le malade imaginaire

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le malade imaginaire
LE MALADE IMAGINAIRE
Cia. La Bohème Théâtre
Scénario original – Begonya Ferrer
Traduction – Olivier / Pilar Pàmpols
Une chambre. Lumière et personne sur scène.
ARGAN: (Depuis les coulisses) Suivant!....Suivant!..... Le suivant s’il vous
plaît!!! (silence. Il entre en scène, est surpris de la présence
du public) Ça alors! Ça doit être une épidémie... je n’attendais
pas autant de patients aujourd’hui..... Voyons, un peu
d’organisation, je ne pourrai tous vous recevoir que si vous passez
les uns après les autres et sans perdre plus de temps.... Sinon, si
après 3 ou 4 consultations les symptômes sont identiques je
prescrirai le même traitement pour tous.... Allez... On commence
par le premier!
(s’apprête à sortir) Comment?... Personne?...Ils ont l’air bien
calmes et vu la quantité de malades, il pourrait s’agir d’un cas
grave d’epidemi epidemius très contagiorum. Vous, là!
Bon...je pense que le fait que je porte un pyjama et que la salle
d’attente soit une des pièces de mon appartement ne vous donne
pas confiance.....il se trouve que je passe tellement de temps au lit
que je me suis habitué à ce vêtement, de plus ce qui sera ma salle
de consultation est encore en travaux, alors, en attendant.... Bon,
écoutez, la vérité, c’est que je suis nouveau dans le métier. Mais,
n’ayez aucun doute quant à mes compétences...... en effet, je suis
docteur diplômé Cum Laude! Et je vous assure que personne ne
connaît autant les maladies que moi, non pas pour les avoir
étudiées mais pour les avoir eues directement.
Je vais vous expliquer mon histoire pour finir de vous convaincre.
En réalité, moi, Argan, je suis un double de Molière, mon créateur.
Il a souffert d’un grand nombre de maladies tout au long de sa vie.
En fait, au moment où il écrit cette histoire, il se sait déjà
condamné. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, il décèdera après la
quatrième représentation pendant laquelle, curieusement, il était
habillé en jaune comme vous le savez, d’où la mythique
superstition des comédiens pour cette couleur.
Molière gardera son humour jusqu’à la fin de ses jours. Il écrit
cette pièce à partir de ses propres expériences avec les différents
médecins, et les utilise pour en faire une critique sévère de ce
métier.......
(un garçon du public lève la main)
ARGAN: Oui?...Une question?
CHICO: Mmm... ¿Qué?
ARGAN: Tu ne comprends pas le français?
CHICO: Mmm... no... no demasiado...
ARGAN: Bon,…là je crois qu’on a un problème... yo tampoco hablo
demasiado español... ¿Alguien lo podría traducir?...
(silence) Personne?
(une fille du public lève la main)
ARGAN: Toi, jeune fille, tu pourrais lui demander ce qu’il veut?
CHICA: Je peux essayer. (au garçon) ¿Se puede saber qué quieres?
CHICO: Que..., a ver, yo no hablo mucho francés... pero me ha
parecido que nos está explicando la historia de Molière y
yo pensaba que habíamos venido a escuchar la historia del
Enfermo imaginario, ¿no?
CHICA: Tío, ya veo que no te enteras de nada… Supongo que es una
especie de introducción… Nos estaba diciendo que él es
Argan, y que ésta fue la última obra de Molière porque ya
estaba muy enfermo cuando la escribió. Y que es una
especie de crítica a los médicos que lo trataron, Pero ahora
nos dice que nos explicará la obra en sí, es decir, la historia
de cómo llegó a ser médico.
CHICO: Entonces, ¿Molière era médico?
CHICA: ¡Molière no! ¡Argan! ¡El enfermo!
CHICO: Y si era médico, ¿por qué no se curó a él mismo?
CHICA: ¡Pero tío! ¿No conoces la historia? ¡¡¡Precisamente por eso!!!
CHICO: ¿Y tú quién eres? ¿La lista de la clase? Si ya conoces la
historia, ¿para qué vienes?
CHICA: ¿¿Y tú?? ¿Seguro que no te has equivocado de asignatura?
A ver, ¿quién es el profesor de este impresentable?
CHICO: Oye, que mi francés es perfecto, lo que pasa es que este tío
del pijama habla muy rápido...
(le ton monte...)
ARGAN: Ça suffit!!!
CHICO Y CHICA: Monsieur (lui font une révérence) (broma interna
para quien se acuerde)
ARGAN: Venez ici tous les deux!
CHICA: Sí, ¡hombre!
CHICO: Mmm....¿Qué? Un peu plus lentement, s’il vous plaît...
ARGAN: (Lentement et menaçant) Que vous veniez ici tout de suite.
CHICO: Ves, ahora sí que lo entiendo (ils montent)
ARGAN: Comme je vois que vous avez tous les deux très envie de
participer, vous m’aiderez à expliquer l’histoire, parce que sinon je
vois déjà que vous ne me laisserez pas continuer tranquille.
CHICA: Mira, por tu culpa dice que nos hemos de quedar aquí todo
el rato.
CHICO: Ya lo había entendido, ¿eh?
ARGAN: Tiens, (tend un livre au garçon) lis l’histoire pendant qu’on
commence et on t’appellera quand ce sera ton tour... Toi, (à la
fille), cherche dans cette malle de quoi te déguiser en Toinette.
CHICA: ¿¿Toinette?? ¿La criada? ¡Me encanta este personaje! De
hecho, es el más importante de la obra, el que lleva todo el
peso, vamos, el que hace girar la historia a su merced, el
más inteligente, el más completo, el más gratificante para
cualquier actriz, es el más...
CHICO: ¿Qué dice que tengo que hacer con este libro?
CHICA: ¡Ponte al día, chaval! Vamos, que te lo resumo y
acabaremos antes.
(ils sortent, Argan reste seul sur scène, il s’assoit au bureau)
ARGAN: Mon histoire est un peu particulière, je le reconnais... Tout a
commencé avec mon obsession pour les maladies, les médecins et
les médicaments.....
(Changement de lumière. Argan comptant les médicaments)
ARGAN: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit... et neuf. Neuf
lavements. Et un, deux, trois, quatre, cinq et six. Six comprimés.
Ah d’accord, maintenant je comprends! Ce mois-ci j’ai pris neuf
lavements et six comprimés, alors que le mois dernier j’avais pris
dix lavements et douze comprimés! Voilà, c’est normal que ce
mois-ci je n’aille pas aussi bien que le mois dernier.... il faut que je
le dise au Dr Purgon pour qu’il m’en prescrive plus. Bon, en
attendant, je retourne au lit jusqu’à ce que le docteur trouve une
solution. (criant vers l’extérieur) Qu’on m’enlève tout cela!(les
choses sur la table) Toinette!! (secouant la cloche) Ils sont
tous sourds ou quoi? Quelqu’un m’entend? Rien, comme si de rien
n’était! Toinette!! Tiling tiling!!! Je vous rappelle que ceci est une
clochette...!! Insolente! Va au diable!! Ahh, j’enrage! Tiling tiling!!!
Ils vont me laisser mourir ici..!! Tiling tiling tiling tiling!
TOINETTE: (Depuis les coulisses et en entrant) J’arrive, j’arrive...!! Es
que no encontraba el vestido adecuado…
ARGAN: Pauvre fille!! Mauvaise graine!!
TOINETTE: Uff.. que esto va en serio... Non… non... mais vous me faites
tellement courir que je me suis cognée la tête sur le coin d’une
fenêtre!!
ARGAN: Traîtresse!
TOINETTE: (l’interrompt chaque fois qu’il veut parler) Ah!
ARGAN: Ça fait...
TOINETTE: Ah!!
ARGAN: Ça fait une heure que...
TOINETTE: Ah!!
ARGAN: Tu es partie...
TOINETTE: Ah!!
ARGAN: A cause de toi j’ai dû me faire une lésion aux cordes vocales et je
ne pourrai pas parler pendant trois jours!
TOINETTE: Nous n’aurons, hélas, pas autant de chance....
ARGAN: Comment?!!
TOINETTE: Je dis que à cause de vous je devrais me racheter un nouveau
crâne! On est quitte comme ça!
ARGAN: Mais, comment oses-tu? Sorcière!
TOINETTE: Si vous me grondez, je vais pleurer...
ARGAN: Me laisser tout seul... Traîtresse! Tu veux que...
TOINETTE: Ah! … (en pleurant...) non, non,grondez-moi, grondez-moi....
ahh!!
ARGAN: Le problème c’est que maintenant je ne peux même pas te
gronder..... nous voilà bien arrangés, tiens...
TOINETTE: Grondez-moi autant que vous voulez.... je ne vous demande
rien.... si vous, vous pouvez vous permettre de me gronder, moi,
je peux me permettre de pleurer, non?
ARGAN: Elle ne m’en laisse pas l’occasion! Elle n’arrête pas de
m’interrompre! Bon, allez! Oublie ça et va me préparer de l’eau
tiède pour le lavement qu’on doit me faire tout à l’heure!
TOINETTE: Encore? Monsieur Fleurant et le Dr Purgon doivent bien
s’amuser tous les deux en jouant de la sorte avec votre corps....
CHICO: Mmm... Perdonad, ¿eh? Yo no... vaya, que yo estaba
leyendo aquí detrás… Pero ¿qué dice que le han de poner
estos doctores...?
CHICA: Una lavativa. ¡Vamos! ¡¡Afuera!!
CHICO: ¡Ecs! Qué mal gusto de obra, ¿no?
ARGAN: Eh, petit, c’est que je suis très malade moi, hein?
CHICO: A mí se me pasarían todos los males de golpe… Una
lavativa no es aquello que te meten como una especie de
cantimplora llena de agua, así a presión por el… vamos,
por lo que sería… Y después claro, la gravedad hace su
función… y bien…
CHICA: ¿¿Ya te lo sabes todo??
CHICO: Mmm... No... aún no... Ya me voy, ya no interrumpo más...
TOINETTE: Gracias. ¿Por dónde íbamos...? Ya lo sé... Monsieur
Fleurant et le Dr Purgon doivent bien s’amuser tous les deux en
jouant de la sorte avec votre corps.... J’aimerais bien qu’ils me
disent quelle est votre maladie pour vous prescrire autant de
remèdes...
ARGAN: Tais-toi donc, ignorante! Allez, va et dis à ma fille que je l’attends...
Toinette sort pour mettre le costume d’Angélique. Le garçon entre.
CHICO: Escuche, que quizá sí que me lo sé, ¿eh? Que... no sé... yo
diría que ya estoy preparado para saltar a la fama...
ARGAN: Comment?
CHICO: Ah... sí... que... je suis prêt!
ARGAN: D’accord, mais ce n’est pas encore ton tour, hein? Maintenant il
faut que je parle avec ma fille Angélique…
CHICO: Ah... sí, sí... claro... ya lo sabía, ¿eh?... Ahora viene todo
aquello de cuando usted le dice que le tiene preparado e l
noviazgo y ella cree que es con su enamorado pero
realmente es con un chico que es médico… Por cierto, me
parece que es tener un poco de morro por su parte querer
casar a su hija con un chico que no conoce sólo para
aprovecharse de su profesión... Quiero decir que si me lo
hicieran a mí... (bla, bla...)
ARGAN: Stop! Je vois que tu connais l’histoire par coeur... mais maintenant
sors et attend ton tour!
CHICO: Claro... claro... Es lo que iba a hacer, ¿eh?
ARGAN: Oui... j’ai eu une super idée de les faire monter sur scène ces
deux-là...
Le garçon sort, croise la fille qui entre en costume d’Angélique.
ANGÉLIQUE: Père...
ARGAN: Angélique.... ma fille...viens, j’ai quelque chose à te dire... (pris
d’un mal de ventre soudain...) Ah.... ce mal au ventre....
attends hein? je reviens... ne pars pas...
Argan sort, Angélique reste seule, elle attend...
ANGÉLIQUE: ¡¡Ahora sí!! Te toca, ¿eh?
CHICO: (Depuis les coulisses) ¡¡¡No!!! ¡¡No pienso salir así!!
ANGÉLIQUE: ¡¡Va!! ¡¡Es tu momento!! ¿No tenías tantas ganas de
salir?
CHICO: ¡¡Pero no a hacer de criada!!
ANGÉLIQUE: Si prefieres hacer de Angélique...
CHICO: Vale... vale... ¡Ya va!... (entre en costume de Toinette)
TOINETTE: (vers l’extérieur) Faites attention Monsieur! Je viens de
nettoyer!! Je le savais moi, que autant de lavements ne pouvaient
lui faire aucun bien....
ANGÉLIQUE: (à voix basse, ton de confidence) Toinette...
TOINETTE: Quoi?
ANGÉLIQUE: Regarde-moi un peu.
TOINETTE: Mais je vous regarde.
ANGÉLIQUE: Toinette!!
TOINETTE: Et ben quoi, Toinette?
ANGÉLIQUE: Tu ne devines pas de quoi je veux te parler? De mon
amoureux... je ne peux pas m’empêcher de ne parler que de lui
tout le temps..... tu ne trouves pas que c’est le plus beau jeune
homme que tu connaisses?
TOINETTE: Ça c’est sûr! Inutile de le dire!
ANGÉLIQUE:…Il est le plus élégant du monde?
TOINETTE: Oh que oui!
ANGÉLIQUE: Ai... Toinette...tu crois qu’il m’aime autant qu’il le dit...?
TOINETTE: Vous savez, pour ce qui est des choses de l’amour...elles
paraissent parfois ce qu’elles ne sont pas...
ANGÉLIQUE: Toinette!! Qu’est-ce que tu dis? S’il me ment je ne regarderai
plus jamais un homme en face!
Argan revient.
ARGAN: Bon, ma fille, je dois t’annoncer une nouvelle que tu n’attends
peut-être pas. On te demande en mariage. Ahh... tu souris?...
Ahh... Cette jeunesse!!!! Apparemment ce n’est même pas la peine
de te demander si tu acceptes ou pas... Alors, n’en parlons plus!!
Tu es fiancée!! Bon, il faut que je te dise que je n’ai pas encore vu
ton futur mari mais on m’a dit qu’il me plairait.
ANGÉLIQUE: Sûr que oui, père.
ARGAN: Ah bon, tu l’as vu, toi?
ANGÉLIQUE: Oui, je l’ai rencontré par hasard il y a une semaine.
ARGAN: Tant mieux... on m’a dit qu’il est beau garçon.
ANGÉLIQUE: Bien sûr qu’il l’est
ARGAN: Et svelte.
ANGÉLIQUE: Oui, assez.
ARGAN: Qu’il présente bien!
ANGÉLIQUE: Oui, très bien!
ARGAN:...Courtois et bien élevé!
ANGÉLIQUE: Comme peu le sont!
ARGAN: Un gentil garçon.
ANGÉLIQUE: Comme vous dites.
ARGAN: De bonne famille.
ANGÉLIQUE: Une des meilleures.
ARGAN: Il parle le grec et le latin.
ANGÉLIQUE: Ah, ça je ne le savais pas...
ARGAN: Et en plus, d’ici peu il sera médecin!
ANGÉLIQUE: Lui? Médecin?
ARGAN: Oui. Il ne te l’a pas dit?
ANGÉLIQUE: Non, il ne me l’a pas dit... et vous, comment le savez-vous?
ARGAN: C’est le Dr. Purgon qui me l’a dit.
ANGÉLIQUE: Et comment il le connaît, le Dr. Purgon?
ARGAN: Celle-là c’est la meilleure! Comment il le connaît? Parce que c’est
son neveu tiens! Le Docteur est son oncle! Voilà.
ANGÉLIQUE: Cléante est le neveu du Dr. Purgon?
ARGAN: Qui diable est ce Cléante? Je suis en train de parler de ton fiancé!!!
Celui qui veut se marier avec toi!!
ANGÉLIQUE: Ah, ah… Oui,... bien sûr... celui qui veut se marier avec moi...
ARGAN: Il ne s’appelle pas Cléante!! Il s’appelle Thomas. Thomas Diafoirus.
C’est le neveu du Dr Purgon et fils d’un éminent médecin, le
prestigieux Dr Diafoirus. (Angélique recule, change
d’expression du visage) Ma fille, que se passe-t-il? Tu as l’air
toute pâle...
ANGÉLIQUE: C’est que, je croyais que... que vous étiez en train de parler
de quelqu’un d’autre.... je....
TOINETTE: Alors là bravo, Monsieur. Voulez-vous un bon conseil?
ARGAN: Et quoi comme conseil?
TOINETTE: Que vous arrêtiez de penser à ce mariage.
ARGAN: Et pour quelle raison je te prie?
TOINETTE: Parce que votre fille ne voudra pas se marier.
ARGAN: Elle ne voudra pas?
TOINETTE: Non.
ARGAN: Ma fille?
TOINETTE: Votre fille vous dira qu’elle n’en a rien à faire de ce Thomas
Diafoirus, ni de son père, ni de son oncle si apprécié de vous, ni de
personne de leur famille! Elle n’acceptera jamais de se marier avec
aucun des Diafoirus que ce soit!
ARGAN: Mais enfin, jamais on a vu une petite bonne de rien du tout
s’adresser de cette manière à son patron?
TOINETTE: Quand le patron fait n’importe quoi, la bonne a l’obligation
d’intervenir et de le ramener à la raison. Raison que vous n’avez
pas.
ARGAN: Je vais t’apprendre à te tenir moi, idiote, imbécile, sorcière! Tu vas
voir!
Argan la poursuit pour la frapper jusqu’à ce qu’il arrête, extenué.
Béline entre, s’adresse à Argan en faisant des compliments
de manière exagérée.
ARGAN: Ah!! Je n’en peux plus ma chère épouse... je n’en peux plus! Cette
fois je vais mourir!
BÉLINE: Qu’est-ce qu’il lui arrive à mon pauvre mari chéri?
CHICO (Toinette): Un momento, un momento... Ya sé que he dicho
que no volvería a interrumpir... ¡¡Pero es que me he
perdido!! ... Epouse? Mari chéri? ¿Pero tú no hacías de su hija
Angèlique?
CHICA (Béline): Fff... ay... qué paciencia... ¿No ves que el vestido es
diferente? Ara soy Béline, su mujer. ¡Un poco de
imaginación!
CHICO: Ah... de acuerdo... Ya me lo había parecido, ¿eh? Sólo lo
decía por si alguien se estaba perdiendo o algo... Y usted,
(à Argan) haga el favor de poner un poquito de
imaginación también, ¿eh? ¡No es necesario que ponga
tanta rabia en los golpes! ¿Sabe lo que es la convención
teatral?
ARGAN: Bon, on peut continuer?
CHICO: Claro, claro... total, ¿quién soy yo para decir nada? Una
pobre sirvienta... ay... ¡cómo hemos de vernos!
BÉLINE: Qu’est-ce qu’il lui arrive à mon pauvre mari chéri?
ARGAN: Viens Béline! Aide-moi!
BÉLINE: Qu’est-ce qu’il t’arrive, mon coeur?
ARGAN: Ahh, mon amour!
BÉLINE: Oui, mon chéri?
ARGAN: On m’a fait mettre tellement en colère...!
BÉLINE: Comment cela est-il arrivé mon poussin?
ARGAN: Cette saleté de Toinette est devenue plus insolente que jamais!
BÉLINE: Ne te laisse pas emporter par ces choses-là mon petit coeur.
ARGAN: Elle me rend fou de rage ma douceur.
BÉLINE: Là, là, du calme mon bébé.
ARGAN: Ça fait une heure qu’elle n’arrête pas de me contredire et en plus
elle a le culot de me dire que je ne suis pas malade!
BÉLINE: Ne l’écoute pas, c’est une impertinente! Toinette, si tu fais se
fâcher encore une fois, mon cher époux, je te renvoie! Allez, allez,
ne reste pas là sans rien faire, va chercher une couverture et des
coussins, je vais l’installer confortablement. (Toinette sort et
revient avec des coussins) Voyons, le bonnet bien enfoncé pour
bien te couvrir les oreilles… Ce coussin là dessous, celui-ci pour
bien t’appuyer et celui-là pour l’autre côté… Celui-ci dans le dos, et
celui-là pour poser la tête.
TOINETTE: (Elle lui en met un sur le visage) Et celui-ci pour mieux vous
couvrir, il ne faudrait pas que l’humidité rentre par les narines!!
(elle sort)
ARGAN: (Se levant de la chaise et lui lançant les coussins) Ahh,
l’effrontée!! Tu veux m’étouffer ou quoi!? Tiens, tiens...!! Moi qui
suis si malade!! Tiens, tiens, tiens!!
BÉLINE: Allez, Argan, ne te fâche pas, ça fait monter ta tension!! Laisse-la
tranquille. Elle a voulu bien faire voyons.
Poursuite: Argan sort derrière Toinette, Béline le poursuit. On sonne
à la porte. Toinette entre (qui maintenant est jouée par la
fille), traverse la scène pour aller ouvrir la porte de l’autre
côté. Cléante entre (joué par le garçon, il porte une veste
de Cléante et une barbe ou une moustache postiche)
TOINETTE: Bonjour Monsieur. Qui demandez-vous?
CLÉANTE: Comment ça qui je demande?
TOINETTE: Ahh mais c’est toi!! Hahaha!! Quelle dégaine!! Qu’est-ce que ça
veut dire ces moustaches-là?... Hahaha... qu’est-ce que tu viens
faire avec une allure pareille?? Hahaha...
CHICO: Ya vale, ¿no? Es que Cléante tenía que ponerse alguna cosa
para que no lo reconocieran... Y como ha de hacerse pasar
por profesor de música... no sé, el bigote me ha parecido
que me hacía mayor y tal...
CHICA: Que sí, que sí, si yo me reía siendo Toinette, no Lucila...
(mais en realité ils continuent de se moquer de lui)
CHICO: Un momento, ¿¿¡¡te llamas Lucila!!?? (ja, ja, ja...)
CHICA: ¡Va! ¡Tira, tira!
CLÉANTE: Je viens parler avec Angélique pour qu’elle m’explique ce qui se
passe avec ce mariage dont je viens d’apprendre qu’il a été
préparé par son père.
TOINETTE: Qu’est-ce que tu crois, que tu vas pouvoir parler avec elle de
tout ça aussi facilement?
CLÉANTE: Non, j’imagine que non. C’est pour cette raison que je viens
déguisé avec l’intention de me faire passer pour le remplaçant de
son maître de musique, je vais lui dire que je viens à sa place
parce qu’il ne pouvait pas assurer le cours aujourd’hui.
TOINETTE: Chuuut, son père arrive.
Argan entre stressé.
ARGAN: Le Dr. Purgon m’a dit que je devais marcher douze fois par jour en
traversant ma chambre, mais je ne me rappelle plus si c’est en
longueur ou en largeur que je dois le faire...
TOINETTE: Monsieur, il y a...
ARGAN: Parle moins fort espèce de brute! Tu me fais trembler le cerveau!!
TOINETTE: Mais je voulais vous dire que…
ARGAN: Parle moins fort je t’ai dit! Tu ne vois pas que je suis malade?
TOINETTE: Monsieur... (elle parle si bas qu’on ne l’entend pas)
ARGAN: Quoi?
TOINETTE: Je vous disais que... (on n’entend pas la suite)
ARGAN: Qu’est-ce que tu dis?
TOINETTE: (criant) Je dis qu’il y a un monsieur qui veut vous parler.
CLÉANTE: Monsieur!
TOINETTE: Ne parlez pas si fort, vous ferez trembler le cerveau de
Monsieur.
CLÉANTE: Monsieur, vous ne savez pas combien je suis heureux de vous
voir debout et en si bonne forme. Je me réjouis que vous vous
sentiez mieux.
TOINETTE: (étonnée) Mieux? Qu’est-ce que vous racontez? Monsieur est
un peu plus mal chaque jour!
CLÉANTE: Je trouve qu’il a bonne mine…
TOINETTE: Ça alors! Non, non, Monsieur a très mauvaise mine, il est plus
malade que jamais!
ARGAN: C’est bien vrai!
TOINETTE: Bien sûr que c’est vrai! Il mange, il dort, il boit, comme tout le
monde, mais ça ne veut pas dire qu’il ne soit pas bien malade!
ARGAN: Bien sûr! Bien sûr!
CLÉANTE: Vous m’en voyez bien désolé alors...
ARGAN: Toinette, tu peux nous laisser.
TOINETTE: Ça a été un plaisir Monsieur. (sort pour mettre le costume
d’Angélique)
CLÉANTE: Monsieur, je viens de la part du maître de chant de votre fille. Il
a dû s’absenter pendant quelques jours et il m’a demandé de
donner les leçons à sa place. Il dit que ce serait dommage que
votre fille perde son rythme d’apprentissage, avec le talent qu’elle
a!!
ARGAN: Il a tout a fait raison, ça serait bien dommage!! Angélique!!
Angélique!! Viens ma fille!!
ANGÉLIQUE: Père. Oh mon Dieu!
ARGAN: Qu’est-ce qui t’arrive? On dirait que tu as vu un fantôme. Regarde
ma fille, je te présente Monsieur... (On sonne à la porte)
ANGÉLIQUE: Ne bougez pas Toinette, j’y vais (va ouvrir et revient) Père,
c’est le jeune Thomas Diafoirus.
ARGAN: Ah, parfait (à Cléante) Je marie ma fille et le fiancé vient se
présenter.
CLÉANTE: Aha...
Les deux regardent fixement Cléante. Celui-ci ne réagit pas.
ANGÉLIQUE: (Essaye de nouveau. Va ouvrir et revient) Père, c’est le
jeune Thomas Diafoirus.
CHICO: (l’air de rien) Esto ya lo habías dicho antes. ¿Te has
quedado en blanco?
Angélique et Argan se regardent avec complicité.
CHICA: Ay... ¡Señor...! A ver, te lo explicaré poco a poco para que lo
entiendas. ¿Quién ha de entrar ahora?
CHICO: Ah,¿es como un examen? (en faisant le malin) Thomas
Diafoirus. El prometido de Angélique, vamos, el chico con
el que Argan, su padre, quiere que se case.
CHICA: Muy bien, muy bien, ya lo entiendo... ¿Y para qué viene?
CHICO: A pedir formalmente la mano de la chica.
CHICA: Vamos bien. ¿Y cuántos somos aquí arriba?
CHICO: Tres.
CHICA: ¿Y quién de los tres hará de Thomas?
CHICO: ¿Yo? ¡Venga hombre! ¡Con la de gente que hay aquí! Si
hemos salido nosotros puede salir alguien más… ¡No
vendrá de uno!
CHICA: ¿Pero que no ves que los que están aquí no conocen la
historia y no sabrán qué han de hacer?
CHICO: Ah! ..., muy fácil. Total, ahora Cléante no ha de hacer nada
importante...
Il choisit un garçon du public, le fait monter sur scène, lui met sa
veste et sa moustache.
CHICO: Aquí os lo dejo. Voy a ponerme algo para hacer de Thomas.
¡Ahora vuelvo!
La fille et Argan font asseoir sur la chaise le garçon habillé en
Cléante. Lui disent que pour le moment il reste là et il ne
dit rien.
ANGÉLIQUE: (Pour la troisième fois, va ouvrir et revient) Père, c’est
le jeune Thomas Diafoirus.
ARGAN: Ah, parfait (au garçon du public habillé en Cléante) Je marie
ma fille et le fiancé vient se présenter.
Entre le garçon habillé en Thomas. Commencent à parler tous les
deux, se gênant l’un l’autre dans la récitation du discours
précédemment appris par cœur.
ARGAN: Monsieur, je vous reçois ravi de l’honneur que vous me faites...
THOMAS: C’est plein de joie Monsieur, que je peux vous dire que la raison
de ma visite est de vous apporter...
ARGAN: ...J’aurais tant aimé me rendre chez vous...
THOMAS: ...le témoignage de l’allégresse que j’éprouve pour la distinction...
ARGAN: ...comme le veut l’usage. Mais vous savez bien ce qu’est un
malade...
THOMAS: ...que vous me faites en acceptant de me recevoir et de me
privilégier en l’honneur...
ARGAN: ...qui ne peut rien faire d’autre que vous dire, maintenant, qu’il
essaiera...
THOMAS: ...de l’alliance afin de vous donner l’assurance que pour toutes les
choses...
ARGAN: ...en toutes occasions de vous montrer...
THOMAS: ...qui dépendent de mon métier ainsi que pour toutes les autres...
ARGAN: ...que toujours il sera votre serviteur.
THOMAS: ...Je serai toujours prêt...
ARGAN: Ben dit donc...!!
THOMAS: (regarde un aide-mémoire, fier d’avoir tout dit
correctement et d’une seule traite. Il continue) De plus,
permettez-moi que je vienne vous saluer, vous honorer, vous
reconnaître et vous aimer comme un deuxième père; recevez dès
maintenant l’hommage le plus humble et le plus respectueux!
ARGAN: Excellent! Merci, mais, s’il vous plaît, adressez-vous à elle.
THOMAS: (Prend un autre aide-mémoire. A Angélique) Madame, c’est
en toute justice que le ciel fait que je vous appelle mère...
ARGAN: Celle là n’est pas ma femme! C’est ma fille! Asseyez-vous, s’il vous
plaît...
Ils s’assoient tous et pendant un instant personne ne sait quoi dire.
ARGAN: Angélique, le maître de chant étant là, (désignant le garçon du
public) tu pourrais chanter une petite chanson à notre invité? (à
Cléante, le garçon) N’est-ce pas Monsieur?
ANGÉLIQUE: Bonne idée, nous pourrions chanter Tircis et Filis. C’est un
dialogue entre un berger, Tircis et une bergère, Filis.(prend une
baguette de chef d’orchestre et une partition, et s’adresse
au garçon) Manipule cela de manière naturelle mon bien aimé, ou
ils découvriront notre liaison! Et si tu le sens, tu peux ajouter
quelques “la, la, la”.(A tous) Ça dit comme ça:
Chanson: TIRCIS I FILIS.
La chanson explique, à travers les personnages de Tircis et Filis,
que malgré les fiançailles que son père lui a préparé, elle
en aime un autre.
Au milieu de la chanson, Argan, interrompt.
ARGAN: Et le père, qu’est-ce qu’il en pense de tout cela???
ANGÉLIQUE: Rien!! (continue de chanter)
ARGAN: Non, non, il y en a assez!! Ce berger Tircis est un impertinent et
cette bergère Filis une dévergondée. Voyons la partition... Où sont
les paroles qui ont été dites? Ici il n’y a que la musique!
ANGÉLIQUE: Mais père, je ne peux pas le croire, avec la culture que vous
avez! Vraiment vous n’êtes pas au courant que dernièrement on
vient de créer une nouvelle façon de composer? Maintenant on
écrit les paroles en même temps que les notes.
THOMAS: Ben dis donc, moi je ne le savais pas... cette fille a une de ces
cultures!
ARGAN: Qu’est-ce que vous croyez, que parce que je suis malade, je dois
croire à cette histoire? Allez, allez. Au revoir, Monsieur. Nous
aurions bien pu nous en passer de votre opéra à deux euros.
ANGÉLIQUE: Mon amour, c’est mieux que tu partes... ce n’est pas le bon
moment. (le raccompagne s’asseoir dans le public)
THOMAS: Je crois que je vais partir aussi. Je reviendrai un autre jour.
ARGAN: Comme vous voulez. Mais, avant, si ça ne vous dérange pas,
j’aimerais que vous me disiez comment vous me trouvez.
THOMAS: (prenant le pouls.) Ego, gaudeamus igitur, iuvenes dum
sumus, post iocundam iuventutem, dico... le pouls de monsieur,
est le pouls de quelqu’un qui n’est pas trop bien.
ARGAN: Bon.
THOMAS: Qu’il est duriuscule (un peu dur en latin), pour ne pas dire dur.
ARGAN: C’est ce que je craignais.
THOMAS: Repoussant (qui repousse le doigt lorsqu’on la tâte)
ARGAN: C’est plus grave que ce que je pensais...
THOMAS: Et même un peu caprissant (cf. lexique)
ARGAN: Non!
THOMAS: Ce qui marque une intempérie (cf. lexique) dans le parenchyme
splénique, c’est à dire la rate.
ARGAN: Ep! Ep! Monsieur Purgon dit que ce qui est malade c’est le foie...
THOMAS: Ce n’est pas grave! Qui dit parenchyme dit l’un ou l’autre. Je suis
sûr qu’il vous fait manger que des viandes rôties.
ARGAN: Non, que de choses bouillies.
THOMAS: Bien, ce n’est pas grave, rôtis ou bouillis c’est du pareil au
même… Ce qu’il vous faut c’est ne vous énerver sous aucun
prétexte. Que l’on ne vous contrarie pas... (ne sachant pas
comment s’en sortir...) Oula! Il se fait tard! Allez, au revoir!
ARGAN: Faites, faites, je vous raccompagne à la porte.
Il sort tout fier. Argan le raccompagne. Les deux sortent de scène.
Angélique est seule sur scène pleurant. Entre le garçon, qui
de nouveau, joue le rôle de Toinette.
TOINETTE: Mademoiselle… très chère, qu’est-ce qu’il vous arrive tout d’un
coup?
ANGÉLIQUE: Je vois que je n’y échapperai pas... tôt ou tard je devrai me
marier avec ce Thomas et je perdrai mon cher Cléante pour
toujours!
TOINETTE: On dirait bien qu’il l’apprécie ce Thomas mais ne vous inquiétez
pas... nous allons réagir. Je ferai tout ce que je peux pour
convaincre votre père.
ANGÉLIQUE: Tout est la faute de ce Purgon, qu’il lui a mis en tête qu’il est
malade et maintenant il veut un médecin à la maison.
TOINETTE: (réfléchissant) J’ai trouvé!
ANGÉLIQUE: Quoi?
TOINETTE: Je viens de penser à quelque chose qui lui fera détester tous les
médecins...
ARGAN: (Depuis les coulisses) Toinette!!
TOINETTE: Ton père! Va, il arrive!
Angélique sort troublée. Entre Argan.
ARGAN: Toinette! Aïe, aïe, aïe... Je crois que je me suis promené trop
longtemps... j’ai la tête qui commence à tourner... aide-moi a
m’allonger un moment. Je viens d’appeler le Dr. Fleurant qui
viendra m’administrer un lavement.
TOINETTE: Ah!! Monsieur... quelle patience... Monsieur, j’ai parlé avec votre
fille et elle m’a raconté que vous la vouliez marier avec un médecin
qu’elle n’aime pas. Qu’est-ce que tout cela?
ARGAN: Eh bien, je cherche un gendre qui me convienne à moi! D’accord?
En fait, elle le refuse parce qu’elle ne le connaît pas encore...
donne-lui du temps!
TOINETTE: Elle le refusera toujours! Ce qui se passe c’est que vous vous
êtes mis en tête d’être malade, envers et contre tout.
ARGAN: Où veux-tu en venir avec tout cela?
TOINETTE: Je veux dire qu’il n’y a pas un homme au monde moins malade
que vous!
ARGAN: Quelles sottises! Si je ne suis pas pire c’est grâce aux traitements…
Entre le Dr. Fleurant avec son lavement prêt. Argan se prépare, il
lève sa chemise.
ARGAN: Tu permets?...
TOINETTE: Quoi? Qu’est-ce qu’il veut celui-là maintenant?
ARGAN: Il vient me faire le lavement dont j’ai te parlé!
TOINETTE: Ah oui, c’est vrai! Je ne m’en rappelais plus. Prenez garde qu’un
de ces jours vous ne vous défassiez pas de l’intérieur.
FLEURANT: Madame, pourquoi vous mêlez-vous de ce qui ne vous regarde
pas? Quel culot! Quelles manières!
TOINETTE: Manières, dites-vous? Qu’est-ce que vous en savez vous des
manières!! Venir ici pour voler l’argent de mon maître! Comment
osez-vous? Allez, sortez de cette maison!
FLEURANT: Je dirai à Mr. Purgon que vous m’avez empêché de faire mon
travail! Vous verrez!
Toinette le met dehors quasiment de force.
ARGAN: Qu’as-tu fait idiote! Effrontée! Tu seras la cause d’un grand
désordre...
TOINETTE: Vous parlez d’un grand désordre, ne pas prendre un lavement!
ARGAN: Non seulement à cause de toi je ne guérirai jamais mais en plus
mon état va empirer! Si seulement tu pouvais être malade comme
je le suis...
Entre le Dr. Purgon très en colère.
ARGAN: Docteur Purgon...
PURGON: Je viens de recevoir de bonnes nouvelles en bas à la porte. On
me dit qu’ici on se moque de mes prescriptions et que vous
refusez de prendre mes remèdes.
ARGAN: (soumis) Monsieur, moi non...
PURGON: Ceci est un attentat contre la médecine!
ARGAN: (A Toinette) C’est elle la coupable!
TOINETTE: Bien sûr!
PURGON: Très bien, je vois que vous ne voulez pas guérir par mes soins...
ARGAN: Ce n’est pas de ma faute...
PURGON: Et comme vous vous rebellez contre mes remèdes....
ARGAN: Non, non, il ne s’agit pas de cela!
PURGON: J’ai à vous dire que je vous abandonne à votre mauvaise
constitution, à l’intempérie de vos entrailles, à la corruption de
votre sang, à l’âcreté de votre bile et à la féculence de vos
humeurs.
TOINETTE: Bravo!
ARGAN: (Effrayé) Ah, mon Dieu, mon Dieu!
PURGON: Et j’aimerais voir d’ici quelques jours l’état incurable dans lequel
vous serez.
ARGAN: (désespéré) Oh, mon Dieu, mon Dieu!
PURGON: Vous tomberez en bradypepsie...
ARGAN: Monsieur Purgon!
PURGON: De la bradypepsie à la dyspepsie...
ARGAN: Monsieur Purgon!
PURGON: De la dyspepsie à l’apepsie...
ARGAN: Monsieur Purgon!
PURGON: De l’apepsie à la lientérie...
ARGAN: Monsieur Purgon!
PURGON: De la lientérie à la dysenterie!
ARGAN: Monsieur Purgon!
PURGON: De la dysenterie à l’hydropisie!
ARGAN: Monsieur Purgon!
PURGON: Et de l’hydropisie dans la privation de la vie, où vous aura conduit
votre folie
Il sort, torse bombé et tête haute.
TOINETTE: C’est avec plaisir que je vous raccompagne à la porte.
ARGAN: Ah, mon Dieu, Seigneur! Ah, Seigneur, mon Dieu! Cette fois ça y
est, je suis mort!
Toinette entre de nouveau.
TOINETTE: Monsieur, un médecin vient d’arriver, il veut vous voir.
ARGAN: Un autre médecin?
TOINETTE: Quelle chance, eh? Un médecin s’en va, un autre arrive! Je le
fais entrer?
Elle sort comme pour aller ouvrir mais reste sur un côté.
ARGAN: Bien sûr! Qu’il entre! Qu’il entre! Voyons si il peut trouver une
solution à ces nouvelles maladies que je commence à sentir… ah…
mon rein! Ah non...je crois que le mal monte par la colonne
vertébrale... ça y est j’ai la bile qui rétrécit! Oh, mon Dieu!! J’ai
l’impression que tout est pâle! Oh la la, je perds du liquide synovial
par les fosses nasales! (pendant ce temps, Toinette se
déguise, avec quelques accessoires, pour se faire passer
pour un médecin, à la vue du public) Toinette!! Qu’il entre de
suite! Tu ne vois pas que je sens déjà l’odeur de la mort!!
Toinette!!
Entre Toinette déguisée en médecin.
TOINETTE (Dr.): Monsieur, permettez-moi de vous ausculter et de vous
offrir mes services.
ARGAN: Bien sûr! Bien sûr, Monsieur! Et reconnaissant que je vous en serai!
TOINETTE (Dr.): Un moment, je dois donner quelques ordres à mon valet,
je reviens.
Sort et se change en Toinette.
ARGAN: Il a l’air bien prestigieux ce médecin, il a un valet et tout!
TOINETTE: Vous m’avez appelé?
ARGAN: Moi, non...
TOINETTE: Ah, il m’avait semblé pourtant...
ARGAN: Enfin, je t’appelais avant quant j’étais sur le point de mourir, mais
maintenant je me sens mieux, grâce à ce nouveau médecin.
Heureusement qu’il est arrivé, lui, parce que si je devais compter
sur toi...
TOINETTE: Mais ce médecin ne vous a même pas encore ausculté!
ARGAN: Qu’est-ce que tu en sais toi ignorante que tu es! Allez va t’en! Je ne
veux plus te voir!
TOINETTE: Comme vous voudrez.
Sort et se change de nouveau.
TOINETTE (Dr.): Veuillez m’excuser...
ARGAN: Bien sûr! Et croyez-moi je vous comprends! Le personnel donne
toujours des problèmes…
TOINETTE (Dr.): En tout cas je dois vous dire que votre servante semble
bien éduquée et intelligente, si j’étais vous, je l’écouterai plus
souvent.
ARGAN: Vous croyez?... Peut être oui... (change de conversation) Au fait
qu’est-ce qui vous amène chez moi?
TOINETTE (Dr.): Bien, je dois vous avouer que je n’ai pas pu m’empêcher
de rendre visite à un malade aussi célèbre que vous! Je suis un
docteur qui se déplace de ville en ville et de village en village à la
recherche de malades dignes de ma science. Je n’ai pas de temps
à perdre avec toutes ces petites fièvres ridicules, ces vapeurs et
ces migraines... Je veux de la bonne vieille maladie, une bonne
fièvre résistante, des congestions cérébrales, des inflammations
pulmonaires carabinées... Là je réussis! J’aimerai que vous fussiez
à l’agonie afin de vous démontrer l’excellence de mes services!
ARGAN: Je vous suis reconnaissant de la considération que vous avez à
mon égard.
TOINETTE (Dr.): Voyons ce pouls s’il vous plaît! (lui prend la main,
grimace du médecin) Ce pouls fait n’importe quoi! Qui est votre
médecin?
ARGAN: Monsieur Purgon!
TOINETTE (Dr.): Je n’ai jamais entendu ce nom... Ce doit être un apprenti.
De quoi dit-il que vous souffrez?
ARGAN: Lui, il dit que c’est le foie. Mais d’autres pensent plutôt que cela
pourrait être la rate.
Toinette (Dr) l’ausculte de haut en bas. Elle prend son rôle au
sérieux.
TOINETTE (Dr.): Quelle bande d’abrutis! Vous, c’est du poumon que vous
êtes malade!
ARGAN: Du poumon?
TOINETTE (Dr.): Oui, que ressentez-vous?
ARGAN: De temps en temps... mal à la tête!
TOINETTE (Dr.): C’est bien ça, le poumon!
ARGAN: Des fois je vois comme du brouillard devant les yeux.
TOINETTE (Dr.): Le poumon!
ARGAN: Et une fatigue dans les bras et les jambes.
TOINETTE (Dr.): Le poumon!
ARGAN: Parfois, j’ai mal au ventre.
TOINETTE (Dr.): Le poumon! Vous avez de l’appétit?
ARGAN: Oui, Monsieur!
TOINETTE (Dr.): Le poumon! Vous aimez boire un peu de bon vin?
ARGAN: Oui, Monsieur!
TOINETTE (Dr.): Le poumon! Après le repas de midi une douce torpeur
vous...
ARGAN: Oui, Monsieur!
TOINETTE (Dr.): Le poumon, le poumon vous dis-je! Que vous
recommande de manger votre médecin?
ARGAN: De la soupe...
TOINETTE (Dr.): Ignorant!
ARGAN: Des légumes...
TOINETTE (Dr.): Ignorant!
ARGAN: Du veau...
TOINETTE (Dr.): Ignorant!
ARGAN: Des oeufs frais…
TOINETTE (Dr.): Ignorant!
ARGAN: Et le soir des pruneaux, pour soulager le ventre...
TOINETTE (Dr.): Ignorant!
ARGAN: Et surtout boire du vin coupé d’eau.
TOINETTE (Dr.): Ignorantus, ignoranta, ignorantum! Il faut boire votre vin
pur afin d’épaissir votre sang... Vous devez manger de bons
morceaux de boeuf et de porc, du riz et des marrons... Votre
médecin est un abruti. (lui prend un bras) Mais que diantre
faites-vous de ce bras?
ARGAN: Quoi?
TOINETTE (Dr.): Vous ne voyez pas qu’il tire à lui toute la nourriture et
qu’il empêche l’autre d’en profiter? Si j’étais vous je me le ferais
couper à ras le cou!
ARGAN: Ce n’est quand même pas si grave!
TOINETTE (Dr.): Et cet oeil droit? Moi je me le ferais arracher!
ARGAN: Ben voyons! Et pourquoi?
TOINETTE (Dr.): Mais ne voyez-vous pas qu’il gène l’autre? Au plus vite
vous vous le ferez arracher, plus clair vous y verrez avec l’oeil
gauche.
ARGAN: Bon, de toutes façons il n’y a pas d’urgences hein? En cas je vous
le dirai...
TOINETTE (Dr.): Comme vous voulez... c’est votre oeil après tout...Bien
maintenant si vous voulez bien m’excuser, il se fait tard. Je
reviendrai un autre jour. Au revoir! A bientôt Monsieur!
S’apprête a sortir, elle rencontre le garçon qui assiste à la scène
depuis un moment.
CHICA: ¿Pero puede saberse qué haces aquí? ¡Escóndete!
CHICO: Ay, sí, perdón... Es que me aburría... Es que... Estaba
pensando que ya hace rato que estoy por aquí sin hacer
nada… ya podía haber hecho yo de médico y no te hacía
falta cambiarte tanto de ropa, ¿no?
ARGAN: Ca y est, ça recommence!
CHICA: Muy bien. No has entendido nada, ¿verdad? El tema está en
que ha de ser la propia Toinette la que se disfrace de
médico para hacerle una broma al señor Argan.
CHICO: ¡Pero podía hacerlo yo, y así no ibas tan estresada, mujer!
CHICA: Ay... y dale... ¿No ves que si no no se hubiera entendido que
era ella disfrazada, para demostrar que en realidad no está
enfermo?
CHICO: Ah... ¿por eso le dice que le ha de arrancar un brazo y
sacarle un ojo?
CHICA: (le prenant pour un imbécile) Muy bien, muy bien… Ahora
queda claro, ¿eh? Poco a poco... tú a tu ritmo... Esto se lo
dice para asustarlo y que decida no hacer caso a los
médicos. Es una broma que le quiere hacer para vengarse
de cómo la trata. (de plus en plus énervée/ hystérique) Y
ahora es cuando le hacen ver que su mujer sólo lo quiere
para aprovecharse de él porque en realidad no le quiere.
¡¡¡¡¡En ese momento haremos la famosa escena en la que él
se hace pasar por muerto, siguiendo los consejos de
Toinette, para demostrarle las sospechas de su mujer!!!!!
¿¿Alguna otra duda??
CHICO: No,... yo sólo... es que me aburría...
CHICA: ¡Pues toma (elle lui tend le costume de Toinette) para que
no te aburras! ¡Sigue tú! ¡Va, Toinette, me voy a descansar
un rato, que no te aguanto!
Elle sort.
ARGAN: Bon, vous avez fini?
CHICO: Un instant s’il vous plaît No hagas caso, es una histérica... la
semana mala, seguro...
CHICA: (Depuis les coulisses) ¡¡Te estoy oyendo!!
CHICO: Va, Toinette, ¿eh? Attendez, il faut que je me mette en
situation... Se acaba de ir el médico... vale, ¡ya lo tengo!
TOINETTE: Il a l’air futé ce médecin...
ARGAN: Oui, oui, mais qu’est-ce que tu veux que je te dise moi, me couper
un bras et m’enlever un oeil, je ne sais pas, je trouve ça...
TOINETTE: Allez savoir, peut-être serait-ce la solution, on dirait que ce
médecin sait de quoi il parle quand même....
ARGAN: Maintenant que je te regarde, Toinette, il me fait un peu penser à
toi. Vous ne seriez pas parents par hasard?
TOINETTE: Qu’est-ce que vous me chantez là Monsieur Argan! (change de
conversation) Au fait je voulais vous parler de votre fille
Angélique et aussi...
ARGAN: Je sais où tu veux en venir. Tu veux parler de ma femme!
TOINETTE: Comment?
ARGAN: Soyons clairs... de la même façon que tu n’aimes pas que je
surveille ma santé, tu ne supportes pas non plus l’amour que j’ai
pour cette femme. Et j’en ai marre de t’entendre dire qu’elle se
moque toujours de moi, et qu’en plus, comme si je n’étais pas
assez intelligent pour m’en rendre compte, je tombe dans les
pièges qu’elle me tend...
TOINETTE: (en se moquant) Comme vous êtes loin de la réalité...!! Cette
femme ne joue pas la comédie, elle vous aime d’un amour sans
mesure!
ARGAN: Voyons, et quels sont les pièges qu’elle me tend?
TOINETTE: Aucun Monsieur!
ARGAN: Et comme elle s’inquiète de ma santé!
TOINETTE: Comme personne! Vraiment, votre santé lui ôte le sommeil!
ARGAN: Et comme elle prend soin de moi à toutes heures du jour et de la
nuit...
TOINETTE: Ah lala,... si elle n’était pas là ...! Voulez-vous que je vous
montre comment madame vous aime?
ARGAN: Allez! Arrête de te moquer de moi!
TOINETTE: Vous permettez que je vous le démontre Monsieur?
ARGAN: Et comment?
TOINETTE: Regardez, Madame est sur le point de rentrer. Faites-vous
passer pour mort et vous verrez la douleur qu’elle ressentira quand
elle sera là.
ARGAN: Je le ferai pour ne plus avoir à t’entendre. Allons-y! Mais au fait, il
n’y a aucun danger à faire le mort?
TOINETTE: Non, non... ne vous en faites pas. Elle arrive! Ne bougez plus!
ARGAN: Ah... Toinette... tu me rendras fou...
TOINETTE: Monsieur!
ARGAN: Oui, oui... ça y est, je meurs...
Entra Béline.
TOINETTE: (pleurant) Ah mon Dieu! Quel malheur!
BÉLINE: Qu’est-ce qu’il t’arrive, Toinette?
TOINETTE: Ah... Ah...
BÉLINE: Quoi! Quoi! Qu’est-ce qu’il se passe?
TOINETTE: Monsieur est mort. Votre mari est mort.
BÉLINE: (Surprise) Mon mari est mort? Qu’est-ce que tu me racontes-là?
TOINETTE: Si, si...le pauvre a trépassé, le corps est là...
BÉLINE: C’est vrai?
TOINETTE: Oui Madame! Regardez-le étendu là sur son lit! Et moi qui ne le
croyais pas...
BÉLINE: (contente tout d’un coup) Le ciel soit loué! Me voilà délivrée de
ce fardeau!
TOINETTE: Je pensais que vous pleureriez...
BÉLINE: Allons, allons, ça ne vaut pas la peine! Un homme qui ne faisait
que gêner tout le monde, sale, dégoûtant, fainéant, toujours avec
ses traitements, ses lavements, mouchant, toussant, crachant
partout.. Viens, Toinette, prenons lui d’abord toutes ses clefs.
ARGAN: Ehh, du calme...un instant!
TOINETTE: Ah!... Le défunt n’est pas mort.
BÉLINE: (entre effrayée et honteuse) Aaaaaaah....!!!!
Sort en courant.
ARGAN: Ne t’enfuis pas!! Ingrate! Tu as entendu ce qu’a dit ma chère
épouse Béline.
TOINETTE: Je n’aurais jamais cru cela de votre femme. Jajaja!!
ARGAN: Après tout ce que j’ai fait pour elle...! Ne ris pas effrontée, tu as ce
que tu voulais...
TOINETTE: Monsieur votre fille arrive, faites le mort encore une fois pour
voir ce qui se passe. (elle pleure) Ah... quel malheur!!
ARGAN: Ça t’amuse de me voir souffrir hein?...
TOINETTE: Faites ce que je vous dis! Ah... (pleurant)
Entre Angélique.
ANGÉLIQUE: Toinette, qu’est-ce qui t’arrive?
TOINETTE: Votre père est mort.
ANGÉLIQUE: Que dis-tu Toinette?! Mon père est mort?!
TOINETTE: Oui, regardez-le... comme il est pâle là dans son lit. Moi qui
pensais qu’il faisait le malade...
ANGÉLIQUE: (pleurant) Père!! Ce n’est pas possible!!
TOINETTE: Mademoiselle, si vous me permettez, je ne résiste pas à tant de
douleur, je me retire dans ma chambre... je vous laisse le veiller.
CHICA: ¿Pero qué dices, atontado? ¿Cómo ha de irse Toinette y
dejar aquí a ANGÉLIQUE con su padre muerto?
CHICO: ¡Es que ahora entra Cléante! ¡Y yo no puedo hacerlo todo!
CHICA: Mmmm... De acuerdo, tienes razón... vete.
CHICO: Ay... que la niña lista se ha equivocado... ahora está
orgullosa de Leandro... Leandro ya no es tonto, no... ahora
tendrá que darle las gracias a Leandro...
CHICA: ¿Quién es Leandro?
CHICO: Yo... ah, hola yo soy Leandro (lui fait deux bisous)
CHICA: ¿Leandro? Ja, ja, ja!!
CHICO: ¡Perdona, Lucila!
CHICA: ¡Va! Veta acambiarte que estoy llorando, ¿no lo ves?
ANGÉLIQUE: Mon Dieu! Pourquoi? Quel désastre! Mon Dieu!!
Cléante entre.
CLÉANTE: Angélique! Qu’est-ce qu’il t’arrive, Angélique, pourquoi, pleurestu?
ANGÉLIQUE: Je pleure la mort de mon père!
CLÉANTE: Pourquoi? Qu’est-ce qui lui arrive? Oula!...c’est vrai qu’il a
mauvaise mine.
ANGÉLIQUE: Il est mort! Ah.... ce n’est pas possible! Qu’est-ce que je vais
devenir moi, maintenant? Moi qui l’adorais tant!
CLÉANTE: Et moi qui venais lui demander la permission de me marier avec
toi!
ANGÉLIQUE: Non Cléante, ne parlons pas de cela maintenant, ce n’est pas
le moment. Père!
ARGAN: (Il se lève) Ma fille!
ANGÉLIQUE: (Effrayée) Ahh!
ARGAN: Viens ma fille! C’est moi! Je ne suis pas mort!
ANGÉLIQUE: Ah... père! Quelle peur vous m’avez fait! Et maintenant, quelle
joie immense! Quelle surprise!
CLÉANTE: Ainsi je suis encore à temps pour vous demander la permission
de me marier avec votre fille...
ARGAN: Non! Alors ça non!!
ANGÉLIQUE: Et pourquoi?
ARGAN: Ma fille ne se mariera qu’avec un médecin. Tu comprends? Fais-toi
médecin et je te donne ma fille.
CLÉANTE: Pour votre fille je suis prêt à tout, mais je ne vois pas pourquoi je
devrais devenir médecin.
ANGÉLIQUE: J’ai une idée père! Devenez médecin vous-même. Voilà tout!
ARGAN: Mais, comment veux-tu que je me mette maintenant à étudier le
grec et le latin!
ANGÉLIQUE: Ce n’est pas la peine, père! Ce n’est pas la peine! Aussitôt
qu’on vous aura remis la robe et le bonnet de médecin vous saurez
tout ce qu’il vous faut savoir.
ARGAN: Et comment peut-on faire tout ça?
ANGÉLIQUE: Vous allez comprendre tout de suite. Allez, en route pour la
faculté!
ARGAN: (Rompt avec le personnage et reprend le personnage
initial) Ben vous voyez, finalement ce sont ces deux jeunes gens
qui m’ont fait changer d’avis...enfin, eux et cette impertinente de
Toinette qui avait raison en fait la bougresse! C’est aussi mon frère
Béralde qui m’a convaincu à l’idée de devenir médecin, je ne vous
l’ai pas présenté car j’ai pensé que nous étions déjà trop
nombreux.
Enfin, c’est ma fille et mon gendre, car ils ont fini par se marier,
qui ont amené à la maison tout un tas de médecins qui m’ont
nommé et donné les titres adéquats. Voila, maintenant que vous
connaissez mon histoire, veuillez passer devant et je vous ferai un
lavement à chacun. Euh, c’est peut-être un peu tard pour
aujourd’hui...
Vous savez quoi? Faites comme moi! Soignez-vous vous même! Je
vous expliquerai comment j’ai obtenu mon titre et tout ce qu’il faut
savoir pour être médecin. Ainsi, qui veut, pourra monter son
propre cabinet de consultation.
La prochaine fois, prenez rendez vous!
Le garçon et la fille entrent avec des toges de médecins.
Chanson: Diplôme
On raconte comment il devient médecin. Les études élémentaires,
des mots en faux latin, et des remèdes stupides.

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