTER 2012 Les groupements de fourré se développent sur la zone d’étude immédiate principalement au niveau des secteurs en déprise, au niveau des vallons et de leurs pentes. Quatre types ont été distingués dans la cartographie : Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée : Il s’agit d’un fourré dominé et structuré par le Genêt cendrée (Genista cinerea). Cette végétation offre une physionomie assez terne, de teinte grisâtre. Elle possède un caractère secondaire assez marqué et se développe suite à l’abandon du pâturage à l’endroit des pelouses supraméditerranéennes de l’Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis. A l’échelle de la France, ce type de fourré s’observe uniquement dans les Préalpes du sud où il demeure toutefois assez commun. Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style : Ce fourré possède un caractère secondaire marqué (davantage que le précédent) et ne semble pas posséder d’espèces réellement différentielles (d’où la possibilité d’être en présence d’une communauté basale, c'est-à-dire réduite à un petit nombre de taxons à large amplitude socio-écologique). Ces fourrés se caractérisent sur la zone d’étude par la présence d’espèces euryèces (c'est-à-dire possédant une grande valence écologique) telles que le Rosier des chiens (Rosa canina), le Prunier épineux (Prunus spinosa) et l’Aubépine à un style (Crataegus monogyna). L’intérêt phytocénotique de ces fourrés est finalement assez faible en raison de leur non spécificité et de leur large distribution. Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier. Vue d’ensemble et vue rapprochée. Photos prises sur site – ECOTER 2012 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie : Ce fourré d’intérêt communautaire a déjà été décrit plus haut dans ce rapport. Il présente un caractère subnaturel et se développe en mosaïque avec les pelouses à Aphyllanthes de Montpellier. Juin 2013 Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier : Il s’agit d’un fourré haut (supérieur à 2 mètres) qui s’inscrit dans la même série de végétation que le « Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie » auquel il fait suite en terme de dynamique. Il se développe au niveau des secteurs les plus anciennement en déprise et évolue en direction de la « Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert (C.V. 9) ». Ce fourré possède un intérêt patrimonial qualifié de modéré à fort en raison de son Les communautés végétales en gris sont déjà décrites pour un autre habitat (du fait de leur caractère d’intérêt communautaire). 1 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style Photo prise sur site – ECOTER 2012 Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 94 Typologie ECOTER CV. 4 Ourlet pelousaire méso-xérophile à mésophile à Brachypode de Phénicie Intérêt patrimonial : Faible à modéré 5,48 % du site Typologies européennes Corine Biotope 34.36 : Gazons à Brachypode de Phénicie Non d’intérêt communautaire Phytosociologie Brachypodion phoenicoidis Br.-Bl. ex Molinier 1934 Poste typologique générique Typologie ECOTER CV. 9 Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert Intérêt patrimonial : Modéré à fort 2,18 % du site Typologies européennes Corine Biotope 45.32 : Forêts de Chênes verts supra-méditerranéennes Natura 2000 5210 : Matorrals arborescents à Juniperus spp. Cahier d’habitat : non pris en compte Non d’intérêt communautaire Phytosociologie Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis (Zólyomi & Jakucs in Jakucs 1960) Rivas-Martínez 1972 Poste typologique générique Il s’agit d’ourlets pelousaires herbacés se développant sur le site en situation basophile, méso-xérophile à mésophile, au niveau des secteurs les plus en déprise où ils apparaissent fréquemment en mosaïque avec des formations arbustives en particulier, sur le site, avec le « Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée (CV. 5) ». Ces communautés se développent surtout suite à l’abandon des parcelles cultivées ou suite à des incendies mais peuvent aussi se développer en lieu et place des pelouses à Aphyllanthe de Montpellier précédemment décrites si celles-ci ne sont plus parcourues par le bétail. Ces communautés se reconnaissent à la dominance du Brachypode de Phénicie (Brachypodium phoenicoides) qui confère à la physionomie de cet habitat une teinte terne, jaune paille au printemps, glauque en été. Le reste du cortège se compose d’espèces : Typiques des pelouses du Brachypodion phoenicoidis telle que l’Euphorbe dentée (Euphorbia serrata) et la Pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) ; Pelousaires de l’Helianthemo italici - Aphyllanthion monspeliensis (avec lesquelles elles peuvent entretenir un lien dynamique) telles que l’Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), la Bugrane gluante (Ononis natrix) et le Dorycnium à cinq feuilles (Dorycnium pentaphyllum) ; Pelousaires à large amplitude géographique comme la Germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys), l’Epiaire droit (Stachys recta) et la Saponaire faux basilic (Saponaria ocymoides). Il s’agit d’un boisement basophile au caractère pionnier marqué se développant en situation mésohydrique et mésotrophe. En terme de dynamique, cet habitat succède au « Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier (C.V. 8) » qui lui-même succède au « Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie ». La strate arborée de cette forêt juvénile se caractérise par la présence concomitante du Chêne vert (Quercus ilex) et de l’Érable de Montpellier (Acer monspessulanum). La strate herbacée est structurée par la Mercuriale vivace (Mercurialis perennis) qui domine la physionomie, accompagnée de l’Hellébore fétide (Helleborus foetidus) et de l’Arabette glabre (Arabis glabra) qui demeurent plus discrètes. Cet habitat accueille (au niveau des lisières et à l’intérieur) une importante population de Violette de Jordan (Viola jordanii), espèce protégée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994). Cette forêt a été cartographiée en un seul point, dans le vallon situé au centre de la zone d’étude immédiate où elle se développe dans les parties basses, au niveau de la ligne de talweg (le val). Elle présente un intérêt phytocénotique modéré à fort pour les fonctions écologiques (assimilation du carbone, stabilisation et protection des sols…) et biologiques (zones de refuges pour la faune, réservoir de biodiversité…) qu’elle assure. FORET PIONNIERE SUPRAMEDITERRANEENNE ET BASOPHILE A ÉRABLE DE MONTPELLIER ET CHENE VERT Ce type de végétation possède un intérêt patrimonial limité en raison de l’absence, sur le site, d’espèces à statut de protection ou de rareté-menace et de leur fréquence élevée à l’échelle du bassin méditerranéen. Vue d’ensemble. Physionomie de la strate herbacée. Juin 2013 Photos prise sur site – ECOTER 2012 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 95 3.2. Enjeux concernant les habitats naturels La zone d’étude immédiate se caractérise par une faible diversité en habitat naturels et semi-naturels : cela concerne 8 postes typologiques sur 17. Neuf postes typologiques se réfèrent à des milieux artificialisés. Ces derniers recouvrent plus de 50 % de la superficie de la zone d’étude immédiate, les milieux faiblement à modérément influencés par l’homme environ 34 %. Les habitats naturels et semi naturels possèdent un intérêt patrimonial modéré à fort. Cela ne concerne qu’une mineure partie de la zone d’étude immédiate, la grande majorité, soit plus de 60 %, étant porteuse d’enjeux faibles à modérés. FIGURE 37 : ENJEUX DES HABITATS NATURELS INFLUENCE ANTHROPIQUE DES HABITATS Influence anthropique Surface (%) Haute 56,82 Faible 27,49 Modérée 6,95 Faible/Modérée 2,59 Nul à presque nul 0,60 Non évalué 5,55 Total 100 L’enjeu phytocénotique principal se rattache à la préservation de INTERET PATRIMONIAL DES HABITATS l’unique formation boisée présente à l’échelle des zones d’étude Intérêt patrimonial Surface (%) immédiate et rapprochée. Il s’agit d’une « Forêt pionnière 63,29 supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne Faible à modéré 21,88 vert » qui se développe au niveau de la ligne de talweg du vallon situé Modéré à fort au centre de la zone d’étude immédiate. Cet habitat n’est pas rare et Nul à faible 14,83 possède intrinsèquement un intérêt patrimonial modéré à fort. Toutefois 100 sa présence unique au sein d’un espace majoritairement ouvert, lui Total général confère un rôle fonctionnel important, particulièrement pour la préservation de la trame verte locale. Ce boisement abrite de plus une importante population de Violette de Jordan (Viola jordanii), espèce protégée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) (cf. expertise floristique ci-après). Un seul habitat naturel s’avère d’intérêt communautaire au titre de la directive « Habitats ». Il s’agit du « Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie » qui se rattache au code générique 5210 « Matorrals arborescents à Juniperus spp. ». Celui-ci se développe en superposition des pelouses à Aphyllanthes de Montpellier et n’occupe qu’un peu plus de 3 % de la zone d’étude immédiate. Ce fourré possède un intérêt patrimonial modéré à fort : habitat encore bien distribué à l’étage supraméditerranéen et n’abritant pas, sur le site, d’espèces à statut de protection et/ou de rareté-menace mais présentant un caractère sub-naturel et une flore arbustive diversifiée. Juin 2013 Les enjeux phytocénotiques de la zone d’étude immédiate concerne la préservation, non pas d’habitats naturels et semi-naturels patrimoniaux, mais la préservation d’une nature ordinaire pouvant être qualifiée de relique à l’échelle de ce secteur du plateau de Valensole qui remplit des rôles fonctionnels essentiels en particulier pour la faune (se reporter aux expertises ad hoc). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 96 4. LA FLORE 4.1. Les consultations La liste des espèces végétales (trachéophytes) répertoriées dans la base de données SILENE pour la commune de Les Mées s’élève à 607 taxons. Elle est donnée en annexe. Le niveau des connaissances sur cette commune peut être considéré comme excellent. Une espèce protégée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) contenue dans cette liste et/ou connues des différentes ZNIEFF environnantes au site a été contactée sur la zone d’étude immédiate. Il s’agit de la Violette de Jordan (Viola jordanii). Pour mémoire, les autres espèces à statut de protection et/ou de rareté-menace potentielles pour la zone d’étude mais non observées sont les suivantes : TABLEAU 2 : ENJEUX FLORISTIQUES POTENTIELLES A ENJEUX Nom français Nom latin Violette de Jordan Livre rouge1 Protection.2 Habitats préférentiels 3 Sources Viola jordani Régionale, Article I Boisements et ourlets basophiles Avis d’expert Arnica des montagnes Arnica montana L. Départementale, Article 3 Sols acides et pauvres en éléments nutritifs ; montagnarde Fiche ZNIEFF 930020054 Coquelicot douteux Papaver dubium L. Régionale, Article I Annuelles commensales des cultures acidophiles SILENE Flore Gagée des champs Gagea villosa Nationale, Article I Talus herbacées, prairies xérophiles à mésophiles, friches Avis d’expert Gaillet fausse garance Galium rubioides Régionale, Article I Mégaphorbiaies planitiairescollinéennes, eutrophiles, médioeuropéennes Fiche ZNIEFF 930012698 Molinie tardive Cleistogenes serotina (L.) Keng Régionale, Article I Pelouses basophiles médioeuropéennes occidentales, xérophiles, supraméditerranéennes SILENE Flore Ophioglosse commun Ophioglossum vulgatum L Régionale, Article I Prairies humides, oligotrophes, acides, sols pauvres et calcaires Fiche ZNIEFF 930012698 Tome I LR I : Livre Rouge de la flore menacée de France. Tome I : Espèces prioritaires. Protection : Nationale : Arrêté modifié du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire ; Régionale : Arrêté du 9 mai 1994 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur 3 CATMINAT\Baseveg 4 Peu probable : probabilité très faible à nulle de présence ; Possible : probabilité faible de présence ; Probable : probabilité forte de présence ; Certaine : observation de l’espèce sur le périmètre 1 Juin 2013 2 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 97 4.2. Inventaires de terrain Le tableau ci-après fournit des informations complémentaires quant à ces taxons : Les expertises de terrain nous ont permis d’identifier 131 taxons à l’échelle de la zone d’étude immédiate. La liste complète est donnée en annexe. Comme cela a déjà été précisé plus haut, une espèce protégée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) a été contactée : la Violette de Jordan (Viola jordanii). Par ailleurs, une espèce rare possédant un fort intérêt patrimonial mais dépourvue de statut réglementaire de protection a également été observée : l’Aristoloche pâle (Aristolochia pallida). TABLEAU 3 : TAXONS FLORISTIQUES A STATUT DE PROTECTION ET/OU DE RARETE-MENACE OBSERVES SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Nom français Nom Protection Statut scientifique réglementaire1 ZNIEFF22 Violette de Jordan Viola jordanii Hanry Aristoloche Aristolochia pâle pallida Willd. Protection régionale PACA (A1) - Habitats dans lesquelles les espèces ont été observées sur la zone d’étude immédiate Justifications/Remarques2 Intérêt patrimonial Rem. Il s’agit d’une Violette méditerranéenne dont les principales stations se situent dans les départements du Var, des Alpes-Maritimes et au sud des Alpes-de-Haute-Provence. Elle est également présente en RhôneAlpes, dans le sud de la Drôme où elle est Forêt pionnière très rare. supraméditerranéenne Cette espèce présente une affinité pour et basophile à Érable l’étage supraméditerranéen où elle de Montpellier et s’observe principalement au sein des sousChêne vert et sa bois herbacés et ourlets de la chênaie lisière pubescente. Plus de 1000 pieds se développent sur la zone d’étude immédiate au sein d’un boisement pionnier basophile et mésophile à Erable de Montpellier et Chêne vert, à l’ouest du lieu-dit « Signoret ». Fort - Il s’agit d’une espèce plus rare que la précédente mais qui ne bénéficie d’aucune protection réglementaire. A l’instar de la Violette de Jordan, l’Aristoloche pâle présente une affinité pour Forêt pionnière l’étage supraméditerranéen. Elle peut supraméditerranéenne également s’observer au niveau des souset basophile à Érable bois herbacés et des ourlets de la chênaie de Montpellier et pubescente mais aussi, en situation Chêne vert et sa héliophile au sein de certaines pelouses lisière méditerranéennes. Sur la zone d’étude immédiate, cette espèce s’observe en compagnie de la Violette de Jordan, essentiellement en lisière. Fort 1Arrêté du 9 mai 1994 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur A1 : Article 1 = protection stricte. A2 : Article 2 = à l'exception des parcelles agricoles. 2DREAL PACA, CEEP, CBN de Porquerolles, CBN de Alpin de Gap, COM, LEML. L’actualisation de l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique. Rem. : Taxons remarquables Dét. : Taxons déterminants La carte de localisation de ces espèces à l’échelle de la zone d’étude immédiate est donnée page suivante. Des cartes de répartition à différentes échelles ainsi que des planches photographiques sont ensuite proposées : A l’échelle des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon (mailles de 10*10 km). Juin 2013 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Source : Base de données SILENE (http://flore.silene.eu) ; A l’échelle de la région Rhône-Alpes (maille de 5*5 km) Source : Base de données du Pôle d'information Flore et Habitats de Rhône-Alpes (http://www.pifh.fr) A l’échelle nationale (présence par département). Source : Tela Botanica (http://www.tela-botanica.org/page:eflore_bdtfx). Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 98 CARTES DE REPARTITION DE VIOLA JORDANII HANRY FIGURE 38 : LOCALISATION DES ESPECES A STATUT DE PROTECTION ET/OU DE RARETE-MENACE Echelle des régions Languedoc-Roussillon et de Provence- Echelle française. Alpes-Côte d’Azur. Echelle de Rhône-Alpes. CARTES DE REPARTITION D’ARISTOLOCHIA PALLIDA WILLD. Juin 2013 Echelle des régions Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur Echelle française. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 99 VIOLA JORDANII HANRY ARISTOLOCHIA PALLIDA WILLD. Détail de la fleur et vue de plein pied (photos prise le 26 avril 2012) En zone d’étude immédiate, Aristolochia pallida se développe principalement en lisière de la « Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert », sur un substrat caillouteux (photos prise le 26 avril 2012) Photos prise sur site – ECOTER 2012 Station de Viola jordinii en sous bois. Elle se développe en mosaïque avec Mercurialis perennis. Station de Viola jordinii en lisière (détail et vue d’ensemble) Juin 2013 Photos prise sur site – ECOTER 2012 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 100 4.3. Enjeux concernant la flore Deux taxons patrimoniaux porteurs d’enjeux forts de préservation ont donc été rencontrés sur la zone d’étude immédiate : FIGURE 39 : ENJEUX DE LA FLORE Violette de Jordan (Viola jordanii Hanry) Taxon protégé en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) présentant une répartition nationale centrée sur le Var, les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence et s’observant principalement à l’étage supraméditerranéen au niveau des sous-bois et lisières des chênaies pubescentes. Plus de 1000 individus ont pu être comptabilisés. Aristoloche pâle (Aristolochia pallida Willd.) Taxon plus rare que le précédent mais non protégé, inféodé au domaine méditerranéen où il s’observe essentiellement à l’étage supraméditerranéen. L’Aristoloche pâle présente une écologie affine de la violette de Jordan à la différence qu’elle peut également s’observer au niveau de certaines pelouses basophiles méditerranéennes. Les populations sont estimées à plus de 150 individus. Ces deux espèces occupent le même secteur sur la zone d’étude immédiate. Elles ont été contactées au niveau de du boisement pionnier à Érable de Montpellier et Chêne vert » (et de ses lisières) qui occupe la ligne de talweg du vallon situé au centre de la zone d’étude immédiate. Le reste de la zone d’étude accueille des enjeux : Faibles à modérés : ce sont les parcelles cultivées qui accueillent une flore assez diversifiée. Il faut rappeler ici que le plateau de Valensole est nationalement reconnu pour sa grande richesse en espèces messicoles, c'est-à-dire en espèces inféodées aux cultures. D’où l’enjeu noté faible à modéré sur ces parcelles de cultures. Juin 2013 Modérés à forts : ce sont les secteurs semi-naturels, ouverts à semi-ouverts où se développent les pelouses supraméditerranéennes à Aphyllanthe de Montpellier qui, si elles n’abritent pas d’espèces patrimoniales sur la zone étudiée, s’avèrent très diversifiées. La carte suivante présente les secteurs à enjeux concernant la flore sur la zone d’étude immédiate. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 101 5. OISEAUX Lors des prospections, 54 espèces d’oiseaux ont été répertoriées sur la zone d’étude immédiate et sa périphérie. Ce chiffre traduit la remarquable richesse ornithologique de la zone d’étude et du secteur dans lequel elle se trouve. Le nombre d’espèces patrimoniales sélectionnées par leurs statuts de protection et de conservation est également important. La liste totale des espèces inventoriées est reportée en annexe avec leurs statuts de protection, de conservation et biologique (décliné par grands types d’habitats). 5.1. Description des cortèges d’oiseaux par cortèges et grands types d’habitats naturels 5.1.1. Les espèces migratrices Lors de l’inventaire, seuls des passages en fin de migration ont été réalisés, aucune affirmation ne peut donc être avancée quant à l’utilisation du site par les oiseaux migrateurs. Quelques tendances ont tout de même été relevées. Plusieurs espèces ont été notées en migration au-dessus de la zone d’étude (Martinet noir, Bondrée apivore...). Aucun rassemblement particulier n’a été noté. La zone d’étude ne parâit pas constituer un site de halte migratoire d’importance. 5.1.2. Les espèces de passage (oiseaux en survol ou en chasse, non nicheurs sur le site d’étude) Les falaises environnantes (les Pénitents au nord de les Mées) et les versants rocheux des vallons affluents de la Durance abritent probablement le Hibou Grand-Duc (Bubo bubo). Les écoutes et prospections crépusculaires n’ont pas permis de contacter l’espèce. Elle reste potentielle en chasse sur le site d’étude. Lavandières : habitat naturel de type steppique, favorable à la Fauvette pitchou, au Pipit rousseline et zone de chasse pour les rapaces. Versant de vallon couvert de ligneux bas et piqueté d’arbres, abritant de nombreuses espèces : fauvettes, pouillots, turdidés… Plusieurs espèces ont été régulièrement notées en survol du site sans que celles-ci ne s’y reproduisent. Ces survols peuvent être de simples transits mais sont le plus souvent des activités de chasse. C’est le cas pour les espèces suivantes : Circaète Jean-le-blanc, Faucon crécerelle, Hirondelle rustique, Busard cendré, Buse variable, Martinet noir, Milan noir, Faucon pèlerin, etc. 5.1.3. Les espèces nicheuses (Nicheurs certains, probables ou possibles) La particularité de la zone d’étude est de présenter des types assez contrastés d’habitats naturels : les parcelles ouvertes (lavande, friches et prairies) et les parties arbustives et arborescentes des vallons. Chaque habitat naturel abrite des cortèges particuliers d’oiseaux, dont certains sont inféodés à cet habitat et d’autres sont plus ubiquistes. Sommet de vallon : végétation de lande sclérophylle éparse. Au-dessus de la bande d’arbustes : prairie pâturée. Juin 2013 Photo prise sur site – ECOTER 2012 Les parcelles de Lavande : cet habitat confère à la zone d’étude une particularité écologique de type steppique car il présente une partie en terre nue et une partie en formation végétale sous-arbustive pérenne. Ces conditions sont favorables aux espèces d’oiseaux méridionales souvent patrimoniales comme le Pipit rousseline, la Fauvette pitchou, l’Alouette lulu, le Bruant ortolan, le Bruant proyer ainsi que la Perdrix rouge. L’habitat est un milieu de chasse apprécié par les espèces telles que le Circaète Jean-leBlanc, la Buse variable, le Faucon crécerelle, le Busard cendré et les pies-grièches (3 espèces locales). L’Engoulevent et le Petit Duc scops ont également été notés en chasse nocturne au-dessus de cet habitat. Concernant l’Œdicnème criard, il a été recherché activement mais il semble que les parcelles ne soient pas de taille suffisante pour l’installation de l’espèce sur la zone étudiée ; PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 103 Les vallons embroussaillés et boisés : les vallons constituent de probables parcours de bétail abandonnés qui se sont embroussaillés puis pour partie boisés au fil du temps. Quelques ares de pentes sont encore recouverts de lambeaux de lande à Genêt cendré. Les versants de ces vallons thermophiles abritent un cortège important de passereaux, recherchant un habitat arbustif dense. On rencontre ainsi les espèces suivantes : Fauvette à tête noire, Fauvette grisette, Fauvette Passerinette, Fauvette Orphée, Pouillot véloce et Pouillot de Bonelli, mésanges, pics, turdidés (merles et grives), colombidés (Pigeon ramier et Tourterelle des bois), etc. Plusieurs de ces espèces recherchent une végétation boisée pour nicher et vont se nourrir dans les parcelles agricoles ouvertes limitrophes ; 5.1.4. Les espèces remarquables ou patrimoniales : Parmi les 54 espèces d’oiseaux recensées sur le site et sa périphérie, 12 sont visées à l’Annexe I de la Directive européenne « Oiseaux ». Le tableau ci-dessous présente les espèces patrimoniales au niveau du site d’étude et sa périphérie. TABLEAU 4 : LISTE DES OISEAUX OBSERVES SUR LES ZONES D’ETUDE IMMEDIATE ET RAPPROCHEE Les lisières de ces vallons sont riches du cortège des oiseaux de milieux ouverts recherchant des perchoirs pour chasser ou chanter : bruants zizi et ortolan, Alouette lulu, pies grièches, etc. L’Engoulevent a régulièrement été noté, posé et en chasse au-dessus de cet habitat. Il n’a pas été possible de découvrir des indices de nidification certaine (l’espèce est très discrète et mimétique), mais cela reste probable dans ce contexte de mosaïque. Plusieurs espèces patrimoniales comme le Hibou moyen-duc et le Torcol fourmilier ont été recherchées dans ce vallon, sans résultat. Nom français Nom scientifique Protection nationale1 Directive oiseaux2 Liste rouge nationale nicheurs3 Statut biologique sur le site Aigle royal Aquila chrysaetos Nationale, article 3 Annexe I Vulnérable 1 observation d’un individu posé à distance. Alouette lulu Lullula arborea Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Nicheur certain. Bondrée apivore Pernis apivorus Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Migrateur et Nicheur possible à proximité. Bruant ortolan Emberiza hortulana Nationale, article 3 Annexe I Vulnérable Nicheur probable. Busard cendré Circus pygargus Nationale, article 3 Annexe I Vulnérable Nicheur probable à proximité. Circaète Jean-leBlanc Circaetus gallicus Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Nicheur probable à proximité. Engoulevent d'Europe Caprimulgus europaeus Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Nicheur probable. Faucon pèlerin Falco peregrinus Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Nicheur probable à proximité (falaise des Pénitents). Fauvette pitchou Sylvia undata Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Nicheur probable. Pie-grièche à tête rousse Lanius senator Nationale, article 3 - Quasi menacé Nicheur probable. Pie-grièche écorcheur Lanius collurio Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Nicheur certain. Pie-grièche méridionale Lanius méridionale Nationale, article 3 - Vulnérable Nicheur probable. Pipit rousseline Anthus campestris Nationale, article 3 Annexe I Préoccupation mineure Nicheur certain. Vautour fauve Gyps fulvus Nationale, article 3 Préoccupation mineure De passage (Trouvé électrocuté à proximité). Annexe I : Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : Directive 2009/147/CE du parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages 3 : UICN France, MNHN, LPO, SEOF & ONCFS, 2011. La Liste rouge des espèces menacées en France métropolitaine 1 Juin 2013 Pour les principales espèces d’intérêt patrimonial rencontrées sur le site ou dans sa périphérie, un rapide descriptif est présenté ci-après. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 104 L’Alouette lulu (Lullula arborea) Le Busard cendré (Circus pygargus) C'est une petite Alouette des zones ouvertes (pâtures thermophiles, cultures extensives, vignes, lavandières…) comportant des éléments sur lesquels l’oiseau se poste (haies, arbres ou buissons isolés, fils électriques…). Sur la zone d’étude, l’Alouette lulu se rencontre sur toutes les lisières. Elle niche au sol mais aime se percher pour émettre son chant. Sept couples ont été recensés sur le site et sa proche périphérie. Bien que localement elle puisse conserver des populations importantes, ses effectifs nationaux et européens sont en régression, comme beaucoup d’espèces des milieux prairiaux et agricoles. Alouette lulu. Photo prise hors site – ECOTER 2012 Le Bruant ortolan (Emberiza hortulana) Busard cendré mâle. Photo prise sur site – ECOTER 2012 Répartition régionale de l’espèce. Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 Lors de l’étude de la LPO (LPO 2004), une petite colonie de cette espèce a été découverte sur le plateau. Trois à 5 couples ont été recensés, ce qui représente près de 20 % de la population régionale de l’espèce. Ce noyau de population était le seul cas de couples regroupés en PACA. Depuis cette étude et la construction rapide d’unités photovoltaïques sur le plateau, cette population semble avoir fortement régressé. Un seul couple a été observé en 2012 à l’occasion de l’étude, survolant la partie nord-est du site d’étude. Les versants embroussaillés des vallons sont localement potentiellement favorable à la nidification du Busard cendré, bien que celle-ci n’ait pas été constatée. Les raisons pour que celle-ci n’ait pas lieu sur le site peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs : Autres sites de nidifications plus favorables disponibles à proximité ; Fluctuation interannuelle de la population avec absence de couple sur le site en 2012 ; Hauteur arbustive trop élevée sur une part trop importante du vallon ne convenant pas ou plus à l’espèce ; Présence trop importante d’un groupe de Sanglier sur le secteur (prédation au nid). Bruant Ortolan. Photo prise sur site – ECOTER 2012 Répartition régionale de l’espèce. Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 Juin 2013 Ce bruant est en France majoritairement méridional. Il se rencontre dans les milieux ouverts agricoles extensifs et les surfaces incendiées en cours de régénération. L’espèce n’est pas commune est reste sur le déclin du fait des bouleversements agricoles en cours depuis les dernières décennies. Sur le site et sa périphérie, 3 couples ont été recensés. Il affectionne les postes de chants sur les haies et les lisères et se nourrit dans les parcelles de lavande ou les zones herbacées basses. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Alors que dans la partie nord de la France, Ce busard est un oiseau de plaine nichant dans les parcelles cultivées céréalières, son biotope de nidification dans le sud de la France est classiquement des végétations arbustives denses et basses difficilement pénétrables. Il y niche au sol. Les versants en landes à Genêts des vallons du plateau sont favorables à sa nidification : une observation de nid datant de quelques années, sur le vallon au SW du site a été mentionnée par l’agriculteur exploitant sans que cette information ait pu être confirmée. Cependant, en 2012, aucun signe de nidification (directions de vols régulières, échanges de proies entre le mâle et la femelle, France.) n’a été noté sur le site et sa périphérie (hormis l’observation lointaine de harcèlement d’un Aigle royal par une femelle dans le secteur du bourg de Puimichel). Le site représente cependant une zone de chasse régulière. Les populations européennes de cette espèce sont en fort déclin depuis plusieurs décennies, en grande partie du fait des évolutions néfastes des pratiques agricoles (pertes de biodiversité des espaces cultivées et pratiques contraignantes pour l’avifaune nichant au sol (irrigation, ensilage…). Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 105 Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) Circaète Jean-le-blanc. La Fauvette pitchou (Sylvia undata) C’est un visiteur régulier de l’ensemble du site, en survol de chasse comme posé à l’affût sur les pylônes qui jalonnent le secteur (cf. photo). Il trouve dans les cultures de lavande et les prairies du secteur un certain nombre de reptiles qui l’amènent à fréquenter le secteur tout au long de la journée. La zone d’étude immédiate ne présente pas d’habitat de nidification propice à l’espèce (cet oiseau recherche de grands pins sur des pentes rocailleuses abruptes). Le couple observé est nicheur probable à proximité du site. Le Circaète Jean-le-Blanc est assez présent dans le sud de la France, et bien que ce ne soit pas une espèce en danger, son faible taux de reproduction fait de lui une espèce vulnérable. Fauvette pitchou. Source : http://fr.wikipedia.org Répartition régionale de l’espèce. Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 Photo prise sur site – ECOTER 2012 L'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) Engoulevent d’Europe. C’est un oiseau assez présent sur la zone d’étude. Chasseur crépusculaire et nocturne, il a été observé et entendu sur le site dans son ensemble (plusieurs oiseaux simultanés) et aux alentours. Il est nicheur probable sur la zone d’étude immédiate. Il semblerait par ailleurs que des oiseaux montent depuis les versants boisés thermophiles au-dessus des Mées pour chasser sur les vallons du plateau, dont celui de la Colle, proche du site. Plusieurs oiseaux chanteurs ont ainsi été notés passant le petit col de l’Oratoire Saint-Antoine. L’Engoulevent d’Europe est crépusculaire et nocturne, il niche au sol. L’espèce est méridionale migratrice et insectivore. Elle est bien présente dans les boisements thermophiles du sud de la France dans différents types de boisements en mosaïque avec des zones ouvertes. Cette petite fauvette a été contactée sur le rebord sud-ouest du site et dans le petit cirque de la Lèche (au sud du site), à chaque fois dans une parcelle de lavande. Elle est caractéristique des végétations de landes sclérophylles basses : maquis, garrigues basses, lavandières etc. L’espèce est nicheuse probable sur les bordures de la zone d’étude immédiate. La région PACA abrite une part importante de la population française. Ses effectifs sont en déclin du fait de la perte et la fragmentation de son habitat par l’urbanisation, les infrastructures de transport, l’intensification ou la déprise agricoles (disparition des landes ou leur boisement). La Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) Source : http://fr.wikipedia.org Pie-grièche à tête rousse. Photo prise hors site – ECOTER 2012 Répartition régionale de l’espèce Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 Juin 2013 Cette pie-grièche, macro-insectivore, est une espèce des milieux ouverts, chauds et secs. Elle se rencontre également dans certains secteurs prairiaux bordés de haies. L’espèce a été contactée sur la lisière ouest de la zone d’étude immédiate et dans les versants embroussaillés du petit « cirque » constitué par la partie nord du vallon de la Colle (zone d’étude rapprochée). Elle est nicheuse probable. Le site d’étude comprend une petite partie de son territoire. Comme à l’échelle européenne, cette espèce est en déclin en France, avec des disparitions importantes parfois au niveau d’un département (exemple du Vaucluse (FLITTI, 2009)). Les effectifs en PACA restent peu élevés avec des populations subsistant sous forme de noyaux de quelques de couples : la population régionale fluctue selon les années entre 40 et 80 couples (FLITTI, 2009). Cette espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (commun à 4 des 5 espèces de Pie-grièche se reproduisant sur le territoire français). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 106 Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) Pie-grièche écorcheur en nourrissage de ses jeunes (transport de nourriture). La Pie-grièche écorcheur, également macro-insectivore, affectionne les milieux ouverts en mosaïques avec des zones buissonnantes. Elle peut se rencontrer en altitude jusqu’à plus de 2000m. L’espèce a été contactée sur la lisière ouest de la zone d’étude immédiate (dans les versants embroussaillés du petit « cirque » constitué par la partie nord du vallon de la Colle). Un deuxième couple est localisé dans la partie basse de ce vallon, au niveau d’une zone riche en massifs de ronciers. Elle est nicheuse certaine. La zone d’étude immédiate comprend une petite partie d’un des territoires des couples recensés. C’est la Pie-grièche la plus commune en France et en PACA (2500 à 13 000 couples) (FLITTI, 2009), mais ses populations sont en déclin du fait des bouleversements des paysages et de l’agriculture (intensification, déprise, urbanisation…). Photo prise sur site – ECOTER 2012 Pie-grièche méridionale (Lanius meridionale) Bosquet arboré entouré de haies, friche, lavandes et truffière au nord du site : site de nidification probable de la Pie-grièche méridionale Photo prise sur site - ECOTER 2012 En Europe, l’espèce est limitée à la péninsule ibérique et aux zones méditerranéennes de la France où elle est en limite d’aire de répartition. Elle se rencontre dans un grand nombre de milieux différents mais toujours à végétation rase et clairsemée, comprenant des pelouses, des garrigues dégradées, parfois des vignobles, etc. Son nid est situé dans des éléments arbustifs. La population connue sur le plateau sur le plateau des Mées/ Puimichel est de 3 à 4 couples (LPO, 2004). Sur le site, un oiseau a été noté à plusieurs reprises (secteur de bosquets au nord/nord-ouest de Signoret). Le territoire de chasse de ce couple probable s’étend sur tout le vallon entre Signoret et la Lèche comme le montrent deux observations : - un oiseau posé en poste de chasse sur la petite ligne électrique, au-dessus de La Lèche, - un oiseau remontant tout le vallon jusqu’au site de nidification supposé dans les bosquets nord du site d’étude. Selon la bibliographie (LEFRANC, 1993), un couple de Pie-grièche méridionale occupe un territoire de 10 à 30 ha, selon la quantité de nourriture disponible. Considérée comme vulnérable, cette Pie-grièche est une espèce rare et en déclin au niveau national, comme sur tous les départements de la région PACA. Ses effectifs en région PACA sont estimés à 250-450 couples, ce qui représente 25% de la population française (FLITTI, 2009). Cette espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (commun à 4 des 5 espèces de Pies grièches se reproduisant sur le territoire français). Pie-grièche méridionale. Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 On notera le fait qu’il est rare en PACA d’observer les 3 espèces de pies-grièches sur un même site. La configuration de la zone d’étude, les habitats en présence et le climat local permettent ce voisinage qui s’avère rare au niveau régional (A. FLITTI – LPO PACA, comm. pers.). Juin 2013 Photo prise sur site - ECOTER 2012 Répartition régionale de l’espèce. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 107 Le Pipit rousseline (Anthus campestris) Pipit rousseline. Photo prise sur site – ECOTER 2012 Répartition régionale de l’espèce. Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 Le Milan noir (Milvus migrans) : l’espèce a été notée en passage sur la zone d’étude à moyenne altitude. Ce milan est très présent et nicheur dans la vallée de la Durance, à l’ouest du plateau. Il arrive que les thermiques qu’il emprunte sur les contreforts du plateau, l’entraînent à survoler le plateau. C’est une espèce relativement commune et qui est en expansion actuellement en France. Elle ne représente aucun enjeu particulier pour le site ; Le Vautour fauve (Gyps fulvus) : un individu a été retrouvé mort au pied d’un pylône électrique sur la zone d’étude rapprochée (Yoan BRAUD, 17/04/2012). L’oiseau a probablement été électrocuté en passant entre 2 câbles (arc électrique) ou en voulant se poser. L’espèce ne représente cependant pas un enjeu pour le site. Il est probable qu’il s’agisse d’un individu isolé en dispersion. On peut également citer quelques espèces présentes sur la zone d’étude immédiate et dans sa proche périphérie (espèces nicheuses probables), dont les statuts de conservation ne sont pas favorables à l’échelle nationale ou régionale : La Linotte mélodieuse : espèce observée régulièrement sur le site ; Le Petit Duc scops (chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ; Le Bruant proyer (8 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ; La Fauvette grisette (3 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ; La Fauvette orphée (4 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée). Ce pipit méridional est inféodé aux milieux chauds et secs et aux végétations très ouvertes voire steppiques (pelouses sèches dégradées, jachères, zones sommitales, aérodromes, pâtures, gravières, lavandes…). Il est bien représenté sur la zone d’étude et sa périphérie, au niveau des parcelles de lavandes. Il niche au sol dans ces formations végétales particulières. Cette espèce est en régression au niveau européen. Il est présent dans tous les départements de PACA, mais il y subit également localement des baisses d’effectifs importantes. Juin 2013 Parmi les espèces patrimoniales citées dans le tableau précédent, quelques-unes n’ont été observées qu’à distance du site ou à une unique occasion. Elles ne représentent pas un enjeu important. Néanmoins, la zone d’étude immédiate peut constituer pour elles un territoire de chasse. Il s’agit des 5 espèces suivantes : L’Aigle royal (Aquila chrysaetos) n’a été observé qu’une seule fois à grande distance du site, dans le secteur du village de Puimichel. L’oiseau posé sur un Pin était harcelé par une femelle de Busard cendré. Notés dans le secteur par la LPO (FLITTI, 2004 : un couple d’adultes a priori nicheur ainsi que des immatures), ce rapace n’a pas été observé sur le site d’étude proprement dit. La zone d’étude immédiate reste cependant un territoire de chasse potentiel pour l’espèce, en raison des proies habituelles présentes pour l’Aigle royal : lapins, lièvres, perdrix, geais, renards ; La Bondrée apivore (Pernis apivorus) a été notée en migration prénuptiale à haute altitude au-dessus de la zone d’étude immédiate et dans le vallon de la Forêt Domaniale des Pénitents, au nord (2 adultes). Elle est nicheuse potentielle dans ce vallon dont le ruisseau est un affluent de la Durance. La zone d’étude est un territoire de chasse potentiel pour cette espèce se nourrissant de couvain d’abeilles et de guêpes sauvages ; Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) : l’espèce n’a été observée qu’à une unique occasion, traversant la zone d’étude immédiate à moyenne altitude. Elle est connue pour être nicheuse dans les falaises des Pénitents à côté du village des Mées (LPO, 2004). Le plateau des Mées/Puimichel est un territoire de chasse pour ce faucon ; PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 108 Juin 2013 FIGURE 40 : EXPERTISE ORNITHOLOGIQUE : CARTES DES ESPECES PATRIMONIALES OBSERVEES SUR LE SITE ET SA PERIPHERIE PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 109 Le cas de l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) : L’espèce n’a pas été observée sur la zone d’étude immédiate ni à proximité. Celle-ci est située à une dizaine de km de 3 des domaines vitaux identifiés en PACA pour l’espèce : - Verdon ; - Gorges de trévans ; - Volx. L’Aigle de Bonelli est un rapace rare en France et fait l’objet de nombreux suivis et attentions depuis de nombreuses années, notamment en Région PACA. Sa présence sur un secteur constitue un enjeu majeur. Bien que l’espèce soit connue sur plusieurs sites au sud de la zone d’étude (domaines vitaux à 10 km) et que plusieurs de ses espèces proies soient présentes, aucune observation de cet Aigle n’a été réalisée sur la zone d’étude, ni par la LPO en 2004, ni par ECOTER en 2012. L’utilisation de la zone d’étude par l’espèce comme zone de chasse reste toutefois possible, notamment en cas de nouvelle installation de couple dans le secteur. Cette espèce est un rapace très rare en France classé « En danger » selon les critères de l’UICN. Du fait de sa grande rareté, plusieurs plans nationaux d’action se sont succédé afin de redonner une dynamique à cette population en déclin. L’une des actions phare de ce plan d’action est le maintien et la restauration de ses habitats (chapitre 11.3 du plan national de restauration 2005-2009). Ceci passe notamment par la prise en compte de l’Aigle de Bonelli dans les projets d’urbanisation et d’aménagements. Juin 2013 La carte suivante représente les domaines vitaux de l’Aigle de Bonelli en région PACA. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 110 5.2. Enjeux concernant les oiseaux FIGURE 41 : ENJEUX DES OISEAUX La forte diversité d’oiseaux, 53 espèces, dont une quinzaine sont considérées comme patrimoniales constitue un enjeu fort sur la zone d’étude. Ces espèces patrimoniales sont les suivantes : Aigle royal, Alouette lulu, Bondrée apivore, Bruant ortolan, Busard cendré, Circaète Jean-le-Blanc, Engoulevent d'Europe, Faucon pèlerin, Fauvette pitchou, Pie-grièche à tête rousse, Pie-grièche écorcheur, Pie-grièche méridionale et Pipit rousseline. Espèces auxquelles on peut ajouter les espèces suivantes (enjeu moindre mais leur présence enrichit notablement les cortèges) : Linotte mélodieuse, Petit Duc scops, Bruant proyer, Fauvette grisette et Fauvette orphée. Plusieurs de ces espèces ont des statuts de conservation défavorables aux échelles nationale, régionale et locale. La zone d’étude immédiate constitue à la fois pour elles des sites de nidifications et des sites de chasse. La concentration des espèces traduit la qualité des milieux naturels dans un contexte thermoxérophile, recherché par de nombreuses espèces méridionales. On notera la différence de résultats (nombres de couples) entre cette étude et celle de la LPO (2004) : forte diminution. Des espèces rares et en déclin comme le Busard cendré et la Pie-grièche méridionale n’ont plus les mêmes effectifs, toutes proportions de surfaces d’études gardées. Ceci peut s’expliquer (mais reste à confirmer) par la perte récente pour ces espèces, de dizaines d’hectares d’habitats favorables dans le secteur (zone d’étude éloignée) au profit d’installations photovoltaïques. Comme il a été vu auparavant, la réunion de 3 espèces de pies grièches sur un même secteur est rare en PACA (en France également a fortiori). La Pie-grièche méridionale est cependant l’espèce la plus rare des 3 et la plus patrimoniale. Les enjeux concernent donc à la fois les espèces et leurs milieux naturels : Pour la partie est de la zone d’étude immédiate : secteurs de présence régulière de la Pie-grièche méridionale (zone de nidification probable) et zones de chasse aux alentours, l’enjeu est fort. Sur ces secteurs, il y a également un cumul de présence d’espèces patrimoniales de milieux ouverts : Alouette lulu, Bruant ortolan, Busard cendré, Circaète Jean-le-Blanc, Engoulevent d'Europe (en chasse), Pipit rousseline, Linotte mélodieuse, Petit Duc scops et Bruant proyer ; Pour le versant ouest du vallon central, un important cortège d’oiseaux y niche (espèces « nicheur probable et nicheur certain ») : Tourterelle des bois, fauvettes (4 espèces), pouillots, mésanges, pics, Hypolaïs polyglotte, Rossignol philomèle, Pinson des arbres, Engoulevent d’Europe. De plus, les lisières ouest du vallon sont utilisées par de nombreuses espèces des milieux ouverts : l’enjeu est fort ; Pour les autres versants embroussaillés voire boisés des vallons qui ponctuent la zone d’étude immédiate, un grand nombre de ces espèces sont également présentes dont l’Engoulevent d’Europe, mais les densités sont moindres : l’enjeu est modéré à fort ; Pour les parcelles cultivées en lavande (partie ouest de la zone d’étude immédiate) : plusieurs espèces patrimoniales s’y observent en chasse et/ou y nichent : Fauvette pitchou, Pipit rousseline, Circaète Jean-leBlanc, Busard cendré. Plusieurs autres espèces vivent et chassent sur les bordures (lisières) de cette culture : Alouette lulu, Bruant ortolan, Engoulevent d’Europe, etc. : l’enjeu est modéré à fort ; Pour quelques zones buissonnantes denses ou arborées, hébergeant des espèces relativement communes : l’enjeu est faible à modéré. Juin 2013 La zone d’étude immédiate ne correspond pas à un secteur de halte migratoire printanière dans laquelle se concentrent beaucoup d’espèces. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 111 6. LES CHAUVES-SOURIS Dix espèces ont été identifiées de façon certaine en activité sur la zone d’étude immédiate. Seul le Petit Rhinolophe a été retrouvé en gîte à proximité. Trois espèces sont inscrites en annexe II de la directive « Habitats, Faune, Flore ». Quatre espèces sont également possibles mais n’ont pas pu être déterminées de façon certaine du fait des limites de l’identification acoustique. Le tableau suivant présente succinctement ces espèces et leur statut. Nom scientifique Protection1 Directive " Habitats Faune Flore "2 Liste rouge nationale3 Gîte Nom français Statut de présence dans le département des Alpes de Haute Provence4 Nocturne TABLEAU 5 : STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE Identification certaine Molosse de Cestoni Tadarida teniotis Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Peu commune ● Grand Murin Myotis myotis Nationale, article 2 Annexes II et IV Préoccupation mineure Rare ● Murin de Natterer Myotis nattereri Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Commune ● Noctule de Leisler Nyctalus leisleri Nationale, article 2 Annexe IV Quasi menacé Commune ● Commune ● Oreillard gris Plecotus austriacus Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Petit Rhinolophe Rhinolophus hipposideros Nationale, article 2 Annexes II et IV Préoccupation mineure Commune ● Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Commune ● Pipistrelle pygmée Pipistrellus pygmaeus Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Rare ● Sérotine commune Eptesicus serotinus Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Commune ● Vespère de Savi Hypsugo savii Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Commune ● Annexes II et IV Quasi menacé Très rare ● Rare ● ● Identification incertaine Murin de Bechstein Myotis bechsteinii Nationale, article 2 Murin de Brandt Myotis brandtii Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Oreillard roux Plecotus auritus Nationale, article 2 Annexe IV Préoccupation mineure Commune ● Rhinolophe euryale Rhinolophus euryale Nationale, article 2 Annexes II et IV Quasi menacé Très rare ● Juin 2013 1 : Arrêté du 15 septembre 2012 modifiant l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) 3 : UICN, 2008 4 : ARTHUR L. et LEMAIRE M., 2009 - Les Chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, 544 p. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 113 6.1. Prospection de gîtes Parmi les 20 ouvrages et éléments visités, plusieurs sont fréquentés par les chiroptères. Ce sont à chaque fois des individus isolés, certainement en transit. Seul le Petit Rhinolophe a été observé. Aucune colonie symbolisant la reproduction de l’espèce n’a été localisée. GITES ACCUEILLANT DES CHIROPTERES SUR LES ZONES D’ETUDE RAPPROCHEE ET ELOIGNEE TABLEAU 6 : SYNTHESE DES OBSERVATIONS DE CHIROPTERES LORS DE LA PROSPECTION DE GITES Type de gîte et nombre visité Observation 5 ponts - 11 bâtiments Petit Rhinolophe : 1 individu dans 2 ruines / Guano : cave de la ferme au lieu-dit « La Lèche » 4 cavités / grottes / galeries souterraines Petit Rhinolophe : 1 individu Le Petit Rhinolophe a été observé à deux reprises dans des caves de maisons en ruine, dont une à environ 1 km de la zone d’étude immédiate (ruines de Chamove). D’après le personnel de sécurité des installations photovoltaïques (régulièrement présent sur le secteur), plusieurs individus y sont présents toute l’année. Ce gîte constitue certainement un gîte de transit et d’hibernation de l’espèce. Il en est de même pour d’anciens tunnels de captage, localisés un peu plus à l’ouest et accueillant également le Petit Rhinolophe. Galerie de captage, gîte de transit et potentiellement d’hivernage du Petit Rhinolophe. Petit Rhinolophe observé dans une galerie de captage des eaux. Ruines accueillant un Petit Rhinolophe Photos prises sur site - ECOTER, 2012 Juin 2013 La plupart des gîtes connus par le Groupe Chiroptère de Provence près de la zone d’étude n’accueillent plus de chauves-souris (cf. synthèse réalisée par le GCP, en annexe). La majorité d’entre eux sont en effet des ruines, réduites aujourd’hui à un tas de pierre et plus favorables aux chiroptères. Aucune chauve-souris n’a été observée dans le tunnel des Pénitents, cependant, des habitants de la commune de Les Mées affirment leur présence régulière, notamment en hiver. Ce gîte semble constituer un gîte d’hibernation et de transit occasionnel. Il en est de même pour la cave de la propriété de Mr BONNAFOUX (La Lèche), accueillant des chauves-souris jusqu’en 2011 (observation de vieux guano), mais ayant subi des travaux la rendant aujourd’hui inappropriée aux espèces. Aucune chauve-souris n’a été observée sous les ponts prospectés. Seul un d’entre eux (pont sur la Durance à Malijai) présente des interstices favorables à l’implantation des chauves-souris. Il est effectivement connu par le GCP pour abriter une colonie de Grand Murin (cf. synthèse réalisée par le GCP, en annexe). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 114 6.2. FIGURE 42 : PROSPECTION DE GITES POUR L’INVENTAIRE DES CHIROPTERES Inventaires acoustiques nocturnes Les inventaires menés sur les zones d’étude immédiate et rapprochée au cours des différentes sessions d’inventaires ont permis l’identification certaine de 10 espèces de chiroptères exploitant la zone d’étude au cours de leur phase d’activité nocturne, ce qui représente une diversité spécifique moyenne à forte. L’activité chiroptérologique sur la zone d’étude est quant à elle très faible à faible. La plupart des espèces contactées l’ont été une seule fois et concernaient des individus isolés en déplacement. Espèces observées sur la zone d’étude immédiate : STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE Nom français Nom scientifique Présence sur la zone d’étude immédiate Tadarida teniotis Le Molosse de Cestoni a été contacté en trois endroits de la zone d’étude, à chaque fois au niveau de milieux ouverts (lavande, prairie). Les contacts isolés de type transit traduisent le passage occasionnel en déplacement de cette espèce dite de haut vol au-dessus de la zone d’étude (cette espèce est audible à plus de 100 mètres). Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Des falaises sont présentes non loin de la zone d’étude (pénitents), cette espèce rupicole les fréquente alors probablement comme gîte (fissures dans les falaises, écailles rocheuses,…). Au vu de ses capacités de vol sur de longues distances, il est également possible que les individus contactés proviennent de secteurs rocheux plus éloignés Cette espèce ne semble pas utiliser les différents habitats de la zone d’étude mais se déplace seulement audessus du secteur. Grand Murin Myotis myotis L’espèce a été contactée trois fois au niveau de lisières sur la zone d’étude immédiate et rapprochée. Ces contacts ponctuels en milieu de nuit correspondent à des individus isolés en déplacement. Ils suivent ainsi les lisières bien marquées (lisière du boisement au nord de la zone d’étude, lisière du vallon de l’ouest) pour se déplacer. Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Plusieurs gîtes de l’espèce sont connus par le Groupe Chiroptère de Provence sur un secteur de 10 kilomètres autour de la zone d’étude. Par ailleurs, elle est connue en chasse sur la ripisylve de la Durance non loin de là. Cette espèce peut effectuer de nombreux kilomètres dans la nuit, les individus contactés utilisent alors les structures végétalisés de la zone d’étude pour se déplacer entre leurs gîtes et territoires de chasse. L’espèce utilise ponctuellement les éléments structurants de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer. Murin de Natterer Myotis nattereri Le Murin de Natterer a été contacté à plusieurs reprises se déplaçant le long des lisières des boisements et des vallons des zones d’étude immédiate et rapprochée. Elle utilise les structures du paysage pour se déplacer et probablement chasser. L’espèce utilise les éléments structurants de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer. Nyctalus leisleri L’espèce a été contactée ponctuellement sur la zone d’étude rapprochée. Les individus survolaient les milieux ouverts sans véritablement utiliser les différents éléments du paysage. Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Cette espèce ne semble pas utiliser les différents habitats de la zone d’étude mais se déplace seulement au-dessus du secteur. Plecotus austriacus L’espèce a été contactée une seule fois de façon certaine au niveau du vallon centrale de la zone d’étude immédiate. Plusieurs contacts d’oreillard n’ont pu être déterminés précisément jusqu’à l’espèce mais correspondent certainement à l’Oreillard gris. Il utilise l’ensemble des vallons de la zone d’étude, principalement pour se déplacer. Un seul contact correspond à une activité de chasse, au niveau d’un milieu semi-ouvert au sein d’un vallon. L’espèce est connue du secteur par le GCP mais aucun gîte n’a été confirmé lors de la prospection de gîte. Des gîtes d’individus isolés restent cependant possibles dans les habitations et cabanes abandonnées des villages à proximité. L’espèce utilise les vallons arbustifs de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer et ponctuellement pour chasser. Identification certaine Molosse de Cestoni Noctule de Leisler Juin 2013 Oreillard gris PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 115 STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE Nom français Petit Rhinolophe Pipistrelle de Kuhl Pipistrelle pygmée Nom scientifique Présence sur la zone d’étude immédiate Rhinolophus hipposideros Le Petit Rhinolophe a été contacté à plusieurs reprises sur les zones d’études immédiate et rapprochée. Cette espèce est relativement bien présente sur le secteur du plateau des Mées. Plusieurs gîtes sont ainsi connus aux alentours, dont certains ont été confirmés lors de la phase de prospection de gîte. Une petite colonie (reproduction non confirmée) fréquente ainsi une ruine à moins d’un kilomètre de la zone d’étude immédiate. Ce rhinolophe exploite un domaine vital relativement petit, s’éloignant peu de ses gîtes pour rejoindre ses territoires de chasse. La présence de nombreux gîtes potentiels ou avérés de l’espèce à proximité de la zone d’étude immédiate est en cohérence avec sa présence en activité sur les différents habitats du secteur. L’espèce utilise les éléments structurants de la zone d’étude pour se déplacer, en particulier les lisières des vallons et les chemins. Plusieurs individus ont notamment été contactés successivement se déplaçant le long du corridor prairial situé entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude. Cette ouverture est le seul lien à l’est entre le boisement au nord et le vallon continuant vers le sud. Les vallons en particuliers, mais en général l’ensemble des lisières de la zone d’étude immédiate sont essentiels au déplacement de cette espèce, dont une population relativement importante semble présente sur le plateau. Pipistrellus kuhlii C’est l’espèce la plus rencontrée sur la zone d’étude immédiate et ses alentours. Elle a en effet été contactée à plusieurs reprises au niveau des lisières et au sein des vallons de la zone d’étude. Elle utilise les éléments structurant de la zone d’étude pour ses déplacements et ponctuellement la chasse. Les lisières et vallons de la zone d’étude immédiate et ses alentours ont une importance pour le déplacement et la chasse de l’espèce. L’espèce a été contactée une seule fois se déplaçant le long du chemin en limite ouest de la zone d’étude Pipistrellus pygmaeus immédiate. Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Sa présence est donc occasionnelle. L’espèce utilise occasionnellement les lisières de la zone d’étude immédiate pour se déplacer. 6.3. Répartition de l’activité et des espèces observées suivant le type d’habitat naturel Quatre grands types de milieux peuvent être différenciés sur la zone d’étude immédiate : - Les lisières : correspondant aux lisières des boisements, des vallons ainsi que les chemins ; - Les milieux naturels semi-ouverts : correspondant principalement aux milieux présents au sein des vallons (boisements arbustifs à arborés plus ou moins ouverts) ; - Les milieux ouverts naturels : correspondant aux prairies et parties ouvertes des vallons ; - Les milieux ouverts cultivés : correspondant aux cultures de lavandes et céréalières. L’activité enregistrée sur la zone d’étude immédiate est très faible à faible (entre 3 et 33 contacts par nuit pour les détecteurs automatiques et un maximum de 2 contacts pour les points d’écoute de 10 minutes avec le détecteur manuel). En général, les espèces ont été contactées au niveau des lisières et des vallons de la zone d’étude. Le tableau ci-après récapitule la présence des espèces sur l’ensemble des grands types de milieux de la zone d’étude immédiate. Les activités précisées sur les lignes du dessous ont été enregistrées avec les détecteurs automatiques. PRESENCE DES ESPECES SUR LES DIFFERENTS TYPES DE MILIEUX DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Milieu naturel Milieu ouvert Espèce Lisière Milieu ouvert cultivé semi-ouvert naturel Sérotine commune Eptesicus serotinus L’espèce a été contactée de façon certaine en trois endroits, au niveau des vallons de la zone d’étude immédiate. Les contacts de type transit traduisent le simple déplacement des individus. L’espèce utilise les vallons présents sur la zone d’étude immédiate pour se déplacer. Molosse de Cestoni ● ● Murin sp. ● ● Vespère de Savi Hypsugo savii L’espèce a été régulièrement contactée sur l’ensemble de la zone d’étude immédiate, principalement au niveau des lisières et des chemins/routes. Sérotine commune / Noctule de Leisler ● ● ● Oreillard sp. ● ● ● Petit Rhinolophe ● Pipistrelle de Kuhl ● Pipistrelle pygmée ● Vespère de Savi Identification incertaine Murin de Bechstein Murin de Brandt Oreillard roux Rhinolophe euryale Myotis bechsteinii Cette espèce a été contactée de façon incertaine (identification ne permettant pas la distinction avec le Grand Murin ou le Murin de Brandt) au niveau des lisières, en particulier celle du vallon à l’est de la zone d’étude. Le boisement au nord constitue un territoire de vie favorable à l’espèce. L’espèce n’est cependant pas connue sur le secteur (10 km autour de la zone d’étude) par le GCP (cf. synthèse des connaissances, en annexe) et est relativement rare en région PACA. Sa présence est donc peu probable. Myotis brandtii Plusieurs enregistrements correspondent à des murins indéterminés, dont le Murin de Brandt est possible. Ils correspondent à des individus se déplaçant le long des lisières du vallon de l’est de la zone d’étude. L’espèce est cependant relativement rare en région PACA et n’est pas connu du secteur. Sa présence sur le plateau des Mées est donc peu probable. Plecotus auritus Quelques contacts du genre Plecotus n’ont pas pu être déterminés jusqu’à l’espèce du fait de leurs similarités acoustiques. L’Oreillard roux n’a ainsi pas été identifié de façon certaine mais reste possible. Il est cependant moins commun que l’Oreillard gris sur le secteur. Les Oreillards utilisent les lisières et les vallons de la zone d’étude immédiate et ses alentours. Rhinolophus euryale Quelques signaux de rhinolophes n’ont pas pu être associés au Petit Rhinolophe ou au Rhinolophe euryale. Bien que le Petit Rhinolophe soit plus probable du fait de sa forte présence sur le secteur, le Rhinolophe euryale reste également possible. L’espèce a été contactée entre deux parcs photovoltaïques, au niveau d’une ouverture reliant le boisement du nord au vallon parcourant l’est de la zone d’étude. ● ● ● ● ● ● ● ● ● Activité moyenne 9 21 3 13.5 Activité maximale 17 33 3 23 Nombre d’espèces >6 >3 >5 >7 Le graphique ci-après présente le nombre d’espèces contactées et la récurrence moyenne sur les points d’écoute au détecteur manuel pour chaque grand type de milieu naturel. Comme précédemment la diversité spécifique est supérieure au niveau des lisières (attention, les activités moyennes et nombres d’espèces présentés dans le tableau précédent correspondent aux données des détecteurs automatiques et non des détecteurs manuel présentés dans le graphique ci-dessous, d’où certaines différences). Juin 2013 Bien que plusieurs espèces du genre Myotis n’aient pas pu être identifiées de façon certaine, il est important de signaler la présence régulière de chauves-souris de ce groupe au niveau des lisières et vallons de la zone d’étude. Ces espèces, pour la plupart d’entre elles relativement rares en région PACA, utilisent habituellement les éléments structurants du paysage pour se déplacer. Leur présence sur la zone d’étude accentue davantage l’intérêt des vallons dans la fonctionnalité écologique du secteur. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 116 RECURRENCE MOYENNE ET NOMBRE D’ESPECES CONTACTEES SUR CHAQUE GRAND TYPE MILIEU NATUREL AU DETECTEUR MANUEL. 6 Récurrence moyenne (nombre de contacts moyen en 10 minutes) Nombre d'espèces 4 0,5 0,0 0,4 1 0,7 Lisière Milieu naturel semiouvert PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES LISIERES DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES Milieu ouvert cultivé Photo prise sur site – ECOTER, 2012 Milieu ouvert naturel Enfin, le graphique suivant présente l’activité enregistrée par chaque détecteur automatique, classés selon le grand type de milieu naturel correspondant. ACTIVITE ENREGISTREE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES PAR GRAND TYPE DE MILIEU NATUREL 35 30 25 20 PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES LISIERES DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES. 15 10 Les lisières L’activité enregistrée au niveau des lisières est très faible, avec en moyenne 9 contacts par nuit, à l’image de l’activité globale sur la zone d’étude. Au contraire, la diversité spécifique est relativement élevée, avec au moins 6 espèces. La Pipistrelle de Kuhl est la plus fréquente sur ces lisières puisqu’elle représente 45% des contacts. Le Petit Rhinolophe a été essentiellement contacté au niveau des lisières, confirmant l’habitude de l’espèce à suivre de près les éléments structurant du paysage. Enfin, les murins sont bien représentés sur ces milieux, ce qui est également en cohérence avec l’écologie de ces espèce. Les espèces longent les lisières pour se déplacer, relativement peu pour chasser. Elles utilisent l’ensemble des lisières de la zone d’étude (lisières des vallons, chemins, lisières de boisement,…), essentiellement dans la direction nord-sud. L’utilisation des lisières est assez régulière au cours de la nuit, mais commence en générale très tôt dans la nuit et finit très tard. Cela traduit la présence proche de gîtes, les espèces suivant les lisières pour rejoindre leur territoire de chasse. Les lisières ont un fort intérêt dans le déplacement des espèces. Elles ont ainsi une importance dans la fonctionnalité écologique de la zone d’étude. 5 Les milieux naturels semi-ouverts A l’image de la zone d’étude, l’activité enregistrée sur les milieux naturels semi-ouverts est relativement faible. Il en est de même pour la diversité spécifique avec seulement 4 espèces contactées. Des espèces des milieux ouverts ou semi-ouvert fréquentent principalement ces milieux naturels : Sérotine commune, Pipistrelle de Kuhl, Oreillard et Vespère de Savi essentiellement. M3CPT013 M3CPT008 M3CPT010 Milieu Milieu naturel semi- ouvert ouvert cultivé M3CPT004 MeCPT004 Mecpt001 MeCPT007 MeCPT003 M3CPT014 M3CPT002 Lisière M3CPT012 M3CPT011 M3CPT007 M3CPT005 M3CPT003 M3CPT001 0 Milieu ouvert naturel MILIEU NATUREL SEMI-OUVERT AU SEIN D’UN DES VALLONS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE. CE MILIEU EST UTILISE POUR LE DEPLACEMENT ET LA CHASSE PONCTUELLE DE CERTAINES ESPECES. Photo prise sur site – ECOTER, 2012 Juin 2013 Ci-après une présentation succincte des différents grands types de milieux naturels de la zone d’étude immédiate et une évaluation de leur intérêt pour les chiroptères. Les graphiques présentent la répartition relative de chaque espèce pour chaque type de milieu naturel (base de données issue des détecteurs automatiques SM2BAT). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 117 PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES MILIEUX NATURELS SEMI-OUVERTS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES. Les espèces survolent essentiellement ces milieux, suivant le relief qui forme des continuités nord-sud. Des comportements de chasse ont été notés occasionnellement, notamment pour les oreillards, chassant habituellement sur ces types de milieux. Les milieux naturels semi-ouverts sont essentiellement fréquentés dans la première partie de la nuit. Cela confirme leur utilisation ponctuelle pour la chasse et pour rejoindre les territoires de chasse en début de nuit. Les milieux naturels ouverts sont en général peu utilisés par les espèces, mis à part quelques espaces constituant des corridors ou situés non loin de lisières. Les milieux ouverts cultivés L’activité et la diversité spécifique sont très faibles sur ces milieux. Les rares contacts correspondent à des individus isolés en déplacement. Des espèces ubiquistes et communes ou dites de haut vol ont été contactées sur ces milieux, notamment la Pipistrelle de Kuhl. Les individus survolent ces milieux sont les utiliser véritablement. Les milieux ouverts cultivés de la zone d’étude immédiate sont très peu utilisés par les chiroptères. Les milieux naturels semi-ouverts, occupant principalement les vallons de la zone d’étude, sont utilisés ponctuellement pour la chasse et le déplacement d’espèces relativement ubiquistes. Cet espace constitue un corridor utilisé par toutes les espèces, même les plus inféodées aux éléments structurants, malgré l’absence notable de strates arbustives et arborées. PRAIRIE AU NORD DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE, RELIANT LE BOISEMENT AU NORD ET LE VALLON S’ETENDANT AU SUD-EST. Photo prise sur site – ECOTER, 2012 Juin 2013 PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES MILIEUX NATURELS OUVERTS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Les cartes suivantes présentent les activités relevées sur les différents points d’écoute au détecteur manuel et points d’échantillonnage aux détecteurs automatiques. Les milieux naturels ouverts L’activité est également faible sur ces milieux, mais dépend de la nature du milieu ouvert. Elle est très faible sur les grands espaces, en particulier la prairie de fauche au nord de la zone d’étude immédiate (2 contacts par nuit), et un peu plus importante au niveau d’espaces plus restreints (21 et 23 contacts par nuit). La diversité spécifique rencontrée sur ces milieux est la plus importante avec 7 espèces. Une prairie se détache des autres par l’activité enregistrée mais également sa diversité spécifique élevée. Localisée entre deux parcs photovoltaïques, elle constitue le lien entre le boisement au nord et le vallon longeant la zone d’étude sur son côté est vers le sud. Cet espace est emprunté par plusieurs espèces, dont certaines se déplaçant habituellement exclusivement le long des éléments structurants comme le Petit Rhinolophe (17% des contacts). Cette prairie constitue l’espace ouvert non aménagé le plus court reliant les structures végétales du nord et du sud. Elle est donc utilisée de préférence (à défaut de mieux) comme corridor de déplacement. Mis à part cet espace particulier, les milieux naturels ouverts de la zone d’étude immédiate sont fréquentés ponctuellement, principalement par des espèces des milieux ouverts ou ubiquistes : Pipistrelle de Kuhl, Vespère de Savi, Sérotine commune, Molosse de Cestoni. L’activité est régulière au cours de la nuit, avec un léger pic en milieu de nuit, confirmant l’utilisation de ces milieux pour le déplacement. Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 118 FIGURE 44 : RESULTATS DE L’INVENTAIRE ACOUSTIQUE AUX DETECTEURS AUTOMATIQUES Juin 2013 FIGURE 43 : RESULTATS DE L’INVENTAIRE ACOUSTIQUE AU DETECTEUR MANUEL PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 119 6.4. Enjeux concernant les chiroptères La zone d’étude immédiate est essentiellement utilisée pour le déplacement des chauves-souris. Très peu de comportements de chasse ont été notés et l’activité enregistrée est globalement très faible. La diversité spécifique est quant à elle moyenne. Des espèces aux écologies différentes sont présentes, qu’elles soient inféodées aux milieux fermés, aux lisières ou aux milieux ouverts. La forte présence du Petit Rhinolophe est notamment à relever. Cette espèce présente une petite population sur le plateau avec plusieurs gîtes à proximité de la zone d’étude. Les individus utilisent essentiellement les lisières de la zone d’étude pour se déplacer. Le petit Rhinolophe, comme les autres espèces, ne semblent pas chasser sur le secteur (ou très peu), des milieux étant plus favorables dans les vallées. Ce sont ainsi les structures de déplacement qui ressortent de cette analyse. Les milieux ouverts sont très faiblement fréquentés mis à part quelques éléments ponctuels jouant un rôle spécifique au sein du plateau. Les éléments suivant représentent un fort intérêt pour les chauves-souris : Les différentes lisières de la zone d’étude (en particulier celles des vallons) : peu utilisées pour la chasse, elles sont empruntées pour le déplacement par plusieurs espèces dont certaines inféodées aux milieux fermés et éléments structurants (groupe des murins, des oreillards, des rhinolophes, des pipistrelles,…) ; Les trois vallons présents sur la zone d’étude immédiate (vallon de l’ouest, vallon central et vallon de l’est) : par leur relief et les milieux naturels semi-ouverts dont ils sont constitués, ils sont suivis par plusieurs espèces, principalement des espèces des milieux ouverts et semi-ouverts (groupe des pipistrelles, Vespère de Savi, Molosse de Cestoni, Sérotine commune,…). Certaines espèces les utilisent également pour chasser comme l’Oreillard. Une attention particulière vise le vallon de l’est semblant le plus fonctionnel pour les chiroptères comme le montre le passage régulier du Petit Rhinolophe ; La prairie ouverte localisée entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude : cette prairie crée le seul lien à l’est et le moins contraignant pour les espèces des milieux fermés (espace ouvert le plus court) entre le boisement au nord et les éléments végétalisés au sud (notamment les vallées). Il est emprunté par diverses espèces, dont certaines traversant rarement des milieux ouverts comme le Petit Rhinolophe. FIGURE 45 : ENJEUX DES CHAUVES-SOURIS Juin 2013 Les vallons traversant la zone d’étude immédiate sont des éléments essentiels à la fonctionnalité écologique du secteur. Ils ont un rôle essentiel pour le déplacement des chauves-souris entre les milieux naturels localisés au nord et au sud de la zone d’étude. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 120 7. AUTRES MAMMIFERES 7.1. Etat des connaissances avant expertise Peu de données faunistiques concernant les mammifères sont disponibles pour le lieu du projet. Le site www.faune-paca.org rend compte de la connaissance de 12 espèces sur la commune de LES MEES et d’aucune espèce sur la commune voisine de PUIMICHEL. Les espèces mentionnées sur Les Mées sont les suivantes : Blaireau européen (Meles meles), Castor d'Eurasie (Castor fiber), Chamois (Rupicapra rupicapra), Chevreuil européen (Capreolus capreolus), Ecureuil roux (Sciurus vulgaris), Fouine (Martes foina), Hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus), Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), Lièvre d'Europe (Lepus europaeus), Ragondin (Myocastor coypus), Renard roux (Vulpes vulpes), Sanglier (Sus scrofa). Les aires d’études ne sont pas concernées par les espèces aquatiques (Loutre et Ragondin). 7.2. Liste des mammifères recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée Les mammifères sont généralement notés grâce à leurs indices de présences (traces, crottes, latrines, restes de proies ou de repas, nids, terriers, etc.). Les photos prises au piège photographiques ajoutent des informations intéressantes. Le tableau suivant récapitule les 6 espèces de mammifères recensées sur la zone d’études immédiate. TABLEAU 7 : LISTE DES MAMMIFERES OBSERVES SUR LES ZONES D’ETUDES IMMEDIATE ET RAPPROCHEE Nom français Nom commun Protection1 Directive « Habitats »2 Liste rouge nationale3 Indices de présence Blaireau européen Meles meles - - Préoccupation mineure Latrines. Renard roux Vulpes vulpes - - Préoccupation mineure Observations, traces et crottes, photos. Chevreuil européen Capreola capreola - - Préoccupation mineure Observations, traces et crottes, photos. Lièvre d’Europe Lepus europaeus - - Préoccupation mineure Observations, traces et crottes, photos. Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus - - Préoccupation mineure Observations, traces et crottes, photos. Sanglier Sus scrofa - - Préoccupation mineure Observations, traces et crottes, photos. Juin 2013 1 : Arrêté du 15 septembre 2012 modifiant l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) 3 : UICN, 2008 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 121 RESULTATS DE LA SESSION DE PIEGEAGE PHOTOGRAPHIQUE SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Sanglier. Lapin de garenne. Chevrette (femelle de chevreuil). Blaireau européen. Lièvre d’Europe. Renard roux. FIGURE 46 : EXPERTISE MAMMALOGIQUE : LOCALISATION DES ESPECES ET DE LEURS INDICES DE PRESENCE Juin 2013 Photo prise sur site – ECOTER 2012 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 122 Le Blaireau europpéen est un animal furtif et discret ; les observations sont le plus souvent nocturnes ou crépusculaires. En revanche, de jour il est possible de repérer ses traces, ses voies et surtout ses latrines : sortes de trous creusés dans le sol ou l’animal revient régulièrement. L’animal a ici seulement été noté par l’intermédiaire d’une de ses latrines. Il est probable qu’un village (terme utilisé pour un réseau de terrier de l’espèce) soit creusé dans un des vallons mais il n’a pas été découvert. Le Renard roux est une espèce dont les indices de présence sont réguliers sur la zone d’études immédiate : crottes et traces principalement. Il a été noté à tous les pièges photographiques et plusieurs observations de jour comme de nuit ont été réalisées. Le Chevreuil européen est présent sur la zone d’études immédiate malgré des indices de présence peu réguliers : couches, crottes, aboiements d’alerte et traces sur les pistes. La zone d’étude immédiate est moyennement favorable avec des zones ouvertes herbacées servant de zones de gagnages (nourrissage nocturnes ou crépusculaires) et des zones arbustives denses utilisées comme abris. Le facteur limitant pour l’espèce est le faible nombre de points d’eau sur la zone d’étude immédiate, élément indispensable à l’espèce pour son maintien dans cet environnement méditerranéen xérothermophile. dense des vallons et vont en bonne partie se nourrir dans les espaces ouverts alentours. Les vallons et leurs lisières jouent également un rôle important de corridor biologique pour les mammifères : plusieurs observations ont confirmé que le Renard roux, le Chevreuil européen et le Sanglier se déplacent souvent en longeant les lisières de vallons. Les prairies : qu’elles soient pâturées ou fauchées, elles sont le lieu de prédilection du Lièvre d’Europe. Le Lapin de garenne vient également s’y nourrir mais à distance mesurée des lisières et bosquets « de repli ». Le Renard roux traverse ces étendues pour venir « muloter ». Pour être utilisées par le lièvre et le lapin, les prairies doivent être de taille suffisante (1 à plusieurs ha), de sorte que ces espèces aient une vision large de leur environnement et ne se mettent pas en danger vis-à-vis d’un prédateur potentiel (Renard roux, aigles…). Ces habitats sont illustrés ci-dessous. HABITATS D’INTERET POUR LES MAMMIFERES SUR LA ZONE D’ETUDES IMMEDIATE Le Lapin de garenne est assez présent sur plusieurs lisières, venant se nourrir dans les prairies et installant ses garennes en retrait des lisières dans les vallons embroussaillés. Le Lièvre d’Europe est très présent. Il exploite a priori toutes les parties ouvertes ou semi-ouvertes de la zone d’étude immédiate. Les observations et les photographies ont été régulières. Enfin, le Sanglier est une espèce assez présente dont les traces sont régulières sur la zone d’étude immédiate L’espèce trouve dans les versants de vallons embroussaillés un habitat idéal pour se cacher la journée et il prospecte les zones ouvertes cultivées (lavandes et prairies) la nuit. Un groupe observé comptait une dizaine d’individus, comprenant plusieurs tranches d’âges Parcelle cultivée de lavande. Vallons aux versants embroussaillés. Prairies en bordures de parcs photovoltaïques. Culture fourragère. Plusieurs autres espèces de mammifères sont potentielles sur le secteur : La Fouine (Martes foina) et la Belette (Mustela nivalis), mais aucun indice de présence ni observation n’a permis de valider leur présence. Parmi les espèces protégées, la Genette commune (Genetta genetta) (en provenance des versants nord et ouest du plateau, rocheux et boisés) et le Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) sont potentiels sur la zone d’étude immédiate. En revanche, les habitats ne sont pas favorables à l’Ecureuil roux (Sciurus vulgaris), pour qui il manque de grandes surfaces boisées. L’espèce a été observée dans les pinèdes sur la route d’accès au plateau depuis le village des Mées. Aucun site de reproduction de mammifères carnivores (Renard roux, Blaireau européen…) n’a été découvert. Il est probable que les zones les plus denses et impénétrables des vallons hébergent des terriers. 7.3. Les habitats utilisés par les mammifères sur la zone d’étude immédiate Juin 2013 Les parcelles de lavandes : l’espèce la plus souvent observée dans cet habitat est le Lièvre d’Europe. Il y trouve des zones de cachettes à l’abri des rangées de pieds de lavandes ainsi que, çà et là, un couvert herbacé pour assurer ses repas. Le Renard roux arpente régulièrement les rangs de lavande à la recherche de micromammifères. Enfin, le Sanglier vient fouger régulièrement dans les allées des premiers rangs de lavande, proches des lisières, à la recherche de vers, de racines et de bulbes. Photos prises sur site – ECOTER 2012 Les versants embroussaillés et boisés des vallons : Dans le contexte agricole et industriel (parcs photovoltaïques) local, les vallons jouent un rôle très important de milieux de gagnage pour une grande partie des espèces de mammifères rencontrées : mis à part le Lièvre, elles s’abritent et se reproduisent dans la végétation PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 123 7.4. Enjeux concernant les mammifères (hors chiroptères) FIGURE 47 : ENJEUX DES MAMMIFERES Juin 2013 Sur le plateau, les éléments structurants de la végétation, habitats de vie et de reproduction des mammifères revêtent une importance déterminante pour la survie et la pérennité pour un grand nombre d’individus. En effet, un territoire et ses fonctionnalités est un élément essentiel pour ces espèces pour qui la perte de territoire induit un déplacement et une mise en danger certaine. - Pour l’ensemble des vallons, identifiés comme corridors biologiques, et comme zones refuge pour plusieurs espèces de mammifères : l’enjeu est modéré à fort ; - Pour les pistes et chemins, régulièrement utilisés par les mammifères pour se déplacer et marquer leurs territoires, l’enjeu est modéré à fort ; - Pour les parcelles ouvertes, en lavandes et en prairies, espaces principalement utilisées par les lagomorphes et occasionnellement par les autres espèces : l’enjeu est faible à modéré. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 124 8. REPTILES 8.1. Reptiles recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée En 2012, nos prospections ont permis l’observation de 6 espèces (hors certaines fuites de serpents non identifiés mais que l’on peut probablement attribuer à la Couleuvre de Montpellier).Toutes sont protégées au niveau national : REPTILES OBSERVES SUR ET AUX ABORDS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Directive « Habitats »2 Liste rouge nationale3 Espèces ZNIEFF Déterminante s4 Nom français Nom scientifique Protection1 Lézard vert Lacerta bilineata Protection nationale Article 3 - Préoccupation mineure - Lézard des murailles Podarcis muralis Protection nationale Article 2 - Préoccupation mineure - Orvet fragile Anguis fragilis Protection nationale Article 3 - Préoccupation mineure - Coronelle girondine A proximité Coronella girondica Protection nationale Article 3 - Préoccupation mineure - Couleuvre à collier A proximité Natrix natrix Protection nationale Article 2- - Préoccupation mineure - Vipère aspic Vipera aspis Protection nationale Article 4 - Préoccupation mineure - Serpents (Fuites) - - - - - Juin 2013 1 : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) 3 : UICN, 2008 4 : Inventaire du Patrimoine Naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur : ZNIEFF 2 ème génération – Edition 2004 – Notice de présentation – ANNEXE 1 PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 125 Le Lézard vert et, dans une moindre mesure le Lézard des murailles sont deux espèces très communes pour le secteur. Elles présentent des effectifs a priori important au regard des observations réalisées. L’Orvet fragile n’a été observé qu’à deux reprises. La discrétion de cette espèce permet d’envisager sa présence sur l’ensemble des pentes en pelouses plutôt ouvertes. Il sera présent sur les secteurs au couvert plutôt herbacé, présentant en mosaïque des buissons et fourrés denses. L’espèce est relativement commune sur ce secteur. LE LEZARD VERT L’ORVET FRAGILE Le Lézard vert est omniprésent, en particulier au niveau des lisières bien fournies en végétation. Photo prise sur site, ECOTER 2012 Milieux typiquement favorable au Lézard vert, présentant des mosaïque de végétation rases et de fourrés épineux. Photo prise sur site, ECOTER 2012 Si les deux espèces affectionnent les écotones (interfaces entre les milieux ouverts et fermés), le Lézard vert recherche des milieux plus riches et denses en végétation. Sa taille lui permet effectivement de s’y déplacer plus aisément. Il recherche donc des zones de pelouses assez denses, à proximité d’une lisière boisée ou de fourrés. Les pentes des thalwegs, qui présentent des mosaïques de pelouses et fourrés épineux sont particulièrement intéressantes pour l’espèce, notamment les secteurs qui donnent sur un milieu plus ouvert (notion de lisière). Le Lézard des murailles préfèrera quant à lui les lisières avec les champs, les dépôts de bois (en particulier près du hangar du thalweg ouest) et les zones tondues et lisières du nord du thalweg ouest qui présentent des milieux plus ouverts, plus minéraux et bien exposés au soleil. LE LEZARD DES MURAILLES L’Orvet, une espèce discrète et difficile à observer lorsque Milieux herbacés à flanc de coteaux favorables à l’Orvet. les refuges à soulever sont rares. PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012 PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012 Parmi les serpents, deux espèces observées sont particulièrement discrètes. Il s’agit de la Coronelle girondine (une observation dans un thalweg à proximité de la zone d’étude immédiate, à l’ouest) et la Vipère aspic (3 observations en zone d’étude immédiate). Ces deux espèces recherchent le même type de milieux : des végétations plutôt herbacées, bien exposées, à proximité de ronciers et autres fourrés buissonnants. Les pentes des thalwegs offrent donc des milieux très propices à leur développement. Les observations sont rares mais la discrétion de ces deux espèces permet d’envisager la présence de plusieurs autres individus pour chacune d’elles. LA VIPERE ASPIC Le Lézard des murailles est également bien représenté. Il recherchera des milieux bien exposés, peu végétalisés. PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012 La Vipère aspic est aussi très mimétique et bouge en général peu à l’approche de l’observateur. Tas de blocs de pierres et haies à proximité, favorables à la Vipère aspic. Juin 2013 PHOTO PRISE SUR SITE -ECOTER 2012 Secteurs à la végétation plus rase comme les lisières particulièrement appréciés du Lézard des murailles. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 126 FIGURE 48 : LOCALISATION DES OBSERVATIONS DE REPTILES La Vipère aspic devient rare vers le sud de la France. Le secteur semble présenter une belle station. Vipère aspic en insolation sous les herbes. Photo prise sur site - ECOTER 2012 Soulignons que pour la Coronelle girondine, la proche limite nord de son aire de répartition est également une hypothèse à retenir concernant la rareté des observations. LA CORONELLE GIRONDINE La Coronelle girondine peut rester immobile même à quelques centimètres d’un observateur, misant sur son camouflage. Végétation herbacée en pente bien exposé, favorable à la Coronelle girondine. PHOTO PRISE SUR SITE, ECOTER 2012 Juin 2013 L’ensemble des espèces observées sur la zone d’étude immédiate et aux abords constitue un cortège plutôt riche au regard des milieux présents et de la surface prospectée. Si toutes les espèces n’ont pas été observées sur l’ensemble des milieux favorables, les continuités, l’homogénéité de ces milieux et le fait que ces espèces soient discrètes, autorisent à envisager leur présence sur l’ensemble des milieux naturels (pelouses, zones de buissons et fourrés, prairies, haies, etc.). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 127 8.2. Enjeux concernant les reptiles FIGURE 49 : ENJEUX DES REPTILES Les milieux favorables aux reptiles sont limités aux espaces naturels. En effet, les zones de cultures ne présentent quasiment aucun intérêt. La présence localisée de quelques lézards et serpents y est possible mais globalement ce sont bien les thalwegs et les coteaux qui accumulent le maximum d’enjeux. Ces « lambeaux » d’espaces naturels présentent en effet toutes les qualités pour l’accueil d’une riche faune reptilienne. En effet, les mosaïques de milieux, comprenant pelouses, buissons épineux, fourrés divers, tas de bois, fagots, etc. constituent des milieux recherchés pour ces animaux répondant aux trois besoins vitaux : des zones d’insolation, des secteurs de refuges et des secteurs d’alimentation. Ces espèces peuvent se contenter de structures linéaires mais il est essentiels que celles-ci présentent à la fois des espaces ouverts bien exposés et des refuges. En revanche, les reptiles ont une capacité de déplacement relativement faible, en particulier en milieux totalement ouverts (lenteur des déplacements sur de longues distances, risque d’écrasement et risque de prédation accrus). Les continuités entre les différents thalwegs sont donc essentielles au maintien des populations. Juin 2013 En termes d’espèces, la Coronelle girondine et la Vipère aspic présentent un enjeu important pour le secteur, en particulier eu égard à leur aire de répartition naturelle. Toutes les deux ont besoin de milieux plutôt ouverts à faiblement fermés pour se maintenir. La fermeture naturelle des milieux sur les pentes, en l’absence d’intervention humaine (pâturage, intervention mécanique, etc.), est donc une menace à moyen terme. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 128 9. AMPHIBIENS 9.1. Nom français AMPHIBIENS OBSERVES SUR ET AUX ABORDS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Directive « Habitats 1 Nom scientifique Protection Liste rouge nationale3 »2 Espèces ZNIEFF Déterminante s4 Crapaud commun Bufo bufo Protection nationale Article 3 - Préoccupation mineure - Alyte accoucheur Alytes obstetricans Protection nationale Article 2 - Préoccupation mineure - Pélodyte ponctué Pélodytes punctatus Protection nationale Article 3 - Préoccupation mineure Espèce remarquable Grenouille verte (Non identifiée à l’espèce) Pelophylax sp - Protection nationale - - - - 1 : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) 3 : UICN, 2008 4 : Inventaire du Patrimoine Naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur : ZNIEFF 2 ème génération – Edition 2004 – Notice de présentation – ANNEXE 1 Amphibiens recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée Au total, 4 espèces d’amphibiens ont pu être observées. Nous rappelons ici la limite de la méthode (cf. tableau cicontre). Les quatre espèces observées sont toutes communes sauf le Pélodyte ponctué qui se situe en limite d’aire de répartition le long de la vallée de la Durance (l’espèce se limitant préférentiellement aux secteurs de basse altitude). Cette observation est donc intéressante. LE PELODYTE PONCTUE Le Pélodyte ponctué est un amphibien discret, souvent difficile à repérer, mais dont le chant, assez faible, est aisément reconnaissable. Photo prise sur site - ECOTER 2012 Sources et suintements Des sources et suintements s’écoulent dans le thalweg situé à l’ouest de la zone d’étude et sont recueillis dans des dépressions au niveau du hameau de la Lèche. Elles permettent l’installation du Pélodyte ponctué. Le Pélodyte ponctué recherche des zones humides de faibles profondeurs, en général avec une végétation herbacée assez fournie où il a pour habitude de se cacher pour chanter. Il peut également se satisfaire de fossés, bassins et autres carrières. L’espèce est en effet à classer parmi les pionnières et on le retrouvera rapidement dans les milieux humides créés par l’homme. Les milieux favorables sont assez rares sur la zone d’étude immédiate et aux environs et les rares observations laissent à penser que la population de l’espèce présente de faibles effectifs. Cette observation sur le plateau est donc particulièrement intéressante. Les pointages GPS montrent une utilisation préférentielle des fonds de thalwegs de type prairiaux (typique pour l’espèce), et ce tout autour de la zone d’étude immédiate. Cette organisation renforce l’hypothèse de corridors importants pour les amphibiens en fond de vallon et l’utilité des pentes boisées qui peuvent constituer des espaces de refuge hivernaux ou estivaux. Juin 2013 Les autres espèces sont communes pour le département mais leur présence sur le plateau est à remarquer du fait des rares points d’eau et de l’enjeu de corridors entre ces points d’eau. Le Crapaud commun et l’Alyte accoucheur sont deux espèces communes dans les environs. Le Crapaud accoucheur reste toutefois en quasi limite sud-est de son aire de répartition. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 129 LE CRAPAUD COMMUN La Crapaud commun a été observé ponctuellement, en particulier sur les chemins, ce qui constitue des observations typiques pour cette espèce. FIGURE 50 : LOCALISATION DES OBSERVATIONS D’AMPHIBIENS Les thalwegs et pentes boisées constituent des milieux important pour l’hivernage des Crapauds communs qui peuvent faire plusieurs kilomètres entre la pièce d’eau de reproduction et le refuge d’hiver. Photo prise sur site - ECOTER 2012 Ces deux crapauds affectionnent les environs des hameaux, présentant des bassins ou fossés où ils se reproduisent ou déposent leurs têtards. Les observations sont ponctuelles et les populations sont probablement de petites tailles. Toutefois, on rappellera que le Crapaud commun peut parcourir plusieurs kilomètres entre la pièce d’eau de reproduction et les bois d’hivernage. Les zones boisées des pentes et talus bordant la zone d’étude immédiate sont donc importants pour cette espèce. Concernant l’Alyte accoucheur, il a été entendu et vu sur le hameau de la Lèche, sur une partie du talus menant au Guillot et au mas de Signoret. Là encore la continuité se fait au niveau des points d’eau et semble suivre la topographie. L’ALYTE ACCOUCHEUR Zones de suintements, en particulier sur les talus peu L’alyte accoucheur, un petit crapaud discret mais au chant végétalisés et les abords des bâtiments (notamment avec fluté aisément reconnaissable. des vieux murs de pierres) favorables à l’Alyte. Photo prise sur site, ECOTER 2012 Juin 2013 Enfin, les grenouilles vertes (Pelophylax sp.) observées sont également bien représentées en vallée de la Durance. La différenciation des espèces est complexe et n’a pas été réalisée ici. La répartition des espèces et hydrides n’est par ailleurs pas très documentée sur le secteur. Ces espèces recherchent en priorité des mares et fossés aux eaux relativement profondes et plutôt végétalisées. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 130 9.2. Enjeux concernant les amphibiens FIGURE 51 : ENJEUX DES AMPHIBIENS Les observations d’amphibiens concernent essentiellement le sud du secteur étudié et sont toutes situées en dehors de la zone d’étude immédiate. Elles concernent de rares observations et la majorité a été faite au niveau et aux abords de bassins des hameaux de la Lèche, de Guillot et de Signoret. La présence de quelques observations le long des fonds de thalweg et sur les pistes montre l’enjeu de continuité nord-sud même si, en l’état des observations, il reste difficile d’en apprécier l’enjeu avec précision. En effet, les amphibiens ont un besoin essentiel d’eau ou – a minima – d’humidité dans leurs déplacements pour éviter la dessiccation. Les migrations nord sud imposent donc le maintien des continuités hydrauliques et des pièces d’eau même de petites tailles, ou a minima d’espaces ombragés, frais et humides. Juin 2013 La présence du Pélodyte ponctué sur le plateau est une observation a priori intéressante (en l’absence de transmission de données de la part du référent de l’atlas régional). La population ne semble pas très importante mais la présence régulière de l’espèce renforce l’intérêt de préserver les fonds de vallons et pentes en milieux naturels (à noter : il est possible que les observations eues été plus nombreuses en année présentant un printemps plus pluvieux). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 131 10. LES INSECTES Une liste de 193 espèces a été dressée, comprenant notamment 114 lépidoptères (57 rhopalocères et 57 hétérocères) et 40 orthoptères (voir liste totale en annexe). Ce résultat dénote une richesse entomologique assez élevée compte tenu de la pression d’observation (effort porté en priorité sur les espèces protégées) et de la prépondérance des milieux agricoles au sein de la zone d’étude. Ces derniers ont fourni relativement peu d’espèces, contrairement aux habitats de pelouses et de landes qui se sont avérés particulièrement riches. L’entomofaune des habitats forestiers a été peu appréhendée, seulement par piégeages ponctuels estivaux (visant le Grand Capricorne). Les cortèges recensés comprennent des espèces principalement sub-méditerranéennes typiques des formations ouvertes du type pelouses sur substrat alluvionnaire. On peut toutefois noter la présence d’espèces d’affinité méditerranéenne marquée, telle que la Cigale des garrigues Tibicina garricola ou la Pyrale Udea numeralis. 10.1. Les insectes recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée 10.1.1. Insectes protégés Les prospections réalisées en 2012 ont permis d’inventorier 5 espèces protégées dans la zone d’étude, toutes dans la zone d’étude immédiate. TABLEAU 8 : ESPECES PROTEGEES PRESENTES SUR LA ZONE D’ETUDE Nom français Diane Nom scientifique Zerynthia polyxena Protection1 Nationale, article 2 Directive Potentialités d’accueil « Habitats »2 sur la zone d’étude Annexe IV Présence avérée au sein de la zone d’étude immédiate Population significative, et très isolée selon les connaissances disponibles. Recherche des imagos puis des œufs et chenilles. Observation d’effectifs significatifs (environ 30 chenilles) et dont les sites de reproduction sont très circonscrits (0,3 ha répartis en 2 secteurs). Présence avérée au sein de la zone d’étude immédiate Population significative Recherche de nids de chenilles en mars-avril-mai Présence avérée au sein de la zone d’étude immédiate Population significative Proserpine Zerynthia rumina Nationale, article 3 - Laineuse du prunellier Eriogaster catax Nationale, article 2 Annexes II et IV Plantes-hôtes (Prunus spinosa & Crataegus) présents sur tous les versants embuissonnés. Grand Capricorne Saga pedo Cerambyx cerdo Nationale, article 2 Nationale, article 2 Annexe IV Annexe II, IV Bilan sur la présence / absence de l’espèce Recherche des imagos, puis des Présence de plantesœufs et chenilles. Observation hôtes (Aristolochia d’effectifs significatifs (environ 20 pallida, A. pistolochia) adultes et 50 chenilles) et dont les dans les fonds de vallon sites de reproduction sont assez et sur certains versants. circonscrits (1 ha répartis en 5 secteurs). Présence de planteshôtes (Aristolochia pistolochia) sur certains versants. Magicienne dentelée Effort de prospection Observations réalisées sur la zone d’étude Présence avérée dans la zone d’étude immédiate et Habitats favorables bien Recherche des juvéniles et la zone d’étude représentés sur la ZEI adultes. Observation de 2 adultes rapprochée. et la ZER (pelouses (1 dans le PI, 1 dans la zone ouvertes ou faiblement Population significative d’étude rapprochée). embuissonnées). dans la ZER, semblant moins importante dans le PI Habitats favorables (Chênes pubescents et verts) bien représentés, quoique souvent limité par le diamètre souvent assez faible des arbres. Recherche à vue des adultes et des sorties de galeries larvaires. Piégeages attractifs. 10 individus observés dont 4 sur la ZEI. Présence avérée dans les zones d’étude immédiate et rapprochée. Population significative Juin 2013 1 : Arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 133 L’état de conservation de ces espèces est détaillé ci-dessous : INSECTES PROTEGES OBSERVES SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE - la Diane (Zerynthia polyxena) Cette espèce n’avait encore jamais été répertoriée dans le secteur entre Durance, Verdon et Bléone. Les prospections réalisées autour de la zone d’étude immédiate (notamment jusqu’à 2km vers le sud) semblent indiquer que la population de La Colle / Haute Montagne est très isolée, ce qui renforce l’enjeu de conservation qu’elle représente localement (enjeu fort). L’espèce exploite ici deux aristoloches : principalement Aristolochia pallida, mais également Aristolochia pistolochia. La population d’Aristolochia pallida présente des effectifs relativement faibles, dilués dans des fonds de vallons en cours de fermeture. Elle a ainsi été observée dans des secteurs récemment débroussaillés (notamment à fins cynégétiques), sur les lisières de haies ou dans des secteurs d’agglomérats de galets (naturels ou non) limitant l’installation d’une végétation dense. Son état de conservation est préoccupant. Aristolochia pistolochia présente quant à elle des effectifs à densités plus importantes, mais très localisés sur deux secteurs de pelouses pentues, actuellement en cours de fermeture (celle de la colle par les épineux, celle de la Haute Montagne par les genêts). La population de Diane présentait en 2012 des effectifs assez importants, mais est globalement dans un état de conservation préoccupant. Chenilles de Diane (Zerynthia polyxena) se nourrissant de Chenille de Laineuse du prunellier (Eriogaster catax) sur feuilles d’Aristoloche pistoloche. une branchette d’Aubépine. - la Proserpine (Zerynthia rumina) Cette espèce était déjà connue sur le plateau de Puimichel (Frapa, 2011). Etant liée seulement à l’Aristolochia pistolochia, la Proserpine est a fortiori dans un état de conservation localement au moins aussi préoccupant que la Diane (cf-supra). - la Laineuse du prunellier (Eriogaster catax) Malgré le bon niveau de connaissance de l’entomofaune du plateau de Puimichel (Frapa, 2011 & études d’impacts des parcs adjacents), cette espèce n’y avait jamais été répertoriée. Pourtant, malgré l’année très peu favorable à l’observation de cette espèce (forte mortalité due au printemps précoce puis froid et pluvieux), nous avons observé des chenilles à 9 reprises. Ces effectifs relativement élevés et l’abondance locale de plantes-hôtes (prunelliers et aubépines) dans des secteurs à dynamiques variées (pelouses plus ou moins embuissonnées, à dynamique plus ou moins rapide) permettent de penser que la population locale présente un état de conservation favorable à court terme (et dépendant de l’entretien de l’ouverture des coteaux à long terme). Il est par ailleurs évident que cette espèce a localement déjà perdu une part importante de son territoire vital, sur les secteurs désormais occupés par les parcs photovoltaïques adjacents au présent projet. - la Magicienne dentelée (Saga pedo) Cette espèce est assez rare en moyenne Durance. Malgré des prospections ciblées dès le printemps avec les juvéniles, seulement deux individus adultes ont été observés, l’un dans une pelouse piquetée de buissons, clématites et lavandins (ancien champ), l’autre dans une pelouse à composition majoritairement graminéenne (versant pâturé). En 2012, les effectifs présentaient à l’évidence des densités très faibles, ce qui, cumulé à la discrétion caractéristique de l’espèce, n’a pas permis de cartographier précisément le territoire occupé. Il est cependant probable qu’elle présente un état de conservation plutôt défavorable (habitats fractionnés par les cultures de lavandin et les parcs photovoltaïques existants). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT La Proserpine. Photos prises sur site – INSECTA, 2012 Par ailleurs, 4 espèces protégées jugées initialement potentielles ont été recherchées en particulier, sans résultat : TABLEAU 9 : ESPECES PROTEGEES POTENTIELLES SUR LA ZONE D’ETUDE Nom français Damier de la succise Zygène cendrée Nom scientifique Euphydryas aurinia Zygaena rhadamanth us Protectio n1 Directive Potentialités d’accueil « Habitats »2 sur la zone d’étude Effort de prospection Observations réalisées sur le site d’étude Bilan sur la présence / absence de l’espèce Nationale, article 3 Milieux très peu favorables, la plante hôte principale (Cephalaria leucantha) est absente, et les autres dipsacacées assez rares. Recherche des imagos en période de vol et des chenilles. Aucune observation. Absente. Présence de sa plantehôte (Dorycnium pentaphyllum.) en Recherche des imagos en effectifs très faibles, et a période de vol. Aucune observation. priori seulement dans la zone d’étude rapprochée. Absente Nationale, article 3 Juin 2013 - Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) Cette espèce est probablement assez commune sur le plateau de Puimichel. Sur la zone d’étude, les gros chênes qu’elle exploite prioritairement sont relativement rares. Cependant, les prospections ont permis d’observer 10 individus adultes, ce qui démontre la présence d’une population vigoureuse, probablement renforcée par des apports provenant d’importantes populations adjacentes (notamment celles en rebord de plateau). Le Grand Capricorne présente localement un état de conservation moyen, limité par la présence d’arbres favorables. La Magicienne dentelée (Saga pedo), à l’affût des insectes venant butiner le lavandin. Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » Annexes II et IV - 134 Nom français Ecaille funèbre Nom scientifique Protectio n1 Phragmatobi Nationale, a luctifera article 3 Osmoderma Pique-Prune eremita Nationale, article 2 Effort de prospection Observations réalisées sur le site d’étude Bilan sur la présence / absence de l’espèce Deux chasses de nuit Habitats favorables bien (crépuscule à l’aube) en représentés sur les mai, avec à chaque fois zones d’étude un poste lumineux dans la immédiate et zone d’étude immédiateI rapprochée (pelouses et un autre dans la zone ouvertes ou faiblement d’étude rapprochée. embuissonnées). Aucune observation. Absente ou présente en effectifs faibles. Directive Potentialités d’accueil « Habitats »2 sur la zone d’étude - Annexes II et IV Un seul arbre à cavité répertorié, assez peu favorable (très large ouverture vers le ciel). Inspection des gros chênes. Aucune observation d’indice de présence. La présence de ces espèces témoigne de la qualité et de la diversité des habitats de la zone d’étude. INSECTES SANS STATUT REGLEMENTAIRE MAIS A FORT ENJEU DE CONSERVATION OBSERVES SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Absente. 10.1.2. Insectes sans statut réglementaire, mais à fort enjeu de conservation Le Longicorne (Cortodera humeralis). Mâle du Grillon tintinnabulant (Eugryllodes pipiens), élytres relevés, en cours de stridulation. Le Ptérophore (Merrifieldia spilodactyla), dont les chenilles se nourrissent de feuilles de Marrube. Photos prises sur site – INSECTA, 2012 Les cartes suivantes localisent les espèces protégées et à fort enjeux de conservation sur les zones d’étude immédiate et rapprochée. Juin 2013 Sept espèces assez rares en France ou en région PACA ont été observées sur la zone d’étude immédiate : - La Cigale des garrigues (Tibicina garricola), il s’agit d’une espèce nouvelle pour le département des Alpes-de-Haute-Provence, généralement liée aux sols rocailleux, apparemment localisée sur la zone d’étude au rebord du plateau vers l’oratoire Saint-Antoine, et au bord de la piste menant à Puimichel ; - L’Ecaille rose (Eucharia festiva), espèce déterminante pour la désignation des ZNIEFF en PACA, qui vit préférentiellement dans les pelouses rocailleuses ou alluvionnaires, - L'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), espèce déterminante pour la désignation des ZNIEFF en PACA, classée vulnérable sur la liste rouge nationale, inféodée aux pelouses à Marrube (Marrubium vulgare), - Le Longicorne (Cortodera humeralis), espèce peu commune en France dont les larves se nourrissent principalement dans le bois des chênes ; - La Cétoine (Gnorimus octopunctatus), espèce peu commune en France dont les larves vivent généralement dans les cavités de feuillus ; - Le Ptérophore (Merrifieldia spilodactyla) (papillon microhétérocère), espèce peu commune en France dont les chenilles se nourrissent exclusivement des feuilles de marrubes ; - Le Grillon tintinnabulant (Eugryllodes pipiens), espèce remarquable pour la désignation des ZNIEFF en PACA, fréquentant les pelouses rocailleuses subméditerranéennes. Un mâle d’Ecaille rose (Eucharia festiva). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 135 FIGURE 53 : ENJEUX ENTOMOLOGIQUES : ESPECES PROTEGEES (DIANE ET GRAND CAPRICORNE) Juin 2013 FIGURE 52 : ENJEUX ENTOMOLOGIQUES : ESPECES PROTEGEES (MAGICIENNE DENTELEE, LAINEUSE DU PRUNELLIER, PROSERPINE) PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 136 10.2. Enjeux concernant les insectes FIGURE 54 : ENJEUX DES INSECTES Les 5 espèces protégées sont présentes tant dans la zone d’étude immédiate que dans la zone d’étude rapprochée. Au sein de la zone d’étude immédiate, les habitats concernés par ces espèces protégées sont d’une part des fonds de vallon semi-boisés (Diane), et d’autre part des coteaux (versants) ouverts (Proserpine, Magicienne dentelée), en cours de fermeture (Laineuse du prunellier) ou boisés (Grand Capricorne). Les habitats de culture de lavandin n’accueillent aucune de ces espèces protégées. Juin 2013 La présence de 7 autres insectes d’intérêt patrimonial (dont 3 remarquables ou déterminants pour la désignation des ZNIEFF) renforce l’enjeu entomologique des coteaux ouverts, embroussaillés ou forestiers de la zone d’étude immédiate. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 137 11. FONCTIONNALITE ECOLOGIQUE ET TRAME VERTE ET BLEUE LOCALE FIGURE 55 : FONCTIONNALITES ECOLOGIQUES A PETITE ECHELLE (SUR UN LARGE TERRITOIRE) 11.1. De l’occupation du sol aux fonctionnalités écologiques d’un territoire 11.1.1. La situation à petite échelle (sur un large territoire) Le plateau des Mées est situé à proximité d’un corridor d’intérêt supra régional qui suit la vallée de la Durance dans l’axe nord-sud. L’intérêt écologique de ce corridor est notamment souligné par de nombreuses Zones Naturelles d’Intérêt Reconnu (cf. chapitre sur les Périmètres de protection et d’inventaires pour le patrimoine naturel). Bien que la zone du projet ne se situe pas au sein de cette vallée, les milieux présents autour du site d’étude peuvent constituer une voie de passage pour la migration de la faune volante, de repli ou de chasse. Des migrations ont en effet été observées au cours d’expertises ornithologiques dans le cadre d’une étude d’impact d’un projet de parc éolien sur le plateau des Mées (FLITTI, 2004). Les oiseaux empruntaient alors une trajectoire de vol « directe », ne suivant pas les méandres de la Durance, mais plutôt une direction linéaire d’orientation sud-ouest nord-est au-dessus du plateau. De part et d’autre de ce corridor de déplacement sont situés plusieurs massifs forestiers plus ou moins boisés qui constituent une trame verte pour de nombreuses espèces. A l’ouest, la Montagne de Lure est connue pour son fort intérêt écologique, tant au niveau de la flore que de la faune ; A l’est, le plateau de Valensole est constitué de mosaïques de milieux semi-naturels semi-ouverts et de parcelles agricoles. Il est bordé sur son pourtour nord-ouest d’un grand massif boisé, longeant les vallées de la Durance et de la Bléone. Il délimite au nord et à l’ouest le plateau des Mées (ou Plateau de Puimichel), qui s’étend jusqu’à la vallée de l’Asse située à près de 14 km au sud. 11.1.2. Les fonctionnalités écologiques proches du projet (zones d’étude éloignée, rapprochée et immédiate) Le plateau des Mées (plateau de Puimichel, ou la Haute Montagne) est bordé de deux grandes zones naturelles à semi-naturelles situées au nord-ouest et au sud-est de la zone d’étude immédiate, et que l’on pourra identifier comme des « cœurs de nature ». Il s’agit de zones privilégiées dans lesquelles le degré d’influence anthropique intrinsèque est relativement faible. Ces zones naturelles (à semi-naturelles) sont donc restées peu impactées par l’activité humaine, permettant aux habitats d’évoluer de manière quasi-naturelle. Elles possèdent alors les conditions indispensables au maintien et au fonctionnement d’une biodiversité locale. On les appelle également des « réservoirs de biodiversité » pour les espèces affiliées à ce type d’habitat. Ils constituent des sources à partir desquelles des individus d’espèces présentes se dispersent, et/ou des espaces rassemblant des milieux de grand intérêt biologique. Juin 2013 Au nord-ouest, il s’agit d’un massif forestier (la Basse Montagne) s’étendant sur tout le relief en arc de cercle qui débute à près de 15 km au sud sur la commune d’Oraison et qui traverse la commune de Les Mées au nord-ouest, pour aller dépasser celle de Malijai à près de 6km au nord-est. Ce massif forestier est parsemé de vallons plus ou moins larges et profonds, ainsi que de quelques routes, mais constitue un ensemble écologique globalement fonctionnel et sans ruptures ; Au sud-est, une vaste zone semi-naturelle semi-ouverte s’étend sur plusieurs kilomètres en direction du sud et de l’est depuis le sud du plateau. Ce grand ensemble écologique présente des structures paysagères variées. On y retrouve des vallons boisés, ainsi que des grandes zones de milieux semiouverts au degré d’ouverture variable, certaines étant d’anciennes zones pastorales. Il est par ailleurs ponctué de zones agricoles et pastorales toujours en activité, représentées par des champs cultivés (lavande notamment) ainsi que des terrains dédiés au pâturage (brebis et vaches principalement). PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 139 Juin 2013 FIGURE 56 : FONCTIONNALITES ECOLOGIQUES : OCCUPATION PRECISE DU SOL, HAUTEUR DE VEGETATION ET DEGRE DE FERMETURE PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 140 Ces deux grandes zones naturelles constituent des réservoirs de biodiversité à l’échelle locale, l’un pour des espèces d’affinité forestière, l’autre pour des espèces recherchant des mosaïques de milieux semi-ouverts. Entre les deux, l’occupation du sol est majoritairement agricole, mais cet usage a peu à peu laissé place depuis quelques années au développement de projets photovoltaïques au sol. Le contexte y est en effet favorable : forte exposition au soleil, présence de vent permettant de refroidir plus efficacement les surfaces des panneaux, et zone relativement peu influencée par le relief. La destruction des habitats naturels préexistants par le défrichement, ainsi que la présence de barrières autour des parcs photovoltaïques déjà en exploitation, créent une discontinuité entre les 2 zones nord et sud, au moins pour certaines espèces. Celle-ci est par ailleurs renforcée par l’entretien de la végétation imposé par ce nouvel usage des terres, mais également par la création de chemins d’accès, et par la fréquentation augmentée sur le site. Les zones d’intérêt écologique que constituent les vallons aux milieux semi-ouverts plus ou moins boisés se révèlent être d’une importance cruciale dans la fonctionnalité écologique locale. Ils sont en effet le lieu de vie et de refuge de nombreuses espèces de faune et flore, et s’avèrent être des continuités écologiques importantes orientées nord-sud. Ces vallons semi-boisés constituent ainsi la liaison indispensable à toute une communauté d’espèces animales et végétales pour relier les deux grands réservoirs de biodiversité précédemment décrits, à savoir le massif forestier au nord-ouest, et la zone semi-naturelle semi-ouverte au sud-est. Certains de ces vallons n’ont cependant pas de continuité directe avec la zone forestière au nord. En effet, ils débouchent pour la plupart sur des terres agricoles, ou bien directement sur les parcs photovoltaïques qui ont été installés. Ces ruptures de continuité constituent parfois un point d’arrêt pour la dispersion de la faune et la flore sur l’axe nord-sud. Au sein de la zone d’étude rapprochée, l’un de ces vallons est en particulier à souligner. Il s’agit du vallon boisé situé dans la moitié ouest de la zone d’étude immédiate, orienté nord-sud. Bien qu’il débouche dorénavant sur un parc photovoltaïque au nord, il permet une continuité prolongée entre les réservoirs de biodiversité nord et sud. L’intérêt du vallon situé à l’est a également été souligné avec l’inventaire chiroptérologique. Il s’avère en effet que des espèces évitant habituellement la traversée des milieux ouverts (Petit Rhinolophe notamment), empruntent l’ouverture située entre deux parcs photovoltaïques au nord-est afin de relier le boisement au nord et le vallon à l’est de la zone d’étude immédiate. Cette prairie constitue le plus court espace ouvert au niveau de la zone d’étude entre le boisement du nord et les vallons et autres éléments naturels au sud des parcs photovoltaïques. Partie nord du plateau occupée par des parcs photovoltaïques et créant une coupure de certaines continuités nord-sud. Vallon arbustif de l’ouest du site d’étude : continuité nord-sud rejoignant le réservoir de biodiversité de type milieux semi-ouverts au sud. Photo prise sur site – ECOTER 2012 Bien qu’ils soient relativement rares sur le secteur, il est également important de noter la présence de milieux aquatiques sporadiques au sein de la zone d’étude rapprochée. Le point d’eau retrouvé au plus près du projet se situe au sud de la zone d’étude rapprochée. Il s’agit d’une petite mare (< 2m²) qui s’est créée grâce à un écoulement issu d’un bassin privé retrouvé quelques mètres plus haut, proche des habitations. Un autre bassin est rencontré à l’est de la zone d’étude immédiate, servant de réservoir d’eau pour l’agriculture locale. Représentés par des bassins et des mares permanentes et temporaires, ces points d’eau très localisés constituent des habitats aquatiques favorables au développement ou au déplacement des espèces inféodées à ces milieux (amphibiens, flore, insectes,…). Par ailleurs, ils sont probablement utilisés par d’autres espèces pour s’abreuver (mammifères terrestres et volants, oiseaux, …). Ces rares points d’eau ne forment pas de véritable réseau, ce qui les rend d’autant plus important pour permettre par exemple à la faune sauvage de s’abreuver. La carte suivante présente les éléments repérés lors de l’étude des fonctionnalités écologiques à l’échelle du projet (zones d’étude éloignée, rapprochée et immédiate), à savoir : - Les types de milieux ; - La hauteur de végétation ; - Le degré de fermeture du milieu. Juin 2013 La cartographie synthétique des fonctionnalités et continuités écologiques montre un état significativement différent entre : - La partie nord du plateau, où sont installés les panneaux photovoltaïques : de rares continuités écologiques y sont retrouvées, issues de rétrécissements des espaces naturels ou agricoles orientés nord/sud (qui conduisent par ailleurs à la rareté des espaces et refuges naturels) ; - La partie du plateau restée non exploitée par ce type de projet, plus au sud-est : des espaces de déprise agricole y sont rencontrés au niveau des pentes, et des parcelles agricoles sur les plateaux et dans certains vallons. CONTRASTE ENTRE LES ESPACES OCCUPES PAR LES PARCS PHOTOVOLTAÏQUES AU NORD ET LES MILIEUX NATURELS PRESENTS PLUS AU SUD-EST PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 141 11.2. Enjeux des fonctionnalités écologiques En termes de fonctionnalités écologiques, trois enjeux majeurs ressortent à proximité de la zone d’étude immédiate : La présence de vallons boisés au sein de la zone d’étude immédiate, et de part et d’autre de celle-ci. Véritables corridors écologiques d’orientation nord-sud, ils participent à une jonction entre les deux grandes zones naturelles et semi-naturelles présentes de part et d’autre de la zone d’étude immédiate. On retrouve au nord un réservoir de biodiversité de type forestier, et au sud un réservoir de biodiversité de type semi-ouvert. A leur rôle de corridor, s’ajoute une fonction de refuge, ces vallons étant constitués de milieux hébergeant à eux seuls une biodiversité propre. C’est particulièrement le cas du vallon boisé situé dans la moitié ouest de la zone d’étude immédiate. L’existence de nombreuses continuités écologiques affaiblies. Il s’agit de couloirs de déplacements qui pourraient renforcer le lien entre les réservoirs de biodiversité nord et sud. Toutefois, dans l’état actuel des milieux, ces continuités demeurent faiblement fonctionnelles. Pour la plupart, elles sont constituées par des milieux ouverts, principalement des espaces agricoles (zones actuellement cultivées ou en déprise agricole depuis trop peu de temps pour être redevenues suffisamment boisées). Ces milieux ouverts présentent une perméabilité écologique inférieure, et seront évitées par la faune lors de déplacements, qui préfère longer des milieux présentant un bon couvert végétal. Enfin, la présence de points de ruptures de continuités. Il s’agit de lieux où s’arrêtent ou se rétrécissent de manière notable des continuités écologiques existantes ou potentielles. Concrètement, il peut s’agir de zones urbanisées (parkings, voies d’accès), ou de parcs photovoltaïques déjà en exploitation qui sont installés à proximité immédiate de continuités écologiques. C’est notamment le cas au nord du vallon boisé situé dans la partie ouest de la zone d’étude immédiate. Ce vallon débouche ainsi sur un parc photovoltaïque. Bien que des observations aient révélé que certains animaux passent sous les grillages pour traverser le parc solaire à cet endroit, il constitue une rupture dans la continuité nord-sud que représente le vallon. C’est également le cas pour la prairie située entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude immédiate. Elle crée une rupture de continuité entre le vallon parcourant l’est de la zone d’étude et le boisement au nord. Les espèces voulant relier les deux éléments naturels sont contraintes de traverser cet espace ouvert. FIGURE 57 : SYNTHESE DES FONCTIONNALITE ET CONTRAINTES ECOLOGIQUES Juin 2013 La carte suivante montre la synthèse des fonctionnalités et des continuités écologiques du site, issue de l’analyse des cartographies précédentes. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 142 12. CONCLUSION DU DIAGNOSTIC NATURALISTE 12.1. Synthèse des principaux enjeux écologiques sur la zone d’étude immédiate Le tableau suivant présente une synthèse des enjeux par thématique d’étude à l’échelle de la zone d’étude immédiate. Il reprend les informations importantes (enjeux modérés à forts et enjeux forts ou inférieurs par défaut) contenues dans chacune d’elle : Enjeu Niveau de sensibilité écologique Localisation de l’enjeu Habitats, espèces et habitats d’espèces, structures, nature ordinaire Portée réglementaire Habitats naturels Modéré à fort Vallon central Natura 2000 Habitat naturel et semi-naturel constituant une nature ordinaire pouvant être qualifiée de relique à l’échelle de ce secteur du plateau de Valensole et qui remplit des rôles fonctionnels essentiels. Habitat naturel d’intérêt communautaire. Flore Fort Ligne de thalweg du vallon central R Présence de populations importantes d’une plante protégée au niveau régional (Violette de Jordan Viola jordanii) et d’une plante rare en France (Aristoloche pâle Aristolochia pallidad.). Modéré à fort Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate - Secteurs semi-naturels, ouverts à semi-ouverts où se développent des pelouses supraméditerranéennes à Aphyllanthe de Montpellier et abritant une flore très diversifiée. Faible à modéré Espaces cultivés de la zone d’étude. - Parcelles cultivées accueillant une flore assez diversifiée. Oiseaux R Fort Ensemble de cultures de lavande à l’est de la zone d’étude immédiate N2000 Fort Versant ouest du vallon central Modéré à fort Autres versants embroussaillés voire boisés des vallons de la zone d’étude immédiate Modéré à fort Parcelles cultivées de lavande à l’ouest de la zone d’étude immédiate R N2000 R N2000 R N2000 Milieux ouverts d’intérêt pour de nombreux oiseaux patrimoniaux : Secteurs de présence régulière de la Pie-grièche méridionale (zone de nidification probable) ; Zone de chasse du Busard cendré. A ces deux espèces s’ajoute un cumul de présence d’espèces patrimoniales de milieux ouverts : Alouette lulu, Bruant ortolan, Circaète Jean-leBlanc, Engoulevent d'Europe (en chasse), Pipit rousseline, Linotte mélodieuse, Petit Duc scops et Bruant proyer. Nidification d’un important cortège d’oiseaux: Tourterelle des bois, fauvettes, pouillots, mésanges, pics, Hypolaïs polyglotte, Rossignol Philomèle, Pinson des arbres, Engoulevent d’Europe. Présence d’un riche cortège d’oiseaux, dont l’Engoulevent d’Europe. Territoire de chasse et de nidification de plusieurs espèces patrimoniales : Fauvette pitchou, Pipit rousseline, Circaète Jean-le-blanc, Bruant proyer,…. Chiroptères Fort Modéré à fort Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate Faible à modéré Autres habitats hors vallons R N2000 R N2000 L’ensemble des vallons, principalement au niveau des lisières, sont utilisés pour le déplacement de nombreuses espèces de chauves-souris. Ils ont un rôle essentiel dans la fonctionnalité écologique relative à ces espèces. Le vallon à l’est est particulièrement utilisé par le Petit Rhinolophe, bien représenté sur le secteur. Milieux exploités occasionnellement pour le déplacement des chauves-souris. Mammifères (hors chiroptères) Vallon central - Corridor de déplacement d’importance et zone de refuge pour plusieurs espèces de mammifères (Sanglier, Renard roux, Lièvre d’Europe…). Modéré à fort Ensemble des autres vallons de la zone d’étude immédiate - Corridor de déplacement et zone de refuge pour plusieurs espèces de mammifères. Juin 2013 Fort PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 143 Enjeu Niveau de sensibilité écologique Localisation de l’enjeu Habitats, espèces et habitats d’espèces, structures, nature ordinaire Portée réglementaire Reptiles Fort Modéré à fort Talwegs et coteaux des vallons de la zone d’étude immédiate R Lieu de vie de nombreux reptiles et présentant des caractéristiques optimales pour ces espèces : présence de zones d’insolation, de secteurs de refuges et de secteurs d’alimentation. Buissons et haies éparses R Lieux de refuge de plusieurs reptiles, liaison entre les différents vallons. Faible à modéré Amphibiens Faible à modéré Fond de talweg du vallon central (R) Continuité nord-sud essentielle au déplacement des amphibiens du secteur et possible zone d’hivernage. Faible à modéré Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate (R) Continuité nord-sud permettant le déplacement des amphibiens du secteur. Insectes Fort Fonds de vallon semi-boisés R Présence et reproduction de la Diane. Fort Coteaux (versants) ouverts, en cours de fermeture ou boisés des différents vallons de la zone d’étude immédiate. R Présence et reproduction de la Proserpine. Présence ponctuelle de la Magicienne dentelée. Présence et reproduction de la Laineuse du prunellier. Présence et reproduction du Grand Capricorne. Présence et reproduction de 7 autres espèces patrimoniales. Modéré à fort Végétations herbacées et buissons en liaison avec les vallons R Présence ponctuelle des espèces protégées et patrimoniales. Zones adjacentes aux territoires de présence de ces espèces et permettant leur dispersion. La carte ci-après offre une représentation synthétique et géographique des niveaux d’enjeux à l’échelle de la zone d’étude immédiate. Pour cela, le niveau d’enjeu pour chaque polygone a été qualifié par thématique d’étude (voir les cartes ciavant de synthèse des enjeux par groupe). En termes de méthode, à chaque classe d’enjeux est attribuée une note pondérée (l’écart entre chaque niveau d’enjeux ne suit pas une progression linéaire) sur laquelle repose un calcul qui permet, in fine, d’attribuer à chaque polygone une note globale qui synthétise le niveau d’enjeux de toutes les expertises. 5 classes ont été définies : Classe synthétique « Nul à faible » : Toutes les thématiques additionnées présentent des niveaux « Nul à faible » ; Classe synthétique « Faible à modéré » : Au moins deux thématiques présentent des niveaux « Faible à modéré » ; Classe synthétique « Modéré à fort » : Au moins deux thématiques présentent des niveaux « Modéré » ou au moins une thématique présente un enjeu « Fort » ; Classe synthétique « Fort » : Au moins deux thématiques présentent un niveau « Fort » ; Classe synthétique « Majeur » : Au moins une thématique présente un niveau « Majeur » ou au moins 5 thématiques présentent un enjeu « Fort ». Juin 2013 Ce document fait la synthèse des niveaux d’enjeux pour 8 expertises différentes (les enjeux fonctionnels n’étant pas intégrés à cette carte). Il est ainsi possible d’observer un « lissage » sur certains enjeux spécifiques à une expertise donnée qui, de manière isolée, ont pu être jugés plus importants. Pour résoudre en partie ce biais, une analyse thématique supplémentaire se superpose aux niveaux d’enjeux synthétiques. Les pointillés rouges visualisent ainsi la présence d’un enjeu fort pour une thématique lorsque l’enjeu global est inférieur à ce niveau fort. PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 144 Juin 2013 FIGURE 58 : SYNTHESE DES ENJEUX PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne » 145