Parcours brésiliens - Mediatheque Noisy
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brochure 7/09/06 9:28 Page 1 3, rue Jean-Jaurès 93134 Noisy-le-Sec Cedex Tél. : 01 49 42 67 19 www.mediatheque-noisylesec.org Ont participé à cette sélection : Yann Batisse. Isabelle Boclé-Chérifi. Marie-Christine Magnier. Cyril Pirali. Bruno Prigent. Fabienne Rieb. Emmanuel Thirot. Jannick Tual. Nadège Vauclin NOVEMBRE 2005 brochure 7/09/06 9:29 Page 3 MUSIQUE BRÉSILIENNE Pages 5 à 12 Et quelques bonnes musiques de films… Page 12 LITTÉRATURE BRÉSILIENNE Des auteurs brésiliens Pages 14 à 20 Le Brésil vu par des auteurs étrangers Page 21 Livres en langue portugaise Page 21 FILMS BRÉSILIENS Page 23 SÉLECTION DE LIENS INTERNET Généralités, informations, portails Page 25 Danses, musiques Page 25 Quelques artistes brésiliens Page 25 DOCUMENTAIRES SUR LE BRÉSIL Géographie et voyages Page 27 Histoire et politique Pages 27 et 28 Société et civilisation Pages 29 et 30 Arts et culture Pages 30 à 32 POUR LA JEUNESSE Contes et albums Page 34 Romans Page 35 Documentaires Page 35 2 C ARNAVAL et samba, football et capoeira, plages de rêve et jungle amazonienne ou encore « sans-terre » et favelas, l’idée que nous nous faisons du Brésil se résume bien souvent à un ensemble de clichés, car nous connaissons toujours mal ce pays aux multiples facettes, grand comme un continent. Façonné par sa géographie et son histoire, aux croisements de métissages et d’influences diverses, le Brésil possède un patrimoine artistique et culturel riche et original que « Brésil, Brésils, l’Année du Brésil en France » nous permet aujourd’hui de mieux apprécier. C’est également l’occasion pour la Médiathèque de vous proposer d’aller à la rencontre de ce pays immense avec une sélection d’ouvrages – romans, documentaires, musiques, films, livres pour les enfants, que vous pourrez emprunter –, mais aussi des sites Internet à consulter, afin de découvrir la richesse de ses expressions culturelles et la vitalité de sa société. Des parcours brésiliens à suivre à votre rythme… Jean THARY Adjoint au Maire délégué aux Affaires culturelles Nicole RIVOIRE Maire 3 brochure 7/09/06 9:29 Page 5 MUSIQUE BRÉSILIENNE Luiz de Aquino Virtuose de la guitare à sept cordes, auteur, compositeur, musicien atypique et multiculturel, Luiz de Aquino est né à São Paulo au Brésil. Il y a suivi des études de musique classique, de jazz, de musicologie et de composition. Établi depuis près de vingt ans à Paris, à la fois profondément attaché à ses racines et attiré par la musique européenne, il se fait l’ambassadeur de nouvelles sonorités brésiliennes. Son premier album solo Esquina do tempo, intimiste et personnel, nous fait voyager à travers un autre Brésil, au-delà des frontières et des conventions. Sa musique, élégante, raffinée, à la fois inventive et traditionnelle, s’inspire du forro, de la bossa-nova, mais emprunte aussi les couleurs de la musique classique, du jazz, du rap et de l’électro. Sa voix caressante, ensorcelante, nous invite au voyage et nous offre une vision nouvelle de cette sensualité brésilienne qui nous fait si chaud aux oreilles. Esmeraldas do tempo Origins, 2001 [0 AQU 49] Esquina do tempo Nectar prose, 2004 [0 AQU 49] Jorge Benjor 4 Originaire de Rio, Jorge Benjor (anciennement Jorge Ben), star internationale dont les tubes ont fait danser le monde entier, ne se destinait pas particulièrement à une carrière de musicien. Sa première passion étant le foot, la musique est arrivée par hasard dans sa vie grâce à des amis musiciens avec qui il jouait dans des bars et des fêtes. Ses chansons ont depuis fait le tour du monde, autant dans leur version originale que dans des reprises initiées par les plus grands. Révélation de la scène p o s t - b o s s a - n ova dans les années 60, il électrifia alors la samba en lui ajoutant les influences du rock et du rhythm’n’blues et contribua ainsi à créer le « samba rock ». Ses talents principaux sont un sens inné du rythme et un don pour fusionner les genres : samba, blues, rock, soul, reggae se mélangent avec bonheur dans des compositions explosives. Sa musique est colorée, énergique, et ses chansons sont pleines de swing et de groove. Ni revivaliste de la tradition ni engagé politiquement comme les tropicalistes, Jorge Benjor, sans provocation, a contribué, en 40 ans de carrière prolifique, à faire tomber quelques barrières culturelles avec une musique immédiatement et légitimement brésilienne. Brazilectro vol. 1 à 7 Cette collection est axée sur l’électro brésilienne ou d’inspiration brésilienne créée par des artistes de toutes nationalités. Dans cette belle sélection de titres danse et électro, on trouve d’étonnants remixes (sur le Je t’aime… moi non plus, de Serge Gainsbourg ou le savoureux Jazz Méditerranée, d’Henri Salvador), des standards, des reprises et des compositions originales. Une façon de se plonger dans la fourmillante métropole sud-américaine Rio de Janeiro, un voyage au cœur du Brésil urbain. Brazilectro : latin flavoured club tunes : session 1 Audiopharm, 2000 [2 BRA 00] Brazilectro : latin flavoured club tunes : session 2 Audiopharm, 2001 [2 BRA 00] Brazilectro : the fall – winter edition : session 3 Audiopharm, 2001 [2 BRA 00] Brazilectro : latin flavoured club tunes : session 4 Africa brasil Audiopharm, 2002 [2 BRA 00] Dam music, 1976 [0 BEN 49] Brazilectro : latin flavoured club tunes : session 5 Jorge Ben Audiopharm, 2003 [2 BRA 00] Polygram, 1994 [0 BEN 49] tête de file de la nouvelle scène brésilienne est un autodidacte. Ceci dit, être autodidacte dans les favelas, c’est aussi être au cœur du cœur des choses : la rue. Et là, les exemples de musiciens doués ne manquent pas. Pour s’élever socialement dans ces quartiers (c’est un poncif, mais il est réel), il n’y a pas trente-six mille solutions : devenir gangster, star du foot ou musicien célèbre… Et pour notre plus grand bonheur, c’est cette dernière qu’a choisie, avec chance et brio, Carlinhos Brown. Chance parce que, en 1989, déjà, Caetano Veloso enregistre une chanson de lui qui d eviendra un grand succès brésilien. Brio parce qu’à partir de cet instant, il a su imposer un style personnel, fait de toutes ses influences latinos. Sa musique nous rappelle ainsi que l’histoire du Brésil est un peu la même que celle des Caraïbes. Surtout lorsqu’on est noir. Reggae, salsa ou même funk et kompa sur fond de candomblé, tous les mélanges sont une évidence pour lui et, s’il est un terrain sur lequel les Brésiliens sont toujours champions du monde, c’est bien celui de la toute-puissante prolixité musicale. Très festif. Pure swingue Brazilectro : latin flavoured club tunes : session 6 Diffusion artistique, 2000 [0 BEN 49] Audiopharm, 2004 [2 BRA 00] Brazilian hits and funky classics Brazilectro : latin flavoured club tunes : session 7 Virgin, 1996 [0 BRO 49] Union square music, 2001 [0 BEN 49] Audiopharm, 2005 [2 BRA 00] Bahia do mondo mito e verdade Grandes sucessos de Jorge Ben Omelete Man Virgin, 1999 [0 BRO 49] Alfagamabetizado Virgin, 2001 [0 BRO 49] Socadisc, 2001 [0 BEN 49] Carlinhos Brown Carlinhos Brown e Carlito marrõn Samba esquino novo Enfant des quartiers « peu probablement en voie de développement » de Bahia, cet actuel BMG, 2003 [0 BRO 49] Dam Music, 2001 [0 BEN 49] 5 brochure 7/09/06 9:29 Page 7 Chico Buarque Enfant chéri de la musique populaire brésilienne, Chico Buarque y a laissé définitivement son empreinte avec sa voix chaude, ses compositions élégantes, sans oublier la finesse de son écriture. À 5 ans, Chico est déjà fasciné par la musique qu’il découvre à la radio et collectionne les photos des interprètes populaires. En 1966, il enregistre son premier album qui lui vaudra aussi ses premiers démêlés avec la censure, mais c’est également le début d’une grande histoire d’amour avec le public. Moins avant-gardiste que les tropicalistes qui le critiqueront au début de sa carrière pour ses chansons passéistes, il a quand même fait, selon un grand critique de la musique brésilienne Tarik de Souza, la liaison entre la samba traditionnelle et la musique brésilienne moderne. Pendant la dictature, il s’engage dans un mouvement de protestation auprès d’autres intellectuels et se réconcilie avec les tropicalistes. Pendant cette période, il devra sans cesse déjouer la censure pour pouvoir créer, et il utilisera souvent des métaphores et des allusions dans ses chansons. En 1985, les militaires quittent définitivement le pouvoir et Chico Buarque peut enfin donner libre cours à son immense talent. Sinal fechado Dam Music, 1974 [0 BUA 49] Chico Buarque & Maria Bethania : Ao vivo Universal, 1975 [0 BUA 49] Meus caros amigos 6 Universal, 1976 [0 BUA 49] Vida A Arte de Chico Buarque Massa, ainsi que des cuivres détonants viennent enrichir le tout pour un résultat efficace et furieusement festif ! Dam music, 1990 [0 BUA 49] Contraditorio Chico Buarque live : au Zénith Paris Night and day, 2002 [2 DJD] BMG, 1990 [0 BUA 49] Aparelhagem Dam music, 1980 [0 BUA 49] Convite para ouvir Wagram, 2005 [2 DJD] Discmedi, 1992 [0 BUA 49] Chico Buarque & Edu Lobo : O grande circo mistico Gilberto Gil D.G. diffusion, 1994 [0 BUA 49] Monstre de la musique brésilienne, star de la musique pop à l’échelle planétaire, recordman d’enregistrements av e c plus de 70 albums à son actif, mais aussi artiste engagé et musicien particulièrement créatif et novateur, Gilberto Gil est né en 1942 à Salvador de Bahia. Il forme son premier groupe « Os Desafinados » à 18 ans. Bouleversé par l’avènement de la bossa-nova dans les années 1960, il va abandonner le piano à bretelles et se mettre à la guitare. Avec son compère Caetano Veloso rencontré en 1963, il élabore les bases du tropicalisme, prend des positions antigouvernementales et s’exile pendant 3 ans. Le tropicalisme est un mouvement culturel, musical et esthétique apparu au Brésil en 1967, qui a synthétisé divers courants sonores et a lancé l’idée d’une musique universelle. Les tropicalistes contestaient le nationalisme et le radicalisme dans la musique populaire brésilienne (MPB) de l’époque. Ils ont adapté le psychédélisme et le contre-courant hippie à la réalité brésilienne. On jouait déjà du rock’n’roll au Brésil depuis le début des années 50, mais c’était la première fois qu’il était mélangé Uma palavra BMG, 1997 [0 BUA 49] Chico Buarque de Hollanda vol. 1 à vol. 4 Socasdisc, 1998 [0 BUA 49] The classic years Next music, 2001 [0 BUA 49] DJ Dolores DJ des premières fêtes de la scène mangue beat à la fin des années 80, le propos de DJ Dolores et des musiciens qui l’accompagnent est de créer une synthèse musicale et festive des courants musicaux qui t r av e rsent les régions du Nordeste brésilien. Qu’ils soient d’essence traditionnelle comme le forrò, ou issus des courants pop du mangue beat, tous ces apports passent par les filtres électroniques des machines de DJ Dolores. DJ Dolores chamboule la scène électro-world avec son mélange explosif de rythmes. Il s’approprie, triture les sons et nous sert une mixture bien frappée. La chanteuse Isaar, déjà présente au sein de l’Orchestra Santa avec des styles typiquement brésiliens. La musique de Gilberto Gil se balade entre le forro, le reggae, le rock, la pop, la samba et les rythmes afro-bahianais, sans jamais laisser complètement tomber les éléments traditionnels de la culture brésilienne. Ses chansons défendent la condition féminine, prônent l’écologie, les cultures noires et caribéennes. Aujourd’hui engagé dans la politique (ministre de la Culture du Brésil), Gilberto Gil mène sa bataille pour une musique universelle qui préserve les diversités culturelles. Melhor de Gilberto Gil Polygram, 1990 [0 GIL 49] Acoustico WEA, 1994 [0 GIL 49] Oriente Polygram, 1991 [0 GIL 49] Sao João vivo ! Warner, 2001 [0 GIL 49] As cancoes de eu, tu, eles WEA, 2001 [0 GIL 49] Gil revisitado P l u s i e u rs années d’errance et de marginalité pendant lesquelles il n’a de cesse de se trouver un mode d’expression à la guitare. Ses efforts sont récompensés à partir de 1957, notamment par la rencontre du compositeur Antonio Carlos Jobim, avec qui il enregistre les premiers et plus grands succès de la bossa. C’est en 1959 que s o rt son premier album : Chega de saudade. Deux autres suivront : Amor, o sorriso e a flor en 1960 et João Gilberto en 1961. Il part ensuite aux ÉtatsUnis où il enregistre avec Stan Getz le premier véritable disque « international » The girl from Ipanema, en compagnie d’Antonio Carlos Jobim et de sa femme Astrud Gilberto. Le son capturé se transforme en un moment rare de poésie, le succès est immédiat et lui ouvre le monde entier. « João Gilberto est la clef indispensable pour comprendre la musique brésilienne, » dit de lui Caetano Veloso. « Il m’a donné une idée complète de ce que la musique doit être, de ce que l’art peut être, de ce que la beauté peut être. » Refazenda Stan Getz and João Gilberto : recorded live at Carnegie Hall 1964 Warner, 1975 [0 GIL 49] Polygram, 1993 [1 GET] DG diffusion, 2004 [0 GIL 49] Quanta The girl from Ipanema Warner, 1997 [0 GIL 49] 1992 [1 GET] 38 titres de Bossa-Nova João Gilberto Le seul nom de João Gilberto évoque toute la bossa-nova, et sa voix chaude et profonde est devenue légendaire. Guitariste autodidacte, il connaît des débuts difficiles… Emi, 1993 [0 GIL 49] João voz e violão Universal, 2000 [0 GIL 49] Egberto Gismonti Écouter la musique d’Egbert o Gismonti, c’est entrevoir une facette de la musique brésilienne qui s’écarte quelque peu de l’image des « batucadas » de samba associées au Brésil. Aussi bien pianiste que guitariste, on peut dire qu’il est un poète qui se cherche et s’amuse à se perdre. L’œuvre gismontienne est superbement complexe. Au-delà du jazz ou des musiques du monde, il a poussé sa quête jusqu’à s’en aller vivre un temps chez les Indiens de l’Amazonie. Dança das Cabeças, son premier enregistrement chez ECM, avec Nana Vasconcelos, marque le début d’un style « fusion » très personnel… Egberto Gismonti est un guitariste inclassable, jouant des instruments à 6, 8, 12 et 14 cordes, un compositeur de génie, alliant la virtuosité et l’énergie à des climats d’une finesse et d’une profondeur inconnues avant lui. Dans Solo, album enregistré en 1978, l’artiste écrit dans la notice à propos de ce disque : « C’est l’un des moments créatifs les plus apaisés et denses que j’ai été capable d’exprimer à trav e rs la musique ». Le foisonnant Selva Amazonica et le sublime Salvador donnent un aperçu du talent de guitariste de Gismonti. Les morceaux au piano sont également merveilleux. Que dire ? Cette musique originale, au carrefour du classique et du jazz, très largement inspirée par le folklore brésilien – en particulier du Nordeste –, est un plaisir sans cesse renouvelé. À explorer les yeux fermés ! In Tokyo : live Universal, 2004 [0 GIL 49] Solo SBA, 1979 [1 GIS] Alma Universal, 1987 [1 GIS] Zig Zag Universal, 1996 [1 GIS] In Montreal Universal, 2001 [1 GIS] Hamilton de Holanda Digne héritier des grands mandolinistes tels que Jacob do Bandolim, Joël Nascimento et Armandinho Macedo, le jeune Hamilton de Holanda, né en 1976, révolutionne actuellement l’instrument emblématique du choro, le bandolim (mandoline), auquel il a ajouté une cinquième double corde, portant leur nombre de huit à dix, élargissant ainsi sa palette sonore. Né dans une famille de musiciens, il a bénéficié à la fois d’une ambiance musicale familiale stimulante et d’une formation académique poussée. Connu à un âge très précoce grâce à son superbe duo avec son frère Fe rnando César à la guitare 7 cordes – les Dois de Ouro (littéralement « Duo en Or »), Hamilton de Holanda s’est imposé très tôt comme le nouveau visage du vieux choro, titre d’un de leurs meilleurs albums, consacré au répertoire des grands classiques du genre. Considéré comme un des plus grands virtuoses de bandolim de tous les temps, Hamilton de Holanda est également un des compositeurs actuels de choro les plus intéressants. Dans son dernier album, Musica das nuvens e do chão (2004), il interprète avec légèreté les œuvres de grands noms comme Egberto Gismonti, Hermeto Pascoal et Astor Piazzolla. Accompagné d’une guitare, d’une basse et d’une batterie, il nous livre un album au parfum très jazz ! Musica das nuvens e do chão Socadisc, 2004 [0 HOL 49] Les autres disques d’Hamilton de Holanda ne sont pas distribués en France ! Seu Jorge On l’avait découvert en rebelle des bidonvilles, dans le film brésilien La cité de Dieu. On le retrouve musicien, chanteur de tendres ballades dans son nouvel album Cru. Sa voix grave y décline des humeurs samba (comme « Tive razão », « Eu sou fav e l a »), déglinguée (la reprise Chatterton de Gainsbourg, avec des irruptions aiguës de la cuica, ce tambour à friction des sambas, qui imite le cri d’un animal lorsqu’on le frotte avec un chiffon mouillé), bossa (« Fiore de la citta »), ou plus intimiste (« Bola de meia »). Les arrangements dépouillés – guitare et quelques percussions – ajoutent au charme du disque. Seu Jorge est considéré par ses illustres prédécesseurs (Jorge Ben, Chico Buarque, Caetano Veloso…) comme leur digne successeur. Un nouveau phénomène ! Carolina Naïve, 2002 [0 JOR 49] Cru Naïve, 2004 [0 JOR 49] 7 brochure 7/09/06 9:29 Page 9 Lenine Arto Lindsay Marcelo D2 Lenine, grande star de la nouvelle scène brésilienne ! Est-il nécessaire de le présenter ? Né à Recife (capitale de l’État de Pernambuco), chanteur, compositeur, arrangeur, g u i t ariste et producteur, Lenine a été baptisé « le nouveau prince de la pop brésilienne ». Cet artiste incarne ainsi ce métissage musical qui fait la richesse du Brésil. Rock, maracatu (chants et danses typiques des carnavals du Nord-Est brésilien), techno, hip-hop, funk, baião (chansons populaires de la campagne « sertão » du Nord-Est urbanisé, par Luis Gonzaga qui y introduit l’accordéon, le triangle et un tambour basse) et autres musiques du Nordeste brésilien ou de l’Ouest industriel se mêlent au son des guitares saturées pour créer une musique innov a n t e , b o u i l l o nnante dans le paysage actuel de la MPB (musique populaire brésilienne). Pendant dix ans, il fut le leader du groupe de rap Planet Hemp dont le répertoire tournait autour de la drogue (les interdictions de ses concerts ont fait son succès). Aujourd’hui, Marcelo D2 marie avec classe rythmique hip-hop et sonorités traditionnelles brésiliennes. Sur scène, ils sont près d’une douzaine, dont une importante section de percussionnistes à l’ancienne, un DJ champion des platines, un « beatbox » qui utilise sa voix pour reproduire le son des instruments, un clavier très jazzfunk, des guitares… et l’effet est soufflant ! Marcelo D2, avec sa gouaille, commente la vie sociale de la rue, les rapports des gamins noirs avec la police, les ravages du sida… A procura da batida perfeita, sorti au Brésil en 2003, connaît un succès sans précédent. Phalange canibal Né aux États-Unis, Arto Lindsay a grandi à Recife et, de cette enfance passée au Brésil, l ’ a rtiste garde de profondes influences bossa-nova et surtout le goût du métissage culturel et musical. Arto Lindsay est un musicien curieux et inventif. Soit comme guitariste bruitiste, soit comme parolier poétique ou comme producteur, il collabore avec des artistes de tous styles (John Zorn, Caetano Veloso, Jun Miya ke , Amon Tobin, Ryuchi Sakamoto, Vinicius Cantuaria, Marisa Monte, Alain Bashung…). Entre bossa, samba, post-rock, électro, jazz et pop, Arto Lindsay est un musicien inclassable. Quand on écoute ses albums, on trouve chez cet artiste inspiré un son, une manière de créer un espace musical par le dépouillement savant de sa musique. Il compose, chante, joue, produit, crée des ambiances tamisées où toutefois les percussions sont mises sur le devant. Et, s’il y a quelque chose de profondément brésilien dans sa musique, ce sont bien les influences samba et bossa, rythmiques pour l’une et vocales pour l’autre. Arto s’appuie tout d’abord sur les puissants rythmes bahianais, amène une batucada, puis lui adjoint des breakbeats, et pose sur ces rythmes puissants sa voix suave qui possède un charme incomparable. 2002 [0 LEN 49] O corpo sutil Olho de peixe DG Diffusion, 1994 [0 LEN 49] O dia em que faremos contato BMG, 1997 [0 LEN 49] Na pressao BMG, 1999 [0 LEN 49] L’album de la reconnaissance internationale ! Naïve, 1996 [2 LIN] Noon chill Universal, 1998 [2 LIN] Invoke Universal, 2002 [2 LIN] 8 A procura da batida perfeita SBA, 2003 [2 MAR] Looking for the perfect beat Nocturne, 2004 [2 MAR] Carmen Miranda Surnommée « the Brazilian Bombshell » aux États-Unis dans les années 40, elle fut la première « Bombe latine ». Incarnant pour le public occidental le besoin d’exotisme et d’évasions aux décors d’opérettes, qui, bien que rempli de tous les clichés coloniaux possibles, mit beaucoup de baume au cœur d’un monde qui en avait bien besoin en ces sombres années, elle fut incontestablement une des grandes génitrices, involontaires, de la world-music, pour le meilleur et pour le pire. C’est à l’âge de 19 ans que « Maria da Carmo Miranda da Cunha » commence à faire parler d’elle au Brésil. À partir de 1930, elle y devient même une immense star, avant de s’envoler pour Hollywood vers une carrière à la mesure de son talent, de ses talons aiguilles ou de ses coiffures d’une extrav agance à rendre un horse-guard fou de jalousie. Si le public brésilien la boude quelque peu à partir des années 40, considérant son succès nord-américain comme une trahison, sa mort en 1955 fut cependant vécue dans son pays comme un deuil national. Aujourd’hui encore, à Rio, un musée lui est consacré. Son énorme succès fit résonner dans le monde entier la musique brésilienne, qui lui doit beaucoup. Presque cent ans après sa naissance, de nombreuses chansons créées par elle font toujours partie du répertoire du carn aval et l’une d’elles a même été l’un des plus gros tubes 2004, dans une version à peine modernisée, Mamàe eu quero (Chupeta). Apôtre du kitch au charme indémodable, que l’on ne peut écouter qu’avec la « banane », Carmen Miranda peut encore nous toiser du haut de son 1,53 m. Original recordings 1930-1950 Discograph, 2005 [0 MIR 49] Vinicius de Moraes (1913-1980) Poète, diplomate, intellectuel, grand voyageur (il a étudié la littérature en Angleterre, travaillé à l’Unesco en France, écumé l’Amérique du Sud), il a écrit des chansons dès les années 30. Mais c’est grâce à Orfeu Negro, palme d’or à Cannes en 1959, adapté de sa pièce Orfeu da Conceição, qu’il est reconnu internationalement. En compagnie d’un jeune pianiste alors inconnu, Antonio Carl o s Jobim (dit Tom), il produit alors quelques-unes de ses plus grandes chansons (A Felicidade, Se Todos Fossem Iguais a Você…). C’est avec Jobim et João Gilberto, puis avec Baden Po well (avec qui il écrit Berimbau, devenu Bidonville chez nous, grâce à Claude Nougaro, grand passeur de rythmes latins et lointains), qu’il contribue à la naissance et à l’évolution de la bossa-nov a , la nouvelle vague brésilienne des années 50, dont il écrit l’hymne phare, Garrota de Ipanema, repris depuis à toutes les sauces. Au début des années 70, il s’acoquine avec un guitariste virtuose, Toquinho, avec lequel il enregistre vingt albums et tourne extensivement, p r i n c i p a l ement en Amérique latine. Issus de ces tournées, deux albums mythiques (au milieu d’une multitude d’autres), l’un en compagnie de Maria Bethania, l’autre avec Maria Creuza, enregistrés à la Fusa (un cabaret de Mar del Plata, en Argentine, ce qui explique quelques incursions en espagnol), sortent du lot. On a là la quintessence de la geste Vinicienne, de la Samba de Benção à la Garrota de Ipanema, en passant par une superbe adaptation d’un thème d’Albinoni, qui, pour moi, est l’une des dix plus belles chansons du monde toutes catégories (et Dieu sait si la liste est longue et si Vinicius mérite d’en avoir quelques-unes dans le peloton de tête), Como dizia o Poeta, samba extatique aux harmonies vocales à pleurer de joie en dansant seul à l’aube dans son living-room dévasté. Dans les notes de pochettes de ces disques, Vinicius raconte les seize heures de travail qui, du crépuscule aux premières lumières d’un jour d’août 1970, furent nécessaires aux enregistrements, précisant que les « éléments primordiaux » pour faire de la bonne musique étaient là : « des bouteilles de whisky et des belles femmes ». Vinicius de Moraes en la Fusa con Maria Bethania y Toquino Mediadisc, 1996 [0 MOR 49] Vinicius de Moraes en la Fusa con Maria Creuza y Toquinho Mediadisc, 1996 [0 MOR 49 ] Live inédit à la RTSI Sony Music, 1978 [0 JOB 49] Nação Zumbi Le mouvement Mangue Beat a été créé par les groupes Chico Science & Nação Zumbi. Le principe est de mélanger la musique internationale (le rap, le reggae, le rock, l’électro) avec la musique traditionnelle du Pernambuco. Chico Science et Nação Zumbi ont sorti leurs premiers albums en 1993. Ils ont rapidement obtenu un succès national puis international. Véritable phénomène, ils ont revitalisé l’image du Nordeste comme bouillon culturel et musical du pays. Chico Science est mort en 1997 dans un accident de voiture, mais Nação Zumbi continue de sortir des albums et de faire des tournées. Leur son explosif est un mélange inclassable de rock, de funk, de hip-hop, d’électro et de rythmes afro-brésiliens soutenus par la voix très sombre du chanteur. Un groupe qui s’impose comme une figure importante de la nouvelle scène brésilienne. Nação Zumbi Night and day, 2003 [0 NAC 49] Chico Science & Zumbi : CSNZ DG Diffusion, 2005 [0 NAC 49] Arto Lindsay, Mad professor, David Byrne… rendent hommage à Chico Science. Hermeto Pascoal Et, dans le rayon jazz, voici l’Alien. Hermeto Pascoal et son allure de Captain Cavern albinos est un peu l’équivalent de Moondog, Sun Râ ou Frank Zappa version brésilienne, entendez par là un Artiste inclassable en perpétuelle recherche, alliant la virtuosité à l’humour. Capable de jouer parfaitement d’une quantité impressionnante d’instruments (sax, flûtes, percussions, guitare, claviers, cafetière, bouteilles, sèche-cheveux… toutes choses dont il estime pouvoir sortir une ou plusieurs notes), il n’hésite pas à incorporer des animaux dans ses orchestres et va jusqu’à jouer du « cochon vivant » dans « Slaves mass ». Que l’on ne s’y trompe pas, H e rmeto Pascoal fait incontestablement partie de la famille des grands compositeurs et improvisateurs. En plus de sa douzaine d’albums solo, il en a enregistré plus de quatre-vingts en tant que « side man », avec des gens tels que Gil Evans, John McLaughlin, Maria Bethânia ou des orchestres philharmoniques, tel celui de Berlin. Un album était en préparation avec Miles Davis juste avant la disparition de celui-ci, il n’a donc, hélas, jamais vu le jour. Cet enfant du Nordeste (71 ans aujourd’hui), qui s’est forgé l’oreille en tapant sur des morceaux de métal et qui jouait déjà de la flûte ainsi que de l’accordéon à l’âge de huit ans, a su conserver tout au long de sa carrière les influences des sonorités de son pays, même au cœur de ses œuvres les plus débridées. Il est fort regrettable que si peu de ses disques soient encore distribués. Mundo verde esperança [1 PAS] Slaves mass Rhino, 1977 [1 PAS] The legendary improviser [1 PAS] Silvério Pessoã Accordéon, triangle, tambours, deux pas à gauche, deux pas à droite, des paroles racontant la vie quotidienne avec humour et engagement, voila le « forrò », musique originaire des bals populaires et ruraux du Nordeste. L’accordéon et le triangle sont la part portugaise, le tambour, lui, est la part amérindienne et africaine. 9 brochure 7/09/06 9:29 Page 11 Avec son débit vocal souvent très rapide, le forrò est une musique dont le rythme s’empare de vos pieds presque irrémédiablement. C’est à ce style, dont la mode s’étend depuis déjà quelque temps au reste du monde, que Silvério Pessoã semble avoir donné son âme. Ce jeune musicien arbore fièrement le mot « Forrò » tatoué sur son bras droit, et Frank Zappa sur l’épaule gauche. Tout est dit. À écouter sans modération en buvant de la Cachaça… Bate o mancã : o pavo dos canaviais L’autre Distribution, 2004 [0 PES 49] nant. Pianiste ayant également reçu une formation de compos i t e u r, de direction d’orchestre, de chant lyrique, elle a déjà arpenté les routes de la musique savante contemporaine et écumé les plus grandes salles du Brésil av a n t de se décider à prendre un virage vers la musique populaire. Elle s’empare alors de la drum’n’bass, la mélange à la bossa et à d’autres suav i t é s typiques de son pays et obtient un résultat magnifique. Et si la belle se plaît à dire qu’elle se sent plus compositeur que chanteuse, n ’ e n c r oyez rien, elle est incontestablement l’un et l’autre. Fernanda Porto Fernanda Porto 10 Prenez un rythme de batterie funk, comme par exemple le fameux « funky dru m m e r » de James Brown, accélérez le tempo de manière exagérément rapide (jusqu’à 160 bpm), a j o utez-y une grosse basse dans le style dub, saupoudrez de quelques nappes de synthé… Et voilà ! En gros, vous venez de créer la base d’un morceau de « drum’n’bass ». La « drum and bass », musique électronique aux rythmes très sophistiqués, reine des dancefloors underground londonien depuis 1994, est un style que les Brésiliens, à l’instar des musiciens anglo-pakistanais, semblent avoir par t i c u l i è r ement bien intégré. La complexité rythmique de ce genre musical n’est d’ailleurs certainement pas étrangère à son succès auprès du public brésilien. Fernanda Porto est une jeune musicienne et chanteuse au bagage musical impression- Night & Day, 2003 [0 POR 49] Elis Regina Diva du chant populaire, Elis Regina est encore considérée par une majorité de Brésiliens comme une des plus grandes chanteuses que le pays ait connue. Née en 1945 à Porto Alegre, c’est en 1965 qu’elle va bouleverser le cours de la musique brésilienne. Elle sera en effet lauréate du premier festival organisé par TV Excelsior en interprétant une chanson d’Edu Lobo et Vinicius de Moraes. Son énergie contagieuse, son chant passionné contrastent à cette époque avec l’attitude plutôt intimiste de la bossa-nova. Cette interprète à la voix singulière, très pure, ne chantait que des grands compositeurs et avait un flair particulier pour dénicher de nouveaux talents. Elle fut la première à enregistrer des chansons de Milton Nascimento, d’Ivan Lins, de João Bosco et de Belchior. Décédée en 1982, cette immense star, surnommée « Pinmentinha » (petit piment), reste des années plus tard toujours vivante dans le cœur des Brésiliens. Fascination : the best of Polygram, 1990 [0 REG 49] Casa no campo Polygram, 1991 [0 REG 49] Little pepper : the definitive collection Universal, 2004 [0 REG 49] Renata Rosa & Silvério Pessoã Le renouveau de la musique du Nordeste Ils participent tous deux au renouveau de la musique nordestine, plus particulièrement de la région du Pernambuco, dont Pessoã est originaire. Renata Rosa, elle, est née à São Paulo, mais vit désormais à Recife. Son approche des musiques du Nordeste est d’abord universitaire puisqu’elle est chercheuse en musicologie, puis elle s’est mise à jouer et à composer son propre mélange de Coco, chant et danses de travail ou de maître, avec des orchestrations près de l’os, n’utilisant que des instruments acoustiques et traditionnels, dont la fameuse rabeca, sorte de violon à trois cordes qui fournit le thème principal de la plupart de ses morceaux. Elle a enregistré son premier disque et joue sur scène avec Seu Luis Paixão, l’un des maîtres de la rabeca, sorte de Compay Secundo vio- loneux à la redoutable énergie. Silvério Pessoã, que l’on peut voir dans l’excellent documentaire de Mika Kaurismaki, Moro no Brazil, a subi les mêmes influences, plus celle du forrò, musique typiquement nordestine où la rabeca et l’accordéon tiennent une place prépondérante. La démarche de Pessoã va à l’inv e rse de celle de Renata Rosa : il mélange allègrement airs traditionnels et incursions hip-hop, l’accordéon diatonique et la guitare électrique sursaturée. L’effet est néanmoins très proche : la musique nordestine, issue principalement de la classe ouvrière, s’adresse tout d’abord au corps et est une invitation permanente à la danse débridée voire à la transe ruisselante. Sans artifices, son premier album connaît un succès immédiat au Brésil et laisse entrevoir un beau talent. Ce disque équilibré et personnel est très diversifié et ne tombe pas dans les clichés. Il a été écrit, entre autres, par des artistes de la nouvelle génération brésilienne tels Lenine ou Marcelo Camelo du groupe carioca Los Hermanos. Sa musique oscille entre jazz, samba classique et modernité des sons actuels de la MPB (musique populaire brésilienne), le tout porté très haut par une artiste qui allie une technique indéniable à une voix chargée d’émotion. couvre et lui propose d’enregistrer des chansons signées par de grands noms comme Chico Buarque, A rnaldo Antunes ou Carlinhos Brown ! Une voix à découvrir absolument ! Son surnom de Tina Turner brésilienne ne lui a pas été donné pour rien, vraiment écoutez-la ! Warner, 2003 [0 RIT 49] Supermodified PIAS, 2000 [2 TOB 90.5] Bricolage Africadeus 1961 (au Brésil) 2003 (en France) DG Diffusion [0 SOA 49] PIAS, 1997 [2 TOB 90.5] Média 7, 1991 [0 VAS 49] Do coccix até o percoço DG Diffusion, 2003 [0 SOA 49] EMI, 2004 [0 SOA 49] Out from out where Fragments PIAS, 2002 [2 TOB 90.5] Tzadik, 1997 [0 VAS 49] Permutation Minha Loâ PIAS, 1998 [2 TOB 90.5] Net records, 2002 [0 VAS 49] Solid Steel presents… PIAS, 2004 [2 TOB 90.5] Chaos theory Bate o mancã : o pavo dos canaviais L’autre distribution, 2004 [0 PES 49] Zunida da mata L’autre distribution, 2003 [0 ROS 49] Maria Rita Fille de deux figures emblématiques de la musique populaire brésilienne, l’inoubliable chanteuse Elis Regina et le pianiste compositeur César Camargo, Maria Rita ne se destinait pas à une carrière musicale. C’est grâce au soutien de son parrain Milton Nascimento que sa vocation naît dans une comédie musicale Meia Noite Meio, où elle est chanteuse soliste pendant un an. Arrivée sur la pointe des pieds dans le monde de la grande scène brésilienne, elle commence par écumer les petits lieux de spectacle à São Paulo et le boucheà-oreille fait le reste. Elza Soares C’est une grande dame de la chanson brésilienne ! Née dans une favela de Rio de Janeiro en 1937, mère à 13 ans, veuve à 18, remariée à une icône du football, la vie d’Elza Soares est étonnante et, pour le moins, pas long-fleuve-tranquille comme elle le raconte dans son autobiographie Cantando para não enlouquecer (« chanter pour ne pas devenir folle ») : Elza Soares a vécu du Brésil en Italie, luttant pour la reconnaissance des N o i rs et soutenant les mouvements politico-culturels gauchistes des années 70. Dénonçant la dictature militaire dans une chanson, Opiniao, véritable hymne contre la répression, elle doit quitter le pays en catastrophe, totalement ru inée… pour ne revenir que dans les années 90. Alors qu’elle est réduite à gagner sa vie en se produisant dans les restaurants chics, Caetano Veloso la redé- Simon, Talking Heads ou encore Jan Garbarek. Poussé inexorablement par son insatiable curiosité vers des terr i t o i r e s inédits, toujours prêt à innover, à tenter de nouvelles expériences, c’est un artiste rare capable de faire n’importe quelle musique sans jamais perdre son identité. A bossa negra Elza pede passagem Maria Rita bande son d’un des nouveaux titres phares des jeux vidéo Chaos theory. Pour ceux qui ont encore des idées reçues sur l’électro, ses disques auront peut-être un effet révélateur. Amon Tobin Ici, pas de folklore… Avec cet artiste, nous sommes très loin des habituels clichés sur le Brésil et il serait vain de chercher dans ses œuvres de grossières allusions aux plages de Copacabana. Véritable sorcier de la musique électronique, cet Anglais d’adoption modèle une matière sonore qui, bien que fortement connotée « drum’n’bass » (il est d’ailleurs signé sur le label Ninja Tune, les spécialistes du genre), est immédiatement reconnaissable. Son univers n’appartient qu’à lui, il est sombre, mais l’on s’y sent bien. Amon Tobin est un grand créateur d’univers, un couturier de la musique qui se moque bien des modes. Au fil de ses extraordinaires programmations de batterie, ce cyber-musicien nous transporte d’un climat à un autre avec beaucoup de finesse. Son dernier disque est la PIAS, 2005 [2 TOB 90.5] Nana Vasconcelos Le percussionniste Nana Vasconcelos est né en 1945 dans le Nordeste brésilien. Fils du chef des Batuas de São José, le groupe ancestral du carnaval de Recife, et d’une prêtresse du candomblé (religion afro-brésilienne), on peut dire qu’il est tombé tout petit dans la musique et que son génie a fait le reste. Ce sorcier des percussions et maître absolu du berimbau (arc musical à calebasse) joue des percussions de toutes sortes, de son corps, de sa voix, avec des effets électroniques… On est loin du cliché brésilien de la bossa-nova et de la samba traditionnelle. Musicien éclectique, homme de rencontre et de partage, il a joué, entre autres, avec Gato Barbieri, Pat Metheny, B.B King, Paul Yamandu La relève de Baden Powell est assurée, Yamandu, le jeune guitariste prodige serait la révélation de la guitare brésilienne depuis 1997. Né en 1980 à Passo Fundo à l’extrême sud du pays, il commence la guitare à 7 ans avec son père Algacir Costa, chef du groupe Os Fronteiriços, et se perfectionne avec le virtuose argentin Lucio Yanel. Cet interprète époustouflant encore peu connu en France nous arrive du Brésil en nouveau maître du choro (il est aussi la révélation du film Brasileirinho sorti en 2005) mâtiné d’influences d’une étonnante diversité. Hormis les standards qu’il interprète avec une richesse et une technique dignes des plus grands, ses compositions sont fortement influencées par ses origines italiennes et indiennes (Yamandu signifie annonciateur des eaux en langue tupi guarani), mais aussi par les coutumes et les rythmes musicaux propres à cet État du sud du Brésil. Une agi- 11 brochure 7/09/06 9:29 Page 13 lité prodigieuse, des chansons mélodieuses, une révélation : écoutez-le et vous m’en direz des nouvelles… Yamandu DG Diffusion, 2002 [0 YAM 49] Con defeito de fabricaçao Virgin, 1998 [0 ZE 49] Jogos de armar BMG, 2002 [0 ZE 49] Parabelo Universal, 2003 [0 ZE 49] Santagustin 12 Tom Zé Universal, 2003 [0 ZE 49] Né en 1936 à Bahia, Tom Zé a été présent au côté de presque tous les grands fondateurs de la musique brésilienne moderne. Personnage totalement atypique, il est toujours resté en marge du circuit commercial. À 66 ans, il n’a jamais cessé de forger une musique très politisée, même si cela est plus facile aujourd’hui qu’au temps de la dictature. Il est si difficile de parler de ce fou génial que je me contenterai de citer cet article paru dans Le Monde : « “J’ai été enterré vivant par l’industrie discographique. Ce qui m’a sauvé, c’est que je n’ai jamais senti la moindre aigreur. J’ai fait comme la semence sous la terre, profitant de la pourriture afin de pouvoir reverdir.” Le printemps de Tom Zé, entretemps devenu un mythe pour l’intelligentsia brésilienne, s’appelle David Byrne. En 1989, l’ex-leader des Talking Heads avait acheté un disque intrigant, Ensinando Samba, d’un certain Tom Zé, qui l’avait ébloui. Tom Zé venait de décider de rentrer à Irara, “pour tenir la station-service de mon cousin. Un matin, ma femme lit dans le journal : David Byrne va téléphoner à Tom Zé.” C’était vrai, et le dissident américain vint sauver le Nordestin “d’un oubli de quatre siècles au moins”. » Estudando o pagode Soy BMG, 2005 Zucco 103 Un pianiste de jazz allemand, un batteur-programmateur néerl a ndais et une charismatique chanteuse brésilienne à la voix suave et mutine, tous trois basés à Amsterdam : voilà le trio électro Zucco 103. Encore de la bonne drum’n’bass, mais cette fois-ci sur fond de jazz, de funk et de bossa résolument groovy. Avec déjà cinq disques pleins de fraîcheur et de savoir-faire à son actif, ce groupe a eu beaucoup de succès sur les pistes de danse, sur les ondes ou chez moi. Cette fort sympathique form ation brésilo-batave a su faire mouche et trouver un bon compromis entre les genres sans tomber dans la caricature. QUELQUES BONNES MUSIQUES DE FILMS Brasileirinho À la fin du XIXe siècle, à Rio de Janeiro, quelques musiciens esquissent les premiers mélanges de mélodies européennes (valses, polkas), de rythmes afro-brésiliens associés à leur interprétation mélancolique de la musique indienne : le choro était né. Il devient un style musical populaire dans les années 20 et reste la dernière musique latino authentique à découvrir sur la scène internationale. Brasileirinho Night and Day, 2005, [5 BRA 20] La cité de Dieu Excellente bande originale qui colle de très près au récit du film La cité de Dieu, qui se passe à la fin des années 60, début des années 70. À peine un ou deux morceaux de samba ou de bossa qui s’apparentent à la musique des privilégiés. Les gosses des favelas se t o u rnaient plutôt vers le funk façon James Brown, Sly Stone ou alors v e rs un rock qui évoque Joe Cocker période Woodstock. Une musique de film qui évite de tomber dans les pièges trop attendus de reprises brésiliennes et remix qui pullulent aujourd’hui. La cité de Dieu / Antonio Pinto et Ed Cortes Universal, 2003 [5 CIT 20] Miracle of Candeal La musique est à l’image du film, un condensé de musique afro-latine. Qu’elle soit afro-baroque, afro-cubaine, afro-brésilienne, le disque met l’accent sur ce qui a frappé le réalisateur : la reprise d’un vieux tube cubain par la bande de Carlinhos Brown, Blen blen blen. À Salvador de Bahia, un homme, C a rlinhos Brown a changé la destinée d’une favela, celle de Candeal, en la transformant en un véritable lieu de vie, pépinière de musiciens de tous âges et modèle d’insertion sociale. La venue de Bebo Valdès, célèbre pianiste cubain de 85 ans, sera le fil conducteur d’une série de rencontres avec la communauté de Candeal et les musiciens bahiannais proches de Carlinhos Brown : Caetano Veloso, G i l b e rto Gil, Marisa Monte, les Hip Hop roots… Miracle of Candeal / Carlinhos Brown Outro lado Wagram, 2003 [0 ZUC 59.5] Tales of high fever Wagram, 2002 [0 ZUC 59.5] Whaa ! Wagram, 2005 [0 ZUC 59.5] Sony BMG, 2005, [5 MIR 20] Moro no Brasil Ce voyage musical signé Mika Kaurismäki couvre 4 000 kilomètres, avec des arrêts à Pernambuco, Bahia et Rio de Janeiro, trois États du Brésil qui symbolisent la diversité de styles tels le frevo, le maracatu, le coco, l’embolada, le forrò et la samba. La musique brésilienne est aussi multiculturelle que les influences qui ont façonné ce pays depuis sa découverte voilà plus de 500 ans. Les origines indigènes ainsi que les traditions des immigrants africains et européens se reflètent dans la diversité des instruments, des rythmes et des styles de musiques que l’on peut trouver dans ce pays gigantesque peuplé de 170 millions d’âmes. Moro no Brasil Universal, 2003 [5 MOR 20] 13 brochure 7/09/06 9:29 Page 15 DES AUTEURS BRÉSILIENS Caio Fernando Abreu (1948-1996) Caio Fernando Abreu, auteur de huit recueils de nouvelles, deux romans, sept pièces de théâtre, plusieurs scénarios et un recueil de chroniques, est mort du sida à l’âge de 48 ans. Un an avant sa mort, il s’est défini ainsi : « Je suis un lieu commun incarné. Dans les années 50, j’ai fait de la moto et dansé le rock. Dans les années 60, j’ai été arrêté comme communiste. Puis je suis devenu hippie et j’ai tâté de toutes les drogues. Je suis passé par une phase “punk” et une autre “dance”. Il n’y a pas une expérience cliché de ma génération que je n’aie vécue. Le sida est simplement le visage-cliché de ma mort. » Les dragons ne connaissent pas le paradis Complexe (L’heure furtive), 1991 [ABR] Qu’est devenue Dulce Veiga ? (1991) Autrement (Littératures), 1994 [ABR] Petites épiphanies (chroniques parues entre 1986 et 1995) José Corti (Ibériques), 2000 [ABR] Jorge Amado (1912-2001) Jorge Amado est né dans la p r ovince de Bahia dans le Nordeste. Ses premiers livres reflètent son engagement (très jeune, il adhère au parti communiste brésilien) contre l’oppression, la pauvreté et le racisme qui sévissent tout particulièrement dans le Nordeste. Si la condition des plus déshérités reste omniprésente dans son œuvre, chacun de ses livres est aussi une véritable épopée brésilienne où sa région natale garde une place prépondérante, un hymne à la culture populaire de son pays. Loin des préjugés culturels des élites brésiliennes, Amado se qualifie d’anti-érudit. Le pays de carnaval (1931) Gallimard, 1990 [AMA] Cacao (1933) Stock (La cosmopolite), 2000 [AMA] Suor (1934) Temps actuels, 1983 [AMA] Bahia de tous les saints (1935) Gallimard, 1938 [AMA] La terre aux fruits d’or (1944) Messidor, 1986 [AMA] Gabriela, girofle et cannelle (1958) Stock (Nouveau cabinet cosmopolite), 1983 [AMA] Les deux morts de Quinquin la flotte (1961) Stock, 1971 [AMA] Le vieux marin 14 (1961) Stock, 1978 [AMA] La boutique aux miracles (1969) Stock (Le cabinet cosmopolite), 1976 [AMA] La découverte de l’Amérique par les Turcs (1991) Stock (Nouveau cabinet cosmopolite), 1992 [AMA] Navigation de cabotage : notes pour des mémoires que je n’écrirai jamais (1992) Gallimard (Folio), 1998 [AMA] Carlos Drummond de Andrade (1902-1987) Né dans le Minas Gerais et mort à Rio, il est l’un des poètes les plus importants et les plus populaires du Brésil. Il est également le traducteur de grands auteurs français (Balzac, Proust, Molière…) et étrangers (Hamsun, García Lorca). Conversation extraordinaire avec une dame de ma connaissance (1951) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1985 [AND] Cyro Dos Anjos (1906-1994) Né dans le Minas Gerais, Cyro Dos Anjos est un romancier de l’introspection. Journaliste, membre de l’Aca- démie brésilienne des Lettres, il jette, dans ses romans, un regard désabusé qui rappelle celui d’Antonio Machado de Assis. Belmiro (1937) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1988 [ANJ] Frei Betto (1944) Frei Betto, homme d’église et journaliste, s’est engagé très tôt dans les mouvements sociaux aux côtés des habitants des favelas. Son roman policier est à double détente puisque, derrière une enquête policière très délicate, l’auteur ne se prive pas de dénoncer les mœurs et la corruption de la classe dirigeante. Une tranche de Brésil bien noire… Hotel Brasil (1999) L’aube, 2004 [RP BET] Luiz Antonio de Assis Brasil Il est l’un des plus grands écrivains brésiliens contemporains. S’il a publié plus d’une dizaine de romans, un seul est actuellement traduit en français. L’homme amoureux : mésaventures d’un orchestre symphonique sous la dictature militaire brésilienne (1999) L’Harmattan, 2003 [BRA] Chico Buarque (1944) Né dans une famille très cultivée – son père, l’historien et critique Sergio Buarque est l’auteur de l’ouvrage de référence sur l’histoire du Brésil Racines du Brésil –, Chico Buarque s’est senti l’âme d’un écrivain bien avant que la musique ne l’attrape « un peu par hasard ». Poussé par son ami romancier Rubem Fonseca, Chico Buarque entre en littérature avec Embrouille. Sa vie a toujours oscillé entre musique et littérature, une inspiration chassant l’autre. Après être d evenu l’un des monstres sacrés de la musique brésilienne en portant la contestation de toute une génération par ses chansons, Chico, comme l’appellent ses concitoyens et admirateurs, s’est mué en un auteur reconnu, sans doute l’un des plus intéressants de ceux qui nous sont arrivés du Brésil ces dernières années. Embrouille (1991) Gallimard (Nouvelle croix du Sud), 1992 [BUA] Court Circuit (1995) Gallimard (Du monde entier), 1997 [BUA] Budapest Gallimard (Du monde entier), 2005 [BUA] Adolfo Caminha (1867-1897) Adolfo Caminha, auteur né dans le Nordeste, est l’un des représentants du courant naturaliste au Brésil. Son œuvre tragique et dense marque par son objectivité et la précision de ses descriptions. Les perversions de ses contemporains sont disséquées sans complaisance. Peu apprécié à son époque (il n’hésitait pas, alors, à aborder des thèmes difficiles comme l’homosexualité), cet auteur surprend par sa modernité. Inacio (1944) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1991 [CAR] Chronique de la maison assassinée (1959) Mazarine / Métailié, 1985 [CAR] Rue de la Miséricorde (1895) (Bom-Crioulo) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1996 [CAM] Lucio Cardoso (1912-1968) Natif du Minas Gerais, Lucio Cardoso entre en littérature au début des années 30. Très vite, il dépasse le cadre étroit du roman régionaliste de ses débuts, pour suivre son propre chemin et explorer « la lumière du sous-sol ». Pour comprendre les audaces, les rythmes et les métaphores qui illuminent sa prose, il convient de se rappeler qu’il a publié divers recueils de poèmes. Il a également développé une expérience d’homme de théâtre et de cinéma, de peintre, à la suite d’une hémiplégie qui l’a privé de l’usage de la parole et de la faculté d’écrire. De son chef-d’œuvre, Chronique de la maison assassinée, « roman total » dans lequel une tragédie familiale prend des allures de fable mythologique, il dira : « Il s’agit d’un cancer sur un parterre de violettes ». Cancer, puisqu’il s’agit de la chronique d’une décadence familiale. Parterre de violettes, symbole de la puissance de la nature associée aux drames humains. Bernardo Carvalho (1960) Né à Rio de Janeiro, il vit actuellement à São Paulo. Journaliste, il a été correspondant à Paris et à New Yo rk. Carvahlo déclare ne s’inscrire dans aucun courant littéraire et surtout pas dans la littérature sociale dont la production tient une place import a n t e au Brésil. Il s’intéresse plutôt aux représentations inconscientes qu’offre la littérature de l’imaginaire. Aberration (1993) Rivages (Bibliothèque étrangère), 1997 [CAR] Les ivrognes et les somnambules (1996) Rivages (Bibliothèque étrangère), 1998 [CAR] Les initiales (1999) Rivages (Bibliothèque étrangère), 2002 [CAR] Mongolia (2003) Métailié, 2004 [CAR] Dirce de Assis Cavalcanti (1932) Tragique destin pour cette romancière, poète, sculptrice, peintre, née dans l’État du Parana, et dont le propre père est l’assassin d’Euclides da Cunha, un des plus grands écrivains brésiliens. Cet événement marque fortement l’œuvre de Dirce de Assis Cavalcanti : le sentiment de culpabilité et la tragédie y sont omniprésents. Le père (1998) Eulina Carvalho, 2002 [CAV] Carlos Heitor Cony (1926) Né à Rio, C a rlos Heitor Cony est journaliste, chroniqueur et éditorialiste de renom dans la presse brésilienne. Ses romans connaissent un grand succès au Brésil, notamment Quasi-mémoires : quasi-roman, livre joyeux, enlevé, où se succèdent au fil des chapitres le vacarme du Rio d’aujourd’hui et la rumeur surannée de celui des années 30, ponctués par les évocations des événements politiques qui ont secoué le Brésil à cette époque. Quasi-mémoires : quasi-roman (1995) Gallimard (Du monde entier), 1999 [CON] Autran Dourado (1926) À la fois homme politique et écrivain, Autran Dourado appartient à la tradition littéraire de la région du Minas Gerais (la terr e de l’or), fondée sur la culture classique, les réalités régionales 15 brochure 7/09/06 9:29 Page 17 et l’effort constant pour s’en libérer. Ses romans sont précis et solidement charpentés. Le portail du monde (1970) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1994 [DOU] La mort en effigie (1974) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1988 [DOU] Lygia Fagundes Telles (1923) Véritable star au Brésil, Lygia Fagundes Telles ploie sous les prix littéraires. Cette grande dame des lettres a publié son premier livre à 23 ans. Observatrice infatigable des gens ordinaires et du temps qui passe, elle goûte peu les intrigues à rebondissements, faisant son miel des petites choses de la vie, des dérapages imperceptibles, des chutes silencieuses. Aussi la nouvelle sied-elle parfaitement à cet écrivain miniaturiste et faussement paisible. Un thé bien fort et trois tasses (1970) Alinéa, 1989 [FAG] La discipline de l’amour (1980) Rivages, 2002 [FAG] L’heure nue (1989) Alinéa, 1991 [FAG] La nuit obscure et moi (1995) Rivages, 1998 [FAG] 16 Marilene Felinto (1957) Oswaldo França Junior (1936-1989) Luiz Alfredo Garcia-Roza (1936) Née à Recife, cette romancière est également conteuse, essayiste, journaliste et traductrice. Pour Les femmes de Tijucopapo, elle a obtenu plusieurs prix littéraires brésiliens prestigieux. Loin des mégapoles, Oswaldo França Junior nous plonge au cœur du Brésil continental où la brutalité des conditions de vie détonne avec la nonchalance des habitants. Le lecteur se voit immergé dans un rythme de vie propre au Brésil des terres où la vie est prise avec beaucoup de fatalisme. Sans aucun doute, França Junior parvient à merveille à nous raconter l’âme brésilienne. Luiz Alfredo Garcia-Roza vient au roman policier après avoir enseigné la théorie psychanalytique pendant 35 ans à l’Université fédérale de Rio. Il est considéré aux États-Unis comme le Raymond Chandler brésilien. Les femmes de Tijucopapo (1982) Eulina Carvalho, 1998 [FEL] Rubem Fonseca (1925) Au fond des eaux Rubem Fonseca est l’un des grands maîtres de la fiction brésilienne. Avocat, journaliste, critique cinématographique, il est l’auteur de nombreux romans noirs inscrits dans la société brésilienne et dans l’actualité politique. Conteur mordant, il dépeint à la fois le monde violent des marginaux et celui de la richesse oisive, dans une langue qui traduit le snobisme de ces deux sociétés. L’or de l’Amazonie Du grand art (1983) Grasset, 1986 [RP FON] Budo & Spallanzani (1985) Grasset, 1988 [RP FON] Vastes émotions et pensées imparfaites (1998) Grasset, 1990 [RP FON] Un été brésilien (1990) Grasset, 1993 [RP FON] (1987) Actes Sud, 1990 [FRA] (1990) Actes Sud, 1994 [FRA] Fernando Gabeira (1942) Dans les années 60, Fernando Gabeira s’engage dans la résistance à la dictature militaire brésilienne. Il nous raconte son expérience dans la guérilla urbaine à Rio et nous livre un témoignage sans concession sur la réalité du régime militaire. Son aventure personnelle est celle d’une minorité de jeunes qui a cru à la révolution et à la lutte armée, et qui a connu le désenchantement de l’utopie révolutionnaire. Les guérilleros sont fatigués (1979) Métailié (Suite brésilienne), 1998 [GAB] Le silence de la pluie (1996) Actes Sud, 2004 [RP GAR] Objets trouvés (1998) Actes Sud, 2005 [RP GAR] Milton Hatoum (1952) D’origine orientale, Milton Hatoum est né et vit en Amazonie. L’atmosphère de ses romans est très particulière puisqu’elle est façonnée par le métissage de deux cultures : ses origines libanaises et l’Amazonie. Cette dualité est omniprésente dans son œuvre, ses personnages se cherchent continuellement entre la disparition des valeurs portées par leurs ancêtres et le métissage intrinsèque à la culture brésilienne. Deux frères (2000) Seuil, 2003 [HAT] Évelyne Heuffel Née à Bruxelles, Évelyne Heuffel vit au Brésil depuis de nombreuses années. À Rio de Janeiro, elle trouve chez un bouquiniste un roman à l’eau de rose datant des années 20 avec des notes et des papiers à l’intérieur. Indice après indice, l’auteur mène l’enquête sur la lectrice qui a abandonné ce livre à l’hôtel Copacabana Palace en 1924. L’absente du Copacabana Palace retrace cette quête en mêlant fiction et réalité avec brio. L’absente du Copacabana Palace (1996) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1996 [HEU] Maria Claurênia Abreu da Silveira (Recueillies et présentées par) Outre le plaisir de lire ou de dire ces contes, le présent recueil offre une occasion de découvrir le conte brésilien encore peu connu en France. Les histoires fabuleuses d’un conteur brésilien L’Harmattan (Documents Amériques latines, série Brésil), 1999 [HIS] Maria Carolina de Jesus (Vers 1914-1977) Pauvre et noire, Maria Carolina de Jesus est devenue célèbre suite à la publication de son livre, Le dépotoir (témoignage de sa vie dans une favela), à la fin des années 50. Ce succès va retomber, même si, peu de temps avant sa mort, Le journal de Bitita, texte étonnant et passionnant dans lequel elle raconte sa vie et sa vision du monde, est publié. Le journal de Bitita (1975) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1982 [JES] Giselda Leirner (1928) Née à São Paulo, Giselda Leirner est peintre et elle expose dans le monde entier. Dans La fille de Kafka, elle dresse le tableau, en une dizaine de nouvelles, des multiples raisons qui vous font haïr d’être né, ou qui vous offrent la possibilité de détourner le destin. Mais la lutte est inégale et la fin identique, quoi que vous fassiez. La fille de Kafka (1999) Joëlle Losfeld (Arcanes), 2005 [LEI] Paulo Lins (1960) Paulo Lins a passé son enfance dans une favela de Rio de Janeiro. Il décrit avec un réalisme terrible la vie de cette ville dans la ville. Tellement réaliste que La Cité de Dieu a été utilisé comme argument électoral lors des dernières présidentielles au Brésil. Bien sûr, il y a les sambas, les forròs, le carnaval ; mais surtout, il y a la misère, la violence, la drogue et le désespoir. La force de l’écriture de Lins nous subjugue et on reste profondément marqué par son récit de la vie des favelas. La Cité de Dieu (1997) Gallimard, 2003 [LIN] Nei Lisboa (1959) Chanteur et compositeur chéri du public de la région sud du Brésil, Nei Lisboa entre en littérature avec Un cadavre saute par la fenêtre, un roman différent et inventif comme sa musique, dense et ingénieuse. Un cadavre saute par la fenêtre (1999) L’Harmattan (L’autre Amérique), 2000 [LIS] Clarice Lispector (1926-1977) Née en Ukraine, elle arrive à l’âge de 2 mois au Brésil. À 17 ans, elle publie son premier roman, Près du cœur sauvage, qui la consacre d’emblée comme écrivain. Ce sera le prélude à une œuvre littéraire considérable qui fait d’elle l’un des a u t e u rs les plus populaires du Brésil. Souvent comparée à Joyce ou Virginia Woolf, elle scrute dans ses romans l’espace du dedans. Une écriture de l’intime. La ville assiégée (1949) Des femmes, 1991 [LIS] Un apprentissage ou Le livre des plaisirs (1969) Des femmes, 1992 [LIS] Où étais-tu pendant la nuit ? (1974) Des femmes, 1985 [LIS] Un souffle de vie (1978) Des femmes, 1998 [LIS] La femme qui tuait les poissons Ramsay / De Cortanze, 1990 [LIS] Adriana Lunardi (1967) Née dans l’État de Santa Catarina, Adriana Lunardi écrit des scénarios et des textes pour accompagner des séries documentaires destinées à la télévision. Au travers des neuf nouvelles qui composent Vésperas, elle nous dépeint les derniers instants de neuf grandes dames, neuf romancières des plus célèbres parmi lesquelles Dorothy Parke r, Virginia Woolf, Clarice Lispector, Colette… Vésperas (2002) Joëlle Losfeld (Littérature étrangère), 2005 [LUN] Joaquim-Maria Machado de Assis (1839-1908) Fils d’un ouvrier noir, autodidacte, poète dès l’âge de 15 ans, il devient typographe à l’Imprimerie nationale, où il rencontre le romancier Manuel Antonio de Almeida, qui encourage ses débuts. Ayant touché à tous les genres (poésie, théâtre, chroniques, conte), il demeure le plus grand romancier et nouvelliste brésilien du XIXe siècle. Son œuvre, pleine de “fous qui disent la vérité et de sages qui battent la breloque”, est une remarquable autopsie des délabrements d’une bourgeoisie médiocre et satisfaite d’elle-même. Ses récits, dans lesquels il se révèle un maître du style indirect libre, inaugurent la double modernité de la langue et du roman portugais. 17 brochure 7/09/06 9:29 Page 19 « Chez Machado de Assis, conteur né, le mélange d’humour léger et de scepticisme délibéré donne à chaque roman un charme tout spécial. » Stefan Zweig Dom Casmurro (1899) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1983 [MAC] L’aliéniste (1881) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1984 [MAC] Le philosophe ou le chien Quincas Borba (1891) Métailié (Suite brésilienne), 1997 [MAC] La montre en or et autres contes Métailié (Suite brésilienne), 1998 [MAC] Mémoires posthumes de Bras Cubas (1881) Métailié (Suite brésilienne), 2000 [MAC] La théorie du médaillon et autres contes Métailié (Suite brésilienne), 2002 [MAC] Esaü et Jacob (1904) Métailié (Suite brésilienne), 2005 [MAC] 18 Max Mallmann (1968) Betty Mindlin et des conteurs indiens Max Mallmann est né à Porto Alegre, mais vit désormais à Rio. Son écriture se caractérise par un style vif et entraînant où l’humour flirte avec un fantastique proche du réalisme magique cher aux grands écrivains latinoaméricains. Le syndrome de la chimère, fable urbaine rocambolesque et loufoque, est un véritable bijou du genre. Betty Mindlin est une anthropologue spécialiste de l’Amazonie. Elle a entrepris de récolter les mythes de six peuples indiens de la province de Rondonia. Les mythes sur lesquels elle se penche, souvent recueillis sous forme de contes, ont tous comme fil conducteur la relation amoureuse et ses av a t a rs. Trait également commun à ces contes : le ton résolument humoristique des narrateurs. Le syndrome de la chimère (2000) Joëlle Losfeld (Littérature étrangère), 2003 [MAL] Patricia Melo (1962) Dramaturge et romancière, Patricia Melo vit à Rio de Janeiro. Elle représente un Brésil urbain, inscrit dans le présent, traversé par la violence, la drogue et la corruption. Ses ouvrages brossent un portrait sans concession des mégapoles brésiliennes avec un certain humour qui s’apparente plutôt au cynisme. O matador : le tueur (1995) Albin Michel (Grandes traductions), 1996 [MEL] Éloge du mensonge (1998) Actes Sud, 2000 [MEL] Enfer (2000) Actes Sud, 2001 [MEL] Acqua Toffana (2001) Actes Sud, 2003 [MEL] Fricassée de maris (1997) Hosmany Ramos (1945) Ho s m a ny Ramos purge une peine de longue durée dans une prison brésilienne depuis plus de 20 ans. À travers de petites nouvelles d’une noirceur effroyable, il a entrepris de raconter l’univers carcéral brésilien. Il nous immerge dans un mode ultraviolent à la limite de l’entendement (corruptions, tueries, viols, drogues…). Pourtant, dans certaines de ses histoires, il quitte le pénitencier pour s’interroger : les germes de cette violence ne seraient-ils pas à chercher dans la réalité de la société brésilienne contemporaine ? Mythes érotiques amazoniens Métailié, 2005 [MIN] Marginalia (1987) Cornelio Penna (1896-1958) Gallimard (Série noire), 2000 [RP RAM] Pavillon 9 (2001) Gallimard (La Noire), 2005 [RP RAM] Dessinateur, journaliste et critique d’art, Cornelio Penna a commencé à écrire en 1930. Il est un peu le François Mauriac brésilien. La petite morte (1954) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1993 [PEN] Nélida Pinon (1937) Née à Rio, Nélida Pinon est une grande voix de la littérature brésilienne contemporaine. Elle explore dans son œuvre les ressources que la conscience la plus faible et la plus démunie parvient à trouver au fond de la détresse et de l’isolement. João Ubaldo Ribeiro (1941) Après avoir été professeur de sciences politiques, puis journaliste, João Ubaldo Ribeiro se consacre désormais à l’écriture. Parmi ses romans, le plus important est sans conteste la fameuse saga Vive le peuple brésilien, dans laquelle il met en scène les grands moments de l’histoire du Brésil : l’invasion des Hollandais, l’indépendance, les quilombos, la guerre du Paraguay (1865-1870). Sergent Getùlio (1971) Gallimard (Du monde entier), 1978 [RIB] Le diable danse avec moi Le jardin des oliviers (1981) Vive le peuple brésilien (2003) Actes Sud, 2005 [MEL] Findakly (Corps 16), 1988 [PIN] (1984) Le Serpent à Plumes (Fiction étrangère), 1999 [RIB] Ô luxure ou La maison des bouddhas bienheureux (1999) Le Serpent à Plumes (Motifs), 2004 [RIB] Tabajara Ruas (1942) Tabajara Ruas est un romancier et metteur en scène du Rio Grande do Sul, dans le sud du Brésil, qui a vécu en exil au Danemark et en France durant la dictature. Les livres de Ruas s’interrogent sur le passé mouvementé du Brésil (guerres entre puissances locales et pouvoir militaire, luttes pour l’abolition de l’esclavage…), et décrivent des événements particulièrement durs. Au-delà de ces épisodes historiques tragiques du XIXe siècle, c’est bien sur le fossé immense qui perdure entre les élites et la masse des pauvres qu’il souhaite pointer le doigt. La fascination (1990) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 2005 [RUA] Luiz Ruffato (1961) Originaire du « nonchalant » Minas Gerais, Luiz Ruffato écrit sur la frénésie des mégapoles brésiliennes. Les pauvres survivent à peine dans leurs cartons tandis que les gratte-ciel climatisés rafraîchissent les riches businessmen. Ruffato place le lecteur dans la perspective des personnages et l’entraîne ainsi dans le rythme infernal de la cité. Un rythme chaotique que la langueur de la bossa-nova ne parvient pas à adoucir. Saraminda (2000) Tant et tant de chevaux Moacyr Scliar (1937) (2001) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 2005 [RUF] Silviano Santiago (1936) Né dans le Minas Gerais, il étudie les lettres au Brésil puis en France, et enseigne pendant dix ans aux États-Unis et au Canada. Poète et romancier, c’est aussi un critique réputé, spécialiste notamment du mouvement moderniste des années 1920-1930. Son œuvre la plus connue du grand public est Stella Manhattan, un roman étrange et émouvant. Stella Manhattan (1985) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1993 [SAN] José Sarney (1930) José Sarney mène de front une carrière politique et littéraire. Président de la République du Brésil de 1985 à 1990, il a été consacré comme écrivain avec, notamment, Au-delà des fleuves, un texte truculent, violent, mais aussi drôle et plein d’humanité. Au-delà des fleuves (1988) La Table Ronde (La petite vermillon), 2005 [SAR] Gallimard (Folio), 2003 [SAR] Né à Porto Alegre, il descend d’une famille d’immigrants juifs installés dans le sud du Brésil au début du siècle. Ce savant cocktail de cultures devrait le mettre à l’abri des idées reçues et de l’intolérance. Il introduit notamment la thématique de l’immigration juive dans son œuvre. Il est médecin de formation, et sa production littéraire s’intensifie dès 1962. Ses romans, véritables contes philosophiques, puisent dans l’imaginaire médiéval du bestiaire… Scliar manie la parabole avec beaucoup d’humour et une aimable férocité. Son grand talent est de faire tenir ses petits u n i v e rs en quelques pages, sans qu’on y soit à l’étroit. Son œuvre si particulière, riche de romans, d’essais, de chroniques et de littérature pour la jeunesse porte une forte coloration fantastique. Elle a largement été primée, traduite et adaptée. Le Carnaval des animaux (1976) Presses de la Renaissance (Les nouvelles étrangères), 1987 [SCL] L’œil énigmatique (1986) Presses de la Renaissance (Les nouvelles étrangères), 1990 [SCL] Max et les chats (1981) Presses de la Renaissance (Les romans étrangers), 1991 [SCL] Sa majesté des Indiens (1997) Albin Michel (Les grandes traductions), 1998 [SCL] Aguinaldo Silva (1944) Au-delà d’intrigues policières bien ficelées, Aguinaldo Silva – ancien journaliste – nous livre une peinture d’un Brésil en proie à la corruption. Les forces de police sont présentées comme serviles et corr o m p u e s , impitoyables env e rs les faibles et aux ordres des puissants. Mais c’est avec la mise en scène des t e rribles escadrons de la mort que ce tableau atteint un réalisme insupportable. La République des assassins (1976) Gallimard (Série noire), 2003 [RP SIL] L’homme qui acheta Rio (1986) Gallimard (Série noire),1997 [RP SIL] Jô Soares (1938) Célèbre comédien et animateur de télévision, Jô Soares est une star dans son pays. Il nous raconte des histoires très drôles où ses personnages rencontrent ou font l’Histoire. Ainsi, on croise des personnes aussi diverses que Mata Hari, Picasso, Sarah B e rnhardt ou Al Capone. Tout est prétexte à la farce dans ses mises en scène mais, sans doute, ses satires du Brésil et du monde de la fin du XIXe et du début du XXe siècle sont un bon moyen pour Soares de se moquer de ses contemporains. Élémentaire, ma chère Sarah ! (1995) Calmann-Lévy, 1997 [RP SOA] L’homme qui tua Getùlio Vargas (1998) Calmann-Lévy, 1998 [SOA] 19 brochure 7/09/06 9:29 Page 21 Marcio Souza (1946) Antônio Torres (1940) Né à Manaus, au cœur de l’Amazonie dont il est un virulent défenseur, il lutte activement au sein de la FUNART pour la préservation des cultures amazoniennes. Auteur de plusieurs romans, il est également scénariste. Cet autodidacte natif de Bahia a été journaliste et employé de banque avant d’écrire, à partir de 1972, des romans salués par la critique pour leur originalité. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres de la nouvelle littérature brésilienne. Né à Porto Alegre, Luis Fernando Verissimo est un journaliste de renom, mais aussi un auteur de nombreux best-sellers , réputé pour son humour et son sens de l’autodérision. L’empereur d’Amazonie Cette terre (1976) Et mourir de plaisir (1998) (1977) Métailié (Suite brésilienne), 1998 [SOU] Métailié (Suite brésilienne), 2002 [TOR] Chien et loup (1997) Phébus (D’aujourd’hui), 2000 [TOR] Seuil, 2001 [VER] Ariano Suassuna (1927) Homme de théâtre, romancier, peintre et sculpteur, Ariano Suassuna a passé son enfance dans le Sertão, ce qui a influencé son œuvre. La pierre du Royaume a été comparé lors de sa sortie à Don Quichotte, La Divine Comédie ou encore Tartarin de Tarascon. Ce roman, découpé en folhetos, s’inscrit dans la littérature de cordel. Ces petits livrets (folhetos) étaient présentés par des vendeurs ambulants sur des ficelles (cordel). L’univers chevaleresque, caractéristique de cette littérature, donne lieu à d’extraordinaires aventures dans la tradition médiévale. Un grand roman à la fois érudit et populaire. La pierre du Royaume : version pour Européens et Brésiliens de bon sens (1996) Métailié (Bibliothèque brésilienne), 1998 [SUA] 20 Luis Fernando Verissimo (1936) Yasmina Traboulsi (1975) Au confluent de trois cultures – libanaise, brésilienne et française –, Yasmina Traboulsi signe avec Les enfants de la Place un premier roman qui évoque un brassage de population, et tout particulièrement les difficultés des enfants des favelas de Bahia contraints à l’exil vers les mégapoles du Sud. Borges et les orangs-outangs éternels (2000) Seuil, 2004 [VER] Vinicius Vianna (1958) Vinicius Vianna a grandi sous la dictature militaire et témoigne de cette génération désabusée devenue adulte dans les années 70. Son refus de la société autoritaire l’a fait balancer entre idéologie marxiste révolutionnaire et fuite dans la drogue. C’est avec beaucoup d’ironie que Vinicius Vianna traite de la désillusion et du sentiment de défaite de cette génération. La dernière ligne Les enfants de la Place Mercure de France, 2003 [TRA] Dalton Trevisan (1925) Métailié (Suite brésilienne) 1989 [VIA] Anthologie Avocat et homme d’affaires dans le sud du Brésil, Dalton Trevisan est un écrivain énigmatique et secret qui se tient à l’écart de la vie littéraire. Ses nouvelles font scandale. Lire ce recueil de nouvelles écrites par les auteurs brésiliens de la seconde moitié du XXe siècle est une excellente façon d’appréhender la littérature brésilienne contemporaine et la vérité de ce pays. Le vampire de Curitiba Des nouvelles du Brésil : (1985) Métailié (Suite brésilienne), 1998 [TRE] 1945-1998 Métailié (Suite brésilienne), 1998 [869.2 ANT] LE BRÉSIL VU PAR DES AUTEURS ÉTRANGERS Blaise Cendrars D’Oultremer à Indigo Gallimard (Folio), 1998 [CEN] Le Brésil a toujours fasciné Blaise Cendrars et a considérablement influencé son œuvre. Ce pays de la taille d’un continent au territoire extrêmement varié est le terrain parfait pour vivre l’av e n t u r e , qu’elle soit réelle ou fictive. Dans ce recueil de nouvelles, il raconte les extraordinaires possibilités qui s’offrent à ceux qui veulent pénétrer les entrailles du Brésil. Maurice Lemoine La dette L’Atalante (Comme un accordéon), 2001 [LEM] Les paysans venus arracher à l’Amazonie de quoi planter et survivre sont confrontés aux appétits sans limites d’un colonel potentat local. Le sort s’acharne sur la communauté paysanne qui tente désespérément de résister. Un livre hommage aux paysans du Brésil. Bernard Mathieu Zé Gallimard, 1997 [RP MAT] Otelo Gallimard (La Noire), 1999 [RP MAT] Carmelita Jean-Paul Delfino Corcovado Métailié, 2005 [DEL] Après avoir tué le fils d’un mafieux grec à Marseille, Jean s’enfuit au Brésil où il s’invente une vie nouvelle et retrouve un oncle qui travaille dans le cabinet d’architectes préparant le projet du Christ de Corcovado. À trav e rs l’histoire de Jean, c’est le Brésil des années 20 et 30 qui nous est conté : sa musique, les débuts des écoles de samba, les favelas, le candomblé et les premiers pas du modernisme. Avec le premier tome de cette trilogie brésilienne, Delfino nous offre une saga enlevée et flamboyante, mais aussi une invitation à l’aventure, au rêve et à la découverte. Gallimard (La Noire), 1999 [RP MAT] conquête du Brésil par les Français à travers le destin de deux orphelins qui servent d’interprètes auprès des tribus indiennes. Ils trouveront au Brésil un paradis perdu où les vrais sauvages ne sont pas ceux que l’on croit… Fo u rmillant de port r a i t s , de paysages grandioses et d’actions, ce roman met en scène deux conceptions opposées de l’homme et de la nature avec, d’un côté, la civilisation européenne, et de l’autre, le monde indien. Jean-Christophe Rufin Rouge Brésil Gallimard, 2001 [RUF] Prix Goncourt 2001, Rouge Brésil raconte l’histoire de la Mort dans l’avion et autres poèmes (1990) Chandeigne (Série lusitane), 2005 [Por AND P] Édition bilingue français-portugais. Une anthologie des poèmes les plus connus de ce poète brésilien (1902-1987). Ana Christina Cesar LIVRES EN LANGUE PORTUGAISE (brésilien) Bernardo Carvahlo Mongòlia Intitulée Le sang du Capricorne, cette trilogie met en scène les protagonistes d’une enquête policière sur un meurtre. Du vieux flic incorruptible qui a perdu ses illusions sous la dictature, à la jeunesse noire issue des favelas de Brasilia qui se retrouve impliquée malgré elle, en passant par les riches propriétaires terriens, Bernard Mathieu nous livre le portrait d’un Brésil ploutocratique et corrompu où les petites gens n’ont pas d’avenir. Carlos Drummond de Andrade Cotovia, 2003 [Por CAR] Le dernier roman de Car vahlo en langue originale. Orides Fontela Rosace L’Harmattan (Poètes des cinq continents), 1999 Traduit de Transposicão (1969) et Helianto (1973) [Por FON P] Gants de peau et autres poèmes (1982) Chandeigne (Série lusitane), 2005 [Por CES P] Édition bilingue français-portugais. Recueil de poèmes d’une auteure brésilienne de la génération carioca des années 70. Des textes poignants et provocants derrière lesquels se cache une écriture complexe et travaillée. Eulina Carvahlo Anthologie de la poésie romantique brésilienne Unesco, 2002 [Por ANT P] Édition bilingue français-port ugais. Anthologie de poèmes du romantisme brésilien (XIXe siècle). Édition bilingue français-portugais. Un recueil de poèmes composés comme des espaces de fugue et de rédemption, où le blanc se fait lumière irradiante et tragique. 21 brochure 7/09/06 9:29 Page 23 FILMS BRÉSILIENS Hector Babenco Karim Ainouz Madame Sata (2002) Madame Sata s’inspire librement du personnage de João Francisco dos Santos (19001976), plus connu sous le nom de Madame Sata, un homme noir de 1,78 m et 88 kilos de muscles. Tour à tour malandrin, travesti, bagarreur, cuisinier, héros, taulard, père adoptif de sept enfants, Sata a passé la majeure partie de sa vie dans les rues chaudes de Lapa, un quartier de Rio. Madame Sata est le portrait de ce personnage explosif et complexe, à la fois maître généreux, traître cruel et amant dévoué. Ce film retrace également l’émergence de la culture afro-brésilienne urbaine et vibrante du Rio de Janeiro des années qui suivirent l’abolition de l’esclavage au Brésil (1888). Hector Babenco Carandiru (2003) À Carandiru, gros centre de détention de São Paulo (avec 7 000 détenus, c’est la plus grande prison d’Amérique latine), un nouveau médecin arrive pour travailler sur un programme de prévention contre le sida. Il découvre des conditions de vie dégradantes : cellules surp e uplées, équipements délabrés, maladies contagieuses et début du sida. Inspiré de faits réels tragiques, Carandiru est un film très noir sur l’extrême violence de l’enfer carcéral. 22 Pixote, la loi du plus faible Fernando Meirelles Walter Salles La Cité de Dieu Carnets de voyage (2002) (2004) Basé sur le roman de Paulo Lins, La Cité de Dieu est un film comme on en voit trop peu. À la fois drôle, violente, pathétique, tragique, cruelle, cette évocation de la vie dans une favela des années 60 aux années 80 est s c o rsesienne en diable, car, au milieu du bruit et de la fureur, du s a n g, de la sueur et des larmes, c’est l’humanité des pers o nnages, même des pires, qui est mise en avant. Même si le mot est galvaudé, on peut dire que La Cité de Dieu est un chefd’œuvre et l’on est presque en dessous de la vérité. À voir aussi, la série documentaire inspirée du film et tournée par divers réalisateurs brésiliens, La Cité des Hommes, qui décrit la vie quotidienne dans les favelas aujourd’hui. Avec C a rnets de voya g e, Walter Salles continue d’arpenter l’Amérique latine et l’âme humaine, en s’attaquant cette fois à l’illustre figure d’Ernesto Guevara. Le cinéaste opte pour la jeunesse de celui-ci et son éveil au monde, via les récits de ses périples. Walter Salles réussit un film rempli d’émotion, à la forme soignée et classique, et qui sert son propos : conter un moment de vie sur le thème « les voyages f o rment la jeunesse » et filmer les prémisses de l’engagement du Che. (1980) Une maison de redressement, à São Paulo. Pixote – 10 ans – et quelques autres gamins des rues y sont envoyés après avoir été pris dans une rafle de police. Dans l’établissement, les conditions de vie sont très dures. Le directeur et le principal gardien, Sapatos, n’ont pour souci que de maquiller la vérité vis-àvis des juges, des assistants sociaux ou des journalistes qui visitent la maison. Pixote, malgré tout, se fait quelques amis : Dito, Fumaca et Lilica – un jeune travesti. Pixote apprend tout en bloc : la drogue, l’homosexualité, les bagarres et même le meurtre de sang-froid, puisque les autorités de la maison de redressement font abattre deux jeunes gens, eux-mêmes soupçonnés d’homicide. N’en pouvant plus, Pixote et ses quelques amis parviennent à s’évader un soir. Argentin d’origine, Hector Babenco a d’abord travaillé en Europe en tant qu’assistant réalisateur, avant de s’installer au Brésil dans les années 70. Après deux longs-métrages, il désire tourner un documentaire sur un centre de détention pour mineurs. Mais n’étant pas libre de le faire dans les conditions souhaitables, il aborde le même sujet en adaptant un roman de José Louzeiro. Walter Salles Central do Brasil (1998) Ro a d - m ovie émouvant d’une institutrice retraitée et d’un jeune orphelin à trav e rs le Brésil, ce film, inspiré d’un documentaire du même réalisateur (Soccoro nobre, 1995) est prétexte à dénoncer la misère du peuple brésilien. Il a obtenu l’Ours d’or à Berlin en 1998. Andrucha Waddington La vie peu ordinaire de Dona Linhares (2002) Darlene, une femme courageuse et intuitive, revient dans son village natal du Nordeste au Brésil, avec un bébé venu d’on ne sait où. Elle avait fui sa campagne pour un mariage qui n’a pas eu lieu. Le vieil Osias lui propose de l’épouser. Démunie et seule, elle accepte. Darlene s’occupe de tout, travaille à la plantation, laissant son époux à son oisiveté maladive. Lorsque ce dernier recueille son cousin, Zezinho, Darlene succombe au charme de ce nouveau venu et tombe enceinte. Elle accumule alors les maris sous le toit familial avec l’arrivée du jeune et beau Ciro. Chacun finit par s’accommoder de l’embarrassante mais pittoresque situation : les époux successifs apprennent à faire le deuil de leur machisme. 23 brochure 7/09/06 9:29 Page 25 SÉLECTION DE LIENS INTERNET Généralités, informations, portails Danses, musiques La sélection de Brésilbrésils.org Samba en France http://www.bresilbresils.org/liens/ Le site officiel de l’année du Brésil en France. Un portail d’une vingtaine de sites, presque tous entièrement ou partiellement de langue française, recensant l’essentiel des informations sur la culture et la société brésilienne disponibles sur l’Internet francophone. http://sambistas.online.fr/en-france/indexFr.php Ce site est dédié à cette musique et danse de carnaval de rue brésilien en France. Il est destiné à promouvoir le partage des idées, des connaissances, des contacts et des expériences, et à faire connaître la samba à tous. Capoeira-info Brésil passion http://www.bresilpassion.com/ Un autre site portail, mis à jour quotidiennement par de nombreux inscrits. http://www.capoeira-infos.org/ Un excellent site sur la capoeira et son histoire. Beaucoup de références et d’articles, présentation de nombreux mestres et personnages légendaires de la capoeira… Ministère des Affaires étrangères http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/ bresil_492/index.html Un maximum de renseignements officiels sur le Brésil. Quelques artistes brésiliens Des sites officiels superbes, mais en portugais ou en anglais. Carnet Carioca http://olive.blog.lemonde.fr/olive/ Un blog LeMonde.fr où Olivier Hensgen, journaliste français, scanne l’actualité, livre anecdotes et marottes brésiliennes depuis son pied-à-terre de Rio de Janeiro. Caetano Veloso http://www.caetanoveloso.com.br/ Gilberto Gil http://www.gilbertogil.com.br/ Le Monde diplomatique http://www.monde-diplomatique.fr/index/pays/bresil Un dossier du Monde diplomatique sur le Brésil. Chico Buarque Le Nouveau Franc-Parler Carlinhos Brown http://www.francparler.com.br/ Le seul mensuel en français publié au Brésil. http://www2.uol.com.br/carlinhosbrown/brown_flash.html http://www.chicobuarque.com.br/ Tom Zé http://www.tomze.com.br/ Carmen Miranda http://www.carmenmiranda.net/ Amon Tobin http://www.amontobin.com/ Lenine http://www.lenine.com.br/ 24 25 brochure 7/09/06 9:29 Page 27 GÉOGRAPHIE ET VOYAGES Brésil, rencontre avec un géant Catherine Lozac’h Géorama, 2003 [918.1 LOZ] Pays de la taille d’un continent, et dont la seule évocation donne le vertige, le Brésil offre une multitude de paysages, de climats, de peuplements, de visages. Partout, il cultive ses contradictions et, s’il se classe parmi les économies les plus puissantes du monde, il se considère toujours comme un pays du tiers-monde. Le colosse garde peut-être des pieds d’argile, mais il possède de formidables potentialités. Brésil , Rio et São Paulo : du rêve à la modernité Claude Raybaud Campanile, 2005 [918.1 RAY] L’auteur photographe Claude Raybaud s’est passionné très tôt pour la géographie et l’urbanisme. Il nous présente ici une image du Brésil différente de celle que nous montrent les médias (misère, violence), à travers le portrait de Rio la touristique, qui a inspiré tant d’artistes, et de São Paulo, la gigantissime, troisième ville du monde. Ces deux villes symbolisent le développement du pays et son désir de modernité. 26 Brésil, Fragments d’un voyage Emmanuel Lepage et Nicolas Michel Casterman, 2003 [918.1 LEP] Des croquis pris sur le vif, des photographies, des souvenirs ramassés au cours de leurs visites… Emmanuel Lepage et Nicolas Michel ont constitué un magnifique carnet de voyage à travers tout le Brésil. Ils nous immergent dans la vie quotidienne et nous font partager leurs coups de cœur. Court voyage équinoxial. Carnets brésiliens Sébastien Lapaque Sabine Wespisier, 2005 [910.4 LAP] D’un voyage à l’autre, S ébastien Lapaque s’est inv e nté une Amazonie familière, réelle et rêvée, d’hier et d’aujourd’hui, où se mêlent les souvenirs, les surprises, les p ay s a g e s , les lieux, les livres, les conv e rs a t i o n s , les rencontres. L’ensemble s’ordonne en un itinéraire personnel, le long de la route transamazonienne. Nostalgies de Belo Horizonte, Quand j’étais un autre Miguelanxo Prado Casterman, 2005 [918.1 PRA] Encore un car net de voyage réalisé par un auteur de BD. Prado se rend pour des raisons professionnelles dans la capitale du Minais Gerais : Belo Horizonte. Ville dont son arrière-grand-père, immigré espagnol, a travaillé à la construction avant de rentrer chez lui aussi pauvre qu’il était parti. Un voyage plein de nostalgie dans une ville qui a connu son heure de gloire, il y a un siècle, grâce aux richesses minières de la région. Rio de Janeiro. Les carnets de voyage de Jano simplement un lieu particulier. Autant d’invitations au voyage et à la nonchalance… Ce petit recueil se termine par un lexique donnant le vocabulaire clé de la culture carioca. Brésil Gallimard (Bibliothèque du voyageur), 2005 [918.1 BRE] Un guide touristique complet pour celles et ceux qui seraient séduits par un séjour au Brésil. Jano Albin Michel, 2001 [918.1 JAN] Le dessinateur Jano nous livre des tableaux de Rio. À travers les multiples scènes croquées lors de ses voyages au Brésil, Jano décrit av e c beaucoup d’humour, mais également de réalisme, les principales caractéristiques de la vie des cariocas. Des fameuses plages aux favelas en passant par le stade Maracaña et le Pain de sucre, nous voilà totalement immergés dans Rio. Le goût de Rio de Janeiro Mercure de France, 2004 [918.1 GOU] Cette anthologie de 27 écrivains brésiliens ou étrangers nous promène dans la ville de Rio de Janeiro. Chaque auteur nous présente, avec sa sensibilité et son ressenti, la ville, un quartier ou HISTOIRE ET POLITIQUE Hautes Terres (1902). La guerre des Canudos Euclides da Cunha Métailié (Suites brésiliennes), 1983 [981 CUN] Le livre relate l’histoire de la révolte des Canudos (paysans pauvres de l’État de Bahia) et des expéditions militaires qui la réprimèrent. Cet épisode de l’histoire du Brésil comme le récit écrit par un correspondant de guerre marqueront profondément la jeune République brésilienne : aux confins du pays, l’enthousiasme républicain n’a pas cours. Le Brésil, fortement attaché à son unité, découvre les velléités sécessionnistes du Nordeste et des conceptions de la vie bien éloignées de celles de la capitale. 27 brochure 7/09/06 9:29 Page 29 Maîtres et esclaves (1933). La formation de la société brésilienne Gilberto Freyre Gallimard, 1974 [326 FRE] Réédité seize fois au Brésil depuis sa paru t i o n , ce livre de Gilberto Freyre est une véritable référence pour la compréhension de la société brésilienne. Il a suscité, à sa sortie, des réactions très hostiles car il touche à des sujets sensibles comme le racisme, la sexualité ou l’esclavage. Aujourd’hui, cet ouvrage anthropologique et sociologique est mondialement reconnu et explique ce qui fait la particularité du peuple brésilien. Les Indiens du Brésil (1578) Jean de Léry Mille et une nuits, 2002 [981 LER] Jean de Léry, jeune cordonnier calviniste, participe en 15571558 à l’expédition coloniale française au Brésil. Il choisit avec quelques autres de rester vivre chez les Tupinamba, d’où il rapporte un témoignage exceptionnel sur la vie indigène. Ce livre constitue l’un des fondamentaux du mythe du « bon sauvage ». Brésil, Les premiers photographes d’un empire sous les tropiques Bia et Pedro Corrêa do Lago Gallimard, 2005 [770 BRE] 28 Cet ouvrage met en avant l’œuvre de quatorze photographes du XIXe siècle en les situant dans leur temps et par rapport aux sites et aux milieux qui les ont séduits. La splendeur des paysages, la variété de la nature, l’ordonnance des villes, le mélange et le métissage des populations… autant de sources d’inspiration pour obtenir, au final, un portrait du Brésil du XIXe siècle. Brésil : une géohistoire Martine Droulers PUF (Géopolitiques), 2001 [981 DRO] Cet ouvrage géopolitique montre que l’espace brésilien s’est façonné dès l’arrivée des Européens, il y a 500 ans, bien avant que les Brésiliens se reconnaissent en tant que nation. Martine Droulers passe en revue les données géographiques, politiques et coloniales qui ont déterminé les limites des frontières brésiliennes. Brésil, épopée métisse Mario Carelli Gallimard (Découvertes, Histoire), 1987 [980 CAR] L’histoire du Brésil, abondamment illustrée et documentée dans une collection à mettre entre toutes les mains ! Une histoire du Brésil : Pour comprendre le Brésil contemporain Frédéric Mauro Chandeigne (Série lusitane), 1994 [981 MAU] Une petite synthèse de l’histoire du Brésil depuis sa « découverte » par les Portugais en 1500 jusqu’aux négociations du Mercosur (accords économiques qui entérinent l’entrée du Brésil dans l’ère de la mondialisation) en décembre 1994. Musée d’Orsay, 2005 [770 EMP] Ce catalogue reprend les œuvres des collections de la Bibliothèque nationale du Brésil et de l’institut Moreira Salles exposées durant l’été 2005 au Musée d’Orsay. Souvent œuvres d’artistes étrangers en voyage au Brésil, les clichés présentés s’attachent surtout à montrer les côtés pittoresques du pay s qu’ils visitent. Paulo Roberto de Almeida et Katia de Queiros Mattoso L’Harmattan, 2002 [981 ALM] Ce livre retrace l’itinéraire de 500 ans de formation et d’évolution de la société brésilienne. Le passé colonial, l’Empire, la République et ses multiples épisodes dictatoriaux sont des éléments capitaux pour comprendre le Brésil d’aujourd’hui. Lula et l’autre Brésil Histoire du Brésil L’Empire brésilien et ses photographes Candido Mendes IHEAL, 2003 [981.06 MEN] L’arrivée au pouvoir de Lula, élu président du Brésil par 62 % du corps électoral brésilien en 2002, après de multiples vaines tentatives, relève d’une longue maturation politique de son parti, le Parti des Travailleurs. Cet essai retrace cette irrésistible progression et les enjeux auxquels Lula doit répondre maintenant qu’il est au pouvoir. Lula et la diversification de la société brésilienne Choiseul (Problèmes d’Amérique latine n° 52), 2004 [980.06 LUL] En octobre 2002, l’élection de Luis Inàcio Lula da Silva à la présidence de la République a représenté, pour des millions de Brésiliens, la promesse d’un Brésil plus juste après deux décennies marquées par la crise économique et l’aggravation des inégalités sociales. Ces articles font le point sur son bilan politique qui semble, pour le moins, assez contrasté. La revue aborde également les grandes tendances de la société brésilienne. SOCIÉTÉ ET CIVILISATION Nus, féroces et anthropophages (1557) Carnets indiens : Avec les Indiens UrubusKaapor, Brésil (1996) Darcy Ribeiro Plon (Terre Humaine), 2002 [301.7 RIB] Hans Staden Métailié (Suites brésiliennes), 2005 [910.4 STA] Le s C a rnets indiens sont des c a rnets d’expéditions conduites entre 1949 et 1951 dans la forêt amazonienne chez les Urubus-Kaapor, descendants des célèbres Toupinambà aux rituels d’anthropophagie, peuple pacifié depuis seulement vingt ans et fragilisé par les épidémies, les conflits et une scandaleuse politique d’exterm i n ation menée à des fins économiques. Victime d’un naufrage en 1547, au large de l’île SaintVincent, Hans Staden est retenu prisonnier par une tribu Tupi anthropophage. Il raconte son av e n t u r e d’Européen parti conquérant se retrouvant vaincu et placé au rang de nourriture potentielle. Au-delà de cette aventure très riche, le livre constitue un véritable document ethnologique sur les tribus Tupi au XVIe siècle. Claude Lévi-Strauss L’esclavage au Brésil Pocket (Terre Humaine), réed. 1998 [301.7 LEV] Màrio Maestri Karthala, 1991 [326 MAE] Le Brésil fut le pays des Amériques qui développa le plus le système esclavagiste. D’abord avec l’asservissement des populations indigènes au XVIe siècle puis, durant les trois siècles suivants, avec l’esclavage des Noirs dont dépendra l’essentiel des activités économiques et commerciales. Une synthèse historique qui nous montre le fonctionnement de l’esclavage, mais aussi les luttes et la résistance des esclaves. Gigantesque champignon de 18 millions d’habitants qui s’étire sur une centaine de kilomètres, la « locomotive du Brésil », lancée dans un développement sans frein, aurait déjà explosé sans son principal atout : le génie et l’humanité de son peuple. D’une rencontre à l’autre, l’auteur nous entraîne dans une déambulation à travers la ville, quartier par quartier. Salvador de Bahia, Rome noire, ville métisse Michel Augier (Texte) Christian Cravo Tristes Tropiques Claude Lévi-Strauss présente dans ce livre, bible de l’anthropologie moderne et premier ouvrage d’ethnologie qui ait fasciné le grand public, une étude poussée et attentionnée sur le monde indien « in situ », à lire comme un voyage philosophique, mais aussi comme une méditation sur le devenir de l’humanité. São Paulo en mouvement Anne Louyot Autrement (Villes en mouvement), 2005 [710 LOU] (Photographie) Autrement (Monde. Photographie), 2005 [770 CRA] Salvador de Bahia est née au XVIe siècle sous le signe de la domination coloniale et de l’esclavage. Aujourd’hui, Bahia est la ville où la population déclarée métissée est la plus importante du Brésil. Loin des clichés d’exotisme qui prédominent quand on parle de cette ville, les auteurs nous racontent le poids du métissage et sa réalité dans la construction de la société bahianaise. Macumba, Forces noires du Brésil Serge Bramly Albin Michel (Spiritualités vivantes), 1981 [133.4 BRA] Les Brésiliens sont réticents à parler de la macumba (religion afro-brésilienne), ils préfèrent la présenter comme un héritage désuet du passé et l’intègrent au folklore. Pourtant, la macumba est omniprésente au Brésil et elle inspire énormément la culture brésilienne. Loin d’être une religion disparue, elle est encore é n o rmément pratiquée : la seule ville de Salvador compte plusieurs milliers de centres dédiés à ce culte. Les religions africaines au Brésil (1960). Contribution à une sociologie des interpénétrations de civilisation Roger Bastide PUF (Dito), 1995 [306.6 BAS] Roger Bastide traite des relations entre « survivance » et « intégration », des fondements religieux africains au Brésil : ce qui relève d’apport de religions africaines et ce qui relève d’une adaptation propre au Brésil. Mais Bastide ne se limite pas à une recherche spirituelle, le rôle social de la religion chez les esclaves noirs, puis chez leurs descendants, est analysé ici de manière très poussée. Le carnaval de Rio Walnice Nogueira Galvão Chandeigne, 2000 [306.5 GAL] Ce livre est une suite de trois essais sur un événement annuel qui est devenu un des emblèmes de la ville de Rio de Janeiro et, au-delà, de la nation 29 brochure 7/09/06 9:29 Page 31 brésilienne tout entière. Il décrit la préparation et le déroulement du carnaval (écoles de sambas, règlement…). Il recherche ses origines. Enfin, il se penche sur le versant musical du défilé. Carnaval de Rio Diva Pavesi Plume, 1998 [306.5 PAV] Ce livre débute avec une histoire et une explication du déroulement du carnaval de Rio. Cet événement très populaire à Rio est très codifié, même s’il existe des activités « off » qui s’égrainent au hasard des rues avec pour seul objectif de se divertir. Un festival de photographies colorées complète cette courte introduction en nous plongeant dans l’atmosphère de délire du carnaval. Cuisine brésilienne en France Cléla Pisa et Maria José Garcia Werebe Actes Sud, 2003 [641.6 BRE] Toute la richesse de la tradition culinaire brésilienne (feijoada, faofa, caipirinha…) est ici passée en revue. Les plats sont replacés dans leur contexte géographique, historique ou culturel. Enfin, le livre nous explique comment adapter les recettes aux étals français : où trouver les produits ou comment les remplacer. Brésil : 75 recettes ARTS ET CULTURE Destruction Frans Krajcberg Materia Prima, 2005 [574.5 KRA] Frans Krajcberg est un sculpteur et photographe qui travaille principalement à partir de bois brûlé. Ses œuvres nous montrent un feu destru c t e u r, dominant le bois, instrument de domination de l’homme sur la nature : la végétation semble vaincue sous les assauts des incendies. Ce recueil de photographies est un hymne à la défense de la forêt amazonienne, proie de toutes les convoitises. Michael Bateman Gründ (Sreet café), 2000 [641.6 BRE] Brésil, foot-folie, foot magie Alain Fontan Solar, 1998 [796.33 FON] Le football est une véritable institution au Brésil. Alain Fontan nous conduit à l’intérieur de ce football merveilleux, riche d’une foule de joueurs issus des favelas, des plages de Rio ou des territoires de l’intérieur 30 Jean-Baptiste Debret Chandeigne, 2001 [981 DEB] En pénétrant dans la baie de Guanabara (qui mène à Rio), en 1816, le peintre Debret découvre une ville fiévreuse, aux contrastes durs et en pleine mutation. Membre de la Mission artistique française, il entreprend alors une série d’aquarelles qu’il regroupera plus tard pour éditer son Voyage historique et pittoresque au Brésil. Plus qu’une œuvre d’art, Debret peint un portrait précis de Rio et de ses habitants avec comme projet de montrer les tensions culturelles de l’époque. Rio de Janeiro en mouvement Terra Autrement (Villes en mouvement), 2005 [981 SEV] Exodes Jean-Jacques Sévilla Après une introduction à la cuisine brésilienne, cet ouvrage propose 75 recettes qui en reflètent toute la variété et la créativité. Des plats les plus rapides, comme ceux proposés par les cuisiniers ambulants, à la légendaire feijoada, laissezvous séduire par une cuisine exotique qui a su marier originalité et simplicité. Rio de Janeiro, la ville métisse (1834) Berceau de la samba, du carnaval tropicalisé, de la bossanova et du choro, Rio s’accroche farouchement à son statut de capitale culturelle du Brésil. Des artistes virtuoses s’efforcent de perpétuer leur art au sein d’une société toujours plus ouverte aux influences extérieures et aux expériences avant-gardistes. Ces activités artistiques cherchent à prendre en compte les enjeux sociétaux des quartiers urbanisés. La Martinière, 1997 [770 SAL] La Martinière, 2000 [770 SAL] L’homme et l’Eau Terre Bleue, 2005 [770 SAL] Sebastiõ Salgado Le photographe brésilien Salgado est l’un des photojournalistes les plus respectés de sa profession, mais aussi l’un des plus connus du grand public. De réputation mondiale, il a reçu presque tous les prix et récompenses possibles… Né en 1944 à Aimores, Salgado a d’abord fait des études d’économie au Brésil, puis à Paris. Il débute en photographie en 1973 et exerce dans différentes agences de photojournalisme. En 1994, il fonde sa propre agence de presse, Amazonas Images, qui représente son travail. Il vit à Paris avec sa femme et collaboratrice, Leila Wanick Salgado, qui se charge de la conception graphique de la plupart de ses livres. Salgado, qui ne travaille qu’en noir et blanc, veut témoigner de la dignité fondamentale de l’être humain tout en s’élevant avec force contre la violation de cette dignité que constituent les guerres, la pauvreté et toutes les injustices… Dès 1986, avec son premier livre et l’exposition Autres Amériques, il rend hommage aux cultures paysannes et à la résistance culturelle des Indiens et de leurs descendants au Mexique et au Brésil. Depuis, il n’a eu de cesse de poursuivre son combat en faveur de l’Homme. Pop tropicale et Révolution (1997) Caetano Veloso Le Serpent à plumes, 2003 [781.6 VEL] Celui que l’on surnomme le Bob Dylan brésilien raconte son expérience musicale qui marquera à jamais la culture brésilienne : la fondation du tropicalismo. Ce projet est de cannibaliser la richesse des musiques traditionnelles brésiliennes et de les assimiler aux éléments les plus originaux de la pop anglo-américaine. Cette expérience de contre-culture se heurte de plein fouet à l’intransigeance de la dictature militaire. Le son du Brésil : samba, bossa-nova et musiques populaires Ricardo Pessanha et Chris Mac Gowan Lusophone, 1999 [781.6 PES] Les r ythmes turbulents de la samba, l’élégance tranquille de la bossa-nov a , la puissance bouillonnante des percussions de la samba reggae, les dernières tendances afro de Bahia… Cet ouvrage nous propose un large panorama des différents styles de la musique populaire brésilienne, des interprètes et des instruments. Brésil : chants et percussions : Estação Esquirol Olivier Noclin Lugdivine (Rythmes et percussions), 2004 [781.6 NOC] L’ensemble Estação Esquirol nous invite à la découverte et à l’approfondissement de 5 polyphonies traditionnelles issues de la culture festive brésilienne (samba, samba reggae, maracatu, samba enredo). Partitions et CD accompagnent ce livre. Capoeira, danse de combat Arno Mansouri et Delphine Loez Demi-Lune, 2005 [796.8 MAN] Née aux temps de l’esclavage, la capoeira, mélange de musique, de chants et de danse, de jeu et surtout de combat connaît un engouement sans précédent au Brésil. Ce qui n’était qu’un moyen pour les esclaves noirs de biaiser l’interdiction de se battre imposée par leur maître est devenu un véritable référent culturel de toute la nation. Un document très complet et richement illustré. Le petit manuel de capoeira Nestor Capoeira Budo, 2003 [796.8] Nestor Capoeira est l’un des promoteurs de la capoeira mondiale. Corde rouge (la plus haute distinction), il rédige ce petit manuel, étoffé au gré des éditions, qui permet de mieux connaître et de vulgariser cette activité à mi-chemin entre le sport et l’activité culturelle. Ceux et celles qui voudraient s’adonner à la capoeira trouveront ici l’indispensable à savoir pour bien débuter. Découvrez la légendaire capoeira, art martial brésilien Bem-Te-Vi et Torneiro Budostore (Cassette VHS de 50 minutes) [796.8 BEM] Esthétique des favelas Paola Berenstein Jacques L’Harmattan (Esthétiques), 2002 [710 BER] L’auteur analyse une forme urbaine mal connue, peu étudiée, celle des favelas de Rio. Considérées comme non-architectures, elles ont cependant inspiré les nouveaux architectes et particulièrement les déconstructivistes. Paola Berenstein Jacques montre l’originalité et la vie intense qui animent ces constructions de fortune. Oscar Niemeyer Matthieu Savaing Assouline (Mémoire du style), 2001 [720 NIE] Une présentation des œuvres de l’un des plus surprenants et des plus prolifiques architectes contemporains. Partout dans le monde, N i emeyer a laissé son empreinte et son fameux jeu de contrastes entre les droites et les courbes pour rendre le béton sensuel et inventif. Également un gros plan sur ses réalisations à Brasília, capitale du Brésil, c o n s t ruite à partir du néant, et dont il est l’un des fondateurs. Une présentation vidéo de ce qu’est la capoeira. Les pratiquants forment un cercle (la roda) au milieu duquel les rodeurs exécutent leurs pas acrobatiques au rythme du son du berimbau. On se laisse vite hypnotiser par le spectacle. 31 brochure 7/09/06 9:29 Page 33 Brésil indien, les arts des Amérindiens du Brésil Réunion des Musées nationaux, 2005 [301.7 BRE] Ce catalogue de l’exposition du même nom qui s’est tenue au Grand palais présente l’art et l’artisanat des Indiens du Brésil. Objets rituels et mortuaires, mais aussi céramiques et tressage, l’exposition nous permet de mieux appréhender cette civilisation indienne et les enjeux de l’ethnologie amérindienne. La Collection Brasiliana, Les peintres voyageurs romantiques au Brésil (1820-1870) Paris musées, 2005 [759.5 COL] Sensibles au pittoresque et à l’exotisme, les jeunes peintres voya g e u rs répondent aux commandes de la cour, brossent avec une passion toute romantique cette inépuisable terra n ov a : lumière vibrante sur la baie de Rio, touffeur tropicale de la jungle amazonienne, esclaves et indigènes, habitations et petits métiers, f l e u rset fruits… 32 Brésil / Cordel : Une anthologie des gravures populaires Lasar Segall : nouveaux mondes Les éditions de l’amateur, 2005 [869.2 COR] Catalogue de l’exposition Lasar Segall, nouveaux mondes, présentée au Musée d’Ar t et d’Histoire du judaïsme de Paris, du 3 février au 14 mai 2000. Né à Vilna, en Lituanie, fortement influencé par l’expressionnisme allemand, tenté par la France, Segall s’est installé au Brésil en 1924 où il découvre l’impact de la couleur et élabore une représentation sublimée du primitif et de l’exotique. Il s’est construit dans ses immigrations successives, mais en conservant l’empreinte du milieu juif traditionnel dont il est issu. Literatura de cordel : au sens propre, « littérature de corde ». Parce que, les jours de marché, les livres populaires étaient suspendus sur une corde tendue entre deux bâtons plantés dans le sol. La poésie populaire accompagnée de gravures était ainsi propagée à trav e rs tout le Nordeste puis à l’ensemble du pays. Brésil Baroque, entre ciel et terre Union Latine : Paris Musées, 1999 [709.3 BAL] Catalogue de l’exposition Brésil, entre ciel et terre, présentée au Petit Palais de la ville de Paris du 4 novembre 1999 au 6 février 2000. Il présente une rétrospective de l’histoire brésilienne du XVIe au XVIIIe siècle à travers un choix de 450 pièces représentatives de l’art baroque, essentiellement religieux, reflet des cheminements d’une aventure complexe, liés aux multiples apports de l’aventure coloniale. L’exposition offre également une réflexion sur la constitution de ce patrimoine. Adam Biro, 2000 [750 SEG] MPB. Musique populaire brésilienne Réunion des Musées nationaux, 2005 [781.6 MUS] Catalogue de l’exposition sur la musique populaire brésilienne, qui s’est tenue en 2005 à la Cité de la musique. L’ouvrage montre à la fois la diversité et l’unité de la musique brésilienne. Il passe en revue les différents genres fondateurs des styles populaires et montre comment l’identité culturelle brésilienne est largement influencée par la musique. 33 brochure 7/09/06 9:29 Page 35 CONTES ET ALBUMS Raul Bopp Béatrice Tanaka (1932) D’origine européenne, elle a choisi de mettre en évidence l’influence primordiale de la tradition orale des Indiens sur l’imaginaire collectif brésilien, guidée dans ses recherches par des maîtres tels que Jorge Amado et Nunes Pereira, son « père indien », un agronome ethnologue spécialiste du bassin de l’Amazone. Racontée par Bruno de la Salle Vif Argent (Cassettine), 1991 [C TANJ] livre-cassette audio (1931) Mémo (Classiques étrangers pour tous), 2005 [C BOP] Au pays du Jabouti : contes et mythes indiens du Brésil Où l’on apprend comment Bahira, grand chef indien – sorcier et farceur – conquit le feu pour l’offrir à son peuple avec l’aide du Crapaud, comment il inculqua le respect de la nature à son paresseux de fils… Une histoire à écouter avec de la musique et puis à lire pour se faire vraiment plaisir. Kanjil / Réunion des Musées nationaux, 2005 [C TAN] La légende de Chico Rei : conte du Brésil Ce poème épique est l’un des grands textes du modernisme brésilien, illustré de batiks contemporains inspirés des peintures corporelles du peuple Kayapo. Voyage initiatique au cœur de la forêt amazonienne et quête amoureuse se mêlent. Un texte pour les plus grands en version bilingue. Quatre contes de la « Selva » – la forêt sauvage – où les animaux ne sont pas seulement doués de parole comme dans nos fables : ici, ils sont nos égaux, et peuvent prendre forme humaine aussi naturellement que l’on change de chemise. Viennent ensuite trois mythes des peuples de la forêt qui nous font découvrir leur système de valeurs fondé sur « l’être » et non pas sur « l’avoir », ainsi que leur art de vivre en harm o n i e avec la nature. Des histoires très bien racontées, drôles, où le plus lent, le plus faible, l’emporte grâce à son ingéniosité. Dès 8 ans. (1898-1984) Sandra Machado (Illustrations) Cobra Norato Le chant de l’Uirapourou et autres contes du Brésil Syros (Contes nomades), 2001 [C TAN] 34 Bahira : légende indienne du Brésil Recueil de contes populaires métissés où se croisent de grandes figures animales africaines, indiennes et européennes, comme le lièvre et le jaguar, le bouvreuil et la cafarde… À raconter aux plus jeunes ou à lire seul dès 8 ans. Vif Argent, 1990 [C TAN] La légende d’un roi africain déchu, condamné à l’esclavage et qui libèrera son peuple sans violence. Le souvenir de Chico Rei vit toujours dans les chansons et lors du carn aval de Rio où chacun peut, pour un jour, se t r a n s f o rmer en roi ou en reine. Dès 8 ans. Nancy Van Laan Yumi Heo (Illustrations) Les petits singes du Rio Negro Circonflexe, 1999 [C VAN] Sur les bords du Rio Negro vit une colonie de singes espiègles qui préfèrent s’amuser, jacasser au soleil plutôt que de se construire un nid douillet. Un petit conte d’avertissement très rythmé tant au niveau du texte que des dessins. Dès 4, 5 ans. Beatrice Alemagna Le trésor de Clara Autrement jeunesse, 2000 [A ALE] Cl a r a , douze ans, a étudié quatre ans à l’école et lit tous les livres qu’elle trouve. Elle donne du rêve aux enfants des rues de Rio, qui écoutent ses histoires, oubliant un temps leurs misérables conditions de survie. Un album fort. Dès 7 ans. ROMANS Machado de Assis Nelson Cruz (Illustrations) Il est pris pour un diable à cause de ses bêtises et se confiera à un pied d’oranger. Le rêve et la réalité sont juxtaposés sans que le lecteur n’en soit averti clairement. À partir du collège. Le conte de l’école Allons réveiller le soleil (1977) Chandeigne (Série Lusitane), 2004 [Por R] (1974) Hachette (Livre de poche jeunesse), 2004 [VAS] Une nouvelle bilingue francoportugaise où le jeune héros va découvrir pour la première fois la corruption et la délation au sein de l’école. Dès 9, 10 ans. Jose Mauro de Vasconcelos (1920-1984) D’origine indienne et portugaise, cet auteur très populaire au Brésil n’hésitait pas – pour connaître à fond le pays où il situera son roman – à parcourir des milliers de kilomètres, s’installer sur place et vivre parmi les gens qui peupleront son récit. La nature et les souvenirs d’une enfance difficile sont omniprésents dans son œuvre. Mon bel oranger (1969) Hachette (Livre de poche jeunesse), 2003 [VAS] Titre qui donna son nom à une collection de romans pour la jeunesse toujours existante. L’histoire d’une enfance douloureuse où Zézé, six ans, survit grâce au monde imaginaire qui lui rend le réel supportable. Où Zézé a grandi. Rosinha mon canoë (1969) Stock (Mon bel oranger), 1974 [VAS] Le palais japonais (1969) Hachette (Livre de poche jeunesse), 1999 [VAS] DOCUMENTAIRES Magdeleine Lerasle Laurent Delcourt (Illustrations) Le Brésil du seizième siècle à nos jours Autrement (Autrement Junior Histoire), 2005 [980 DEL] Au-delà des clichés, voici un petit manuel d’histoire découpé en chapitres courts et clairs, abordable dès le collège. Claire Chevalier-Leibovitz (Choix de textes) Aline Ahond (Illustrations) Poésie et chanson brésiliennes Mango (Albums Dada), 2005 [783 POE], [P POE] Un recueil de textes poétiques dans une mise en page très moderne faite de photomontages lumineux et fantaisistes. Un choix d’auteurs, de Joaquim Machado de Assis à Chico Buarque en passant par Jorge Amado. Poésie métissée, bien sûr, traversée par ce sentiment indescriptible qui s’apparente à la mélancolie, la « saudade ». Pour les plus grands. (Collectage) Aurélia Fronty Paul Mindy (Direction musicale) Comptines et chansons du Papagaio : le Brésil et le Portugal en trente comptines Didier jeunesse, 2003 Livre CD [783.6 LER] Trente comptines et jeux de doigts en français et portugais, qui font entendre à la fois la singularité et les liens entre les deux pay s , au-delà de leur langue commune. Pour chaque chanson, un commentaire évoque soit son origine, soit les circonstances où elle est chantée, avec des conseils musicaux (comment improviser une batucada par exemple). À utiliser dès la petite enfance. Ofélia Ramos Anunciato Sergio Pagano (Photographies) Couleurs et saveurs : les secrets d’une cuisinière brésilienne Könemann, 2000 [641.6 BRE] Un appel à faire la fête, couteau et fourchette en main, proposé par Ofélia, une pionnière dans le domaine de la vulgarisation des recettes de cuisine. Ici sont présentés des plats ordinaires, reflet du métissage culturel, fondateur du Brésil moderne. Pour les plus grands. 35