Pour l`utilisation des médicaments essentiels génériques en Afrique

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Pour l`utilisation des médicaments essentiels génériques en Afrique
Pour l’utilisation des médicaments essentiels génériques en Afrique
Matériel d’information et de promotion
Novembre 1998
Remerciements
La rédaction de cet ouvrage a été menée principalement par Isabelle Favre (sociologue), et Carinne
Bruneton (pharmacien-ReMeD).
Les auteurs remercient toutes les personnes qui ont contribué à l’élaboration de cet ouvrage et plus
particulièrement Philippe Bouscharain (pharmacien), Denis Fontaine (médecin de santé publicReMeD), Jeanne Maritoux (pharmacien) et Jean-Loup Rey (médecin de santé public).
Les auteurs remercient également tous les partenaires grâce auxquels l'organisation et le déroulement
de ce concours a été possible :
- les participants au concours
- les membres du jury et du comité d'organisation
- les donateurs (ministère français de la Coopération, Continental Pharmaceutique)
- les partenaires locaux (ministères de la Santé, directions de la pharmacie, missions françaises
de coopération, centres culturels français)
Etude réalisée avec le soutien financier du Ministère des Affaires Etrangères Coopération et
Francophonie.
2
Sommaire
Présentation : Pourquoi cet ouvrage ?
Première partie
Organisation un concours : l'histoire et les leçons d'une expérience
1. Contexte et objectifs
2. Organisation et résultats du concours interafricain « Pour la promotion des médicaments
essentiels génériques"
2.1 Organisation, diffusion de l’annonce du concours
2.2 Résultats
2.3 Analyse des réalisations
2.4 Sélection des gagnants
2.5 Après la parution des résultats du concours
3. Discussion
3.1 Limites et difficultés de mise en œuvre du concours
3.2 Les avantages d'un concours comme outil de promotion de la santé
4. Comment mettre en œuvre un concours
Fiche technique 1 : Comment organiser un concours
Fiche technique 2 : Points forts de l'outil « concours »
Fiche technique 3 : Recommandations - Les leçons de notre expérience
Fiche technique 4 : Le concept de médicament essentiel générique
Deuxième partie : Quelques oeuvres
Présentation
La sélection du jury
"Morceaux choisis" : illustration des thèmes représentatifs
Annexes
Règlement du concours
Liste des organisateurs
Composition du jury
Liste des gagnants
3
Présentation : pourquoi cet ouvrage ?
Depuis la dévaluation du franc cfa en janvier 1994, l'utilisation des médicaments essentiels
génériques fait partie de la politique de santé de la plupart des pays africains pour améliorer l'accès de
la population aux médicaments essentiels.
Malgré les mesures prises pour développer cette politique (en particulier sur la marge bénéficiaire des
distributeurs) le volume de médicaments génériques commercialisés reste faible, surtout dans le
secteur privé.
Dans ce contexte, l’association ReMeD a organisé en 1995, avec le soutien du ministère de la
Coopération et de l’association Pimed1, un concours pour la promotion des médicaments génériques
dans les pays d'Afrique francophone. Ce concours proposait aux candidats de créer des oeuvres
originales (dessins, slogans, poèmes, chansons...).
Un nombre important d’oeuvres, constituant un matériel riche et créatif a été recueilli. De plus,
ReMeD a reçu d’Afrique des demandes d’information concernant l’organisation et le déroulement de
ce concours. C’est pourquoi, il a semblé utile de publier ce catalogue, à l'intention des autorités
sanitaires et autres acteurs de santé publique, dans le cadre des Programmes d'Education, d'Information
et de Communication sur l'Usage Rationnel des Médicaments.
Ce catalogue vise deux objectifs :
1. présenter la méthodologie adoptée pour la mise en oeuvre du concours, en soulignant les
points forts et les difficultés posées par la réalisation d'un tel outil de promotion. Nous espérons
ainsi, grâce aux leçons tirées de cette première expérience, permettre à des acteurs de santé publique
de mieux l’utiliser;
2. mettre à la disposition des acteurs de santé un “ vivier ” d’affiches, de slogans, d’idées, etc.
concernant la promotion du médicament générique en Afrique, réutilisables éventuellement, après
adaptation, dans le cadre d’autres campagnes de promotion.
1
Pour une Information Médicale Ethique et le Développement
4
Première partie
Organiser un concours : l'histoire et les leçons d'une expérience
Depuis 1978, l’Organisation Mondiale de la Santé2 recommande la mise en place d’une
politique nationale pharmaceutique dans les pays en développement, faisant une large place aux
médicaments essentiels, « médicaments qui satisfont aux besoins de la majorité de la population en
matière de soins de santé ». Ils doivent être disponibles en permanence à des coûts accessibles aux
populations. Le médicament générique, qui est la copie d’un médicament original (spécialité) dont le
brevet est arrivé à expiration, est le plus souvent commercialisé à un prix inférieur à la spécialité
n’ayant pas à supporter les frais de recherche/développement de la molécule ainsi que les frais de
promotion. Il doit cependant être équivalent à la spécialité initiale, du point de vue de la qualité
pharmaceutique, de l’efficacité et de la tolérance.
1. Contexte et objectifs
Depuis la dévaluation du franc cfa en février 1994, la plupart des pays d’Afrique francophone
ont dû prendre des mesures pour favoriser l’accès de leur population aux médicaments essentiels
génériques. En 1995, malgré toutes les mesures prises pour développer cette politique (procédures
simplifiées d’enregistrement des génériques, élaboration et diffusion de listes de médicaments
essentiels, de formulaires pharmaceutiques, de guides thérapeutiques, instauration pour les
pharmaciens de marges incitatives et du droit de substitution, suppression de taxes sur les
médicaments, etc.), les médicaments essentiels génériques étaient encore peu disponibles. De plus,
quand ils l’étaient, on constatait que les professionnels de santé et les consommateurs semblaient
préférer recourir à des spécialités, et que les génériques restaient peu utilisés.
A cette époque, plusieurs raisons expliquaient cette sous-utilisation :
- les pays de la Zone franc cfa importaient avant la dévaluation environ 90% de leurs produits
pharmaceutiques de France, pays où l’usage des génériques est très peu développé par rapport à
d’autres pays européens. Après la dévaluation, la plupart de ces pays modifiait et simplifiait les
procédures d’enregistrement des génériques et les grossistes identifiaient de nouvelles sources
d’approvisionnement.
- la formation de médecins et de pharmaciens dans les universités, en France, comme en Afrique
francophone, s’appuyait le plus souvent sur les noms de spécialité des médicaments, les noms en
Dénomination Commune Internationale (DCI) utilisés pour désigner les génériques leur étant alors
inconnus;
- la promotion commerciale des spécialités par des laboratoires pharmaceutiques en Afrique
francophone contribuait à promouvoir les prescriptions en spécialités ;
- dans la plupart des pays, la vente des génériques assurait aux distributeurs des marges financières
inférieures à celles des spécialités
- les consommateurs montraient une certaine méfiance vis-à-vis des génériques, due à l'absence
d'informations claires et simples sur leur fiabilité.
Dans ce contexte, il a paru important de mettre en oeuvre une action de promotion des médicaments
essentiels génériques, pour :
- familiariser les prescripteurs, dispensateurs et consommateurs avec le concept de générique ;
- renforcer la crédibilité des génériques.
2
L’utilisation des médicaments essentiels, Liste modèle des médicaments essentiels,9ème liste, OMS, Série de
Rapports techniques 867.
5
2. Organisation et résultats du concours interafricain « Pour la promotion
des médicaments essentiels génériques"
2.1 Organisation, diffusion de l'annonce du concours
Les principaux objectifs de ce concours étaient de :
- faire connaître les médicaments essentiels génériques (MEG)
- augmenter la crédibilité des MEG auprès des prescripteurs et des consommateurs grâce au parrainage
par des institutions officielles (Ministère français de la Coopération, directions nationales de la
pharmacie) et à travers les médias locaux et internationaux,
- recueillir du matériel de promotion adapté à la situation africaine qui servirait lors de campagnes
locales,
- évaluer les représentations des MEG à travers l’analyse des réponses reçues
Le programme et le règlement du concours ont été élaborés par une groupe de travail de
ReMeD en 1995, puis déposés chez un huissier de justice (règlement en annexe 1). Les organisateurs
ont pu bénéficier de l’expérience de deux associations de prévention du Sida3 en matière
d’organisation de concours en Afrique et en France.
Les candidats étaient invités à créer des messages originaux sur l’intérêt de l’usage des
médicaments essentiels génériques. Les messages pouvaient être destinés aux consommateurs, aux
prescripteurs ou aux dispensateurs, sous forme de slogans, affiches, scénarios de pièce de théâtre,
chansons, poèmes, bandes dessinées, etc. La date limite de réponse au concours était fixée au 31 mai
1996.
L'annonce du concours a été faite par différents médias :
- par une émission de Radio France Internationale,
- par la publication d’articles ou d’encarts publicitaires dans plusieurs journaux et magazines
nationaux : Fraternité Matin 8/1/96 (Côte d’Ivoire), Le Pays n°1145 (Burkina-Faso)4, la lettre du
Cedim n°1, vol 2, mars 1996 (Burkina-Faso),
- par la publication dans le bulletin (n°11 de juin 1995 et n°12 de novembre 1995) de
l'association ReMeD (800 adhérents africains: pharmaciens, médecins, secteurs associatifs, etc.) et
dans le bulletin d’Health Action International (HAI News, april 1996),
- par affichage dans les ministères de la Santé, les centres culturels français, les centres de
santé des pays de la zone CFA,
- et, par la distribution d’affiches et de cartes illustrées dans les pharmacies publiques et
privées (5000 affiches et 13000 cartes ont été diffusées en Afrique) par l’intermédiaire du réseau
ReMeD, des ONG, des coopérations internationales, etc.
Le parrainage du ministère français de la Coopération et de plusieurs ministères africains de la
Santé des différents pays en Afrique conférait un caractère officiel à ce concours.
2.2 Résultats
ReMeD a reçu 235 réponses correspondant à 550 propositions originales : 387 slogans, 94
affiches, 22 scénarios de pièces de théâtre ou films courts, des photos, des bandes dessinées, des
chansons (dont 5 enregistrées sur des cassettes audio) et des poèmes.
Les concurrents étaient originaires de 22 pays africains : Côte d'Ivoire (50), Mali (40),
Madagascar (27), Cameroun (24), Bénin (15), Burkina-Faso (14), Tchad (14), Togo (11), Niger (7),
3
le CRIPS (Centre Régional d’Information et de prévention du Sida, Paris) et le Comité local de lutte contre le
SIDA de Dabou, Rép. Côte d’Ivoire.
4
Cet encart a été publié à l’initiative de la direction des services pharmaceutiques du Burkina-Faso
6
Comores (6), Congo (6), Sénégal (6), Algérie (2), Gabon (2), Guinée (2), Mauritanie (2), Rwanda (2),
Djibouti (1), Gambie (1), Maroc (1), RCA (1) et Zaïre (1). De nombreux participants avaient envoyé
plusieurs propositions.
Les concurrents sont issus de milieux professionnels très variées :
- santé : médecins, infirmiers, éducateurs pour la santé, techniciens, pharmaciens, préparateurs;
- éducation : élèves en individuel ou en groupe, étudiants, enseignants ;
- communication : dessinateurs, journalistes, cinéastes;
- autres : sociologue, représentant de commerce, tradipraticien, militaire, informaticien, matelot ou
sans profession.
2.3 Analyse des réalisations
Les messages reçus s’adressent principalement aux consommateurs, plus rarement aux
prescripteurs et parfois aux deux en même temps. Les messages adressés aux dispensateurs
(pharmaciens et vendeurs en pharmacie) sont en nombre plus restreint. Pour persuader les
prescripteurs, dispensateurs et consommateurs, certaines notions sont plus fréquemment utilisées par
les participants :
le prix des génériques est moins élevé que celui de la spécialité princeps
ils ont la même efficacité, la même qualité que la spécialité princeps
ils apportent la santé, l’espoir, la satisfaction, la guérison, etc.
Sur 59 dessins analysés, les thèmes retrouvés le plus souvent sont rapportés dans le tableau 1. Les
images non analysées sont soit des doubles avec un autre texte soit des affiches ne comportant qu'une
image succincte de boites ou sachets, d'une carte de l'Afrique ou d'un logo peu explicite.
Tableau 1 : répartition des thèmes selon leur destinataire dans 59 dessins
thème
adressé aux
consommateurs
(nombre)
prix, coût moins élevé
même efficacité
santé
D.C.I.5
générique identique à spécialité
satisfaction
espoir
qualité, sécurité
guérison
santé pour tous, SSP6
disponibilité
35
23
11
9
9
8
6
6
5
5
4
adressé aux
prescripteurs et
dispensateurs
(nombre)
9
4
3
2
2
2
0
3
1
1
3
Pour la réalisation des 59 dessins étudiés, les participants ont souvent utilisé les mêmes objets (par
exemple, les comprimés et les gélules multicolores, les boites et sachets de médicaments, etc.) et les
mêmes acteurs (professionnels de santé, malades, foule, patients, femmes, enfants, vieux). Lorsque le
lieu était mentionné, il s’agissait le plus souvent d’une carte de l’Afrique ou d’une pharmacie.
L’hôpital ou le centre de santé ont été indiqués beaucoup plus rarement.
Tableau 2 : Fréquence de certains éléments (objets, lieux, acteurs) dans les 59 dessins
5
D.C.I : Dénomination Commune International
SSP : Soins de Santé Primaires
6
7
Eléments
Comprimés, gélules
Afrique
professionnels de santé
boites de médicaments
sachets de médicaments
officine, pharmacie
malades
foule
patients
femmes, enfants
personnes âgées
nombre
20
13
13
12
12
13
11
10
9
8
5
Dans les slogans et les scénarios, les thèmes les plus fréquents ont trait à la modicité du coût des
génériques par rapport aux spécialités.
Voici une sélection des expressions les plus utilisées et leur fréquence :
moindre coût (15), moins cher (12), vil prix (4), moindres frais (4), moins coûteux (4), bon prix (3),
prix économique (3), à la portée de toutes les bourses (3), à la portée du plus grand nombre (2), prix
cadeau (2), à faible coût (2), à peu de frais (2), prix très doux, à bas prix, prix de consolation, prix
démocratique (1).
Exemples de slogans :
Ayez le réflexe générique
Vous serez sain
Et votre compte sera bon
Yao Kouamé Boniface. Adiaké, RCI
Ouf! enfin les médicaments essentiels génériques
Ils portent le même nom dans tous les pays
Ils sont moins chers dans tous les pays
Ils sont efficaces dans tous les pays
Amegnian Komlan Mensah. Cotonou Bénin
Joe ne porte que des habits griffés
mais les médicaments griffés
c'est pas son truc.
Il utilise les médicaments génériques
Amegnian Komlan Mensah. Cotonou Bénin
Les médicaments essentiels génériques
de vrais médicaments
à un bas prix
Fochive Njimongba Omar. Cameroun
Quelques expressions valent la peine d’être citées :
Là où le MEG passe, la dévaluation trépasse
Générique, la différence, c’est le prix
Génériques, moins de dépenses, plus de santé
Les génériques, santé pour tous, économie pour chacun
8
Les génériques, ce sont les petits moyens qui sauvent les grandes vies
Les MEG arrivent, les soucis s’en vont, la santé et les sous restent
Contre la fracture sociale, généraliser le MEG s’impose
MEG, premier en efficacité, dernier en prix
MEG de plus en plus efficaces, de moins en moins chers
2.4 Sélection des gagnants
Un jury7, composé de publicitaires, journalistes, sociologues, pharmaciens et médecins du
Nord et du Sud a sélectionné les 16 meilleures réalisations (les 15 premiers sélectionnés et un prix
spécial du jury) selon les critères suivants : pour chaque support, le message devait être clair,
pertinent et convaincant sur la nécessité d'utiliser les médicaments essentiels génériques. Une
première sélection a été effectuée par le jury, qui a permis de ne retenir que les réalisations diffusant
l’une ou/et l’autre des notions suivantes :
- MEG copie conforme de la spécialité (même efficacité, même qualité),
- MEG prix moins élevés que la spécialité,
- MEG conditionnement adapté au traitement.
Puis chaque membre du jury a effectué son propre classement selon le type de support
(affiches, slogans, théâtre), et le total général a déterminé le classement final.
La proclamation des résultats du concours a eu lieu à l’occasion de la Table Ronde francoafricaine des Journées Pharmaceutiques Internationales de Paris organisée par ReMeD en octobre
1996 en présence de nombreuses personnalités (représentants du ministère français de la Coopération,
de l’OMS). ReMeD a diffusé les résultats du concours dans le numéro 14 de son bulletin de novembre
1996 et a informé par courrier chaque gagnant.
Le premier prix, un séjour en France d’une valeur de 15 000 FF, a été attribué au Docteur
Anges Missengue (Congo).
Du 2ème au 5ème prix, les gagnants (originaires du Burkina-Faso, du Bénin, du Cameroun et
du Gabon) ont reçu un prix d’une valeur de 2 000 FF en espèce, du 6ème au 15ème prix8, un
abonnement d’un an à Jeune Afrique ou Afrique Magazine9 était attribué.
Le prix spécial du jury a été affecté à la chanson et son accompagnement musical d’une jeune
élève du Lycée Mamby Sidebé, à Kati au Mali.
Dans la mesure du possible, tous les participants à ce concours ont pu recevoir un Tee-shirt sur
lequel étaient inscrits deux slogans sélectionnés par le jury : « Générique OK, maladie KO » et
« Médicaments génériques, une même efficacité pour un coût moindre, chez votre pharmacien »
respectivement sur le devant et le dos du Tee-shirt.
La cérémonie de la remise des prix a été diffusée dans toute l’Afrique en novembre 1996 sur la
chaîne de télévision TV5 qui est captée dans toute l’Afrique, lors de l’émission « Y-a-pas Match! » et
c’est ainsi que l’un des gagnants au Cameroun a été informé de sa réussite.
2.5 Après la parution des résultats du concours
7
voir la composition du jury et la liste des gagnants en annexe 3 et 4
Les gagnants étaient originaires du Cameroun (3), de Côte d’Ivoire (4) et du Tchad (2).
9
Ces prix étaient offerts par le grossiste Eurapharma.
8
9
Une réception officielle a été organisée à Paris au Ministère de la Coopération, à l'occasion du
séjour en France du gagnant, le docteur Ange Missengue. Ce dernier, ainsi que deux organisateurs du
concours de ReMeD, ont été interviewés par une journaliste le 7 janvier 1997 au cours de l’émission
sur la santé hebdomadaire de RFI.
De nombreux journaux se sont faits l’écho des résultats du concours. Nous avons relevé
notamment:
Média France International/MFI Santé n°079 : « Médicaments génériques : un concours interafricain »
Afrique Magazine, n°138, nov. 96 : « Médicaments moins chers, les génériques à l’assaut de
l’Afrique »
Faim, Développement Magazine n°128, janv 97 : « Médicaments moins chers »
HAI News, feb.97 : « Postcard contest promotes generics in Africa »
La lettre de la rue Monsieur n°72, nov. 96 : « Créativité et santé »
Le Point, OMS, n°22, 1996 : « Competition promotes generics in Africa »
L’Essor, Quotidien du Mali, 22 mai 1997 : « La création au service des DCI »
Des remises des prix aux gagnants se sont déroulées dans plusieurs pays, au Congo, au
Burkina-Faso, au Bénin, au Gabon, au Mali et en Côte d'Ivoire (par exemple) à l'occasion de
manifestations pour le lancement de la Politique Pharmaceutique Nationale ou lors de séminaires.
Au Mali, où le milieu scolaire avait été fortement mobilisé, la remise des prix s’est déroulée au
centre culturel français en présence de diverses personnalités dont le ministre de la Santé,
l’ambassadeur de France et diverses autres personnalités. Elle a été l’occasion de présenter une pièce
de théâtre sur ce thème.
Les réalisations ont été exposées, lors de séminaires internationaux10, de formations11et dans
certains centres culturels français des pays participants, notamment au Bénin.
Les meilleures réalisations ont été reproduites sous forme de 3 cartes postales différentes (21
000 exemplaires) et de deux modèles d’affiches (8 000 exemplaires), qui ont été diffusées lors de
manifestations organisées par ReMeD et ses partenaires en Afrique, en France, et par courrier aux
membres du réseau.
Au Mali, plus de 200 affiches ont été encadrées pour être affichées dans des centres de santé et
même une dans la salle d’attente du ministre de la Santé ou dans des établissements scolaires à
l’initiative du GIE « Santé pour Tous » 12 et du GRDR13.
La centrale d’approvisionnement en MEG des Comores a repris une affiche du concours pour
illustrer son catalogue de médicaments essentiels génériques et d’autres centrales d’approvisionnement
africaines (la CAME au Bénin et la CAMEG au Burkina-Faso) ont participé activement à la diffusion
des affiches.
Le secteur pharmaceutique privé a également activement participé à la diffusion de ces
affiches. Ainsi, au Cameroun, un grossiste privé a joint à chacun de ses clients un lot d’affiches.
A l’occasion de la conférence internationale sur l’usage rationnel des médicament, (1-4 avril,
Chang Mai, Thaïlande), une communication et un poster regroupant les meilleures réalisations ont été
présentés. Ce dernier fut très apprécié par les organisateurs qui l’ont choisi pour être diffusé sur le site
web de l’OMS.
10
Séminaire-atelier « Accélérer l’introduction des médicaments essentiels génériques dans le secteur privé,
Douala (Cameroun, 20 octobre - 25 octobre 1996).
11
Stage de formation des assistants techniques du Ministère de la coopération, juillet 1996.
12
GIE : Groupement d’Intérêt Economique.
13
GRGR : Groupe de Recherches et de Réalisation pour le Développement Rural.
10
Un poster sur les objectifs du concours et les meilleures réalisations a également été présenté
aux XVIIIème conférence de l’OCEAC (13-16 mai 1998) au Cameroun.
3. Discussion
3.1 Limites et difficultés de mise en oeuvre du concours
Le bilan que l'on peut établir à l'issue de ce concours permet de dégager les points suivants :
3.1.1 "Médicament essentiel générique" : un double concept, qui a pu porter à confusion
Les concepts de "générique" et d'"essentiel" sont encore peu connus du public alors qu’ils sont
familiers aux prescripteurs dans certains pays ; utiliser le thème "médicament essentiel générique" a pu
susciter une certaine confusion parmi les participants. La solution aurait peut-être consisté à expliciter
les deux concepts, de façon simple, lors de la promotion du concours (voir encadrés). C’est
volontairement que les organisateurs avaient souhaité ne pas dissocier ces deux concepts, l’objectif
étant d’inciter les participants à se renseigner (démarche active) auprès des professionnels de santé.
Globalement, les participants ont plus développé le concept de « générique » que celui d’« essentiel »,
ce qui tend à montrer l’absence de promotion du concept de médicaments essentiels, concept qui est
un élément des programmes de médicaments essentiels.
3.1.2 Un risque sous-jacent : promouvoir la consommation de médicaments et l'automédication
Le risque de promouvoir, à travers ce concours, la consommation de médicaments et
l'automédication, n'a pas pu être évité. En témoignent certaines des oeuvres reçues, qui présentent plus
ou moins explicitement les médicaments comme "la panacée pour tous les maux de l'Afrique".
3.1.3 Un règlement du concours qui a rendu le classement des oeuvres difficiles
C’est volontairement que les organisateurs14 avaient voulu une diffusion large du concours sur
l’ensemble de l’Afrique francophone, s’appuyant sur des supports variés (affiches, slogans, scénarios,
etc.) et s'adressant à des populations variées de tous les âges et de tous les milieux, professionnels ou
non professionnels de santé. Ce message « pour la promotion des MEG » était destiné à augmenter la
visibilité des MEG le plus largement possible au lendemain de la dévaluation du franc cfa, les
médicaments sous forme de spécialités étant inaccessibles financièrement bien que disponibles dans
les officines privées selon le modèle français.
En conséquence, l’hétérogénéité des réalisations a rendu la sélection des gagnants d'autant
plus difficile. Le jury15 était composé de façon à ce que des avis divers puissent être rendus, afin de ne
pas favoriser une perspective plutôt qu'une autre (sanitaire, publicitaire, sociologique...). Pour
départager les oeuvres, le jury a décidé de donner la priorité à la pertinence du message en termes de
santé publique, la qualité du graphisme et l'originalité du message permettant de départager les
participants sélectionnés. Le classement final a été obtenu à l’aide d’un système de notation par
chaque membre du jury des meilleures réalisations dans chaque type de support.
3.1.4 Une évaluation difficile de l'impact du concours
14
15
cf. composition du comité d’organisation en annexe 2
cf. composition du jury en annexe 3
11
Notre objectif initial était d'améliorer la connaissance et la crédibilité des médicaments
essentiels génériques auprès du public. Nous n’avons pas connaissance d’études de référence sur la
connaissance de ces notions par la population et les prescripteurs, réalisées avant la dévaluation du
franc cfa dans les pays des participants.
Pour évaluer l’impact de notre concours par rapport à cet objectif, nous nous sommes posés les
questions suivantes : quelle part de la population a été touchée au-delà des 250 concurrents, des 22
pays africains et du réseau mobilisé pour l’organisation ? Quel message a été retenu ? L'impact en
sera-t-il durable ? Comme dans le cas de toute action de promotion auprès du grand public, les
éléments dont on peut disposer ne sont ni précis, ni mesurables.
L'intérêt majeur d'un outil tel qu'un concours est de créer une dynamique que l’évaluation doit
prendre en compte :
a. la mobilisation ou la formation d'un réseau pour la diffusion de l’annonce du concours, des
résultats du concours et pour organiser la remise des prix aux gagnants : dans chaque pays des
membres du réseau ReMeD, les ministères de la Santé, des missions locales de coopération et des
assistants techniques se sont mobilisés.
b. la ré-appropriation des thèmes traités par les concurrents : un message est convaincant si la
personne qui le crée est convaincu. Pour être convaincu, les participants ont dû se documenter
auprès de leur pharmacien, de leur prescripteur, etc.
c. la réutilisation ultérieure de l’organisation du concours ou des réalisations des concurrents.
Une partie de cette dynamique échappe en partie à l’observation des promoteurs du concours.
Les problèmes organisationnels n’ont pas manqué : difficultés pour identifier et mobiliser des
personnes ressources capables d’organiser le concours comme la remise des prix dans les pays des
gagnants, mais une solution a toujours pu être trouvée. Tous ces « acteurs » se sont impliqués
bénévolement dans un contexte peu propice.
Pour évaluer le déroulement du concours et son impact, deux questionnaires ont été envoyés à
chacun des 16 gagnants :
le premier questionnaire (questionnaire A) permettait de connaître le contexte qui avait permis à
chacun de participer à ce concours, son avis sur la situation des MEG dans son pays et sur le bon
déroulement du concours.
les gagnants devaient remplir le deuxième questionnaire (questionnaire B) qui comportait 5
questions portant sur l’accessibilité aux MEG à partir des réponses de 10 personnes de leur
entourage.
Résultats
Questionnaire A
Des 11 réponses obtenues à partir du questionnaire A envoyé aux 16 gagnants en février 1997,
les observations suivantes ont pu être relevées :
- les gagnants ont été informés du concours par les affiches (3 réponses), par l’émission de RFI (2), par
la presse locale (2), par la mission locale de coopération française (2), par le bulletin de ReMeD (1) et
par une pièce de théâtre jouée dans un lycée (1). Les affiches étaient placées à l’Office National des
Pharmacies du Gabon (1), à la faculté de médecine et de pharmacie du Mali (1) et une non précisée.
- la radio (9 réponses), la télévision (9), les affiches (7), les chansons (2), les pièces de théâtre (2), les
slogans (1) et les journaux (1) leur semblent les meilleurs moyens pour communiquer l’information
sur les génériques.
12
- dans leur pays, Bénin, Congo, Côte d’Ivoire, Mali, excepté le Gabon, les gagnants disent pouvoir se
procurer des génériques dans les pharmacies privées.
Si les réponses montrent que les MEG sont inconnus et non disponibles au Gabon, par contre
en Côte d’Ivoire et au Bénin on note qu’ils sont disponibles dans les formations sanitaires publiques et
privées à but non lucratif et dans les pharmacies privées « à titre d’automédication ». Le gagnant
béninois nous informe que la liste des médicaments disponibles sous forme générique dans les
pharmacies privées lui semble trop restreinte.
Un des gagnants ivoiriens signale la publication dans le journal « Fraternité Matin » de la liste
des médicaments essentiels, alors qu’un autre rappelle la récente campagne nationale de sensibilisation
sur les MEG à travers les médias nationaux et les panneaux publicitaires.
Questionnaire B
La plupart des 110 personnes interviewées par les gagnants pour remplir le questionnaire B
connaissent l’intérêt économique des génériques, mais elles hésitent à en acheter pour les raisons
suivantes :
- un manque de confiance due à l’absence de conditionnement
« ils n’ont pas un conditionnement spécifique qui permet de les distinguer des médicaments venant du
Nigéria » (3), « l’emballage ne porte pas de date de péremption » (2), « leur emballage vulgaire »,
« leur emballage pas toujours rassurant » « mal emballés (3) », « l’absence de notice intérieure d’où
leur utilisation suivant une posologie inadéquate », « éviter que le produit soit manipulable afin de
garantir leur propreté », « on ne sait pas la provenance », « ce médicament me fait douter, parce que je
ne sais pas d’où çà vient » (2), « parfois l’absence de solvant »
- des suspicions dues à leur faible prix « le prix pose un doute sur leur qualité » (2)
- des constatations d’ordre subjectif
« les MEG ne contiennent pas tous les principes actifs pour guérir certaines maladies et il faut en
associer d’autres »
« certains d’entre eux ne donnent pas toujours l’effet escompté » (5)
« ils sont trop gros et souvent difficiles à avaler »
« leurs effets secondaires »
Quatre personnes interviewées en Côte d’Ivoire se plaignent du fait que la liste des génériques
disponibles dans les pharmacies privées est trop restreinte.
Au Mali, le GIE « Santé pour Tous », les centres de santé communautaires, les grossistes privés
locaux, l’entreprise locale de fabrication l’UMPP, mais aussi le marché et les vendeurs ambulants sont
des lieux où sont disponibles les MEG.
Au Cameroun, le marché, les étudiants en médecine, les infirmiers à domicile, la boutique du quartier
et les vendeurs ambulants ont été cités de nombreuses fois comme sources d’approvisionnement en
MEG...
3.2 Les avantages d'un concours comme outil de promotion de la santé :
3.2.1 Un outil de communication sur un mode participatif
Notre choix s'était orienté vers l'organisation d'un concours, avant tout parce qu'il s'agit d'une
méthode de communication interactive, et ce à plusieurs niveaux :
13
a. Elle appelle la participation de divers acteurs, qui sont motivés par l'espérance des prix
attribués aux gagnants. La communication est plus efficace, dans ces conditions, que ne seraient des
messages délivrés "de haut en bas", à des destinataires qui restent passifs. C'est un moyen d'être
attentif aux représentations et aux points de vue des acteurs, au lieu de leur transmettre un message
"correct" qui ne sera pas toujours adapté au contexte ou aux contraintes du terrain.
b. Elle entraîne la mobilisation d'un réseau, dont chaque maillon sert de relais pour diffuser
l'information sur le concours, rassembler les oeuvres des participants, et assurer l'annonce et la remise
des prix aux gagnants. Dans notre cas, la filière sollicitée fut principalement celle des missions de
coopération et des centres culturels français, des ministères de la Santé et des membres de l'association
ReMeD; on peut imaginer d'autres recours : centres de santé, pharmacies... Ce recours à un réseau,
constitue déjà, une action d'information dont l’efficacité repose sur la coopération et l'adhésion
d'acteurs du terrain, dont le rôle dans le système de santé est souvent primordial. En plus, il permet de
réduire les coûts de mise en oeuvre et d'organisation du concours,
c. Certains acteurs passifs ont pu devenir actifs à un moment donné, et utiliser tout ou partie de
« l’événement » (le processus du concours, du lancement jusqu’à la remise des prix) pour en faire un
des facteurs qui contribue à la mise en place de la politique pharmaceutique dans le pays.
d. Elle donne la possibilité d'utiliser les « ressources » issues du concours (en rectifiant
éventuellement des interprétations erronées) pour d’autres actions.
Les fournisseurs de MEG dans le secteur public que sont les centrales d’achat (CAME au
Bénin, Cameg au Burkina-Faso, PPM au Mali, etc.), ont reconnu très rapidement l’impact d’une
campagne de promotion des MEG comme un facteur de développement important de leur entreprise et
plusieurs ont ainsi joué un rôle actif dans la diffusion et la ré-utilisation du matériel obtenu lors du
concours (affiches, slogans). La Cameg a imprimé des calendriers reprenant des slogans sur les
génériques. La CAME a participé à la diffusion des affiches du concours.
Le ministère de la Santé du Mali a repris le slogan « oser prescrire - vouloir délivrer - accepter
de consommer » en l’adaptant au contexte local « MEG en DCI : oser prescrire - vouloir délivrer accepter de consommer ».
3.2.2 Les retombées du concours
Par ailleurs, un concours est un outil intéressant par les retombées et les suites qu'il permet
d'envisager. Il faut le considérer comme un élément d'une campagne de promotion plus large.
L’orientation de ce concours visait un élément de la politique pharmaceutique, l'ouverture des marchés
africains aux génériques en créant une dynamique. Les possibilités d'exploitation ultérieure sont
multiples, en voici quelques exemples :
a. Le concours est l'occasion de repérer, parmi les concurrents et les partenaires, les
individus ou les groupes les plus sensibilisés aux problèmes de santé publique ; l'expérience de
notre concours a montré que les participants sont souvent des "leaders d'opinion" dans leur
communauté. Ils peuvent devenir des partenaires actifs et efficaces pour des actions ultérieures
(promotion des MEG, activités visant l’usage rationnel des médicaments, etc.).
Un médecin camerounais, un des gagnants de ce concours a ainsi pu participer à un séminaire
de formation sur « l’usage rationnel des médicaments » organisé par l’OMS en Tanzanie, ce qui lui a
permis de continuer à s’impliquer activement et de devenir un leader dans ce domaine dans son pays.
Un autre est en train de réaliser une enquête sur l’utilisation des génériques dans son pays (Congo).
14
b. Les oeuvres recueillies constituent une excellente source de documentation. Certaines d'entre elles
peuvent être utilisées, en partie ou en totalité et après une révision par des professionnels, dans des
campagnes d'information ultérieures. C'est d'ailleurs l'objet de ce catalogue, de mettre à la
disposition des acteurs de santé publique une sélection des oeuvres collectées.
Parmi les prix attribués aux gagnants, certains peuvent prendre la forme d'un matériel de
formation ou de promotion (tee-shirts, abonnements à des revues spécialisées, participation à un
séminaire de formation...).
Le matériel obtenu peut-être ré-approprié et adapté selon le support (calendrier, agenda,
affiche, carte postale, dos de cahier d’école, timbre, calepin du prescripteur, expositions tournantes,
campagnes médiatiques en utilisant des slogans, des sketches et/ou des pièces de théâtre, etc.) en
utilisant des techniques de marketing similaires à celles des laboratoires pharmaceutiques pour la
promotion de leurs spécialités à l’endroit des prescripteurs ou celles des campagnes d’information et
d’éducation pour la promotion des préservatifs dans le cadre de la prévention du Sida.
3.2.3 Etude de la représentation des médicaments
Ces réalisations, outre leur originalité et la créativité dont elles font preuve, sont des messages
cohérents avec les représentations des populations et adaptés à leurs perspectives culturelles. Elles
constituent d'ailleurs une base de données précieuse pour accéder à une meilleure compréhension
des représentations populaires à l'égard des médicaments, des services de santé et de la maladie.
3.2.4 Emergence d’une nécessité
Le faible coût des génériques résulte en partie de l’absence de frais de promotion. Ce peut être
un handicap commercial majeur en Afrique où la communication joue un rôle traditionnel important et
où la formation continue des prescripteurs se fait presque exclusivement par les représentants des
laboratoires pharmaceutiques.
Dans ce contexte, il faut réfléchir à la prise en charge des frais de promotion des MEG et
informer les prescripteurs de leur disponibilité. Les autorités sanitaires avec l’appui d’organismes de
coopération doivent utiliser les différents moyens à leur disposition pour informer les prescripteurs et
les dispensateurs de MEG présents sur le marché local (liste de MEG, tables d’équivalence et de
correspondance, formulaire pharmaceutique, guide thérapeutique) et assurer la formation continue et
initiale.
Parallèlement, des actions sont à mener en direction des consommateurs à travers des
émissions de radio et de TV, des encouragements à des groupes de musique et de théâtre, ainsi qu’à
des associations de consommateurs.
4. Comment mettre en oeuvre un concours
Nous avons réuni en trois fiches techniques la méthodologie et les conseils utiles à ceux qui souhaitent
mener une telle activité :
Fiche technique 1 : Comment
organiser un concours
ACTION
OPERATEURS
15
AVANT :
(6 mois)
PENDANT :
(1 an)
1. Etablir un "état des lieux" du thème que le concours
cherche à promouvoir (état des connaissances,
comportements existant...) pour définir les objectifs du
concours, le thème, le public cible, etc.
2. Elaborer le règlement et les supports de promotion du
concours
3. Identifier le réseau de diffusion de l'annonce du
concours
4. Rechercher des sources de financement
Comité d'organisation
5. Identifier les membres du jury
Comité d'organisation
1. Dépôt du règlement chez un huissier
Comité d'organisation
2. Diffusion de l'annonce du concours
Comité d'organisation +
réseau
Comité d'organisation +
réseau
Jury
3. Réception et enregistrement des oeuvres
APRES :
(1 an)
1. Sélection des gagnants
Comité d'organisation
Comité d'organisation
Comité d'organisation
2. Diffusion des résultats et distribution des récompenses Comité d'organisation +
aux des gagnants
réseau
3. Diffusion des meilleures oeuvres
Comité d'organisation
Jury + réseau
4. Repérage et utilisation des réseaux créés par le Comité d'organisation
concours
+ réseau
5. Evaluation de l'impact du concours :
Comité d'organisation +
- sur les connaissances des communautés et des réseau
professionnels de santé
- sur les comportements des communautés et des
professionnels de santé
6. Utilisation des résultats et des oeuvres du concours
Comité d’organisation +
réseau
16
Fiche technique 2
Les points forts de l'outil "concours"
Un outil de communication interactive :
1- fait appel à la participation de différents acteurs qui sont motivés par l'espérance des
récompenses;
2- tient compte des représentations de la population dans l'élaboration des messages de
promotion ultérieurs;
3- repose sur la coopération et l'adhésion d'acteurs du terrain, dont le rôle dans le système de
santé est souvent central.
Un outil dont les retombées et les suites potentielles sont multiples : élément d'une campagne de
promotion plus large.
1- une partie des prix attribués aux gagnants peut prendre la forme d'un matériel de formation
ou de promotion : tee-shirts, abonnements à des revues, etc.;
2- source de documentation pour une réutilisation ultérieure ;
3- base de données précieuse pour mieux comprendre les représentations populaires à l'égard
des médicaments, des services de santé et de la maladie;
4- un repérage des "leaders d'opinion" parmi la population et des individus les plus sensibilisés
aux problèmes de santé publique, qui peuvent devenir des "relais" actifs et efficaces pour des actions
ultérieures.
Fiche technique 3
Recommandations - Les leçons de notre expérience
1. Choisir des concepts simples et univoques;
2. Réfléchir soigneusement aux effets secondaires potentiels, implicitement contenus dans les thèmes
qu'on choisit de promouvoir ;
3. Limiter le nombre des modes d’expression, pour obtenir des résultats qui conservent une
homogénéité, sans toutefois brider l'inventivité des participants ni limiter le nombre des participants
potentiels16.
4. Considérer le concours comme un élément d'une campagne plus large : prévoir une exploitation de
la dynamique suscitée;
5. Prévoir une évaluation de l'impact du concours. Etat des connaissances et des comportements, avant
et après.
16
On peut faire un concours en plusieurs sections, une de dessins, une de poésie, une de théâtre, etc. ou imposer
le support d’expression.
17
Fiche technique 4
Le concept de médicament essentiel générique
Les médicaments essentiels
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé17, « les médicaments essentiels sont ceux qui satisfont aux
besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé ; ils doivent donc être disponibles
à tout moment en quantité suffisante et sous la forme pharmaceutique appropriée ».
Les médicaments génériques
Un médicament générique est la copie d’un médicament original (spécialité) dont le brevet est arrivé à
expiration. Il doit être équivalent à la spécialité initiale, du point de vue de la qualité pharmaceutique,
de l’efficacité et de la tolérance, ainsi que de la biodisponibilité.
Les médicaments essentiels génériques
La plupart des médicaments essentiels de la liste de l’OMS, existent sur le marché international en
génériques à des prix relativement bas. Les fabricants de génériques, dispensés des coûts de la
recherche et du développement des produits, peuvent commercialiser des copies à des tarifs très
inférieurs à ceux des spécialités correspondantes. Le développement du marché des génériques a
introduit la concurrence par le prix dans le domaine du médicament, et à mis fin au monopole des
laboratoires sur les médicaments dont le brevet est expiré.
17
L’utilisation des médicaments essentiels, Liste modèle des médicaments essentiels,9ème liste, OMS, Genève
1997, Série de Rapports techniques 867.
18
Deuxième partie : Quelques oeuvres
Présentation
Nous avons sélectionné les oeuvres qui nous semblaient les plus remarquables, et susceptibles
de fournir aux acteurs de santé publique la base d'un matériel de communication.
Il est important de rappeler ici que toutes les oeuvres présentées nécessitent d'être retravaillées
avant toute utilisation ultérieure. Il faut, pour chacune, vérifier (et éventuellement apporter les
modifications nécessaires) qu'elle respecte :
1. Le contexte culturel local : les références culturelles contenues dans l'oeuvre conservent-elles un
sens dans le contexte dans lequel elle sera réutilisée ? Par exemple, parler de DCI (dénomination
commune internationale) a un sens au Burkina Faso et au Mali, mais pas au Sénégal.
2. Le message médical et de santé publique qu'il importe de faire passer : il n'est pas souhaitable,
par exemple, de laisser figurer une perfusion sur telle affiche, afin de ne pas abonder dans le sens de la
croyance répandue de la toute puissance des injections et des perfusions...
3. Les règles de communication minimales : graphisme et couleurs pour les affiches, rythmes,
longueur et vocabulaire pour les textes.
Avant diffusion les affiches, messages, etc., retenus peuvent être testés avec un échantillon de la
population ciblée par la campagne. En effet, des travaux portant sur la perception de 11 dessins par
120 élèves ivoiriens dans le domaine de la prévention du Sida, soulignent la difficulté de faire passer
un message à un public trop général et la nécessité de privilégier des images adaptées à un public
ciblé18. Dans ce domaine, connaître l’impact des images et des slogans est important car il a été montré
que la prise de conscience individuelle de l’influence d’une campagne médiatique était liée à une plus
grande utilisation des préservatifs19 20.
18
Vautrin-Soares E, Soares de Ceita A, Deniaud F., Rey JL, Jugements de jeunes Ivoiriens sur des images de
prévention du Sida. Cahier Santé 1994 ; 4 : 315-24
19
Moatti JP, Beltzer N, Dab W, et al. Approche évaluative des campagnes nationales d’information pour la
prévention du Sida. L’exemple français. Cahier Santé 1992 ; 2 : 191-201.
20
Chan Kam C, Guillaume A. Sida : Une enquête de comportement à l’Ile Maurice. Cahier Santé 1991 ; 1 : 135140.
19
annexe 1
CONCOURS ReMeD
« la meilleure information pour la promotion
des médicaments essentiels génériques en Afrique »
Règlement
Article 1 - Pour soutenir la diffusion d’une information de qualité pour la promotion des médicaments
essentiels génériques en Afrique, le Ministère de la Coopération et ReMeD (Réseau Médicaments et
Développement, 7 rue du Fer à Moulin, 75 005 PARIS) lance un concours sur le thème : « la
meilleure information pour la promotion des médicaments essentiels génériques ».
Article 2 - Ce concours est ouvert à tous les résidents du continent africain.
Il se déroulera du 1 juillet 1995 au 31 mai 1996 inclus.
Le Journal de ReMeD n°11 a diffusé un encart de lancement (le continent africain éclairé par un
projecteur) au mois de juillet 1995 et des affiches reproduisant cet encart seront envoyées aux
Directions des Services Pharmaceutiques, aux Ordres et Syndicats de Pharmaciens, aux Missions
Françaises de Coopération et aux Organisations non gouvernementales.
Article 3 - Les participants sont invités à créer des messages originaux sur les thèmes suivants :
* information sur les médicaments essentiels génériques (MEG)
* les raisons de leur utilisation et de leur développement
* usage rationnel des MEG : prescription, automédication, produits conseils
* ...
Article 4 - Tous ces thèmes peuvent être traités en :
- slogans,
- affiches, plaquettes, bandes dessinées...
- message radio, (durée maximum de 30 secondes, 70 mots environ lus, en dialogue ou chantés...)
- message télévision : les scénarios écrits sont acceptés ainsi que les pièces de théâtres jouées et
présentées en vidéo.
Article 5 - Les messages doivent s’adresser aux prescripteurs (médecins, infirmiers, sages-femmes...)
et/ou aux professionnels du médicaments (pharmaciens, préparateurs, vendeurs) et/ou aux
consommateurs.
Article 6 - Sont exclus du concours :
- les traductions ou adaptations,
- les messages à caractère publicitaire ou commercial,
- les messages déjà utilisés par des agences ou des organismes reconnus.
Article 7 - Un jury composé de professionnels du médicament, de la santé et de la communication
sélectionnera les meilleurs messages qui seront publiés dans un recueil à la clôture du concours.
Article 8 - La meilleure réalisation bénéficiera d’un soutien à sa diffusion dans le pays de l’auteur.
Article 9 - Chaque projet doit être écrit lisiblement en français, ou de bonne qualité d’audition et posté
avant le 31 mai 1996 (le cachet de la poste faisant foi) à l’adresse suivante :
Concours ReMeD
7 rue du Fer à Moulin, 75 005 PARIS
20
Article 10 - Les participants doivent impérativement joindre à cet envoi les indications suivantes :
nom, âge, profession, adresse.
Article 11 - Les participants s’engagent à céder le droit à ReMeD de réaliser et produire leurs
messages et de les diffuser sans limite dans le temps et en nombre. ReMeD aura le droit de reproduire
les messages et de les transmettre aux personnes qui seraient intéressées par leur acquisition.
Article 12 - Les textes et cassettes ne seront pas envoyés aux auteurs, les auteurs devant garder une
copie de leurs messages.
Article 13 - L’inscription à ce concours suppose que les participants se portent garants de l’originalité
et du caractère inédit des messages
Article 14 - Les prix pour récompenser les gagnants sont :
* 1er prix : un séjour en France pour 2 personnes tous frais payés et le soutien à la diffusion de
l’oeuvre dans le pays d’origine de l’auteur.
* 2ème au 15ème prix : abonnement à des revues,
Article 15 - Tous les autres participants au concours recevront un prix d’une valeur de 10 F pièce.
Les lots et cadeaux seront adressés par voie postale. Aucun lot ou cadeau ne pourra être échangé
contre un autre lot ou un autre cadeau ou contre des espèces.
Article 16 - Si par suite d’un cas de force majeure ou pour toute autre cause, le concours devait être
modifié ou annulé, les organisateurs ne sauraient être tenus pour responsables. Ils ne pourraient
notamment être tenus pour responsables des retards, défauts d’acheminement, ou erreurs imputables
aux services des Postes et Télécommunication.
Article 17 - Le fait d’envoyer un ou des messages suppose l’acceptation du règlement. Aucun recours
sur le mode de l’organisation ou sur les résultats du concours ne sera accepté. Les décisions du jury
sont sans appel.
Article 18 - Le règlement de l’opération est adressé à titre gratuit à toute personne qui en a fait la
demande à ReMeD - 7 rue du Fer à Moulin - 75 005 Paris - France.
Article 19 - Le règlement est déposé chez Monsieur ALLIEL, Huissier de justice - 15 rue des Halles 11 rue des Déchargeurs, 75 001 Paris.
21
annexe 2
LISTE DES ORGANISATEURS DU CONCOURS
Edith Aschehoug (ReMeD)
Carinne Bruneton (ReMeD
Denis Fontaine (ReMeD)
Jeanne Maritoux (Pimed)
Philippe Bouscharain (Ministère de la Coopération)
Emmanuel Riccard (CRIPS)
_____________________________________
annexe 3
LISTE DES MEMBRES DU JURY DU CONCOURS
Présidente du jury :
Mme JEANNE VOHITO,
Présidente du syndicat des pharmaciens de la République de
Centrafrique
KIDI BEBEY
PHILIPPE BOUSCHARAIN
CARINNE BRUNETON
FRANCOIS DENIAU
MARTINE DUCOULOMBIER
ISABELLE FAVRE
CAROLINE HUSSON
PHILIPPE JALLON
JEANNE MARITOUX
MAME PENDA SALL
JEAN LUC PORTAL
AGNES RAGEAU
JEAN LOUP REY
EMMANUEL RICCARD
ANNETTE SEMAILLE
OSANGE SILOU
Journaliste, Planète Jeunes
Ministère de la Coopération, pharmacien
Pharmacien, ReMeD
Médecin et anthropologue
Dialogue et production
Docteur en anthropologie sociale
Pharmacien, Directeur du Centre National
d’Information sur le Médicament Hospitalier
Rédacteur en chef de Média Interafrique
Pharmacien, Pour une Information Médicale
Ethique et le Développement (PIMED)
Etudiante en DU Médicaments et santé publique
Médecin de Santé Publique (RCI)
Ministère de la Coopération, département de
l’information et de la communication
Médecin de santé publique
Médecin de Santé publique, CRIPS
Journaliste, Afrique Magazine
Journaliste, Invariance
22
annexe 4
LISTE DES GAGNANTS DU CONCOURS
POUR LA PROMOTION
DES MEDICAMENTS ESSENTIELS GENERIQUES EN AFRIQUE
1er prix, un séjour en France pour une personne d’une valeur de 15.000 FF
1er prix :
n° 219
Message
Dr MISSENGUE ANGES, BP 1342 Brazzaville, CONGO
Médecin
du 2ème au 5ème prix, lot d’une valeur de 2.000FF
2ème prix :
n° 316
Pièce de théâtre
KABRE S. HONORE, BURKINA -FASO
Infirmier breveté au centre médical de Bitou, province du Boulgou
3ème prix :
n° 310
AMEGNIAN KOMLAN MENSAH, BP 188 Cotonou, BENIN
Etudiant à la FSS,
4ème prix :
n° 534
Affiche
DZUKOU THIERRY, Médecin, BP 1916, Yaoundé, CAMEROUN
tél/fax 237 21 46 24
SOLISE NDIOTHO, dessinateur
5ème prix :
n° 461
Message
M. AGBADJE A. Charles, BP 1530 Libreville, GABON
Professeur de Sciences Naturelles
du 6ème au 15ème prix, un abonnement à Jeune Afrique ou à Afrique Magazine pour un an
6ème prix :
n° 521
Affiche
SAKOM TITIM TAN, s/c Guidinabaye Esaïe, Ambassade USA,
BP 415, N’Djamena, TCHAD
7ème prix :
n° 140
Slogan
M. EMMANUEL KODIO, BP 1805, BAMAKO, MALI
8ème prix :
n° 443
Slogan
M. FOCHIVE NJIMONGBA BUSNEL OMAR
s/c Melle Fochive Adija, Aéroport du Cameroun ADC BP
Yaoundé CAMEROUN, tel 21 27 47
9ème prix :
n° 388
Pièce de théâtre
M. AHMED ALLFI, Club CPN, s/c CCF BP 1284,
N’Djaména, TCHAD
23
10ème prix :
n° 48
Pièce de théâtre
M. AHIDJO TOURAWA, BP 186, Garoua, CAMEROUN
11ème prix :
n° 236
Slogan
M. SOUMAÎLA ADIGUN 01 BP 1807 Abidjan 01
COTE D’IVOIRE
Designer-graphiste, caricaturiste
& 135
Slogan
M. KANGAH KANGAH CHRISTOPHE
08 BP 2216 Abidjan 08 COTE D’IVOIRE
Professeur d’espagnol
13ème prix :
n°46
Slogan
M. AHIDJO TOURAWA, BP 186, Garoua, CAMEROUN
14ème prix :
n°330
Message
Hal Hassane OULD SIDI AHMAD
BP 173, Dabou, COTE D’IVOIRE
Etudiant
15ème prix :
n°509
Affiche
M. KOUADIO KOFFI, 03 BP 248 Abidjan 03,
COTE D’IVOIRE
Infirmier manipulateur-radio
Prix spécial du Jury, lot d’une valeur de 2.000FF
Chanson enregistrée sur cassette audio
SIRABA BAGAYOGO
Lycée Mamby Sidebé, Kati, MALI
Chaque participant recevra un Tee-shirt ReMeD d’un valeur de 50FF.
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