1.Grupo Galé 2.Poncho Sanchez 3.Chico
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1.Grupo Galé 2.Poncho Sanchez 3.Chico
Salsa (PUT 289 Liner Notes) « Salsa » signifie « sauce » en espagnol et dans un contexte culinaire, c’est un condiment épicé qui ajoute du piquant au repas. Dans les années 20, lorsque pour la première fois Ignacio Piñeiro lança à ses musiciens : « échale salsita », autrement dit « ajoutez un peu de salsa », il souhaitait donc que ses comparses donnent à leur jeu le piment qui inciterait les danseurs à se déhancher jusqu’au bout de la nuit. Peu à peu, le mot « salsa » est devenu un terme générique qui, en 1960, englobait une grande variété de musiques latino-américaines, et en particulier afro-cubaines. Aujourd’hui, la salsa contemporaine est un mélange relevé et savoureux, composé de différents ingrédients rythmiques, comme le son montuno, le mambo, la guajira et la guaracha. Si la salsa est issue de genres datant du début du 20e siècle, ceux-ci plongent leurs racines dans la musique des esclaves africains qui détournaient les instruments et les danses raffinés des planteurs pour créer leurs propres rythmes, nettement plus remuants. Cela dit, la salsa a réellement pris son essor dans les années 60, à des centaines de kilomètres de Cuba et de Porto Rico, dans un cadre on ne peut moins tropical. En effet, c’est dans les rues âpres de New York que la salsa moderne est née. Sans renoncer à leurs traditions musicales, les immigrants portoricains de Spanish Harlem et du Bronx ont intégré la soul américaine, le funk, le jazz, le rhythm and blues, puis le rock et le disco. Tandis que le tempo accélérait pour suivre le rythme frénétique de la métropole, les textes mêlaient nostalgie du vieux monde et vision crue des turbulences urbaines. À côté des morceaux qui traitaient de la fierté culturelle ou abordaient des sujets sociaux et politiques, on trouvait de nombreuses chansons où il était principalement question d’amour et de cœurs brisés. Cependant, la salsa reste avant tout une musique qui fait danser les pays latino-américains. De Cuba et Porto Rico, elle s’est répandue en Colombie, au Venezuela, aux Caraïbes et partout ailleurs. 1. Grupo Galé Volver, Volver artist: groo-poh gah-LAY song: vol-vair, vol-vair Nommé d’après Diego Galé, son fondateur et son « chef d’orchestre », Grupo Galé est l’un des ensembles de salsa les plus plébiscités en Colombie. Il est basé à Medellín, seconde ville du pays par la taille et bastion de la salsa. Diego Galé, qui a joué avec certains des plus grands orchestres de bal colombiens, notamment Grupo Niche et Sonora Dinamita, dirige par ailleurs Sonora Carruseles, un groupe très populaire, fort de plusieurs tubes mondiaux. L’entraînant « Volver, Volver » (Reviens, reviens) fait un tabac sur les pistes de danse.Tirée de l’album Afirmando, sorti en 1995, la chanson s’ouvre sur des accords nostalgiques de tres, une guitare rustique, puis le piano enchaîne à une cadence irrésistible qui vous donne instantanément envie de vous trémousser. « Me réveiller dans un pays qui n’est pas le mien / Respirer l’air étranger d’autres lieux / Oh, mon pays natal me manque / Je ne vis que pour le revoir / Me retrouver parmi les miens. » 2. Poncho Sanchez El Shing-A-Ling artist: PON-cho SAN-chez song: el sheeng-ah-leeng Le joueur de congas mexicain-américain Poncho Sanchez est l’une des figures les plus respectées de la scène musicale latino contemporaine. Né en 1951 au Texas, il a grandi dans la région de Los Angeles. Le public a découvert Sanchez en 1975, lorsqu’il a rejoint le groupe de latin jazz du mythique Cal Tjader. Après la mort de Tjader en 1982, il s’est lancé en solo. Aujourd’hui, avec plus de 25 albums à son actif, Sanchez a acquis une large audience grâce à des morceaux de jazz accessibles et des titres endiablés. Extrait du CD Out of Sight! (2003), « El Shing-A-Ling » reflète les principales influences de Sanchez : le son cubain, la soul américaine et le rhythm and blues. « Je veux vivre heureux et joyeux / Danser mon son montuno tout près de toi. » 3. Chico Alvarez Rumba en el Solar artist: CHEE-koh al-va-REZ song: ROOM-bah en el soh-LAR Chico Alvarez chante avec des ensembles de son cubain et de latin jazz depuis les années 70. Par ailleurs, il anime une émission de radio de qualité que l’on peut entendre le dimanche après-midi sur WBAI, à New York. Historien de la musique, graphiste et producteur de documentaires radio passionné, Alvarez est aussi un chanteur, un arrangeur et un leader de groupe talentueux. Il est né à Brooklyn, mais a regagné Cuba avec ses parents quand il était enfant. Il a donc grandi en écoutant les rythmes des rues et des clubs de l’île pendant une période déterminante de sa vie, avant de revenir à New York. « Rumba en el Solar » (Rumba sur le terrain vague), qui date de 1978, est l’un des premiers enregistrements où l’on entend Alvarez chanter à la tête d’un groupe. La chanson, arrangée et dirigée par le pianiste Paquito Pastor, réunit Oscar Hernández (aujourd’hui leader du Spanish Harlem Orchestra), Alfredo « Chocolate » Armenteros (légende de la trompette cubaine) et José Mangual Jr. (chœurs), entre autres stars. 4. Eddie Palmieri Sujétate la Lengua artist: eh-dee pahl-mee-YAIR-ee song: soo-HEH-tah-tay lah LANE-gwah Eddie Palmieri, grand nom du latin jazz et de la salsa, musicien aventureux et respecté entre tous, réinvente régulièrement la musique tropicale avec ses albums éclectiques aux arrangements complexes qui lui ont valu plusieurs prix. Né à New York dans une famille portoricaine, il a fait preuve dès son plus jeune âge d’une sidérante compréhension des rythmes afro-cubains qui ont donné naissance à la salsa. À l’instar de nombreux artistes de premier plan, Palmieri a connu différentes phases au cours de sa carrière. Il est devenu musicien professionnel dans les années 50, aux côtés de personnalités de l’envergure de Tito Rodríguez, le rival de Tito Puente pour le titre de roi du mambo. En 1960, il a monté son propre groupe, La Perfecta. Dans les années 1970, Palmieri a révolutionné la salsa avec des albums novateurs comme The Sun of Latin Music, le premier à recevoir un Grammy dans la catégorie « Meilleur album latino » en 1976. « Sujétate la Lengua » (Tiens ta langue) figurait sur un CD de 2003 intitulé Ritmo Caliente. Cette reprise d’un classique de Sonora Matancera met en garde contre les dangers du commérage, et prouve qu’après plus de 40 ans de carrière, Palmieri n’a rien perdu de sa magie. 5. Orquesta Aragón featuring Cheo Feliciano Son al Son artist: or-KES-tah ah-rah-GONE CHAY-oh feh-lee-see-ah-noh song: son all son Ce titre est issu de la rencontre entre l’un des plus grands ensembles cubains et un célèbre chanteur portoricain qui fut l’un des chefs de file du mouvement de salsa new-yorkais dans les années 60 et 70. Après avoir accompagné quelques-uns des meilleurs groupes latinos à New York, Cheo Feliciano a sorti en 1972 un premier album solo. Fondé en 1939, Orquesta Aragón, qui combine les sons élégants des violons et de la flûte aux rythmes irrésistibles des percussions afro-cubaines, a longtemps incarné le modèle absolu pour tous les amateurs de charanga. Feliciano a grandi bercé par la musique afro-cubaine. Il a quitté Ponce, sa ville natale portoricaine, pour New York en 1952. En raison du conflit politique entre Cuba et les États-Unis, Orquesta Aragón n’a pas pu jouer sur le continent nord-américain avant les années 90. De son côté, Feliciano s’est rendu à Cuba pour la première fois en 1997, avec un orchestre de 17 instrumentistes représentant la fine fleur de la scène musicale portoricaine. Depuis, il a enregistré avec Orquesta Aragón à plusieurs reprises, notamment sur ce titre qui figure sur La Charanga Eterna, un album de 1999. « Son al Son » (Du son au son) est un hommage passionné à ce genre, où il salue au passage plusieurs figures majeures de l’histoire de la musique cubaine. 6. Son Boricua Muñeca artist: son boh-REE-kwah song: moon-YEH-kah Son Boricua (Son portoricain) est un collectif basé à New York qui compte quelques-uns des meilleurs instrumentistes portoricains. Il a été créé par José Mangual Jr., chanteur et joueur de bongo renommé, dans le but d’injecter un sang neuf au répertoire classique du son et de la salsa. Le succès de Son Boricua obéit à une formule très simple : d’excellents titres interprétés par des musiciens de premier plan – ambiance garantie sur la piste. On a pu découvrir « Muñeca » (Poupée) sur le quatrième album du groupe Clásicos 60s, qui réunissait des tubes mémorables de l’âge d’or de la musique latino. Sur cette reprise, enregistrée pour la première fois par Eddie Palmieri en 1964, Son Boricua substitue les trombones éclatants de la version originale par le son mélodieux des vibraphones. Néanmoins, grâce aux percussions et aux vigoureux riffs de piano, la chanson n’a rien perdu de son caractère entraînant. « Ma poupée, s’il te plaît pardonne-moi / Je ne le ferai plus / Tu m’a trouvé dans les bras d’une autre / Ma poupée, je t’aime tant / Si tu reviens nous serons heureux. » 7. Fruko y Sus Tesos Nací en la Barriada artist: FROO-koh ee soos TEH-sose song: nah-SEE en lah bah-ree-AH-dah Ernesto « Fruko » Estrada a débuté à 15 ans avec un groupe de cumbia renommé : Los Corraleros de Majagual. C’est ainsi qu’en 1968, il a pu se rendre à New York où la salsa connaissait un bouillonnement formidable. Désireux de proposer un son similaire à celui de Fania All-Stars, Estrada et le chef d’orchestre Mario « Pachanga » Rincón ont créé Fruko y Sus Tesos en 1970. Aujourd’hui, après 38 ans, Fruko y Sus Tesos demeure un incontournable de la scène salsa internationale. Tiré de Power Salsa d’Ernesto Estrada (2000), « Nací en la Barriada » (Né dans le quartier) est rapidement devenu l’un de ses tubes, aux côtés d’une série de titres qui défient les ans. La chanson traite du lot quotidien de ceux qui grandissent dans les faubourgs pauvres des villes colombiennes. « La rue n’est pas une jungle / Qu’on peut traverser / Insouciant et impunément / C’est différent en plein jour / Mais la nuit c’est un enfer où seuls les braves s’aventurent. » 8. Jose Conde y Ola Fresca Ay Que Rico artist: ho-ZAY KON-day ee OH-lah fres-kah song: eye kay REE-koh Bien que les parents de Jose Conde aient quitté Cuba pour les États-Unis avant sa naissance, il a baigné dans les rythmes et l’atmosphère de l’île toute son enfance. « Je ressens en Cubain et je pense en Américain » aime-t-il dire. Miami brassait un grand nombre de cultures dans les années 70, il a donc grandi au son de la musique des expatriés cubains, mais aussi du compas haïtiens, du funk, et de la soul. Au très réputé Berklee College of Music de Boston, Conde a tâté du rock, du jazz, et même de l’opéra, avant d’éprouver le besoin de revenir à ses racines. Aujourd’hui, il joue et enregistre avec son groupe Ola Fresca (Vague fraîche). Il a réalisé trois albums très bien reçus, au croisement entre ses nombreuses influences, tout en restant fidèle au groove cubain. Il n’est pas rare que les morceaux de salsa s’intéressent à la nourriture. Ainsi dans « Ay Que Rico » (Oh quel délice) Conde s’inscrit dans cette lignée en rendant hommage aux petits plats de sa mère. « Ma mère est la meilleure cuisinière / De la Havane à Sawesera [un quartier cubain de Miami, Floride] / Lorsque je sens ce sofrito / Je sais qu’un mets délicieux se prépare. » 9. Ricardo Lemvo and Makina Loca Ay Valeria! artist: ree-CAR-doh LEM-voh and MAH-kee-nah LOH-kah song: eye vah-LAIR-ee-yah Né en République Démocratique du Congo, Ricardo Lemvo a découvert la musique cubaine avec émerveillement à un très jeune âge. Il s’est installé à Los Angeles en 1972, déterminé à créer un groupe qui intégrerait tous les éléments des genres africains et cubains qu’il aimait. C’est ainsi que le groupe Makina Loca est né, en 1990. Ricardo Lemvo et Makina Loca s’ingénient à combiner des rythmes africains, tels que la rumba et le souk- ouss congolais avec le son montuno cubain, le merengue dominicain, la cumbia colombienne et d’autres musiques à danser latino-américaines. Cette fusion a permis à Lemvo de séduire les amateurs de genres africains et latinos, faisant de lui un artiste à part qui transcende les frontières musicales et culturelles. Tiré de l’album de 2008 du même nom, « Ay Valeria! » est un morceau de salsa trépidant soutenu par des riffs de guitare congolaise fluides et des cuivres claironnants. « Allons, jardinier, » se lamente le chanteur qui pleure un amour perdu. « Dis-moi / Ce qui est arrivé à ma belle Valeria / Fleur de paradis / Dont je me suis occupé / Que j’ai comblée de tendresse fertilisante / Et surtout d’amour. » 10. Juanito y la Agresiva Angoa artist: wah-NEE-toh ee lah ah-greh-SEE-vah song: ahn-goh-ah Juan Manuel Murillo, plus connu sous le nom de Juanito, est un jeune musicien de Cali, en Colombie, une ville qui vit toujours au rythme de la salsa, malgré le succès de genres plus modernes tels que le reggaeton. Avant de se consacrer aux percussions, il a débuté tout jeune comme danseur. Il fait partie de ces gens qui ont l’art de se trouver au bon endroit au bon moment, et il a rapidement évolué, tout en apprenant de ses aînés. Aujourd’hui, il continue à jouer avec des groupes de salsa colombiens de premier plan, mais depuis 2004 il mène un projet solo en parallèle, La Agresiva, qui lui permet de diffuser son approche neuve de la salsa. Sur un rythme trépidant, les paroles font la part belle au vocabulaire africain qui constitue toujours une part essentielle de la culture et de la religion afro-latino. « Angoa » est devenu un tube dans les boîtes de salsa à travers toute l’Amérique latine. L’arrangement, qui emprunte des éléments rythmiques et mélodiques aux cérémonies religieuses afro-antillaises, ajoute une profondeur et une puissance particulières à ce morceau aguicheur.