these de doctorat de l`université paris xii etude des gènes
Transcription
these de doctorat de l`université paris xii etude des gènes
THESE DE DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ PARIS XII Spécialité BIOLOGIE MOLECULAIRE ET CELLULAIRE ETUDE DES GÈNES SUREXPRIMÉS AU COURS DU SYNDROME NÉPHROTIQUE À LÉSIONS GLOMÉRULAIRES MINIMES Présentée et soutenue publiquement par Philippe Grimbert le 5 septembre 2003 Devant le jury composé de : Pr Hubert NIVET Président Pr Philippe LESAVRE Rapporteur Dr Frédérique MICHEL Rapporteur Pr Philippe LANG Examinateur Dr Georges GUELLAËN Directeur de thèse 1 SOMMAIRE PRESENTATION 10 INTRODUCTION 14 I-La filtration glomérulaire 15 A-Structure et physiologie de la filtration glomérule B-Physiopathologie de la protéinurie 15 21 II-Description anatomoclinique du SNLGM 23 A-Epidémiologie du SNLGM B-Caractéristiques cliniques du SNLGM C-Histologie D-Traitement et évolution du SNLGM E-Récidive de la maladie après transplantation rénale 23 23 27 28 30 III-Immunopathogénie du SNLGM A-Position du problème B-Arguments cliniques en faveur d’une origine immune C-Perturbations des fonctions lymphocytaires T dans le SNLGM D-Différentiation lymphocytaire T et SNLGM E-Cytokines et SNLGM F- Activation de la voie NFkB au cours du SNLGM G- Immunité humorale et SNLGM H-Le facteur de perméabilité glomérulaire I- Autre particularité :le système HLA 32 32 34 35 37 41 44 46 48 52 2 IV- Les stratégies d’étude du SNI : synthèses et perspectives 54 A-Approche immunologique B-Transfert d’activité protéinurique C-Approche génétique D-Modèle animal E-Stratégies d’expression différentielle 54 54 55 56 56 V-Article 1 : Immunopathologie du SNLGM 60 METHODOLOGIE 61 I-Patients 62 II-Construction d’une banque d’ADNc 65 III-Analyse des séquences 70 IV- Caractérisation des clones inconnus 71 V- Expression des transcripts et des protéines au cours du SNLGM 72 VI-Etude fonctionnelle des protéines c-mip/Tcmip 73 VII- Expression des SR protéines dans le SNLGM 75 VIII-Analyse protéomique 75 3 PREMIERE PARTIE Construction et criblage d’une banque soustraite d’ADNc entre poussée et rémission de SNLGM Article 2 78 DEUXIEME PARTIE………………………………. Caractérisation d’une voie de signalisation au cours du SNLGM I-Introduction 82 II-Article 3 86 III-Article 4 88 TROISIEME PARTIE Anomalie de la maturation des ARN messagers au cours du SNLGM Article 5 92 4 AUTRE TRAVAUX I-Identification du partenaire de c-mip par double-hybride 100 II-Analyse protéomique des sérums des patients avec et sans récidive du SNI après transplantation rénale 103 DISCUSSION 106 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 117 ABREVIATIONS 120 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 122 5 A Muriel A Clara et David A mon père et ma mère A Bernard Lebkiri et Francis Hofstein Pour avoir fait de moi ce que je suis. 6 Remerciements Je remercie Georges Guellaën pour m‘avoir accueilli dans son unité, pour avoir encadré cette thèse, pour sa confiance, pour sa rigueur scientifique, l’originalité et la pertinence de ses idées. Je remercie Dil Sahali qui est à l’origine de ce projet et qui a dirigé ce travail, pour sa patience, son enthousiasme, la qualité de ses compétences et de la curiosité scientifique qu’il a su susciter. Je remercie Philippe Lang d’avoir tant soutenu ce projet, de m’avoir permis de l’intégrer, et pour avoir tant contribué à ma formation de néphrologue, en clinique comme en recherche. Merci pour l’amitié dont il m’honore. Je remercie Asta Valanciuté pour son aide précieuse, sa gaieté et sa tolérance extrème à l’égard de mon sens inné du désordre. Je remercie Sabine Le Gouvello, André Pawlak, Brigitte Solhone, Frédérique Bulle, Adeline Guais, Edith Grandvilliers, ainsi que tous les membres de l’Unité 581 pour leur aide et leurs conseils tant sur le plan théoriqu e que technique Je remercie le Pr Hubert Nivet de m’avoir fait l’honneur de présider le Jury de cette thèse Je remercie Philippe Lesavre pour son soutien tout au long de ma formation clinique et scientifique. Je le remercie également ainsi que le Dr Frédérique Michel d’avoir accepté aimablement d’être rapporteurs de cette thèse. Merci enfin à Jean Pierre Grünfeld, Pierre Corvol, Xavier Jeunemaitre et Corine Antignac. Pour la qualité de ce qu’ils m’ont transmis. 7 BIBLIOGRAPHIE 2003 Grimbert P, Valanciute A, Audard V, Pawlak, A, Lang P, Guellaen G, Sahali D. Truncation of c-mip, a new cytosolic adapter protein selectively induced in Minimal change Nephrotic syndrrome, results in overinduction of c-maf transcription factor and cytoskeleton reorganization. J Ex Med 2003 (En révision) 2003 Grimbert P, Valanciute A, Pawlak A, Lang P, Niaudet P, Bensman A, Guellaen G, Sahali D. Altered expression of SR protéins and abnormal RNA processing in Minimal Change Nephrotic Syndrome. Soumis 2003 Grimbert P, Audard V, Remy P, Lang P, Sahali D. Recent approaches to the pathogenesis of minimal-change nephrotic syndrome. Nephrol Dial Transplant. 2003 Feb;18(2):245-8 2003 Valanciute A, , Le Gouvello S, Pawlak A, Grimbert P, Lang P, Guellaen G, Sahali D. Inhibition of c-maf-induced Il4 by NFKB in Minimal change Nephrotic syndrome. J Immunol (En révision) 8 2003 Sahali D, Grimbert P, Audard V, Valanciuté A, Le Gouvello S, Salomon R, Remy P, Bensman A, Guellaen G, Lang P. Mécanismes moléculaires impliqués dans l’activation lymphocytaire T au cours du syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes. Adv Nephrol Necker Hosp, 2003 In press. 2003 Grimbert P, Valanciuté A, Guellaën G, Sahali D. Identification of Actin-Binding protein Filamin-A, as a binding partner of human c-mip adaptor protein. En préparation 2002 Audard V, Grimbert P, Valanciute A, Lang P, Guellaen G, Sahali D. Recent approaches to the pathogenesis of minimal change nephrotic syndrome. Nephrologie. 2002;23(7):367-9. Review. 2002 Sahali, D, Pawlak A, Valanciute A, Grimbert P, Lang P, Remy P, Guellaen G. A novel approach to investigation of the pathogenesis of active minimal-change nephrotic syndrome using substracted cDNA library screening. J Am Soc Nephrol, 2002 ; 13 : 12381247 9 Présentation Le Syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes (SNLGM), également appelé néphrose lipoïdique, est défini par un syndrome néphrotique pur sans lésion histologique rénale visible en microscopie optique, ni dépôt d’immunoglobulines et-ou de fraction du complément détectables en immunofluorescence 1. Cette caractéristique signe l’atteinte de la barrière de filtration glomérulaire, que l’on attribue à un facteur de perméabilité dont la nature et le mécanisme d’action demeurent inconnus. Il s’agit de la forme la plus fréquente de syndrome néphrotique idiopathique (SNI) qui inclut au moins deux autres syndromes caractérisés par des lésions d’hyalinose segmentaire et focale (HSF) ou de prolifération mésangiale 2. Nous verrons ultérieurement que malgré certaines disparités anatomocliniques entre les formes communes de SNLGM et d’HSF, plusieurs arguments plaident en faveur d’une pathogénie commune. Ces trois entités représentent 85-90 % des néphropathies glomérulaires de l’enfant et environ 20-30% de celles de l’adulte 3 4 5. Dans près de 85-90 %, la maladie est sensible aux glucocorticoïdes, mais plus de la moitié des patients connaissent une évolution émaillée de rechutes lors de la baisse des doses 10 ou à l’arrêt du traitement. Ces patients développent souvent une forme chronique de la maladie, faite de poussées et de rémissions, dont la durée peut s’étaler sur plusieurs années. Dans près de 10 à 15 %, le syndrome néphrotique résiste aux glucocorticoïdes à doses usuelles, mais reste le plus souvent sensible à des doses très élevées. Dans ces formes, ainsi que dans celles qui sont devenues dépendantes des glucocorticoïdes, l’addition d’autres agents immunosuppresseurs telle la ciclosporine ou des agents alkylants comme le ciclosphosphamide, permettent d’éviter les rechutes fréquentes ou d’utiliser des doses importantes et prolongées de corticoïdes. En dépit de ces traitements, certains patients développent secondairement des lésions de hyalinose segmentaire et focale et certains évoluent vers l’insuffisance rénale chronique nécessitant le recours à la dialyse et la transplantation rénale. Dans un tiers des cas, la maladie récidive sur le greffon. Cette récidive, immédiate et imprévisible, témoigne d’une activité persistante de la maladie. Chez ces patients, la récidive est quasi-systématique lors d’une nouvelle transplantation, aboutissant à une véritable impasse thérapeutique 6. L’origine du SLGM est encore inconnue, mais de nombreux arguments suggèrent l’existence d’une pathologie dysimmunitaire impliquant les lymphocytes T tels que, l’efficacité des traitements immunosuppresseurs, l’association avec des hémopathies et des phénomènes immunoallergiques ainsi que la disparition du syndrome néphrotique lors d’infections virales. Diverses anomalies immunologiques étayent cette hypothèse : la dépression de l’immunité cellulaire, l’expansion de certaines sous-populations lymphocytaires T ou le profil d’expression de certaines cytokines au cours de la maladie. Ces formes se distinguent clairement des formes familiales de syndrome néphrotique, d' apparition précoce et d’emblée corticorésistantes qui correspondent à des anomalies primitives (mutations ou délétions) d' un composant essentiel de la barrière de filtration glomérulaire. 11 Cette thèse à pour objectif de décrire une partie du travail réalisée dans l’unité INSERM 581 consacrée à l’identification des mécanismes moléculaires impliqués dans le SNLGM. Dans l’introduction, sont rappelées la physiopathologie de la filtration glomérulaire normale et pathologique, les principales caractéristiques anatomo-cliniques du SNLGM, les principales caractéristiques immunopathologiques observées dans la maladie ainsi qu’une présentation des différentes approches méthodologiques utilisées. Cette introduction s’achève par un éditorial publié dans la revue “ Néphrologie, Dialysis and Transplantation ” résumant les acquisitions récentes sur l’immunopathogénie de la maladie (Article1). Les résultats sont présentés dans cette thèse sous forme d’articles et sont divisés en quatre parties. La première est consacrée à la description de notre approche méthodologique : faisant l’hypothèse d’une affection liée à un désordre immunitaire, nous avons cherché à mettre en évidence les gènes surexprimés dans les cellules mononuclées du sang périphérique (PBMC) des patients au cours des poussées de la maladie. Dans cette perspective, nous avons entrepris la construction et le criblage d’une banque soustraite d’ADNc (complémentaires) réalisée à partir des PBMC prélevés chez un patient en poussée et en rémission de la maladie. Nous présentons dans le deuxième article les principaux résultats consacrés à l’identification des transcripts différentiellement exprimés. La deuxième partie (article 3 et 4) est consacrée à l’étude d’une voie de signalisation recrutée au cours des phases actives de la maladie, identifiée par l’étude de certains transcripts issus de la banque. Nous avons caractérisé sur le plan structurel et fonctionnel une nouvelle protéine cytosolique adaptatrice (CAP) que nous avons appelé Tc-mip (Truncated cmaf inducing protéin) et démontré son implication dans l’induction d’une différentiation vers la voie Th2 des lymphocytes T par l’intermédiare d’une activation du facteur de transcription c-maf et dans la réorganisation du cytosquelette. La description de cette voie de signalisation 12 se poursuit par la mise en évidence de l’expression et du rôle du facteur de transcription cmaf au cours des phases actives de la maladie. La troisième partie (article 5) est consacrée aux résultats de l’analyse d’un certain nombre de clones inconnus, issus de la banque soustraite d’ADNc. L’analyse de ces clones a mis en évidence la présence d’une anomalie générale dans les processus de maturation des transcripts, spécifiquement régulée au cours de la maladie. Nous suggérons que ces anomalies pouraient être secondaires à un défaut d’expression de certaines protéines impliquées dans ces processus de maturation, les SR protéines (Serine-Arginine Rich proteins). La quatrième partie regroupe les travaux, en cours dans le laboratoire, consacrés à l’identification du partenaire protéique de Tc-mip/c-mip par la technique du double hybride, ainsi que nos premiers résultats consacrés à l’analyse protéomique du sérum des patients ayant présentés ou non une récidive de la maladie après transplantation rénale. 13 INTRODUCTION 14 I-La filtration glomérulaire A- Structure et physiologie de la filtration glomérulaire La principale fonction du rein est l’élaboration de l’urine grâce à laquelle est assurée l’élimination des déchets toxiques de l’organisme et le maintien de l’homéostasie du milieu intérieur. L’élaboration de l’urine définitive comporte une première étape d’ultrafiltration du plasma assuré par les glomérules. Les glomérules, ou corpuscules rénaux, ont été décrits pour la première fois par Malpighi en 1687. Le glomérule est formé par la capsule de Bowman qui délimite la chambre urinaire et par un peloton de capillaires situé entre deux artérioles, afférente et efférente (Figure 1). D’un aspect purement architectural, l’artériole afférente se divise en trois à huit branches qui donnent naissance à des capillaires anastomosés organisés autour d’un axe tissulaire, l’axe mésangial, et constitue ainsi le lobule glomérulaire. 15 Ces différents lobules se rejoignent ensuite pour former l’artériole efférente qui quitte le glomérule au niveau du pôle vasculaire. Figure 1 Structure générale du glomérule Cap Glom : Capillaire glomérulaire Les anses capillaires sont constituées de trois types d’éléments (Figure 2) : des cellules endothéliales fenestrées, une membrane basale glomérulaire, et des cellules épithéliales viscérales très différenciées, les podocytes 7. Ces trois éléments constituent la barrière de filtration ou filtre glomérulaire. Aplaties et jointives, les cellules endothéliales sont percées de pores de taille importante. La membrane basale glomérulaire, en continuité de la lame basale de l’endothélium des artérioles, entoure l’endothélium des capillaires glomérulaires. Enfin, les podocytes, qui forment une des parois de la chambre urinaire, sont 16 des cellules polarisées attachées à la membrane basale par une faible surface membranaire appelée semelle podocytaire. Ils émettent de nombreux prolongements cytoplasmiques (digitations de premier ordre) d’où se détachent une multitude de ramifications plus fines (digitations de second ordre ou pédicelles) s’intriquant les unes dans les autres et recouvrant les anses capillaires. L’intrication de ces pédicelles constitue les fentes de filtration. Figure 2 : La barrière de filtration glomérulaire MBG :Membrane basale glomérulaire Le glomérule a pour caractéristique principale, de permettre par ultrafiltration du plasma, la constitution de l’urine primitive. Cette filtration glomérulaire est dépendante de certains paramètres hémodynamiques fondamentaux 8 : 17 -La différence de pression hydrostatique et oncotique entre la lumière capillaire glomérulaire et l’espace de Bowman, suivant la loi de Starling. -Le coefficient de filtration déterminé par la surface totale de filtration et la perméabilité de la barrière. -Le débit sanguin rénal. La perméabilité de la barrière capillaire glomérulaire est un processus sélectif qui dépend de la taille, la forme et la charge de la molécule filtrée 9. Ce phénomène fait intervenir chacune des trois composantes de la barrière glomérulaire 1)-L’endothélium Il est composé de cellules endothéliales de 12 nm d’épaisseur à fenestrations rondes de 50 à 100 nm de diamètre qui occupent 30% de la surface endothéliale. Leur surface apicale possède un glycocalyx de charge électrique négative, composé de sialoprotéines telles que la dodocalyxine. Compte tenu de la taille des fenestrations, l’endothélium a une fonction de tamisage grossier. Il est impliqué dans la perméabilité de taille. 2)- La membrane basale glomérulaire (MBG) D’une épaisseur de 300 nm, c’est une structure acellulaire composée de trois couches : La lamina rara interna, adjacente à l’endothélium, la lamina densa, zone centrale de la MBG, et la lamina rara externa, en contact avec les podocytes. Ces couches sont constituées de l’imbrication complexe de fibres de collagène IV et V, de protéoglycanes très anioniques en raison de la présence d’heparan sulfate et d’acide hyaluronique, et de glycoprotéines structurales : laminine, fibronectine et entactine-nidogène 10 , 11 . Les heparans-sulfate confèrent une charge négative aux laminae rarae et sont responsables de la perméabilité 18 sélective (ou permsélectivité) de charge de la barrière de filtration 12, 13 tandis que la lamina densa intervient dans la permsélectivité de taille par l’entrelacement de ses composants 14, 13 15 , . 3)- L’épithélium glomérulaire Le feuillet épithélial, paroi interne de la chambre urinaire, est composé d’une couche unique de cellules hautement différenciées de 80 nm d’épaisseur, les podocytes. La cellule podocytaire est une cellule polarisée qui comporte un domaine basal réduit en contact étroit avec la MBG, un domaine apical étendu, tourné vers l’espace urinaire, et des pédicelles qui s’intriquent entre eux pour définir un espace virtuel de filtration, le diaphragme de fente (slit diaphragm). Les pédicelles possèdent un appareil contractile complet (actine, α−actinine 4, myosine 2, taline vinculine) en liaison étroite avec la MBG grâce à des récepteurs membranaires situés dans la semelle pédicellaire, les intégrines α3β1. Ce système contractile leur permet de stabiliser la structure du glomérule, de limiter l’extension de la matrice extracellulaire mais aussi de modifier le nombre et la taille des fentes de filtration 16, 17. Un épais glycocalyx revêt leur face apico-latérale notamment au niveau des fentes de filtration, leur conférant une charge électrique négative. La membrane podocytaire qui est riche en protéoglycanes à heparan-sulfate et de glycoprotéines sialilés comme la podocalyxine 18, joue un rôle capital dans la perméabilité de charge. L’épithélium glomérulaire constitue également un élément fondamental de la sélectivité de taille grâce au diaphragmes de fentes. Nos connaissances de l’architecture et la physiopathologie des pédicelles et du diaphragme de fente se sont récemment améliorées par la mise en évidence de nouvelles protéines impliquées structurellement et fonctionnellement dans la barrière de filtration (Figure 3). Ces protéines ont principalement été mises en évidence grâce à l’identification de 19 gènes impliqués dans des formes familiales de syndrome néphrotique par des études de liaison. Figure 3 : Représentation architecturale moléculaire des pédicelles et des diaphragmes de fente (d’après G Deschenes, Dyalog, ASN 2001) FAK :Focal Adhesion Kinase CD2AP : CD2 Associated Protein UTR : Urotrophin - La néphrine impliquée dans le syndrome néphrotique finlandais 19 est une molécule d’adhésion appartenant à la superfamille des immunoglobulines. Les études 20 immuno-ultrastructurales à l’aide d’anticorps dirigés contre le domaine extracellulaire de la protéine ont permis de montrer que la néphrine est exprimée sur la membrane interpodocytaire. Elle rentre dans la constitution du diaphragme de fente en reliant entre eux deux pédicelles 20 - Une seconde protéine impliquée dans la structure et le fonctionnement de la barrière de filtration a été découverte de façon fortuite. En effet, les souris déficientes pour la protéine associée au CD2 des lymphocytes T (CD2AP) développent un syndrome néphrotique congénital avec des dépôts mésengiaux de matrice extracellulaire 21 . Ce syndrome néphrotique n’est pas la conséquence d’un conflit immunitaire puisque les souris sauvages pré-irradiées et transplantées avec les cellules souches hématopoïétiques de souris KO pour le CD2AP n’ont aucune anomalie rénale. La fonction de CD2AP dans les cellules T est d’ancrer au cytosquelette la molécule CD2 qui s’associe avec le récepteur clonotypique des cellules T pour interagir avec les cellules présentatrices d’antigènes 22. La CD2AP exerce au niveau glomérulaire un rôle similaire par son interaction avec la néphrine. - Enfin, il a été plus récemment démontré que la podocine, une protéine identifiée dans le syndrome néphrotique familial cortico-résistant 23 est une protéine de la famille des stomatines, interagissant avec la néphrine via un attachement avec CD2AP mais également avec des protéines du cytosquelette podocytaire, en particulier l’actine 24. B- Physiopathologie de la protéinurie. Par définition, le SNLGM est caractérisé par l’apparition d’une albuminurie sélective. Diverses théories ont été élaborées pour expliquer ce phénomène. 21 La fuite massive d’une molécule anionique pourrait être secondaire à une altération de l’electronégativité de la barrière de filtration glomérulaire. Ainsi, dans un modèle animal l’injection de polycations neutralise les sites anioniques de la MBG et provoque une protéinurie sélective et la fusion de quelques pédicelles 25. L’hypothèse a donc été émise d’un facteur circulant polycationique fixant et neutralisant les sites heparan-sulfate ou d’une enzyme dégradant de manière spécifique les molécules anioniques présentes sur la membrane basale glomérulaire ou empêchant leur régénération. Néanmoins, les travaux accomplis dans le but de prouver ces hypothèses sont restés non concluants 26 27 , . De plus, une altération isolée de la permsélectivité de charge ne permettrait pas de rendre compte de la fuite urinaire de molécules de grande tailles telles les IgG (5,5 nm), éliminées en grandes quantités dans le SNLGM. L’hypothèse, actuellement la plus exploitée pour expliquer les anomalies, stipule que le podocyte est la cible majeure au cours du SNLGM. Cette hypothèse s’appuie sur le modèle “ isopores + shunt ” dans lequel on observe une diminution du nombre et du diamètre des pores restrictifs et donc une diminution de la surface de filtration, et à l’inverse, une augmentation de la voie des « shunts », permettant le passage de macromolécules 28, 29. Cette hypothèse est largement confortée par la mise en évidence récente d’une liaison entre syndrome néphrotique et altération de constituants du diaphragme de fente (néphrine, podocyne, CD2AP, actinine-4). Pour conclure, il est néanmoins utile de rappeler que ces deux hypothèses principales ne sont pas exclusives l’une de l’autre dans la mesure où les groupes de la paroi glomérulaire, chargés négativement, sont importants au maintien de son intégrité structurale et que la déplétion de ces groupements aboutit également à une altération de la sélectivité de taille. 22 II-Description anatomo-clinique du SNLGM A- Epidémiologie du SNLGM Le SNLGM est principalement une maladie de l’enfant, mais peut se rencontrer à tous les âges. Il représente 63% 1 à 93% 30 des syndromes néphrotiques de l’enfant de moins de 6 ans, mais n’est retrouvé que dans environ 15% des syndromes néphrotiques de l’adulte. Son incidence est estimée à 20-30 par million chez l’enfant tandis que chez l’adulte, elle est d’environ de 3 par million 31 . Fait notable, si l’incidence de certaines glomérulopathies semble décroître dans les pays occidentaux, en raison notamment d’une meilleure prévention et d’un meilleur traitement des infections des voies aériennes supérieures, l’incidence du SNLGM est elle en augmentation depuis les dix dernières années 32. B- Caractéristiques cliniques du SNLGM. Le SNLGM se traduit cliniquement par l’apparition brutale d’un syndrome néphrotique pur, caractérisé par la présence d’une protéinurie >3 g/24 h et d’une hypoalbuminémie (<30 g/l), généralement accompagné d’une rétention hydro-sodée se traduisant par des œdèmes déclives et une prise de poids et d’une modification du profil lipidique (hypercholestérolémie principalement). La protéinurie est dite sélective car constituée au moins de 80% d’albumine. Par définition, la pression artérielle est normale, il n’existe pas d’hématurie ou d’insuffisance rénale organique associée. L’apparition au cours de l’évolution d’une hématurie et/ou d’une hypertension artérielle et/ou d’une insuffisance 23 rénale organique définit un syndrome néphrotique impur et témoigne habituellement d’une transformation du SNLGM en HSF. Physiopathologie de la rétention hydro-sodée et de la formation des oedèmes au cours du syndrome néphrotique (SN). Les oedèmes, objectivés par une prise de poids, sont en général cliniquement évidents : de type rénal (blanc, mou, indolore, gardant le godet), déclives (prédominant le matin au niveau des paupières, dos des mains, lombes, le soir au niveau des membres inférieurs), parfois massifs avec atteinte des séreuses (transudat). Leur physiopathologie fait intervenir trois facteurs, qui peuvent du reste se succéder dans le temps chez un même malade, rendant leur individualisation souvent difficile : 1) Une hypovolémie est notée dans les S.N. massifs, avec hypoalbuminémie < 20 gr/l, surtout chez l' enfant, et à la phase d' installation des oedèmes. On retient alors le schéma traditionnel d' une modification de l' équilibre de Starling au niveau des anses capillaires : hypoalbuminémie-----> baisse de la pression oncotique des protéines -----> augmentation de l' ultrafiltration du liquide plasmatique vers le secteur interstitiel -----> hypovolémie -----> stimulation du système rénine-angiotensine et de la sécrétion d' hormone anti-diurétique-----> accentuation de la rétention hydro-sodée. Dans ces cas, la perfusion d' albumine déclenche une excrétion sodée et une disparition des oedèmes. 2) Une diminution de l' excrétion tubulaire du sodium : une volémie normale, parfois même augmentée, est notée dans les S.N.installés à la phase d' état, avec hypoalbuminémie moins massive, surtout chez l' adulte. L' activité rénine plasmatique et l' aldostéronémie sont adaptées à la volémie, normale ou à la limite inférieure de la normale, et les pressions 24 oncotiques intravasculaires et interstitielles de l' albumine s' équilibreraient. Les oedèmes sont secondaires à une rétention de sodium par le néphron distal liée à une activation de la Na-K ATPase au niveau du tube collecteur, indépendante de l’aldostérone. 3) Une augmentation de la perméabilité capillaire. Complication du syndrome néphrotique A tout moment, l’évolution de la maladie peut être émaillée de complications Accidents thromboemboliques Il existe au cours du syndrome néphrotique un état d’hyper coagulabilité dont l’origine est multifactorielle (perte urinaire de certains facteurs anticoagulants tels que l’antithrombine III, augmentation de la synthèse hépatique de certains facteurs pro coagulants (fibrinogène, facteurs V, VII), augmentation de l’aggrégabilité plaquettaire). Ces thromboses touchent tous les territoires veineux et notamment les veines rénales, plus rarement les territoires artériels. Dyslipidémie L' hyperlipidémie est pratiquement constante, et le sérum lactescent de S.N. est connu depuis longtemps. L' augmentation du taux de cholestérol est précoce, supérieure à 3gr/l chez plus de la moitié des patients, avec élévation des VLDL et baisse du HDL, et s' accentue lorsque le S.N s' aggrave. L' augmentation des triglycérides est moins importante. Cette dyslipidémie s' expliquerait par une augmentation de la synthèse hépatique des lipoprotéines (l' hypoalbuminémie, avec baisse de la pression oncotique, stimulerait la synthèse hépatique 25 d' albumine et de lipoprotéines, sans que le mécanisme exact en soit élucidé). Actuellement on retient plus volontiers une diminution du catabolisme du cholestérol avec ralentissement de la cascade conduisant à la dégradation des VLDL en LDL due à une diminution de l' activité de la lipoprotéine-lipase. Enfin, la lipurie expliquerait la fuite urinaire d' HDL. On notera que le rôle athérogène, en particulier le risque coronarien, de ces troubles reste discuté. Infections Le risque infectieux est majoré durant la période néphrotique du fait de la fuite urinaire des immunoglobulines (IgG ++) et d’un dysfonctionnement de l’immunité à médiation cellulaire. La corticothérapie et les traitements immunosuppresseurs augmentent eux aussi le risque infectieux. Ces infections sont préférentiellement à germes encapsulés (pneumocoques, Haemophilus, Klebsielle). Il s’agit de pneumopathies, de cellulites, méningites et de septicémies . Retard de croissance, malnutrition Ils sont généralement en rapport avec la carence protidique et le traitement cortisonique. Hypovolémie Rarement observée, elle peut être à l’origine d’un collapsus, d’une insuffisance rénale fonctionnelle favorisée par le traitement diurétique. Autres La fuite urinaire d' hormones liées aux protéines n' a en général aucune conséquence. Il existe une fuite de thyroxine T4, mais le sujet reste euthyroidien avec un rapport T3/T4 et un taux de TSH normaux. De même pour la vitamine D avec fuite de calcidiol mais taux 26 normal de calcitriol (le calcium total est diminué du fait de l' hypoalbuminémie, mais le calcium ionisé est normal). C-Etude histologique Chez l’enfant, ou le SNLGM représente la plus grande majorité des syndromes néphrotiques, la ponction biopsie rénale (PBR) n’est pas indiquée sauf en cas d’atypies cliniques, biologiques (syndrome néphrotique impur notamment), ou de cortico-résistance. Chez l’adulte, la PBR est toujours indiquée. Par définition, elle montre l’absence de lésions glomérulaires significatives en microscopie optique et de dépôts d’immunoglobulines ou de complément en immunofluorescence. On note parfois un certain degré d’hypertrophie des cellules épithéliales et un élargissement modéré du mésangium sans hypercellularité. En microscopie électronique, les pieds (pédicelles) des cellules épithéliales viscérales (podocytes) sont fusionnés (Figure. 4). Néanmoins, ces anomalies apparaissent moins liées spécifiquement au SNLGM qu’à l’état néphrotique (conséquence de la fuite protéique) 33 . L’apparition au cours de l’évolution de lésions du floculus associant un épaississement du matériel mésangial et des dépôts formés d’une substance amorphe qualifiée de hyaline sans prolifération cellulaire, témoigne habituellement de la transformation du SNLGM en HSF. 27 Figure 4. Altération podocytaire en miroscopie electronique (d’après Kerjaschki) A- Pédicelles normaux avec fentes de filtration distinctes. B-Effacement des pédicelles avec réduction du nombre de fentes de filtrations. C-Etalement des podocytes, disparition des fentes de filtration. D- Traitement et évolution du SNLGM. En plus d’un traitement symptomatique (traitement de la rétention hydro-sodé, prévention des complications trombo-emboliques, lutte contre la déperdition protidique), le SNLGM bénéficie d’un traitement étiologique bien qu’il existe une possibilité fréquente (4 à 6%) de rémission spontanée 1, peu 34 . Celui-ci, (clairement établi en pédiatrie) 35, 28 repose initialement sur la prescription de corticostéroïdes à la posologie de 60 mg/m2/j chez l’enfant et 1-1,5 mgKhg/j chez l’adulte. Chez l’enfant, une réponse est obtenue en moyenne en 10 à 15 jours, mais cette posologie est maintenue 4 semaines. La posologie est ensuite réduite à 40 mg/m2, un jour sur deux, pendant 4 semaines. Ce type de traitement entraîne 95% de réponse à 8 semaines et 98% de rémission à 26 semaines chez l’enfant. Chez l’adulte, le traitement initial est poursuivi pendant 6 à 8 semaines et 80% d’entre eux entrent en rémission après 8 semaines de traitement. Le problème majeur posé par le SNLGM réside dans la dépendance aux corticostéroïdes, se manifestant soit par la réapparition de la protéinurie pendant la phase de décroissance, soit par la réapparition du syndrome néphrotique à une distance variable de l’arrêt de la corticothérapie, fréquemment associée à un épisode infectieux chez l’enfant 36. Ces rechûtes surviennent dans 60 à 70% des cas. Le traitement du premier épisode repose sur les mêmes principes que celui utilisé lors de la première poussée. Néanmoins, des rechutes à répétitions surviennent chez 40 à 50% des enfants 1 et 16% des adultes 37 nécessitant l’emploi d’alternatives thérapeutiques. Dans ces cas, des agents alkylants tels que le chlorambucil et le cyclophosphamide 38, 39, les inhibiteurs métaboliques tel que l’azathioprine, ou le levamisole sont utilisés seuls ou en complément de la corticothérapie. En cas d’échec de ces thérapeutiques chez l’enfant et souvent en première intention chez l’adulte, la ciclosporine A est utilisée à dose élevée (5mg/kg/j) et de manière prolongée (1 an ou plus). L’ensemble de ces thérapeutiques permettent généralement l’obtention d’une rémission dans 60 à 80% des cas, mais conservent un risque élevé de récidive à l’arrêt du traitement. De plus, les conséquences de ces traitements à court et à moyen terme sont multiples et combinent les effets de la corticothérapie (aspect cushingoïde, HTA, retard de 29 croissance, ostéoporose, cataracte, désordres psychologiques), des immunosuppresseurs (infertilité, risque néoplasique) et/ou de la ciclosporine (néphrotoxicité). Entre 5 et 20% des SNLGM de l’enfant et de l’adulte sont corticorésistants. Chez l’enfant, l’histologie retrouve souvent des lésions d’HSF associées. La ciclosporine A est alors le traitement de référence avec obtention d’une rémission complète dans environ 50% des cas 40 , 41 , 5. Des effets bénéfiques similaires ont été obtenus avec le FK606 42 et le cyclophosphamide 43. E- Récidive de la maladie après transplantation rénale. En dépit des thérapeutiques envisagées précédemment, un certain nombre de patients atteints initialement de SNLGM évoluent vers l’insuffisance rénale terminale nécessitant le recours à l’épuration extra rénale et à la transplantation. L’incidence de cet événement est beaucoup plus élevée (jusqu’à 80%) 44 chez les patients présentant un SNI associé d’emblée à des lésions histologiques d’HSF. Après une première transplantation rénale, 20 à 30% des patients présentent une récidive du syndrome néphrotique. Ce risque est de 75 à 80% lors d’une seconde greffe si la première s’est soldée par une récidive 45, 46, 47. L’apparition de la récidive est généralement précoce, de quelques heures à quelques jours dans 80% des cas et 50% d’entre elles sont responsables d’une perte du greffon 45, 48 . Les lésions post-transplantationelles précoces sont souvent superposables à celles observées dans les SNLGM renforçant ainsi l’hypothèse d’une physiopathologie commune entre les deux affections. Il n’existe actuellement aucun marqueur prédictif du risque de récidive de la maladie sur le greffon. Seuls, l’age d’apparition de la maladie, la présence d’une prolifération 30 mésangiale sur les reins propres et la rapidité d’évolution initiale de la maladie constituent des facteurs de risque de cette récidive 49, 50, 48, 46. Les thérapeutiques médicamenteuses (forte dose de ciclosporine, cyclophosphamide) sont souvent peu efficaces chez des patients traités par de fortes doses d’immunosuppresseurs. L’implication potentielle d’un facteur plasmatique de perméabilité glomérulaire a logiquement induit l’utilisation de thérapeutiques soustractives du sérum des malades. Les échanges plasmatiques présentent des effets bénéfiques mais souvent transitoires 51 52 . L’immunoadsorption du sérum des malades sur colonnes de protéine A, connue pour adsorber, par leurs fragments Fc, les immunoglobulines G de sous classes 1, 2, 4 et à un moindre degré les IgG3, les IgM et les IgA 53 permet d’obtenir des résultats 54 55 nettement plus efficaces que les échanges plasmatiques , ). Néanmoins, l’efficacité des colonnes de protéine A sur des protéinuries de syndromes néphrotiques secondaires à des glomérulonéphrite extra membraneuses ou diabétiques 56 , semblent indiquer une action non spécifique dans le SNI. 31 III-Immunopathogénie du SNLGM A- Position du problème Le SNI est une vaste entité anatomo-clinique définie par la présence d’un syndrome néphrotique associé à des lésons glomérulaires minimes ou des lésions d’HSF. La grande majorité des cas de SNI sont de types sporadiques mais il existe également des formes familiales de SNI principalement de type HSF (Figure 5). Figure 5 : Classification des SNI Syndrome n é phrotique Cortico résistant Cortico sensible G é netique Mutations /délétions immun e SNLGM idiopathique HSF ( Podocin e n é phrine ACTN-4, CD2AP, WT1, ADNmt,...) Désorganisation du cytosquelette Dysfonction du podocyte 32 L’étude des formes familiales de SNI de type HSF a permis une avancée décisive dans la compréhension de certains mécanismes moléculaires qui régissent le fonctionnement de la barrière de filtration glomérulaire. En effet, les études génétiques, réalisées au sein de familles atteintes de syndromes néphrotiques (Syndrome Néphrotique Finlandais, Syndrome Néphrotique cortico-résistant familial) 19,23 , ont conduit à l’identification de protéines exprimées par le podocyte (néphrine, podocine) dont l’altération, par mutation ou délétion partielle, entraîne une rupture des interactions dynamiques entre le cytosquelette podocytaire et les diaphragmes de fente. Ces pathologies sont, par définition, insensibles aux traitements immunosuppresseurs et ne récidivent pas après transplantation rénale. À l’inverse, l’étiologie des formes sporadiques de SNI (SNLGM et HSF), sporadique, de sensibilité variable aux traitements immunosuppresseurs, et susceptibles de récidiver sur le greffon après transplantation rénale, reste plus énigmatique. Les 2 pathologies (HSF sporadique et SNLGM) se regroupent sur de nombreux points : -Les deux entités ont une expression clinique souvent similaire ; -Certaines perturbations immunes trouvées dans la néphrose ont également été décrites dans la forme commune de HSF ; -Les signes histologiques, comme les lésions de HSF peuvent compliquer l’évolution des néphroses résistant au traitement ; -L’examen des biopsies du greffon rénal, provenant de patients ayant une récidive de la HSF, ne montre souvent que des glomérules optiquement normaux au cours des premières semaines d’évolution ; -Enfin, le pronostic des HSF qui répondent favorablement aux corticoïdes, est similaire à celui des néphroses. 33 Ces observations suggèrent que LGM et HSF, bien que différentes dans leur expression clinique et histologique, pourraient partager une physiopathologie commune dans laquelle le syndrome néphrotique résulterait de la sécrétion d’un facteur produit par des cellules immunes dans le cadre d’une réponse immune anormale, susceptible d’altérer la barrière de filtration glomérulaire. Cette thèse étant consacrée à l’étude du SNLGM nous nous limiterons néanmoins à une description physiopathologique des anomalies immunes décrites dans cette pathologie. B-Arguments cliniques en faveur d’une origine immune. Avant toutes données expérimentales, de simples observations cliniques ont permis de suspecter l’origine immune de la maladie et de proposer les premières hypothèses physiopathologiques. Dans environ deux tiers des cas, la néphrose survient dans un contexte d’activation du système immunitaire déclenchée par une infection banale (virose) ou une agression (piqûre d’insectes, vaccination). Une susceptibilité au développement de réactions allergiques est observée chez environ un tiers des patients 57, tandis qu’une désensibilisation spécifique ou un régime d’éviction pourraient prévenir simultanément la crise allergique et la protéinurie étiologique 58 , 59 . Néanmoins, il reste difficile à déterminer si l’allergie est un facteur déterminant ou si elle témoigne de l’expression d’un terrain immunitaire particulier. Plus rarement, la néphrose survient en association avec certaines proliférations lymphoïdes malignes comme la maladie de Hodgkin 60, la leucémie à LGL (Lymphocyte T à larges granules) 61 certains lymphomes T 62 et de thymomes 63 . Enfin les médicaments qui inhibent le système immunitaire (corticoïdes, immunosuppresseurs) permettent le contrôle de la maladie. De même, une infection par le virus de la rougeole, connue pour générer une 34 immunosuppression prononcée, est susceptible d’induire une rémission du syndrome néphrotique 64 . C’est en s’appuyant sur ces arguments cliniques toujours d’actualité que Shalhoub fut le premier à émettre l’hypothèse qu’une altération du système immunitaire T des patients atteints de SNLGM serait responsable de la secrétion d’un médiateur circulant toxique pour le glomérule 65. Figure 6 : Hypothèse d’un facteur circulant d’origine immune C-Perturbations des fonctions lymphocytaires T dans le SNLGM Une altération possible des fonctions lymphocytaires T à l’origine des néphroses a été évoquée, il y a une trentaine d’années, à la suite de nombreuses observations cliniques et expérimentales. En effet, les patients atteints de SNI expriment souvent un déficit de l’immunité cellulaire et ont tendance à développer des infections bactériennes. Ainsi, une 35 lymphocytopénie T a été décrite par certains auteurs 66 , 67 68 mais contestée par d’autres travaux 69 70. D’autres études rapportent des anomalies souvent controversées de la répartition des sous-populations lymphocytaires avec diminution du ratio CD4+ :CD8+ au cours des poussées de SNLGM 67 71 et une élévation du nombre de cellules NK 71. D’autres équipes ont rapporté au cours des rechutes, une expansion des lymphocytes T CD4+ qui expriment le marqueur CD25, ainsi que des lymphocytes T CD4+ CD8+ qui expriment le marqueur CD45RO, caractéristique des lymphocytes T mémoires 72. L’expression de l’antigène CD 25 (chaîne du récepteur de l’IL-2) au cours des poussées pourrait refléter une activation des lymphocytes T CD4+ ou bien traduire le recrutement d’une sous-population CD4+ CD 25+ dotée de fonctions suppressives. Les lymphocytes T CD8+ semblent également intervenir dans ces mécanismes, particulièrement chez les patients dont l’évolution est émaillée de rechutes fréquentes, où il a été mis en évidence un recrutement sélectif de certaines familles de gènes V qui forment la région variable CDR3 de la chaîne bêta 73. Ces derniers résultats sont compatibles avec certaines études fonctionnelles qui ont montré une altération de l’immunité à médiation cellulaire au cours de la maladie, appréciée par des tests cutanés d’hypersensibilité retardée (type IV dans la classification de Gell et Combs) et de GvH locale (Graft versus Host) 66 74 ainsi qu’une réduction de la capacité des lymphocytes T à proliférer en présence de mitogènes (PHA, Con A, PWM)75 76 77 78 , . Le sérum des patients en poussée de SNLGM serait en fait responsable de l’inhibition des fonctions T : il serait toxique pour les lymphocytes blastogenèse de lymphocytes normaux et aux alloantigènes 80 , 77 contrôles 79 et il inhiberait la ainsi que les réponses prolifératives aux mitogènes 81 82 . Toutes ces modifications ont cependant été retrouvées dans d’autres formes étiologiques de syndromes néphrotiques 75 82 80 et ne seraient donc pas spécifiques du SNLGM. 36 Ces observations, anciennes pour la plupart, sont difficiles à interpréter et les conclusions souvent hypothétiques. Les techniques utilisées sont peu précises, le choix des contrôles et des groupes de patients souvent peu rigoureux. Néanmoins, toutes concordent pour rapporter des anomalies lymphocytaires T dans les poussées de SNLGM. Une étude plus récente a consisté à analyser le répertoire T périphérique de six patients atteints de SNLGM 73 . Ces patients présentaient tous, par rapport aux individus témoins sains, des profils de répertoires T particuliers mais sans qu’une réponse publique correspondant à un clone T spécifique soit mis en évidence. Il est néanmoins intéressant de noter que les altérations constatées en poussées de la maladie persistaient au cours des rémissions thérapeutiques et impliquaient d’autre part majoritairement les lymphocytes T CD8+. D- Différentiation lymphocytaire T et SNLGM 1- Rappel sur les bases moléculaires de la différentiation T Lors d’une stimulation antigénique, le système immunitaire développe une réponse qui implique une action coordonnée entre les cellules présentatrices d’antigène et les lymphocytes T et B. La réponse immune à prédominance cellulaire (réactions inflammatoires, hypersensibilité de type retardé) ou humorale (production d’anticorps) est sous la dépendance de classes distinctes de lymphocytes T auxiliaires CD4+, Th1 et Th2 respectivement, qui secrètent chacune un profil particulier de facteurs de croissance et de cytokines 83 . Les lymphocytes T CD4+ de type 1 (Th1) produisent surtout l’IL2, l’IL18, l’interféron γ (IFNγ) et 37 du TNFα Ces cellules sont recrutées principalement dans les pathologies inflammatoires comme les défenses antibactériennes. Les lymphocytes T CD4+ de type 2 (Th2) secrètent l’IL4, l’IL5, l’IL6 et l’IL13. L’IL10 semble produite de façon égale par les deux types cellulaires ainsi que par les monocytes chez l’homme 84. Les lymphocytes CD4+ de type Th2 sont spécialisés dans l’activation des lymphocytes B et ces voies d’activations sont principalement recrutées dans les pathologies auto immunes et les maladies immunoallergiques. Généralement, on considère que l’expression relative de l’INFγ et de l’IL4 permet de différencier clairement les lymphocytes T CD4+ de type Th1 ou Th2, respectivement. Parallèlement à ce profil sécrétoire spécifique, les cellules Th1 et Th2 se distinguent également par l’expression restreinte de certains récepteurs membranaires 85. La chaîne β2 du récepteur de l’IL12, le récepteur de l’IL18, les récepteurs des chémokines CXR3 et CCR5 sont sélectivement exprimés par les cellules Th1. Par contre, les récepteurs des chémokines CCR3, CCR4 et CCR8, le récepteur pour ST2 sont préférentiellement exprimés par les cellules Th2. Les bases moléculaires qui régissent la différenciation des cellules T CD4+ précurseurs vers la voie Th1 ou Th2 impliquent au moins trois mécanismes qui interviennent à des niveaux distincts de l’activation cellulaire(Figure 7) : 1- Expression sélective de certains facteurs de transcription comme T-bet dans les cellules Th1 86 87 , ou GATA-3, Stat6 et c-maf dans les cellules Th2 88 89 90 2- Régulations post-transcriptionnelles : la protéine JunB est exprimée à des taux élevés dans les cellules Th2 alors que le niveau du transcrit est similaire dans les deux types cellulaires 91. 38 3- Recrutement de voies de signalisation distinctes : la voie p38 MAP kinase est préférentiellement activée lors de la différenciation des cellules Th1 où elle joue un rôle-clé dans l’induction de l’IFNγ 92. La production à l’état stable de l’IFNγ nécessite l’amplification du signal p38 MAP kinase avec la co-activation de JNK 1 et JNK2 qui interviennent en stimulant l’expression de la chaîne β2 du récepteur de l’IL12 et en bloquant la transactivation de l’IL4 par NFATc, respectivement 92. Figure 7 : Schéma de la différentiation lymphocytaire T La génération de lymphocytes T de type Th1 ou Th2 à partir des cellules T précurseurs dépend donc de la nature et la dose de l’antigène, mais surtout de la concentration locale en IL12 et IL4 au site d’initiation de la réponse immune. L’IL4 et l’IL12 activent la voie JAK-STAT en agissant sur des cibles différentes. L’IL4 stimule JAK1 et JAK3 qui en retour activent STAT6 lequel migre dans le compartiment nucléaire et transactive GATA3. L’IL12 stimule JAK2 et TYK2 lesquels activent STAT4 chez l’homme 83 . Les sources 39 initiales de l’IL12 et de l’IL4 à l’origine de la polarisation des lymphocytes T précurseurs ne sont pas clairement identifiées. Il est possible que les cellules dendritiques et les cellules T naturel killer (NKT), présentes dans l’environnement du stimulus antigénique, produisent des quantités suffisantes d’IL12 et d’IL4 permettant la différentiation des cellules T vers la voie Th1 ou Th2, respectivement. 2- Différentiation lymphocytaire T et SLGM Les voies de signalisation spécifiquement recrutées et conduisant à l’activation lymphocytaire T au cours du SLGM sont encore inconnues. Un certain nombre d’arguments cliniques plaident néanmoins pour une pathologie associée à une activation des lymphocytes T de type Th2 : -Il n’existe pas de syndrome inflammatoire clinique ou histologique au cours du SNLGM ; -Les patients présentent souvent un défaut de réponse aux tests cutanés d’hypersensibilité retardée ainsi que leur susceptibilité accrue à certaines infections bactériennes, deux caractéristiques qui dépendent des lymphocytes Th1 ; -Il existe dans cette pathologie une fréquence accrue des manifestations allergiques et des taux élevés d’IgE par rapport à la population générale ; -Le levamisole, thérapeutique immunosuppressive très efficace dans le SNLGM cortico-dépendant de l’enfant, est un puissant inducteur de la voie Th1 93 Sur le plan immunologique, nous allons voir au chapitre suivant que les arguments sont plus discordants. E - Cytokines et SNLGM. 40 De nombreux travaux ont été consacrés à l’étude des profils de cytokines dans les néphroses avec une grande variabilité dans les résultats présentés. Plusieurs explications peuvent être avancées pour interpréter ces discordances ; i) Il existe un défaut évident d’appariement des patients et des sujets témoins dans la plupart des études rapportés, compte tenu notamment de la variabilité naturelle du taux d’expression d’une cytokine donnée selon, l’âge, la situation immunologique antérieure etc.… ; ii) De nombreuses études ont été accomplies sur des cellules stimulées in vitro. Ces expériences ne tiennent donc pas compte des contraintes cellulaires et moléculaires qui prévalent in vivo ; iii) Le nombre de patients présentant un terrain atypique est rarement pris en compte dans l’analyse des résultats ; iv) Les méthodes de mesure du niveau d’expression des cytokines varient souvent d’une étude à l’autre. Le tableau 1 résume les résultats des principales études. -La production d’IL1 n’est pas augmentée d’après la plupart des études. Toutefois, sa production par les monocytes des patients atteints de SNI est diminuée, peut-être par inhibition par des prostaglandines 94 -L’interleukine 2 (IL2) est trouvée augmentée dans le plasma des patients SNI 71 mais inchangée dans le plasma et l’urine sur d’autres cohortes 95 . Néanmoins, l’administration d’IL2, dans un modèle de rein de rat isolé perfusé, diminue le nombre de sites anioniques glomérulaires et provoque une protéinurie 96 . De même, l’IL2 recombinante, utilisée en cancérologie à forte dose, peut induire une protéinurie transitoire 97. -L’interleukine 4 (Il4) joue un rôle clef dans la régulation de la production d’IgE et la réponse allergique, deux éléments fréquemment retrouvés dans le SNLGM. De plus, il a été 41 démontré qu’elle pouvait agir via un récepteur spécifique, directement sur les podocytes en diminuant la résistance de la barrière glomérulaire, et donc en augmentant sa perméabilité 98. Néanmoins si des taux élevés d’IL4 ont été retrouvés dans le surnageant lymphocytaire de patients atteints de SNLGM 99 , ces résultats n’ont pas été confirmés dans d’autres études 71,100 . -Une augmentation de l’interleukine 8 (IL8) dans le sérum et le surnageant lymphocytaire des patients en poussée de SNLGM a été mis en évidence dans une seule étude 101 . Il a été néanmoins démontré que la perfusion d’IL8 chez le rat provoque une albuminurie, augmente le catabolisme des heparans-sulfate des glycosaminoglycans, et réduit leurs charges anioniques 102 . De plus, l’injection d’anticorps, anti-IL8 abolit l’effet albuminurique du surnageant monocytaire des patients atteints de SNI. -L’expression transcriptionelle cytoplasmique de l’interleukine 13 (IL13), une cytokine Th2 immunomodulatrice est augmentée dans les lymphocytes CD4+ et CD8+ des patients atteints de SNLGM en poussée 100. L’IL13, comme l’IL4 semble agir directement sur l’épithélium glomérulaire en augmentant sa perméabilité 98. -Le TNFα (Tumor Nécrosis Factor) est fréquemment retrouvé à des taux élevés dans le plasma et l’urine de patients atteints de différentes glomérulonéphrites dont le SNLGM ou son niveau de production est accru dans les monocytes des patients en poussée 103 . Ces résultats sont concordants avec d’autres études expérimentales qui montrent que l’augmentation du TNFα coïncide avec le pic de protéinurie dans un modèle de SN induit par l’aminonucleoside de puromycine 104 ou que des stratégies de blocage du TNFα préviennent l’apparition de la glomérulopathie 105. 42 Tableau 1 :Synthèse des données de la littérature concernant le niveau d’expression des cytokines dans le SNLGM. Les points coorespondent aux données rapportées dans les publications référencées à droite du tableau. Cytokine IL-1 IL-2 IL-4 IL-6 IL-8 IL-10 Augmentée Diminuée Inchangée Auteurs Matsumoto, 1989 98 Daniel, 1997 71 Koyama, 199199 Saxena, 1993 100 Daniel, 1997 71 Koyama, 199199 Yap, 1999 101 Bustos, 1994 94 Suranyi, 1993 102 Neuhaus, 1995 103 Hulton, 1997 104 Daniel, 1997 71 Koyama, 1991 99 Yap, 1999 101 Cho, 1999 113 Chen, 1994 105 Garin, 1994 106 Yap, 1999 101 Daniel, 1997 71 Neuhaus, 1995 100 Matsumoto, 1995 107 IL-12 Stefanovic, 1998 108 Matsumoto 1999 109 IL-13 Yap, 1999 101 Kimata, 1995 110 TNFα Koyama, 1991 99 Bustos, 1994 94 Suranyi, 1993 102 Daniel, 1997 71 Yap, 1999 101 Neuhaus, 1995 100 IFNγ Enfin, les corticostéroïdes et la Ciclosporine A modulent la production de TNFα 115 43 -La production par les monocytes des patients atteints de SNLGM d’’INFγ (Interféron) serait augmentée 108 tandis que l’expression de son mRNA lymphocytaire ne différait pas des contrôles 100. Comme nous le voyons, il paraît difficile en raison du caractère souvent contradictoire des résultats, d’établir un profil cytokiniques caractéristique du SNLGM. Si l’augmentation de l’IL13 renforce les arguments cliniques en faveur d’une pathologie de type Th2, l’absence d’IL4 chez de nombreux auteurs, et la présence d’INF suggèrent l’existence d’autres voies d’activation ou d’inhibition encore indéterminées. F- Activation de la voie NFkB au cours du SNLGM Une étude récente, réalisée dans le laboratoire à permis la caractérisation dans le SNLGM d’une voie de signalisation impliquée dans la production accrue de certaines cytokines : la voie NF B/I Bα (Figure 8). Il a en effet été démontré que la voie NF B était fortement activée dans les lymphocytes T CD4+ au cours des poussées de néphrose lipoïdique et réprimée en rémission. De façon surprenante, l’activation de la voie NF B persiste tant que la maladie est active alors que dans les situations physiologiques, elle est rapidement réprimée du fait du rétrocontrôle négatif par l’inhibiteur naturel de NFkB, I Bα, suggérant une rupture de la boucle de régulation, d’autant plus que l’expression de I Bα reste faible voire indétectable durant cette phase. Au cours des rémissions, la restauration du niveau d’expression de I Bα est associée à l’inhibition de l’activation NF B et à la diminution de la production de nombreuses cytokines comme le TNFα, l’IL-13 et l’IFNγ. Les mêmes travaux ont également démontré 44 que deux mécanismes au moins contribuaient à la dérégulation de la voie NF B/I Bα au cours de la maladie : i).une sur activation du protéasome, mise en évidence par des expériences de culture de lymphocytes T des malades avec un inhibiteur puissant du protéasome (MG132); ii) une dégradation accrue de l’ARNm codant pour I B associé à un défaut de transactivation du gène I Bα Ces résultats pourraient en partie expliquer le mode d’action des thérapeutiques immunosuppressives dans la maladie. En effet, de nombreuses observations cliniques montrent que les corticoïdes seuls sont parfois incapables de contrôler une poussée de SNLGM tandis que l’association à la ciclosporine a permis d’obtenir une rémission. Ces données suggèrent que les mécanismes par lesquels la ciclosporine et les corticoïdes induisent des rémissions du syndrome néphrotique ne sont pas nécessairement similaires mais plutôt complémentaires. Cette hypothèse est confortée par des données expérimentales qui montrent que l’activation NF B dans les cellules mononucléées périphériques, et les lymphocytes T des patients en poussée, est inhibée ex vivo par le MG132 qui bloque la dégradation de I Bα par le protéasome, lui-même étant une des cibles d’action de la ciclosporine 116 . En revanche, les corticoïdes induisent la transactivation du gène, I Bα contribuant ainsi à séquestrer le complexe NF B dans le cytoplasme et à éteindre cette voie d’activation 117. Figure 8 : Activation de la voie NFkB/IkBα α Dans les lymphocytes T inactivés, l’hétérodimère principal NFκB p50/p65 est séquestré dans le compartiment cytoplasmique par son inhibiteur IκBα. L’activation de NFkB 45 requiert donc l’élimination de l’inhibiteur IκBα. La phosphorylation (P) au niveau de résidus sérines en position 32 et 36 de IκBα par action de IκKα et IκKβ (pour IκB kinase α et β) permet le recrutement d’une ubiquitine ligase qui fixe des molécules d’ubiquitine au niveau de résidus Lysine 21 et 23 de IκBα. Cette modification constitue un signal de reconnaissance pour la dégradation de IκBα par le protéasome, libérant ainsi le complexe NFκB qui migre dans le noyau, se lie à ses éléments de réponse présents sur les promoteurs des gènes cibles dont il active la transcription G- Immunité humorale et SNLGM Des anomalies de la répartition des différentes sous-classes d’immunoglobulines ont été décrites au cours du SNLGM. Les IgG sont diminuées au cours des poussées (jusqu’à 40% par rapport aux valeurs normales) et de façon proportionnelle (fuite urinaire) à la baisse de l’albuminémie 118 . En rémission, les taux d’IgG s’élèvent sans retrouver néanmoins leurs valeurs initiales. Les IgM sont par contre fortement augmentées au cours de poussées (210% 46 des valeurs normales). Les IgA tendent à diminuer au cours des SNI corticorésistants. Ce profil immunologique pourrait s’expliquer par une anomalie du switch dans le processus de conversion des IgM en IgGA. 118 58 . Ces dernières anomalies tendent à disparaître au cours des rémissions 119. Une élévation importante du taux d’IgE chez environ 30% des patients atteints de SNLGM a été rapportée d’IL13 dans la maladie 120 . Le taux élevé d’IgE pourrait être secondaire à la production 114 . Certains auteurs ont par ailleurs suggéré l’existence d’un lien entre le taux d’IgE et le profil évolutif de la maladie : pronostic péjoratif 121 ou corticosensibilité 119. L’effet bénéfique du traitement par immunoadsorption extracorporelle sur colonne de protéines A 54 , suggère l’implication des immunoglobulines dans la pathogenèse du SNI. Néanmoins, l’injection au rat de l’éluat de ces colonnes a montré que l’activité albuminurique résidait dans un filtrat de poids moléculaire inférieur à 100kD, incompatible avec l’implication d’une Ig entière. De plus, aucun auto anticorps n’a jamais été isolé dans le sang périphérique ou les PBR des patients atteints de SNLGM. Si la responsabilité directe d’une Ig dans l’apparition du syndrome néphrotique semble écartée, le rôle d’un dysfonctionnement de l’immunité humorale dans la pathologie de la maladie reste à démontrer. H-Le Facteur de Perméabilité Glomérulaire. 47 L’observation fondamentale plaidant en faveur de l’existence d’un facteur circulant dans la pathogenèse du SNI est la récidive immédiate de la maladie initiale après transplantation rénale. D’autres arguments, comme l’effet bénéfique des échanges plasmatiques, 48 51 , des immunoadsorptions 54 et la transmission materno-fœtale 122 sont, depuis, venus renforcer cette hypothèse. En regroupant différents arguments cliniques, comme la sensibilité aux traitements immunosuppresseurs, l’association avec certaines maladies immunitaires et la susceptibilité envers certaines infections, Shalhoub, des 1974, a émis l’hypothèse que ce facteur circulant était d’origine lymphocytaire. Depuis près de 30 ans, de nombreux travaux ont tenté d’isoler et de caractériser ce facteur. Ces travaux sont résumés dans le tableau 2. Nous détaillons les plus significatifs d’entre eux, dans deux cadres méthodologiques distincts, : les expériences de transfert de la maladie humaine à l’animal par injection de sérum et d’autres part les études de caractérisation de l’activité du facteur par des expériences in vitro. 1- Transfert de l’activité protéinurique chez l’animal Les premiers auteurs à avoir utilisé les expériences de transfert d’activité protéinurique, ont assimilé l’augmentation de la perméabilité glomérulaire à une augmentation de la perméabilité vasculaire et ont ainsi mis au point un test appelé test d’Ovary, permettant de visualiser les changements de la perméabilité vasculaire cutanée 123. 48 Tableau 2 : Identification d’un facteur de perméabilité : Résumé des travaux. Auteurs Méthode Origine des échantillons Activité biologique Nom du facteur/Poids Lagrue, 1975 Test d’ovary (TO) LGM :surnageant lymphocytaire T Heslan , 1986 (SLT) Beale, 1980 LGM :Sérum-urine Schnaper, SLT 1985 Schnaper 1987 Cheng 1989 Boulton 1983 Inhibition des plages cellulaires (IPC) IPC LGM : SLT Bakker 1988 Cheung 2000 TO LGM : Plasma Levin 1989 Méthode de Whiteman (1) Incorporation de SO4 dans la MBG Injection intraarterielle LGM : Plasma et urine SNI : Surnageant de PBMC LGM : Plasma Garin 1985/1992 Wilkinson 1989 LGM : Sérum Yoshisawa Injection 1989 intraveineuse Tanaka 1992 Koyama 1991 Injection intraveineuse Savin 1992 Test sur (a) glomérules isolés 1996 (b) SNI : Surnageant de PBMC Dantal 1994 HSF : Eluat de protéine A HSF : Plasma Le Berre 2000 Injection intraveineuse Injection intra veineuse/intra arterielle LGM : Surnageant d’hybridomes T HSF : Plasma Perméabilité vasculaire Moléculaire VPF 12kD Régulation de la prolifération T SIRS 110-150kD Activation de la production du SIRS Protéinurie, effacement des pédicelles Protéinurie, induction de LGM Inhibition de la précipitation (1) Diminution des sites anioniques Protéinurie et diminution des sites anioniques Protéinurie, induction de LGM Protéinurie Substance activatrice du SIRS 13-18kD VPF like Isoforme de l’hémopexine 80-100 kD >100kD Lymphokine 29kD Non caractérisé GPF (2) GPF 60-160kD Augmentation de HFSH (3) la perméabilité à 100-120kD (a) l’albumine 30-50 kD (b) Albuminurie < 100kD Albuminurie Orosomucoide 43kD 49 (1) Précipitation du complexe Bleu Alcian-GAGs (2) Glomérular permeability factor (3) Human focal sclerosis factor Ainsi, l’injection intradermique à des cobayes de surnageant de culture lymphocytaire stimulée de patients atteints de SNLGM, provoque une extravasation capillaire d’un colorant (le Bleu Evans) injecté préalablement, et quantitativement proportionnelle à la sécrétion d’un facteur vasoactif nommé VPF (Vascular permeability factor). Lagrue a ainsi démontré que les lymphocytes de patients atteints de SNLGM stimulés par la ConA, secrétaient davantage de VPF que les lymphocytes contrôles 123 Le VPF possède un poids moléculaire de 12kD 96. Il est produit principalement par les lymphocytes T CD4+ 124 . Sa responsabilité directe dans l’albuminurie du SNLGM n’a néanmoins jamais été démontrée. Un second facteur, entraînant également une augmentation de la perméabilité cutanée et une diminution du nombre de sites anioniques de la MBG sur un modèle de rein isolé perfusé à été identifié 125. Ce facteur de perméabilité glomérulaire a un poids moléculaire de 80100kD et serait proche de l’hemopexine poussée de SNLGM sites anioniques 126 126 . Son activité est augmentée chez les patients en 125 . Il semble agir directement sur la MBG en réduisant le nombre de et son injection artérielle entraîne un syndrome néphrotique chez le rat. Néanmoins, ce facteur a été décrit chez les individus sains et ne semble pas spécifique du SNLGM. Dans une autre étude 127 , l’injection de surnageant de PBMC, stimulés à la ConA, de patients SNLGM, déclenche une perméabilité avec altérations glomérulaires, par libération d’un facteur de perméabilité nommé GPF (Glomerular Permeability Factor). 50 Le surnageant de culture d’un hybridome T, résultant de la fusion des cellules T d’un patient SNLGM et d’une lignée de cellules pro-thymocytaire de souris, provoque une protéinurie transitoire chez l’animal 106. Ce GPF serait une lymphokine d’un poids moléculaire de 60-160 kD douée d’activités cytotoxiques. Plus récemment, l’équipe de Savin a tenté de purifier graduellement un “ FSGS ” factor par précipitation séquentielle 128. Un facteur ainsi concentré de 30-50kD déclenche une protéinurie après injection chez le rat. Il n’a jamais été séquencé. 2- Les tests de caractérisation in vitro. Un suppresseur soluble de la prolifération lymphocytaire, induite par stimulation mitogénique et allogénique, a été mis en évidence dans le sérum et l’urine des patients atteints de SNLGM 82 . Ce facteur régulateur de la fonction lymphocytaire T, appelé SIRS (Soluble Immune Response Suppressor) est détecté grâce à sa capacité à inhiber la formation de plages cellulaires de lymphocyte T stimulés 129 130 . Ce facteur de 100-150kD n’est pas spécifique du SNI et peut être induit par un composé sérique retrouvé dans le surnageant des lymphocytes CD4+ 129 Néanmoins, il n’a pas été mis en évidence de relation directe entre le SIRS ou son facteur régulateur et les modifications de la perméabilité glomérulaire au cours de la maladie. L’utilisation de glomérules isolés de rats, incubés dans du surnageant de PBMC issus de patients SNLGM, à permis la mise en évidence d’une altération de l’électronégativité de la MBG mesurée par l’incorporation de [35S]O4 au niveau des sites heparans-sulfate 131 . Ces 51 anomalies seraient secondaires à la présence d’une lymphokine d’un poids moléculaire de 29kD, isolée dans les mêmes surnageants 132 et structurellement très proche de l’IL8 133. La perméabilité de la barrière de filtration glomérulaire a également été étudié sur des glomérules isolés mesure des variations du volume glomérulaire après choc oncotique 134 . Ces techniques ont permis l’isolement d’un facteur, partiellement purifié, d’un poids moléculaire de 30-50kD 128 et dont l’activité est inhibée par la ciclosporine A 135. Jusqu’à présent, aucun des nombreux travaux réalisés n’a permis l’isolement et la caractérisation moléculaire d’un facteur de perméabilité pouvant rendre compte du syndrome néphrotique observé chez l’ensemble des patients atteints de SNLGM/HSF. I – Autres particularités : le Système HLA Une augmentation de la fréquence de certains antigènes d’histocompatibilité (HLA) a été décrite chez les patients SNLGM. leucocytaires Elle concerne une association entre les antigènes HLA-B8 et B44 136, HLA-DR13 137, DR8 138 et surtout DR7 en particulier dans les formes corticosensibles de l’enfant 139 140 . L’ag HLA-B12 est lui augmenté chez les patients SNLGM présentant un terrain allergique 136 . Les antigènes associés aux molécules HLA de classe I sont reconnus par les lymphocytes CD8+ cytotoxiques alors que ceux associés aux molécules HLA de classe II le sont par les lymphocytes T helper CD4+. La spécificité de la réponse immune liée aux cellules T dépend donc de la nature du stimuli antigénique mais également des molécules 52 HLA du soi. L’existence d’une activation lymphocytaire T spécifique après stimulation par des agents peptidiques communs (viraux, allergènes) pourrait être liée à ces molécules HLA. 53 IV Les stratégies d’étude du SNI : synthèses et perspectives A-Approche immunologique Comme nous l’avons vu précédemment, la plupart des travaux immunologiques concluent à une implication des lymphocytes T dans la pathogenèse de la maladie. Si certaines anomalies de l’immunité cellulaire ont été bien caractérisées, l’identification précise de la ou des sous-populations lymphocytaires T impliqués ainsi que les voies d’activation spécifiquement recrutées au cours des poussées de la maladie sont encore imparfaitement connues. De nombreux arguments cliniques et expérimentaux suggèrent que les anomalies observées dans la maladie sont secondaires à une réponse immune anormale à des stimuli les plus souvent exogènes. Dans ce contexte, les stratégies visant à analyser directement la réponse immune au cours des phases actives de la maladie, semblent les plus prometteuses. B-Transfert d’activité protéinurique. Nous l’avons vu précédemment, l’ensemble des travaux ayant pour but l’identification d’un facteur de perméabilité par l’isolement et le transfert à l’animal d’une activité protéinurique, a conduit à l’identification d’une multitude de facteurs dont aucun n’a pu être caractérisé ni rendre compte des anomalies observées chez l’ensemble des patients atteints de SNLGM. Une synthèse de l’ensemble des résultats disponibles suggère l’implication d’un facteur de petite taille (<100kD), thermosensible et de structure proche d’une lymphokine. Les derniers travaux de cette nature, utilisant le plasma de patients atteints de SNI ayant 54 récidivé après transplantation rénale, ont abouti à l’isolement d’une fraction dont l’analyse a montré qu’il s’agissait de l’orosomucoide, une molécule de maintien de la sélectivité glomérulaire mais sans aucune spécificité d’action dans le SNI 141. Les auteurs concluent sur la non-fiabilité de ces modèles dans l’identification du facteur protéinurique. C-Les approches génétiques Des études génétiques récentes des formes familiales de SNI ou de modèles d’animaux génétiquement modifiés, ont conduit à l’identification de nouvelles protéines du podocytes et ont permis une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques de la filtration glomérulaire. Le clonage positionnel a ainsi permis l’identification des gènes codant pour l’ACTN4 (alpha actinine 4), la néphrine et la podocine, toutes impliquées dans des formes familiales de syndromes néphrotiques cortico-résistants. Bien que le SNLGM soit une maladie sporadique impliquant des désordres immunitaires, la présence de facteurs génétiques ne doit pas être totalement négligée. En effet, des formes familiales de SNLGM sensibles aux traitements immunosuppresseurs ont été décrites 142 et pourraient permettre, si leur nombre et leurs informativité génétique l’autorisaient, le clonage d’autres gènes potentiellement relevant dans les formes sporadiques de la maladie. D’autre part, des mutations dans le gène NPHS2 (codant pour la podocine) ont été identifiées chez des patients atteints de formes sporadiques de SNI corticoresistants 143 . La possibilité d’une affection “ bipolaire ”, associant une activation lymphocytaire T secondaire à un stimulus exogène à facteurs de prédisposition génétique (protéines podocytaires, système HLA…) ne peut doncêtre totalement exclue. 55 D-Modèle animal La présence d’un modèle animal adéquat faciliterait grandement l’étude de la maladie. Le rat Buffalo/Mna est un modèle spontané de syndrome néphrotique présentant des lésions histologiques rénales de types HSF, associé à un thymome et une myasthenie 144 . Il a été récemment démontré que la maladie rénale initiale récidivait, après transplantation rénale d’un rein sain à ces animaux, alors que la protéinurie disparaissait quand le rein Buffalo/Mna est transplanté chez un receveur sain 145. La proximité de ces résultats expérimentaux avec la clinique humaine fait de ce modèle un outil précieux pour la compréhension des désordres immunitaires T impliqués dans le SNLGM. De plus, si la pathologie animale fait clairement intervenir des processus immuns (association au thymome et à la myasténie, récidive après transplantation, sensibilité de la néphropathie à certains immunosuppresseurs (Leberre, soumis), une composante génétique a également été identifiée. En effet, une analyse de ségrégation a permis la localisation d’un gène candidat, le gène Pur1 localisé sur le chromosome 13, correspondant chez l’homme au locus ou le gène NPHS2 a été identifié 146 . La coexistence d’évènements immuns et génétique dans ce modèle animal, renforce l’hypothèse émise précédemment chez l’homme. E Rationnel d’une étude de la réponse immune par des stratégies d’expression différentielle Les méthodes d’analyse de l’expression des gènes, dans des conditions physiologiques ou pathologiques, se sont particulièrement développées au cours des dix 56 dernières années. L’expression des gènes, dans un type cellulaire particulier, à un stade de développement donné, ou dans une situation clinique bien caractérisée, peut désormais être analysée à grande échelle par les différentes techniques d’analyse de l’expression différentielle des ARN messagers (transcriptome) et des protéines (protéome). Ces approches concernent des entités moléculaires certes liées dans le fonctionnement cellulaire (ARN et protéines), mais possédant des propriétés physico-chimiques totalement différentes, des durées de vie non corrélées et jouant des rôles physiologiques tout à fait distincts. Les supports technologiques et méthodologiques à la base de ces deux approches, sont également très différents. 1) Expression différentielle des transcripts Pour sélectionner les ARN spécifiquement régulés dans une pathologie, une situation clinique, un stade de développement tissulaire ou cellulaire, différentes stratégies peuvent être utilisées : i) le tri différentiel d’une génothèque ; ii) le mRNA Differential Display ; iii) des protocoles de soustraction, tel le cDNA-RDA (Representational Difference Analysis) 147 et la PCR suppressive 148. La plupart de ces technologies nécessitent la transformation des ARN en ADNc (ADN complémentaires) -Dans le tri différentiel, deux répliques de la banque (génothèque ou banque d’ADNc) sont hybridées avec des sondes ADN simples brins marquées correspondant aux deux situations que l’on veut comparer. La différence d’intensité des signaux d’hybridation observée pour un clone donné, indique qu’il correspond à ARNm exprimé de manière différentielle. 57 -Dans le mRNA Differential display, les ARN sont transformés en ADNc et amplifiés par PCR. Les produits de PCR sont séparés sur un gel d’acrylamide et la comparaison de l’intensité des bandes obtenues dans les différentes situations analysées, permet d’identifier les ARNm régulés. -Dans les techniques de soustraction, la population d’ARNm contenant les transcripts spécifiques est épuisée par hybridation avec un excès d’ARNm ne contenant pas ces transcrits. Différents protocoles permettent ensuite de séparer les séquences spécifiques de l’ARN “ entraîneur ”. La technique d’hybridation soustractive dites « PCR suppressive » sera largement détaillée dans le chapitre « Méthodologie ». L’obtention de banques d’ADNc organisées permet la réalisation de filtres ou plaques à haute densité. Ces membranes (ou plaques) sont ensuite hybridées avec sondes différentielles permettant d’établir un profil d’hybridation pour chacun des clones. Ces sondes sont constituées alternativement d’oligonucléotides préalablement synthétisés ou synthétisés in situ (Affymetrix). Le développement de la miniaturisation de ces différentes technologies, permet le dépôt de milliers de séquences sur des membranes de quelques cm2 . Ce sont les “ microarrays et macroarrays ” et les puces ADN ou “ DNA chips ”. 2) Expression différentielle des protéines. L’analyse protéomique a pour objet d‘étudier le contenu en protéines d’un organisme à un instant et dans un environnement donné et de comparer plusieurs états. 58 L’étape initiale consiste à séparer les protéines contenues dans l’échantillon biologique étudié par électrophorèse mono ou bidimensionnelle, en gel ou en capillaire, ou par chromatographie. La deuxième étape consiste à établir une carte protéique d’une situation ou d’un tissu donné, en comparant les différences qualitatives et quantitatives des protéines entre deux échantillons. La troisième étape est l’identification et la caractérisation des protéines, le plus souvent réalisée grâce à la spectrométrie de masse. 3) Application des stratégies d’expression différentielle au SNLGM Les techniques d’expression différentielle des ARN et des protéines permettent d’une part d’identifier et de caractériser des transcrits et des protéines spécifiquement régulées dans une situation donnée, et d’autre part d’établir une véritable signature de cette situation par l’établissement d’un profil spécifique d’expression. Cette approche nous est apparue particulièrement adaptée à l’étude de la pathogenèse du SNLGM pour deux raisons : i) la nature des situations cliniques est généralement bien caractérisée grâce à la présence ou la disparition du syndrome néphrotique au cours des différentes phases de la maladie: poussée et rémission inaugurale, sensibilité aux traitements immunosuppresseurs, récidive ou non de la maladie après transplantation rénale. Cet élément permet une comparaison rigoureuse de l’expression différentielle des ARNm et des protéines, à condition de prendre en compte les modifications induites par la fuite protéique (nécessité d’utiliser des situations cliniques contrôles) ; ii) l’ensemble des données cliniques et expérimentales permettent de supposer que les évènements à l’origine du syndrome néphrotique se situent dans les cellules mononucléées 59 des patients, qui produisent secondairement un facteur circulant dans le sérum des malades. L’étude d’expression différentielle peut donc être réalisée en comparant : i) différentes populations d’ARNm extraits des PBMC des patients en poussée et en rémission de la maladie ; ii) l’expression des protéines dans le sérum des malades ou les éluats d’immunoadsorption réalisés chez les patients présentant ou non une récidive de la maladie après greffe. L’utilisation de ces stratégies dans le SNLGM répond à plusieurs objectifs : analyser la nature de la réponse immune au cours des phases actives de la maladie par l’étude des gènes et des protéines surexprimés et d’autre part, déterminer des marqueurs de la maladie, en particulier prédictifs du risque de récidive de la maladie. La méthodologie utilisée pour l’étude de l’expression différentielle des transcrits a consisté à construire et cribler une banque soustraite de cDNA réalisée à partir des PBMC prélevés chez un patient en poussée et en rémission de la maladie. Nous en présenterons les résultats et leurs interprétations ainsi que les conséquences obtenues par l’analyse d’un gène inconnu dérégulé au cours de la maladie. Nous présenterons également nos résultats préliminaires concernant l’analyse protéomique du sérum des patients ayant présenté ou non une récidive de la maladie après transplantation par la technologie des ProteinChip® Arrays 149. 60 METHODOLOGIE 61 I- Les patients Les travaux expérimentaux présentés dans cette thèse ont pu être réalisés grâce aux prélèvements sanguins obtenus chez les patients après obtention de leur consentement éclairé ou celui des parents pour les individus mineurs. (Annexe 1). Ils proviennent des centres de néphrologie pédiatrique et adulte d’Ile de France suivants : -Néphrologie pédiatrique : Hôpital Trousseau (Pr Bensman), Hôpital Necker (Pr Niaudet) Hôpital Robert Debré (Pr Loirat). -Néphrologie adulte : Hôpital Henri Mondor (Pr Lang) Hôpital Necker (Pr Grunfeld) Hôpital Tenon (Pr Ronco). Ces prélèvements ont été réalisés sur une cohorte d’enfants et d’adultes atteints de SNLGM et chez des patients adultes ayant présentés une récidive du syndrome néphrotique après transplantation rénale. Chez les enfants, le diagnostic de SNLGM a été retenu dans tous les cas selon les critères de “ l’International Study of Kidney Diseases in Children ”.35 Chez les adultes, le diagnostic de MCNS était confirmé dans tous les cas par la réalisation d’une biopsie rénale. Les caractéristiques cliniques des patients sont résumées dans le tableau 3. Au moment du diagnostic clinique de SNLGM, tous les patients présentaient un syndrome néphrotique pur défini par la présence d’une protéinurie>3 g/24h (40 mg/kg/24 h chez l’enfant) associé à une hypoalbuminémie <30 g/l. Tous les prélèvements en poussée inaugurale ou en rechute de la maladie ont été réalisés en l’absence de traitement par les corticostéroïdes ou les immunosuppresseurs. Le diagnostic de récidive de la maladie sur le greffon reposait sur l’apparition d’une protéinurie survenant au cours de la première année 62 suivant la transplantation chez un patient dont la maladie initiale était un SNI (SNLGM/HSF), associée à une histologie rénale évocatrice de récidive (microscopie optique normale, prolifération segmentaire des cellules épithéliales, épaississement de la matrice mésangiale). Tableau 3 : Caractéristiques cliniques des patients SNLGM et des contrôles étudiés au cours de la thèse. Adulte Enfants récidive du SNI récidive avec normaux post-greffe GEM Enfant Adultes Adultes avec avec avec SNLGM SNLGM Adulte sans du SNI Adultes normaux post-greffe Nombre de 45 16 8 5 12 25 16 9,7 31 25 22 39,6 (28- 11,4 24,4 (3-17) (19-50) (11-42) (13-38) 52) (9-17) (23-27) 13/17 10/6 6/2 3/2 3/2 3/2 4/1 8 (3-12) 12(4-15) - - 6 (5-15) - - ND ND 50 (47- ND ND ND ND patients Age (années) Sexe (HommeFemme) Protéinurie (g-jour) Protidémie (N:65-78 g/l) CRP 43 (39-53) 46 (38-54) 56) 20 (15-30) <15 ND ND <15 ND : Non déterminé CRP : Serum Reactive Protein (Marqueur de l’inflamation) 63 Les prélèvements en rémission ont été réalisés en période de quiescence clinique, définie par une protéinurie < 0,2g/24h, en dehors de tout traitement par stéroïdes ou immunosuppresseurs à l’exception de 6 patients sous glucocorticoïdes (<15mg/24h) au moment du prélèvement. Les prélèvements contrôles ont été réalisés chez des sujets sains, appariés selon l’age et chez des sujets présentant un syndrome néphrotique définit par la présence d’une protéinurie >3 g/24h secondaire à une glomérulopathie extra membraneuse (GEM) primitive prouvée histologiquement. Ce dernier contrôle nous a paru essentiel pour éliminer les transcrits ou les protéines dérégulés en raison de l’état néphrotique non spécifique. Pour les récidives post-greffes, les contrôles sont constitués par des patients transplantés pour un SNI depuis au moins un an et n’ayant pas présenté de récidive de la maladie au moment du prélèvement Ce protocole a reçu l’avis favorable du comité d’éthique (CCPPRB). Les cellules sélectionnées pour la construction de la banque soustraite ont été prélevées chez un patient de 24 ans adressé par son médecin traitant pour une poussée inaugurale SNLGM. Aucune anomalie clinique n’etait retrouvée en dehors des oedèmes. La protéinurie des 24 heures était de 30 g, faite de plus de 80% d’albumine. La recherche des autoanticorps de la série lupique, de cryoglobuline, d’anomalie du complément était négative. Les sérologies pour l’EBV, la maladie de Lyme, les hépatites B et C, la yersiniose étaient négatives, à l’exception d’une infection ancienne à CMV. L’examen histologique rénal montrait sur 25 glomérules présents, l’absence de prolifération mésangiale, d’infiltration cellulaire, de hyalinose segmentaire et focale ainsi que l’absence de marquage fluorescent pour les immunoglobulines A, M, G, pour le complément ou le fibrinogène. Le patient a été traité avec 70 mg/jour de prednisone pendant six semaines puis la dose a progressivement été réduite. La rémission complète a été obtenue dix jours après le début du traitement. Les 64 prélèvements sanguins ont été réalisés en phase néphrotique avant la mise en route du traitement, et quatre mois après la rémission, en l’absence de corticostéroïdes. II- Construction d’une banque soustraite d’ADNc Cette stratégie a pour objectif l’identification des transcrits spécifiquement dérégulés au cours des poussées de SNLGM. Elle a été réalisée à partir d’un prélèvement de sang périphérique (PBMC) réalisé chez un même patient en phase de poussée et de rémission de la maladie (cf. supra). Plusieurs étapes sont nécessaires à la construction et au criblage de la banque (Figure 9) a-Construction d’une population d’ADNc soustraits: Les cellules mononucléées périphériques ont été isolées sans stimulation exogène. L’ARN total est extrait par la méthode au thiocyanate de guanidium couplée à une ultracentrifugation sur un coussin de chlorure de césium. L’ARN poly (A) est purifié à l’aide du kit oligotex mRNA (Qiagen). La synthèse des cDNAs provenant de cellules prélevées en phase de poussée ("P") versus rémission ("R") est accomplie avec la reverse transcriptase SII (Gibco BRL). L’hybridation soustractive est accomplie avec le kit PCR-select cDNa subtraction (Clontech) essentellement comme décrit par 148 excepté que le rapport "R"/"P" utilisé lors de la première étape de soustraction est de 60 et que le nombre de cycles PCR a été réduit à 24. La construction de populations d’ADNc qui ont été soustraits de manière reverse (R-P) a été réalisée selon une stratégie similaire. 65 Figure 9 : Stratégie utilisée pour identifier les gènes surexprimés et /ou induits dans la néphrose lipoïdique (clonage soustractif et différetiel) b-Clonage des cDNAs soustraits dans le plasmid bluescript SK (-): Un aliquot de six de cDNA soustraits (P-R) a été traité avec 4 l de Proteinase K (20 mg/ml) dans 50 g l à 45°, 66 1 heure, ensuite extrait au phenol-chloroforme et alcool isoamylique (25:24:1) et précipité. L’ADNc est resuspendu dans 16 l d’eau et les extrémités sont rendues franches avec 30 UI de DNA polymerase I pendant 60 min, les nucléotides triphosphates sont ajoutés trente min après le début de la réaction. Cinq g de cDNA double brins à bout francs sont ligués à 5 d’adaptateurs Xho 1-Not 1 (500 pmol) (stratagene) dans 35 g l contenant 400 UI de DNA ligase (1 l), pendant 24 heures à 16°C. Ensuite, l’ADNc est précipité, resuspendu dans l’eau et digéré par Not 1 pendant 3 heures à 37°C dans 50 l. L’ADNc est purifié par filtration sur gel sur une colonne de sephacryl 400 (Pharmacia). Les fractions de 30 l sont collectées et précipitées la nuit à -20°C, avec 1/10 de volume d’acetate de sodium 3M pH 5.2 et 2.5 volume d’ethanol. Parallèlement, 2 g de plasmide Bluescript SK(-) (stratagene) sont digérés avec 20 UI de Not1 puis purifié sur Qiaex II (Qiagen SA). L' ADNc (150 ng) est ligué au vecteur (100 ng) dans 20 l de réaction contenant 4 unités de T4 ADN ligase (Gibco BRL). La transformation est réalisée par choc thermique à 42°C pendant 50 sec, avec 100 l de cellules supercompetentes E. coli XL-1 blue (Stratagene) et 1/10 du produit de ligation. Le titre de la banque est déterminé selon les protocoles habituels (Maniatis). c-Criblage differentiel de la banque: environ 15 000 clones ont été étalés sur des filtres de nitrocellulose puis chacun est répliqué en 2 exemplaires tandis que l’original est conservé à 20°C. L’un des exemplaires est hybridé avec les sondes soustraites "P-R" (pousséerémission) tandis que l’autre est hybridé avec les sondes soustraites "R-P". Pour éliminer les clones dérégulés en raison de l’état néphrotique les filtres ont également été hybridés avec une sonde provenant d’ARNm d’un patient atteint de GEM d-Préparation de sondes soustraites : 2 g d' ADNc double brins amplifiés par PCR sont digérés par la protéinase K, purifiés et incubés avec 20 unités de l’enzyme de restriction 67 RSA1 (BioLabs) à 37°, 90 mn dans 50 l. Ensuite, 20 unités de Sma1 sont ajoutées et la réaction est poursuivie pendant 90 mn, à temperature ambiante. L’ADNc est précipité dans l’acétate d’ammonium (2 M final), resuspendu dans l' eau et digéré encore avec 20 unités de l’enzyme de restriction Eag-1, dans 20 chroma spin-100 dans 40 l, pendant 60 min. L' ADNc est purifié sur une l. Quatre-vingt ng des ARN "P" et "R" sont marqués avec 5 l de 32 P dCTP (3000 Ci/mmol). Chaque exemplaire est incubé avec une sonde soustraite (2 106 cpm/ml solution hybridation) à 72°pendant 16 heures, puis lavé 4 fois dans du 2x SSC (Standard Sodium Citrate, 0,15Mm NaCl, 0,0156 m citrate tri-sodique) /0,5% SDS (Sodium Dodecyl Sulfate) et deux fois dans du 0,2x SSC/0,5% SDS à 68°. e-Selection des clones d’intérêt : Les clones ayant donné après hybridation avec la sonde “ P ”, un signal spécifique et aucun signal avec la sonde “ R ” ou la sonde provenant d’un patient atteint de GEM, correspondent aux ADNc surexprimés spécifiquement au cours des poussées de la maladie (Figure 10) Ces clones sont sélectionnés pour le séquençage, après vérification du signal en Dot-blot. 68 Figure 10 : Sélection des clones d’intérêt (isolement des clones surexprimés ↓ ou sousexprimés ↓ au cours des poussées ) GEM : Glomérulopathie extramembraneuse. f-Analyse des ARN par Dot-blot : 2 g d' ARN total denaturé, extrait de cellules mononucléées périphériques prélevées durant les phases de poussée et de rémission sont déposés sur une membrane hybond-N+ (Amersham) à l' aide d' un appareil de dot-blot (Bioblock). Après fixation de l' ARN, les bandes de membrane contenant chacune un échantillon d' ARN correspondant aux poussées et aux rémissions sont coupées avec un rasoir et préhybridées dans du 5x SSPE (Sodium Salt Phosphate EDTA) /50% formamide/2x Denhard' s (5g de Ficoll, 5g de polyvinylpyrrolidone, 5g de d’abumine bovine) /0.5%SDS/100 g/ml d' ADN de saumon. Les sondes générées à partir de clones sélectionnés sont ajoutées à 2 106 cpm/ml et hybridés 12 heures à 42°C. Les membranes sont ensuite 69 sucessivement lavées dans du 2XSSC/0,5% SDS (4 x 30 min) puis du 0,1X SSC/0,5% SDS (2 x 30min) et exposées au phosphoimager. f-Sequençage: Les plasmides recombinants double-brins sont préparés à l' aide du kit purification Qiagen (Qiagen S.A.) et séquencés aux deux extrémités en utilisant les primers fluorescents direct et reverse selon la méthode de Sanger. Les concentrations des plasmides sont ajustées à 300 ng/ l. Les réactions de sequençage sont accomplies dans l' appareil PCR 9600 (Perkin-Elmer cetus). Les produits de la réaction sont analysés sur un séquenceur automatique 373A (Applied biosystem). III-Analyse des séquences L' analyse des séquences est établie à l' aide des bases de données disponibles : GenBank (base de données du National Center for Biotechnology, NCBI) 150 , EMBL (European Molecular Biology Laboratory) 151 et DDBJ (DNA Databank of Japan). Ces bases de données contiennent les résultats des séquences nucléiques et protéiques. En outre, depuis l’essor des projets de séquences partielles d’ADNc, le NCBI possède une base de données (dbEST) spécifiquement consacrée aux EST (Expressed Sequence Tag), annotée (tissu d’origine, nature de la banque d’ADNc, sens du clonage…) et périodiquement comparées avec l’ensemble des séquences présentes dans les autres bases de données. La comparaison des séquences nucléiques obtenues dans la banque soustraite a été effectuée grâce à l’utilisation du programme “ Basic Local Alignnent Search Tool ” (BLAST)152 et plus particulièrement : 70 Blastn compare une séquence nucléique aux bases de données nucléiques et permet la localisation de la séquence sur le génome et l’identification des ARNm et des EST similaires et identiques. blastx compare une séquence nucléique traduite dans les six phases de lecture aux bases de données protéiques tblastx compare une séquence nucléique traduite dans les six phases avec les séquences des bases de données nucléiques traduites dans les six phases. Au terme de ces analyses, les séquences ont été réparties en trois groupes: les clones correspondant à des gènes connus, dont la fonction est déterminée, les clones correspondant à des gènes connus dont la fonction est inconnue et les clones correspondant à des gènes inconnus (article 2). IV-Caractérisation des clones inconnus Certains clones inconnus ont fait l’objet d’un clonage du cDNA complet. En effet, l' efficacité de la soustraction étant inversement proportionnelle à la taille des ADNc, nous avons privilégié la stratégie décrite en II-b pour la construction de la banque soustraite, mais les clones d' intérêt qui ont été isolés sont des fragments compris entre 400 et 700 bp. Ils ont donc été utilisés comme sondes pour cloner les ADNc complets à partir d' une banque construite avec le même ARN qui a servi à la soustraction. Un g d' ARN poly(A) (isolé à partir de cellules ayant été prélevées en phase de poussée) a été transcrit en ADNc comme précédemment, exceptée que le premier brin a été synthétisé en présence de deux oligonucléotides commercialisés par Clontech (cDNA library construction kit). Plusieurs modifications sont introduites au protocole. Après amplification par PCR, 5 g d' ADNc 71 double brin sont rendus à bouts francs avec l' ADN polymerase I (fragment large de Klenow) puis, après purification, ligués avec 500 pmol d' adaptateurs "EcorI-NotI-SalI", pendant 24 heures à 14°C. Les fragments inférieurs à 0,5 kb sont éliminés par filtration sur une colonne de séphacryl 400 (Pharmacia). Soixante dix ng de bluescript SK(-), prédigérés par EcoRI et déphosphorylés, sont incubés avec 200 ng d' ADNc (> 0,5 kb), dans 10 l de réaction pendant 20 heures à 16°C. Le titre de la banque est déterminé comme précédemment. Environ deux millions de clones sont criblés avec les sondes marquées au [32P] correspondant aux clones d' intérêt. Les filtres sont traités de manière analogue et exposés à -70°C. Les colonies positives sont purifiées en deux étapes de repiquage puis les plasmides sont purifiés sur des colonnes de Qiagen et séquencés. La distribution de l' expression de chaque clone d' intérêt dans les différents organes et tissus est étudiée par Northern-blot sur des membranes précommercialisées (Clontech). V Expression des transcrit et des protéines au cours du SNLGM. Les méthodes utilisées pour l’analyse des différents clones (RT-PCR semi quantitative, Northern blot, Western Blot, Etude immunocytochimique, expérience de retard sur gel) de même que la nature des primers, des sondes et des anticorps utilisés, sont détaillés dans les chapitres « Materials and Methods » au sein des différents articles. Les études d’expression des différents clones ont été réalisées sur notre cohorte de patients SNLGM. Les contrôles sont issus de l’expression des clones chez des individus normaux appariés et chez des patients atteints de GEM. 72 VI- Etude fonctionnelle des protéines c-mip/Tcmip. L’étude fonctionnelle des protéines c-mip/Tcmip à été réalisée selon deux approches 1) Surexpression de la protéine dans une lignée lymphocytaire de type Jurkat Les séquences codantes de c-mip et de Tc-mip ont été sous-clonées dans un vecteur d’expression plasmidique (pcDNA3.1/V5-His TOPO) et transfectées par électroporation dans une lignée lymphocytaire T n’exprimant peu ou pas la protéine (lignée Jurkat). Les phénotypes lymphocytaires des cellules transfectées avec chacune des séquences codantes ont été étudiés par RT-PCR semi quantitative, Western blot, immunocytochimie, expérience de retard sur gel et étude de l’expression de gènes rapporteurs (cf. article 3) 2) Recherche du partenaire de la protéine c-mip /Tc-mip par la technique du double hybride Le système utilisé pour identifier le partenaire de c-mip est le système de double hybride Matchmaker LexA 153. Le principe est de révéler une interaction dans un système de levure entre d’une part la protéine appât (c-mip) fusionné à la protéine LEX A (un répresseur des gènes SOS dans E Coli) qui constituera le domaine de liaison à l’ADN et d’autre part une protéine « proie » issue d’une banque fusionnée à une protéine d’E Coli (B42) qui constitue le domaine activateur de la transcription chez la levure (Figure 11). Cette construction hybride douée d’activité trancriptionelle, active un gène rapporteur (Lac Z) situés en aval d’opérateurs LEX A, détectable phénotypiquement (coloration bleu des colonies sur le milieu de culture contenant le substrat chromogenic X-gal). L’interaction ayant induit l’activation du gène rapporteur, permet d’isoler le partenaire protéine de la protéine appât (c-mip) 73 Figure 11 : Principe du système de double-hybride LexA Dans un premier temps, la séquence codante complète de c-mip a été sous clonée dans le vecteur pLexA. Parallèlement est effectué le sous clonage des protéines issues d’une banque de lymphoblastes humain (CEMC7-RP) dans le vecteur Pb42AD qui comporte le promoteur du gène GAL1. Les deux vecteurs (100 g de chaque plasmides) sont ensuite cotransformés dans la levure (PEG/LiAc, Hybrigenics). Les levures ont été préalablement transformées avec le vecteur (p80p-lacZ) qui comporte huit copies de l’opérateur LexA en amont du gène LacZ. Les ratios entre nombres de cellules et la quantité de plasmides (1,5ml de cellules compétentes pour 50 g de plasmides) sont calculés de manière à obtenir 1x104 cfu/ g soit 106 colonies. Le produit des transformations est ensuite étalé sur milieu X-gal. Les colonies positives (colorées en bleu) sont isolées et les clones correspondants sont ensuite séquencés selon la méthode utilisée dans les banques soustraites. 74 VII Expession des SR protéines dans le SNLGM L’étude de l’expression des protéines de type SR a été réalisée par RT-PCR semiquantitative à l’aide de primers spécifiques des SRp40 et SRp75 et par Western blot, à l’aide d’un anticorps monoclonal de type IgM provenant d’un plasmocytome de souris (ATCC). Cet anticorps (Mab104) reconnaît un domaine phosphorylé conservé chez l’ensemble des protéines de la famille SR et permet donc d’étudier simultanément le profil d’expression de la plupart des protéines SR (cf. article 5) VIII- Analyse protéomique du sérum des patients présentant une récidive du SNI après transplantation rénale . (Collaboration avec la société Ciphergen) L’expression des protéines dans le sérum des patients ayant secondairement présentés une récidive du SNI après transplantation rénale a été comparée à celle des patients n’ayant pas présentés de récidive un an après la transplantation, par une technique de protéine-ship Array 149. Les prélèvements ont été réalisés le jour de la transplantation (JO) chez des patients présentant une insuffisance rénale chronique secondaire au SNI, en l’absence de tout traitement immunosupresseur. Cette technique permet l’analyse rapide d’échantillons biologiques, par rétention sélective des molécules biologiques sur des surfaces chimiquement actives, suivie d’une détection en spectrométrie de masse (SELDI-TOF-MS). Dans un premier temps, les échantillons contenants 20 l de sérum à la concentration en protéines de 1 g/ l sont mélangés en volumes égaux aux tampons de liaisons spécifiques et ont été déposés sur des barrettes définies par leurs affinités physico-chimiques sélectives (Tableau 4) 75 Les protéines non retenues sont éliminées par 5 lavages successifs dans un tampon AcNa 50mM pH 4.5, Triton X-100 dans du PBS 10X. Les barrettes sont ensuite rincées en 1mM HEPES (pH 4.5) pendant 30 s et séchées avant d’être saturées avec une solution d’acide 3,5-dimethoxy-4hydroxyciannic (SPA) dans une solution d’acétonitrile 50% et d’acide trifluoroacétique 0,5%. Les échantillons sont ensuite analysés dans le lecteur “ Ciphergen Protein ” (modèle PBSII). Dans un premier temps l’analyse par SELDI-TOF-MS réalise la désorption entre les protéines et leurs surfaces d’affinité par un laser nitrogène (337nm) . L’analyse en spectrométrie de masse est réalisée par environ 80 tirs au laser avec une intensité de 220-240 (Unités arbitraires). Les résultats (expression différentielle des protéines dans le groupe avec et sans récidive) sont ensuite analysés par le logiciel “ CiphergenExpressTM Biomarker System ”. Tableau 4 : Materiel utilisé pour l’analyse protéomique des sérums des patients avec et sans récidive de SNI. ♠ Concentration intiale des sérums utilisés Récidive (R) Non récidive (NR) R1 : 63 mg/ml R2 : 35 mg/ml R3 : 85 mg/ml R4 : 55 mg/ml NR1: 70 mg/ml NR2 : 64 mg/ml NR4 : 70 mg/ml NR4 : 73 mg/ml ♠ Support utilisés : Echangeur de cation (WCX2), pH 4.5, 6.0, 7.0 Echangeur d’anion (SAX2), pH 7.0, 8.0, 9.5 Capture par affinité métallique (IMMAC3), Ni, Zn, Mn, Ca Phase réverse (H4), ACN 5% Au Total : 8 échantillons ont été analysés dans 11 conditions expérimentales soit 88 analyses 76 PREMIERE PARTIE Construction et criblage d’une banque soustraite d’ADNc entre poussée et rémission de SNLGM 77 Article 2 Les poussées de SNLGM sont associées à un état d’activation d’origine immune. L’étude des gènes surexprimés et/ou induits dans les cellules mononuclées du sang périphérique (PBMC) des patients en poussée de SNLGM peut permettre d’identifier les voies de signalisations recrutées, et leurs effecteurs potentiels. Parmi les techniques permettant d’identifier les transcrits diférentiellement exprimés, la construction et le criblage d’une banque d’ADNc par la technique dite « d’hybridation soustractive »148 est particulièrement sensible et, permet grâce aux procédés d’enrichissement en ARN, d’isoler des transcrits faiblement représentés dans une cellule et/ ou des transcrits inconnus 154. Un certain nombre de gènes impliqués dans la signalisation lymphocytaire T ont ainsi pu être mis en évidence par cette méthode 155 156. Nous décrivons dans l’article 2 la méthodologie et les résultats obtenus par la construction et le criblage d’une banque d’ADNc provenant des ARNm des PBMC d’un patient en poussée et en rémission de SNLGM. 78 Notre stratégie de clonage soustractif et différentiel nous a permis d’isoler 84 transcrits dont 42 correspondent à des gènes de fonction connue, 12 à des gènes précédemment identifiés mais dont la fonction est inconnue, et 30 sont des transcrits totalement inconnus. L’analyse des gènes connus a permis de mettre en évidence la présence d’une régulation différentielle (poussée versus rémission) de l’expression de certains transcrits au cours de la maladie, impliqués notamment dans l’activation lymphocytaire T, la transduction de signaux, la division cellulaire, et l’activation transcriptionelle. -Dix huit transcrits sont impliqués dans les voies de signalisation recrutées lors de l’activation du complexe récepteur T. En particulier, le niveau d’expression de Fyb/Slap, Grancalcine et de la l-plastine, trois protéines impliquées dans la réorganisation du cytosquelette et la redistribution des intégrines dans le lymphocyte T, est élevé au cours des poussées et diminué en phase de rémission. -La sur-expression du facteur de transcription c-maf et l’absence d’expression de la chaîne 2 du récepteur de l’IL12 (IL-12Rβ2), un marqueur de la différentiation Th1 des lymphocytes Cd4+, renforcent l’hypothèse d’une assignation du SNLGM à une affection de type Th2. -D’autres gènes connus sont des composants de la voie NF B, ou sont impliqués dans la régulation de cette voie, qui contrôle la transcription de nombreuses cytokines. Il s’agit de gènes codant pour l’IL-1β, Rantes, p38 Map kinase, Traf6, Macropain (sous-unité α2 du 79 protéasome). Ces données confirment d’une manière radicalement différente, le recrutement de cette voie de signalisation au cours de l’activation des lymphocytes T dans la maladie (cf. intro). Cette approche méthodologique constitue un support scientifique direct aux nombreuses observations cliniques suggérant que le lymphocyte T est un acteur essentiel de la maladie. Bien qu’elle ne permette pas l’analyse des évènements situés en amont de l’activation lymphocytaire, elle permet une première description moléculaire des voies d’activation recrutées au cours de la maladie. L’utilisation, lors du criblage de la banque soustraite, de sondes provenant de patients atteints de GEM permet de contrôler la spécificité de l’expression différentielle de certains transcripts en évitant les biais induits par l’état néphrotique. Enfin cette technique, contrairement à d’autres méthodes d’analyse d’expression différentielle (Micro et macroarrays, SAGE) permet d’isoler de nombreux transcrits correspondants à des gènes de structure et/ou de fonction inconnues. La suite de cette thèse est consacrée à l’étude des clones inconnus. L’analyse de ces clones a pour objectif de complèter l’analyse des mécanismes moléculaires impliqués dans l’activation des lymphocytes au cours de la maladie et d’isoler les facteurs d’origine lymphocytaire potentiellement impliqués dans la survenue de la protéinurie. Dans un premier temps, nous présentons les résultats de l’analyse structurelle et fonctionnelle de l’un de ces clones, totalement inconnu d’après l’analyse des bases de données, lors de l’initiation de ce travail. 80 DEUXIEME PARTIE Caractérisation d’une voie de signalisation au cours du SNLGM 81 Introduction aux articles 3 et 4 Les résultats de la banque soustraite, en accord avec de nombreux travaux expérimentaux antérieurs révèlent une activation lymphocytaire T au cours des phases actives de la maladie. Cette activation induit certaines voies de signalisation qui conduisent à la synthèse d’effecteurs (cytokines, facteurs de perméabilité…) responsables parallèlement du syndrome néphrotique et des altérations de l’immunité de type cellulaire. L’activation lymphocytaire T est initiée par la liaison du récepteur T (TCR) à un peptide immunogène présenté par une cellule présentatrice d’antigènes (APC) dans un contexte restreint par les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (MHC). Cette liaison induit une cascade d’évènements qui aboutissent à la constitution d’un complexe macromoléculaire appelé signalosome du TCR. Il constitue (en association avec l’activation des molécules de co-stimulation), l’étape initiale conduisant à l’activation des gènes des facteurs de transcriptions et des cytokines ou aux phénomènes de réorganisation du cytosquelette et d’adhésion ou de migration cellulaire (Figure 12). Dans un premier temps, cette liaison active des protéines associées aux récepteurs de type tyrosine kinase comme Lck, Fyn et Lyn qui vont phosphoryler certaines protéines dont 82 les tyrosines des domaines de signalisation appelés ITAM (immunoreceptor tyrosine-based activations moifs), situées dans la partie cytoplasmique des chaînes molécule CD3 , , et de la 157 . Ces domaines phosphorylés sont reconnus par des protéines à domaine SH2 comme ZAP70 158 qui ainsi activées, phosphorylent à leur tour d’autres molécules comme LAT, une molécule adaptatrice transmembranaire. Celles-ci recrutent différentes molécules de signalisation (SLP-76, Itk, Gads) à la membrane de la cellule sous forme de complexes 159. Figure 12 : Schéma illustrant les évènements de signalisation proximaux dans un lymphocyte T (d’après Leo A, JCI 2002). 83 Ces complexes activent une enzyme clé, la PI3 kinase qui phosphoryle en position 3 les phosphoinositides (PI) membranaires. La PI3K peut également être activée par des récepteurs de co-stimulation comme CD28. L’activation de la PI3 kinase est associée à différents mécanismes et notamment la mobilisation de Ca2+ intracellulaire, et l’activation de molécules comme les protéines G et les protéines de la famille PKC (160 (Figure 13). Parmi celles-ci, certaines protéines comportant un domaine pleckstrine (PH) comme vav, sont activées directement par la PI3kinase du fait d’une interaction entre leur domaine PH et les PI 161 . L’ensemble de ces évènements contrôle la régulation des gènes des cytokines, l’organisation du cytosquelette, les phénomènes d’adhésion cellulaire et la formation de la synapse immunologique. 84 Figure 13 : Voies de transduction des signaux impliquant la PI3 kinase (PI3K) dans un lymphocyte (D’après Koyasu, 2003) PI : Phosphatidylinositol Ces évènements proximaux participent également à la différentiation lymphocytaire T selon des mécanismes et des voies de signalisation spécifiques encore inconnus. Les articles 3 et 4 ont pour objet l’étude de deux gènes isolés dans la banque d’ADNc. Ces travaux nous ont permis de mettre en évidence l’une des voies de signalisation recrutée dans les lymphocytes T des patients au cours des phases actives de la maladie et de proposer un lien moléculaire entre 85 les signaux proximaux et l’expression d’un facteur de différentiation des lymphocytes CD4+ vers la voie Th2. Article 3 Le clonage soustractif et différentiel a clairement mis en évidence une différence d’expression d’une molécule impliquée dans la signalisation lymphocytaire au cours du SNLGM, le facteur de transcription c-maf. c-maf est un proto-oncogène, membre de la famille des facteurs de transcription à fermeture éclair à leucine, physiologiquement impliqué dans l’induction du gène de l’Il4 et la différentiation vers la voie Th2 des lymphocytes T CD4+ et dont l’expression basale est très faible ou indétectable dans le lymphocyte T normal. Nous avons montré par des techniques de retard sur gel, immunoblots et par immunfluorescence, que c-maf est spécifiquement recruté au cours des néphroses lipoïdiques. Dans les lymphocytes T CD4+, l’expression de c-maf est détectée dans le noyau (forme active) au cours des poussées et dans le cytoplasme (forme inactive) au cours des rémissions. Le niveau d’expression de c-maf en rémission reste élevé chez les patients qui présentent des rechutes fréquentes. La seule cytokine connue régulée par c-maf est l’IL4 90 Nous avons montré que l’IL4 ne pouvait pas être le gène cible de c-maf puisque le niveau d’expression de l’IL4, étudié par RT-PCR quantitative, est très faible durant les poussées alors que c-maf est 86 présent dans le compartiment nucléaire et actif puisqu’il se fixe à ses éléments de réponse in vitro. Compte tenu de l’activation concomitante des protéines NFκB (p50, p65), nous avons recherché si les complexes p50/p65 pouvaient interférer avec la transactivation du gène de l’IL-4 par c-maf. Deux types d’expérience ont été accomplies pour tester cette hypothèse. Premièrement, nous avons montré que l’incubation des lymphocytes T, de patients prélevés en poussée, avec le MG132 (inhibiteur de la voie NFκB), entraîne une augmentation significative de l’expression de l’IL4, comparativement aux mêmes cellules incubées en présence du milieu seul. Nous avons cotransfecté une construction contenant le promoteur du gène de l’IL4 en amont d’un gène rapporteur et un vecteur codant pour la protéine c-maf. Cette cotransfection révèle une forte activation de la transcription du gène rapporteur par la protéine c-maf. Cette activation est abolie si l’on cotransfecte un troisième vecteur codant pour la protéine NFkB/p65. Ces résultats suggèrent que la transactivation du gène de l’IL4 par c-maf est bloquée par l’hyperactivité NFκB au cours du SNLGM. Des données récentes ont montré que c-maf inhibe la polarisation des lymphocytes T CD4+ helper vers la voie Th1 par un mécanisme inconnu indépendant de l’IL-4 162. La mise en évidence d’une surexpression de c-maf lors des poussées, ainsi qu’une inhibition de l’expression du récepteur de l’IL-12 163 suggèrent fortement que les poussées de néphrose lipoïdique sont précocement associées à une polarisation des lymphocyte T malades vers la voie Th2. Ces résultats peuvent expliquer deux types d’anomalies souvent rencontrées chez ces patients : i) un défaut de réponse aux tests cutanés d’hypersensibilité retardée, ainsi qu’une susceptibilité accrue à certaines infections bactériennes, deux propriétés qui requièrent des lymphocytes Th1 fonctionnels ; ii) une fréquence accrue des manifestations allergiques et des taux élevés d’IgE par rapport à la population générale, traduisant une réponse effectrice de type Th2. 87 Article 4 L’analyse de l’un des transcrits inconnus, nous a permis d’identifier une nouvelle protéine impliquée dans la transduction de signaux proximaux dans les lymphocytes CD4+. Nous avons appelé cette protéine Tc-mip (Truncated c-maf inducing protein). Le transcrit Tcmip est produit par épissage de l’ARN primaire codant pour un gène localisé en 16q21. Cet épissage supprime le premier exon qui code pour la partie N-terminale du domaine pleckstrine de la protéine normale, appelée c-mip. L’ARN messager de Tc-mip, ainsi que la protéine, ne sont pas présents dans les PBMC des individus normaux ainsi que chez les patients atteints d’autres glomérulopathies (glomérulopahie extramembraneuse) alors qu’ils sont fortement exprimés chez les patients suivis pour un SNLGM. L’ARNm de Tc-mip est exprimé principalement dans les lymphocytes T CD4+ de type Th2, le foie fœtal et le thymus alors que c-mip est fortement exprimé dans les PBMC et le rein. Nous avons pu démontrer par des expériences de transfection dans une lignée lymphocytaire T (Jurkat), que la protéine Tc-mip, stimule les signaux membranaires normalement induits par l’activation du récepteur T, en provoquant des phénomènes d’adhésion intercellulaire. Ce mécanisme est associé à une réorganisation du cytosquelette comme en témoigne la redistribution de la l-plastine. D’autre part, la transfection de T-cmip induit la synthèse et la migration nucléaire du facteur de transcription c-maf et participe à la polarisation des cellules Jurkat vers la voie Th2. Ces phénomènes ne sont pas ou peu observés avec c-mip. 88 Tc-mip a la structure d’une molécule cytosolique adaptatrice (cytosolic adapter protein, CAP). Elle est localisée dans le cytoplasme, dépourvue d’activité enzymatique ou transcriptionnelle et elle possède un domaine d’interaction protéine-protéine et/ou protéineslipides. Les analyses immunocytochimiques ont montré que la délétion du domaine PH modifiait la localisation cellulaire de la protéine, vraisemblablement par une altération de la liaison de la protéine par son domaine PH aux phosphatidilinositols membranaires. Les protéines CAP exprimées dans le lymphocyte T sont fréquemment impliquées dans la transmission de signaux proximaux émanant du TCR et conduisent à des phénomènes aussi variés que la réorganisation du cytosquelette, préalable aux phénomènes de migration et d’adhésion cellulaire ou la régulation spécifique des gènes. A la différence d’autres CAPs, Tc-mip est la seule protéine dont l’expression est prédominante dans les lymphocytes CD4 de type Th2 (Tableau 5). Comme la plupart des CAPs, exprimés dans les lymphocytes, T-cmip est impliqué dans la transduction de signaux proximaux émanant des récepteurs (BCR ou TCR). Dans son cas, il semblerait qu’elle relie les signaux membranaires du TCR à des voies de signalisation impliquées dans l’induction du facteur de transcription c-maf et, comme d’autre molécules CAPs comme SLP-76 164 ou FYB 165 , qu’elle soit impliquée dans la réorganisation du cytosquelette et l’adhésion lymphocytaire. Ces travaux démontrent également qu’une délétion du domaine PH d’une protéine, est susceptible de modifier sa localisation cellulaire et d’induire un gain de fonction. Des observations expérimentales similaires ont été décrites avec d’autres protéines à domaine PH comme vav et PKD (cf article 3), mais c’est la première fois qu’elles sont rapportées au cours 89 d’une pathologie humaine. Les anomalies d’épissage, constatées sur le trancrit issu de la banque, ont donc des conséquences fonctionnelles majeures. Tableau 5: Protéines cytosoliques adaptatrices (CAPs) (Leo A, 2002) NOM DOMAINE Gads SH3-SH2 EXPRESSION Cellule T, NK, macrophage Plaquettes, mastocytes Grb2 SH3-SH2 Ubiquitaire Nck SH3-SH2 Ubiquitaire SAP SH2 Cellules T, NK PH-SH3-Coiled-Coil Ubiquitaire SLAP/FYB Région riche en proline- SH3 Cellule T, cellules myéloides SLP-65/BLNK Région riche en proline- SH2 Cellules B, macrophages SLP-76 Région riche en proline- SH2 SKAPHOM /55R Cellules T, macrophages, NK, plaquettes, mastocytes c-mip PH- région riche en leucine Cellules T, B, monocytes, macrophages, rein Tc-mip PH (t)- région riche leucine en Lymphocytes CD4+ (Th2), Foie fœtal, thymus 90 TROISIEME PARTIE Anomalie de la maturation des ARN messagers au cours du SNLGM 91 Article 5 Cet article est consacré à l’analyse structurelle des autres transcrits inconnus. Il montre que les anomalies d épissage observés lors de l’étude du transcrit de Tc-mip ne sont pas isolées et suggèrent l’existence d’une anomalie plus générale dans les processus de maturation des ARN au cours des phases actives de la maladie. La comparaison des séquences partielles (EST) des clones issus du criblage différentiel de la banque cDNA soustraite avec les séquences présentes dans les bases de données, a permis en effet d’isoler 30 clones ne correspondant à aucun ARNm de structure connue. Ces séquences, d’environ 400 paires de bases, ont été positionnées sur le génome humain, grâce au programme BLAST du NCBI. Pour 16 clones, les séquences correspondent à des séquences introniques de gènes de structures connues mais de fonctions connues ou non. Les gènes connus sont impliqués dans des fonctions diverses : transduction de signaux intracellulaires (GNAQ,YWHAB, PIP5K2A, PRKACB), trafic protéique intracellulaire, (USP16, TRAM), régulation du cycle et de la prolifération cellulaire (SYCP1, CNCP1, NOTCH2), organisation du cytosquelette (ACTR2), facteurs de transcription (RUNX1, HNF1) ou cytokines (PBCEF) (cf article 5). Nous avons ensuite vérifié que ces EST ne 92 correspondaient pas à un artéfact de la banque. Pour cela, nous avons étudié leur expression sur une cohorte importante de malades par RT-PCR semi-quantitative. Nos résultats montrent clairement que ces EST sont majoritairement exprimées en poussée de la maladie par rapport aux rémissions, aux sujets normaux ou chez des patients atteints de GEM. La structure complète de certains des clones a pu être déterminée soit par le criblage et le séquençage de la banque contenant les clones entiers (“ banque full length”) soit par une analyse des extrémités 5’ et 3’ (5’ et 3’ RACE). Nous avons ainsi répertorié deux groupes de clones : i) ceux correspondant à des structures introniques non codante sans lien structurel avec les exons des gènes adjacents ; ii) ceux correspondant à des anomalies d’épissage des gènes (présence d’un exon supplémentaire) susceptible de modifier la structure et la fonction des protéines correspondantes. Dans ce dernier cas, nous avons démontré la présence de protéines de taille anormale pour 4 des clones étudiés. L’ensemble de ces résultats semble indiquer une anomalie de la maturation (épissage) des ARNmdes lymphocytes T au cours de la maladie. L’objectif physiologique du processus d’épissage est d’éliminer les séquences introniques du transcrit primaire, au cours de la maturation des ARN messagers. Il nécessite l’intervention de ribonucleoprotéines, les snRNPs U1, U2, U4/U6 et U5 associés à de petits RNA nucléaires , les snRNA (small nuclear RNA) qui vont permettre la constitution de l’unité fonctionnelle d’épissage appelée splicéosome 166. Cette unité se constitue en plusieurs étapes, dans le noyau (Figure. 14) 1) Association d’un snRNAU1 sur un site dit “ donneur ” de l’ARNm, situé en 5’ de l’intron à exciser (séquence consensus GU) et coupure en 5’ du G de cette séquence 93 consensus. Cette reconnaissance nécessite un facteur protéique appelé SF2. Le snRNA U2 se fixe au niveau d’un site dit de branchement, situé une vingtaine de bases en amont de l’extrémité 3’ terminale de l’intron. Cette fixation nécessite un facteur protéique U2AF 2) L’extrémité 5’ libérée du site donneur vient réaliser une liaison phosphodiester G5’ 2A’ avec le A du site de branchement auquel s’est fixé RNA U2 à laquelle s’associent les RNA U4 et U6. Le RNA U5 se fixe lui au niveau d’un site dit accepteur situé à l’extrémité 3’ de l’intron 3) La dernière étape est celle de la trans-esterification au site accepteur. La formation du splicéosome fait que l’extrémité 5’ OH de l’exon libérée se trouve en face du site accepteur. Cette trans-esterification va entraîner sa ligation à l’extrémité 5’ de l’exon suivant, ayant pour effet de raccorder les deux exons. L’intron, lui, est libéré sous forme de lasso grâce à l’action d’une enzyme, l’«human debranching enzyme ». 94 Figure 14 : Mécanisme de l’épissage des ARNm (d’Après Kaplan et Delpech, in Biologie Moléculaire et médecine, Flamarion) Exon1GU AG Exon2 A RNA U1 RNA U2 Protéines Exon1 GU A AG Exon2 U2 U1 RNA U4 RNA U6 Exon1 GUAGGGUAU CAUUCAUAG m3 U6 U4 U G A RNA U1 A Ex on 1 5’ 3’ AG Exon2 5’ U2 Spliceosome U5 Lasso AG Exon1Exon2 95 L’épissage est un processus régulé par des facteurs trans-activateurs en se fixant sur des séquences dites “ splicing enhancers ” ou inhibiteurs en se fixant sur des séquences dites “ splicing silencers ” 167 . Ces séquences peuvent être introniques ou exoniques. Ces facteurs sont responsables de la régulation de l’expression des gènes au cours du développement ou des spécificités tissulaires de l’expression des différents transcrits. Ils incluent les SR protéines (Serine/Arginine rich proteins) protéin) 170 168 169 , les protéines de la famille CELF , les PTB (Polypyrimidine tract binding 171 , et certains facteurs de régulations tissus- spécifiques (NOVA1 dans le système nerveux central) 172. Des travaux récents 173 ont mis en évidence que l’activation lymphoytaire T était associée à d’importantes variations dans l’expression de certaines SR protéines. Les SR protéines sont une famille conservée de protéines comprenant au moins neuf membres qui ont déjà été identifiés (SF2/ASC, SC35, SRp20, SRp40, SRp75, SRp55, 9G8, SRp30c). Elles possèdent toutes un domaine d’interaction avec l’ARN appelé RRM (RNA recognition motif) et un domaine C-terminal riche en serine/arginine, d’interaction proteines-protéines appelé le domaine RS 174. Leur rôle, est précoce au cours de la constitution du splicéosome,et est triple 175 (Figure 15) 1) Elles induisent l’interaction du snRNA U1 au site donneur en se liant aux snRNA U1 de manière compétitive avec des protéines, les hnRNPs impliquées dans la répression du splicing. 2) Les SR protéines peuvent se lier à des séquences exoniques activatrices, les ESE (exonic splicing enhancers) situées sur les exons adjacents et induisent la fixation de U2AF au site de branchement. 96 3) Elles peuvent à l’inverse, exercer un effet inhibiteur sur la régulation de l’épissage en se fixant à des ESS (exonic splicing silencers), inhibant la liaison de U2AF au site de branchement. Figure 15 : Fonction des SR protéines (d’après Caceres J, Trends In Genetics 2001) SR 1 2 U1 U1 Site proximal 5’ U1 hnRNPA1 Site distal 5’ U1 65 GU bp GU bp AG py 3 65 35 35 AG SR ESE SR ESE hnRNPA1 ESS py hnRNPA1 : Human ribonucleoprotein A1 ESE : Exonic splicing enhancer ESS : Exonic splicing silencer 97 Les fonctions des différentes SR protéines sont partiellement redondantes, mais elles possèdent néanmoins des spécificités de substrats liées aux ESE et aux ESS 176 . Pour certaines SR protéines, des motifs consensus ont ainsi été définis, et sont en partie responsables de la régulation tissu-dépendante de l’épissage alternatif 177 . L’activité des SR protéines est régulée par des phénomènes de phosphorylation et il semblerait que les protéines kinases impliquées dans ce processus jouent également par cet intermédiaire un rôle dans la régulation de l’épissage alternatif 178. Afin de comprendre l’origine des anomalies observées au cours du SNLGM, nous avons voulu étudier certains facteurs physiologiquement impliqués dans ces phénomènes de maturation des ARNm. Nous avons dans un premier temps, étudié l’expression d’une protéine jouant un rôle fondamental dans l’excision des introns : l’ « human débranching enzyme », sans mettre en évidence de résultats significatifs au cours de la maladie (figure 16). Dans un second temps, nous nous sommes intéressés à l’expression des SR protéines et avons mis en évidence des au cours des poussées, un défaut d’expression de deux d’entre elles, SRp40 et SRp75. Les implications potentielles de ces résultats sont évoquées dans l’article 3 et seront commentées dans la discussion. Figure 16 : Expression de l’Human Debranching Enzyme (RT-PCR) chez les patients et les sujets normaux. Patients en poussée Sujets normaux 1 1 2 3 4 2 3 . 98 AUTRES TRAVAUX 99 I-Identification du partenaire protéique de c-mip/Tc-mip par la technique du double hybride Les protéines c-mip/ Tc-mip sont caractérisées par la présence d’un domaine PH, impliqué principalement dans les interactions protéines-protéines. Nous avons donc poursuivi notre analyse fonctionnelle de la protéine par la recherche de son partenaire potentiel. Ce travail a été réalisé avec le système levure Lex A (cf Matériels et Méthodes) appliqué à une banque de lymphoblastes humains dans laquelle nous avions préalablement vérifié l’expression de notre protéine appât (c-mip). Ce travail a permis d’identifier 23 clones représentant au total 6 partenaires protéiques potentiels de c-mip (Tableau 6). Des expériences de co-immunoprécipitation de c-mip et de ses différents partenaires sont en cours dans le laboratoire pour confirmer la spécificité de ces résultats. -La Filamine A appartient à la famille des protéines de liaison à l’actine, permettant notamment la liaison des filaments d’actine aux membranes cellulaires (179. Elle lie 100 également les intégrines et participe ainsi à l’organisation du cytosquelette et aux phénomènes d’adhésion cellulaire 180. Dans le lymphocyte T, la filamine est phosphorylée par p56 (Lck) 181 ), une protéine tyrosine kinase de la famille src, associée notamment aux glycoprotéines de surface comme CD4 et CD8, et stimulée lors de l’activation du TCR. De plus, la Filamine A est un partenaire protéique de la protéine cytosolique adaptatrice (CAP) Lnk, impliquée dans la signalisation de l’activation lymphocytaire T 182 . C-mip représente donc potentiellement la deuxième protéine de type CAP se liant à la filamine. Les modifications du cytosquelette observées par la transfection de Tc-mip dans les cellules Jurkat pourraient donc être médiées par la Filamine A. La confirmation de cette interaction protéique et de ses conséquences devrait permettre de mieux comprendre le rôle de notre protéine dans les phénomènes d’adhésion cellulaire. Tableau 6 : Identification des partenaires protéiques de c-mip. Nom Numéro d’acces Fonction genbank (GI) Filamine A 4503744 Nombre de clones Organisation du 2 cytosquelette Adaptateur de la 27477131 Signalisation phosphatidylinositol-3 cellulaire phosphate3-phosphatase proximale DKFZP566J153 7661653 (Gène PRPF31) Amplified Squamous 3 ARNm hGASC1 (Gene Épissage du pré 8 24307986 Inconnue 6 5453604 Maturation de 1 in Cell Carcinoma 1) CCT4 101 (Chaperonin Containing la Cycline E TCP1, subunit 4) MIB ( Mind bomb) 30348953 Ligase des 3 ubiquitines -La protéine adaptatrice de la phosphatidylinositol 3 phosphate 3-phosphatase est la sous-unité adaptatrice d’une phosphatase impliquée dans l’hydrolyse des phosphatidilinostol PI(3)P et PI(3,4)P(2) 183 . Cette enzyme est donc comme un inhibiteur potentiel de la voie de phosphorylation des PI, induite par la PI3 kinase, impliquée dans la phosphorylation des phospholipides de membranes, au cours de l’activation du récepteur T. Cette voie conduit physiologiquement à la production de seconds messagers comme l’inositol triphosphate et permet la transduction de signaux aboutissant à l’expression de gènes spécifiques. Nous avons démontré que Tc-mip induisait des voies de signalisation conduisant à l’activation de c-maf et à la réorganisation du cytosquelette, phénomènes peu ou pas observés avec c-mip. En modulant la production de PI3, la PI3 phosphatase pourrait être impliquée dans les variations observées. -La protéine DKFZP566J153 codée par le gène PRPF31 est l’homologue de la protéine Prp31p de levure, impliquée dans les deux espèces dans les interactions entre les snRNP et les protéines U4/U6 et U5 184 185 . Ces interactions sont fondamentales dans le processus de maturation des ARNm (cf article 5).. L’implication potentielle de cette protéine et de c-mip dans la maturation des ARNm au cours de la maladie reste à démontrer. - Les autres protéines identifiées n’ont pas encore de fonctions connues ou possèdent des fonctions qu’il est difficile de relier au rôle de c-mip/Tc-mip dans l’état actuel de nos 102 connaissances. Elles nécessiteront des études plus approfondies pour vérifier ces interactions et comprendre leurs significations. II- Analyse protéomique des sérums des patients avec et sans récidive du SNI après greffe rénale. De nombreux arguments cliniques et expérimentaux plaident en faveur de la présence d’un facteur sanguin circulant dans le sérum des patients, susceptible d’altérer la barrière de filtration glomérulaire (cf introduction). Parallèlement aux études que nous avons entreprises au niveau transcriptionnel, nous avons décidé d’étudier le syndrome néphrotique par analyse d’expression différentielle au niveau protéomique. Pour cette étude, l’analyse différentielle des sérums des patients en poussée et en rémission de SNLGM nous a paru d’un intérêt limité en raison même de l’état néphrotique qui altère considérablement les profils d’expression protéique. Pour cette raison, nous avons étudié les sérums des patients prélevés le jour de la transplantation rénale, en l’absence de tout traitement immunosuppresseur, nettement plus homogène. L’intérêt d’une approche protéomique de cette situation clinique est double. D’une part, il permet d’établir un profil d’expression protéique associé au risque ultérieur de survenue d’une récidive de la maladie sur le greffon et d’envisager, après validation sur une cohorte importante de patients, la validation d’un test prédictif de récidive de la maladie. En effet, le taux de récidive est élevé, souvent associé à une perte du greffon (50%), et il n’existe actuellement, en période de pénurie de greffons, aucun facteur prédictif de cette récidive. D’autre part, cette stratégie pourrait permettre d’isoler puis de caractériser 103 les facteurs protéiques exprimés chez les patients présentant une récidive, conduisant ainsi à l’identification d’un ou plusieurs facteurs déterminants dans la survenue du syndrome néphrotique. Nous présentons ici nos résultats préliminaires, obtenus chez 8 patients par la technique des protéines-Chips Arrays. Quatre d’entre eux n’ont présenté aucune récidive de la maladie un an après la transplantation (NR1→NR4) et quatre ont présenté une récidive de la maladie moins d’un mois après la greffe, prouvée histologiquement dans tous les cas (R1→R4). Résultats Les huit échantillons ont été analysés dans 11 conditions expérimentales différentes, ce qui représente un total de 88 analyses. Cinq marqueurs potentiels associés à la récidive de la maladie après transplantation ont été identifiés dans les conditions suivantes Barrette IMAC 3 Zn : 2marqueurs –5.1 kD et 13.6 kD Barrette IMAC 3 Zn/Mn : 2 marqueur – 4.8 kD et 8.3 kD Barrette SAX2 Ph 8 : 1 marqueur – 10.7 kD La figure 17 illustre les résultats concernant l’identification de 2 de ces marqueurs Figure 17 A : Identification d’un marqueur de 5.1kD sur une barrette IMAC3 Zn 555555YYYY 5 .1kD 5000 6000 7000 8000 R1 5000 6000 7000 8000 5000 6000 7000 8000 5000 6000 7000 8000 5000 6000 7000 8000 5000 6000 7000 8000 5000 6000 7000 8000 R2 R3 R4 NR1 NR2 NR3 104 B Identification d’un marquer de 4.8kD sur une barrette IMAC3 Zn B : Identification d’un marqueur de 4,8kD sur une barrette IMAC3 Zn /Mn 3 2 M/Z 1 4400 4500 4600 4700 4800 4900 0 Non recidive Recidive -1 -2 -3 4400 4800 4833.9+H R1 R1 (10 ug) Zn 10 15 10 4600 -4 20 4453.8+H4481.8+H 0 4400 5 0 Log Normalized Intensity 4615.1+H 4600 4400 7.5 5 2.5 0 6 4 2 0 4400 40 30 20 10 4400 4600 4614.4+H 4705.4+H 4724.2+H 4600 4479.0+H 4453.8+H 4476.0+H 4612.6+H 4800 4613.7+H 4705.9+H 4600 4832.6+H 4911.7+H 4833.5+H 4705.0+H 4724.2+H 4707.3+H 4724.2+H 4912.4+H 4913.8+H 4800 4832.3+H 4613.7+H 4400 2 0 4 4472.2+H 4454.2+H 4400 2 4600 4610.8+H 4400 4400 4607.9+H 4600 4600 4833.3+H 4913.9+H 4800 4913.0+H 4724.2+H 4703.9+H 4600 4453.3+H 4478.1+H 0 4724.2+H 4703.0+H 4833.3+H 4911.1+H 4800 R3 (10 ug) Zn R4 (10 ug) Zn NR9 (10 ug) Zn 4800 4453.8+H 0 4 R2 R3 R4 NR1 NR2 NR3 NR4 R2 (10 ug) Zn 4912.5+H 4800 4600 4453.8+H 4474.4+H 4833.2+H 4705.9+H 4724.2+H 4452.5+H 4473.8+H 4400 4912.5+H 4800 4612.4+H 4453.8+H 4473.7+H 10 7.5 5 2.5 0 4707.2+H 4724.2+H NR10 (10 ug) Zn NR11 (10 ug) Zn NR12 (10 ug) Zn 4724.2+H 4833.3+H 4800 4800 Ces résultats démontrent l’intérêt potentiel de cette stratégie et sont encourageants pour l’identification de marqueurs de la récidive de la maladie après transplantation. Ils doivent néanmoins être validés sur une cohorte plus importante de patients, pour évaluer la validité de ces marqueurs et afin d’évaluer leurs sensibilité et leur spécificité dans l’objectif de l’établissement d’un test prédictif. Les protéines correspondant à chacun des marqueurs sont en cours d’identification, en collaboration avec l’unité U492 (Pr Dantal, Nantes). Elles seront d’abord isolées par chromatographie spécifique puis séquencées. A terme, une telle stratégie d’analyse protéomique pourrait conduire à l’identification du facteur de perméabilité impliqué dans le SNI. 105 DISCUSSION 106 Le travail présenté dans cette thèse à pour objectif l’identification des mécanismes moléculaires impliqués dans le SNLGM par la caractérisation de certains gènes, isolés par clonage soustractif et différentiel et potentiellement impliqués dans la physiopathologie de la maladie. En raison de nombreux arguments cliniques et expérimentaux, le SNLGM apparaît comme une pathologie dysimmunitaire. Nous avons donc cherché à mettre en évidence les gènes activés dans les PBMC des patients au cours des poussées de la maladie. Cette stratégie nous a permis d’isoler un certain nombre de clones qui ont séquencé et comparé aux informations déposées dans les bases de données. La stratégie utilisée confirme sur une base moléculaire, que le lymphocyte T est un acteur majeur de l’immunopathogénie de la maladie. Au cours de ce travail, nous avons identifié une nouvelle protéine adaptatrice impliquée dans transmission des signaux proximaux d’activation cellulaire T qui semble jouer un rôle clé dans la voie de signalisation Th2 dépendante du facteur de transcription c-maf. Ce travail a également permis de mettre en évidence des anomalies inattendues de la maturation des ARNm au cours des phases actives de SNLGM, décrites pour la première fois au cours d’une affection dysimmunitaire. 1- Identification d’une voie de signalisation Tc-mip-cmaf, selectivement recrutée dans les lymphocytes T des patients atteints de SNLGM. 107 Comme nous l’avons vu dans l’introduction, de nombreux arguments cliniques et expérimentaux suggèrent que le SNLGM est une affection dysimmunitaire, liée à une réponse T anormale. Cette réponse T pourrait initier la production d’effecteurs spécifiques, capable d’altérer le fonctionnement du podocyte et d’entraîner des déficits acquis de l’immunité cellulaire. Plusieurs éléments cliniques (susceptibilité aux maladies allergiques, élévation des IgE) suggèrent qu’une des réponses immunes, secondaires à l’activation lymphocytaire T, est plutôt de type Th2. L’induction du facteur de transcription c-maf, associée à l’absence d’expression de la chaîne 2 du récepteur de l’IL12 (IL-12R 2) chez les patients renforcent considérablement ces hypothèses. La génération de lymphocytes CD4+ de type Th2 à partir des cellules T précurseurs dépend de plusieurs facteurs dont principalement la concentration locale en IL4. Nous avons démontré de manière rigoureuse que l’Il4 n’était pas augmentée dans la maladie alors qu’il est actuellement le seul gène cible connu de c-maf. En fait, nous avons montré que la coactivation de la voie NFkB au cours de la maladie bloquait l’induction de l’Il4 par c-maf. La mise en évidence d’une différenciation Th2 dépendante de c-maf mais indépendante de l’Il4, soulève certaines questions relatives aux mécanismes d’activation lymphocytaire T au cours du SNLGM. La génération de lymphocytes Th2 au cours d’une réponse immune est généralement dépendante de la nature de l’antigène et de la concentration locale en cytokines Th2, principalement l’Il4. Il est difficile de concevoir que le SNLGM résulte d’un conflit immunitaire impliquant un antigène ubiquitaire, entraînant une réponse Th2 sans Il4. Ce constat est en accord avec les observations cliniques qui montrent que seul un tiers des patients développe des poussées de la maladie à l’occasion d’une infection banale, alors que 108 dans la majorité des cas, le syndrome néphrotique survient en l’absence d’infection apparente et n’est accompagné d’aucune réaction inflammatoire. En se basant sur les résultats rapportés dans ce travail, nous proposons une autre hypothèse susceptible de réconcilier les observations cliniques et les données expérimentales. En effet, nous avons caractérisé sur le plan fonctionnel la protéine Tc-mip, présente chez tous les patients testés et capable d’induire c-maf et de provoquer une réorganisation du cytosquelette en l’absence d’activation exogène du TCR. Ce résultat suggère la possibilité d’une activation T indépendante d’une stimulation antigénique. La protéine Tc-mip pourrait ainsi induire la voie de différentiation Th2 dépendante de c-maf et bloquerait la voie Th1 par l’intermédiaire de cytokines de type Th2 encore non identifiées à ce jour 162 . Ces travaux renforcent des hypothèses antérieures suggérant que c-maf n’est en effet pas majoritairement induit par des cytokines mais par des signaux émanant du TCR 85 , contrairement à d’autres facteurs de transcriptions impliqués dans la polarisation des lymphocytes CD4+ comme Tbet (Th1) ou GATA3 (Th2). Les voies de signalisation impliquées dans ces évènements proximaux, et les molécules qui les constituent (protéines kinases, protéines adaptatrices), sont encore très mal connues. La protéine Tc-mip est la première protéine adaptatrice de type CAP susceptible de relier de manière indépendante, les étapes proximales de la différentiation des lymphocytes T vers la voie Th2. Elle paraît également impliquée dans l’adhésion cellulaire. L’ensemble de ces effets paraissent en partie liés à une altération de l’ancrage de la molécule aux phosphoinositides de la membrane par son domaine PH,. dans la mesure où ils ne sont pas ou peu observés avec la protéine normale (c-mip). 109 Les mécanismes moléculaires susceptibles de rendre compte des modes d’action de Tcmip/c-mip sont résumés sur la figure 18. Ils sont en cours d’étude dans le laboratoire. Les résultats du double hybride devraient permettre de mieux appréhender certaines des voies de signalisation impliquées dans ces mécanismes. Figure 18 : Voie d’activation impliquant les protéines c-mip et T-cmip TCR PI3P Y-P Y-P PI(3)p x PI(3, 4)p2 ? C-mip PI3K Wortmanine PI(3, 4, 5)p3 AkT Ras Vav Tc-mip ? x PKC Cytosquelette c-maf PI :Phosphatidylinositol PKC : Protéine kinase C TCR : T cell receptor 110 En effet, nos résultats indiquent que Tc-mip agit de manière indépendante de l’action de la PI3 kinase. Les résultats du double hybride indiquent que c-mip pourrait se lier à la sous-unité adaptatrice de la PI3-phosphatase (PI3P). L’activation de la PI3P bloque la génération des phosphatidylinositols qui permettent l’ancrage des protéines cytosoliques impliquées dans la transmission de signaux proximaux. Les différences observées après transfection des séquences codantes de c-mip et de Tc-mip pourraient en partie être expliquées par une altération des interactions entre Tc-mip et la PI3 phosphatase qui ne serait alors activée que par c-mip. Cet aspect demande à être confirmé par des expériences de coimmunoprécipitation de la PI3 phosphatase à partir des cellules transfectées respectivement avec c-mip ou T-cmip. La co-immunoprécipitation de la PI3 phosphatase avec c-mip mais pas avec Tc-mip confirmerait cette hypothèse. Les expériences de double hybride ont également mis en évidence une possible interaction de c-mip avec la Filamine A, une protéine du cytosquelette. Des modifications de l’architecture cellulaire induites par la transfection de Tc-mip pourraient donc être liées à son interaction avec cette protéine. La Filamine A est également le partenaire d’une autre protéine de signalisation de type CAP, la protéine Lnk 182 . Lnk est impliquée dans le contrôle de l’expression de certains facteurs de croissance et la régulation de certaines voies de signalisation médiées par les cytokines dont la voie JAK2 186. Cette protéine CAP partage de nombreux points communs avec Tc-mip. Outre leur partenaire protéique potentiel commun, les deux protéines CAP sont exprimées principalement dans le lymphocyte et elles possèdent toutes les deux un domaine PH osseuse 187 187 . De plus, Lnk est fortement exprimée dans la moelle et des expériences d’invalidation du gène ont démontré son implication majeure dans l’hématopoïèse 188 . La mise en évidence d’une expression marquée de Tc-mip dans le 111 foie fœtal suggère qu’elle pourrait également jouer un rôle dans l’hématopoïèse embryonnaire. 2-SNLGM et maturation des ARN messagers L’étude de l’ensemble des clones isolés à partir de la banque soustraite à montré d’importantes anomalies de maturation des ARNm dans les lymphocytes des patients atteints de SNLGM. Nous avons démontré que la présence de ces séquences n’était pas liée à un artéfact de la banque soustraite et que pour la majorité d’entre eux, l’expression des clones était spécifiquement régulée au cours des phases actives de la maladie et majoritairement dans les lymphocytes T. L’analyse complète des messagers a été réalisée pour un certain nombre de clones, mettant en évidence soit la présence d’ARN non codant soit la présence d’anomalie d’épissage de gènes impliqués dans des fonctions diverses : signalisation, facteurs de transcription, régulation du cycle cellulaire. L’ensemble de ces résultats a évoqué l’existence d’une anomalie générale dans le processus de maturation des ARNm liée aux phases d’activités de la maladie. Les introns relargués lors de l’épissage des gènes, comme les ARN non codants (eRNAs), ont longtemps été considérés comme des structures non fonctionnelles. Néanmoins ceux qui ont été spécifiquement étudiés ont démontré leurs implications fonctionnelles. Ainsi, ils peuvent contrôler de nombreux processus physiopathologiques comme l’inactivation du 112 chromosome X chez la femelle 189 , la réponse au stress oxidatif chez les mammifères, la réponse aux antigènes viraux, la progression des cancers et de plus être impliqués dans 190 certaines pathologies comme l’ataxie spinocérébelleuse , 191 192 . D’une manière plus générale, leur régulation spécifique au cours du développement et leur rôle dans le contrôle le plus souvent négatif de l’expression des gènes (RNA interférence, extinction des transgènes, methylation, co-suppression) ont clairement été établis 193 . La fonction de ces ARN dans la maladie est encore inconnue. Néanmoins, ces transcrits pourraient participer à l’extinction de certains gènes et ainsi à la réponse T à l’origine du déficit de l’immunité à médiation cellulaire au cours des phases actives de la maladie. L’analyse des clones de la banque soustraite, réprimés au cours des poussées par rapport aux rémissions et aux contrôles pourrait nous permettre de vérifier cette hypothèse. L’épissage des introns des gènes codants est connu comme un des mécanismes régulateurs de l’expression des gènes, responsable en très grande partie de la diversité structurale et fonctionnelle des protéines. C’est notamment un des mécanismes susceptibles de rendre compte de la discordance entre la diversité protéique (selon les tissus ou les stades de développement) et le faible nombre de gènes identifiés par le séquençage complet du génome humain soit environ 35000 gènes, c’est-à-dire à peine une fois et demi de plus que le génome de la drosophile. A titre d’exemple, un gène intitulé Drosophilia Dscam, codant pour une protéine membranaire impliquée dans la connexion neuronale chez la drosophile, pourrait générer par épissage alternatif du pré-RNA messager, 38016 protéines différentes soit plus du double du nombre de gènes totaux identifiés dans le génome de la drosophile 194,195. En pathologie humaine, on estime que 15% des maladies génétiques sont liées à des anomalies d’épissage de certains gènes 196 et des anomalies similaires sont de plus en plus 113 fréquemment identifiées dans certains cancers et affections neuro-dégénératives 197 198 199 , ou le contrôle des phénomènes d’apoptoses 200. Comme nous l’avons vu avec T-cmip, ces anomalies d’épissage peuvent générer des protéines tronquées induisant des variations fonctionnelles majeures. Pour l’instant, nous avons démontré l’expression anormale de 3 autres protéines au cours des poussées de la maladie : RUNX1, un facteur de transcription impliqué dans certaines leucémies, ACTR2, une protéine du cytosquelette et USP16, une ubiquitine hydrolase. Une analyse fonctionnelle de chacune d’entre elles doit être réalisée pour déterminer si ces anomalies structurelles ont ou non des conséquences fonctionnelles. Il est intéressant de noter que les anomalies d’épissage constatées sur USP16 induisent une disparition de l’un des domaines fonctionnels de la protéine (UCH2) impliqués dans la dégradation de certaines protéines par la voie du protéasome 201. Une hyperactivité du protéasome au cours des phases actives de la maladie a précédemment été décrite 202 , responsable entre autres d’une hyperactivité de la voie NFkB. Le rôle d’USP16 dans ces observations reste à clarifier. Afin de déterminer l’origine de ces anomalies générales de la maturation des ARNm, nous avons étudié le profil d’expression des SR protéines et établi une corrélation entre l’absence d’expression de SRp40 et SRp75, et ces anomalies de maturations. Y a-t-il un lien direct entre ces deux phénomènes ? Il a précédemment été démontré que le profil d’expression des SR protéines dans un lymphocyte T variait selon l’état d’activation de la cellule et pouvait rendre compte des variations d’épissage des transcrits codants pour certaines protéines comme CD45 173 . Néanmoins, pour répondre de manière formelle à cette question, nous envisageons 114 l’extinction de ces deux SR protéines par des expériences de RNA interférence (RNA)i, dans une lignée lymphocytaire T, afin de déterminer si elles reproduisent ou non les anomalies d’épissage observées dans la maladie. La figure 19 résume nos principales hypothèses sur l’immunopathogénie de la maladie. Le SNLGM est induit par une réponse lymphocytaire T anormale. Cette réponse est liée à l’expression anormale de facteurs impliqués dans la régulation de la maturation des ARNm (les SR protéines ?) qui entraînent l’apparition d’ARN immatures (codant ou non). Certains de ces transcrits primaires produisent des protéines anormales dont T-cmip. Tc-mip est capable d’autoactiver le lymphocyte T indépendamment d’une sollicitation antigénique exogène. Tc-mip déclenche l’activation de la voie Th2 dépendante de c-maf. La coactivation de NFkB bloque l’induction de l’Il4 par c-maf mais pas l’activation d’autres cytokines bloquant la voie Th1. Les mécanismes par lesquels le lymphocyte T altère la physiologie du podocyte sont encore inconnus. 115 Figure 19 : Hypothèses sur la physiopathologie de la réponse immune au cours du SNLGM. 116 Conflit immunologique Anomalie de maturation des ARN ARN non codants et prot ines anormales (Tc-mip) Activation des signaux membranaires proximaux d pendant du TCR !" Activation de facteurs de transcription (c-maf) !" R ponse T anormale Cytokines Th2 ? Inhibition des fonctions Th1 (d ficit immunitaire) Facteur de permeabilit Syndromen phrotique 117 CONCLUSION ET PERSPECTIVES 118 Dans ce travail, nous avons présenté une partie des résultats consacrés à l’identification des mécanismes moléculaires impliqués dans le SNLGM. Les informations apportées sur la pathogénie de la maladie et les perspectives de travail qui en découlent, illustrent la pertinence de la stratégie utilisée. La voie de signalisation, que nous décrivons partiellement, éclaire l’immunopathologie de la maladie mais également les mécanismes moléculaires impliqués dans la différentiation lymphocytaire T. Ces mécanismes sont fondamentaux, dans la mesure ou ils impliquent de nombreux processus physiopathologiques : affections auto-immunes, immunoallergie, phénomènes de tolérance en transplantation. La poursuite de l’analyse moléculaire des voies d’activation induites par Tc-mip nous paraît donc importante. Nous envisageons d’une part, l’exploitation des données du double-hybride, en particulier l’étude du rôle de la PI3 phosphatase et de la Filamine A dans ces voies de signalisation et d’autre part l’étude de Tcmip dans un modèle in vivo par des expériences de transgénèse. De plus, la mise en évidence d’une forte expression de l’ARNm de c-mip dans le rein et, dans des résultats préliminaires non présentés ici, dans les fractions glomérulaires de rein humain normal, nous incite a étudier l’expression et la distribution des protéines c-mip et Tcmip dans les reins normaux et ceux des patients SNLGM, par des expériences d’hybridation in situ et par immunohistochimie. Après CD2AP, c-mip/Tc-mip pourrait constituer une seconde entité à expression bipolaire (glomérulaire et lymphocytaire), impliqué dans la survenue d’un syndrome néphrotique. Nous suggérons également pour la première fois au cours d’une affection dysimmunitaire, l’implicaion potentielle d’anomalies de la maturation des ARNm et nous 119 suggérons leurs liens avec une anomalie dans l’expression des protéines SR. Les conséquences de ces anomalies comme la fonction des ARN non codants, dont l’expression est régulée au cours des phases actives de la maladie, restent à établir. D’autres protéines tronquées comme le facteur de transcription RUNX1 ou l’USP16, impliquées dans l’activité du protéasome, seront étudiées dans le laboratoire afin de déterminer si les anomalies d’épissages constatées sur ces transcrits ont des conséquences fonctionnelles. A terme, ces résultats pourraient initier des voies de recherche future sur l’implication de ces processus dans la survenue d’autres affections d’orgines immunes. 120 ABREVIATIONS ACTN4 Alpha Actinine 4 ADNc ADN complémentaire ARNm ARN messager ATCC American Type Culture Collection BCR B Cell Receptor BLAST Basic Local Alignnent Search Tool CAP Cytosolic Adaptor Protein CD2AP CD2 Associated Protein c-mip c-maf inducing protein ConA ConcavalineA DDBJ DNA Databank of Japan EMBL European Molecular Biology Laboratory ESE Exonic Splicing Enhancer ESS Exonic Splicing Silencer EST Expressed Sequence Tag GPF Glomerular Permeability Factor HFSH Human Focal Sclerosis Factor HSF Hyalinose Segmentaire et Focale HTA Hypertension Arterielle Ig Immunoglobulne Il Interleukine INF Interferon 121 ISKDC International Society of Kidney Disease in Children kD kilodalton LGL Large Granular Lymphocyte MBG Membrane Basale Glomérulaire NCBI National Center for Biotechnology Information NK Natural Killer PBMC Peripheral Blood Mononuclear Cell PBR Ponction Biopsie Rénale PH Pleckstrine Homology PI Phosphatidilinositol RDA Representational Difference Analysis RT-PCR Reverse-Transcriptase Polymerase Chain Reaction SIRS Soluble Immune Response Supressor SNI Syndrome Néphrotique Idiopathique SNLGM (LGM) Syndrome Néphrotique à Lesions Glomérulaires Minimes SnRNA Small nuclear RNA SR Serine-Arginine Rich (Proteins) Tc-mip Truncated c-maf inducing protein TCR T Cell Receptor TNF Tumar Necrosis Factor VPF Vascular Permeability Factor 122 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 123 1. Habib R, Kleinknecht C. The primary nephrotic syndrome of childhood. Classification and clinicopathologic study of 406 cases. Pathol Annu. 1971;6:417-474 2. Habib R, Levy M, Gubler MC. Clinicopathologic correlations in the nephrotic syndrome. Paediatrician. 1979;8:325-348 3. Niaudet P. Nephrotic syndrome in children. Curr Opin Pediatr. 1993;5:174-179 4. Nakayama M, Katafuchi R, Yanase T, Ikeda K, Tanaka H, Fujimi S. Steroid responsiveness and frequency of relapse in adult-onset minimal change nephrotic syndrome. Am J Kidney Dis. 2002;39:503-512. 5. Meyrier A, Condamin MC, Broneer D. Treatment of adult idiopathic nephrotic syndrome with cyclosporin A: minimal-change disease and focal-segmental glomerulosclerosis. Collaborative Group of the French Society of Nephrology. Clin Nephrol. 1991;35:S37-42 6. Ramos EL. Recurrent diseases in the renal allograft. J Am Soc Nephrol. 1991;2:109121. 7. Burkitt H, Young B and Heath J. L' appareil urinaire. histologie fonctionelle. 1993:282-303 8. Landis E and Pappenheimer J. Exchange of substances throught the capillary wall. Handbook of physiology-Circulation; 1989 9. Brenner BM, Hostetter TH, Humes HD. Glomerular permselectivity: barrier function based on discrimination of molecular size and charge. Am J Physiol. 1978;234:F393-401 10. Yurchenco PD and Schittny JC. Molecular architecture of basement membranes. FASEB J. 1990;4:1577-1590 11. Touchard G. Histologie fonctionelle du rein. In: (Paris) EE ed. Encyclopédie Médicale Chirurgicale-Néphrologie; 1996 124 12. Stow JL, Sawada H and Farquhar MG. Basement membrane heparan sulfate proteoglycans are concentrated in the laminae rarae and in podocytes of the rat renal glomerulus. Proc Natl Acad Sci U S A. 1985;82:3296-3300. 13. Walton HA, Byrne J and Robinson GB. Studies of the permeation properties of glomerular basement membrane: cross-linking renders glomerular basement membrane permeable to protein. Biochim Biophys Acta. 1992;1138:173-183 14. Timpl R, Rohde H, Robey PG, Rennard SI, Foidart JM, Martin GR. Laminin--a glycoprotein from basement membranes. J Biol Chem. 1979;254:9933-9937 15. Remuzzi A and Remuzzi G. Glomerular perm-selective function. Kidney Int. 1994;45:398-402 16. Daniels BS, Deen WM, Mayer G, Meyer T, Hostetter TH. Glomerular permeability barrier in the rat. Functional assessment by in vitro methods. J Clin Invest. 1993;92:929-936 17. Salant DJ. The structural biology of glomerular epithelial cells in proteinuric diseases. Curr Opin Nephrol Hypertens. 1994;3:569-574 18. Kerjaschki D. Dysfunctions of cell biological mechanisms of visceral epithelial cell (podocytes) in glomerular diseases. Kidney Int. 1994;45:300-313. 19. Kestila M, Lenkkeri U, Mannikko M, Lamerdin J, McCready P, Putaala H, Ruotsalainen V, Morita T, Nissinen M, Herva R, Kashtan CE, Peltonen L, Holmberg C, Olsen A, Tryggvason K. Positionally cloned gene for a novel glomerular protein--nephrin--is mutated in congenital nephrotic syndrome. Mol Cell. 1998;1:575-582. 20. Tryggvason K. Unraveling the mechanisms of glomerular ultrafiltration: nephrin, a key component of the slit diaphragm. J Am Soc Nephrol. 1999;10:2440-2445 21. Shih NY, Li J, Karpitskii V, Nguyen A, Dustin ML, Kanagawa O, Miner JH, Shaw AS. Congenital nephrotic syndrome in mice lacking CD2-associated protein. Science. 1999;286:312-315 125 22. Dustin ML, Olszowy MW, Holdorf AD, Li J, Bromley S, Desai N, Widder P, Rosenberger F, van der Merwe PA, Allen PM, Shaw AS. A novel adaptor protein orchestrates receptor patterning and cytoskeletal polarity in T-cell contacts. Cell. 1998;94:667-677 23. Boute N, Gribouval O, Roselli S, Benessy F, Lee H, Fuchshuber A, Dahan K, Gubler MC, Niaudet P, Antignac C. NPHS2, encoding the glomerular protein podocin, is mutated in autosomal recessive steroid-resistant nephrotic syndrome. Nat Genet. 2000;24:349354. 24. Saleem MA, Ni L, Witherden I, Tryggvason K, Ruotsalainen V, Mundel P, Mathieson PW. Co-localization of nephrin, podocin, and the actin cytoskeleton: evidence for a role in podocyte foot process formation. Am J Pathol. 2002;161:1459-1466. 25. Vehaskari VM, Root ER, Germuth FG Jr, Robson AM. Glomerular charge and urinary protein excretion: effects of systemic and intrarenal polycation infusion in the rat. Kidney Int. 1982;22:127-135 26. Tay M, Comper WD, Singh AK. Charge selectivity in kidney ultrafiltration is associated with glomerular uptake of transport probes. Am J Physiol. 1991;260:F549-554 27. Comper WD, Lee AS, Tay M, Adal Y. Anionic charge concentration of rat kidney glomeruli and glomerular basement membrane. Biochem J. 1993;289:647-652 28. Scandling JD, Deen WM, Myers BD. Glomerular permselectivity in healthy and nephrotic humans. Adv Nephrol Necker Hosp. 1992;21:159-176 29. Blouch K, Deen WM, Fauvel JP, Bialek J, Derby G, Myers BD. Molecular configuration and glomerular size selectivity in healthy and nephrotic humans. Am J Physiol. 1997;273:F430-437 30. White RH, Glasgow EF, Mills RJ. Clinicopathological study of nephrotic syndrome in childhood. Lancet. 1970;1:1353-1359 126 31. McEnery PT, Strife CF. Nephrotic syndrome in childhood. Management and treatment in patients with minimal change disease, mesangial proliferation, or focal glomerulosclerosis. Pediatr Clin North Am. 1982;29:875-894 32. Haas M, Meehan SM, Karrison TG, Spargo BH. Changing etiologies of unexplained adult nephrotic syndrome: a comparison of renal biopsy findings from 1976-1979 and 1995-1997. Am J Kidney Dis. 1997;30:621-631 33. Haas M, Yousefzadeh N. Glomerular tip lesion in minimal change nephropathy: a study of autopsies before 1950. Am J Kidney Dis. 2002;39:580-586 34. Cameron JS, Turner DR, Ogg CS, Sharpstone P, Brown CB. The nephrotic syndrome in adults with ' minimal change'glomerular lesions. Q J Med. 1974;43:461-488 35. ISKDC. The primary nephrotic syndrome in children. Identification of patients with minimal change nephrotic syndrome from initial response to prednisone. A report of the International Study of Kidney Disease in Children. J Pediatr. 1981;33:358 36 Lim VS, Spargo B. Adult lipoid nephrosis: clinicopathological correlations. Ann Intern Med. 1974;81:314-320 37. Meyrier A, Simon P. Treatment of corticoresistant idiopathic nephrotic syndrome in the adult: minimal change disease and focal segmental glomerulosclerosis. Adv Nephrol Necker Hosp. 1988;17:127-150 38. Mendoza SA, Reznik VM, Griswold WR, Krensky AM, Yorgin PD, Tune BM. Treatment of steroid-resistant focal segmental glomerulosclerosis with pulse methylprednisolone and alkylating agents. Pediatr Nephrol. 1990;4:303-307 39. Tune BM, Kirpekar R, Sibley RK, Reznik VM, Griswold WR, Mendoza SA. Intravenous methylprednisolone and oral alkylating agent therapy of prednisone-resistant pediatric focal segmental glomerulosclerosis: a long-term follow-up. Clin Nephrol. 1995;43:84-88 127 40. Niaudet P, Broyer M, Habib R. Treatment of idiopathic nephrotic syndrome with cyclosporin A in children. Clin Nephrol. 1991;35 Suppl 1:S31-36 41. Ponticelli C. Cyclosporine in idiopathic nephrotic syndrome. Immunopharmacol Immunotoxicol. 1993;15:479-489 42. McCauley J, Tzakis A, Fung JJ, Todo S, Starzl TE. FK 506 in steroid-resistant focal sclerosing glomerulonephritis of childhood. lancet. 1990;17:674 43. Gulati S and Kher V. Intravenous pulse cyclophosphamide--a new regime for steroid resistant focal segmental glomerulosclerosis. Indian Pediatr. 2000;37:141-148 44. Cameron J. Recurrent renal disease after renal transplantation. Curr Opin Nephrol Hypertens. 1994;3:602-607 45. Cameron JS. Recurrent primary disease and de novo nephritis following renal transplantation. Pediatr Nephrol. 1991;5:412-421 46. Artero M, Biava C, Amend W, Tomlanovich S, Vincenti F. Recurrent focal glomerulosclerosis: natural history and response to therapy. Am J Med. 1992;92:375-383 47. Dantal J and Soulillou J-P. Relapse of focal segmental glomerulosclerosis after kidney transplantation. Adv Nephrol Necker Hosp. 1996;25:91-106 48. Dantal J, Baatard R, Hourmant M, Cantarovich D, Buzelin F, Soulillou JP. Recurrent nephrotic syndrome following renal transplantation in patients with focal glomerulosclerosis. A one-center study of plasma exchange effects. Transplantation. 1991;52:827-831 49. Habib R, Gagnadoux MF, Broyer M. Recurrent glomerulonephritis in transplanted children. Contrib Nephrol. 1987;55:123-135 50. Cameron JS, Senguttuvan P, Hartley B, Rigden SP, Chantler C, Koffman G, Williams DG, Ogg CS. Focal segmental glomerulosclerosis in fifty-nine renal allografts from a single centre; analysis of risk factors for recurrence. Transplant Proc. 1989;21:2117-2118 128 51. Cochat P, Kassir A, Colon S, Glastre C, Tourniaire B, Parchoux B, Martin X, David L. Recurrent nephrotic syndrome after transplantation: early treatment with plasmaphaeresis and cyclophosphamide. Pediatr Nephrol. 1993;7:50-54. 52. Laufer J ER, Ho WG, Cohen AH, Marik JL, Fine RN. Plasma exchange for recurrent nephrotic syndrome following renal transplantation. Transplantation. 1988;46:540542 53. Langone JJ. Protein A of Staphylococcus aureus and related immunoglobulin receptors produced by streptococci and pneumonococci. Adv Immunol. 1982;32:157-252 54. Dantal J, Bigot E, Bogers W, Testa A, Kriaa F, Jacques Y, Hurault de Ligny B, Niaudet P, Charpentier B, Soulillou JP. Effect of plasma protein adsorption on protein excretion in kidney- transplant recipients with recurrent nephrotic syndrome [see comments]. N Engl J Med. 1994;330:7-14 55. Dantal J, Godfrin Y, Koll R, Perretto S, Naulet J, Bouhours JF, Soulillou JP. Antihuman immunoglobulin affinity immunoadsorption strongly decreases proteinuria in patients with relapsing nephrotic syndrome. J Am Soc Nephrol. 1998;9:1709-1715. 56. Esnault VL, Besnier D, Testa A, Coville P, Simon P, Subra JF, Audrain MA. Effect of protein A immunoadsorption in nephrotic syndrome of various etiologies. J Am Soc Nephrol. 1999;10:2014-2017 57. Wittig HJ and Goldman AS. Nephrotic syndrome associated with inhaled allergens. Lancet. 1970;1:542-543 58. Lagrue G, Laurent J, Belghiti D. Immunopathology of lipoid nephrosis. Nephrologie. 1982;3:40-45 59. Laurent J, Lagrue G, Belghiti D, Noirot C, Hirbec G. Is house dust allergen a possible causal factor for relapses in lipoid nephrosis? Allergy. 1984;39:231-236 129 60. Peces R, Sanchez L, Gorostidi M, Alvarez J. Minimal change nephrotic syndrome associated with Hodgkin' s lymphoma. Nephrol Dial Transplant. 1991;6:155-158 61. Orman SV, Schechter GP, Whang-Peng J, Guccion J, Chan C, Schulof RS, Shalhoub RJ. Nephrotic syndrome associated with a clonal T-cell leukemia of large granular lymphocytes with cytotoxic function. Arch Intern Med. 1986;146:1827-1829 62. Belghiti D, Vernant JP, Hirbec G, Gubler MC, Andre C, Sobel A. Nephrotic syndrome associated with T-cell lymphoma. Cancer. 1981;47:1878-1882 63. Schillinger F, Milcent T, Wolf C, Gulino R, Montagnac R. [Nephrotic syndrome revealing malignant thymoma]. Presse Med. 1998;27:60-63 64. Lin CYand Hsu HC. Histopathological and immunological studies in spontaneous remission of nephrotic syndrome after intercurrent measles infection. Nephron. 1986;42:110115 65. Shalhoub RJ. Pathogenesis of lipoid nephrosis: a disorder of T-cell function. Lancet. 1974;2:556-560 66. Matsumoto K, Osakabe K, Katayama H, Okano K, Hatano M. Defective cellmediated immunity in lipoid nephrosis. Int Arch Allergy Appl Immunol. 1984;73:370-372 67. Fiser RT, Arnold WC, Charlton RK, Steele RW, Childress SH, Shirkey B. Tlymphocyte subsets in nephrotic syndrome. Kidney Int. 1991;40:913-916 68. Topaloglu R, Saatci U, Arikan M, Canpinar H, Bakkaloglu A, Kansu E. T-cell subsets, interleukin-2 receptor expression and production of interleukin-2 in minimal change nephrotic syndrome. Pediatr Nephrol. 1994;8:649-652 69. Cagnoli L, Tabacchi P, Pasquali S, Cenci M, Sasdelli M, Zucchelli P. T cell subset alterations in idiopathic glomerulonephritis. Clin Exp Immunol. 1982;50:70-76 130 70. Hulton SA, Shah V, Byrne MR, Morgan G, Barratt TM, Dillon MJ. Lymphocyte subpopulations, interleukin-2 and interleukin-2 receptor expression in childhood nephrotic syndrome. Pediatr Nephrol. 1994;8:135-139 71. Daniel V, Trautmann Y, Konrad M, Nayir A, Scharer K. T-lymphocyte populations, cytokines and other growth factors in serum and urine of children with idiopathic nephrotic syndrome. Clin Nephrol. 1997;47:289-297 72. Yan K, Nakahara K, Awa S, Nishibori Y, Nakajima N, Kataoka S, Maeda M, Watanabe T, Matsushima S, Watanabe N. The increase of memory T cell subsets in children with idiopathic nephrotic syndrome. Nephron. 1998;79:274-278 73. Frank C, Herrmann M, Fernandez S, Dirnecker D, Boswald M, Kolowos W, Ruder H, Haas JP. Dominant T cells in idiopathic nephrotic syndrome of childhood. Kidney Int. 2000;57:510-517 74. Schnaper HW. The immune system in minimal change nephrotic syndrome. Pediatr Nephrol. 1989;3:101-110 75. function Taube D, Brown Z, Williams DG. Impaired lymphocyte and suppressor cell in minimal change nephropathy, membranous nephropathy and focal glomerulosclerosis. Clin Nephrol. 1984;22:176-182 76. Taube D, Chapman S, Brown Z, Williams DG. Depression of normal lymphocyte transformation by sera of patients with minimal change nephropathy and other forms of nephrotic syndrome. Clin Nephrol. 1981;15:286-290 77. Moorthy AV, Zimmerman SW, Burkholder PM. Inhibition of lymphocyte blastogenesis by plasma of patients with minimal-change nephrotic syndrome. Lancet. 1976;1:1160-1162 78. Sasdelli M, Cagnoli L, Candi P, Mandreoli M, Beltrandi E, Zucchelli P. Cell mediated immunity in idiopathic glomerulonephritis. Clin Exp Immunol. 1981;46:27-34 131 79. Ooi BS, Orlina AR, Masaitis L. Lymphocytotoxins in primary renal disease. Lancet. 1974;2:1348-1350 80. Iitaka K and West CD. A serum inhibitor of blastogenesis in idiopathic nephrotic syndrome transferred by lymphocytes. Clin Immunol Immunopathol. 1979;12:62-71 81. Tomizawa S, Suzuki S, Oguri M, Kuroume T. Studies of T lymphocyte function and inhibitory factors in minimal change nephrotic syndrome. Nephron. 1979;24:179-182 82. Beale MG, Hoffsten PE, Robson AM, MacDermott RP. Inhibitory factors of lymphocyte transformation in sera from patients with minimal change nephrotic syndrome. Clin Nephrol. 1980;13:271-276 83. Murphy KM, Ouyang W, Farrar JD, Yang J, Ranganath S, Asnagli H, Afkarian M, Murphy TL. Signaling and transcription in T helper development. Annu Rev Immunol. 2000;18:451-494 84. Zhai Y, Ghobrial RM, Busuttil RW, Kupiec-Weglinski JW. Th1 and Th2 cytokines in organ transplantation: paradigm lost? Crit Rev Immunol. 1999;19:155-172 85. Ho IC, Glimcher LH. Transcription: tantalizing times for T cells. Cell. 2002;109 Suppl:S109-120. 86. Szabo SJ, Kim ST, Costa GL, Zhang X, Fathman CG, Glimcher LH. A novel transcription factor, T-bet, directs Th1 lineage commitment. Cell. 2000;100:655-669. 87. Afkarian M, Sedy JR, Yang J, Jacobson NG, Cereb N, Yang SY, Murphy TL, Murphy KM. T-bet is a STAT1-induced regulator of IL-12R expression in naive CD4+ T cells. Nat Immunol. 2002;3:549-557 88. Zhang DH, Ray P, Bottomly K, Ray A. Transcription factor GATA-3 is differentially expressed in murine Th1 and Th2 cells and controls Th2-specific expression of the interleukin-5 gene. J Biol Chem. 1997;272:21597-21603. 132 89. Kaplan MH, Schindler U, Smiley ST, Grusby MJ. Stat6 is required for mediating responses to IL-4 and for development of Th2 cells. Immunity. 1996;4:313-319 90. Ho IC, Hodge MR, Rooney JW, Glimcher LH. The proto-oncogene c-maf is responsible for tissue-specific expression of interleukin-4. Cell. 1996;85:973-983. 91. Li B, Tournier C, Davis RJ, Flavell RA. Regulation of IL-4 expression by the transcription factor JunB during T helper cell differentiation. EMBO J. 1999;18:420-432 92. Flavell RA, Dong C, Lu HT, Yang DD, Enslen H, Tournier C, Whitmarsh A, Wysk M, Conze D, Rincon M, Davis RJ. Molecular basis of T-cell differentiation. Cold Spring Harb Symp Quant Biol. 1999;64:563-571 93. Szeto C, Gillepsie KM, Mathieson PW. Levamisole induces interleukin-18 and shifts type 1/type 2 cytokine balance. Immunology. 2000;100:217-224. 94. Bustos C, Gonzalez E, Muley R, Alonso JL, Egido J. Increase of tumour necrosis factor alpha synthesis and gene expression in peripheral blood mononuclear cells of children with idiopathic nephrotic syndrome. Eur J Clin Invest. 1994;24:799-805 95. Gomez-Chiarri M, Lerma JL, Lopez-Armada MJ, Mampaso F, Gonzalez E, Egido J. Involvement of tumor necrosis factor and platelet-activating factor in the pathogenesis of experimental nephrosis in rats. Lab Invest. 1994;70:449-459 96. Mulligan MS, Johnson KJ, Todd RF 3rd, Issekutz TB, Miyasaka M, Tamatani T, Smith CW, Anderson DC, Ward PA. Requirements for leukocyte adhesion molecules in nephrotoxic nephritis. J Clin Invest. 1993;91:577-587 97. Ortiz A, Bustos C, Alonso J, Alcazar R, Lopez-Armada MJ, Plaza JJ, Gonzalez E, Egido J. Involvement of tumor necrosis factor-alpha in the pathogenesis of experimental and human glomerulonephritis. Adv Nephrol Necker Hosp. 1995;24:53-77 98. Matsumoto K. Decreased production of interleukin-1 by monocytes from patients with lipoid nephrosis. Clin Nephrol. 1989;31:292-296. 133 99. Koyama A, Fujisaki M, Kobayashi M, Igarashi M, Narita M. A glomerular permeability factor produced by human T cell hybridomas. Kidney Int. 1991;40:453-460 100. Saxena S, Mittal A, Andal A. Pattern of interleukins in minimal-change nephrotic syndrome of childhood. Nephron. 1993;65:56-61 101. Yap HK, Cheung W, Murugasu B, Sim SK, Seah CC, Jordan SC. Th1 and Th2 cytokine mRNA profiles in childhood nephrotic syndrome: evidence for increased IL-13 mRNA expression in relapse. J Am Soc Nephrol. 1999;10:529-537 102. Suranyi MG, Guasch A, Hall BM, Myers BD. Elevated levels of tumor necrosis factor-alpha in the nephrotic syndrome in humans [see comments]. Am J Kidney Dis. 1993;21:251-259 103. Neuhaus TJ, Wadhwa M, Callard R, Barratt TM. Increased IL-2, IL-4 and interferon-gamma (IFN-gamma) in steroid- sensitive nephrotic syndrome. Clin Exp Immunol. 1995;100:475-479 104. Hulton SA, Neuhaus TJ, Callard RE, Dillon MJ, Barratt TM. Circulating interleukin 2 receptor (IL2R) in nephrotic syndrome. Kidney Int Suppl. 1997;58:S83-84. 105. Chen WP, Lin CY. Augmented expression of interleukin-6 and interleukin-1 genes in the mesangium of IgM mesangial nephropathy. Nephron. 1994;68:10-19 106. Garin EH, Blanchard DK, Matsushima K, Djeu JY. IL-8 production by peripheral blood mononuclear cells in nephrotic patients. Kidney Int. 1994;45:1311-1317 107. Matsumoto K. Decreased release of IL-10 by monocytes from patients with lipoid nephrosis. Clin Exp Immunol. 1995;102:603-607. 108. Stefanovic V, Golubovic E, Mitic-Zlatkovic M, Vlahovic P, Jovanovic O, Bogdanovic R. Interleukin-12 and interferon-gamma production in childhood idiopathic nephrotic syndrome. Pediatr Nephrol. 1998;12:463-466 134 109. Matsumoto K, Kanmatsuse K. Increased IL-12 release by monocytes in nephrotic patients. Clin Exp Immunol. 1999;117:361-367 110. Kimata H, Fujimoto M, Furusho K. Involvement of interleukin (IL)-13, but not IL-4, in spontaneous IgE and IgG4 production in nephrotic syndrome. Eur J Immunol. 1995;25:1497-1501 111. Hisanaga S, Yamamoto Y, Kuroki N, Fujimoto S, Tanaka K, Kurokawa M. Nephrotic syndrome associated with recombinant interleukin-2. Nephron. 1990;54:277-278 112. Van Den Berg JG, Aten J, Chand MA, Claessen N, Dijkink L, Wijdenes J, Lakkis FG, Weening JJ. Interleukin-4 and interleukin-13 act on glomerular visceral epithelial cells. J Am Soc Nephrol. 2000;11:413-422 113. Cho BS, Yoon SR, Jang JY, Pyun KH, Lee CE. Up-regulation of interleukin-4 and CD23/FcepsilonRII in minimal change nephrotic syndrome. Pediatr Nephrol. 1999;13:199-204 114. Garin EH, West L, Zheng W. Interleukin-8 alters glomerular heparan sulfate glycosaminoglycan chain size and charge in rats. Pediatr Nephrol. 2000;14:284-287 115. Meyer S, Kohler NG, Joly A. Cyclosporine A is an uncompetitive inhibitor of proteasome activity and prevents NF-kappaB activation. FEBS Lett. 1997;413:354-358 116. Auphan N, DiDonato JA, Rosette C, Helmberg A, Karin M. Immunosuppression by glucocorticoids: inhibition of NF-kappa B activity through induction of I kappa B synthesis [see comments]. Science. 1995;270:286-290 117. Giangiacomo J, Cleary TG, Cole BR, Hoffsten P, Robson AM. Serum immunoglobulins in the nephrotic syndrome. A possible cause of minimal-change nephrotic syndrome. N Engl J Med. 1975;293:8-12 118. Chan MK, Chan KW, Jones B. Immunoglobulins (IgG, IgA, IgM, IgE) and complement components (C3, C4) in nephrotic syndrome due to minimal change and other forms of glomerulonephritis, a clue for steroid therapy? Nephron. 1987;47:125-130 135 119. Lagrue G, Lurent J, Hirbec G, Ansquer JC, Noirot C, Laurent G, Nebout T, Kestenbaum S. Serum IgE in primary glomerular diseases. Nephron. 1984;36:5-9 120. Shu KH, Lian JD, Yang YF, Lu YS, Wang JY. Serum IgE in primary glomerular diseases and its clinical significance. Nephron. 1988;49:24-28 121. Lagrue G, Branellec A, Niaudet P, Heslan JM, Guillot F, Lang P. [Transmission of nephrotic syndrome to two neonates. Spontaneous regression]. Presse Med. 1991;20:255257 122. Lagrue G, Branellec A, Blanc C, Xheneumont S, Beaudoux F, Sobel A, Weil B. A vascular permeability factor in lymphocyte culture supernants from patients with nephrotic syndrome. II. Pharmacological and physicochemical properties. Biomedicine. 1975;23:73-75. 123. Heslan JM, Laurent J, Lagrue G. The vascular permeability factor is a T lymphocyte product. Nephron. 1986;42:187-188 124. Tomizawa S, Maruyama K, Nagasawa N, Suzuki S, Kuroume T. Studies of vascular permeability factor derived from T lymphocytes and inhibitory effect of plasma on its production in minimal change nephrotic syndrome. Nephron. 1985;41:157-160 125. Bakker WW, Baller JF, van Luijk WH. A kallikrein-like molecule and plasma vasoactivity in minimal change disease. Increased turnover in relapse versus remission. Contrib Nephrol. 1988;67:31-36 126. Cheung PK, Baller JF, Bakker WW. Impairment of endothelial and subendothelial sites by a circulating plasma factor associated with minimal change disease. Nephrol Dial Transplant. 1996;11:2185-2191 127. Yoshizawa N, Kusumi Y, Matsumoto K, Oshima S, Takeuchi A, Kawamura O, Kubota T, Kondo S, Niwa H. Studies of a glomerular permeability factor in patients with minimal- change nephrotic syndrome. Nephron. 1989;51:370-376 136 128. Savin VJ, Sharma R, Sharma M, McCarthy ET, Swan SK, Ellis E, Lovell H, Warady B, Gunwar S, Chonko AM, Artero M, Vincenti F. Circulating factor associated with increased glomerular permeability to albumin in recurrent focal segmental glomerulosclerosis. N Engl J Med. 1996;334:878-883. 129. Schnaper HW, Aune TM. Identification of the lymphokine soluble immune response suppressor in urine of nephrotic children. J Clin Invest. 1985;76:341-349 130. Cheng IK, Jones BM, Chan PC, Chan MK. The role of soluble immune response suppressor lymphokine in the prediction of steroid responsiveness in idiopathic nephrotic syndrome. Clin Nephrol. 1989;32:168-172 131. Garin EH and Boggs KP. Effect of peripheral blood mononuclear cells from patients with nephrotic syndrome on uptake of 35sulfate by glomerular basement membrane. Int J Pediatr Nephrol. 1985;6:189-194 132. Garin EH, West L, Blanchard K, Matsushima K, Djeu JY. Effect of lymphokines on 35sulfate uptake by the glomerular basement membrane. Nephron. 1995;71:442-447 133. Garin EH, Laflam P, Chandler L. Anti-interleukin 8 antibody abolishes effects of lipoid nephrosis cytokine. Pediatr Nephrol. 1998;12:381-385 134. Savin VJ, Sharma R, Lovell HB, Welling DJ. Measurement of albumin reflection coefficient with isolated rat glomeruli. J Am Soc Nephrol. 1992;3:1260-1269 135. Sharma R, Sharma M, Ge X, McCarthy ET, Savin VJ. Cyclosporine protects glomeruli from FSGS factor via an increase in glomerular cAMP. Transplantation. 1996;62:1916-1920 136. Thomson PD, Stokes CR, Barratt TM, Turner MW, Soothill JF. HLA antigens and atopic features in steroid-responsive nephrotic syndrome of childhood. Lancet. 1976;2:765-768 137 137. Bouissou F, Meissner I, Konrad M, Sommer E, Mytilineos J, Ohayon E, Sierp G, Barthe B, Opelz G, Cambon-Thomsen A, et al. Clinical implications from studies of HLA antigens in idiopathic nephrotic syndrome in children. Clin Nephrol. 1995;44:279-283 138. Kobayashi Y, Chen XM, Hiki Y, Fujii K, Kashiwagi N. Association of HLADRw8 and DQw3 with minimal change nephrotic syndrome in Japanese adults. Kidney Int. 1985;28:193-197 139. Ansquer JC, Laurent J, Lagrue G, De Mouzon Cambon A, Bracq C. HLA-DR 7 in adult lipoid nephrosis patients. Significant difference according to the age of onset. Nephron. 1983;34:270 140. Konrad M, Mytilineos J, Bouissou F, Scherer S, Gulli MP, Meissner I, CambonThomsen A, Opelz G,, K. S. HLA class II associations with idiopathic nephrotic syndrome in children. Tissue Antigens. 1994;43:275-280 141. Le Berre L, Godfrin Y, Lafond-Puyet L, Perretto S, Le Carrer D, Bouhours JF, Soulillou JP, Dantal J. Effect of plasma fractions from patients with focal and segmental glomerulosclerosis on rat proteinuria. Kidney Int. 2000;58:2502-2511. 142. Fuchshuber A, Gribouval O, Ronner V, Kroiss S, Karle S, Brandis M, Hildebrandt F. Clinical and genetic evaluation of familial steroid-responsive nephrotic syndrome in childhood. J Am Soc Nephrol. 2001;12:374-378 143. Maruyama K, Ikeda M, Kitamura A, Tsukaguchi H, Yoshiya K, Hoshii S, Wada N, Uemura O, Satomura K, Honda M, Yoshikawa N. NPHS2 mutations in sporadic steroidresistant nephrotic syndrome in Japanese children. Pediatr Nephrol. 2003;18:412-416 144. Matsuyama M, Ogiu T, Kontani K, Yamada C, Kawai M, Hiai H, Nakamura T, Shimizu F, Toyokawa T, Kinoshita Y. Genetic regulation of the development of glomerular sclerotic lesions in the BUF/Mna rat. Nephron. 1990;54:334-337 138 145. Le Berre L, Godfrin Y, Gunther E, Buzelin F, Perretto S, Smit H, Kerjaschki D, Usal C, Cuturi C, Soulillou JP, Dantal J. Extrarenal effects on the pathogenesis and relapse of idiopathic nephrotic syndrome in Buffalo/Mna rats. J Clin Invest. 2002;109:491-498. 146. Fuchshuber A, Jean G, Gribouval O, Gubler MC, Broyer M, Beckmann JS, Niaudet P, Antignac C. Mapping a gene (SRN1) to chromosome 1q25-q31 in idiopathic nephrotic syndrome confirms a distinct entity of autosomal recessive nephrosis. Hum Mol Genet. 1995;4:2155-2158 147. Hubank and Schatz DJ. Identifying differences in mRNA expression by representational difference analysis of cDNA. Nucleic Acids Res. 1994;22:5640-5648 148. Diatchenko L, Lau YF, Campbell AP, Chenchik A, Moqadam F, Huang B, Lukyanov S, Lukyanov K, Gurskaya N, Sverdlov ED, Siebert PD. Suppression subtractive hybridization: a method for generating differentially regulated or tissue-specific cDNA probes and libraries. Proc Natl Acad Sci U S A. 1996;93:6025-6030 149. Chapman. The ProteinChip Biomarker System from Ciphergen Biosystems: a novel proteomics platform for rapid biomarker discovery and validation. Biochem Soc Trans. 2002;30:82-87 150. Benson D, Lipman DJ, Ostell J. GenBank. Nucleic Acids Res. 1993;21:29632965 151. Rice CM, Higgins DG, Stoehr PJ, Cameron GN. The EMBL data library. Nucleic Acids Res. 1993;21:2967-2971 152. Altschul SF, Miller W, Myers EW, Lipman DJ. Basic local alignment search tool. J Mol Biol. 1990;215:403-410 153. Cheng G, Ye ZS, Baltimore D. Binding of Bruton' s tyrosine kinase to Fyn, Lyn, or Hck through a Src homology 3 domain-mediated interaction. Proc Natl Acad Sci U S A. 1994;91:8152-8155 139 154. Siebert PD, Chenchik A, Kellogg DE, Lukyanov KA, Lukyanov SA. An improved PCR method for walking in uncloned genomic DNA. Nucleic Acids Res. 1995;23:1087-1088 155. Gurskaya NG, Diatchenko L, Chenchik A, Siebert PD, Khaspekov GL, Lukyanov KA, Vagner LL, Ermolaeva OD, Lukyanov SA, Sverdlov ED. Equalizing cDNA subtraction based on selective suppression of polymerase chain reaction cloning of Jurkat cell transcripts induced by phytohemaglutinin and phorbol 12-myristate 13-acetate. Anal Biochem. 1996;240:90-97 156. Wong BR, Lee SY, Choy Y,. Identifying T-cell signaling molécules with the CLONTECH PCR-select cDNA Subtraction Kit. CLONTECHniques. 1996;XI:32-33 157. Billadeau DD, Leibson PJ. ITAMs versus ITIMs: striking a balance during cell regulation. J Clin Invest 2002;109:161-168 158. Leo A, Wienands J, Baier G, Horejsi V, Schraven B. Adapters in lymphocyte signaling. J Clin Invest. 2002;109:301-309 159. Zhang W, Trible RP, Samelson LE. LAT palmitoylation: its essential role in membrane microdomain targeting and tyrosine phosphorylation during T cell activation. Immunity. 1998;9:239-246 160. Koyasu S. The role of PI3K in immune cells. Nat Immunol. 2003;4:313319 161. Ferguson KM, Kavran JM, Sankaran VG, Fournier E, Isakoff SJ, Skolnik EY, Lemmon MA. Structural basis for discrimination of 3-phosphoinositides by pleckstrin homology domains. Mol Cell. 2000. 2000;6:373-384 162. Ho IC, Lo D, Glimcher LH. c-maf promotes T helper cell type 2 (Th2) and attenuates Th1 differentiation by both interleukin 4-dependent and -independent mechanisms. J Exp Med. 1998;188:1859-1866 140 163. Rogge L, Barberis-Maino L, Biffi M, Passini N, Presky DH, Gubler U, Sinigaglia F. Selective expression of an interleukin-12 receptor component by human T helper 1 cells. J Exp Med. 1997;185:825-831. 164. Boerth NJ, Sadler JJ, Bauer DE, Clements JL, Gheith SM, Koretzky GA. Recruitment of SLP-76 to the membrane and glycolipid-enriched membrane microdomains replaces the requirement for linker for activation of T cells in T cell receptor signalin. J Exp Med. 2000;192:1047-1058 165. Musci MA, Hendriks-Taylor L, Motto DG, Paskind M, Kamens J, Turck CW, Koretzky GA. Molecular cloning of SLAP-130, an SLP-76-associated substrate of the T cell antigen receptor-stimulated protein tyrosine kinases. J Biol Chem. 1997;272:11674-11677 166. Kramer. The structure and function of proteins involved in mammalian premRNA splicing. Annu Rev Biochem. 1996;65:367-409 167. Smith CW, Valcarcel J. Alternative pre-mRNA splicing: the logic of combinatorial control. Trends Biochem Sci. 2000;25:381-388 168. Fu XD. The superfamily of arginine/serine-rich splicing factors. RNA. 1995;1:663-680 169. Graveley BR. Sorting out the complexity of SR protein functions. RNA. 2000;6:1197-1211 170. Wollerton MC, Gooding C, Robinson F, Brown EC, Jackson RJ, Smith CW. Differential alternative splicing activity of isoforms of polypyrimidine tract binding protein (PTB). RNA. 2001;7:819-832 171. Ladd AN, Charlet N, Cooper TA. The CELF family of RNA binding proteins is implicated in cell-specific and developmentally regulated alternative splicing. Mol Cell Biol. 2001;21:1285-1296 141 172. Jensen KB, Dredge BK, Stefani G, Zhong R, Buckanovich RJ, Okano HJ, Yang YY, Darnell RB. Nova-1 regulates neuron-specific alternative splicing and is essential for neuronal viability. Neuron. 2000;25:359-371 173. Ten Dam GB, Zilch CF, Wallace D, Wieringa B, Beverley PC, Poels LG, Screaton GR. ten Dam GB, Zilch CF, Wallace D, Wieringa B, Beverley PC, Poels LG, Screaton GR. J Immunol. 2000;164:5287-5295 174. Tacke R and Manley JL. Determinants of SR protein specificity. Curr Opin Cell Biol. 1999;11:358-362 175. Caceres JF, Kornblihtt A. Alternative splicing: multiple control mechanisms and involvement in human disease. Trends Genet. 2002;18:186-193 176. Liu HX, Zhang M, Krainer AR. Identification of functional exonic splicing enhancer motifs recognized by individual SR proteins. Genes Dev. 1998;12:1998-2012 177. Zahler AM, Neugebauer KM, Lane WS, Roth MB. Distinct functions of SR proteins in alternative pre-mRNA splicing. Science. 1993;260:219-222 178. Du C, McGuffin M, Dauwalder B, Rabinow L, Mattox W. Protein phosphorylation plays an essential role in the regulation of alternative splicing and sex determination in Drosophila. Mol Cell. 1998;2:741-750 179. Stossel TP, Condeelis J, Cooley L, Hartwig JH, Noegel A, Schleicher M, Shapiro SS. Filamins as integrators of cell mechanics and signalling. Nat Rev Mol Cell Biol. 2001;2:138-145 180. Calderwood DA, Shattil SJ, Ginsberg MH. Integrins and actin filaments: reciprocal regulation of cell adhesion and signaling. J Biol Chem. 2000;275:22607-22610 181. Goldmann WH. p56(lck) Controls phosphorylation of filamin (ABP-280) and regulates focal adhesion kinase (pp125(FAK)). Cell Biol Int. 2002;26:567-571 142 182. He X, Li Y, Schembri-King J, Jakes S, Hayashi J. Identification of actin binding protein, ABP-280, as a binding partner of human Lnk adaptor protein. Mol Immunol. 2000;37:603-612 183. Nandurkar HH, Caldwell KK, Whisstock JC, Layton MJ, Gaudet EA, Norris FA, Majerus PW, Mitchell CA. Characterization of an adapter subunit to a phosphatidylinositol (3)P 3-phosphatase: identification of a myotubularin-related protein lacking catalytic activity. Proc Natl Acad Sci U S A. 2001;98:9499-9504 184. Stevens SW, Abelson J. Purification of the yeast U4/U6.U5 small nuclear ribonucleoprotein particle and identification of its proteins. Proc Natl Acad Sci U S A. 1999;96:7226-7231 185. Makarova OV, Makarov EM, Liu S, Vornlocher HP, Luhrmann R. Protein 61K, encoded by a gene (PRPF31) linked to autosomal dominant retinitis pigmentosa, is required for U4/U6*U5 tri-snRNP formation and pre-mRNA splicing. EMBO J. 2002;21:1148-1157 186. Rui L, Carter-Su C. Identification of SH2-bbeta as a potent cytoplasmic activator of the tyrosine kinase Janus kinase 2. Proc Natl Acad Sci U S A. 1999;96:7172-7177 187. Takaki S Watts JD, Forbush KA, Nguyen NT, Hayashi J, Alberola-Ila J, Aebersold R, Perlmutter RM. Characterization of Lnk. An adaptor protein expressed in lymphocytes. J Biol Chem. 1997;272:14562-14570 188. Velazquez L, Fleming HE, Furlonger C, Vesely S, Bernstein A, Paige CJ, Pawson T. Cytokine signaling and hematopoietic homeostasis are disrupted in Lnk-deficient mice. J Exp Med. 2002;195:1599-1611 189. Brockdorff N. X chromosome inactivation and the Xist gene. Cell Mol Life Sci. 1998;54:104-112 190. Eddy SR. Noncoding RNA genes. Curr Opin Genet Dev. 1999;9:695-699 143 191. Erdmann VA, Szymanski M, Hochberg A, de Groot N, Barciszewski J. Collection of mRNA-like non-coding RNAs. Nucleic Acids Res. 1999;27:192-195 192. Nemes JP, Moseley ML, Ranum LP, Koob MD. The SCA8 transcript is an antisense RNA to a brain-specific transcript encoding a novel actin-binding protein (KLHL1). Hum Mol Genet. 2000;9:1543-1551 193. Mattick JS, Gagen MJ. The evolution of controlled multitasked gene networks: the role of introns and other noncoding RNAs in the development of complex organisms. Mol Biol Evol. 2001;18:1611-1630 194. Black DL. Protein diversity from alternative splicing: a challenge for bioinformatics and post-genome biology. Cell. 2000;103:367-370 195. Graveley BR. Alternative splicing: increasing diversity in the proteomic world. Trends Genet. 2001;17:100-107 196. Philips AV, Cooper TA. RNA processing and human disease. Cell Mol Life Sci. 2000;57:235-249 197. Gunthert U, Rudy W, Reber S, Zoller M, Haussmann I, Matzku S, Wenzel A, Ponta H, Herrlich P. A new variant of glycoprotein CD44 confers metastatic potential to rat carcinoma cells. Cell. 1991;65:13-24 198. Wilson CA, Payton MN, Elliott GS, Buaas FW, Cajulis EE, Grosshans D, Ramos L, Reese DM, Slamon DJ, Calzone FJ. Differential subcellular localization, expression and biological toxicity of BRCA1 and the splice variant BRCA1-delta11b. Oncogene. 1997;14:116 199. Crook R, Verkkionemi A, Perez-Tur J, Mehta N, Baker M, Houlden H, Farrer M, Hutton M, Lincoln S, Hardy J, Gwinn K, Somer M, Paetau A, Kalimo H, Ylikoski R, Poyhonen M, Kucera S, Haltia M. A variant of Alzheimer' s disease with spastic paraparesis and unusual plaques due to deletion of exon 9 of presenilin 1. Nat Med. 1998;4:452-455 144 200. Jiang ZH, Wu JY. Alternative splicing and programmed cell death. Proc Soc Exp Biol Med. 1999;220:64-72 201. Cai SY, Babbitt RW, Marchesi VT. A mutant deubiquitinating enzyme (Ubp-M) associates with mitotic chromosomes and blocks cell divisio. Proc Natl Acad Sci U S A. 1999;96:2828-2833 202. Sahali D, Pawlak A, Le Gouvello S, Lang P, Valanciute A, Remy P, Loirat C, Niaudet P, Bensman A, Guellaen G. Transcriptional and post-transcriptional alterations of IkappaBalpha in active minimal-change nephrotic syndrome. J Am Soc Nephrol. 2001;12:1648-1658. 145 Résumé Le syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes (SNLGM) est une glomérulopathie fréquente dont l’étiologie reste mystérieuse. Bien que de nombreux arguments cliniques et expérimentaux suggèrent son origine immune, aucun des facteurs, responsables à la fois du syndrome néphrotique et des anomalies de l’immunité observées, n’ont été jusqu’à présent identifiés. Affin d’isoler les gènes activés au cours des phases actives de la maladie, nous avons entrepris la construction et le criblage différentiel d’une banque d’ADNc (ADN complémentaire) réalisé à partir des cellules mononuclées du sang périphérique d’un patient en poussée et en rémission de SNLGM. L’étude de certains des gènes ainsi isolés a permis l’identification d’une voie de signalisation recrutée dans les lymphocytes T des patients en poussée de SNLGM. Cette voie de signalisation comporte une nouvelle protéine adaptatrice que nous avons appelé Tc-mip (c-maf inducing protéin), impliquée dans l’activation du facteur de transcription c-maf et la différentiation vers la voie Th2 des lymphocytes T CD4+. Le facteur de transcription c-maf n’induit pas son gène cible, l’IL4, vraisemblablement en raison d’une co-activation de la voie NFkB au cours des phases actives de la maladie. Tc-mip participe également à la réorganisation du cytosquelette lors de l’activation du lymphocyte T, possiblement par une liaison avec la filamine A, un partenaire de l’actine. L’analyse de nombreux transcripts, isolés par clonage soustractif et différentiel, nous a également permi de mettre en évidence une anomalie de maturation de certains ARN messagers dans les lymphocytes T des patients lors des poussées de SNLGM. Ces anomalies sont associées à une anomalie dans l’expression de certaines protéines impliquées dans ce processus de maturation les SR protéines SRp75 et SRp 40. Ces travaux permettent, grâce à la stratégie utilisée, une progression significative dans notre compréhension de l’immunopathologie du SNLGM. 146