E D I T O - Consommer sans OGM en Normandie

Transcription

E D I T O - Consommer sans OGM en Normandie
N°12
Juin 2014
I ni tiatives p our une Agricult u r e C i t o y en n e et T er r i t o r i al e
Réseau d’associations de développement agricole et rural en Basse-Normandie
E D I T O
L’Union des producteurs de lait AOP Camembert de Normandie, Pont
L’Eveque et Livarot, partenaire du projet InPACT Basse-Normandie
Pour les élevages des filières AOP Camembert de
. Normandie, Pont-l’Evêque et Livarot, l’autonomie alimentaire, comprise comme « l’utilisation maximale des
ressources de l’exploitation », constitue une priorité
technique. Parmi ces ressources, l’herbe tient une place
primordiale dans l’alimentation des troupeaux, du fait
des cahiers des charges de ces produits d’appellation.
L’agroécologie, nouvelle sémantique pour un
monde virtuel ou réelle prise d’intérêt pour des
richesses que l’on peut mobiliser sur sa propre
exploitation ? J’emploie le mot « intérêt » à dessein, convaincu que les membres du réseau
InPACT sont porteurs d’un modèle économique
qu’il est possible de construire, en diminuant
l’emprise des ressources fossiles, des intrants
chimiques et d’investissement hors cadre.
J’étais présent, au titre d’InPACT, au Lycée Agricole
de Sées, où se déroulait le colloque sur ce
concept. Je me suis basé sur le projet régional
mettant l’accent sur l’autonomie en protéines. Il
ne fut cependant pas facile de tirer son épingle
du jeu car tous les intervenants mettaient en
vitrine leur propre plus-value. A qui le plus respectueux ou le plus vertueux !
Pourtant, ces acteurs du développement régional sont les mêmes qui, depuis des décennies,
ont conduit l’agriculture bas-normande sur le
chemin de la productivité et de la diminution des
actifs. De même, il ne fut guère aisé d’évoquer le
volet social du processus. Pierre Rabhi, père de ce
concept, parlait d’éthique ; aujourd’hui, peu de
personnes osent parler du volet social.
Cependant, des méthodes simples permettent
de résoudre l’équation et ce n’est pas, comme le
fait M. Griffon, en mélangeant l’écologie à l’intensif que nous trouverons la solution.
InPACT a proposé son diagnostic, un type de
démarche, une étude précise et pragmatique
recherchant une plus-value plus qu’une course à
la production.
Donnons-nous du souffle, nous avons quelque
chose de primordial à défendre sur le terrain de
l’agroécologie, une réalité des faits plutôt qu’une
vitrine trompeuse.
Thierry Lemaître,
éleveur à Hauterive
Ainsi, l’Union des producteurs de lait AOP s’est donné pour mission d’accompagner ses producteurs vers la recherche d’autonomie et la valorisation
accrue de l’herbe dans les rations des vaches laitières ; avec comme objectif
de maîtriser voire réduire les coûts de production, tout en répondant aux
critères des cahiers des charges et contraintes de la fabrication fromagère.
Depuis 2012, l’Union des producteurs de lait AOP s’est associée au projet
InPACT mené en Basse-Normandie, dont les champs d’action recouvrent les
problématiques de la filière. Dans cette dynamique, près de 50 producteurs
ont pu cheminer vers l’autonomie alimentaire par l’intermédiaire de l’outil de
diagnostic du réseau. Plusieurs fermes ouvertes ont également été organisées pour valoriser les systèmes en AOP auprès d’un large public.
InPACT au colloque sur l’agro-ecologie au Lycee agricole de Sees
Le ministère de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt souhaite
engager l’agriculture française vers de nouveaux modes de production économiquement et écologiquement plus performants grâce au projet agro-écologique lancé par Stéphane Le Foll en décembre 2012. Ce projet a été présenté,
lors de ce colloque, le jeudi 3 avril, par Rik Vandererven, adjoint au Sousdirecteur de la biomasse et de l’aménagement du ministère de l’agriculture.
Durant cette journée, des techniciens d’organismes agricoles sont intervenus
(Thierry Jeulin, ingénieur référent fourrages et lait de la Chambre d’agriculture
de l’Orne, et Adeline Michel, responsable ARAD-CERFRANCE Normandie
Maine). Des agriculteurs de l’Orne ont témoigné de leur expérience (Anton
Sidler, Thierry Lemaître et Nicolas Duboust). Enfin, l’agro-écologie a été défini
par l’agronome Michel Griffon.
Thierry Lemaître, éleveur à Hauterive et administrateur d’InPACT BasseNormandie, est intervenu dans l’après-midi. Il a d’abord présenté son exploitation, ses résultats économiques, et sa vision du métier d’agriculteur. Le paysan
doit gérer les compromis et les risques en sécurisant son système d’exploitation. Il a ensuite fait part de sa conception de l’agro-écologie qui doit passer par
un changement de modèle économique. De la recherche de la productivité, il
faudrait passer à la recherche de plus-value. Il a insisté sur le rôle primordial des
associations de développement rural et agricole et la nécessité de l’approche
collective pour se former et échanger. Enfin, il a présenté le réseau InPACT et
ses associations adhérentes, et l’outil de diagnostic d’autonomie alimentaire.
1
Promouvoir et valoriser les produits issus
des fermes herbagères
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Pr
L’enjeu de ce projet est de valoriser les produits issus de d’exploitations ayant un système herbager pâturant auprès
des transformateurs, des filières, des consommateurs, de la restauration collective. L’objectif est de créer un débouché
pour les producteurs engagés dans cette démarche, promouvoir les produits normands de qualité et cultiver l’autonomie
alimentaire des élevages de notre région.
Ce projet se décline par plusieurs étapes :
Etude des identifiants existants en Basse-Normandie
L’objectif est d’analyser la prise en compte du système
herbager et du pâturage dans les démarches existantes
dans les filières laitières et bovins viande.
On distingue les SIQUO (Signes d’identification de la qualité et de l’origine) comprenant les Appelations d’Origine
Protégée/Contrôlée, les Labels Rouges,
l’Agriculture
Biologique et la Certification Conformité Produit ; des
marques collectives comme par exemple, Boeuf de Nos
Régions, Bleu, Blanc, Coeur et des démarches terroirs comme
Manche et Orne Terroirs.
Une comparaison va être effectuée entre les critères définis dans les cahiers des charges des démarches existantes et
ceux définis lors de la phase 5 du projet InPACT.
Enquête auprès des acteurs de la filière bovine
Retour d’expérience de projets similaires
Des entretiens sont en cours de réalisation auprès des
acteurs de la filière bovine (lait et viande) pour connaître leur
intérêt vis à vis de la valorisation possible des produits isus
de systèmes d’exploitation utilisant le pâturage.
Des projets collectifs valorisant les produits issus du pâturage existent dans d’autres régions de France et on était
étudié afin de connaître les atouts, les contraintes, les facteurs de réussites et d’échec, ainsi que les difficultés rencontrées pour chaque expérience.
Les projets étudiés sont majoritairement à l’initiative d’agriculteurs, souhaitant valoriser notamment leur savoir-faire et
leur territoire. Même si ces expériences sont différentes du
projet bas-normand, cela permettra de connaître les éccueils
à éviter et d’optimiser les chances de réussite.
Des producteurs, transformateurs, interprofessions et autres
acteurs ont été sollicités par téléphone et ont répondu favorablement. Merci à eux !
Enquête auprès des consommateurs
Quelques résultats :
Les grandes et moyennes surfaces sont les lieux d’achat les
plus utilisés, surtout pour les produits laitiers, l’achat en boucherie concerne 46 répondants.
Les critères d’achats principaux pour la viande sont la provenance, le prix et la qualité. Les consommateurs recherchent
donc des produits locaux, de qualité mais font tout de même
attention au prix.
Pour les produits laitiers, il s’agit du goût, de la provenance et
du prix. Ainsi, on choisit un fromage d’abord pour ses qualités gustatives, avec encore une attention portée sur l’origine
du produit et son prix.
Une enquête a été effectuée au cours du mois de mai
auprès des consommateurs, pour connaître leur intérêt vis à
vis d’une plus grande information sur l’alimentation des
bovins. 85 personnes ont été interrogées lors d’évènements
festifs et une version sur internet a permis de recueillir l’avis
de 72 répondants soit un total de 157 personnes enquêtées.
Le questionnaires se composait de plusieurs parties :
-Les pratiques d’achat
-La restauration hors-domicile
-La production bovine et le pâturage
-Les informations sur les produits bovins
140 120 13-­‐ Quel degré d'importance accordez-­‐vous à la présence des informa;ons énumérées ci-­‐dessous sur l'emballage de la viande de bœuf que vous achetez ? 120 117 105 105 100 87 80 65 60 40 20 0 57 56 44 33 27 6 4 Origine du bovin 5 7 Qualités nutri?onnelles très important 2
35 26 18 15 Race du bovin 46 39 Condi?oins d'élevage plutôt important 6 11 Alimenta?on des animaux peu important 11 12 18 7 12 Lieu Présence ou d'élabora?on non d'OGM du produit pas important Lettre n°12 - Juin 2014
Comme le montre le graphique de la page précédente,
les informations les plus importantes qui doivent figurées
sur les produits sont l’origine du bovin, la présence ou non
d’OGM, les conditions d’élevages et l’alimentation des
animaux.
Les consommateurs souhaiteraient que cela soit écrit
directement sur l’emballage ou par l’intermédiaire d’un
logo.
Concernant le temps de pâturage (graphique ci-contre),
un tiers des répondants estiment que les bovins passent
plus de 6 mois dans les près, 6 mois pour 16% des personnes, et une période inférieure à 6 mois pour 14 %. 13%
avouent ne pas savoir et 17% répondent que le temps de
pâturage dépend de l’exploitation, et peut aller de 0 à 12
mois par an.
Les consommateurs sont réellement demandeurs de
plus d’informations sur les produits qu’ils mangent et
cette enquête justifie pleinement l’intérêt de réaliser une
vidéo pour expliquer le pâturage et ses bienfaits sur les
pratiques d’élevage et la qualité des produits.
Les outils de communication
Site internet
Afin de mutualiser les données et les outils (lettres, vidéos…)
d’InPACT, un blog a été créé pour augmenter la lisibilité du
réseau et le présenter.
Voici l’adresse internet que vous pouvez consulter :
inpactbn.blogspot.fr
Plaquette de présentation d’InPACT
Une nouvelle plaquette a été créée, présentant les structures adhérentes d’InPACT ainsi que les objectifs et outils du
réseau. Elle a notamment été distribuée lors des évenements
auquel à participer InPACT.
Plaquette Consommateurs « Les produits du pâturage, je m’y engage ! ».
Vous la découvrirez ci-joint avec cette lettre. Elle est à destination des consommateurs, et est un outil support pour
échanger avec eux sur la thématique du pâturage.
Elle sont disponibles dans les locaux de la FRCIVAM à Vire et
du GRAB à Caen.
N’hésitez pas à en demander pour la diffuser auprès de vos
clients, adhérents, partenaires et autres !
Les actualites d'INPACT en Basse-Normandie
InPACT au festival des AOC et AOP de Cambremer le
3 mai 2014
Lors des rencontres de Cambremer, InPACT a participé aux
Ateliers de l’Info, sortes de cafés-rencontres organisées dans
un salon de thé. 3 producteurs et/ou transformateurs (Patrick
Mercier, Jacques Lebailly et Luc Bignon) étaient conviés à
débattre sur le thème « L’intérêt du pâturage pour des produits de qualité ». Malheureusement, aucun consommateur
n’a répondu présent, l’évènement était plus propice à la flânerie et à la dégustation qu’à la discussion.
de manière ludique et très visuelle. Pour la filière bovine, les
étudiants ont créé un puzzle représentant les différents morceaux de viande d’un boeuf, et une démonstration d’une
bascule électronique a été réalisée.
InPACT à Bœuf en fête le 18 mai 2014
InPACT a tenu un stand pendant cette manifestation organisée par le centre de formation MFR de Maltot. Ce stand a été
établi en partenariat avec des étudiants du BTS ACSE
(Analyse et Conduite de Système d’Exploitation) et des organismes de conseil en élevage Littoral Normand, qui comprend le Contrôle Laitier et Bovins Croissance.
Les étudiants de la filière lait avaient matérialisé une ration
journalière estivale et hivernale d’une vache laitière et l’équivalement de lait produit avec des briques de lait, des bouteilles d’eau, du foin etc...Le public pouvait donc se rendre
compte de la quantité d’aliments consommés par un bovin
Lettre n°12 - Juin 2014
Cette journée a été l’occasion d’aller à la rencontre des
consommateurs afin de poursuivre l’enquête.
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BREVES OGM
EN FRANCE
Que mangent les animaux ? Pas toujours facile à
savoir, mais la DGCCRF refuse d’en dire plus !
Une nouvelle enquête de la Direction Générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des Fraudes (DGCCRF) fait état de dysfonctionnements dans l’étiquetage « OGM » des aliments pour animaux : environ 10% des échantillons
analysés révèlent une non-conformité d’étiquetage
(une absence d’étiquetage malgré un taux d’OGM
autorisés supérieur à 0,9%). Pour la DGCCRF, « cette
situation est essentiellement due à l’extension des
cultures OGM hors de france et principalement dans
les pays tiers, qui entraîne une augmentation des
contaminations croisées et des impuretés botaniques dans les matières premières ». Il s’agit donc,
pour la DGCCRF, principalement d’insuffisance dans
la mise en œuvre de mesure de coexistence, plus
que de fraudes.
L’administration française se contente pour l’instant
le plus souvent de donner des avertissements aux
contrevenants. Sur les douze irrégularités constatées (sur 111 établissements visités et 78 prélèvements réalisés), seules deux ont donné lieu, à une
injonction pour l’une, et à l’établissement d’un procès verbal pour l’autre. Malgré la sévérité toute relative de la DGCCRF, cette dernière se targue que «
l’action des services de contrôle a permis d’améliorer les pratiques des fabricants des aliments »,
depuis que ces contrôles sont réalisés. Pour autant,
la DGCCRF ne donne aucun chiffre des années précédentes à l’appui de cette affirmation. Si le taux de
non-conformité entre étiquetage et contenu du
produit est constant, le taux de non-conformité des
aliments composés est en diminution, nous a précisé la DGCCRF, même si elle n’exclut pas un biais
mathématique dans ces résultats qui pourraient être
une « simple variation statistique », compte-tenu de
la taille des échantillons…
Source : Pauline Verrière, Inf’OGM, mai 2014
OGM : culture autorisée en Europe mais interdite
en France
Le Conseil constitutionnel a validé la loi interdisant
la mise en culture des variétés de maïs génétiquement modifié (OGM) que le Parlement avait adoptée
définitivement le 5 mai, alors que l’Union européenne a trouvé un accord autorisant leur culture.
Cette décision arrive en même temps que l’annonce
d’un accord trouvé par l’UE autorisant la culture des
OGM sur son territoire. «Les États réfractaires, dont la
France, auront toutefois la possibilité d’interdire les
semis sur leur territoire», a indiqué à l’AFP un diplomate européen.
Après des années de blocage sur ce dossier, l’accord
doit être formalisé le 12 juin par les ministres de
l’Environnement. Sans remettre au niveau national
la procédure d’autorisation, le nouveau cadre permet à chaque État d’interdire la culture d’un OGM
sur tout ou une partie de son territoire pour des raisons autres que la santé et l’environnement, comme
l’ordre public, l’aménagement du territoire ou la
lutte contre la dissémination.
Les États-membres anti-OGM (dont l’Allemagne, le
Royaume-Uni et la Belgique) ne pourront par contre
pas interdire le transit sur leur territoire des OGM
autorisés, a précisé une source européenne.
Quatre OGM ont obtenu une autorisation de culture,
mais un seul est encore cultivé : le maïs MON810 du
groupe américain Monsanto, qui a demandé le
renouvellement de cette autorisation. Mais sept
autres demandes de cultures sont en attente d’une
autorisation, dont le mais TC1507 de Pioneer, filiale
du groupe américain DuPont.
Source : La Tribune, 28 mai 2014
Un champ de maïs OGM illégal détruit par l’Etat
Les services de l’Etat ont détruit, jeudi 5 juin, un
champ de maïs OGM dans le Tarn-et-Garonne, sous
la protection des gendarmes suite à l’adoption de la
loi interdisant les OGM.
La FDSEA du Tarn-et-Garonne, premier syndicat des
agriculteurs, admet que la plantation de maïs avait
une part revendicative, mais s’insurge contre cette
destruction, ordonnée avant même que la justice
statue sur un référé introduit par l’agriculteur contre
sa mise en demeure. Une quarantaine d’agriculteurs
ont tenté, en vain, de s’opposer à la destruction du
champ près d’Auvillar.
Source : Le monde, 5 juin 2014
modifiés ont déjà été autorisés commercialement,
mais en milieu confiné : des poissons transgéniques
fluo, nommés Glofish et Night Pearl, destinés à un
usage décoratif en aquarium.
DANS LE MONDE
En Argentine, le soja OGM a pris toute la place
80% des terres cultivées du pays d’Amérique du Sud
sont occupées par des plantes génétiquement
modifiées et surtout par le soja (62%).
Entre 1996 et aujourd’hui, la culture du soja – transgénique à 99% – est passée en Argentine de 370 000
hectares à plus de 20 millions. L’Argentine est devenue dans le même temps le troisième exportateur
mondial de pousses de soja et le premier exportateur d’huile et de farine de soja. C’est aussi le troisième exportateur mondial de maïs, avec 3,7 millions d’hectares de maïs transgénique (95% du total
du maïs cultivé). Le coton transgénique, lui, occupe
un demi-million d’hectares. Au total, ce sont près de
25 millions d’hectares couverts par des OGM.
Mais, Oxitec, une entreprise britannique en étroite
relation avec Syngenta, propose une nouvelle stratégie via des moustiques transgéniques stériles qui
permettraient de « contrôler » la population des
moustiques vecteurs. Des essais en champs ont été
réalisé par Oxitec : 6000 moustiques GM lâchés en
Malaisie en 2010, trois millions de moustiques GM
dans les îles Caïmans et plusieurs essais au Brésil.
Curieusement, les essais prévus en Floride (ÉtatsUnis) n’ont jamais eu lieu... Au Brésil, la première
autorisation commerciale pour ces moustiques GM
vient
donc
d’être
accordée.
«Six ou sept millions d’hectares ont basculé de l’élevage vers l’agriculture, explique Pedro Peretti,
ancien directeur de la Fédération Agraire d’Argentine (FAA). Le soja a envahi les meilleures terres et
fait reculer l’élevage vers des zones marginales du
Nord.». 2,5 millions d’hectares ont été déboisés pour
cultiver l’oléagineux, qui rapporte énormément au
pays avec une exportation taxée à hauteur de 35%.
Les autres activités agroalimentaires, elles, ont reculé. Le blé est passé de 6,3 à 3,3 millions d’hectares en
dix ans. Il représentait 35% de la superficie cultivée
dans les années 1980 contre 9,7% aujourd’hui. Les
paysages mythiques de la pampa parsemée de
vaches alimentées à l’herbe fraîche ont laissé place à
des champs de soja et à des feedlots, des fermes
d’engraissement. Quant aux produits phytosanitaires, en 22 ans, leur commercialisation est passée
de 39 à 335 millions de kilos par an : une augmentation de 758%.
La dengue est une maladie qui touche un peu plus
de 120 000 brésiliens chaque année [7] et pour
laquelle il n’existe pour le moment ni vaccin [8] ni
traitement. Cependant, cette maladie n’est pas toujours fatale, une politique de santé publique avec
des actions de lutte antivectorielle, la détection
précoce et l’accès à des soins médicaux adaptés
permettent de ramener les taux de mortalité en
dessous de 1%.
Cette décision inquiète de nombreuses organisations, écologistes, agricoles, sociales, etc. Pour elles,
le dossier est lacunaire : aucun plan de suivi postcommercial n’est fourni par l’entreprise, et les soidisant « résultats probants » des essais en champs
n’ont pas été publiés. Par ailleurs, selon les organisations de la société civile, les essais réalisés avec ce
même moustique GM, dans les îles Caïmans, ont
montré que la technologie n’était pas effective, et
qu’il faudrait plus de sept millions de moustiques
GM stériles, par semaine, pour avoir une chance de
supprimer une population sauvage de seulement 20
000 moustiques...
Comme pour la faim dans la monde, l’éradication
des grandes épidémies ne se fera pas à l’aide d’une
simple technique. Ce sont des politiques agricoles,
pour l’une, et sanitaires, pour l’autre, qui auront des
réels impacts.
Source : Christophe Noisette, Inf’OGM, avril 2014
Les applications d’herbicide ont provoqué de très
nombreux cas de maladies et malformations.
À Córdoba, la mobilisation des mères du quartier
d’Ituzaingó Anexo a permis de faire condamner un
producteur de soja et un épandeur à trois ans de
prison avec sursis. Dans la même province, la petite
ville de Malvinas Argentinas a réussi à faire stopper
par la justice la construction d’une monumentale usine de semences transgéniques de Monsanto, qui
InPACT en
s’apprête cependant à commercialiser une nouvelle
Basse-Normandie, c’est :
variété de soja OGM.
Source : La Croix, 12 mai 2014
BRESIL - Le moustique OGM autorisé et bientôt
commercialisé, malgré une évaluation laxiste
Le 10 avril 2014, le Brésil a autorisé la dissémination
commerciale dans l’environnement du moustique
Aedes aegypti transgénique (OX513A) de l’entreprise britannique Oxitec. Ce moustique transgénique stérile est censé permettre de lutter contre la
dengue, une maladie qui fait encore de nombreuses
victimes dans les pays tropicaux. Mais c’est aussi et
surtout le premier animal transgénique qui est autorisé en vue d’être disséminé à grande échelle dans
l’environnement. D’autres animaux génétiquement
L’Association Régionale pour
le Développement de l’Emploi
Agricole et Rural
L’Association de Formation
Collective à la Gestion de
l’Orne
Le Groupement Régional
d’Agriculture Biologique
La Fédération Régionale des
Civam Centre d'Initiative pour
valoriser l'agriculture et le
milieu rural
Publication éditée par InPACT Basse-Normandie.
Réalisation : Claire Scrignac, Fabienne BOIS, Claire BOUDEAU-BLANCHARD, Audrey TESSERAUD,
Magali VILLATTE
InPACT - 6 rue des Roquemonts - CS 45346 - 14053 Caen Cedex 4 - Tel. 02 31 47 22 85
e-mail : [email protected]
Cette publication a reçu le soutien de la région Basse-Normandie, de l'Agence de l'eau Seine Normandie
et de la Fondation de France.
Elle est diffusée gratuitement aux adhérents et sympathisants des associations membres d'InPACT.
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