Notre-Dame du Mont-Carmel (C) Frère Antoine

Transcription

Notre-Dame du Mont-Carmel (C) Frère Antoine
Notre-Dame du Mont-Carmel (C)
Frère Antoine-Emmanuel
Za 2, 14-17 ; Ct Lc 1, 46… ; Lc 2, 15-19
16 juillet 2010
Montréal, Sanctuaire du Saint-Sacrement
L’oraison est…
« Je ne sais comment je ferais Oraison
s’il n'y avait pas la Sainte Vierge »
disait un jeune moine
vivant d’une véritable enfance spirituelle
et il racontait cette histoire :
« Souvent, me trouvant trop moche,
je n’ose me présenter à Dieu.
Mais alors me revient une histoire
que notre maître des novices nous racontait.
“Une petite fille n’a pour tout jouet
qu’une vieille poupée sale et mutilée.
Quelqu'un lui fait remarquer :
‘Comme ta poupée est laide ?’
Elle prend alors la poupée sur sa poitrine,
la couvre de caresses, l’embrasse et,
la tendant à son interlocuteur, lui dit :
‘Maintenant elle est jolie, n’est-ce pas ?’ ”
Pour moi, il en va de même :
au début de mon oraison,
je dis à la sainte Vierge :
“Embrassez votre moche poupée
et puis tendez-moi au Seigneur. ” »1
Voilà qui est bien réaliste
et tellement vital pour la prière,
c’est-à-dire, pour notre cœur à cœur avec le Seigneur.
Nous ne manquons d’aucun don de la grâce (1 Co 1,7)
écrit Saint Paul aux Corinthiens.
Dieu nous a même donné une mère, une maman.
« Passe devant, maman Marie »,
se plaît à prier une jeune Carmélite.
Marie qui est « plus mère que reine » (Thérèse de Lisieux)
nous conduit mieux que quiconque sur le chemin de la prière.
L’Oraison est entrée dans l'intériorité,
1
cf : H. Carel – Nouvelles lettres sur la prière p. 81
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non par repli sur soi, mais oubli de soi ;
Marie est celle qui conserve toutes choses
les méditant en son cœur (Lc 2,19).
L'Oraison est silence intérieur :
« La vie de Marie, écrit Bérulle,
est une vie de silence qui adore la Parole éternelle. »
L'Oraison est rencontre de Jésus,
Marie est celle qui s’efface devant son Fils
nous invitant à faire tout ce qui Lui plaira (cf. Jn 2,5).
L’oraison est obéissance à l’Esprit-Saint :
de l’Esprit, la Vierge est la doublure, l’icône
qui nous enseigne la disponibilité à la puissance de Dieu.
Et si l’oraison est plongée dans la confiance filiale
n’est-ce pas là que Marie nous conduit,
nous attirant en son fiat ?
Comme ce jeune moine, nous croyons parfois
que nous sommes trop loin de Dieu, trop indignes pour prier...
Marie nous aidera à reprendre le chemin de la prière.
« Ma bonne Sainte Vierge, priait Sainte Thérèse,
faites que votre petite Thérèse ne se tourmente plus jamais. »
Si les scrupules, les tourments, les angoisses
nous inquiètent et semblent nous interdire de prier,
ayons recours à Marie.
N’est-elle pas le refuge des pécheurs ?
Notre Dame des pauvres !
« Lorsque je lutte, ô ma Mère chérie,
dans le combat, tu fortifies mon cœur, » (Pn 49)
Toi, Notre Dame du perpétuel secours !
« Peu d'années avant sa mort,
écrit le biographe de Jean de la Croix,
celui-ci me dit que les nombreuses faveurs
que la Mère de Dieu lui avait faites
étaient telles que rien que de voir son image
le recréait et posait amour et clarté en son âme »2
Regardons Marie.
Contemplons le visage de Marie sur nos icônes,
et surtout en cette icône gravée au fond de nos cœurs.
Frères et sœurs, soyons simples avec Marie,
soyons confiants envers celle que le Seigneur nous a donnée.
Marie n’a pas besoin de grands discours
mais elle se plaît à entendre nos appels au secours
2
(cité par J.V.V.D. p. 898)
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pour pouvoir exercer sa maternité
sur nos âmes et nos vies.
Marie est le reflet de la miséricorde de Dieu
et nous offre son cœur pour demeure.
Elle est la Mère du Bel Amour
qui nous enfante à ce qui est l’essentiel de la prière :
l'Amour !
Si nous sommes rien,
elle nous rappelle que Jésus est tout
et qu’il est bon de perdre son petit rien
dans cet infini Tout
jusqu’à oublier que l’on est rien
et ne penser qu’à ce Tout uniquement aimable (cf Lt 109).
« Ô Bienheureuse Vierge,
priait Marthe Robin,
ma divine Mère,
donne-moi tes yeux si purs pour contempler Jésus,
donne-moi ton cœur pour l’aimer.
Grave profondément en mon âme
l’image si douloureuse et pourtant si rassurante
de sa Passion et de sa glorieuse Résurrection
afin qu’ayant toujours Jésus présent
à mon esprit et à mon cœur,
je vive jusqu’à ma mort d’une vie toute sainte,
toute pure, toute humble, toute cachée en Dieu
avec Jésus, avec toi Marie, ma bonne Mère, »
et avec Joseph ton chaste époux.
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