étude morphologique de la courbure cervicale
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étude morphologique de la courbure cervicale
SFCR, GES, SFNCR - LE TOUQUET - JUIN 2009 ÉTUDE MORPHOLOGIQUE DE LA COURBURE CERVICALE INFÉRIEURE : À PROPOS DE 230 SUJETS ASYMPTOMATIQUES A. FALINE (1), M. SZADKOWSKI (1), E. BERTHONNAUD (1), V. FIÈRE (2), P. ROUSSOULY (1) L’ étude a pour but de déterminer les paramètres prédictifs de la morphologie de la colonne cervicale inférieure. Matériels et méthodes 230 sujets asymptomatiques ont été étudiés au cours d’une étude prospective continue. Le bilan comportait une radiographie de la colonne vertébrale en totalité incluant les têtes fémorales de face et de profil. L’analyse par le logiciel OPTISPINE® permet de définir les paramètres sagittaux jusqu’en C2. Pour chaque sujet, nous avons mesuré : l’incidence pelvienne (IP), la pente sacrée (PS), la version pelvienne (VP) et l’angle spino sacré (ASS) ; le niveau du point d’inflexion thoraco-cervical (I), l’angle de départ de la courbure cervicale avec l’horizontale (pente thoracique : PT), la hauteur de l’apex de 1- CMCR des Massues, 92 rue Edmond Locard, 69005 Lyon. 2- Centre Orthopédique SANTY, 24 avenue Paul Santy, 69008 Lyon. courbure (Ap), l’angle de courbure global (L), le nombre de vertèbres dans la courbure (N) et l’angle de lordose par étage cervical (L/N). Le coefficient de corrélation de PEARSON et le test t de STUDENT avec p=0,05 comme valeur seuil ont été utilisés. Résultats L’angle spino pelvien était de128,4° (121–135). Le niveau du point d’inflexion thoraco cervical était en moyenne en T2 (C2–T4), l’angle PT était de 27,3° (7–48). L’apex de courbure était situé en moyenne en C5 (C3–T1). L’angle de courbure était de L = 5,6° (-15–33), les cyphoses étant négatives. La distribution de la morphologie cervicale était 60% de lordoses, 20% de cyphoses, et 20% de courbures sigmoïdes. Le nombre de vertèbres N était de 6 (2–9). L’angle L/N, était de 0,9° (2,75–5). La corrélation entre lordose segmentaire et globale était de 0,95. Il existe une corrélation entre l’angle global L et la PT (R= 0,71), ainsi qu’entre l’angle seg- mentaire L/N et la PT (R=0,69). En moyenne, la pente sacrée était de 37,7°, la version pelvienne de 11,2° et l’incidence pelvienne de 49,0°. Il n’existe pas de corrélation entre les paramètres pelviens et la pente thoracique. Discussion Notre série comportait des sujets équilibrés dans le plan sagittal (A.S.S. normal). La reconstruction géométrique du profil de colonne à l’aide du logiciel nous a permis d’obtenir des données comparables à celles de la littérature (angle moyen de courbure cervicale, nombre de vertèbres dans la courbure, angulation segmentaire), de déterminer un point de départ “non anatomique” de la courbure cervicale (en moyenne en T2), et de corréler la pente au point d’inflexion cervico thoracique à l’angulation cervicale. Cyphoses et courbures sigmoïdes représentent 40% des patients de notre population asymptomatique, pouvant être considérés comme des morphotypes “normaux”. ■ sagittale entre T8-L1 et rotation maximale en T7-T8, les courbures doubles majeures avec rectitude sagittale entre T9-L2 et rotations maximales en T8-T9 et L2-L3 respectivement, les courbures lombaires avec rectitude sagittale entre T12-L4 et rotation maximale en L1-L2. Après instrumentation postérieure l’hypercyphose entre T4-T12 a diminuée en moyenne de 24,1 à 17,4 degrés (p= 0,0001) et l’hypocyphose entre T9-T12 a augmenté de 3,6 à 8,6 degrés (p= 0,0001) dans les courbures thoraciques et doubles majeures. L’hypolordose entre T12-L2 a augmenté de 6,6 à 10,3 degrés (p= 0,027) et la lordose entre L3-S1 a diminué de 42,1 à 38,9 degrés (p= 0.463) dans les courbures lombaires et doubles majeures. Les gîtes, la pente sacrée, la version et l’incidence pelvienne n’ont pas COMPARAISON DE L’ALIGNEMENT SAGITTAL ET DE LA ROTATION VERTÉBRALE DANS LA SCOLIOSE IDIOPATHIQUE J. BOUCHAIB (1), Y.P. CHARLES (1), E. SAULEAU (2), J.-P. STEIB (1) U CORRECTION SAGITTALE DE LA SCOLIOSE IDIOPATHIQUE PAR CINTRAGE IN SITU Y.P. CHARLES (1), J. BOUCHAIB (1), E. SAULEAU (2), J.-P. STEIB (1) L a technique du cintrage in situ corrige la déformation tridimensionnelle de la scoliose par manœuvres de dérotation, de médialisation, de mise en cyphose ou en lordose de segments stratégiques du rachis. Une étude préalable a identifié une zone de rectitude thoracolombaire sagittale prolongée dans les scolioses thoraciques, doubles 1- Service de Chirurgie du Rachis, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France. 2- Département de Santé Publique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France. Le Rachis - Tome 5 - N° 3 Mai - Juin 2009 majeures et lombaires, indiquant les vertèbres à rotation maximale et les zones en hypocyphose ou hypolordose. Le but de cette étude était d’analyser la correction de l’équilibre sagittal de ces segments par cintrage in situ. Matériel et Méthodes Les radiographies pré- et postopératoires de 54 patients (48 femmes, 6 hommes, âge moyen 21 ans, recul 8 ans) porteurs de scoliose idiopathique (36-104 degrés) ont été analysées avec Spineview. ne prolongation de la rectitude sagittale physiologique à la charnière thoracolombaire (T11-L1) est souvent observée dans les scolioses idiopathiques thoraciques, doubles majeures et lombaires. Le but de cette étude était de vérifier la relation pouvant exister entre la rotation vertébrale, le type de courbure dans le plan frontal et l’observation d’une rectitude sagittale dépassant 4 vertèbres. Les types de courbures, les niveaux inclus dans la rectitude sagittale et les vertèbres à rotation maximale ont été déterminés. La cyphose a été mesurée entre T4-T12, T4-T8, T9-T12. La lordose a été mesurée entre L1-S1, T12-L2, L3-S1. Les gîtes en T1 et T9, la pente sacrée, la version et l’incidence pelvienne ont été déterminées. Matériel et Méthodes Les radiographies préopératoires de 54 patients (48 femmes, 6 hommes, âge moyen 21 ans) porteurs de scoliose idiopathique ont été analysées avec Spineview. Les types de courbures : thoracique, double majeure ou lombaire (Lenke 1, 3 ou 5) et les angles de Cobb ont été définis sur la télécolonne de face. Les niveaux inclus dans la zone de rectitude sagittale, la cyphose thoracique, la lordose lombaire, la Résultats Trois configurations caractéristiques ont été analysées: les courbures thoraciques avec rectitude 1- Service de Chirurgie du Rachis, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France. 2- Département de Santé Publique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France. 6 varié de manière significative. Conclusion La rectitude thoracolombaire sagittale se prolonge selon 3 configurations caractéristiques. Elle indique le niveau de rotation maximale à son extrémité supérieure ou inférieure. Elle permet de décomposer la cyphose thoracique globale en segments d’hypercyphose supérieure et d’hypocyphose inférieure et d’identifier une zone d’hypolordose lombaire supérieure. Le cintrage in situ corrige la rotation vertébrale, la cyphose et la lordose en agissant sur des vertèbres stratégiques. La rectitude permet de mieux identifier les endroits à corriger afin d’optimiser l’équilibre entre cyphose thoracique et lordose lombaire tout en améliorant la rotation vertébrale par action de traction ou de poussée. ■ pente sacrée, l’incidence et la version pelvienne, les gîtes en T1 et T9 ont été déterminés sur la télécolonne de profil. La rotation vertébrale a été analysée pour toutes les vertèbres thoraciques et lombaires selon Perdriolle, Nash et Moe sur les radiographies de face, puis l’angle de rotation axiale a été mesuré par scanner. Résultats Les amplitudes des courbures étaient comprises entre 36-104 degrés (moyenne 59 degrés). 52 patients présentaient un dos plat ou creux. La gîte moyenne en T1 était de 3 degrés, de 6 degrés en T9. L’incidence pelvienne était de 49 degrés, la pente sacrée de 40 degrés, la version pelvienne de 9 degrés. La cyphose thoracique mesurait 28 degrés et la lordose lombaire 49 degrés. L’analyse détaillée a mis en évidence des zones d’hypocyphose thoracique inférieure et d’hypolordose lombaire supérieure sous forme de rectitude sagittale (5-7 vertèbres).