La battante

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La battante
LE JOURNAL DU PALAIS DE BOURGOGNE
03/09 JAN 11
Hebdomadaire Province
OJD : 3073
79 RUE DE LA LIBERTE
21000 DIJON
Surface approx. (cm²) : 685
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Marie-Noëlle Plassard. La dirigeante de la société mâconnaise Artépy a surmonté les coups durs et tient ferme la barre
de cette entreprise de 29 salariés qui a su innover dans le domaine de la décoration.
La battante
En 1993, lorsque Marie-Noëlle Plassard et son mari découvrent, par hasard, le Bolon, au salon Domotex de Hanovre, les deux chefs d'entreprise sont rapidement convaincus
par les qualités du produit.
ARTEPY
1694076200502/GCD/OTO/3
Eléments de recherche : ARTEPY : entreprise de revêtement de sols, toutes citations
03/09 JAN 11
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« Quand on a la rage, l'envie
d'y arriver, on accepte tout.
On travaille sept jours sur sept,
on s'investit sans compter. »
u premier
c o u p
d'œil, cela
ressemble
.à un produit tissé proche du jonc de mer. Au
toucher, il s'avère que c'est en fait
un revêtement vinyle. Le Bolon est
le petit miracle qui a permis à MarieNoëlle Plassard et à son mari François de « rebondir » et débuter une
nouvelle vie. On est en 1993. Le couple a repris depuis trois ans l'entreprise fondée, dans les années 1960,
par les parents de monsieur, à
Varennes-sous-Dun, près de La
Clayette. Une petite filature, l'une
des dernières de France, qui
fabrique de la laine à tricoter et de
la laine pour tapis - parmi ses clients
figure Tisca à Moroges. Le marché
s'étiole, alors les Plassard décident
de se diversifier et se lancent dans
le coton. L'idée est bonne, elle donne
du travail à une vingtaine de salariés. Mais elle va pourtant coûter
la vie à la filature... En 1993, un
incendie ravage les stocks de coton.
L'entreprise ne s'en relève pas et est
placée en liquidation judiciaire.
Marie-Noëlle et François Plassard
doivent repartir de zéro. Habitués à
fréquenter le salon Domotex à
Hanovre, ils y découvrent par hasard
le Bolon. C'est alors un produit
confidentiel, fabriqué en cinq coloris seulement par une modeste
usine suédoise qui en fait des petits
tapis. « Nous avons eu un coup de
cœur pour le Bolon, se souvient
Marie-Noëlle Plassard. Rapidement,
nous avons été convaincus qu'on
pouvait en faire bien autre chose. »
Le couple pense que le Bolon fera
un excellent revêtement de sol.
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Hyper-résistant, non-salissant, anti. dérapant, imputrescible, ininflammable, bon isolant thermique et
acoustique, il a tout pour plaire.
Encore faut-il varier les motifs et les
couleurs, mettre au point des
plaques de grande dimension, et
obtenir les certifications nécessaires. C'est le couple Plassard qui
prend en charge la recherche et le
développement. En 1995, c'est le
lancement sur le marché
français, dans le cadre du
salon Batimat. Le succès
ne se fait pas attendre : le
Crédit mutuel en achète
pour ses agences pari/ siennes, ainsi qu'une
péniche-restaurant amarrée sur les quais de Seine. La première année, la jeune société créée
par Marie-Noëlle Plassard et son
mari, Artépy, réalise 120.000 euros
de chiffre d'affaires grâce à ce produit venu du Nord et revisité à la
sauce française. Un hôtel Ibis au
Maroc, Lenôtre à Paris, Lacoste pour
tous ses magasins, Century 21 pour
ses agences l'adoptent. À Dijon, la
tour Elithis, un restaurant des halles ou une crèche du quartier des
Grésilles en recouvrent leurs sols.
« L'exemple français a fait école, se
réjouit Marie-Noëlle Plassard.
Depuis, Artépy a déployé le concept
dans plus d'une dizaine de pays à
travers le monde. »
Le Bolon fait rapidement le bonheur d'Artépy, dont il représente
aujourd'hui 90 % du chiffre d'affaires de huit millions d'euros. C'est
alors que survient un nouveau coup
dur : le décès de François Plassard,
en 2006. Mais Marie-Noëlle est de
ces femmes de caractère, coura-
entreprenantes. Elle reprend seule
les commandes de la société, qui
emploie 29 personnes aujourd'hui,
auxquelles elle offre un nouveau
siège social très design de 600 mètres carrés à Loche, dans la zone d'activités de la gare TGV de Mâcon.
Pour mettre Artépy à l'abri, elle s'engage dans une stratégie de diversification. Dès la fin des années 1990,
elle avait été, avec son mari, parmi
les premiers à lancer le bambou en
France, à la fois pour le bâtiment
et le mobilier. Un bois à la fois élégant et résistant. « Regardez mon
bureau, lance-t-elle. Ila W ans, il
paraît comme neuf! » Le couple se
rend en Chine pour visiter les exploitations et choisir son fournisseur.
Un sacré voyage, et une confrontation radicale avec la mondialisation : « Les Chinois ont zappé 50 ans
de développement économique d'un
coup ! Ils sont hyper-dynamiques,
mais il est compliqué dè travailler
avec eux, la confiance
sur le long terme est difficile à établir. » Après
le décès de François,
Marie-Noëlle décide
d'ajouter une corde à
son arc : Artépy va
commercialiser un
procédé de création d'éléments
décoratifs à base de chaux et de pigments naturels. La rencontre avec
un artiste de Mazille, Jean-François
Reboul, est décisive pour Gën, ce
concept qui permet de créer des
portes, des tables, des faux-plafonds, des panneaux muraux particulièrement originaux. Bientôt, une
gamme complète sera proposée aux
clients, plutôt haut-de-gamme
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comme d'ailleurs l'ensemble des
produits d'Artépy.
La création artistique est d'une
certaine façon, pour Marie-Noëlle
Plassard, un clin d'oeil à son père,
ébéniste d'art. « Enfant, à Avignon,
je m'intéressais à son travaille touchais le bois, je traînais dans l'atelier, et je m'intéressais déjà aux boutiques des antiquaires. » À18 ans, la
jeune femme se voyait agent immobilier spécialisé dans les châteaux
et les belles demeures... Autodidacte qui se reconnaît avant tout
« une grande capacité de travail »,
Marie-Noëlle Plassard a tout appris
sur le tas. Au prix d'un grand courage : « Quand on a la rage, l'envie
d'y arriver, on accepte tout. On travaille sept jours sur sept, on s'investit sans compter. » Elle se souvient
des nuits sur la route pour aller au
salon d'Hanovre, où elle montait
et démontait elle-même, avec son
mari, le stand de l'entreprise familiale. Encore aujourd'hui, la dirigeante fréquente les salons européens avec assiduité pour faire
connaître son entreprise et ses produits. Elle a ouvert un show-room
de IOU mètres carrés à Paris, près du
Louvre, l'été dernier. Baisser les
bras ? Jamais ! L'aventure continue,
plus que jamais.
Naissance, à Paris, le 19 mai.
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Travaille avec son mari dans la filature
familiale de La Clayette.
1993.
Incendie et liquidation judiciaire
de la filature.
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Création d'Artépy.
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Lancement des revêtements de sol
Bolon en France. Diversification
dans les parquets et le mobilier
en bambou.
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Décès de son mari, François.
Lancement d'un nouveau procédé
de décoration baptisé Den.
PATRICE BOUILLOT
ARTEPY
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