Renault : Carlos Ghosn se sépare de son ambitieux bras

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Renault : Carlos Ghosn se sépare de son ambitieux bras
vendredi 30 août 2013 LE FIGARO - N° 21 483 - Cahier N° 2 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr
lefigaro.fr/economie
MEDEF
CARREFOUR
MOSCOVICI PROMET LA FIN
DES HAUSSES D’IMPÔTS
SUR LES ENTREPRISES PAGE 24
REBOND SURPRISE
DES PROFITS
RÉALISÉS EN FRANCE
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Pierre Moscovici et Pierre Gattaz.
Renault : Carlos Ghosn se sépare
de son ambitieux bras droit
BENOIT TESSIER, CHARLES PLATIAU, RONEN ZVULUN/REUTERS
Carlos Tavares,
directeur général
délégué aux
opérations du
constructeur,
paie sa récente
candidature
publique
au poste
de numéro un de
Ford ou de General
Motors.
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La croissance américaine sera plus forte que prévu en 2013
CONJONCTURE La croissance américaine a été fortement révisée à la hausse au
deuxième trimestre. Selon le
département du Commerce,
elle est désormais de 2,5 % en
rythme annuel, en progression de 0,8 point par rapport à
la dernière estimation officielle. Ce résultat s’explique par la
meilleure tenue des échanges
américains (exportations en
hausse et importations en
baisse) et par un regain des re-
CONFIDENTIEL
Daniel Lenoir,
futur directeur
de la Cnaf
La nomination sera entérinée
lors du prochain Conseil
des ministres, mercredi.
Le gouvernement a décidé
de nommer Daniel Lenoir,
l’actuel directeur de l’Agence
régionale de santé (ARS) NordPas-de-Calais, à la tête de la
Caisse nationale des affaires
familiales (Cnaf). Il remplacera
Hervé Drouet, qui y occupait la
fonction de directeur général
depuis novembre 2008. Saisi
pour avis, Jean-Louis
Deroussen, le président CFTC
de la Cnaf, a approuvé le choix
de l’exécutif. Daniel Lenoir
est un professionnel des
questions sociales, très
apprécié par la gauche.
Énarque de formation et ancien
membre de l’Inspection
générale des affaires sociales
(Igas), il a dirigé au cours
de sa carrière la Mutualité
sociale agricole (MSA),
la Caisse nationale
d’assurance-maladie (Cnam)
et la Fédération nationale de la
mutualité française (FNMF).
constitutions de stocks et des
dépenses des entreprises. Une
légère déception vient toutefois du ralentissement confirmé de la hausse de dépenses
de consommation d’avril à
juin, par rapport au trimestre
précédent. Le gain n’est finalement que de 1,8 %, contre
2,3 % de janvier à mars. Les
autorités y voient l’effet des
hausses d’impôts décidées au
printemps. La hausse des dépenses immobilières reste,
quant à elle, considérable, à
près de 13 % en rythme annuel. Un moteur à lui seul responsable d’un cinquième de la
croissance américaine au
printemps.
Dans ce contexte, les marchés
considèrent que la banque
centrale des États-Unis est
bien partie pour réduire dès le
mois de septembre ses achats
controversés mensuels de
85 milliards de dollars de dette
publique à long terme. Déci-
dés en septembre dernier pour
maintenir des taux d’intérêt
artificiellement bas et ainsi
contrer le risque de déflation
et de récession, ces achats
semblent moins justifiés. Les
nouvelles inscriptions au chômage ont par ailleurs reculé,
conformément aux attentes
des analystes. Sur un an, elles
affichent une chute de 11,7 %,
un autre signe de la reprise
outre-Atlantique.
COSMÉTIQUES L’Oréal est bien décidé à défendre son indépendance. JeanPaul Agon, le PDG du leader mondial des
cosmétiques, semble prêt à casser sa tirelire pour racheter les 29,3 % du capital
détenu depuis 1974 par Nestlé, valorisés
au cours actuel à 22 milliards d’euros.
« Nous avons les ressources permettant
d’envisager toutes les opportunités »,
assure-t-il ce vendredi dans un entretien
aux Échos.
À partir du 30 avril prochain, le champion
suisse de l’agroalimentaire sera libre de
céder au plus offrant sa participation dans
L’Oréal. La famille Bettencourt, qui détient
30,5 % du capital de L’Oréal, n’aura alors
plus de droit de préemption. Les héritiers
du fondateur du groupe, à qui certains
prêtaient l’intention de céder leur participation à Nestlé, ont fermement démenti
la semaine passée ces rumeurs et rappelé
leur attachement à L’Oréal. De ce fait, le
groupe suisse n’a plus d’espoir de prendre
à court ou moyen terme le contrôle du roi
des cosmétiques. Jamais les dirigeants de
Nestlé n’avaient publiquement fait état de
leur intention à ce sujet, mais une acquisition aurait tout son sens stratégique.
Cette semaine, Peter Brabeck, qui gère
depuis des années ce dossier ultrasensible au sein de Nestlé, a déclaré à la presse
suisse qu’il souhaitait disposer de toutes
les options possibles pour l’avenir de sa
participation, y compris le statu quo. Mais
la possibilité qu’aura bientôt le groupe
suisse de vendre sa participation peut inquiéter L’Oréal. En l’absence de droit de
préemption des Bettencourt, Nestlé peut
en effet en théorie faire monter plus facilement les enchères. Certes, les 30,5 %
ne donneront pas le contrôle de L’Oréal à
l’acquéreur. Mais ils pourraient attirer des
fonds d’investissement ou des conglomérats étrangers, ou LVMH, qui serait
ravi d’étendre son emprise dans le luxe et
de garantir le maintien de L’Oréal sous
pavillon tricolore.
Les dirigeants de L’Oréal ne veulent pas
d’un tel schéma. La sortie de Jean-Paul
Agon est un message fort adressé tant
aux candidats au rachat qu’à Nestlé, qui
n’a nul besoin de vendre. La partie de
Y. L.
poker menteur risque de durer.
P.-Y. D.
L'HISTOIRE DU JOUR
U
n passant qui prend en photo la
vitrine de son boulanger, un
autre qui photographie les rayons
d’un supermarché… Il s’agit
peut-être de « ClicWalkers »,
cette nouvelle communauté de consommateurs fédérée par Frédérique Grigolato. Après
plus de vingt ans passés
dans la grande distribution,
elle a créé Clic and Walk en
2012.
Le principe est simple : une
marque veut vérifier que ses
produits sont bien mis en
avant dans des magasins,
une enseigne veut savoir si
une nouvelle offre commerciale plaît… Elle confie une
« mission » à Clic and Walk
qui la transmet à sa communauté. Depuis peu, elle
regroupe plus de 50 000
personnes en France. Leur
mission, si elles l’acceptent,
sera de prendre en photo et,
éventuellement, d’ajouter
un petit commentaire. C’est
parfois à peine rémunéré,
de 0,50 euro jusqu’à une dizaine d’euros, selon
les cas. Dès l’instant où le ClicWalker a gagné
trois euros (ou plus) il peut demander un virement ou un règlement PayPal.
Mais les ClicWalkers les plus efficaces peuvent
ajouter de 15 à 20 euros par mois à leur tirelire.
D’autant que le service n’a pas vocation à toucher un « échantillon représentatif de la population »
-même si chaque retour est
géolocalisé -, c’est plutôt le
nombre de réponses qui
compte. Et la réactivité de
Frédérique Grigolato, qui en
trois ou quatre jours peut rapidement transmettre à ses
commanditaires les photos et
les commentaires issus de sa
communauté. La jeune patronne n’entend pas en rester
là. Elle a levé 750 000 euros
auprès du fonds Breega Capital en juin dernier afin notamment de pouvoir ouvrir
des bureaux en Allemagne et
en Angleterre d’ici à la fin de
l’année. ■
ELSA BEMBARON
La croissance
est désormais
de 2,5 %
en rythme
annuel, en
progression
de 0,8 point
par rapport
à la dernière
estimation
officielle
L’ORÉAL PRÊT
À RACHETER
LES 29,3 % DE SON
CAPITAL DÉTENU
PAR NESTLÉ
vendredi 30 août 2013 LE FIGARO
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L'ÉVÉNEMENT
L’opération séduction de cinq
ministres à l’université d’été du Medef
UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU MEDEF
Pierre Gattaz en compagnie
(de gauche à droite)
de Bernard Cazeneuve (Budget),
de Fleur Pellerin (PME,
Innovation et Économie
numérique), de Sylvia Pinel
(Artisanat, Commerce et
Tourisme) et d’Arnaud
Montebourg (Redressement
productif).
PATRONAT Pas moins de six
membres du gouvernement ont fait
le déplacement, mercredi et jeudi,
sur le campus de HEC à Jouy-enJosas, afin de participer à l’université du Medef. Dont cinq, la seule
journée d’hier, de Bercy : Pierre
Moscovici (Économie), Arnaud
Montebourg (Redressement productif), Bernard Cazeneuve (Budget), Fleur Pellerin (PME) et Sylvia
Pinel (Artisanat). Leur mission ?
Séduire des patrons remontés à bloc
et tenter de redresser la cote du
gouvernement. Pas facile, donc,
alors que les sujets chauds - retraites, taxe à 75 %, complexités administratives, sentiment général d’incompréhension - ne manquaient
pas. Seul parmi les ministres programmés, Philippe Martin (Écologie) a annulé sa venue pour cause de
« problème d’agenda ».
Hormis Pierre Moscovici, c’est
sans doute Bernard Cazeneuve qui
s’en est le mieux sorti. Sachant
mettre les rieurs de son côté, le
grand argentier de l’État - et donc à
ce titre le collecteur des impôts des
entreprises - a su retourner la salle à
son avantage, en rappelant avoir
travaillé en banque, puis dans un
cabinet d’avocats, et en déclarant
« vouloir réconcilier la France avec
Mon père a été
entrepreneur
FLEUR PELLERIN, MINISTRE DES PME
les entreprises ». Mieux, il a concédé comprendre les attentes exprimées par le président du Medef.
Pour sa part, la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève
Fioraso, avait su rebondir mercredi
après une petite embardée. Lors de
sa table ronde, la ministre avait attaqué les gouvernements précédents à propos des déficits. « Il y a
eu un moment où il aurait fallu prendre des décisions courageuses, et
cela n’a pas été fait », avait-elle asséné, provoquant des huées dans la
salle. Elle avait toutefois fini par être
applaudie, un peu plus tard, après
avoir défendu l’introduction de
l’anglais à l’université.
A contrario, la participation hier
dans la matinée de Sylvia Pinel à la
table ronde « Propager le succès » a
été un échec. Pour ne pas dire un
calvaire. Seule femme à la tribune
sur huit intervenants, elle s’est retrouvée à devoir répondre maladroitement à des questions tournant surtout autour de la fiscalité,
ce qui n’est pas, loin s’en faut, son
domaine de prédilection. Et, quand
elle affirme que le gouvernement
« a déjà démontré combien il était
attaché à la réussite des entreprises », les patrons éclatent de rire.
Dans le même temps défilent sur un
écran derrière son dos des commentaires assassins envoyés par
e-mail ou SMS. « 35 ans, mais déjà
une grande expérience de la langue
de bois », déplore un patron. « Madame blabla », se défoule un autre
tandis que la salle se vide, petit à
petit.
Oral de rattrapage
pour Montebourg
Pendant ce temps, Fleur Pellerin
faisait également face à une assemblée hostile. « Elle a été gentiment
secouée et même une fois sifflée »,
assure un spectateur. Afin de faire
taire les critiques, elle explique aux
chefs d’entreprise que son père
avait lui-même été entrepreneur.
Qu’elle était donc « consciente de
leurs problèmes » et « légitime »
pour en parler. Qu’importe si l’argument avait déjà été utilisé l’année
passée sur les mêmes bancs et face
au même public.
Mais les deux stars de la journée
auront été Pierre Moscovici (voir cicontre) et surtout Arnaud Montebourg. Peu en cour auprès des patrons, le ministre du Redressement
productif a participé au dernier débat du jour. Alors qu’il « a passé des
mois à insulter les patrons », dixit
l’un d’entre eux, il n’a pas été sifflé à
l’entrée, contrairement à l’année
dernière. Le public a bien fait. Arnaud Montebourg était venu délivrer un discours proentreprise. Le
CICE ? « La mobilisation de l’ensemble des Français à l’allégement des
charges sur les entreprises. » L’entreprise ? Elle « crée la richesse » et
il faut « s’unir autour de l’outil de
production ». Les chefs d’entreprise
ont fini par applaudir le tribun. ■
Moscovici promet à Gattaz la fin des
hausses d’impôts sur les entreprises
Le crédit
d’impôt
compétitivité
emploi (CICE)
ne referme pas
le dossier du
coût du travail.
Il faut aller
plus loin
PIERRE MOSCOVICI
Vous nous
proposez
une simple
compensation.
Les
prélèvements
doivent
vraiment
baisser, de
20 milliards par
an
PIERRE GATTAZ
Les chefs d’entreprise présents hier
sur le campus de HEC s’étaient déplacés en masse pour assister au
« duel des deux Pierre » : Gattaz
contre Moscovici. Très remontés
contre le gouvernement, notamment après la hausse des cotisations
de retraite, ils attendaient de pied
ferme le ministre de l’Économie qui
a réussi l’exploit de se faire… applaudir à plusieurs reprises. Il faut
dire que le numéro 4 du gouvernement a sorti l’artillerie lourde.
« 57% de dépense publique dans le
PIB, ça ne va pas, a-t-il concédé
d’entrée, certain de son effet, une
semaine après avoir reconnu un
“ras-le-bol fiscal” des Français. Je
souhaite qu’en 2017 la dépense publique soit vraiment inférieure à
aujourd’hui.» Non sans affirmer,
mais sans convaincre une seule
personne de la salle, que le niveau
actuel des prélèvements sur les entreprises n’était pas favorable à la
croissance et l’emploi. L’ex-bras
droit de Dominique Strauss-Kahn a
même tenté de se présenter comme
le ministre des patrons en jurant
que «la croissance passe par l’entreprise». Et en confiant avoir passé la
consigne aux agents du fisc de ne
pas déclencher de contrôle après le
CICE. Succès garanti.
Au-delà des mots, Pierre Moscovici a apporté des précisions sur la
Les trois dossiers noirs qui irritent les patrons
MARC LANDRÉ @marclandre
Trois thématiques majeures
empoisonnent, depuis un an,
les relations entre les patrons
et le gouvernement.
1
La fiscalité
Imposition à 75 % des
revenus supérieurs à un
million d’euros, relèvement du barème de l’ISF, surtaxation des banques et des
groupes pétroliers, explosion
du forfait social, rabotage de
la niche Copé, déductibilité
partielle des intérêts d’emprunt, suppression des exo-
nérations de charges sur les
heures supplémentaires… Depuis l’élection de François
Hollande, les prélèvements
sur les entreprises ont grimpé
d’une grosse quinzaine de
milliards. Une contribution
au « redressement national »
qui est venue s’ajouter à celle,
équivalente, des deux plans
de rigueur de la majorité précédente. La hausse annoncée
mardi des cotisations employeurs pour financer la réforme des retraites et la mise
en œuvre prochaine de la
contribution climat-énergie
ont fini de faire déborder un
vase que les patrons jugent
Poignée de mains
entre le ministre des
Finances, Pierre Moscovici,
et le président du Medef,
Pierre Gattaz, jeudi,
à Jouy-en-Josas.
trop plein, et au détriment de
leur compétitivité.
2
L’environnement
réglementaire
Là encore, le nombre
de contentieux est important : mise à mal du statut
des autoentrepreneurs, révolte
des « pigeons » au sujet des
plus-values de cession, obligation de recherche d’un repreneur en cas de cession de site
avec recours en cas de litige au
tribunal de commerce, possibilité offerte aux salariés d’une
entreprise de faire une offre de
reprise sous forme de Scop…
L’immixtion, souvent contre-
productive et sans concertation, du gouvernement dans la
vie et la gestion des entreprises
passe de plus en plus mal.
3
Le temps de travail
Le renchérissement du
coût du travail, via notamment la suppression
du dispositif des heures sup, n’a
été que faiblement compensé
par la mise en œuvre du crédit
d’impôt compétitivité emploi
(CICE). Quant aux 35 heures,
elles sont toujours en place et
constituent toujours un frein,
pour beaucoup de patrons, à
l’expansion de leur entreprise
déjà mise à mal par la crise. ■
ligne du gouvernement. Et notamment sur ce qui attend les patrons
en 2014… «La hausse des cotisations
patronales pour les retraites sera intégralement compensée par une
baisse des cotisations familiales dès
2014, et jusqu’en 2017, a-t-il promis. La réforme des retraites ne pèsera pas sur le coût du travail pendant la durée du mandat. » Et le
ministre de réaffirmer que les prélèvements sur les entreprises
n’augmenteraient pas en 2014.
Refonte du financement
de la branche famille
Mieux, le futur projet de loi de finances sera l’occasion de réduire la
fiscalité pesant sur les facteurs de
production (travail, investissement), avec notamment le non-relèvement de la détestée taxe sur les
dividendes. À moyen terme, le
gouvernement compte aussi lancer
le chantier de la réduction du coût
du travail, avec la refonte (réclamée
de longue date par le patronat) du
financement de la branche famille.
«La concertation avec les partenaires sociaux commencera au plus vite
et un premier point d’étape sera fait
fin 2013», a-t-il précisé, en guise de
scoop.
Malgré les efforts déployés, le
«package» que Pierre Moscovici a
détaillé n’a pas totalement satisfait
Pierre Gattaz, encore très énervé de
s’être «fait berner lundi par le premier ministre», selon les dires de
l’un de ses proches, en reconnaissant «une ouverture» de l’exécutif
sur une future baisse des charges
patronales. «Ce que vous nous proposez, c’est une simple compensation. C’est ce qui nous fait peur. Les
prélèvements doivent vraiment baisser, de 20 milliards par an», a répondu le patron des patrons, sous
les applaudissements nourris de la
salle. Habile manière pour le président du Medef de rappeler à son invité du jour, féru de philosophie, la
célèbre formule de poète Pierre Reverdy : «Il n’y a pas d’amour, il n’y a
que des preuves d’amour.» Il lui redira d’ailleurs lundi matin lors de
leur prochain rendez-vous en têteà-tête, dans le bureau du ministre à
Bercy. «J’amènerai les croissants»,
a-t-il promis, en guise de trêve,
provisoire. ■
C. C.
BENOIT TESSIER/REUTERS
GRAPHIQUE
INDICATEUR DU CLIMAT DES AFFAIRES,
en points
90
90
88
87
86
86
84
82
85
84
Source : Insee
CÉCILE CROUZEL
ET GUILLAUME GUICHARD @ccrouzel
et @guillaume_gui
ROMUALD MEIGNEUX/SIPA, BENOIT TESSIER/REUTERS
Cazeneuve, Montebourg, Moscovici,
Pellerin et Pinel ont défilé hier devant
les patrons pour plaider leur politique.
Avril 2013
Août
3,6 %
Hausse en juillet
des déclarations
d’embauche en CDI
et CDD de plus
d’un mois, après
une baisse de 5,8%
en juin.
DES
INDICATEURS
POSITIFS
Les semaines se suivent
et ne se ressemblent pas.
De nouveaux indicateurs,
publiés hier, semblent
confirmer le début de
reprise. Il s’agit du climat
des affaires en août, en
progression dans tous les
secteurs (sauf bâtiment)
et des déclarations
d’embauche en juillet.
LE FIGARO
ENTREPRISES
vendredi 30 août 2013
25
La guerre des prix va redoubler dans l’assurance auto
Après plusieurs années de hausse, certains assureurs annoncent des prix stables… ou en baisse l’an prochain.
ANNE BODESCOT
[email protected]
La hausse moyenne
sur le marché ne devrait
pas dépasser 2 %,
selon le cabinet
Facts & Figures.
FRANÇOIS BOUCHON/
LE FIGARO
CONSOMMATION Avant l’été,
la Maif avait déjà donné le ton, en
promettant qu’elle n’augmenterait
pas ses tarifs d’assurance auto en
2014. Depuis quelques jours, la
Maaf à son tour vante sur tous les
tons et tous les écrans le même
message : les primes de ses assurés
ne bougeront pas l’an prochain (à
situation d’assurance identique).
Mieux, elle va rembourser à ses
clients 5 % de la cotisation payée en
2013. Une ristourne qui profitera à
quelque 3,7 millions de contrats
(auto, mais aussi deux-roues ou
camping-cars) et sera déduite de la
prime 2014. Mais la mutuelle veut
aussi séduire de nouveaux clients.
Ceux qui souscriront un contrat
auto chez elle avant le 8 novembre
profiteront donc également des 5%
de remise. En attendant l’an prochain, où les prix des nouveaux
contrats baisseront.
Pour l’instant, aucun des autres
grands assureurs, parmi ceux qui
ajustent leurs grilles tarifaires au
1er janvier, n’a encore dévoilé sa
stratégie. Axa France ou la Macif,
par exemple, expliquent qu’il est
encore trop tôt.
Mais, selon le cabinet Facts & Figures, la hausse moyenne sur le
marché ne devrait pas dépasser
2 %. Et les compagnies qui décideront d’augmenter davantage, de
3 % à 5 %, perdront des parts de
marché. Or, la concurrence devrait redoubler car le projet de loi
sur la consommation, bientôt examiné au Sénat, prévoit d’autoriser
la résiliation des contrats auto et
habitation à tout moment (passé la
première année).
Résilier plus facilement
Un assouplissement qui devrait
permettre aux Français de comparer plus facilement les prix, pour
profiter des opportunités. Dans de
nombreuses compagnies (plus rarement dans les mutuelles), les tarifs promis aux nouveaux clients
sont en effet plus attrayants que
ceux des assurés fidèles, qui ont
souscrit depuis plusieurs années.
La Maaf affirme pourtant que ses
dernières annonces tarifaires ne
sont pas liées à la nouvelle mesure.
« Nous avions déjà accordé 2 % de
remise à nos clients en 1996 et 5 %
en 2004 », rappelle Étienne Couturier, directeur général de Maaf.
Entre 2004 et 2010, la mutuelle
avait aussi déjà gelé ses prix.
« Une mutuelle n’a pas d’actionnaires à rémunérer. Quand les résultats sont bons, on en redistribue
donc une partie aux assurés »,
ajoute Étienne Couturier. Le résultat 2012 de la Maaf a atteint
198 millions d’euros. Mais seule la
branche auto, qui contribue le plus
à ce résultat, profitera de la redistribution. Ces dernières années,
les assureurs avaient régulière-
ment augmenté les tarifs des
contrats auto pour faire face notamment aux indemnisations de
plus en plus lourdes à verser pour
les dommages corporels des accidentés de la route. « Mais les chiffres s’améliorent. En juillet, par
exemple, le nombre d’accidents a
été le plus faible enregistré depuis
longtemps », note Étienne Couturier.
Toutefois, les assureurs mettent
en garde contre un renchérissement, à terme, des prix. Selon eux,
la résiliation à tout moment des
contrats auto entraînera une accélération de la rotation des clients et
donc une hausse des frais de gestion. Ce qui finira par les obliger à
relever les primes des assurés. ■
Ghosn débarque son numéro 2 chez Renault
Carlos Tavares, directeur général délégué, est sanctionné pour son offre de service publique à Ford et GM.
À un
moment
donné,
vous avez
l’énergie
et l’appétit
pour devenir
numéro
un
CARLOS TAVARES,
EX-DIRECTEUR
GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ
AUX OPÉRATIONS
DE RENAULT
AUTOMOBILE Coup de tonnerre chez Renault. Carlos Tavares
a été brutalement éjecté de son siège de numéro deux du groupe.
Dans un bref communiqué publié
jeudi matin, la marque au Losange
indique que «Carlos Tavares cesse à
compter de ce jour d’exercer ses
fonctions de directeur général délégué aux opérations, afin de poursuivre des projets personnels».
Le constructeur français prend
soin de préciser que la décision a été
prise «d’un commun accord». Il ne
fait guère de doute, cependant,
qu’il s’agit d’une décision de Carlos
Ghosn, bien décidé à réaffirmer son
autorité. Le directeur général délégué paye ses déclarations à la presse
américaine mi-août. Carlos Tavares expliquait qu’« à un moment
donné, vous avez l’énergie et l’appétit pour devenir numéro un», allant
jusqu’à offrir ses services aux américains General Motors et Ford.
Ces
déclarations
publiques
avaient surpris. « Qu’un numéro
deux soit tenté de devenir numéro un
est logique, explique un spécialiste
du secteur. Qu’il fasse acte de candidature par voie de presse était
beaucoup plus étonnant.» En interne, elles avaient créé un vrai malaise. «Sa volonté affirmée de quitter
l’entreprise pour aller chez des
concurrents directs montrait une
sorte de défiance envers Renault»,
constate un salarié. «D’autant qu’il
n’avait pas fait machine arrière dans
les jours suivants.»
Carlos Ghosn ne pouvait pas rester sans réagir. Et il fallait faire vite.
L’ex-numéro deux devait animer, à
partir de la semaine prochaine, un
« summer camp » réunissant un
certain nombre de hauts managers
du groupe en région parisienne.
Difficile de le laisser prendre la parole dans cette situation. La tenue
du salon automobile de Francfort,
qui débutera le 9 septembre, représentait également une échéance
forte.
Les deux dirigeants sont rentrés
de vacances ce lundi et sont parvenus rapidement à accord. Carlos
Tavares ne sera resté qu’un peu
plus de deux ans à son poste de directeur général délégué. Nommé en
mai 2011, il avait succédé à Patrick
Pélata, emporté par le scandale de
la fausse affaire d’espionnage. Son
périmètre d’activité était plus réduit que celui de Patrick Pélata,
mais, au départ, Carlos Ghosn, accaparé par ses fonctions à la tête de
Nissan, lui a laissé une grande marge de manœuvre. «Tavares s’est un
peu rêvé comme le patron de Renault», reconnaît un observateur
attentif.
Divergences de vue
En début d’année, cependant,
«Carlos Ghosn est devenu beaucoup
plus présent chez Renault», constate le même observateur, pointant la
nécessité de gérer la pression politique du gouvernement français et
celle, économique, de l’effondrement des ventes en Europe. Pour le
gouvernement, et notamment Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, le seul interlocuteur légitime est bien Carlos
Ghosn. C’est ainsi lui qui est mis en
avant lors de la signature de l’accord de compétitivité, en mars dernier. Carlos Tavares voit bien qu’il a
un déficit de légitimité.
Du côté des performances du directeur général délégué, les avis
sont clairement positifs. « Il est
Carlos Tavares et le PDG de Renault, Carlos Ghosn, au Salon international de l’automobile de Genève,
le 6 mars dernier. RGA/REA
parvenu à faire remonter les prix des
voitures dans un environnement difficile et a effectué un travail important dans le domaine de la compétitivité », reconnaît un salarié. Des
performances en partie occultées,
en interne, par un caractère rugueux. «Il est très direct, ce qui est
parfois difficile à supporter »,
conclut le salarié.
De plus, des divergences sont apparues, au fil du temps, entre les
deux Carlos. C’est le cas sur les
moyens financiers consacrés au véhicule électrique, priorité de
Ghosn, ou sur la relance de la marque de sport Alpine, défendue par
Tavares. La stratégie sera désormais
sans équivoque : Carlos Ghosn reprend «à titre temporaire les fonctions qui étaient déléguées» à Carlos
Tavares. Pour le futur, «une adaptation de l’organisation sera arrêtée
et communiquée prochainement».
L’absence de nomination immédiate montre que la priorité était de
prendre une décision sur l’avenir
de Carlos Tavares. «Il n’y aura pas
forcément un remplacement pur et
simple, décrypte un proche du dossier. Le groupe réfléchit à une autre
forme d’organisation. » Cette réflexion montre que la direction de
Renault a compris que le poste de
numéro deux de Carlos Ghosn était
difficile. ■
Les États-Unis, nouvel eldorado de Pernod Ricard
Le groupe est prêt à des acquisitions pour grossir sur le premier marché des alcools au monde.
IVAN LETESSIER ivanletessier
8,575
milliards d’euros
Chiffre d’affaires,
en hausse de 4%
SPIRITUEUX Pas besoin de petit
remontant. Même rattrapé par le
ralentissement de la croissance
mondiale, Pernod Ricard affiche la
meilleure progression de sa marge
opérationnelle depuis trois ans. Sur
son exercice annuel clos fin juin, le
leader mondial des spiritueux a vu
la croissance de ses ventes divisée
par deux par rapport au précédent.
Son chiffre d’affaires a augmenté de
4 %, à 8,575 milliards d’euros. Le
résultat opérationnel courant a lui
progressé de 6 %, à 2,2 milliards.
Le groupe a réussi à faire croître
son chiffre d’affaires, notamment
grâce à sa capacité à augmenter (de
4 % en moyenne) le prix de ses
14principales marques, qui représentent 62 % de son chiffre d’affaires total. En revanche, leurs ventes
ont stagné en volume.
Le ralentissement a été spectaculaire en Asie (40 % des ventes), où
la croissance a atteint 7 %, contre
15 % l’année précédente. Le chiffre
d’affaires a baissé de 7 % en France
à cause de l’environnement difficile
et de l’impact de la forte hausse des
taxes sur les spiritueux intervenue
le 1er janvier 2012. Dans le reste de
l’Europe (25 % des ventes) la croissance est nulle à cause de la chute de
7 % du marché espagnol.
En revanche, le groupe a réussi à
accélérer dans la zone Amériques
(27 % des ventes), avec un bond de
7 %. Une croissance tirée par les
États-Unis (+ 8 %), premier marché
des spiritueux au monde. Pernod
Ricard y est distancé par Diageo et
Bacardi Martini, mais il tire profit de
l’acquisition d’Absolut en 2008.
Celle-ci lui a permis d’acquérir une
taille critique dans le pays et de développer enfin ses autres marques
phares. Les ventes du paquebot Ab-
solut n’ont progressé que de 2 %
l’an passé, mais Jameson (+ 26 %) et
The Glenlivet (+ 22 %) ont profité de
la nouvelle force de frappe du groupe. Pernod Ricard n’a pas lésiné sur
les moyens et augmenté de 10 % ses
investissements publi-promotionnels dans la zone Amérique, acceptant d’y réduire ses marges afin de
gagner des parts de marchés.
Opérations possibles
à un milliard d’euros
À l’inverse, au niveau global, le
groupe a maîtrisé la croissance de
ses investissements pub, qui n’ont
augmenté que de 3%. Cette maîtrise des coûts a permis au groupe
d’afficher une croissance record de
sa marge, qui s’établit à 26% du
chiffre d’affaires. L’Europe et la
France ont accentué leur décrochage par rapport à cette moyenne.
Bien décidés à combler le retard
du groupe aux États-Unis, les diri-
geants de Pernod Ricard sont enfin
prêts à engager des opérations de
croissance externe significatives. La
dernière remonte à Absolut
(5,6 milliards d’euros). Mais depuis
2008, le géant français à réduit significativement son endettement et
«les acquisitions de taille moyenne
sont tout a fait réalisables, en centaines de millions, voire un milliard
d’euros», confie Pierre Pringuet, le
directeur général.
S’il ne donne pas de prévision de
croissance pour l’exercice en cours,
le patron de Pernod Ricard dit
s’inscrire dans un scénario de
« croissance économique mondiale
globalement comparable à celle de
2012-13, avec des marchés émergents toujours en croissance soutenue mais à un rythme moins élevé, la
poursuite d’une bonne croissance
aux États-Unis, et une situation restant difficile en Europe de l’Ouest,
mais en voie d’amélioration ». ■
EN BREF
Revalorisation de 1,75 %
de l’allocation handicapé
L’allocation adulte handicapé
(AAH) augmentera de 1,75 %
au 1er septembre, à 790,18 euros
par mois pour une personne
seule sans ressources.
« Cette très légère et unique
progression pour 2013
ne constitue pas une
augmentation concrète
du pouvoir d’achat »,
a commenté l’Association
des paralysés des France.
Une aide pour racheter
ses années d’étude
Pour aider les étudiants
à « valider les périodes passées
en étude » dans leur durée
de cotisation pour leur retraite,
Marisol Touraine a annoncé
la création d’une aide
de 1 000 euros par trimestre
racheté, dans la limite de quatre
trimestres. Soit l’équivalent
d’une année d’étude.
Portugal : une banquière
secrétaire d’État au Trésor
Maria Isabel Castelo Branco,
ancienne directrice financière
de la banque BPI, a été nommée
hier par le premier ministre
portugais secrétaire d’État
au Trésor.
Siemens remporte
son premier contrat
avec EDF
Le groupe allemand Siemens
a remporté son premier contrat
avec EDF dans l’éolien terrestre
en France, avec 24 éoliennes
de 3 mégawatts. Son montant
atteint plusieurs millions
d’euros.
EMMANUEL EGLOFF eegloff
vendredi 30 août 2013 LE FIGARO
26 ENTREPRISES
La France redevient la locomotive de Carrefour
Les profits semestriels du distributeur ont augmenté de 75,4 % sur son marché domestique.
de terrain dans cette guerre qui
l’oppose à ses concurrents, notamment Leclerc. Pour continuer à
soutenir le trafic, les investissements sur les hypers et supers, surtout français, seront accentués pour
atteindre 2,2 milliards fin 2013
(620 millions à fin juin).
OLIVIA DERREUMAUX Oliviader
LA FRANCE CONFIRME
SON REGAIN DE FORME
AU PREMIER SEMESTRE 2013
16,94
milliards d’euros
de chiffre d’affaires
(+1 %, hors calendaire)
482
millions d’euros
de résultat opérationnel
courant (+ 75,4 %)
2,8 %
de marge opérationnelle,
contre 1,6 % un an plus tôt
DISTRIBUTION « L’état d’esprit a changé chez Carrefour. » En
juillet, le numéro deux mondial de la
distribution avait montré des signes
de convalescence en France, avec le
retour à la croissance de ses hypers
au deuxième trimestre. Hier, Georges Plassat, à la tête du groupe depuis dix-huit mois, a enfoncé le clou
en annonçant une autre bonne surprise. Au premier semestre, le résultat opérationnel courant de Carrefour France, longtemps point noir
du groupe, a bondi de 75 %, à
482 millions d’euros. Cela représente 63% de ses profits sur la période,
contre 37,6% un an plus tôt.
Cette performance s’explique par
une base de comparaison favorable
qui devrait se tarir au second semestre, mais surtout par une politique commerciale agressive sur les
prix. Certes, sur les rayons non alimentaires (électrodomestique et
saisonnier), la tendance reste négative, mais l’alimentaire profite
«d’un meilleur équilibrage entre prix
fonds de rayon, promotions et fidélité», selon Pierre-Jean Sivignon, le
directeur financier. De quoi expliquer, avec un effort sur la gestion
des stocks, les performances dans
l’Hexagone. «C’est surtout le fruit
de l’amélioration très substantielle
des relations entre les gens eux-mê-
« Fin des illusions »
sur les pays émergents
Dans un hypermarché Carrefour, près de Paris. L’alimentaire profite « d’un meilleur équilibrage entre prix
fonds de rayon, promotions et fidélité ». FRANÇOIS BOUCHON/LE FIGARO
mes», a souligné Georges Plassat,
évoquant la politique de décentralisation de la prise de décision vers
les magasins. Une recette que le dirigeant veut désormais appliquer au
siège, et ce dès la rentrée, incitant
les cadres du groupe à se reconnecter avec le terrain, «pour ne plus
avoir un système où les uns dominent
les autres».
Dans son plan d’action triennal
pour remettre Carrefour sur les
rails, le dirigeant estime toutefois
n’avoir pas encore transformé l’essai. Les efforts seront portés sur
l’informatique et la logistique.
«L’ère de la livraison de tous les produits, tous les jours, dans tous les
magasins est terminée», a-t-il prévenu, insistant sur l’importance de
trouver dans la gestion quotidienne
des moyens de financer la baisse des
prix. Le leader français de la distribution n’entend pas céder un pouce
Ces performances dans l’Hexagone,
qui a reconquis sa place de locomotive du groupe, ne cachent pas les
difficultés sur le reste du Vieux
Continent, où la rentabilité a dégringolé (-76,4%), affectée par la
chute des ventes en Italie. Désormais, les trois zones (Europe, Asie,
et Amérique latine) contribuent à
part égale au résultat net du distributeur. Mais le résultat opérationnel a chuté de 6%en Amérique latine et de 12,9% en Asie. «Dans les
pays émergents, c’est la fin des illusions et le début de la construction»,
a averti Georges Plassat.
Lucide sur la fin de la croissance
météorique dans les relais de croissance mais confiant en l’avenir, le
patron veut accélérer ses ouvertures de magasins en Chine pour ne
pas se laisser distancer. Il reste toutefois prudent sur les contours de
cette expansion. «Nous ne sommes
pas chez nous en Chine», a rappelé
Georges Plassat, qui cherche de
nouveaux partenaires locaux. ■
EN BREF
Gestion d’aéroports : ADP veut être leader mondial
Augustin de Romanet, son PDG, veut exporter le savoir-faire d’Aéroports de Paris.
PROPOS RECUEILLIS PAR
VALÉRIE COLLET [email protected]
TRANSPORT Aéroports
de
Paris vient de publier des résultats semestriels qui marquent
une progression du chiffre d’affaires de 6,2 %, à 1,3 milliard
d’euros. Le résultat net recule de
13,9 %, à 125 millions d’euros. Le
groupe prépare un plan de départs volontaires portant sur 370
postes. Augustin de Romanet, qui
a pris il y a moins d’un an les rênes du groupe pour un mandat
s’achevant en 2014, détaille sa
stratégie.
LE FIGARO. - Quelle est
votre ambition pour ADP ?
Augustin DE ROMANET.- Mon
ambition à long terme est de faire
d’ADP le leader mondial de la
conception et de l’exploitation
d’aéroports. Elle n’est réalisable
que si deux conditions sont réunies au préalable : l’amélioration
de la performance opérationnelle
et de la qualité de services de CDG
et Orly d’une part; d’autre part
l’intégration de TAV, une nouvelle politique de ressources humaines et le développement de
l’approche groupe à l’international qui passe par un renforcement
de nos filiales ADPM et ADPI.
Augustin
de Romanet, PDG
d’Aéroports
de Paris. DR
Quelles sont vos pistes pour
améliorer la qualité de
service ?
D’abord, nous allons renforcer
les équipes dédiées à l’accueil,
avec un plan de recrutement de
120 personnes. Nous voulons
mieux informer les passagers et réduire leur stress
à des moments clés de
leur parcours : l’inspection filtrage, l’embarquement… Trop de passagers ont le sentiment
que l’avion est un
moyen de transport
compliqué et anxiogène. Notons que la qualité de service a progressé
sur
nos
aéroports de 2 points
en un an, en passant de
86 à 88 % de taux de satisfaction.
Notre prochain chantier dans ce
domaine portera sur la livraison
des bagages.
Allez-vous poursuivre
votre stratégie d’acquisition
à l’international ?
Nous assistons actuellement à une
« bulle » des infrastructures aéroportuaires, et je m’attends à ce
que nous ne gagnions pas beaucoup d’appels d’offres dans les
deux à trois prochaines années. En
Turquie, nous constatons que le
consortium qui a remporté l’appel
d’offres pour la construction
du troisième aéroport d’Istanbul n’a toujours pas fait
part de son plan de financement. Le projet n’a pas pris
d’avance. Nous allons
donc peut-être honorer
notre contrat de gestion
de l’aéroport d’Atatürk
jusqu’à son terme en
2021 et même au-delà si
ce troisième aéroport
prenait du retard. Nous
réfléchissons avec no-
tre partenaire turc TAV aux capacités d’Atatürk.
Pourquoi votre nouvelle discipline
financière est-elle indispensable ?
Pour modérer l’accroissement des
redevances que paient nos clients
et pour nos actionnaires, nous
avons mené une revue générale de
nos investissements, qui nous a
permis de réduire de 150 millions
notre programme d’investissement 2013-2015. Par ailleurs, notre
plan de réduction de coûts va permettre d’économiser de manière
récurrente entre 70 et 80 millions
d’euros par an à partir de 2015.
Le nouveau siège d’ADP doit être
installé à côté des pistes de CDG.
Serez-vous présent pour son
inauguration ?
Le site est choisi. Il sera situé à
proximité du Concorde exposé sur
le tarmac de CDG. Les architectes
d’ADP et d’ADPI sont en charge de
ce projet qui ne sera pas achevé
avant deux ans et j’envisage avec
plaisir de m’installer au milieu de
nos clients. ■
Gecina chahuté
La foncière française Gecina
pourrait changer d’actionnaire
principal. Le groupe immobilier
espagnol Metrovacesa a indiqué
jeudi qu’il envisageait de céder
sa participation de 26,76 %
dans Gecina.
Essilor revoit ses ventes
à la baisse pour 2013
Le fabricant de verres
correcteurs et d’optique Essilor
a vu ses ventes progresser
de 1,8 % au premier trimestre
(3,7 % hors effets de change),
à 2,5 milliards d’euros.
Son résultat net a atteint
310 millions d’euros. Les
dirigeants du groupe assurent
que le niveau de rentabilité
sera « élevé » en 2013.
Etam veut racheter
jusqu’à 18 % de son capital
Les actionnaires familiaux
qui contrôlent le groupe
de distribution textile
entendent ainsi donner une
porte de sortie aux actionnaires
qui souhaiteraient vendre
leur participation. Deux offres
publiques d’achat au prix
unitaire de 23 euros seront
lancées.
Une transaction à 130 milliards dans le mobile américain
Le géant Verizon serait prêt à racheter à Vodafone les 45 % qu’il détient dans Verizon Wireless aux États-Unis.
MARIE-CÉCILE RENAULT
[email protected]
TÉLÉCOMS Une transaction
géante est en préparation dans la
téléphonie mobile aux États-Unis :
le géant Verizon serait prêt à offrir
130 milliards de dollars au britannique Vodafone pour racheter les
45 % qu’il détient dans leur coentreprise de téléphonie mobile aux
États-Unis, Verizon Wireless, selon
Bloomberg.
Ce serait la troisième plus importante opération de fusion-acquisition de tous les temps après le
rachat de Mannesmann par Vodafone pour 203 milliards de dollars
en 1999 et celui de Time Warner
par AOL pour 181 milliards l’année
suivante. Vodafone a confirmé hier
être « en discussion avec Verizon »,
tout en restant prudent.
« Il n’y a aucune certitude sur le
fait qu’un accord sera trouvé », a
souligné le britannique, alors que
les discussions sur l’avenir de Verizon Wireless courent depuis des
années.
COTATIONS HEBDOMADAIRES
Nom du Fonds
Vocation
AFER-EUROSFER
AFER-SFER
DYNAFER
ID-AFER
OPENSFER
PLANISFER
ACTIONS ZONE EURO
DIVERSIFIÉ
DIVERSIFIÉ
Valeur a la
Valeur
Valeur
création précédente liquidative
Date de valorisation :28/08/2013
Aviva Investors France
24-26, rue de la Pépinière 75008 Paris
Tél. : 01 76 62 90 00 / 01 76 62 91 01
DIVERSIFIÉ
ACTIONS INTERNATIONALES
76,00
15,00
500,00
500,00
500,00
95,01
44,31
579,47
590,91
491,68
623,16
94,80
44,27
577,90
589,88
490,56
617,57
PROCHAINE PARUTION : 06/09/2013
(1) Dédoublé 2 fois. (2) divisée par 2. (3) divisée par 8. (4) divisée par 30. (5) divisée par 100. (6) divisée par 10. (7) divisée par 5. (8) divisée par 6.
*Ou dernier cours connu.
Signe cependant que le dossier
avance, Verizon négocie avec plusieurs banques pour lever 10 milliards de dollars auprès de chacune
d’elles pour financer l’opération à
hauteur de 60 milliards. L’annonce
d’un accord pourrait intervenir dès
le 2 septembre.
Une longue histoire
Verizon convoite depuis plusieurs
années les 45 % de Vodafone dans
Verizon Wireless, le plus gros opérateur américain de téléphonie mobile,
mais les deux entreprises ne sont pas
parvenues à s’accorder sur un prix et
les discussions s’étaient interrompues en début d’année. Verizon était
alors prêt à offrir autour de 100 milliards de dollars alors que Vodafone
espérait 130 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.
Ce serait une bonne nouvelle
pour Vodafone, qui pourrait ainsi financer son effort de diversification
en Europe, avec son offre de rachat
à 7,7 milliards d’euros du premier
câblo-opérateur allemand Kabel
Deutschland. Cela à l’heure où
l’opérateur britannique fait par
ailleurs face à de sérieuses difficultés
sur certains marchés d’Europe du
Sud affectés par la crise de la dette
dans la zone euro.
Le moment serait bien choisi
pour quitter les États-Unis « compte
tenu de la concurrence croissante de
T-Mobile US, Sprint et des câbloopérateurs (…) qui devraient mettre
fin à la période de grâce pour les deux
grands opérateurs américains », Verizon Wireless et AT&T, notent les
analystes de Deutsche Bank.
Enfin, Vodafone pourrait se débarrasser d’une participation minoritaire qui ne lui assure aucun
contrôle sur Verizon Wireless et sa
politique de dividende. À la Bourse
de Londres, le titre Vodafone a bondi de plus de 8 % hier.
60
milliards de dollars.
C’est la somme
que cherche à lever
Verizon auprès
des banques pour
financer l’opération.
LE FIGARO
vendredi 30 août 2013
MARCHÉS
ACCOR ............................................ 28,49
♣
AIR LIQUIDE ............................
101,1
ALSTOM ............................................26,915
ARCELORMITTAL ............................9,854
AXA ............................................
16,86
BNP PARIBAS ACT.A ............................
48,39
BOUYGUES ............................................
24,365
CAP GEMINI ............................
42,49
CARREFOUR ............................................
24,06
CREDIT AGRICOLE ............................7,85
DANONE ............................................ 57,26
EADS ............................................ 43,405
EDF ............................................
21,555
ESSILOR INTL. ............................ 83,76
GDF SUEZ ............................................16,6
GEMALTO ............................................83,69
KERING ............................................ 174,35
L'OREAL ............................................122,4
LAFARGE ............................................46,735
LEGRAND ............................................38,89
LVMH ............................................ 134,6
♣
MICHELIN ............................................
73,88
ORANGE ............................................ 7,705
PERNOD RICARD ............................89
PUBLICIS GROUPE SA ........♣ 56,56
RENAULT ............................................55,24
SAFRAN ............................................ 42,495
SAINT GOBAIN ............................ 35,16
SANOFI ............................................ 74,2
SCHNEIDER ELECTRIC ........ 58,99
SOCIETE GENERALE ♣
............................
33,67
SOLVAY ............................................106,75
STMICROELECTRONICS ........ 6,24
TECHNIP ♣
............................................ 89,17
TOTAL ............................................ 42,51
UNIBAIL-RODAMCO ............................
172,15
♣
VALLOUREC ............................................
46,37
VEOLIA ENVIRON. ............................11,845
♣
VINCI ............................................ 39,435
VIVENDI ............................................ 15,595
% var.
+ haut jour + bas jour % cap. éch. 31/12
+3,52
-0,15
+1,11
-0,16
+1,87
+0,14
-3,81
+3,41
+5,6
+1,21
+0,37
+1,67
+0,96
-1,11
28,515
27,95
101,6
100,75
27,025 26,625
9,987
9,77
16,885 16,54
48,79
47,9
24,99
23,975
42,55
41,175
24,145 23,535
7,908
7,756
57,45
56,72
43,525 42,815
21,555 21,15
84
80,87
16,7
16,48
89,16
79,56
174,85
171,85
123,55
121
46,935 45,68
38,89
38,055
135,15
133,3
74,12
72,49
7,816
7,617
92,7
87,6
56,88
55,42
56,33
54,19
42,735 42,14
35,235 34,575
74,39
73,44
59,23
58,26
33,81
33,145
107,35 106,3
6,311
6,208
89,4
87,49
42,825 42,16
172,6
170,6
46,615 46,165
11,845
11,59
39,55
39,07
15,855 15,03
0,5
0,13
0,33
0,45
0,23
0,25
0,74
0,57
0,6
0,22
0,12
0,22
0,05
0,56
0,15
1,33
0,09
0,08
0,32
0,2
0,1
0,29
0,35
0,47
0,58
0,53
0,13
0,24
0,18
0,19
0,51
0,09
0,22
0,4
0,19
0,24
0,33
0,34
0,18
0,45
+6,72
+6,37
-10,69
-23,82
+26,29
+13,63
+8,77
+29,31
+24,37
+29,03
+14,74
+47,14
+54,18
+10,18
+6,58
+23,07
+25,91
+16,68
-3,1
+22,01
-3,03
+3,2
-7,6
+1,78
+24,99
+35,77
+30,37
+9,12
+3,94
+7,59
+18,81
-2,38
+16,24
+2,68
+8,97
-5,39
+17,42
+29,38
+9,66
-7,99
+20,43
+8,83
+5,60
+4,62
+4,55
3,99
11,26
24,145
6,8
0,23
3,28
10,23
23,535
6,47
0,22
12,19
0,24
0,60
0,03
0,36
+28,38
-13,69
+24,37
+16,47
+35,29
-4,34
-3,81
-3,04
-2,57
-2,51
4,63
24,99
41,2
50,6
50,67
4,63
23,975
40,35
49,02
49,01
0,74
0,41
0,04
0,02
-53,61
+8,77
+20,64
-8,87
+4,68
-0,13
+0,93
-0,41
+2,61
+1,49
+1,09
+2,27
+1,66
-1,85
+2,19
+0,36
+0,68
+1,96
+0,95
+1,24
+1,8
+0,33
+0,65
+1,49
-0,71
+0,03
-0,12
+1,15
+0,24
+1,6
PLUS FORTES HAUSSES
CHARGEURS ............................................
3,89
MANITOU BF ............................
11,22
CARREFOUR ............................................
24,06
NRJ GROUP ............................................6,79
HUBWOO ............................................ 0,23
PLUS FORTES BAISSES
RUSAL ............................................ 4,63
BOUYGUES ............................................
24,365
EIFFAGE ............................................ 40,5
ESSO ............................................ 49,2
VICAT ............................................ 49,39
LES VALEURS
BOURBON N’A PAS CONVAINCU
Le titre Bourbon a enchaîné deux séances de baisse
qui ont ramené le cours à 20,47 euros hier en clôture. Le chiffre d’affaires semestriel a augmenté de 14,1 %,
mais le résultat net semestriel a reculé de 15,2 %. Cette
baisse ne provient pas d’une dégradation des performances du groupe qui progressent nettement, mais de la
prise en compte d’une charge d’imposition de 10 millions
d’euros et d’un effet de change négatif de 8 millions.
MAUREL & PROM : LE RÉSULTAT RASSURE
L’action de la junior compagnie pétrolière a bondi de
2,42% à la suite de la publication de ses performances semestrielles. Le résultat net est ressorti en perte de
8,5 millions d’euros en raison de la prise en compte d’éléments non récurrents. Le résultat opérationnel a en revanche progressé de 29 %, à 111 millions d’euros, et le
cash issu de l’exploitation a augmenté de 34%, à 212 millions.
Jour
LINGOT DE 1KG ENV .....................................................
34090
NAPOLEON ..................................................... 220
PIECE 10 DOL USA .....................................................
600
PIECE 10 FLORINS .....................................................
208
PIECE 20 DOLLARS .....................................................
1200
PIECE 20F TUNISIE .....................................................
200
PIECE 5 DOL US (H) .....................................................
300
PIECE 50 PESOS MEX .....................................................
1289,75
PIECE FR 10 FR (H) .....................................................
120
PIECE SUISSE 20F .....................................................
207
PIECE LATINE 20F .....................................................
199
SOUVERAIN ..................................................... 258
KRUGERRAND .....................................................1120
Veille
34090
219,9
595
209,8
1190
198
298
1280,25
99,1
197
197
262
1120
Monnaie
AUSTRALIE ................................................................................
DOLLAR AUSTRALIEN
CANADA ................................................................................
DOLLAR CANADIEN
GDE BRETAGNE ................................................................................
LIVRE STERLING
HONG KONG ................................................................................
DOLLAR DE HONG KONG
JAPON ................................................................................
YEN
SUISSE ................................................................................
FRANC SUISSE
ETATS-UNIS ................................................................................
DOLLAR
TUNISIE ................................................................................
DINAR TUNISIEN
MAROC ................................................................................
DIHRAM
THAILANDE ................................................................................
BAHT
TURQUIE ................................................................................
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EGYPTE ................................................................................
LIVRE EGYPTIENNE
CHINE ................................................................................
YUAN
INDE ................................................................................
ROUPIE
INDONESIE ................................................................................
ROUPIAH
ALGERIE ................................................................................
DINAR ALGERIEN
SENEGAL ................................................................................
FRANC CFA
ILE MAURICE ................................................................................
ROUPIE MAURICIENNE
31/12
-16,2
-10,05
-15,29
-19,72
-16,04
-19,7
-20,35
-16,43
-14,04
-15,43
-18,73
-15,
-17,73
1 euro =
1,482
1,3912
0,8536
10,2579
130,242
1,2322
1,3227
2,1867
11,162
42,533
2,6829
17,5647
3,1122
8,0684
43,9677
300,725
3,4528
0,7027
4,2789
25,719
4,4395
7,566
9,237
8,0928
88,049
14458,5
107,721
658,9315
40,66
AUD
CAD
GBP
HKD
JPY
CHF
USD
TND
MAD
THB
TRY
MXN
BRL
NOK
RUB
HUF
LTL
LVL
PLN
CZK
RON
HRK
EGP
CNY
INR
IDR
DZD
XOF
MUR
LA SÉANCE DU JEUDI 29 AOÛT 2013
CAC 40
3986,35
+ 0,65%
EONIA
0,076 (0,078)
SBF 120
EUROSTOXX 50
3081,69
+ 0,65%
ONCE D’OR
1407,75 (1419,50)
2758,31
+ 0,57%
EURIBOR
0,225 (0,225)
FOOTSIE
X-DAX
NASDAQ
6483,05
3620,30
+ 0,82%
+ 0,45%
DOLLAR
PÉTROLE (Lond.)
115,90 (115,85)
DOW JONES
8194,55
+ 0,75%
1,3245 (1,3227)
NIKKEI
14840,95
13459,71
+ 0,11%
+ 0,91%
EURO CONTRE
YEN
CHF
130,13(130,24)
1,2324 (1,2322)
LIVRE
0,8543 (0,8536)
La Bourse est moins
préoccupée par la Syrie
L’indice CAC 40 se redresse, mais ne retrouve pas les 4000 points.
ROLAND LASKINE @RolandLaskine
MARCHÉS Les marchés européens se
sont repris hier, soulagés par l’éloignement du risque géopolitique lié à une
frappe occidentale sur la Syrie. Les doutes
exprimés à la Chambre des communes
britannique et les propos prudents de Barack Obama laissent en effet entendre que
l’Occident n’est pas tout à fait prêt à intervenir par la force contre Damas.
Dans ce contexte de moins grande tension, l’indice CAC 40 a gagné 0,65%, à
3986,35 points, l’indice Dow Jones a gagné 0,11 % et le Nasdaq 0,75 %. Le prix du
baril de pétrole s’est un peu détendu (voir
ci-contre), et l’or a cédé un peu de terrain
sans toutefois repasser sous les 1400 dollars l’once à Londres.
L’élément le plus perturbant de la
séance a été la réaction des marchés à
l’annonce d’une révision plus forte que
prévu de la croissance américaine pour le
deuxième trimestre. La progression de
l’activité est en effet ressortie à 2,5%,
contre 1,7% en première lecture.
Loin de rassurer les investisseurs américains, cette bonne nouvelle a pesé sur la
tendance, car elle a été interprétée comme une incitation de la Fed à suspendre au
plus vite ses opérations de soutien à la
croissance. Opérations qui correspondent
à des injections massives de liquidités qui
soutiennent directement Wall Street depuis le début de 2009.
3,52%. Le nouveau PDG, Sébastien Bazin,
qui devrait mener une stratégie volontaire de mise en valeur des actifs de groupe,
rassure les analystes.
Les résultats annuels de Pernod Ricard
pour l’exercice 2012-2013 clos fin juin, en
hausse de 4% à 1,19 milliard d’euros, ont
été accueillis par une baisse de 1,85% du
titre. La percée du groupe en Chine n’a
pas suffi à convaincre les acheteurs de revenir sur le titre. Essilor International a de
son côté baissé de 1,11%. La rentabilité du
fabricant français de verres correcteurs
s’est améliorée, mais les prévisions de
ventes ont été légèrement abaissées. ■
Carrefour gagne 5,6 %
Parmi les plus fortes hausses, Carrefour a
pris la tête du CAC 40 avec une hausse de
5,60%, à plus de 24 euros. Les investisseurs ont salué le net redressement du résultat opérationnel du groupe au cours du
premier semestre et le redémarrage de la
croissance en France dans un contexte
pourtant difficile.
L’action Accor, qui avait enchaîné trois
séances de forte baisse, s’est reprise de
Eiffage souffre bien qu’il ait confirmé
ses objectifs pour l’exercice
Est-ce parce qu’Eiffage a annoncé que
les négociations avec l’État sur le plan
de relance des autoroutes étaient
gelées ? La Bourse n’a pas très bien
réagi aux résultats semestriels de cette
major du BTP. Et l’augmentation
du résultat net de 13,7 % à 58 millions
n’y a rien changé. Jeudi, l’action a perdu
3,04 % pour terminer à 40,50 euros.
Seule consolation, le groupe démine
actuellement des dossiers épineux.
Début septembre, il entamera une
conciliation avec la communauté
urbaine de Lille à laquelle il réclame
quelques dizaines de millions pour le
Stade de Lille livré en 2012. Il compte
aussi trouver un accord d’ici fin 2013
avec l’État pour revoir à la baisse les
prestations sur l’hôpital sud-francilien
qui a suscité des polémiques.
J.-Y. G.
Gemalto surfe sur la vague des objets connectés
Olivier Piou, le patron de Gemalto a de
quoi être satisfait. Son entreprise progresse, dans des marchés qui sont quasiment tous en croissance. Au premier semestre, le chiffre d’affaires du groupe a
gagné 11 % par rapport à la même période
de l’année dernière, à 1,1 milliard
d’euros, pour un résultat net de 105 millions d’euros. Gemalto a maintenu sa
marge nette à 9,3 %.
Connu pour être le leader mondial des
cartes à puce, Gemalto a vu s’ouvrir à lui
de nouveaux marchés, à commencer par
celui des objets connectés. Un vaste
champ qui couvre des domaines aussi divers que la santé connectée, la voiture en
passant par la sécurisation du domicile, le
paiement sans contact ou la protection
des données personnelles. « Apple avec
l’iPad, a facilité les usages et favorisé cette
nouvelle offre. Charge à Gemalto, à présent, de sécuriser cet environnement », affirme, confiant, Olivier Piou, le patron du
groupe français.
Ainsi, le maintien d’une personne à
domicile implique que ses données médicales soient parfaitement sécurisées. De
même, le lancement attendu d’un lecteur
d’empreintes digitales sur certains mobiles - les rumeurs se multiplient autour du
futur iPhone - impliquera aussi une parfaite sécurisation de ces données, un domaine dans lequel Gemalto compte bien
Gemalto
COURS DE L’ACTION,
83,98 €
en euros
80
70
60
50
40
01 février 2012
Olivier Piou, patron de Gemalto.
Source : Bloomberg
REA
jouer un rôle majeur. Dans le même registre, au cours des derniers mois, l’activité du groupe a été portée par la demande des États pour leur modernisation.
Cela passe notamment par le développement des cartes d’identité sécurisées par
des puces ou la sécurisation des services
en ligne. Par exemple, le simple fait de
demander un extrait d’acte de naissance
en ligne implique la mise en place d’un
protocole sécurisé.
« Il y a trois ans, nous n’aurions jamais
imaginé être présents dans l’automobile »,
remarque Olivier Piou, « et c’est désormais chose faite. » Gemalto a pris place à
29 août 2013
Infographie
bord de la nouvelle Audi A3 avec un
« module » qui comprend une carte à
puce et un logiciel de sécurisation. Ce
tandem servira à mettre en place un nouveau modèle économique pour Audi, qui
pourra facturer ses voitures au kilomètre
parcouru est ainsi être en pointe dans le
domaine du paiement à l’usage. De même
Gemalto commence à voir ses services
être utilisés par les loueurs automobiles.
Ces bonnes perspectives n’ont pas suffi
à soutenir le titre. Après avoir ouvert en
nette hausse, l’action a cédé 0,68 % à la
clôture à 83,23 euros.
ELSA BEMBARON
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VALEURS LIQUIDATIVES EN EUROS
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UNI HOCHE C ................................................... 200,54 27/08/13
Roland Laskine
[email protected]
DIFFICILE POUR
UN PARTICULIER
DE JOUER
LA FLAMBÉE
DU PÉTROLE
Le prix du baril de pétrole
s’est un peu détendu hier
autour de 116 dollars, mais
il avait dépassé, mercredi,
les 117 dollars en séance
à Londres, son plus haut
niveau depuis mars 2012.
Cette envolée est bien
sûr liée à la crainte d’une
opération occidentale
contre la Syrie et surtout
à une escalade du conflit,
avec une implication
de l’Iran, principal allié du
régime syrien. Un conflit
avec l’Iran pourrait
en effet conduire
à un blocage du détroit
d’Ormuz par lequel
transitent 20% des
échanges de pétrole dans
le monde. Dans une note
récente, les analystes
de Société générale
n’excluent donc pas de
voir le pétrole atteindre
un pic à 150 dollars en cas
d’affrontement armé
en Syrie. Une telle
perspective met l’eau à la
bouche, mais il faut savoir
que le pétrole se traite
sur le marché à terme
(les fameux « futurs »)
peu accessibles aux
particuliers. Le seul
moyen d’y accéder est de
passer par des warrants
ou des certificats, très
volatils. Les risques sont
d’autant plus importants
que la tendance de fond
sur les prix du pétrole
reste baissière. Les
analystes de Goldman
Sachs voient, hors de tout
conflit, un prix d’équilibre
autour de 115 dollars et
ceux de Morgan Stanley
envisagent 108 dollars.
suivez
les portefeuilles
du Figaro sur
lefigaro.fr/bourse
À LIRE DANS
EDR EUROPE SYNERGY (A) ..................................
124,93 27/08/13
LBPAM ACTIONS FRANCE C ..................................
109,36 27/08/13
LBPAM TRÉSORERIE P ..................................3242,58 28/08/13
LBPAM ACTIONS INDICE EURO R ..................................
73,42 27/08/13
TONI ACTIONS 100 R ..................................
82,55 27/08/13
EDR TRICOLORE RENDEMENT (C) ..................................
259,41 27/08/13
LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE R ..................................
32,14 27/08/13
VIVACCIO ACTIONS ..................................
92,15 27/08/13
OBLIGATIONS CONVERTIBLES
LBPAM OBLI MOYEN TERME C ..................................
282,55 27/08/13
www.edram.fr
LBPAM OBLI REVENUS ..................................789,40 27/08/13
LBPAM PROFIL 50 D ..................................
216,75 27/08/13
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LBPAM ACTIONS EUROPE D ..................................
65,55 27/08/13
EDR GLOBAL CONVERTIBLES (A) ..................................
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EXCLUSIVES
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Ratio de levier :
EDR EUROPE CONVERTIBLES (A) ..................................
530,85 27/08/13
LBPAM ACTIONS MONDE C ..................................
223,43 27/08/13
LBPAM RESPONSABLE ACTIONS EURO11152,52
I ..................................
27/08/13
SICAV
LE CONSEIL DE
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114,85 26/08/13
ACTIONS
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EDR EUROPE VALUE & YIELD (C) ..................................
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EDR EUROPE FLEXIBLE (A) ..................................
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EDR MONDE FLEXIBLE (A) ..................................
235,93 26/08/13
EDR PATRIMOINE GLOBAL (A) ..................................
187,86 27/08/13
THIRIET GESTION
37 av. des Champs-Elysées
75008 Paris
Tel. : 01 56 43 62 50
LBPAM ACTIONS 80 D .................................. 81,79 27/08/13
LBPAM EONIA 3-6MOIS ..................................
10285,84 28/08/13
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26,62 27/08/13
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41,51 27/08/13
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10224,29 28/08/13
EDR GLOBAL HEALTHCARE (A) ..................................
588,32 27/08/13
THIRIET PATRIMOINE C ..................................256,13 27/08/13
LBPAM ACTIONS EURO R ..................................26,60 27/08/13
LBPAM TRÉSORERIE I ..................................10930,37 28/08/13
EDR US VALUE & YIELD (C) ..................................
142,27 27/08/13
VICTOIRE SIRIUS ...................................................41,14 27/08/13
190,13 27/08/13
EDR GOLDSPHERE (A) .................................. 82,29 27/08/13
EDR CHINE (A) ................................................... 186,57 27/08/13
BETELGEUSE ................................................... 40,03 27/08/13
le nouveau défi des BFI
européennes
Qu’est-ce qui fait
grimper les taux
américains ?
Holding listé cherche
nouvel élan
dans le non-coté
www.wansquare.com
Jour
27
vendredi 30 août 2013 LE FIGARO
28
MÉDIAS et PUBLICITÉ
Après les cessions, nouvel avenir pour Vivendi
Une fois cédés Activision et Maroc Telecom, Vivendi doit définir sa stratégie pour devenir un géant des médias.
MARIE-CÉCILE RENAULT @Firenault
VIVENDI
PREMIER SEMESTRE 2013
10,8
milliards d’euros
de chiffre d’affaires
845
millions d’euros
de résultat net ajusté
6,5
milliards d’euros
de dette financière nette
(après cessions en cours)
TÉLÉCOMS C’est un Vivendi en
plein chantier qui a publié hier des
résultats semestriels marqués par
un recul de 11,2 % du bénéfice net, à
1,03 milliard d’euros, et une révision en légère baisse des perspectives annuelles de ses filiales Canal+,
SFR et GVT.
En pleine réorganisation depuis
plus d’un an, le groupe a bien avancé durant l’été sur les cessions attendues depuis des mois. La vente
de l’essentiel de sa participation
dans Activision devrait être finalisée mi-septembre. Jean-François
Dubos, le président du directoire,
s’est félicité de la bonne affaire réalisée sur Activision. Vivendi a investi 1,7 milliard de dollars dans Activision. Il empochera 8,2 milliards
de dollars en vendant 85 % des titres tout en conservant une participation résiduelle estimée à 1 milliard de dollars ! Plus délicate, la
cession de ses 53 % dans Maroc Telecom, première capitalisation de
Rabat, à Etisalat reste encore soumise aux exigences du royaume
Marocain. Mais elle devrait être finalisée d’ici à fin décembre.
À moyen terme, le groupe devrait
poursuivre son désengagement des
télécoms, en introduisant SFR en
Bourse. Pénalisé par la pression
concurrentielle et les décisions réglementaires, l’opérateur, dont les
ventes ont connu un fléchissement
de 11,3 % sur un an, à 5,1 milliards
d’euros, a revu à la baisse sa prévision de résultat opérationnel pour
2013 à 2,8 milliards contre 2,9 milliards précédemment. Mais la reconquête des abonnés a fonctionné
au détriment de la rentabilité : la
croissance nette du parc d’abonnés
s’élève à 809 000 clients, portant le
parc d’abonnés mobiles à 17,3 millions.
« SFR porte en germe le redressement qu’on attend pour l’année prochaine. On commence à avoir un effet
des mesures de réduction de coûts »,
a souligné Philippe Capron, directeur financier du groupe. SFR a annoncé en juillet un accord de mutualisation avec Bouygues Telecom,
qui doit lui permettre d’accélérer
les économies de coûts sur le déploiement des réseaux. Le périmètre de cet accord reste soumis à
l’aval de l’Autorité de la concurrence : plus celle-ci rognera sur le périmètre, moins les synergies seront
importantes. Une fois cet accord
entériné, SFR pourrait être introduit en Bourse. « L’opération devrait bien se passer. En dépit de l’arrivée de Free, SFR reste une très belle
bête, le deuxième opérateur français
avec de vrais actifs comme son réseau et ses fréquences », note un
analyste.
Recentrage sur les médias
À moyen terme, Vivendi devra définir ce qu’il compte faire des marges de manœuvre ainsi dégagées et
notamment des quelque 10,4 milliards d’euros qu’il va empocher à
l’issue des deux cessions en cours.
Désendettement ? Rachat d’actions ? Investissements pour des
développements futurs ?
Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi.
« Le conseil de surveillance va étudier la question », a déclaré Philippe
Capron. « Il ne fait aucun doute que
ces cessions nous donnent une grande
marge de manœuvre pour faire n’importe quel type de restructuration qui
serait envisagée par le conseil, de
même que pour organiser des retours
en numéraire », a-t-il ajouté.
D’un point de vue stratégique,
Vivendi veut clairement se recentrer sur les médias pour devenir un
groupe majeur à l’égal d’un BskyB
PAUL DELORT/LE FIGARO
ou d’un Bertelsmann, groupe de
médias transfrontaliers.
Cela pose la question de la gouvernance qui devrait être résolue
d’ici à la fin de l’année avec un probable changement de dirigeants.
« La stratégie de recentrage sur
les médias est claire. La mise en
œuvre des cessions a été bien exécutée. Deux problèmes subsistent :
quelle stratégie au-delà, et menée
par qui ? », résume un proche du
dossier. ■
LES AUDIENCES
Mercredi 28 août
en millions de téléspectateurs
(source Médiamétrie)
5,6 millions
Série Esprits criminels
Part d’audience : 23,9 %
3,4 millions
D8 veut jouer dans la cour des chaînes historiques
Téléfilm Les Petits Meurtres
d’Agatha Christie
Part d’audience : 14,8 %
La filiale de Canal + vise une audience de 4 % d’ici à la fin de 2014.
3,2 millions
CAROLINE SALLÉ
[email protected]
Cyril Hanouna,
présentateur
de « Touche pas
à mon poste » et
de « Nouvelle Star »
sur D8. DELORT/LE FIGARO
AUDIOVISUEL Un an après
son rachat par Canal +, D8 affiche
une insolente réussite. Avec
3,1 % de part d’audience en
juillet 2013, contre 2,1 % en
juillet 2012, la petite chaîne qui
monte a désormais intégré le peloton de tête de la TNT. « Nous
avons fait une bonne année, se félicite Xavier Gandon, le directeur
des programmes et de l’antenne
de D8 et D17. Surtout, nos deux cibles prioritaires que sont les
CSP+ et la tranche des jeunes actifs
entre 25 et 49 ans a bondi de
80 % ». Mieux : la chaîne est
maintenant sur les talons de TMC
(filiale de TF1), qui, malgré sa
place de leader avec 3,3 %
d’audience en juillet dernier, a
perdu du terrain ces derniers
mois (3,7 % en juillet 2012).
D8 a notamment profité des
excellents scores réalisés par
l’émission de Cyril Hanouna,
« Touche pas à mon poste », qui a
rassemblé en moyenne près de
966 000 téléspectateurs la saison
dernière. Ce programme permet
à D8 d’engranger près d’un tiers
de ses recettes publicitaires.
« Nouvelle Star », suivie par
1 750 000 fans, le magazine d’information « En quête d’actualité » présenté par Guy Lagache ou
encore « Le Grand 8 » de Laurence Ferrari font également partis des programmes phares. La
chaîne est par ailleurs très fortement incarnée, grâce à une vingtaine de visages connus du grand
public.
« La saison qui vient de s’achever a permis de valider notre modèle éditorial », estime Xavier
Gandon. « Et en définitive notre
programmation se rapproche des
modèles des chaînes historiques »,
analyse-t-il. Et c’est bien là l’idée
de D8 : il s’agit moins de se positionner comme le leader de la
TNT que de « gommer la frontière
entre les chaînes historiques et la
TNT », assure le directeur des
programmes.
Les séries de Canal +
La saison qui s’annonce sera
donc l’occasion pour la chaîne de
se positionner encore davantage
comme une généraliste. Trois
axes seront travaillés prioritairement. D’une part, l’enrichissement des programmes phares de
D8. De nouveaux chroniqueurs
rejoindront par exemple « Touche pas à mon poste ». D’autre
part, la mise en place de nouveaux formats, à l’instar de la
quotidienne dédiée à la culture,
« Est-ce que ça marche ? » présentée par Ariane Massenet et
Camille Combal. Enfin, l’offre de
fictions sera nettement renforcée, avec pour la première fois en
télévision gratuite, les séries emblématiques de son actionnaire
Canal +, dont Homeland, Game of
Thrones, Maison Close ou encore
Chicago Fire. En respectant les
contraintes imposées par l’autorité de la concurrence lors du rachat de Direct 8 par Canal +, la
nouvelle D8 se rapproche un peu
plus du concept initial de Canal + gratuit.
Cette stratégie permettra-t-elle à D8 de se hisser encore plus
haut et d’atteindre l’objectif de
4 % d’audience d’ici à la fin 2014,
comme elle se l’était fixée ? « Notre ascension va continuer », promet Xavier Gandon. ■
Avec Trendrr,Twitter investit dans la télévision sociale
Le site a racheté une start-up qui étudie les relations entre les réseaux sociaux et la télévision.
LUCIE RONFAUT LucieRonfaut
580
millions
de dollars
de recettes
publicitaires
pour Twitter en 2013
INTERNET Les écrans d’ordinateur ne suffisent plus à Twitter.
Le site américain a annoncé mercredi son rachat de Trendrr, une
start-up qui étudie les relations
entre les réseaux sociaux et la télévision. Cette dernière propose
deux produits à ses clients. Le premier, Trendrr.TV, rassemble plusieurs outils permettant de mesurer
l’« investissement »
des
internautes devant leur poste de
télévision. Il s’agit de leurs discussions sur les réseaux sociaux à propos d’un programme particulier et
leurs réactions aux publicités diffusées sur leur petit écran. Le
deuxième produit, Curatorr, se
concentre sur l’identification des
tweets de «haute qualité», c’està-dire à potentiel de partage élevé.
Il permet aux marques et aux chaînes de télévision une meilleure interaction avec les internautes
spectateurs.
Créé en 2007 par l’agence Wiredset, Trendrr compte déjà quelques clients prestigieux, tels MTV,
Telemundo, Canal+ ou TF1. Néanmoins, Trendrr a précisé qu’il ne
comptait pas signer de nouveaux
contrats avec des chaînes de télévision pour le moment. Parmi les
services de Trendrr, Twitter s’intéresse surtout à Curatorr. Le réseau social propose déjà un service
similaire à celui de Trendrr.TV.
Lancé officiellement en juillet aux
États-Unis, il permet de rendre les
internautes plus réceptifs aux
messages des marques. Pour ce
faire, Twitter repère les personnes
qui tweetent à propos d’un programme télévisé particulier. Il sélectionne ensuite les tweets sponsorisés (publicités sous forme de
tweets) des marques partenaires
de l’émission. Twitter envoie enfin
ces tweets aux téléspectateurs, qui
reçoivent donc un message publicitaire « pertinent » par rapport à
ce qu’ils sont en train de visionner.
Retard sur Facebook
Avec l’achat de Trendrr, Twitter
redouble d’efforts pour tendre la
main à la télévision. Le site américain a en effet tout à gagner à développer ces relations, qui peuvent
lui rapporter gros en termes de re-
cettes publicitaires. Dans ce but, il
s’est déjà officiellement associé
avec l’institut Nielsen, spécialiste
de la mesure des audiences à la télévision, à la fin de l’année 2012. Ce
partenariat doit mener à la création d’une toute nouvelle mesure
d’audience pour évaluer le succès
des émissions basé sur les tweets
qu’ils génèrent. Néanmoins, Twitter peine pour le moment à prouver un quelconque lien de cause à
effet entre son activité et les
audiences. Trendrr a d’ailleurs publié le mois dernier une étude affirmant que les internautes parlaient cinq fois plus de télévision
sur Facebook que sur Twitter et les
autres réseaux sociaux. L’oiseau
bleu est encore loin d’être le maître de notre zappette. ■
Documentaire
Maison à vendre
Part d’audience : 14,3 %
2,6 millions
Documentaire
Les Gens du fleuve
Part d’audience : 11,5 %
EN BREF
Numericable dopé par
les ventes de sa Box Fibre
Le câblo-opérateur a enregistré
une croissance de 3,8 % de son
chiffre d’affaires, à 453 millions
d’euros, au premier semestre
grâce aux bonnes ventes de sa
Box Fibre (+41%). Il a un million
d’abonnés multiplay.
Revenu stable
pour Lagardère
Le groupe de médias a publié
un chiffre d’affaires stable au
premier semestre, à 3,4 milliards
d’euros. La valeur de sa
participation de 42% dans le
Groupe Marie Claire a été baissée
de 125 à 90 millions d’euros.
Morandini met en garde
Hanouna
Invité du «Buzz TV Mag
Orange», Jean-Marc Morandini,
le présentateur d’Europe 1 et NRJ
12 a mis en garde son concurrent
Cyril Hanouna : « Surexposition
totale, danger d’implosion…»
NRJ Group tiré par «1789»
NRJ Group a réalisé un chiffre
d’affaires de 211,3 millions
d’euros au premier semestre,
en hausse de 12,6% grâce
à son spectacle 1789. La radio
et la télévision sont restées
stables. Le résultat net a atteint
10,2 millions d’euros.
Laurence Parisot
sur RTL et Europe 1
L’ex-patronne du Medef,
Laurence Parisot, sera à la fois
polémiste sur RTL et
chroniqueuse sur Europe 1.

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