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Le carnaval est un événement majeur aux Antilles, donc en Martinique.
Photo n°3
Photo n°1
D'origine religieuse, le carnaval devait permettre
aux Chrétiens de faire la fête et de manger de la
viande une dernière fois avant d’entamer les quarante jours de Carême synonymes de privation. De
nos jours, le goût très prononcé des Antillais pour la
fête a transformé cet événement en une grande fête
véritablement populaire et complètement gratuite.
Le carnaval est une période de l’année très attendue
par les petits et les grands, l’occasion d’un grand
défoulement où toutes les couches de la société se
retrouvent dans la rue pour danser et parader. C’est
aussi un spectacle extraordinaire où des groupes à
pied et des chars s’accaparent les rues de la ville
dans un grand tumulte de couleurs, de sons et de
rythme.
Le rythme et la musique font partie intégrante du
spectacle. Les groupes à pieds sont accompagnés de
musiciens. Percussions, trompettes et trombones ou
tout simplement sifflets sont de toutes les parades.
Les groupes à pieds sont accompagnés par des
chars où trônent fièrement les miss carnaval élues
dans les communes. C’est aussi sur les chars que se
trouvent les grosses sonos qui accompagnent le
défilé quand les musiciens à pied font une pause. Ils
diffusent les tubes du carnaval, et particulièrement
le tube du carnaval, souvent une chanson populaire
« remixée » et adaptée pour la circonstance, avec
des
paroles
cocasses
ou
crues.
Le soir, de nombreux bals et zouks accueillent en
soirée les fêtards et se prolongent toute la nuit.
Photo n°4
Photo n°2
Le carnaval commence calmement après
l’Epiphanie. Après les nombreux préparatifs des
mois qui précèdent le carnaval, les répétitions
commencent. Chaque commune se prépare et élit sa
Miss carnaval. Ils font déjà des concours de danses
et de costumes.
La fête culmine pendant les quatre « jours gras ».
Dans les rues se déverse partout l'euphorie d'un
peuple saisi de la folie de la fête. La circulation est
interdite, les grandes parades et les vidés commencent. Chacun exhibe fièrement son costume. Des
couleurs vives, beaucoup de strass et de paillettes,
et bien sûr, de longues plumes en sont les composantes essentielles. Certains costumes traditionnels
reviennent années après années comme les ‘’Neg
Gwo Siwo’’ aux corps enduits de suif et de sirop de
canne ou encore les Indiens, en hommage aux premiers habitants de l’île. Les Martiniquaises savent
mettre en valeur leur élégance naturelle en jouant
des épaules et des jambes sous des costumes romantiques, modernes, sexy ou naïfs.
Le lundi, les enfants des écoles que les parents et
les maîtresses griment et déguisent (petits diablotins, animaux, fleurs, papillons ou même, Superman
ou Zorro) ouvrent les festivités. Les hommes se
travestissent en femmes et offrent le spectacle de
‘’mariages burlesques’’. Le soir se déroulent les
‘’Vidés en pyjama’’, de tumultueuses cavalcades
dans les rues, où le pyjama, plus ou moins excentrique,
est
le
costume
de
rigueur.
Le Mardi-gras est le jour du défilé en rouge. Les
masques à cornes sont de sortie et les vêtements,
couleur sang, sont décorés de bouts de miroirs.
La fête monte en puissance et connaît son paroxysme le mercredi des Cendres qui marque le
dernier jour des festivités avec la mort de Vaval, le
roi du carnaval. Il est représenté par une grande
marionnette, et porté dans les rues, en tête d’une
longue procession où le noir et le blanc, couleurs de
deuil, sont de rigueur. Le roi Vaval sera brûlé à la
nuit tombée, l’occasion pour la foule d’un ultime
déchaînement
autour
du
bûcher.
Si le carnaval aux Antilles françaises n’est pas
aussi célèbre que celui de Rio de Janeiro, il n’en est
pas moins un spectacle étonnant, pittoresque et
exotique.