Crime and the City Crimes et sentiments

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Crime and the City Crimes et sentiments
Photo: Will & Denis McIntyre | Corbis
BOOKS ISSUE
SPÉCIAL LIVRES
KATHY REICHS
Crime and the City
Crimes et sentiments
She bases her work on the most gruesome crimes in Canadian history, and Montreal,
her favourite city in the world, provides the backdrop to many of her novels,
including the recent Monday Mourning.Welcome to the world of Kathy Reichs.
Elle s’inspire des crimes les plus sordides des annales judiciaires canadiennes. Et
Montréal, sa ville fétiche, est la toile de fond de plusieurs de ses romans dont son plus
récent, Meurtres à la carte. Bienvenue dans l’univers de Kathy Reichs. By | Par Frank Fiorito
DESTINATIONS
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BOOKS ISSUE
SPÉCIAL LIVRES
1 BONES: A TV SERIES BASED ON KATHY REICHS'S
LIFE AND NOVELS | BONES : UNE SÉRIE TÉLÉVISÉE
INSPIRÉE DE L'ŒUVRE ET DE LA VIE DE KATHY REICHS
2 MONDAY MOURNING BY KATHY REICHS
MEURTRES À LA CARTE DE KATHY REICHS
HUMAN SKELETONS ARE UNEARTHED in the basement of a Montreal pizzeria. Who will unravel the mystery? None other than Temperance “Tempe” Brennan,
Kathy Reichs’ famous female sleuth. But the crime, ideal
fodder for a detective story, is not just the product of the
prolific author’s imagination.
It really did happen, more or less. “The remains were
too old to allow a proper investigation,” explains Reichs, a
forensic anthropologist accredited by the American Board
of Forensic Anthropology and a part-time employee of
Quebec’s forensic sciences and pathology laboratory.
Truth and fiction have a lot in common. The writer’s
profession is the same as her sleuth’s: both study human
bones. Both divide their time between Montreal and
North Carolina.
But that’s where the similarities end. Unlike Tempe,
Reichs is not a recovering alcoholic. And the 54-year-old
mother carefully guards her private life, partly because
she’s a forensic anthropologist. “I have to testify at murder trials sometimes, so it’s important for me not to bring
the people close to me into the public eye.”
Front-page crime stories inspire her literary efforts.
She drew on Quebec’s motorcycle gang war for Deadly
Decisions. In addition to the grisly pizza-parlour discovery, the story of one of Canada’s most notorious
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DESTINATIONS
DES OSSEMENTS SONT TROUVÉS dans le sous-sol
d’une pizzeria montréalaise : qui viendra enquêter ? C’est
Temperance Brennan, bien sûr, le célèbre personnage
inventé par Kathy Reichs. Mais ce fait divers, source
d’un efficace polar, n’est pas une pure imagination de la
prolifique auteure.
C’est bel et bien arrivé, du moins en partie : « Les ossements étaient trop vieux pour qu’il y ait enquête » explique
Reichs qui, dans la vraie vie, est aussi anthropologue
judiciaire certifiée par l’American Board of Forensic
Anthropology et employée à temps partiel du Laboratoire
de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec.
La réalité rivalise avec la fiction. L’écrivain exerce la
même profession que sa Tempe Brennan. Leur spécialité :
les os humains. Les deux femmes font la navette entre
Montréal et la Caroline du Nord.
Mais là s’arrête la comparaison. Reichs, contrairement à
son personnage, n’est pas une alcoolique repentie. Et la
lionne de 54 ans, mère de famille, protège jalousement sa
vie privée, carrière d’anthropologue judiciaire oblige : « J’ai
parfois à témoigner dans des procès pour meurtre, c’est
important pour moi de ne pas exposer mon entourage. »
Les crimes qui font la une de nos journaux lui servent
d’inspiration. Il y a l’histoire de la pizzeria, mais aussi la
saga québécoise des motards qui a inspiré Deadly Decision
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killers, Karla Homolka, provided part of
the inspiration for Monday Mourning. In
the book, she explores the dark depths of
the Stockholm Syndrome. Her fictional
take features a woman brainwashed by her
tormentor and forced to commit unthinkable crimes.
Reichs makes a confession. “All my stories are
based on real cases.” Why are they all Canadian
cases? “You don’t have guns in Canada, which
forces you to be more creative,” she quips. Indeed.
The answer may be flip, but on paper the author
avoids gratuitous gore. She probes the victim’s psychology and takes readers inside such processes as
Carbon-14 dating. “I try to stick as closely as possible to reality,” she says.
And stick to reality she does. Her descriptions of
Montreal are surgically precise. From Zachary
Richard crooning on the radio to traffic jams at the
Turcot Interchange, Reichs relishes the little details.
And she makes sure her Francophone readers enjoy
the same verisimilitude as readers of the original
English novels—a matter that she takes seriously.
Unlike many translations, “the Quebec edition was
edited in Quebec, not France. I really wanted to
reflect our reality,” she explains.
And how would this forensic anthropologist describe
Montreal’s DNA? “I see two solitudes, English and
French, each with their own cultural and religious heritage. It’s unique and fascinating. Everywhere I go,
people ask me, ‘Is Montreal really like that?’ ‘Yes,’ I tell
them, ‘only without the murders!’”
Perhaps Dr. Reichs should consider a third career:
politics. In the meantime, she’s taken on the role of
television producer for Bones, a series based on her
novels and her life, shown on Fox and Global on
Tuesday evenings.
et, l’ultime atrocité, Karla Homolka. Dans Meurtres à la carte, l’auteure explore les abysses du syndrome de Stockholm… une femme
obnubilée par son bourreau, forcée à commettre les pires crimes.
La coupable avoue. « Toutes mes histoires sont basées sur des
faits réels. » Pourquoi seulement des crimes canadiens ? « Vous
n’avez pas de fusils au Canada, cela vous force à être plus
créatifs », dit Reichs à la blague, le regard vif.
Soit. Mais dans ses livres, la principale intéressée évite
le voyeurisme gratuit. La psychologie de la victime y est
documentée, la technique du carbone 14 pour dater les ossements, démystifiée. « J’essaie le plus possible de coller à la
réalité », dit-elle.
En fait, le docteur Kathy Reichs parle vrai. Ses descriptions de
Montréal sont d’une précision chirurgicale. De Zachary Richard
qui crépite à la radio aux embouteillages de l’échangeur Turcot,
l’auteure s’en donne à cœur joie. Et la couleur de la langue québécoise survit à la traduction française, ce qui était très important
pour Kathy Reichs. L’édition québécoise a été révisée par des
Québécois et non par des Français; je voulais vraiment refléter la
réalité d’ici», explique-t-elle.
Mission réussie. Et comment l’anthropologue judiciaire décritelle l’ADN de Montréal ? « J’y vois deux solitudes, les Français et les
Anglais, chacun avec son héritage culturel et religieux : je trouve
cela unique et fascinant. Partout dans le monde, les gens me
questionnent sur Montréal : est-ce vraiment comme cela ? Je leur
dit oui, sans les meurtres ! »
Peut-être que Mme Reichs devrait penser à une troisième carrière… la politique. En attendant, l’anthropologue judiciaire se fait
productrice pour Bones, une série inspirée de son œuvre et de sa
vie présentée sur les chaînes Fox et Global, le mardi soir.
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