91.1 ko - La France au Portugal

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18 au 24 octobre 2012
PRESSE ECRITE PORTUGAISE
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive, mais une sélection ponctuelle, sous forme
de résumés synthétiques, de deux ou trois sujets de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise, et non traités par l’ambassade par ailleurs
I – La presse en temps de crise : La presse va perdre plus de 150 travailleurs d’ici à la fin de
l’année (Diário Económico, 18 octobre) ; Ils sont des milliers à souscrire les pétitions pour
défendre Lusa et le Público (Público, 18 octobre) ; Grève dans Lusa avec 100% d’adhésion (i,
18 octobre) ; La grève jusqu’à dimanche peut obtenir l’adhésion presque totale (Diário de
Notícias, 18 octobre) ; L’agence Lusa a seulement produit dix dépêches hier. Les travailleurs
du Público font aussi grève aujourd’hui (Público, 19 octobre) ; Oliveira a en mains l’accord
pour vendre Controlinveste à des Angolais (DE, 19 octobre) ; En temps de crise, les journalistes
doivent aussi s’inquiéter de l’aspect commercial de leur profession (Público, 21 octobre) ;
L’administration de Lusa va proposer une réduction des salaires (DE, 23 octobre) ; Les
travailleurs de Lusa demandent l’appui de municipalités et de pays lusophones (Público, 23
octobre)
La semaine écoulée a été marquée par des annonces de ventes, de licenciements et de grèves dans le
secteur de la presse. Selon le DE, les principaux groupes s’attendent à des difficultés croissantes. Au
premier semestre 2012, les recettes des publications du groupe Cofina ont chuté de 10%, celles du
groupe Imprensa de 14%. Ce dernier vient d’annoncer la fermeture de quatre publications
spécialisées et la vente d’une revue automobile. En 2012, 167 publications ont déjà pris fin, pour
seulement 58 lancements.
Selon le DE du 19 octobre, la vente du secteur communicationnel du groupe Controlinveste de
Joaquim Oliveira, propriétaire notamment du Diário de Notícias, du Jornal de Notícias et de Radio
TSF, se confirme au profit d’un groupe angolais, qui pourrait être la Newshold, Scoremedia ou la
banque BPA. Cette transaction, qui a fait l’objet de négociations sur plusieurs mois et représente
environ 200 millions d’euros, inclut les 23% de capital de Controlinveste dans l’agence Lusa.
L’hebdomadaire Sol a licencié 20 personnes, le Diário Económico en avait précédemment licencié
36, et le quotidien i a procédé à quelques non-renouvellements de contrats. La prévision de
licenciement de 48 personnes au quotidien Público a provoqué une grève inédite le 19 octobre.
Les travailleurs de l’agence Lusa ont mené du 18 au 22 octobre une grève rencontrant 90%
d’adhésion, pour protester contre la prévision d’une diminution de 30% de l’indemnité
compensatoire versée à l’agence par l’Etat - soit une réduction des subventions de 19,1 à 13,2
millions d’euros. Après un processus de licenciements amiables voué à l’échec, l’administration de
Lusa propose une réduction des salaires. La dernière - et unique- grève qui avait obligé l’agence à
interrompre ses flux d’information remonte à 1990. Le syndicat des journalistes de Lusa, qui a
organisé des rassemblements devant la présidence du Conseil des ministres et le Parlement les 18 et
19 novembre, prévoit d’adresser des courriers aux chefs d’Etats des pays lusophones, ainsi qu’au
ministre des Affaires étrangères dont l’attention sera appelée sur le rôle de l’agence en tant
qu’ « actif stratégique », et aux municipalités. Le cabinet du ministre adjoint et des affaires
parlementaires a dédramatisé la situation, expliquant que l’avenir de Lusa n’était pas en cause.
Plusieurs pétitions ont circulé, réunissant quelques milliers de signatures en faveur des travailleurs de
Lusa et du Público. Le 20 octobre, le Forum des Journalistes (ndr : groupe de professionnels de la
communication sociale créé fin 2011 face à une instabilité croissante dans les rédactions), a organisé
une conférence sur le thème : « Journalisme en temps de crise :- la plus grande vague de
licenciements dans le journalisme : quelles conséquences ? Quelles alternatives ? ».
Selon l’ancien directeur de la chaîne nationale de télévision RTP-2 Jorge Wemans, « la diminution du
pouvoir des médias dans la société » a contribué à éloigner les investisseurs des affaires « ruineuses »
que sont certains organes de communication. Le journaliste Ricardo Alexandre, ancien directeur
adjoint de la radio publique Antena 1, alerte sur les conséquences des licenciements pour les
rédactions, et propose la création de structures parallèles qui permettraient aux journalistes de
poursuivre différemment leurs activités (Público, 21 octobre).
II – L’Allemagne donne le rythme et s’invite à Lisbonne : Mme Merkel a repris en main la
stratégie européenne face à la crise et n’a pas créé un climat propice à une prise de décisions
avant la fin de l’année (Público, 21 octobre) ; Le Portugal reçoit Mme Merkel le 12 novembre
prochain, accompagnée d’une délégation d’entrepreneurs et de banquiers en force (Público, 20
octobre)
La journaliste Teresa de Sousa, spécialiste des questions européennes au quotidien Público, fait le
point sur le dernier Conseil européen de la façon suivante. La Chancelière allemande a laissé entendre
que le cadre de supervision bancaire pourrait être prêt pour approbation avant la fin de l’année. Celuici fonctionnera quand elle le souhaitera, à savoir à la fin de 2013, mais sans effet rétroactif, ce qui
ferme la porte aux attentes notamment portugaises. Cette question peut sembler mineure mais ne l’est
pas : l’Union bancaire, une fois la supervision bancaire opérationnelle, est l’unique moyen de rétablir
la confiance au sein du système financier européen, permettant aux pays périphériques aujourd’hui
asphyxiés par la crise, de se financer.
Dans un autre article, la journaliste intervient sur la préparation de la visite de la Chancelière
allemande au Portugal le 12 novembre, la première depuis que M. Passos Coelho est le chef du
gouvernement. Du côté portugais, la rencontre mobilisera les grandes banques du pays et 10 grosses
entreprises nationales ; la liste des participants allemands n’est pas close. Des rencontres bilatérales
seront organisées par sujets et par secteurs, et compteront avec la présence de nombreux membres du
gouvernement. L’Allemagne occupe la 7ème place des Investissements directs étrangers (IDE) au
Portugal depuis les 6 derniers mois. Berlin est le premier investisseur étranger dans le secteur
industrie avec un pourcentage de 19,5% de l’IDE.
Cette visite était prévue depuis la visite du Premier ministre Passos Coelho en septembre de l’an
dernier. A l’époque, la Chancelière avait souligné le « chemin courageux » du gouvernement
portugais précisant que « Berlin répondra présent si le Portugal nécessite de l’aide ». Mais selon cet
article du Público, la visite du 12 novembre est aussi une posture. Mme Merkel veut donner
l’impression qu’elle vient en aide au bon élève en difficulté, cherchant ainsi à contrebalancer les
critiques du SPD la taxant d’isolationnisme en Europe. Mme Merkel s’est rendue à Athènes, puis à
Madrid et vient donc maintenant à Lisbonne. A Athènes la visite s’est résumée à quelques heures de
présence sous la protection des forces de l’ordre. Le gouvernement portugais ne souhaite guère
reproduire un tel scénario à Lisbonne. Selon des diplomates portugais, les services de la Chancelière
ont pour habitude de divulguer son programme de visite avec un préavis d’une semaine, ce qui laisse
un espace pour organiser des manifestations anti-Merkel. Lors de la conférence de presse qu’il a
tenue à l’issue du Conseil européen, le Premier ministre portugais a été pour le moins laconique
concernant l’intérêt de la visite : « j’en attends ce que j’attends de la visite d’autres chefs d’Etat (…),
que cette visite puisse confirmer les bonnes relations bilatérales mais aussi que les investisseurs
allemands puisse continuer à faire le pari de l’économie portugaise ». L’article conclut que le
message venant d’Allemagne inclura quelques idées dûment répétées par Mme Merkel, en particulier
qu’ « à Berlin les réformes ont été faites avant la crise ».
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