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RAID GEVAUDATHLON 9 - 10 - 11 Mai 2013
Jeudi 9 mai :
Il y a déjà quelques années que nous souhaitions faire ce raid tant connu dans le monde des raids
nature. C’est chose faite pour 2013 ! En effet, dès le début d’année, nous le mettons au calendrier, d’autant
plus qu’il s’agit de la 4° manche du challenge national des raids, de la toute nouvelle Fédération des Raids
Multisports de Nature. Après la visite de quelques lieux typiques de la région en début de semaine (viaduc de
Millau, gorges du Tarn, Florac - la porte d’entrée du parc national des Cévennes, les contreforts des plateaux
d’Aubrac…), c’est jeudi que nous rentrons dans le vif du sujet.
Tout le raid se fait par équipe de 2, avec une assistance obligatoire. Après récupération des dossards,
raid book et une partie du road book assistance, nous avons le droit à un petit questionnaire très rapide mais
original, auquel nous n’avons jamais été habitué sur d’autres courses : 1° participation, pourquoi ? Quels sont
vos objectifs ? Un pronostic pour le podium scratch ?
Ça y’est, la course est lancée, plus possible de faire demi tour…
Retour au logement pour finaliser les sacs, nous mangeons et direction St
Léger de Peyre, un tout petit village en fond de vallée. Le temps est bien
gris et pluvieux depuis 2 jours, dommage, le terrain sera gras et humide !
Après un court briefing de présentation (où nous apprenons qu’il y a quand
même 62 départements français représentés, ce qui est énorme) et un
briefing de la 1° étape nocturne, nous nous élançons toutes les 30
secondes par ordre inverse des numéros de dossards. Etant dossard 62
sur 87 équipages présents, c’est vers 21h30 que nous partons ensemble dans le 1° tiers sur un trail de 7 km.
D’abord ascendant, environ 300 m de positif jusqu’au parc à loups que nous avons visité en début de séjour,
et ensuite nous basculons sur un chemin descendant détrempé puis sur une sente le long de la rivière. Retour
dans le même village pour enfourcher les VTT, pour un VTT O’ nocturne de 10 km très surprenant (et il y en
aura bien d’autres de surprise sur ce raid…) car il est à effectuer en individuel. Arnaud n’étant pas toujours à
l’aise en VTT O’, n’est pas confiant, il fait nuit noire, le terrain est gras et un peu technique, la météo n’est pas
avec nous… Après prise des cartes et choix du parcours de chacun, je me lance quelques secondes devant
Arnaud, longer la rivière, quelques petits ponts en bois à passer, attention ça glisse, puis grande rubalise en
face de nous, pas mal de monde dans les marches vers le lit de la rivière, ben c’est où le chemin ? Ah oui
d’accord, traversée directe de la rivière la Colagne sur une bonne vingtaine de mètres, de l’eau à mi cuisse
avec VTT sur le dos, frontale plein pot, puis grosse butte en face à grimper, le ton est donné, ok, le Gévau
2013 est lancé ! On se retrouve rapidement avec Arnaud sur les hauteurs, on se sépare de nouveau pour une
balise plus écartée sur la carte pour ma part, sympa ce vtt o’. La fin de ce
prologue se termine dans Marvejols, ville où nous logeons depuis le début de la
semaine, dans la rue piétonne au niveau des anciennes portes historiques de la
ville. Laetitia nous attend avec Léna qui s’est endormie dans ses bras, (faut dire
qu’il est déjà 23h40 !), j’ai mis exactement 2h00 et Arnaud après 2 chutes, une
selle complètement desserrée, il mettra 8 minutes de plus. Bon quelques
frayeurs pour lui dans les chemins techniques de Lozère, et une première en
orientation à VTT de nuit. Un prologue de 17 km avec 666 m positif et 736 m
négatif. On rentre rapidement au logement, préparation des sacs du lendemain,
diététique, boissons, douche, et au lit vers 1h du matin.
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Vendredi 10 mai :
Réveil à 6h00, et après 1h de route, nous arrivons pour 8h à Malzieu-Ville, au Nord de la Lozère et de
Marvejols en plein cœur de la Margeride. Le plateau d’équipes présents est digne d’une finale avant l’heure,
tous les teams du sud sont là : LSN, 400 Team, Absolu Raid, Issy Aventure, Raidlink’s, Arvene Outdoor, les
Chauds Patates, Lafuma, XTTR, X-Bionic, Agde Raid Aventure, Raid Nature 46, Soul of tribe… bref tout le
gratin français du raid nature. Notre objectif de milieu de classement est revu à la baisse. Effectivement, après
l’étape du prologue, nous sommes déjà 72° et débutons donc cette 2° étape dans les premiers, puisque nous
partons à l’inverse du classement et ce pour les 2 jours suivants. L’orga ayant décidé de ne pas nous donner
les classements à la fin de la 2° journée, on va donc courir en aveugle, pas d’importance pour nous mais ceux
qui jouent la gagne, c’est plus gênant mais original.
Départ pour une CO IOF de 10 km, annoncé en 1h30 pour les premiers. Nous en ferons 16, et 2h53 de
course. Une CO sur carte au 1/10 000° de 2001, avec des postes pas très difficiles mais pas mal de
mouvements de terrain avec 558 + et autant en descente. Au 2ème tiers de la section, nous nous faisons
rattrapés par tous les cadors qui nous déposent sur le champ, bien que j’essaie de prendre le train en marche
en tractant Arnaud, mais pas la peine, ça va carrément trop vite devant, et la route est encore
loooooonnnngue ! Retour quasiment au même lieu de départ de la CO, peu de déplacement pour l’assistance.
Léna est réveillée et nous attend avec sa maman pour prendre des photos tout en nous encourageant.
Même carte IOF dé-zoomée au 1/17 000° pour un VTT O de 19 km, ordre
des balises non imposé cette fois-ci. Un premier aller retour avec quelques
passages de ruisseaux autour d’un plan d’eau, puis on remonte sur les hauteurs de
la ville, on repasse une 3° fois sur des chemins de la CO pédestre, dommage ! Il faut
quand même préciser que l’organisation a dû complètement modifié le tracé de cette
étape avec une rivière gonflée par les pluies et la fonte des neiges des derniers jours
(il y avait encore 10 cm de neige fin avril) et des éboulis sur les routes d’accès pour
les assistances. C’est donc un parcours de repli pour cette journée, avec une
réactivité exemplaire en quelques jours de la préfecture à souligner grandement !
Les postes s’enchainent bien mais le rythme n’est pas élevé, de nouveau 450 de d+, nous prenons tout, sauf
qu’on aurait pu laisser le plus loin qui valait 30 minutes. Au vu de son éloignement, on a dû mettre plus de 30
minutes pour l’aller retour, erreur !
Assistance rapide, un peu de salé, coca, eau et on repart en run and bike sur un beau tracé en suivi
d’itinéraire IGN de 5,5 km plutôt descendant. Il faut en garder sous la semelle, bien qu’il soit déjà 14h30, la
journée est loin d’être terminée, les 2 plus grosses sections arrivent. En effet, sont annoncés un trail de 10 km
avec 640 m positif très physique et un VTT de 16 km avec 1000 de D+, respectivement coef 2 et 3. Ah oui,
autre chose qui était passé aux oubliettes, il y a un classement sur chaque section, le 1° de la section
engrange 150 points multiplié par le coef, le 2° 149 points… etc Elément que nous avions complètement
occulté dans le règlement de course, et qui ne nous a jamais été rappelés lors des briefings car bon nombre
des équipes sont des habitués.
Nous nous élançons sur ce fameux trail, quittons le village par une petite route ascendante, puis
entrons dans une pâture. C’est une section entièrement balisée, et par l’expérience des heures passées sur
ce Gévaudathlon 2013, lorsque des sections sont balisées, c’est que ça ne sent pas bon du tout, on oublie le
roulant, les larges pistes, le tout droit… etc, au contraire, on entre dans le monde de l’expédition ! Le trail est
sympa au début, nous longeons la rivière qui a un bon débit, et est même en crue, le sentier du bord est donc
parfois sous 50 cm d’eau. On monte, descend, remonte… Arrivée au niveau d’un pont, la rubalise est à
gauche, je m’y dirige sauf que les bénévoles présents sur le pont nous disent « non, non c’est pour tout à
l’heure là, passez le pont », « Ah bon, comment ça tout à l’heure ? » On croise des équipes : « bon
courage ! » Un autre bénévole : « allez les gars, une petite boucle de 2 km et on se retrouve après, à tout de
suite. » Eh bien, nous n’étions pas au bout de nos peines, longue remontée sur route, puis en sous bois,
pâture, ça chauffe pas mal, Arnaud n’est pas au mieux ! On reste sur la courbe de niveau avec une jolie vue
sur la ruine d’un château, passe une sorte de talweg, on redescend une « traçouille » balisée, photo par l’orga,
on entend la rivière, ça y’est on devrait revenir sous le pont de tout à l’heure, eh ben, ce n’était pas si terrible.
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Sauf que non, quand il n’y en a plus, il y en a encore, remontée sur rochers, escalade, bien escarpé,
technique, il faut bien sûr mettre les mains, on redescend, désescalade… Les filles d’X-Bionic reviennent sur
nous, qui elles ont pris les bâtons, on discute un peu, puis nous lâchent en trottinant. J’attends Arnaud, c’est
dur dur pour lui, mais ce n’est pas encore fini, loin de là ! Enfin, on remonte sur ce fameux pont à l’aide d’une
corde, et voilà, 2 km en 45 minutes. On termine par un long sentier à remonter, puis une piste et une route. On
aura mis 2h14 pour 10,15 km et 566 m de dénivelé positif. Au point de transition, il n’y a plus que 2 ou 3
équipes. Le fait de revoir l’assistance, Laetitia, Léna et Neige font du bien au moral d’Arnaud, mais la route
doit se poursuivre. C’est là qu’il faut savoir se remotiver, boire, manger, s’étirer, et partir regonfler à bloc pour
aller au bout.
Nous enchaînons en VTT suivi d’itinéraire sur IGN annoncé à
1000 m positif, mais une boucle rubalisée (tiens tiens…) sur la fin du
tracé est annulée par l’orga, tant mieux ! Le début se fait par une
belle descente sur piste, il fait frais, mais content de retrouver les
vélos. Nous shuntons une autre partie rubalisée avec une grosse
bosse. L’orga nous avait conseillé de faire 50 m en aller retour pour
valider une balise en arrière sur la fin de la zone rubalisée, sauf que
je me trompe de sentiers, après recalage, je retrouve Arnaud qui a
pris de l’avance et nous revenons sur les filles d’X Bionic, qui se sont
apparemment un peu égarés. Cette fois-ci, sûr du lieu où nous
sommes, la balise est là un peu plus haut, personne n’est convaincu de ce que je dis, même Arnaud qui
commence à pas mal saturer. Tant pis pour les autres, je reste confiant et trouve en effet le poste dans le
virage au dessus, les filles approuvent et se mettre dans nos traces. Descente et montée plus loin, elles
reviennent sur nous. Moins à l’aise que nous en descente, mais bien plus physiques dans les bosses, on fait
du yoyo. D’un seul coup, une équipe descend face à nous, sauf que chacun des équipages est sûr de son
choix d’itinéraire, qui a tort ou raison… Les filles arrivent ensuite derrière, état des lieux de la situation, et
grâce à elles, je me recale. J’ai zappé une sente qui montait à droite, elles ont hésité à la prendre et nous ont
suivi. Sauf que là, j’avais tord. Demi-tour, ascension, poussage de vélo, descente, 3-4 fois le même refrain…
Les autres gars se sont plantés et reviennent, la fin de la section approche enfin, qui n’aura pas été simple
pour un… Nous aurons mis 1h54 pour 16 km et 500 de positif.
Arrivée au départ du kayak, changement rapide, encouragement d’un
bénévole, qui nous aura suivi tout au long du raid et aura bien aidé Laetitia (je
ne connais même pas son prénom mais merci à lui, une sympathique
rencontre !) Autre petit stress pour Arnaud du weekend, car au vu des vidéos
diffusées de la rivière, de celle qu’on a longé en trail et VTT, il y a pas mal de
bouillon. Je reste serein pour cette section, après un stage de 6 mois en
Savoie au cœur de la Tarentaise et de la Haute Isère, j’ai pu recevoir quelques
enseignements en lecture de rivière de la part de guides hautement
expérimentés. Les rapides sont au début et passent sans encombre, avec une assistance sécurité dans le lit
de la rivière. Le reste sera sympa, mais il faudra pagayer fort pour limiter la casse niveau chrono. Belle rivière
dans les gorges qu’est la Truyère en passant sous l’autoroute A 75, puis le célèbre viaduc de Garabit avec
son arc métallique rouge réalisé par un certain Eiffel. Après 1h20 de bateau pour 8 km, nous franchissons la
ligne frigorifiés un peu après 20h00 sous une ola de la vingtaine de bénévoles présents, c’est cool ! Les filles
d’X-Bionic la franchiront quelques minutes derrière nous.
Et voilà, une journée bien remplie avec 11h16 de course, 75 Km parcourus, et 2100 m positif.
Changement intégral, trop froid, je grelotte, et retour d’environ 1h au logement à Marvejols. Déjà 21h30,
repréparer tout pour le lendemain, manger, douche, au lit vers 23h00.
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Samedi 11 mai :
Une fois n’est pas coutume, levé à 6h00, il faut être à 7h45 dans un tout petit hameau au cœur de
l’Aubrac, cette fois-ci à l’ouest de la Lozère et de Marvejols, de l’autre côté de l’A 75.
Le départ est lancé, toujours selon le classement du prologue, nous
partons donc dans les premiers pour un trail d’abord rubalisé sur 5,5 km,
autant dire qu’il sera technique et physique (la marque de fabrique du
Gévau depuis 16 ans, que nous aurons découvert à nos dépens !). Pour
ma part, ce fut un superbe trail de raid avec descente et remontée le long
d’un petit canyon, avec parfois quelques vasques où il aurait été bon de
piquer une tête par des températures plus chaudes. Enorme le moment où
au milieu de ce canyon, nous passons en face d’une petite cabane, vestige
d’une ancienne petite usine hydro-électrique. Pas mal d’équipes nous
dépassent sur cette partie technique. Remontée technique avec escalade, puis retour sur une piste avec
distribution des cartes pour le trail O’. De suite, au vu des balises à prendre, nous décidons de shunter les 2
balises sur les sommets, Arnaud n’a plus vraiment de jambes depuis la veille. Nous pensons un peu à la
stratégie, car si nous montons, nous serons de nouveau en toute fin de peloton. En shuntant, on va se
retrouver en milieu de peloton, et peut être se retrouver à plusieurs équipes, ce qui peut être avantageux pour
le VTT road book qui suit, mais il en sera autrement… Dommage pour moi, une fois de plus (après l’Aventure
Aveyronnaise 2011), je n’aurai pas la chance de me rendre sur les 2 plus hauts sommets de l’Aubrac que sont
le Signal de Mailhe-Biau à 1451 et 1469 m. Nous coupons directement à travers pâturages avec un peu de
dénivelé avant de dérouler vers la transition. Malheureusement, peu d’équipes ont shunté, et prennent donc 2
balises supplémentaires, beaucoup d’entre elles reviennent sur nous, ou pire, nous doublent pour la 2° fois en
moins de 2h ! Transition rapide avec encore beaucoup de vélos présents, Laetitia ne nous attendait pas de si
bonne heure, normal on a shunté ! On aura fait 10 km en 2h00 avec 550 +, content, mais manque 2 postes…
Départ pour 15 km de VTT road book avec 485 +, en gardant notre rythme, ça devrait passer en 1h30
en prenant en compte la vitesse de progression, le déniv, la fatigue accumulée, et les hésitations sur
l’itinéraire, mais c’était sans compter la marque de fabrique du Gévauuuuuu, la rubaliseeeeee !!!!
A de nombreuses reprises, beaucoup trop à notre goût, nous allons quitter les sentiers battus pour suivre des
traces ouvertes pour l’occasion, nous croisons quelques tas de branches élaguées pour notre passage.
D’abord des passages en sapinières, où une petite chute me vaudra une douleur au coude, passage de
racines, branches, traversées de pâtures, de zones marécageuses, ruisseaux, descente technique à travers
les parcelles. Reprise des chemins, enfin ! Descente caillouteuse, traversée de rivière, et une belle remontée,
sur chemins ! Un gros troupeau d’équipes revient sur nous : Lafuma, Agde... et nous déposent comme d’hab.
Petit ravito salé de l’orga bienvenu et de nouveau du hors piste avec descente extrêmement technique,
passage à côté du vélo si on veut éviter de beaux soleils avec réception sur rochers, arbres… Je fais une
belle erreur qui nous vaut une dizaine de minutes, à la sortie d’une pâture, où un autre gros troupeau
d’équipes nous passe dans la bosse. Tout le monde est au taquet, ça se tracte, se regarde et ça envoie du
lourd ! Arrivée à la sortie de cette pâture, je ne vois pas qu’il faut de nouveau rentrer dans une pâture et suivre
le GR de Pays. Nous devons prendre un azimut à la boussole pour continuer la trace dans la pâture, sauf que
j’étais persuadé qu’il y avait une balise à trouver avec cet azimut, par habitude des road books VTT où on
cherche les balises de cette façon. Rien de tout cela, pas de questions à se poser, lâcher les freins, mais pas
trop, la descente est même aménagée par un panneau de piste de ski « descente dangereuse, slow !! » Long
faux plat dans la boue, et ruisseau pour enfin arriver au bout de cet interminable road book de 16 km où nous
aurons mis 2h34 pour le vaincre… Cette section fut terrible pour tous les 2.
CO sur photo aérienne, ravito en salé sur la section en marchant quasiment tout le temps sur les 5 km.
Pas évident de distinguer masses rocheuses, petits murets sur la photo, mais on s’en sort bien en prenant des
caps et les distances inter-postes. A plusieurs équipes, c’est plus simple de trouver les failles des gros rochers
avec les balises bien cachées, mais très vite, on se retrouve seul, ou à 2 équipes, pas simple. Erreur
stratégique où nous avions décidé de tout faire sur cette CO et de shunter le run and bike suivant de 8 km
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avec 1 balise d’une valeur de 30 minutes. Grave erreur, il valait mieux shunter les balises éloignées de la CO,
passer la porte horaire de 6h30 de course pour le départ du 2° VTT road book mais faire le run and bike.
L’assistance nous transfert donc à l’arrivée du run and bike, surtout que l’orga est « gentille » sur les
tracés des run and bike, on aurait dû le faire.
Départ donc pour le 2° VTT road book, qui on espère sera plus roulant que le premier sinon on n’est
pas rentré… Une nouvelle fois, on se retrouve avec le gros du peloton qui envoie du lourd, les changements
de direction se font vite, et on essaie de rester dans le rythme. Ça double, freine, dérape, glisse dans les
ornières boueuses, un peu de route, ça accélère, traversée de pâtures avec rubalise mais très courte et
roulante, de nouveau de la piste jaune, wahouu, ah ben siii, il y en a quand même des pistes en Lozère !!! On
passe sous l’A 75, on est à 30 en VTT, c’est incroyable ! Arnaud
disait être HS et ne plus avoir de jambes depuis le vendredi midi, sauf
qu’on est samedi 15h30 et il répond présent quand même en VTT,
c’est donc bien une question de mental… On revient sur les filles d’X
Bionic avec qui on échange rapidement, mais on avance un peu plus
vite, on les laisse. Il faut gagner du temps, tant que ça roule ! Et voilà,
à un moment, il faut bien que ça s’arrête, 3 km 750 de rubalise,
ouille ! On longe une rivière, c’est trop beau pour qu’on reste à côté,
hop une 1° traversée, montée, descente, et une 2° traversée, puis 3,
et 4 et j’arrête de compter. On quitte la rivière et on rattrape un viaduc
en pierre sur lequel passe un chemin de fer, on tourne autour des
piliers, montée, descente, poussage, sur le vélo, hop sur l’épaule, hop sur le côté, montée, descente… Puis
on quitte enfin ce viaduc pour remonter une belle et longue piste jaune pour arriver sur les hauteurs de
Marvejols. 15 km effectué en 1h44, on a gagné ¾ d’heure par rapport au premier mais bien plus de parties
roulantes, cool, on s’améliore. On croise pas mal d’équipes qui sont déjà sur la dernière section, la CO au
score. On arrive au parc VTT dans un champ. Ravito salé, boire, manger, étirements sauf pour ceux qui
s’entêtent et qui ont pourtant des crampes qui montent !
CO score d’1h15, le tracé ferait apparemment 12 km avec 300 + et 550 -. Je prends le temps de tracer,
je n’aurais pas dû, on perd encore 2-3 minutes, mais c’est rien par rapport à ce qui va suivre… Arnaud est HS,
plus de jambes, on descend donc au plus court, direction Marvejols l’arrivée finale, en prenant les balises sur
notre chemin. Je fais l’effort sur les allers-retours de postes, et il prend de l’avance sur les pistes. Sauf que
vers la fin, il prend un peu trop d’avance, et ne m’attends pas entre les derniers postes de chaque côté de la
piste. Et là, se retrouvant seul, au lieu de regarder sa carte comme il le faisait quand nous étions tous les 2 au
lieu de me faire confiance et d’avancer, il continue tout droit… Arrivant derrière lui, je pointe les postes et
puis… personne ! Où est-il ? A-t-il continué mais jusqu’où ? On ne rentre pas par la piste tout droit, au vu des
herbes couchées pour aller à la dernière balise, s’est-il dirigé vers celle-ci ? J’avance un peu, je l’appelle en
gueulant, aucune réponse, beaucoup de vent qui souffle. Tant pis, je descends, prends la dernière balise. Au
pire, il a sa carte, on se retrouvera quelques centaines de mètres avant la ligne.
Retour sur un sentier, je me dis qu’il est peut être plus haut sur la piste, je remonte
donc et entends gueuler, on se retrouve enfin, encore 10 minutes de perdues. On
rentre, traversée de la ville, et on franchit la ligne d’arrivée de ce 16°
Gévaudathlon ! Wahouu, eh ben, la route fut longue. Retour à la voiture et quelques
explications et mises au point s’imposent, bref l’orage passe…!!!! Nous sommes
rentrés bien trop en avance avec peu de points en poche, les balises valaient de 12
à 36 points, et les pénalités de chaque minute dépassée n’étaient seulement que
de 2 - 3 points, ça valait le coup de prendre un peu de risque pour choper quelques
points, mais tout cela, nous le comprendrons que bien trop tard. La journée aura
duré un peu plus de 9h00 de course pour 53 Km parcourus et 1909 m de D+.
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Le reste sera rangement du matériel, vélos puis une superbe soirée de cérémonie de clôture avec la
remise de récompense, repas servi à l’assiette par un traiteur, sono, anecdote de l’orga sur la préparation de
la course, des diverses péripéties rencontrées. Vint ensuite, la récompense du podium féminin, puis mixte et
enfin scratch. Coutume de l’orga de faire monter les équipes sur le podium en les faisant passer par un tunnel
de bénévoles, assistants, équipiers déchainés qui enlèvent les vêtements des équipes appelées sur le rythme
du boum boum traditionnel du Gévau, puis suit une sorte d’acclamation par toute la salle pour s’incliner devant
les équipes récompensées. Toutes les équipes seront appelées une à une pour prendre leur lot, avec une
petite dédicace pour notre part, venant soi-disant « du plat pays du Nord », ahhhh ces lozériens ne
connaissent pas la Petite Suisse Picarde et dommage qu’ils n’aient pas connu le raid des 5 Piliers… Il y aura
même un hommage aux 87 assistances qui monteront aussi sur le podium avec dédicace à Papi et Mamie, 2
assistants doyens mais aussi pour notre Stacy nationale, alias Laetitia notre assistante, pour son courage et
sa patience avec Neige, chienne de 4 mois accrochée au baudrier qui s’amusait à faire des tours autour de sa
maitresse, et avec Léna 2 ans, dans ses bras pendant bon nombres d’heures durant ces 2 jours et demi de
course hors norme !
Conclusion :
Nous avons parcouru 145 Km à travers la Lozère avec 4713 m de positif et 5400 en descente en
22h26 de course en terminant à une très décevante 75° place.
Avec du recul, le profil de la course m’aura bien plu, quand le physique est là, bien sûr le mental suit
aussi, je ne sais si je reviendrai, peut être. Mais pour un (le frangin) la réponse est sûre, je ne pense pas qu’il
se représentera au Gévau prochainement ! Après ces quelques jours de récup depuis que nous sommes
rentrés, je pense qu’il n’a jamais été autant dans le dur sur une course, et a été cherché bien loin dans ses
limites physiques et mentales ! Bravo à lui, mais un manque d’entrainement et d’expérience sur ce type de
course s’est grandement fait ressentir ! A présent récup et reprise doucement pour arriver frais à la 5° manche
du challenge national fin mai en Haute Marne. Merci à Laetitia pour sa présence et aide sans qui cette course
n’aurait pu être faisable.
Enfin, merci à la team Gévau qui fait quand même un gros boulot pour organiser ce type d’épreuve,
parcours, ravito, balisage, endroit insolite, grande convivialité entre tous, équipes et orga, chaleur humaine,
entraide dans les moments difficiles, et énorme soirée de fin qui vaut le détour. Il faudrait peut être en prévoir
une aussi en introduction du raid avant de commencer, à méditer… ☺
Quand au type de parcours, il est vrai que nous avons été grandement surpris, non pas par son
dénivelé, car après avoir vécu des raids dans la Creuse, Aveyron, Ardèche, Haute Savoie, nous savions à
quoi nous attendre. Mais nous ne pensions pas avoir autant de hors piste, et de rencontrer une si forte volonté
politique de l’orga de nous garder aussi longtemps dans ses sous bois lozériens enfermés auprès des
ruisseaux, torrents, hors des sentiers et au final, nous n’aurons vu que trop rarement l’horizon et les grands
paysages de Lozère.
Ne nous faites pas croire qu’il existe trop peu de chemins et sentiers pour en ouvrir de nouveaux à chaque
édition…
Bonne récup à tous !
Emilien pour Team Ecouvillon Aventure.
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