Y a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ?
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Y a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ?
Y a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ? La Parole de Dieu que nous venons d'entendre rend témoignage des œuvres que le Seigneur a accomplies pour les hommes : de l'enfant qui va naître du sein desséché de Sara au serviteur du centurion romain qui retrouve la santé, de la belle-mère de Pierre à la multitude ·des malades guéris par Jésus. Tout cela suscite notre admiration. Et pourtant plus que des miracles, nous devrions nous étonner de la foi qui les rend possibles : de la foi inébranlable d'Abraham qui fait maintenir la promesse d'un enfant malgré le ri moqueur de Sara, à la foi du centurion qui suscite l 'admiration de Jésus. La Parole de Dieu nous propose donc aujourd'hui comme modèles de notre foi, non seulement Abraham, le patriarche d'Israël, mais aussi un centurion romain, c'est-à-dire un païen . Le centurion romain nous montre une foi qui est faite d'humble confiance dans la volonté du Seigneur, et Abraham, une foi qui se traduit en empressement à servir et adorer le Seigneur, à lui sacrifier ce qu'il possède de plus précieux. La foi de l'un comme celle de l'autre, préfigurent la foi parfaite de la Vierge Marie qui, par son humilité, a attiré en elle le Verbe éternel, lui permettant ainsi d 'accomplir les merveilles au-delà de toutes les merveilles : l 'Incarnation et la Rédemption. C'est à la lumière de ces considérations sur la foi que nous voulons regarder l'engagement qu'accomplissent aujourd 'hui les jeunes Travailleuses Missionnaires de l'Immaculée du Tiers Ordre Carmélitain. Tout d'abord, nous voulons reconnaitre qu'en chacun de nous le Seigneur a fait des merveilles d'amour. En chacune de vous, chères jeunes filles de la famille carmélitaine, le Seigneur a fait la merveille de vous faire entendre son appel et de vous donner la générosité et l'audace de vous offrir sans réserve au Christ, en scellant avec lui une alliance d'amour. Oui, c'est merveilleux de reconnaitre l'amour de Dieu pour nos pauvres personnes et d'envisager notre existence comme la possibilité de répondre à cet amour avec le don sans réserve de toute notre vie. C'est merveilleux de constater que de ce don accompli avec générosité, dans un esprit de foi et de confiance, jaillit une joie profonde, parce que l’on devient alors capable de faire l'expérience de la véritable liberté, qui, nous le savons, n'est pas le fait de se livrer impunément à chaque caprice, à toutes nos envies, à toute transgression, mais de pouvoir mener victorieusement le combat contre tous les esclavages qui défigurent notre dignité humaine . Oui, c'est dans la force de la foi, avec la grâce de l'Esprit Saint qui habite en vous, depuis le jour de votre baptême, que vous, chères Travailleuse Missionnaires, v ous pourrez résister aux assauts des puissances du mal qui dominent de plus en plus ouvertement notre monde, et qui parfois s'infiltrent et agissent aussi à l'intérieur même de l'Église de Dieu, comme le Pape François l 'a rappelé plusieurs fois. C'est une merveille de sa grâce l'expérience de votre joie dans la simplicité de votre vie livrée à son amour. Dans le partage de votre vie fraternelle et du travail quotidien, votre charité grandit et, au-delà de toutes les limites de votre humanité, vous faites l'expérience d'un bonheur véritable profond, ce bonheur que l'homme cherche vainement dans le pouvoir, les richesses et les plaisirs les plus déréglés. Enfin, par votre offrande de vous-mêmes au Seigneur, vous devenez un signe du sein fécond de l'Église. Par votre engagement missionnaire, vous deviendrez mères spirituelles de tant d'hommes qui, certes, vivent déjà leur vie naturelle, mais qui attendent toujours, plus ou moins consciemment, de naître à une vie plus humaine, à la vie d'enfants de Dieu qui leur permettra de découvrir et enfin de vivre leur vocation personnelle, et, en l'accomplissant, de devenir ce que Dieu a voulu qu'ils soient, en leur donnant l'existence, car c'est ainsi seulement qu'ils parviendront au véritable bonheur. Vous serez vous-mêmes saisies d'émerveillement, en devenant témoin de la puissance de la grâce de Dieu qui révélera aux hommes le visage de notre Père plein de tendresse, par votre accueil aimant et miséricordieux de tous les hommes surtout des pécheurs, de tous ceux qui se sentent rejetés par la société et souvent même par la communauté chrétienne . Chers frères et sœurs, prions aujourd'hui pour ces jeunes filles qui, dans l'élan de leur foi, offrent joyeusement leur vies au Christ et à son Eglise dans l'Ordre du Carmel, afin, qu'elles demeurent fidèles à leur engagement, qu'elles grandissent, jour après jour, dans le désir de ne faire plus qu'un avec le Christ, dans la confiance inébranlable de son amour infini pour chacune, car, nous sommes sûrs, à chaque étape de leur vie, Dieu leur donnera ce dont elles auront besoins pour parvenir à l'union avec le Christ, autant qu'il est possible sur cette terre à leur fragilité humaine. Que la Vierge Marie, Notre Dame du Mont Carmel, notre sœur et notre mère, nous accompagne tous dans le chemin de la foi. Qu'en imitant ses attitudes d'abandon, de confiance, de pleine disponibilité à la volonté de Dieu nous puissions goûter dès cette terre les merveilles que le Seigneur accomplit pour nous ses enfants bien-aimés et espérer contempler un jour le merveilleux visage de Dieu notre Père, dans 1'étemelle communion de tous les Saints. Amen. Homélie, Fr. Gianfranco Tuveri, O.Carm. Samedi XIII, La Grâce Dieu, 27 juin 2015