Homélie du dimanche 15 avril 2007, (2 de Pâques, Dimanche de la

Transcription

Homélie du dimanche 15 avril 2007, (2 de Pâques, Dimanche de la
Homélie du dimanche 15 avril 2007, (2e de Pâques, Dimanche de la Divine Miséricorde.)
Messe célébrée à Lans-en-Vercors, par le Père Patrick Gaso.
Évangile selon Jean 20, 19-31.
Livre des actes des Apôtres 5, 12-16. Psaume 117. Apocalypse 1, 9-19.
Dans mon ministère, alors que je vais rencontrer des malades, quand je rends des visites à l’hôpital,
ou lors de diverses rencontres, il n’est pas rare que des personnes me disent, avec parfois une pointe de
nostalgie ou de révolte, parfois même de désespoir : « Mon Père, j’ai perdu la foi ! »
Les raisons données sont multiples et ne sont pas toujours la conséquence de la maladie.
Serait-il possible de perdre la foi, comme on perd son parapluie, une paire de gants…ou son
téléphone portable ?
Peut-on perdre la foi ?
Comment chemine la Foi ?
La Foi est-elle vécue d’une façon linéaire et stable ?
Ou, connaît-elle des hauts et des bas, des certitudes et des doutes, des lumières et des ombres ?
La progression de la Foi de Thomas, celui dont il est question dans l’évangile nous éclaire :
Tant qu’il vivait avec Jésus, tant qu’il pouvait converser avec Lui, tous les jours, Thomas avait la
Foi en Jésus. Il le voyait de ses yeux, l’entendait de ses oreilles ! Sa certitude s’appuyait sur une
certitude sensible : je touche, donc je vois et je crois !
Après la mort de Jésus, après la déception de son absence, tout devient plus difficile : sa Foi subit
une éclipse ! Sans cette certitude physique, humaine, sensible, il se met à douter et à poser les conditions
de sa Foi : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit
des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas. »
Tout est dit ! Remarquez que ce sont des mots que j’entends souvent, même dans notre
communauté.
• Si je ne vois pas Dieu tout de suite, je refuse de croire !
• Si cette guérison miraculeuse que j’espère n’a pas lieu, non, je ne crois pas !
• Si cette guerre ne cesse pas, non, je ne crois pas !
On voudrait de “l’instantané“, du subit et du magique !
Quand Thomas voit Jésus, le deuxième dimanche de Pâques, c’est-à-dire aujourd’hui, c’est la
surprise. Il écoute Jésus lui dire, avec infiniment de douceur : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
Avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Thomas prononce, alors, une des plus belles professions de Foi qui soient, lorsqu’il dit :
« Mon Seigneur, et mon Dieu ! »
Jésus conclut, (et cela s’adresse à nous tous !) en disant : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux
ceux qui croient sans voir vu. »
Voilà ce qui est sous-entendu, (et c’est pour nous, encore), voilà ce qu’il nous faut comprendre :
Heureux ceux qui passent d’une certitude humaine, à la certitude de la Foi !
Frères et sœurs, n’est-ce pas aussi, peut-être de temps en temps, le chemin par lequel nous passons,
que nous suivons ?
Nous n’avons pas vu le Christ, certes ! Mais notre foi ne passe-t-elle pas par des doutes, des nuits,
des ténèbres ? Dans le dénuement, ne ressort-elle pas grandie ?
Qui ne s’est jamais demandé si tout cela n’était qu’une belle histoire ?
Qui, de nous, au temps de la souffrance, n’a pas vu toutes ses certitudes s’envoler ?
- Comment ? moi, malade ? …Alors que je vais chaque dimanche, à la messe ?
- Moi, je vais mourir ? ….Alors que je prie Dieu tous les jours !
Certains, peut-être, ne savent même plus s’ils croient en Dieu, et beaucoup doutent et sont troublés
par les “horreurs“ de ce monde, responsabilité des hommes !
Vous savez, la Foi n’est pas d’abord un constat, une succession de preuves, même si c’est aussi
cela !
La Foi est un don reçu le jour de notre baptême !
C’est :
• Ce « je t’aime ! », tout d’abord, que Dieu murmure à l’oreille de mon cœur.
• Rencontrer le Christ,
• Se laisser toucher et saisir par sa Parole, renouveler par ses sacrements.
• Le découvrir dans la prière et découvrir l’amour qu’Il a, pour moi. Dieu n’est pas une idée
ou une idéologie, IL EST VIVANT !
• Désirer constamment être avec Lui,
• Le re-choisir quand nous nous sommes éloignés de Lui.
• Désirer, de toute notre vie, Le retrouver,
• Goûter sans cesse sa miséricorde et sa douceur.
La Foi peut se comprendre comme une histoire d’amour jamais achevée, toujours à
recommencer !
• C’est ce qui se passe dans cette rencontre du Christ avec Thomas.
• C’est redécouvrir l’extraordinaire patience de Dieu, pour moi, et son infinie miséricorde.
• C’est pouvoir Lui dire : Mais Seigneur, je T’aime, et tu as les paroles de la Vie éternelle !
C’est un trésor à redécouvrir ! Je comprends tout à fait que vous me demandiez : « Comment puis-je
faire ? Ma foi est si …hésitante !... Comment recevoir ce trésor ? »
C’est bien plus simple que vous ne le pensez !
• Appuyez-vous sur les sacrements !
• Prenez le temps de la lecture de la Bible !
• Retrouvez la prière, le “cœur à cœur“!
• Ne restez pas seul !
Est-ce que vous prenez du temps dans la prière, avec le Christ ?
Est-ce que vous prenez du temps, pour ce “cœur à cœur“, personnellement et en
communauté ?
… Encore faut-il le désirer !
Puissions-nous faire cette rencontre du Christ Ressuscité !
Puissions-nous en vivre et en rayonner, pour donner ce “goût“ du Christ, autour de nous !
AINSI SOIT-IL !