Flaubert (1821-‐1880) Biographie Résumé de l`histoire: Salammbô

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Flaubert (1821-‐1880) Biographie Résumé de l`histoire: Salammbô
Flaubert (1821-­‐1880) Biographie •
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Naissance à Rouen, en 1821. C’est en Normandie donc il pleut, il y a de la brume et une certaine monotonie s’en dégage. (A l’inverse du climat de Salammbô) Son papa est médecin. Ainsi, Flaubert est confronté depuis tout petit à la réalité de la vie et à la rigueur Ses parents sont pour l’avènement des sciences naturelles, ils sont aussi dans le courant positivisme Il fait des études, a une enfance normale, il est juste un peu rêveur, solitaire. A 20 ans, il quitte sa région et part à Paris pour y étudier le droit. A cause de sa maladie (migraine, …) il renonce à ses études. En 1884, révolution. Flaubert n’est pas autant désillusionné que Musset. Il entame ensuite un voyage autour de la Méditerranée, en s’arrêtant à Carthage (où se déroule l’histoire de Salammbô) Flaubert est amené au tribunal, car son roman Madame de Bovary est considéré comme immoral. Dix ans après avoir écrit Madame de Bovary, il écrit Salammbô. Le décor est tout à fait différent de celui de Mme Bovary. Flaubert prêtera tout son argent au mari de sa nièce. Celui-­‐ci perd toute la fortune de Flaubert. Ainsi, Flaubert passe la fin de sa vie seul et sans argent. Résumé de l’histoire: Salammbô (1863) e
Ce livre prend pour sujet la Guerre des Mercenaires, III siècle av. J.-­‐C., qui opposa la ville de Carthage aux Mercenaires barbares qu’elle avait employés pendant la première Guerre punique, et qui se révoltèrent, furieux de ne pas avoir reçu la solde convenue. Flaubert chercha à respecter l’Histoire connue, mais profita du peu d’informations disponibles pour décrire un Orient à l’exotisme sensuel et violent. • Le Festin : Les mercenaires fêtent à Carthage la fin de la guerre dans les jardins d’Hamilcar, leur général. Échauffés par son absence et par le souvenir des injustices qu’ils ont subies de la part de Carthage, ils ravagent sa propriété ; Salammbô, sa fille, descend alors du palais pour les calmer. Mathô et Narr’havas, tous deux chefs dans le camp des mercenaires, en tombent amoureux. Spendius, un esclave libéré lors du saccage, se met au service de Mathô et lui conseille de prendre Carthage afin d’obtenir Salammbô. • À Sicca : Carthage persuade les mercenaires de quitter la ville en attendant leur solde. Ils marchent jusqu’à Sicca. Le Suffète Hannon vient leur annoncer un délai dans le paiement de leur récompense, mais Spendius profite de la nouvelle de l’assassinat de 300 mercenaires restés en ville pour monter les soldats barbares contre Carthage. • Salammbô : Salammbô prie Tanit, déesse de la lune, et est instruite par Schahabarim, son grand prêtre. • Sous les murs de Carthage : Les Barbares reviennent faire le siège de la ville. Mâtho et Spendius y pénètrent la nuit par l’aqueduc. • Tanit : Ils volent le « zaïmph », voile sacré de la déesse Tanit, dans le temple. Mâtho est découvert alors qu’il entre par effraction dans la chambre de Salammbô. On la suspecte alors d’avoir fauté avec le Barbare. Mâtho s’enfuit sans difficulté, immunisé par le port du zaïmph. • Hannon : Un groupe de Barbares commandés par Spendius et Autharite vont faire le siège d’Utique et d’Hippo-­‐Zaryte pour bloquer les approvisionnements de Carthage. Hannon et son armée surprennent Spendius et reprennent Utique, mais sont mis en déroute par le retour de Mâtho. • Hamilcar Barca : Hamilcar, héros de la guerre contre Rome en Sicile, revient à Carthage. On le blâme pour la défaite, il se défend devant le Conseil et défend la cause des mercenaires qu’il a commandés jadis. Mais quand il voit les dégâts causés à sa propriété lors du festin, il accepte la proposition des Anciens de faire la guerre contre les Mercenaires. • La bataille du Macar : Hamilcar bat Spendius au pont de Macar, près d’Utique. • En campagne : les troupes d’Hamilcar sont encerclées par les mercenaires, elles construisent un fort pour se défendre. • Le serpent : Carthage est affamée par le siège et démotivée par la perte du zaïmph. Schahabarim persuade Salammbô d’aller le reprendre à Mathô, en usant de tous ses charmes s’il le faut. • Sous la tente : Elle atteint sa tente sans se faire remarquer, d’un geste de main elle réclame le zaîmph, Mâtho reste subjugué par sa beauté et s’humilie devant elle et s’endort dans ses bras. Elle s’enfuit avec le zaïmph, alors que les troupes d’Hamilcar attaquent le campement. En la retrouvant, son père offre sa main à Narr’Havas, chef des numides qui a fini par trahir le camp barbare, à condition qu’il l’aide à obtenir la victoire. • L’aqueduc : Les Carthaginois, poursuivis par les Mercenaires, parviennent à rentrer à Carthage. Spendius coupe l’approvisionnent en eau de la ville, en perçant l’aqueduc. • Moloch : En désespoir de cause, les Carthaginois assoiffés offrent leurs enfants en sacrifice à Moloch. Hamilcar déguise l’enfant d’un esclave et l’envoie mourir à la place de son fils Hannibal. Le soir même, un orage éclate et remplit les citernes d’eau. • Le défilé de la Hache : Hamilcar fait tomber une partie des mercenaires dans le piège du défilé de la Hache. Ils y restent bloqués et meurent de faim peu à peu et se livrent au cannibalisme. Les généraux prisonniers dans chaque camp (dont Hannon et Spendius) sont crucifiés. Certains barbares arrivent à sortir mais sont écrasés par une charge d'éléphants. Hamilcar force les derniers mercenaires survivants à s'entretuer pour amuser ses troupes. Les Carthaginois et la dernière armée barbare s’affrontent lors d’une ultime bataille rangée. Mâtho, seul survivant, est capturé. • Mâtho : La victoire est célébrée à Carthage, c’est le jour des noces de Salammbô et Narr’Havas. Mâtho est offert en torture à la foule. Il succombe au crépuscule, le cœur arraché par un prêtre, devant Salammbô et celle-­‐ci succombe au poison versé dans sa coupe alors que son mariage est célébré. C'est là, sa punition pour avoir touché le voile sacré de Tanit. Les personnages Carthaginois •
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Hamilcar Barca, l’un des 2 Suffètes de Carthage. Il revient de Sicile pour reprendre le contrôle sur l’armée. Salammbô, fille d’Hamilcar, dédiée à la déesse Tanit. Elle est très énigmatique, elle représente la femme d’orient inaccessible. Hannibal, fils secret d’Hamilcar, caché par l’esclave Abdalonim. Giscon, général et diplomate. Hannon, l’autre Suffète de Carthage, atteint par une maladie de peau. Schahabarim, prêtre de Tanit et instructeur de Salammbô. Mercenaires •
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Mâtho, chef des mercenaires libyens. Il est passionnément amoureux de Salammbô Narr’Havas, chef des mercenaires numides, à qui Salammbô est promise en cas de victoire. Spendius, esclave grec qui se met au service de Mâtho Autharite, chef d’une partie des mercenaires À savoir Style d’écriture •
Tout en laissant place à l’imagination, il y a une certaine objectivité dans son écriture. La condition première de cette objectivité est un retour à la documentation. La rigueur et l’objectivité imposent la science comme une sorte de modèle. Bien sûr, Flaubert relate des faits passés, il y a donc aussi une part d’imagination dans son récit. Cependant, il s’est beaucoup documenté, c’est un travail sérieux qui se base sur de réels faits historiques, ce n’est pas inventé de toute pièce. « Depuis six semaines, je recule comme un lâche devant Carthage. J'accumule notes sur notes, livres sur livres, car je ne me sens pas en train. Je ne vois pas nettement mon objectif. Pour qu'un livre "sue" la vérité, il faut être bourré de son sujet jusque par-­‐dessus les oreilles. Alors la couleur vient tout naturellement, comme un résultat fatal et comme une floraison de l'idée même. » « La difficulté est de trouver la note juste. Cela s'obtient par une condensation excessive de l'idée, que ce soit naturellement, ou à force de volonté, mais il n'est pas aisé de s'imaginer une vérité constante, à savoir une série de détails saillants et probables dans un milieu qui est à deux mille ans d'ici. Pour être entendu, d'ailleurs, il faut faire une sorte de traduction permanente, et quel abîme cela creuse entre l'absolu et l'oeuvre ! » •
Le réalisme selon Flaubert : a) Description fournie et détaillée ! ouverture sur autre chose, lien, fait coexister les contraires b)
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! ancré dans le réel mais nous projette dans le rêve confrontation aux forces vives, à la nature souvent description non statique (suit le regard) non-­‐conventionnel (surprenant) : par exemple la relation Mâtho/Salammbô ne suit pas les codes ce livre est une fiction crée par rapport à une base historique et mythologique fait de montrer des héros passionnés, qui n’ont pas peur de la mort et de la souffrance = amène à une critique de la société bourgeoise de son époque, qui elle s’est beaucoup assagie Si les descriptions sont si riches, c’est par soucis de rigueur, cependant elles jouent aussi un rôle «éliminatoire» : à cette époque, de telles descriptions n’étaient pas accessibles et compréhensibles par tout le monde, seuls les gens instruits peuvent comprendre son message. Ce n’est pas très important de savoir cela, mais gardez une chose en tête : le vocabulaire à une place primordiale ! N’hésitez donc pas à exploiter champs lexicaux, figures de style, sonorité, … c’est l’auteur parfait pour cela ! Quelques caractéristiques, qui peuvent vous guider pour l’analyse : a) goût de l’Orient et de l’Orient antique (besoin de l’évoquer et de le faire revivre) b) sentiment profond de la couleur, du relief et des senteurs c) goût des splendeurs et du faste descriptif d) goût du mystérieux e) goût de l’horreur sacrée des religions antiques f) souci du détail matériel très précis « Je crois enfin pouvoir tirer des effets neufs du tourlourou antique. Quant au paysage, c'est encore bien vague. Je ne sens pas encore le côté religieux. La psychologie se cuit tout doucement, mais c'est une lourde machine à monter. » •
Pourquoi avoir situé l’intrigue 3 siècles avant J-­‐C. ? Les personnages sont exceptionnels (Salammbô, Mâtho), ils ne pourraient pas vivre dans son époque à lui. Reprise : Analyses de cours Bien sûr, il ne s’agit pas d’apprendre par cœur les éléments ci-­‐dessous, mais en lisant ces différentes analyses de passages, vous aurez sûrement une meilleure idée du style flaubertien, et du contexte dans lequel se déroule l’histoire. De plus, nous avons analysé des passages assez importants, avec un peu de chance vous tomberez peut-­‐être sur le même chapitre, qui sait ☺ •
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Le festin a) Le festin est un événement plutôt rare, insolite. b) La nourriture est attirante, elle a une part esthétique, elle est au centre de la description : la table devient un vrai spectacle. c) Explosion de sensations, d’odeur (synesthésie), description très poussée, des odeurs par exemple d) Les soldats sont réduits à leur bruit : on ne parle presque pas d’eux, mais du vacarme qu’ils font e) «le soleil se couchait, et le parfum des citronniers rendait encore plus lourde l’exhalaison de cette foule en sueur» # citron = parfum ≠ sueur de la foule (opposition) # Souvent, il commence ses phrases avec quelque chose de beau, d’agréable, et les corromps ensuite A Sicca a) Salammbô représente l’inaccessibilité et la beauté. Elle a quelque chose de mystique, elle n’est pas comme les autres (comme une déesse ?) b) Mâtho réagit à cela de manière très forte et contradictoire (j’en ai peur /il me la faut / j’en meurs/ je voudrais la battre/ …) = Il la déteste, mais l’aime, il est soumis, mais veut la battre => Mâtho est complètement aveuglé par la passion c) Spendius, l’esclave de Mâtho, représente la raison. Lui ne conçoit pas que Mâtho puisse être à ce point soumis à une femme alors qu’il pourrait en avoir pleins d) Leur rencontre a un côté inhabituel, c’est une sorte de confrontation (+ attirance physique, érotisme) e) Tous les sens, sensations en éveil, comme s’il était impossible de tout comprendre et qu’il fallait des sens en plus pour connaître Salammbô (à nouveau mystique !) f) Salammbô est la quête de Mâtho, en quelque sorte. Il doit assumer cet amour qui dépasse les limites, c’est son destin il ne peut pas lutter là-­‐contre. Son destin, son salut dépend de Salammbô (romantisme ! idée de destin, comme dans Lorenzaccio de Musset) = > Tragédie ? La solution n’existe pas : s’il avance il a le risque d’être détruit, mais s’il n’agit pas, la situation ne sera pas meilleur. •
Salammbô a) Salammbô tutoie la lune, et la lune est personnifiée => proximité entre la lune et Salammbô b) Elle peut commander la musique, lui demande de s’arrêter c) Description du passage étrange, atmosphère bizarre, cela nous montre que Salammbô n’est pas une femme comme les autres •
Salammbô – Tanit a) Difficile de distinguer hallucinations du réel b) Elément central : le voile (Zaïmph) c) Perte des repères usuels (serpent à pied, un œuf énorme, l’omniféconde, les monstres) d) Omniféconde : femme qui a créé tous ces monstres, elle a tout créé, elle peut tout détruire e) Zaïmph $ tout et son contraire ? $ peut créer et détruire ? $ réel pouvoir ou placebo ? $ conduit à l’effacement de la limite entre la réalité et le rêve ? (Toutes ces questions restent des questions ouvertes, le Zaïmph est trop mystique pour qu’on puisse y apporter une réponse)