Si Mohand Amokrane Haddag
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Si Mohand Amokrane Haddag
Si Mohand Amokrane Haddag L'homme de tous les combats, Si Mohand Amokrane Haddag est né présumé en 1920 au village d'Aït Bouadda - i?ezougen (Azazga). Jeune, Si Mohand, son père, Ccix et Amin de son état, l'envoya à la Zaouïa de Sidi Mansour à Ait Djenad pour apprendre le Coran. Lui même était un ancien élève de cette Zaouïa. Après ses études et au déclenchement de la seconde guerre mondiale, il est appelé au contingent en 1942 à Alger. Après son instruction, il participa en 1944 avec la division blindée "Leclerc" au débarquement allié en Normandie qui délivra Paris quelques mois plus tard. Il fit toutes les compagnes de France et d'Allemagne. A la fin de la guerre, en 1945, il rentra au pays et adhéra au P.P.A (Parti du peuple algérien) Membre convaincu et très actif, son domicile fut le point de ralliement de tous les militants de la cause nationale. Ses compagnons étaient alors entre autres ; MM Ali Laïmèche, Benaï Ouali, Amar Ould Hammouda, Aït Ahmed, Oussedik... etc. En 1949, Si Mohand Amokrane tenait une conférence à la rue Curial à Paris sur le nationalisme et l'identité Amazighe de l'Algérie en tant que membre du P.P.A-M.T.L.D (épisode de la crise anti-amazighe de 1949). Le lendemain sur ordre de Messali, on lui envoya quatre personnes qui le battirent à mort aux environs de la porte de Clignancourt. Des amis à lui l'ont retrouvé et 1/3 Si Mohand Amokrane Haddag aidé à se remettre. La session de Lamine Debaghine se préparait activement. La première réunion en France s'est tenue à Gennevilliers chez M.Djioua. Il y avait Chou kri Khider, Radjef Belkacem, Benaï Ouali, Si Mohand Messali entendit parler du groupe et le taxa de séparatiste et de amazighiste et organisa une poursuite contre celui-ci en affichant clairement son refus de l'identité amazighe de la nation algérienne. Le groupe, fidèle à ses convictions, matérialisa la première association culturelle amazighe le 11 mars 1954 à Paris : l'association "Tiwizi n Tmazight ". Son conseil élu pour trois années est composé majoritairement d'intellectuels, de syndicalistes, d'ouvriers et de commerçants : le Dr Aïssani, Mohand Aït Ahmed, Tahar Bouaziz, Ali Boudaoud, Rabah Cerbah, Mohand Haoui, Ali Daoud, Si Mohand Amokrane Haddag, "Jojo" d'Azazga, Moulay et Si Mohand Amokrane Khelifati. Tous sont des anciens du P.P.A-M.T.L.D. Si Mohand Amokrane Haddag en est le trésorier général. Novembre 1954 arriva et bouleversa tout l'échiquier politique. C'est tout naturellement que Si Mohand Amokrane Haddag et ses amis répondront présents et structureront le premier réseau F.L.N en France. Ce sera la fédération FLN de France. Des compagnons de lutte affirmeront plus tard que Si Mohand Amokrane Haddag avait joué un rôle de pivot central dans le processus de structuration de la fédération de France. Le premier accrochage entre les messalistes et les militants de la fédération de France se produisit à Levallois, au café de Si Mohand Amokrane Haddag. Les hommes de Messali étaient venus les provoquer et la première balle fut tirée par M. Mohand Haroui, excédé et ne pouvant plus se laisser faire. Ce fut donc la première d'une- longue série d'affrontements sanglants. Si Mohand Amokrane quitta Levallois et s'installa comme propriétaire à la rue Poissonnière au 18ème arrondissement de Paris. Il continua son combat au sein de la fédération de France comme Président de la commission 2/3 Si Mohand Amokrane Haddag juridique. Ses convictions, sa moralité et sa loyauté avaient certainement contribué à l'y élire. Arrêté, incarcéré au camp de Larzac en 1959, il ne fut libéré qu'en 1962. De retour au pays, il s'installa à Azazga comme responsable politique (coordinateur de la Daïra FLN d'Azazga). Devant la montée de la dictature du pouvoir en place, Si Mohand Amokrane et ses amis (Allouache, Saïd l'Kaïd...) structureront l'opposition au régime. Ils seront parmi les membres fondateurs du F.F.S. en 1963. Sollicité par ses amis pour s'installer à l'étranger (Maroc ou France), il s'opposa à cette alternative, rejetant tout processus visant à stopper la marche vers la démocratie et le pluralisme politique. Le 25 août 1964, sommé par une unité militaire de se rendre, au lieu dit « Ahriq » à Aït Bouadda, le patriote tomba. A ce même endroit est érigée à sa mémoire une stèle sur laquelle on peut lire cette épitaphe : « A la mémoire de Si Mohand Amokrane Haddag, l'homme de tous les combats. » Source : Sgur l’Association culturelle Si Mohand Amokrane Haddag. - (Aït Bouadda), ABC Amazigh, n°13. 3/3