la Méditerranée au XIIe Siècle en Seconde, Catherine Miot et

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la Méditerranée au XIIe Siècle en Seconde, Catherine Miot et
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Module et TlCE : la Méditerranée au XIIe Siècle en Seconde, Catherine Miot et Frédéric
Tachon, mars 2003
DES CLASSES QUI BOUGENT
L'objectif est de sensibiliser les élèves à l'utilisation des TlCE en Histoire-Géographie : lire et tirer parti
d'un site, notamment le site prestigieux de la Bibliothèque Nationale ; s'approprier des connaissances,
construire une argumentation, et réaliser des documents de synthèse, tout cela dans l'optique du
baccalauréat. Dans ce type d'exercice, l'enseignant facilite le travail en autonomie, mais doit intervenir
pour s'assurer de la bonne compréhension de la lecture des documents et des textes. Il s'agit d'un
exercice très novateur car il met les élèves devant un ensemble documentaire complexe, qu'ils doivent
décoder. On est bien dans la pédagogie active, car devant l'ordinateur, l'élève est bien obligé de passer
aux actes.
SUPPORTS
1) Site internet de la BNF : http://www.bnf.fr/
NB : le site de la bibliothèque nationale de France est considéré comme une banque de données, mais
l'enseignant apporte des précisions, au fur et à mesure, compte tenu du niveau des élèves
2) Fonds de carte, manuel d'histoire, atlas.
OBJECTIFS METHODOLOGIQUES
Savoir travailler avec internet :
- sélectionner et classer des informations,
- réaliser un croquis de synthèse.
OBJECTIFS DE CONTENUS
Le monde mouvant des civilisations de la Méditerranée au XIIe siècle : dynamiques, tensions, échanges,
à partir de l'exposition de la BN : Al-ldrisi, une vision du monde méditerranéen au XIIe siècle
Connectez-vous au site de la BNF sur la page « Al-Idrîsî »
1) Idrîsî, témoin de son temps
Cliquez sur « le monde d’Idrîsî » (menu de droite), ensuite sur « présentation » (menu de gauche) et
choisissez « Idrîsî géographe ». Une fois sur cette page, répondez aux questions suivantes
concernant Idrîsî :
a) Qui était Idrîsî ?
b) Qu'a-t-il écrit ?
c) Quand (siècle, période historique) ?
d) Où est-il né ? Où a-t-il vécu ? Coloriez ce pays en rouge sur le planisphère et écrivez son nom.
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Né au Maroc en 1100, il est originaire d'une famille arabe noble d'Espagne, esprit curieux et
encyclopédique (connaissances des plantes, des poisons et plus largement du domaine médical,
pratique du latin...)
Dès 1139, il s'installe à Palerme et entreprend un travail d'enquête et de compilation géographique qui va
durer 18 ans. Son ouvrage, intitulé La Géographie (1154-1157), écrit en l'honneur de Roger II de Sicile,
fait état de la connaissance du monde par un savant arabe vivant à la cour cosmopolite du roi.
Cet atlas, dont l'ambition est encyclopédique, est le fruit d'un esprit critique, sévère et remarquable (il
remet aux marchands et émissaires partant de Palerme une grille de renseignements précise qu'ils
devront compléter) : par sa volonté de précision documentaire dans la description, il est la première
tentative de description « moderne » du monde connu.
En cliquant à nouveau sur « présentation » (menu de gauche), complétez le tableau suivant portant
sur l'œuvre d' Idrîsî :
La Géographie (ou livre de
Roger) est un livre
A quelle date ?
Dans quelle langue ?
Ecrit par Idrîsî
Repris, copié dans le
monde arabe
Entre 1154 et 1157, il
Au début du XIVe et à
contribue à l'aura des
la fin du XVI8 S.
rois normands de Sicile
En arabe
Ecriture «maghrébine»
Imprimé, traduit, publié en
Occident
Imprimé pour la première fois
en caractères arabes à Rome
(1592).
Partiellement traduit et publié
en latin en 1619.
Arabe puis latin, mais en
langue vulgaire au XIXe S.
Déduisez ensuite, en une phrase, la portée de ce livre : c'est un acte politique autant que culturel. On
remarque sa grande diffusion dans le monde arabe. Par contre, les occidentaux ne le connaissent
vraiment qu'à partir du XIXe siècle : en quoi est-ce un retard pour les occidentaux ?
Ici, deux pistes possibles :
- l'enseignant passe à l'étude de l'atlas d'Idrîsî et compare la carte de la Méditerranée avec les
représentations faites à cette même époque en Occident. La carte d'Idrîsî n'est dépassée qu'au XIVe
siècle par l'Atlas catalan (consultable sur le site de la BNF). Cette orientation est à conseiller dans le
cadre de groupes d'élèves moins à l'aise avec les spéculations abstraites. On passerait alors à la
troisième partie de ce dossier.
- l'enseignant donne l'information : en fait la cartographie occidentale ne fait de réels progrès qu'à partir
des Grandes Découvertes.
2) Les civilisations de la Méditerranée au XIIe siècle
a) Trois civilisations en présence
Deux pistes possibles :
- l'enseignant fait, au préalable, une information sur la question, sous forme de cours (magistral,
dialogué, ou travaux de groupes) et vérifie, à partir du travail sur le site, les acquis des élèves.
- les élèves sont mis en travail autonome au CDI. Ils disposent de fiches-guides pour explorer le site.
Dans les deux cas, l'introduction du sujet se fait à partir d'une carte de la Méditerranée après la chute de
l'Empire romain et l'invasion musulmane afin de mettre en évidence la constitution des trois civilisations
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En cliquant sur « le monde d'Idrîsî » (menu de gauche) puis sur « trois civilisations », dégagez les
caractéristiques de ces trois civilisations en complétant le tableau ci-dessous ; le cas échéant, le
professeur complète :
Civilisation
Religion :
y a-t-il une
unité
religieuse ?
Byzantine
Arabo-musulmane
Occident chrétien
Christianisme orthodoxe*
mais
présence
de
nombreux rites.
Les confessions de l'Islam
(sunnites et chiites)
Christianisme latin ou
catholique mais des
hérésies (cathares, entre
autres).
Religion en expansion
(rôle des moines dans la
diffusion du christianisme
orthodoxe).
Le chef de l'église est le
souverain, le basileus.
Religion en expansion :
croisades.
Le chef de l'église est le
calife, élu
Le Grand Schisme 1054
Les pouvoirs
et les modes
d'expression
Les chrétiens se sont
divisés en deux grands
groupes
antagonistes
depuis 1054 ; les uns
voient leur expansion se
ralentir (les byzantins),
les autres sont dans la
lancée mais souffrent de
problèmes internes.
Seuls les catholiques
ont
une
direction
unique.
Le Grand Schisme 1054
Héritage gréco-latin : la
langue grecque, les
règles de l'art et de la
littérature, mais surtout le
droit.
Du
fait
de
leurs
conquêtes, les arabes
sont
les
dépositaires
d'une partie de la culture
grecque et persane.
Ö
Le
Basileus
(souverain de droit divin)
Le Calife (chef religieux
et politique) affaibli par
des rivalités dynastiques
Ö Création d'un art
original : Sainte-Sophie,
l'art des mosaïques
Le pape, chef incontesté
de l'église catholique a
des
prétentions
universelles.
Mises en relations et
synthèses partielles faites
au fur et à mesure de la
correction du tableau
Ö Un art qui se dégage
progressivement de ses
influences byzantines : la
mosquée de Damas, les
arts décoratifs
Héritage latin.
Des souverains, qui
reconnaissent
la
prééminence du Pape
(malgré le conflit entre le
pape et l'Empereur).
L'héritage de la Grèce
antique se partage entre
Byzance et l'Islam : face
à eux, la culture latine est
pauvre en particulier sur
le plan scientifique et
philosophique.
Expression
artistique
originale,
mais
largement influencée par
Byzance : l'art roman.
Face la division des
musulmans, et à la
faiblesse politique des
byzantins, la cohésion
des latins est une grande
force.
Système
féodal,
grands
défrichements.
Dépendance
des
byzantins,
rivalités
commerciales
entre
musulmans
et
chrétiens, vitalité de
l'occident latin
Ö Langue arabe
Les pouvoirs
économiques
Les
ressources
agricoles ne suffisent
plus : le commerce est
de plus en plus entre
les
mains
des
vénitiens.
Systèmes d'irrigation
des campagnes.
Constantinople, ville
modèle par rapport à
toutes les villes de
l'Occident.
Concurrence
économique entre les
grandes
villes
:
Bagdad, Le
Caire,
Alexandrie, Cordoue.
Présence
des
marchands sur mer et
sur terre (caravanes).
Le commerce se
développe avec Pise,
Gênes et Venise.
On résume, à partir du tableau, les dynamiques et les divisions des civilisations de la Méditerranée au
XIIe siècle : richesse et essoufflement du monde byzantin, richesse et division du monde musulman,
dynamisme et appétit du monde occidental.
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b) La Méditerranée : un carrefour de civilisations
Il s'agit maintenant de mettre en évidence les échanges et les contacts en Méditerranée, (voir ce qui est
dit plus tôt sur les pistes possibles). Répondre aux questions en cliquant sur « contacts et conflits » :
Quels sont les points de contact entre ces trois civilisations ?
La Sicile qui offre au XIIe siècle une synthèse politique et culturelle des trois grandes civilisations
méditerranéennes :
■
Une synthèse politique :
- un royaume féodal,
- des institutions empruntées à Byzance et aux musulmans,
- une administration et une armée en grande partie arabe.
■
Une synthèse culturelle (Palerme)
- la fusion des langues qui permet la diffusion des connaissances grecques et arabes,
- l'art mélange toutes les modes et tous les genres
■
Des contacts économiques (apport de l'enseignant)
L'Espagne musulmane (Al Andalus)
■
Une synthèse culturelle : les mozarabes (chrétiens vivant en terre d'Islam) qui sont de véritables
intermédiaires culturels dont le rôle dans la transmission des savoirs est considérable.
■
Des contacts religieux : Alphonse VII (1105 -1157) se faisant «empereur des trois religions,
chrétienne, juive, musulmane», les groupes religieux se côtoient pacifiquement, au moins un temps.
■
Des contacts culturels liés au savoir : les traductions de l'arabe au latin par l'intermédiaire des
mozarabes et des juifs qui mettent le savoir antique grec à portée de l'Occident chrétien ce qui
encourage le renouveau intellectuel de l'Occident au XI Ie et XII Ie siècles.
Quels sont les principaux conflits ? Quelles régions concernent-ils ?
La conquête chrétienne de l'Espagne
- Les petits états péninsulaires entreprennent la «reconquête» du territoire. Les succès chrétiens sont
nombreux en raison de l'émiettement pouvoir musulman : 1085 prise de Tolède.
- L’effondrement du Califat de Cordoue. Après Las Navas de Tolosa 1212, toute la vallée du
Guadalquivir est conquise jusqu'à Séville. Le royaume de Grenade subsiste. Le 8 janvier 1492 : prise
de Grenade et fin de la reconquête.
Les croisades
- Pèlerinage armé, la« croisade «fait la synthèse entre le « pèlerinage à Jérusalem »et« la guerre juste
«contre les ennemis de l'Eglise.
- La création de quatre états latins en Orient : En 1095, au concile de Clermont, la pape Urbain II prêche
la première croisade dont le but est de délivrer le Saint Sépulcre. Elle aboutit à la création de quatre
états latins en Orient (le comté d'Edesse, la principauté d'Antioche, le royaume de Jérusalem et le
comté de Tripoli).
La reconquête musulmane
En 1145, la reprise du comté d'Edesse marque le début de la contre-offensive musulmane. A partir de
1175, Saladin (1138 -1193) se fait le champion de la guerre sainte. Jérusalem est reprise par les
musulmans.
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Quels sont les types d'échanges ?
En cliquant sur « repères » (menu de gauche), puis sur la « carte du XIIe siècle » :
Un double courant Est /Ouest et Nord/Sud :
- de l'Est et du Sud viennent la soie, les épices (plantes médicinales, huiles, minéraux, aromates), les
esclaves et l'or,
- du Nord et de l'Ouest, le bois, la poix, le vin, les armes et les draps.
En cliquant sur « en images », puis sur « commerce », quels sont les carrefours du commerce en
Méditerranée ?
Les carrefours du commerce méditerranéen se situent en Orient : dès la fin du VIIIe siècle, Bagdad
devient la plaque tournante du commerce mondial où convergent les principaux itinéraires maritimes et
terrestres. Au Xe siècle, Bagdad perd sa position prédominante au profit du Caire et d'Alexandrie. Le
trafic oriental se déplace peu à peu du Golfe persique vers la mer rouge et l'Egypte.
Quel nouveau pôle commercial apparaît au XIIe siècle et qu'en déduisez-vous ?
Au XIIe siècle, l'importance des marchands italiens (pisans, génois et surtout vénitiens) croît fortement
dans le commerce méditerranéen. L'Occident apparaît comme un nouveau pôle commercial sur lequel il
faut désormais compter car peu à peu, les marchands vénitiens se construisent un véritable empire
colonial en multipliant les établissements commerciaux.
Le centre de gravité du commerce méditerranéen bascule donc progressivement vers l'Ouest.
Mais déséquilibre en valeur des produits ; place privilégiée des villes italiennes ; axe mobile des
antagonismes occident/orient.
Europe du Nord
Céréales
Fourrure
Esclaves
Chrétienté Latine
Poix
Draps
Bois
Métaux
Pise
Gênes
Venise
Bagdad
Alep
Le Caire
Alexandrie
Orient
Epices
Soie
Pierres précieuses
Farine
Alun
Afrique
Or
Esclaves
Farine
Comment les échanges culturels entre ces civilisations se manifestent-ils ?
En cliquant à nouveau sur le « monde d'Idrîsî » (menu de gauche), puis sur « les savoirs » :
Par la transmission des savoirs :
- grâce aux traductions de Gérard de Crémone (1114-1187) à Tolède dont 70 grands textes
scientifiques et philosophiques gréco-arabes dont le fameux «Canon de médecine» d'Avicenne (9801037),
- grâce au rôle d'Averroès qui en séparant raison et foi fait naître une polémique source d'intenses
réflexions,
- grâce aux manuscrits rapportés de Byzance notamment à la suite du pillage de Constantinople (1204).
Par une synthèse artistique que l'on retrouve en Sicile, à Palerme ou Amalfi, mais aussi à Tolède.
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3) Synthèse : une carte de la Méditerranée au XIIe siècle
a) Analyser
Cette partie peut venir juste après la biographie de Idrîsî ou être perçue comme une synthèse du travail
précédent. Elle permet de montrer à quel point la carte est une représentation culturelle d'une civilisation
à un moment donné, selon les moyens, les buts, les conventions.
Cliquer sur « explorer l'atlas » puis suivre la flèche.
Un monde à l'envers ? Cliquez sur la carte. En quoi la disposition adoptée est-elle symbolique ? Quelle
est la particularité des cartes arabes au XIIe siècle ? Et que faisaient les cartes chrétiennes, à la même
époque ? A partir de l'atlas d'Idrîsî, délimitez le monde connu au XIIe siècle. Pourquoi le reste du
monde n'est-il pas représenté ?
Un monde divisé en 7 climats : quel est le parallèle remarquable représenté sur la carte, sa localisation
est-elle la même qu'aujourd'hui ? Quel est le méridien particulier représenté sur la carte ? Sa localisation
est-elle la même qu'aujourd'hui ?
Idrîsî s'appuie sur les thèses d'un autre savant, lequel ?
Dans les codes de la carte, cliquez sur la carte détaillée pour connaître la légende. Quels en sont les
différents éléments ? Expliquez le titre de cette page ?
b) Créer et réaliser un croquis de synthèse
A partir des éléments historiques et cartographiques précédemment repérés et en utilisant le fond de
carte ci-joint, réalisez un croquis de synthèse sur la Méditerranée au XIIe siècle en montrant l'importance
des contacts entre les civilisations. Pour ce faire, vous pourrez vous aider de la carte située dans
« repères » Æ « carte du XIIe siècle ».
Vous aurez, dans un premier temps, à construire votre légende en sélectionnant soigneusement les
informations à indiquer. Dans un deuxième temps, vous associerez à chaque information un figuré
adéquat (c'est-à-dire qui mette le mieux en valeur l'information sélectionnée)
Vous réaliserez enfin le croquis en veillant à sa clarté (titre, légende hiérarchisée). Vous établirez un
petit commentaire, justifiant vos choix cartographiques et les résultats obtenus.
Travail réalisé par Catherine Miot et Frédéric Tachon (lycée Marc Chagall), avec la participation d'Anne Phlippon,
découverte sur Internet… autre avantage de travailler avec les TICE, et les collègues inconnus de la toile ! et
publié dans « Bulletin de Liaison des Professeurs d’Histoire Géographie de l’Académie de Reims – n° 29-30 –
mars 2003
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