NOTES SUR « LE TAUREAU DE COMBAT »

Transcription

NOTES SUR « LE TAUREAU DE COMBAT »
NOTES SUR « LE TAUREAU DE COMBAT »
Film documentaire de Léonard Teboul et Tommy Weber
Nous voulions témoigner d’une passion commune, celle de la corrida, celle du taureau.
Pour beaucoup de personnes, la corrida est un art en marge, souvent détestée bien que
méconnue. Raconter cette tradition, c’est la préserver.
Notre film documentaire est un « 52 minutes » : plongé dans la Ganaderia Jalabert (élevage de taureaux) au cœur de la Camargue, il retracera la vie d’un taureau de combat, de sa naissance à son entrée dans l’arène.
Tout au long du film, nous serons avec Marc Jalabert le ganadero (chef de la Ganaderia). C’est un homme charismatique de cinquante ans, au regard malin posé sur un visage sculpté par le mistral. Il est discret et à l’écoute. Il communique fièrement sa passion,
sans la vendre. Sa ganaderia est l’une des plus importantes en France, elle se compose
de 300 bêtes, vaches et taureaux.
Nous couvrirons quatre années de la vie d’un taureau, l’un des enjeux du film est de retranscrire l’évolution de l’animal et celui des saisons dans une continuité esthétique et
logique. La majorité du film se déroule donc dans les champs de la manade. Nous sommes face à la nature, confrontés au silence des taureaux. Dans la contemplation des
paysages et du calme mouvement des bêtes, on perçoit le lointain bruit d’un ruisseau,
celui des oiseaux, parfois un meuglement. Les taureaux mangent, se battent, ils grandissent témoins des couleurs qui se transforment au fil des saisons. Ces images seront ponctuées par les interventions quotidiennes de Marc et son équipe, nécessaires à l’élevage
d’un bon taureau : gérer sa bonne alimentation, le développement de sa masse musculaire … etc. Un taureau de combat peut coûter jusqu’à 25000 euros, sous la passion, c’est
aussi un commerce.
Un élevage est jugé sur la bravoure de ses bêtes, plus ses taureaux seront de bons combattants dans l’arène, plus l’élevage trouvera des contrats.
A quatre ans, si le taureau est beau, il part pour l’arène. Pour le ganadero, c’est
l’aboutissement de plusieurs années de travail sur un troupeau. Dans le corral (cour attenante aux arènes) les bêtes qui seront bientôt sur la piste de sable sont observées et
analysées dans les moindres détails, elles n’ont jamais paru si puissantes, les toreros sont
proches. De son côté, Marc masque toute sa tension derrière les blagues qu’il conte à ses
amis, clients et concurrents. Le film se termine quand le taureau sort du corral pour entrer
dans l’arène et passer de l’ombre à la lumière.
Une interview de Marc Jalabert réalisée dans le bar d’aficionados (les passionnés de corrida) d’Arles nous servira à ponctuer le rythme du film en accompagnant la progression
du récit.
Retranscrire cette réalité selon notre point de vue passera par une réalisation minimaliste,
orchestrée par des plans fixes à la hauteur du taureau et à la hauteur des hommes. Ce
sont le taureau et les hommes qui imprimeront le rythme des plans.
Notre rôle sera d’être le meilleur spectateur possible.