1/ Une population de l`outre-mer qui reste peu diplômée…

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1/ Une population de l`outre-mer qui reste peu diplômée…
POINT STATS
A
N°10 – 4ème Trimestre 2011
SEPDE/DSSIOM
Quelques marges de progression existent
pour améliorer la situation de l’emploi en outre-mer
Dans l’ensemble de l’outre-mer, la part de chômeurs (11,8% des plus de 15 ans)
est plus importante qu’en métropole (5,3%). En Guadeloupe, dans les îles du nord,
en Guyane, en Martinique, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, les femmes de plus
de 15 ans au chômage sont plus nombreuses que les hommes.
1/ Inactifs/actifs occupés/chômeurs : les proportions varient beaucoup selon les
territoires
Mayotte et Wallis et Futuna se distinguent par une forte population d’inactifs de
plus de 15 ans, représentants respectivement 60,6% et 60% de la population des
plus de 15 ans.
1.1/ Excepté pour Mayotte, la structure d’activité de la population est comparable
entre les départements d’outre-mer et hétérogène pour les collectivités
1.2/ Le taux d’activité des hommes et des femmes en outre-mer est globalement
comparable à celui de métropole
Les proportions de la population inactive, des actifs occupés et des chômeurs
ne sont pas équivalentes sur tous les territoires. Seuls 3 territoires, la NouvelleCalédonie, la Polynésie et
Saint-Pierre-et-Miquelon sont comparables à la
métropole où la part d’inactifs se situe entre 35% et 44%, celle d’actifs occupés
entre 50% et 59% et celle de chômeurs entre 5% et 9%.
Cinq collectivités d’outre-mer sur six ont un taux d’activité proche voire largement
supérieur (75,7 % à Saint-Barthélemy) à celui de la métropole (56,7%).
La proportion d’actifs occupés est remarquable à Saint-Barthélemy (75%). Elle y
est environ de 1,5 fois supérieure à celle de métropole (51,4%), de Polynésie (50%),
de Saint-Martin (51%) et de Nouvelle-Calédonie (53%) et 2 fois supérieure à celle
des cinq DOM (de 32% à 42%) et de Wallis et Futuna (34,9%).
Graphe 1 : Proportion du nombre d’inactifs, d’actifs occupés et de chômeurs, dans
les DOM en 2011, en Métropole en 2010, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie en
2009, en Polynésie en 2007 et dans les autres COM en 2008
Dans l’ensemble de l’outre-mer et en métropole, le taux d’activité des femmes
(48,2%, 51,8%) est inférieur à celui des hommes (59,2%, respectivement 62,1%).
Malgré cela, il est à noter qu’en Guadeloupe (52,7%), en Martinique (52,6%) et à
Saint-Martin (50,2%) la part de femmes actives est supérieure à celle des hommes.
Graphe 2 : Taux d’activité total et répartition hommes-femmes du nombre d’actifs,
dans les DOM en 2011, en Métropole en 2010, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie
en 2009, en Polynésie en 2007 et dans les autres COM en 2008
Métropole
13 509 086
14 836 063
Homme
Guadeloupe
87 436
78 602
Femme
Guyane
33 893
38 877
Martinique
88 893
79 993
La Réunion
163 300
182 400
17 400
25 700
Mayotte
Nouvelle-Calédonie
49 891
62 015
Polynésie française
44 246
63 680
Wallis et Futuna
1 706
2 163
Saint-Pierre-et-Miquelon
1 430
1 735
Saint-Barthélemy
2 235
3 163
Saint-Martin
8 785
8 712
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Source : Insee-Enquête Emploi DOM 2011, Métropole 2010, Mayotte 2009, RP09 NC, RP07 PF, RP08 WF, SPM, SB et SM
60%
70%
80%
DéGéOM - DSSIOM
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2/ L’emploi, encore faible dans les DOM, progresse
2.1/ Malgré quelques points de fléchissement le taux de chômage reste élevé en outre-mer
Entre 2004 et 2011, le taux de chômage est beaucoup plus stable en métropole que
dans les départements d’outre-mer.
Sur 7 ans, La Réunion a le taux de chômage le plus élevé. En 2004 il culminait à
32,2% de la population active, malgré une basse de 8 points en 2007 et 2008, il
atteint près de 29% en 2010.
Depuis 2007, le taux de chômage de la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique
reste stable entre 21% et 22%, en 2011 en Guadeloupe, il augmente de 2 points
(24%).
2.2/ Sauf dans 2 territoires, la classe d’âge 15-24 ans a le taux d’emploi le plus
faible de la population
Les taux d’emploi les plus bas sont dans les cinq DOM et à Wallis et Futuna. Pour
ces territoires, le taux d’emploi des 15-24 ans est 2 à 3,5 fois inférieur à celui de la
métropole (27,7%) et est aussi bien plus bas que ceux du reste de l’outre-mer,
surtout à Mayotte (7,9%), en Martinique (11,7%), en Guyane (11,7%) et en
Guadeloupe (11,9%).
Ces jeunes sont plus inactifs dans les Antilles (79,5% et 78%) et en Guyane (81%)
qu’en métropole (71,2%), néanmoins à la Réunion (69,9%) ils sont plus actifs mais
au chômage.
La population des 25-49 ans est aussi moins occupée dans les DOM et à Wallis et
Futuna que dans les autres territoires.
Graphe 3 : Evolution du taux de chômage corrigé des variations saisonnières
en métropole et en outre-mer entre 2004 et 2011
35%
De manière générale le taux d’emploi des 50 ans et plus, oscille entre 30% et 50%
excepté à Wallis et Futuna (21,7%).
Métropole
30%
Guadeloupe
Guyane
25%
Martinique
Graphe 4 : Taux d’emploi par classe d’âge des personnes de plus de 15 ans dans
les DOM en 2011, en Métropole en 2010, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie en
2009, en Polynésie en 2007 et dans les autres COM en 2008
La Réunion
20%
Mayotte
Nouvelle-Calédonie
15%
Taux en %
0
10
20
30
40
70
100
69,8
11,9
44,8
37,1
Martinique
71,0
Ensemble
11,7
Saint-Barthélemy
49,1 49,0
Saint-Martin
90
44,5
Guadeloupe
Saint-Pierre-et-Miquelon
5%
80
82,1
27,7
36,5
Wallis et Futuna
60
51,3
Polynésie française
10%
50
30,7
Métropole
Guyane
50 ans et +
69,1
11,7
0%
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
25 à 49 ans
38,8
29,1
La Réunion
56,4
14,2
Sources : Insee, Isee, Ispf, Stsee
15 à 24 ans
DéGéOM - DSSIOM
32,4
28,0
Mayotte
48,9
7,9
52,7
33,5
La population des jeunes dans les DOM est 2 à 3 fois plus touchée par le chômage
qu’en métropole.
Nouvelle-Calédonie
74,9
26,7
49,6
32,4
Polynésie française
70,4
24,3
36,0
21,7
Tableau 1 : Taux de chômage par tranche d’âges en métropole et dans les DOM en 2011
Wallis et Futuna
56,3
14,8
65,5
35,7
Saint-Pierre-et-Miquelon
93,7
47,2
15-24 ans
25-49 ans
50 ans et plus
Métropole Guadeloupe
21,7
52,9
8,3
24,4
6,3
11,9
Guyane
La Réunion Martinique
47,8
59,8
60,0
19,6
28,5
21,4
14,5
16,7
10,7
Source : Insee, Enquête Emploi DOM 2011 et Enquête Emploi trimestrielle en métropole (données cvs)
73,3
43,9
Saint-Barthélemy
89,3
66,8
50,5
40,9
Saint-Martin
64,4
20,5
Taux en %
0
10
20
30
40
50
60
Sources : Insee -Enquête Emploi DOM 2011, Métropole 2010, Mayotte 2009, RP09 NC, RP07 PF, RP08 WF, SPM, SB et SM
70
80
90
100
DéGéOM - DSSIOM
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2.3/ Le nombre moyen de salariés croît dans le secteur concurrentiel dans trois
départements d’outre-mer
2.4/ Le secteur de l’action sociale et de l’hébergement médico-social est plus
dynamique dans les DOM
En 2010, le nombre moyen de salariés dans le secteur concurrentiel atteint 17,4
millions en métropole, en diminution de 0,3% par rapport à 2009, et 301 600 dans
les DOM, en augmentation de 0,6% en un an.
Le secteur action sociale et hébergement médico-social voit ses effectifs
augmenter 2 à 5 fois plus dans les quatre départements d’outre-mer que sur
l’ensemble de la France.
Toutes régions de France confondues, la Corse (+2%), la Guadeloupe (+1,8%) et la
Martinique (+1,7%) sont les régions les plus dynamiques en termes d’emploi.
En Guyane (11,9%) et à La Réunion (10,9%) la part de l’emploi dans le secteur
BTP est la plus élevée de France et est supérieure à celle de la métropole (8,3%).
Avec 5,3% de l’emploi dans le secteur de l’intérim, la Guyane domine toutes les
régions ; en métropole, elle est de 3,3%.
Graphe 5: Evolution (en %) et répartition par secteur d’activité du nombre moyen
d’effectifs dans l’emploi privé marchand non agricole dans les DOM et en métropole
entre 2009 et 2010
La Guadeloupe connaît une croissance de ses effectifs moyens dans tous les
secteurs, et particulièrement dans les secteurs de la fabrication de matériels de
transport +9,7%, de l’hébergement-restauration 9,5% et de l’action sociale
+6,7%.
Toutes les régions subissent une perte d’emploi dans le secteur du commerce, à
l’exception de La Réunion (+0,6%).
Dans le secteur de la construction toutes les régions subissent une baisse du
nombre moyen d’emplois, à l’exception de la Guadeloupe (+1,4%).
Tableau 2 : Evolution (en %) du nombre moyen d’effectifs par secteur d’activité dans
l’emploi privé marchand non agricole dans les DOM et en France
entre 2009 et 2010
Industrie
France entière
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Réunion
-3,6
2,4
-1,6
0,4
-2,3
Construction
-2,3
1,4
-6,6
-6,3
-13,4
Tertiaire hors
intérim
0,4
1,8
3,9
0,7
2,7
Intérim
11,3
0,7
4,6
14,1
-0,3
Fabrication de
matériels de
transport
-4,9
9,7
1,6
-36,1
-14,6
Commerce
-0,5
-1,7
-1,6
-0,6
0,6
Hébergementrestauration
2,4
9,5
10,7
0,1
3,1
Action sociale et
hébergement
médico-social
3,2
6,7
10
7,1
15
Source : ACOSS-URSSAF
3
Conclusion : En outre-mer, l’emploi des jeunes et des femmes offre une marge de
progression pour réduire les écarts avec la métropole
Les proportions d’actifs et d’inactifs ne sont pas équivalentes en outre-mer et en
métropole. La longue scolarisation, l’entrée tardive sur le marché du travail, bien audelà de 15 ans, amplifient le déséquilibre entre actifs et inactifs.
Mayotte, Wallis et Futuna et La Réunion comptent plus d’inactifs, ce qui s’explique
par la jeunesse de la population.
Certaines personnes souhaitant travailler sont néanmoins comptées parmi les
inactifs, parce qu'elles ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (deux
semaines) ou parce qu'elles ne recherchent pas activement un emploi. Ces
personnes forment le « halo » autour du chômage. Ce phénomène touche plus
particulièrement les femmes et a un impact sur leur taux d’activité qui est inférieur à
celui des hommes quel que soit le territoire.
L’outre-mer est plus touché par le chômage que la métropole. L’accès à l’emploi y
reste difficile, surtout pour les jeunes ou/et les femmes.
Malgré tout, en 2010, le nombre moyen de salariés augmente dans 7 régions de
France dont 3 DOM. Certains secteurs, différents selon les régions, sont plus
dynamiques : en Guadeloupe, le secteur de la fabrication de matériels de transport,
en Martinique, l’intérim et en Guyane l’hébergement-restauration et l’action sociale.
Cette reprise de l’emploi et l’entrée sur le marché du travail de davantage de
femmes et de diplômés pourraient laisser entrevoir un changement positif sur la
situation de l’emploi en outre-mer et surtout dans les DOM.
Définitions
La population est composée d’actifs et d’inactifs,
Dans ce « Point Stat », a été prise en compte la population en âge de travailler, soit de plus 15 ans.
Inactifs (de plus de 15 ans) : personnes qui ne sont ni en emploi (BIT) ni au chômage, les
étudiants, les retraités, les hommes et les femmes au foyer, les personnes en incapacité de
travailler,...
La population active regroupe la population active occupée (appelée aussi « population active
ayant un emploi ») et les chômeurs.
La population active occupée « au sens du BIT » comprend les personnes (âgées de 15 ans ou
plus) ayant travaillé (ne serait-ce qu'une heure) au cours d'une semaine donnée (appelée semaine
de référence), qu'elles soient salariées, à leur compte, employeurs ou aides dans l'entreprise ou
l'exploitation familiale. Elle comprend aussi les personnes pourvues d'un emploi mais qui en sont
temporairement absentes pour un motif tel qu'une maladie (moins d'un an), des congés payés, un
congé de maternité, un conflit du travail, une formation, une intempérie....
Les militaires du contingent, les apprentis et les stagiaires rémunérés font partie de la population
active occupée.
La population active ayant un emploi au sens du recensement de la population comprend les
personnes qui déclarent travailler, c’est à dire être dans une des situations suivantes :
• exercer une profession (salariée ou non), même à temps partiel ;
• aider un membre de la famille dans son travail (même sans rémunération) ;
• être apprenti, stagiaire rémunéré...
• être militaire du contingent (tant que cette situation existait).
En application de la définition internationale adoptée en 1982 par le Bureau international du travail
(BIT), un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond
simultanément à trois conditions :
- être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une
semaine de référence ;
- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
- avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence
dans moins de trois mois
Bibliographie :
- Enquête emploi DOM 2011 – INSEE
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=26&ref_id=18152
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=25&ref_id=18140
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=23&ref_id=18153
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=17943&reg_id=24
- Enquête emploi Mayotte 2009 – INSEE
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=27&ref_id=16891
- Recensement de la population en Nouvelle-Calédonie en 2009 – ISEE
http://www.isee.nc/population/population.html
- Recensement de la population en Polynésie française – ISPF
http://www.ispf.pf/ISPF/EnqRep/Recensement/Recens2007/TableauxEtCartes/Activite.as
px
- Acoss Stat n°129 – ACOSS (Direction des Statistiques, des Etudes et de la Prévision) –
URSSAF
http://www.acoss.fr/index.php?option=com_docman&task=view_category&Itemid=5529&
order=dmdate_published&ascdesc=DESC&subcat=&catid=114&limit=5&limitstart=10
Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs de plus de 15 ans et la population totale
correspondante.
Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre d’actifs occupés de plus de 15 ans et la population
totale correspondante.
Le taux de chômage est rapport entre le nombre de chômeurs de plus de 15 ans et la population
active correspondante.
La correction des variations saisonnières est une technique que les statisticiens emploient pour
éliminer l'effet des fluctuations saisonnières normales sur les données, de manière à en faire
ressortir les tendances fondamentales (tendance et composante irrégulière).
Ainsi, par exemple, le taux de chômage désaisonnalisé supprime les variations dues au profil
saisonnier habituel d'embauche pendant l'été et de mise à pied pendant l'hiver dans des secteurs
d'activité comme l'agriculture et la construction.
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