31 aout dans la région des grands lacs d`italie - Diocèse de Belley-Ars

Transcription

31 aout dans la région des grands lacs d`italie - Diocèse de Belley-Ars
31 août 2010
dans la région des grands lacs d’Italie
Samedi soir je suis arrivé au bord du lac
Majeur à Stresa. Grand vent face au lac.
Après avoir parcouru la jetée (style
promenade des Anglais à Cannes) je me suis
rendu à l’église. Le prêtre m’a accueilli
sympathiquement. Mais pour trouver un lieu
où dormir il était embêté. Il m’a finalement
indiqué une vague institution. Sur place je n’ai
pas dû tomber sur la bonne personne et les
lacunes en italien n’ont pas aidé. Je suis donc
ressorti bredouille. Finalement, le ciel est
dégagé, je choisis de dormir au bord de l’eau.
Je m’installe sur un banc, face au lac…
coucher de soleil magnifique.
C’est quand même curieux de se dire que lorsqu’on mange un bout de pain et un morceau de saucisson
au sommet d’un col, ou près d’un torrent on se sent un prince privilégié au milieu d’un royaume
magnifique mais que ce même morceau de pain et de saucisson, sur un banc public, au milieu des
touristes qui déambulent, donne au regard des gens le sentiment d’être une « pauvre cloche »… le
décalage est savoureux !
Pourtant deux discussions intéressantes. L’une avec un
monsieur très cultivé mais rempli de mépris pour
l’ensemble de ses contemporains et particulièrement
hostile aux idées religieuses et particulièrement remonté
contre tout ce qui est catholique. Propos amusant à
prendre au 2ème degré ! Il reviendra deux fois passer
près d’une heure à discuter en excellent français.
L’autre personne, intriguée par mon bâton, tente une
discussion malgré la barrière linguistique. Il fait partie du
groupe des chevaliers du St Sépulcre. Lorsqu’il découvre
que je suis prêtre, il veut m’offrir l’hôtel (j’ai compris que
son épouse ne tenait pas trop à m’accueillir à la maison).
Il insiste plusieurs fois mais j’ai décidé de voir le
coucher et le lever de soleil sur le lac Majeur… je resterai donc sur mon banc ! Je crois que cette
nuit à la belle étoile valait bien une nuit d’hôtel ! Mais j’ai été touché par la
proposition, j’espère ne pas l’avoir trop blessé en refusant.
Dimanche matin, je traverse le lac en bateau Stresa pour Luino (de Luino il y a un
chemin balisé qui longe la frontière suisse et qui conduit à Côme).
A Luino, je rejoins la paroisse pour la messe dominicale. Don Marco, le vicaire,
m’accueille chaleureusement pour la concélébration. Nous sommes dans le diocèse
de Milan et la Liturgie est un peu différente du rite catholique romain. Ce sont des variantes qui datent du
Vème siècle à l’époque de St Ambroise.
Après la messe, Stéfano, 26 ans, dentiste, m’emmène prendre le repas chez ses
parents. Repas dominical inespéré dans une famille italienne ! A 15 heures, je
choisis de marcher un petit peu pour m’éloigner de la ville. Trois heures de
marche et me voici près d’une petite chapelle SAN PAOLO qui domine la vallée
où l’on aperçoit le lac de Lugano. Extraordinaire ! Je monte ma tente, joyeux de
ce beau dimanche.
Alléluïa !
Encore deux jours de marche dans des paysages un peu moins beaux que ce que j’ai connu ces derniers
jours. La carte au 500/000 italienne n’est pas toujours très juste. Me voici donc le 31 août à Côme, au
bord d’un nouveau lac.
Je vais au centre à la Cathédrale (le Duomo). On
prépare la fête du St Patron du diocèse : San
Ambogo, au IVème siècle, légat du pape Léon
1er, au Concile de Chalcédoine (où je passerai
en Turquie). Je me joins à la procession et à la
messe solennelle avec plus de 100 prêtres et les
autorités civiles et militaires. 1h15 de cérémonie.
A l’issue, un diacre m’emmène en voiture à la
« Maison de la Divine Providence ». J’y suis
accueilli par Angelo, de la congrégation
fondée par Don Luigi GUANELLA. On me
donne une chambre avec douche et je mange
avec les pères. Très fraternel. C’est l’occasion de
découvrir l’œuvre de Don GUANELLA, inconnu
en France, et qui sera canonisé l’an prochain.
Voilà un mois que j’ai démarré mon pèlerinage. Ce soir me voici à Côme dans une jolie chambre, plongé
dans la bienveillance de la divine Providence.
Pour l’instant, c’est plutôt facile. Le temps, la beauté des paysages, la qualité des accueils, la richesse
spirituelle de l’Italie.
Tout ce passe au mieux.
Je me réjouis que Dimanche, le Père Cyril soit installé et que Marboz ait un nouveau curé, présent en
chair et en os, dans la paroisse. Pour ma part, ma prière va souvent vers vous.
Ultreïa !
Père Luc
« Foi et Courage »